2 – Patapouf
Patapouf
– On y va à pied, c’est dans le quartier ? Propose-t-il.
Pas très bavard, le Patapouf, et comme je n’ai pas envie de faire la conversation, nous restons silencieux tous les deux jusqu’à ce que les commandes soient prises.
– Vous avez sans doute des questions ? Commence-t-il après avoir gobé sa première huître…
« Quel rustre ! Une huître ça ne se gobe pas, ça se déguste en la mordant à pleines dents »
– … Mais je vais commencer par les miennes si vous me le permettez. Je me suis un peu renseigné, les tableaux de ce Tedesco, ça n’a rien à voir avec ce que vous exposez habituellement.
– Ah, vous avez remarqué ! Ironisais-je.
– C’est un changement d’orientation ?
– Pas du tout ! Ma prochaine expo n’aura lieu qu’en Octobre, je n’avais rien pour Septembre. C’est Nancini qui m’a suggéré d’exposer les tableaux de Tedesco.
– Avec quels arguments ?
– Quelques sous !
– Je comprends mieux, je vous remercie de votre franchise. Et du point de vue esthétique ?
Je ne réponds pas, mais vu ma tronche, il a compris.
– Je suppose que Nancini vous a briefée pour vanter les croûtes de Tedesco ?
– On peut dire ça comme ça, en effet !
– Le pire c’est que ça peut se vendre ! Ça peut même se vendre très cher. Il suffit de savoir-faire du marketing. Nancini est très fort pour ce genre de choses.
« Pourquoi dit-il « le pire » ? »
– J’ai l’impression que vous n’êtes pas si enthousiaste que ça vis à vis de ces tableaux.
– Je dirais même que c’est de la merde !
– Mais l’article ?
– C’est un article de complaisance. C’est du marketing. Un bon plan marketing et vous arrivez à vendre de la merde ! Elles sont délicieuses ces huîtres, comment vous les trouvez ?
– Excellentes, mais j’ai du mal à vous suivre.
– C’est normal. Je suis passionné d’art moderne. Quand j’étais jeune, j’ai peint un petit peu, mais je me suis rendu compte que ça ne valait pas grand-chose, alors j’ai créé la revue en 1970 avec deux copains, un fanzine comme on disait à l’époque. Au début ce n’était que trois feuilles dupliquées sur une machine à alcool, ça faisait underground et on parlait d’œuvres marginales. Je ne me prenais pas au sérieux, mais contre toute attente, le fanzine a eu du succès, j’ai rencontré du monde. Il y a eu un effet boule de neige, le fanzine est devenu une revue, qui est aujourd’hui l’une des références en matière d’art contemporain. Du coup je me suis enivré de pouvoir, j’étais un faiseur de renommée. Vous ne mangez pas ?
– Si, si, je vous écoute, c’est passionnant.
– Je me suis quand même rendu compte que je ne pouvais pas aller trop loin : certains de mes articles élogieux se sont traduits par des flops. J’ai aussi essayé de dire ce que je pensais de certains fumistes. J’ai ainsi publié sous pseudo une page où je descendais Pollock en flammes et, sans en informer qui que ce soit. Ça été une catastrophe : engueulades et démissions au comité de rédaction, résiliation d’abonnements, courriers vengeurs… la totale. Alors après une nuit blanche, vous savez ce que j’ai fait ?
– Non, mais je crois que je ne vais pas tarder à le savoir !
– Au petit matin, j’ai rédigé un article pour le prochain numéro où j’ai écrit le contraire de ce que je pensais. Je traitais les détracteurs de Pollack de réac de l’art, reprenais tous les poncifs du genre : « l’art moderne c’est comme l’anglais, ça s’apprend », « Manet n’a pas été reconnu tout de suite » et j’en passe. Devant le dilemme « écrire mes convictions et perdre du fric » ou « dissimuler mes convictions et gagner du fric », j’ai choisi la deuxième solution. En fait ce matin-là, j’ai renié mon âme. Voilà, je me suis confié. Vous avez devant vous un salopard qui ne pense qu’au fric.
– Et vous vous confiez souvent comme ça ?
– Jamais, ça doit être la première fois ! Mais je continue, maintenant quand je parle d’un artiste, ma seule motivation, c’est : « est-ce que ça peut se vendre ? » J’ai donc lancé comme ça un certain nombre de fumistes. Leurs tableaux ornent aujourd’hui les musées privés des collectionneurs d’art incompétents… ou les halls des multinationales à La Défense. J’ai aussi rendu service à quelques amis, qui me demandaient de donner un coup de pouce à leur chouchou. Parfois, les amis en question ramassaient tous les bénéfices de l’opération, les miettes étaient pour moi. Voyez-vous, Nancini est arrivé au pire moment : j’avais justement décidé que désormais, je ne me contenterai plus de miettes. Pas tellement pour le fric -je suis plein aux as- mais pour le principe ! Je cherchai donc un prétexte pour me fâcher avec Nancini. C’aurait pu être n’importe quoi, mais il se trouve que vous m’avez fourni ce prétexte !
– Vous me pardonnerez de ne pas tout comprendre ? Nancini voulait un bon article il va l’avoir. Je suppose qu’il va continuer à me présenter des tas d’acheteurs potentiels. Comment allez-vous le doubler ?
– J’y viens ! De votre côté, ne changez rien : acceptez tous les accompagnements que vous proposera Nancini. Mais attention ! Les rapports entre vous doivent changer : il ignore évidemment pour quelle raison j’ai finalement écrit l’article qu’il souhaitait. Mais cet acte vous valorise : il n’osera plus vous manipuler comme avant. En un mot : ayez les rapports que vous voulez avec les gens qu’il va vous présente mais c’est vous qui mènerez la barque, pas lui !
– Je ne vois toujours pas !
– Les offres d’achat vont se multiplier et ça va ne va pas tarder à grimper assez haut. J’aurai moi à ce moment-là un acheteur potentiel. Mais pour pouvoir vendre, encore faut-il être propriétaire ! Actuellement, qui est propriétaire de ces toiles ?
– Ma foi, je n’en sais rien !
– Essayez de vous renseigner auprès de Nancini, mais ne faites pas non plus une fixation là-dessus. Si vous n’y arrivez pas, je prendrai un détective privé. Si le peintre en est toujours propriétaire, j’achèterai les toiles. Si Nancini les a achetées, ce sera un peu plus compliqué mais je saurai faire. J’aimerais bien aussi, les coordonnées de Tedesco… Vous prenez un dessert ?
– Un sorbet…
– On va commander. Il faut que je vous parle d’autre chose, et j’espère que vous me pardonnerez ma franchise. Quand Nancini m’a confié que vous étiez prétendument une femme facile, je n’ai pu m’empêcher de fantasmer sur vous. Que voulez-vous, je suis un homme…
« Oh ! Le terrain glissant ! »
– … en fait, j’ai abandonné depuis longtemps toute vie sexuelle active. Quand j’étais jeune, aucune fille ne voulait de moi. J’ai essayé avec les hommes sans plus de succès. Quand j’ai eu du fric, c’est devenu plus facile mais je suis devenu malade du cœur : je ne bande plus… sauf quand j’oublie mes médicaments. Un jeu dangereux… je peux y rester. Donc vous auriez dit oui, je me serais contenté d’un massage, d’un simple massage…
Il ne dit plus rien, attend ma réaction, mais je ne sais pas quoi dire. Je me contente de lui faire un sourire idiot.
– Vous savez masser ?
– Oui !
Alors que j’aurais pu dire non et l’affaire était classée !
– Je vais être direct ! J’aimerais bien que vous me fassiez un massage ! Mais bon, si vous refusez on n’en parle plus.
Je ne sais pas quoi faire ! Sauf qu’il faut que je réfléchisse cinq minutes.
– Je reviens de suite !
Et je me dirige vers les toilettes.
Voyons, voyons, ce mec est hideux mais d’un autre côté c’est un être humain. La façon qu’il a eu de se confier à moi m’a quelque part un peu touchée. Et surtout je lui suis redevable d’avoir écrit cet article à la con, m’épargnant par là des très gros ennuis avec Nancini. Alors on ne va pas être vache, on va masser Patapouf !
– Voilà j’avais une grosse envie ! Annonçai-je en revenant, histoire de dire quelque chose.
Il me fait un curieux sourire, il ne me parle plus de massage, il n’y croit sans doute plus. J’aurais donc très bien pu ne pas aborder le sujet, mais bon…
– Si c’est juste un massage que vous voulez…
Je laisse la phrase en suspens.
– Que j’aimerais bien, disons !
– Alors d’accord.
Grand seigneur, Patapouf demande au maître d’hôtel qu’on lui appelle un taxi. Et nous voilà roulant vers les beaux quartiers.
Un valet de chambre -habillé comme Nestor dans les aventures de Tintin- vient nous ouvrir. C’est un blondinet, genre très british, d’ailleurs il doit l’être, vu son accent impossible.
– C’est Anthony, mon homme à tout faire. Il cuisine bien, il tient bien la maison et sa bite me rend quelquefois bien service. Voulez-vous boire quelque chose, Anna ?
– Non merci, tout à l’heure peut-être !
Ça pue le fric là-dedans, c’est un vrai musée : des bibelots, des petites sculptures, et bien sûr des tas de tableaux qui doivent valoir leur pesant de cacahuètes, mais que je n’aurai jamais chez moi, même si on m’en faisait cadeau.
– Je vais vous faire l’économie de la visite du propriétaire, ça emmerde tout le monde. Venez donc de suite dans ma chambre.
Ouf !
– Anthony, mademoiselle va me masser. Ne vous éloignez pas, j’aurais peut-être besoin de vous. Apportez nous un drap et des huiles de massage. Ah, apportez aussi une blouse pour Mademoiselle,
Une blouse ? Il a peur que je me salisse ?
– Oui, si vous en êtes d’accord, j’aimerais que vous me massiez en blouse blanche… et puis pour le fun, ce serait très bien si vous étiez nue sous cette blouse.
Je me disais aussi… n’empêche que les bizarreries commencent ! J’ai l’impression d’avoir mis le doigt dans un engrenage. Il faut que je sois vigilante. Le coup de la blouse, c’est un peu limite mais je peux faire avec.
Une fois qu’Anthony eut apporté et disposé ce qu’on lui demandait, j’entreprends de me déshabiller. Je pense un moment conserver mon soutif et ma culotte, mais je sens que l’autre va pinailler. Je me tourne donc pour enlever tout ça, je passe la blouse et je la boutonne.
Patapouf s’est déshabillé aussi ! C’est pas terrible, pas terrible du tout même ! Le pire c’est le bidon : il doit être obligé de se pencher pour regarder sa bite quand il fait pipi. Je me retiens de rigoler.
– Vous préférez un massage énergique ou alors des caresses ?
– Commençons par de l’énergique ! Installez-vous, on va démarrer.
C’est parti ! Heureusement qu’il y a de l’huile de massage, sinon c’était mission impossible. Et c’est qu’il y en a du bourrelet ! J’aurais dû me faire payer au centimètre carré de peau, je serais déjà millionnaire !
Faut-il, cher lecteur vous raconter ce début de massage par le détail ? Non sans doute pas, ce n’est en effet ni passionnant ni érotique. Passons donc de suite aux moments chauds.
Je lui masse son gros cul, obligée pour ce faire de lui écarter les globes. Et le voilà qui au lieu de rester strictement à plat ventre, se met à soulever son bassin afin que ma main puisse passer en dessous des fesses.
J’ai compris ce qu’il voulait : Monsieur veut que je lui caresse les couilles d’une main baladeuse. Je fais l’andouille et fais semblant de ne pas avoir compris le message. Du coup il se soulève davantage.
– Vous m’aviez demandé un simple massage, monsieur Bouyon !
– Je ne vous demande rien d’autre qu’un simple massage. Il est cependant d’usage de passer légèrement la main à cet endroit à un certain moment et je me soulevais pour vous faciliter l’opération.
Ben voyons !
Mais je ne suis pas vache. Il a précisé qu’il fallait passer la main légèrement, alors je fais comme il a dit : je passe la main légèrement. Juste un peu sur les couilles et à la racine de la verge. Monsieur apprécie et se remet à plat sur le lit. Mais trois minutes plus tard, le voilà qui se soulève de nouveau. Je n’ai pas besoin d’explications cette fois ci : je lui caresse de nouveau ses machins et tout en le faisant, je réfléchis à ce qu’il conviendrait que je fasse pour ne pas que ce qui devait être au départ un simple massage ne tourne en une séance de baise traditionnelle.
Au bout d’un moment, il faut bien que je lui demande de se retourner. Il le fait, il a une grosse queue qui bandouille à moitié. Je suis sensée en faire quoi de sa bite ? Je le masse devant, je commence par les cuisses c’est le plus facile. Mais je me fourvoie : il est bien évident que quand mes mains vont remonter, elles vont rencontrer son sexe. Je pourrais bien sûr ne pas y toucher mais j’ai compris son jeu : il va encore me dire qu’il aimerait bien un léger frôlement. Alors je mets carrément la main sur le paquet, lui lance un coup d’œil pour voir si ça convient à monsieur. Il me fait un sourire idiot que je considère comme étant de l’acquiescement. Je le masturbe très mollement, il est aux anges.
– Si vous pouviez ouvrir votre blouse ?
Ben voyons !
– Ouvrir ou retirer ?
– Non, contentez-vous de l’ouvrir de façon à ce que je puisse contempler vos trésors !
Allons-y pour l’exposition des trésors. Ce qui me rassure, c’est qu’il n’est ni violent ni arrogant. Il serait même plutôt courtois, courtois mais retors. Je suis quand même en train de le branler alors que ce n’était pas du tout prévu !
J’abandonne un moment ma masturbation pour m’occuper de sa poitrine. Il a des mamelons comme une femme sauf qu’ils sont plein de poils. Pas terrible ! Je lui tripote les tétons pour voir si ça lui fait quelque chose. Ben non, ça ne lui fait rien. Alors retour à la bite ! Il me faudra bien conclure ! Mais de quelle façon ?
– Que souhaitez-vous pour continuer ? Demandai-je.
– Vous êtes amusante ! Vous n’avez rien d’une professionnelle mais je ne peux que louer votre bonne volonté.
– Merci, monsieur !
– J’aimerais voir vos fesses !
Au point où j’en suis… je me débarrasse de ma blouse, me tourne et approche mon cul afin qu’il le voit bien. Il me le touche.
– On ne touche pas ! Ou alors juste un peu !
Il prolonge sa caresse quelques instants puis retire sa main.
– Si vous pouviez écarter tout ça, afin que je découvre votre intimité ?
– Vous ne croyez pas que vous exagérez un peu, non ?
– Non, ce n’est qu’une suggestion, vous n’êtes pas obligée.
– Je ne suis pas obligée, mais ça vous ferait tellement plaisir !
– Vous avez tout compris !
– Bon alors, regardez bien !
Je me baisse un peu, je m’écarte les fesses et lui exhibe mon trou du cul. Pourvu qu’il ne lui vienne pas l’idée d’aller y foutre son doigt.
– Humm ! Je paierais cher pour pouvoir le lécher !
– Pas cette fois, monsieur Bouyon, pas cette fois !
– Tant pis ! J’ai l’habitude de conclure ces petites séances avec la complicité d’Anthony. Je vais donc l’appeler. J’espère que vous n’avez rien contre le fait qu’il vous voie nue.
– Et si j’avais quelque chose ?
– Allons, allons… vous êtes une femme libérée.
– Attendez, je ne veux pas qu’il me touche !
– Il ne vous touchera pas ! Je vous demande juste de regarder, j’adore parfois me donner en spectacle.
Il appelle Anthony, qui entre dans la chambre complétement nu. Il est mieux à poil qu’habillé, assez fin, peu poilu, plutôt mignon finalement. Il me regarde, me fait un joli sourire et je lui réponds de la même façon. J’ai une touche avec le majordome !
Anthony grimpe sur le lit, il approche sa bite du visage de Patapouf qui se met à la sucer vaillamment.
Au bout d’un moment, il s’arrête (crampe de la mâchoire ?).
– Elle est délicieuse ! Souhaitez-vous la goûter ?
– Non, non !
Anthony m’a fait un imperceptible clin d’œil. Je rougis comme une tomate, je ne sais plus où me foutre.
– Vraiment pas ? Insiste Patapouf qui a dû percevoir mon trouble.
– Non, non !
– Alors contentez-vous de la regarder de près ! Anthony place toi bien devant Anna !
J’ai sa bite bandée maintenant très proche de moi : si je me baisse, je la gobe.
Anthony se lèche l’index et se mouille le gland de son doigt mouillé. Joli ce gland ! Je souris bêtement. Il recommence. Bon ça va, il ne va pas nous faire ce petit numéro trente-six fois non plus. Il va maintenant me foutre la paix et retourner faire joujou avec Patapouf… et moi je ne l’aurais pas sucé… un truc à me filer des regrets…
Je me baisse, j’engloutis l’engin. Je plane, mon cerveau doit avoir des problèmes de connexions, je ne sais plus où je suis. Au paradis des suceuses de bites peut-être. N’empêche qu’elle est délicieuse cette bite ! Légèrement salée car les hommes ne s’essuient pas après avoir fait leur petit pipi, mais ça n’a rien de désagréable, je vous assure !
Je suis déchaînée, je lui fais la totale, grande lèche sur la verge en remontant et en descendant, titillement du méat et de la couronne, puis mise en bouche avec va-et-vient.
– Anna ! Laissez-moi Anthony un moment, je vous le rendrai tout à l’heure.
Du coup, je descends de mon nuage. Qu’est ce qui m’est arrivé tout d’un coup ? Je n’étais pourtant vraiment pas venue ici pour pratiquer ce genre de choses. Mais là je suis sur ma faim et je mouille comme une soupe.
Patapouf s’est maintenant positionné en levrette ! Et l’autre s’approche par derrière après s’être encapoté ! Ils ne vont tout de même pas… Ben si ! Anthony est en train d’enculer Patapouf qui exprime ses enchantements et ses ravissements en faisant de curieux petits bruits. Et ça continue crescendo, aussi bien le rythme que le bruitage. Patapouf est pâmé, Anthony est congestionné. Ça entre, ça sort, c’est spectaculaire cette bite qui s’agite comme un piston !
Et tout d’un coup Anthony s’affaisse sur son partenaire en poussant un cri d’animal exotique. Ils restent là emboîtés pendant une longue minute, peut-être plus.
Le majordome se dégage et retourne à la solennité.
– Monsieur a encore besoin de moi ?
– Moi non ! Mais Anna peut-être, voyez donc avec elle.
Il me fait un coup d’œil américain. Je réponds d’un sourire. Il s’approche de moi, tente de solliciter un baiser sur la bouche, que je refuse (pourquoi ?), il me pelote alors les seins, me demande s’il peut les embrasser. Je lui donne cette autorisation, pourvu qu’il me fasse ça avec douceur. Je le pelote aussi, il a la peau très douce pour un homme. On est face à face, il finit par me basculer sur le plumard et je le retrouve entre mes cuisses. Il va savoir faire ou pas ? En tout cas c’est un rapide, monsieur va droit au but, c’est le clito presque direct. Le contact avec sa langue m’électrise. Je sens que ça va être fulgurant. Je braille provoquant l’hilarité de Patapouf dont j’avais complétement oublié la présence.
Anthony ne me laisse pas reprendre mes esprits, il s’encapote et me pénètre à la hussarde. Et vas-y que je te pistonne et vas-y que je te ramone ! Il y a longtemps que je ne m’étais pas fait astiquer de la sorte. Et c’est qu’il est endurant l’Anthony ! J’essaie de croiser son regard mais il nique les paupières fermées, sans doute en train d’invoquer ses fantasmes. Je ne cherche pas à savoir, c’est son jardin secret, ce n’est pas le mien ! Ça commence à chauffer là-dedans ! Je suis pourtant plus clitoridienne que vaginale mais devant une telle fougue, le plaisir devient pluriel. Je gueule, il gueule, nous gueulons. Patapouf rigole. Je suis en nage.
– Vous avez soif ?
– Je peux prendre une douche ?
– Bien sûr ! Souhaitez-vous que je vous appelle un taxi pour rentrer ?
– S’il vous plaît !
Il est bien intentionné, Patapouf. Anthony m’a servi un verre d’eau pétillante, il a l’air déçu. Il pensait peut-être que j’allais faire dodo avec lui !
– C’est pour vous ! Me dit-il en me tendant une enveloppe.
– Je…
– Ne dites rien, c’est simplement pour me faire pardonner le petit traquenard dans lequel je vous ai entrainée.
Je fais un gros bisou à Patapouf et un autre à Anthony (non, pas sur la bouche).
Dans le taxi j’ouvre l’enveloppe ! 1000 euros ! Quelle soirée !
Vendredi 7 Septembre
Avant d’ouvrir la galerie, je suis passée boulevard Saint-Germain acheter le dernier numéro de « Arts du Présent ». L’article de Bouyon y est bien et en bonne place et n’a pas été rectifié. J’attends donc la réaction de Nancini.
Dans la matinée, je reçus un mail des Etats-Unis. En deux mots, l’exposition que je devais organiser en Octobre se heurte à des difficultés administratives et juridiques. Rien de vraiment insurmontable mais il faudrait que je me déplace ! Or je ne peux pas, je suis coincée à Paris avec cette affaire Tedesco. Tant pis, on ne peut pas tout faire, il faut parfois faire des choix et des choix douloureux.
Je commençais à me demander où avait pu passer Nancini quand le voilà qui déboule. Il est autour de 16 heures.
– Ah, mademoiselle Anna, vous ne pouvez pas savoir à quel point je m’en veux d’avoir douté de vous et de vous avoir malmenée. Je suis véritablement en dessous de tout…
– Oui, bon, ben, n’en jetez plus !
– Je n’ai pas pu venir plus tôt, j’ai fait un aller et retour en Italie, le temps de récupérer mes bagages, d’acheter le journal, de prendre un taxi, de déposer mes affaires…
– Quelle vie trépidante ! Vous avez les sous ?
– Bien sûr, bien sûr, dit-il en retirant une enveloppe de sa poche intérieure de veste.
– Alors c’est quoi la suite du programme ?
– Il faut que je prenne quelques contacts. Vous serez libre tous les soirs comme convenu ?
– Sauf le dimanche !
– Je vais essayer d’avoir un rendez-vous dès demain soir, mais dites-moi, comment avez-vous fait pour mettre Bouyon dans votre poche ?
– J’ai pris une grande poche !
– Vous pouvez me le dire, je ne répéterai pas !
– N’insistez pas !
– Le saurai-je un jour ?
– Peut-être !
– Vous avez remarqué cette jolie femme, là-bas ? Elle n’arrête pas de regarder dans notre direction, elle souhaite peut être un renseignement ?
– C’est une amie, mais comme elle a le sens des convenances, elle attend que nous en ayons fini pour m’aborder.
– Une amie à vous ? Présentez là moi !
Et sans attendre mon approbation, il s’approche de la visiteuse et je suis bien obligée de le suivre !
Fin du récit d’Anna Gaëlle.
Je reprends donc ma « plume », car vous l’aviez sans doute deviné, la mystérieuse inconnue, c’est moi, Chanette !
J’ai donc passé la soirée à la maison avec Anna : pizza, vin rosé et papotage.
Lundi 10 septembre
Le destin prend parfois des formes étranges et le lendemain matin, en prenant le chemin du métro, j’aperçois devant moi un ballon en plein milieu du trottoir. Par jeu, par réflexe ou par tout ce que vous voulez, je shoote dedans. Et là, j’ignore comment j’ai fait mon compte, je me retrouve le cul par terre, une douleur affreuse à la cheville, laquelle se met à enfler comme un soufflé au fromage.
Me voilà entourée d’un tas de gens. « Vous vous êtes fait mal ? » demande un abruti. On appelle les pompiers et direction les urgences. Je n’en ressors qu’en début d’après-midi avec un plâtre qu’il me faudra garder dix jours et une ordonnance me prescrivant des analgésiques et le prêt d’une canne anglaise.
Il est évident que je ne peux pas travailler dans un tel état ! Qu’est-ce que je vais bien pouvoir foutre pendant dix jours ?
Je commence par passer au studio (heureusement qu’il y a des taxis) récupérer mon agenda professionnel, puis je passe un certain temps à annuler mes rendez-vous. Ensuite, je téléphone à Anna, lui explique ma mésaventure et lui demande si elle a besoin d’aide à sa galerie !
– A priori, non, mais passe, tu me raconteras tout ça !
Et hop encore un taxi !
– J’ai une idée, me confie-t-elle, si tu allais aux Etats-Unis pour régler mon problème de l’expo d’Octobre ?
– Mais enfin, Anna, déjà j’ai du mal à me déplacer et ensuite je parle anglais comme une vache espagnole !
– Ah ! Je n’avais pas pensé à ça ! Tant pis ! A moins que… Si on faisait le contraire : Je file à New-York et toi tu me remplaces à la galerie…
– Mais tu as une remplaçante quand tu es en déplacement…
– Oui, mais je ne peux pas lui demander ça… Je vais prévenir Patapouf, je ne vois pas ce que ça pourrait lui poser comme problème, quant à Nancini, il semble t’avoir à la bonne, alors…
– Alors, pourquoi pas ?
Elle prévient les deux zigotos qui ne voient aucun inconvénient à cet arrangement. Nancini s’assure simplement que je serai libre tous les soirs en semaine. Quant à mon pied plâtré, il s’en fiche. Anna me briefe un peu sur l’attitude que je dois avoir vis à vis des visiteurs de la galerie et tout particulièrement ceux qui seraient intéressés par un éventuel achat. Elle m’indique aussi que Patapouf aimerait bien savoir qui est l’actuel propriétaire des tableaux et qui est vraiment ce Tedesco.
– Ah, mais je ne t’ai pas raconté ma soirée chez Patapouf…
Et là j’ai droit à un délire verbal. Elle me raconte tout : les bourrelets de Bouyon, l’étrange disponibilité et la fougue de son valet de chambre, les rapports très particuliers qu’ont entre eux ces deux personnages… mais aussi la couleur des rideaux, l’agencement de la salle de bains et même la marque des capotes. Quand elle a terminé, elle m’a tellement saoulée de paroles, que j’ai l’impression de sortir d’une séance de cinéma.
Mardi 11 Septembre
Je m’emmerde un peu, ce n’est pas la grosse affluence. Certaines personnes me font part de leur étonnement quant au changement de style des œuvres exposées. Je leur fait une réponse de fonctionnaire : « ce n’est pas moi qui choisis les œuvres exposées, je remplace pour quelques jours la directrice de la galerie, mais vous pouvez vous exprimer sur le livre d’or et je ne manquerai pas de lui rapporter vos remarques. »
Et à 16 heures, les choses commencèrent à se compliquer. Un curé en soutane, genre « cheveux courts et balai dans le cul » entre dans la galerie, suivi d’une sorte de dame patronnesse à lunettes. C’est plutôt rare par les temps qui courent de rencontrer des curés en soutane, seuls quelques allumés qui imaginent dur comme fer que c’était là la tenue conventionnelle des prêtres depuis les débuts du christianisme se déguisent encore ainsi. Il ne dit pas bonjour, s’empare d’un des prospectus, le lit avec attention. La dame l’imite, puis ils s’en vont observer les tableaux en échangeant des commentaires à voix basse. La femme est une véritable caricature. Une jupe droite marron comme personne n’en porte plus, un gilet bleu-marine passé par-dessus un chemisier à col Claudine. Le visage est fermé, pas franchement laid (il pourrait même être agréable) mais sans artifice et la coiffure (sorte de permanente mémère) n’arrange rien. Elle doit avoir le même âge que son pucelage, une trentaine d’années.
C’est alors que je l’observe de profil, que le déclic a lieu. Ce type je l’ai déjà rencontré mais où ? Je ne fréquente aucun curé, qu’ils soient ou non ensoutanés. Je dois confondre, il y a des gens qui se ressemblent. Mais c’est plus fort que moi, je n’arrive pas à détacher mon regard du bonhomme. Le voilà de dos à présent, il passe un temps infini devant chaque tableau. Je me demande ce qu’il peut bien leur trouver d’intéressant. Il finit par changer de mur et m’offre désormais son profil gauche. Nouveau tilt : cette cicatrice au menton ! Croque-mort ! C’est Croque-mort ! C’est l’un de mes clients. Je note sur des petites fiches les petites manies de mes habitués et plutôt que de mentionner leur prénom que je ne connais pas toujours, je les affuble d’un sobriquet. Celui-ci, j’ai dû le « faire » une dizaine de fois et puis il a dû trouver mieux ailleurs. Classique ! Un client pas très compliqué qui souhaitait juste être flagellé au martinet ou à la cravache. Je lui avais suggéré d’autres pratiques, histoire de varier les plaisirs, mais non, il ne voulait que le martinet, rien que le martinet ! Sinon du point de vue convivialité, c’était le néant absolu. Pas moyen d’avoir l’ombre d’une esquisse de conversation. Quant à l’humour, il en avait autant qu’un croque-mort, d’où son surnom ! Evidemment quand il venait me voir, il était en civil. J’avais d’ailleurs remarqué qu’il était toujours (mal) habillé des mêmes fringues. Il ne doit avoir qu’une seule tenue civile !
J’ignore s’il m’a reconnue. Pour l’instant, je suis transparente : il agit comme si je n’existais pas. C’est vrai aussi que je n’ai ici ni ma coiffure, ni mon maquillage et encore moins ma tenue de travail !
Croque-mort et sa groupie ont terminé leur circuit et ils écrivent quelque chose sur le livre d’or. Le regard du curé croise le mien. Je comprends à ces yeux qu’il se pose une question. Il en est là où j’en étais il y a un quart d’heure : mon visage lui dit quelque chose, mais sans plus. Ils s’en vont sans dire au revoir. Ma voix lui aurait peut-être permis de m’identifier mais puisqu’aucune parole n’a été prononcée…
Bon, je ne vois pas pourquoi je m’angoisse, cette rencontre semblant sans conséquences.
A 18 heures 45, Nancini vient me chercher :
– Vous voyez, je vous avais bien dit que le destin nous ferait nous rencontrer de nouveau !
– Meuh !
– Oh, la vilaine grimace ! Bon ce soir on dîne avec un curé. Attention, c’est la vieille école : psychorigide, mais il est très indulgent envers les artistes mystiques. S’il vous pose des questions, fournissez-lui des réponses qui lui donneront satisfaction. Pour le reste on verra, je suppose qu’Anna vous a confié son petit secret, celui qui a si bien marché avec Bouyon ?
– Ne vous inquiétez pas !
Ça sera mon second curé de la journée ! La loi des séries sans doute ?
Sauf qu’en fait de second curé, il s’agissait du même ! Me voilà bien embarrassée car il va pouvoir me dévisager de près et aussi reconnaître ma voix ! Situation inextricable ! On verra bien !
Il est en civil, en vrai civil sans le petit col ou la petite croix rappelant sa fonction. Il est habillé en costume cravate gris sombre, le même qu’il porte quand il vient à mon studio pour se faire chauffer les fesses.
– Bernadette Harnoncourt a eu un empêchement de dernière minute, elle vous prie de bien vouloir l’excuser ! Déclare croque-mort en guise de préambule.
Nancini s’en trouve visiblement contrarié.
– Je vous présente l’abbé Jean-Marie Laroche-Garaudy, voici Madame Christine D’Esde qui gère la galerie à titre intérimaire.
Sa poignée de main est molle comme un chamallow.
– J’ai déjà rencontré Madame…
Aïe !
– … à la galerie cette après-midi…
Ouf !
– … J’étais impatient de voir de près ces fameux tableaux. Disons que c’est très spécial, heureusement que j’avais lu l’article et qu’il y avait une fiche descriptive.
– C’est une œuvre forte, ses beautés ne se dévoilent pas au premier abord ! Répond Nancini d’un ton condescendant.
– J’aurais aimé rencontrer l’artiste. Reprend l’abbé.
Je me lance et me met à parler avec un fort accent russe afin de masquer ma voix. Nancini qui ne peut deviner la raison de cette fantaisie fait s’envoler ses sourcils en signe d’incompréhension.
– Tedesco vit en ermite, il fuit les mondanités, ce n’est pas un homme de contact, il est quasiment autiste.
– Ne dit-on pas que les autistes possèdent une intense vie intérieure ?
– Je crois que c’est son cas, il ne s’extériorise que de deux façons : en peignant et en s’adressant à Dieu. Avec ces toiles, il a fait une pierre deux coups, si je puis dire.
– Vous l’avez découvert dans quelles circonstances ?
Je sors le couplet prévu et mis au point avec Nancini.
– Je ne l’ai pas découvert, c’est Anna qui a eu ce privilège !
– Elle vous l’a présenté ?
– Oui, je tenais à le rencontrer, ce fut très bref, on le dérangeait.
– Vous ne savez donc rien de lui !
– Si, quand même, pénétrer dans l’appartement d’une personne est souvent très instructif. Il y a des images de la Vierge sur tous les pans de mur.
– Vraiment ? Demanda l’abbé avec un large sourire.
– C’est comme je vous le dis !
– Vous me rassurez, j’avais un peu peur d’avoir affaire à un fanfaron, il y en a tellement qui mettent Dieu à toutes les sauces. Ceux qui vénèrent la vierge Marie sont les seuls vrais chrétiens, vous êtes bien de mon avis ?
Il m’embarrasse avec ses questions à la con. Nancini a dû me sentir en difficulté et vient à mon secours :
– Vous seriez intéressé par un achat ?
– Oui ! Je vais vous dire une chose : Bernadette Harnoncourt attendait un feu vert de ma part pour parler de Tedesco dans sa chronique sur Radio-Tradition, je vais lui donner ce feu vert.
Nancini jubile.
– 10.000 euros profitez-en, les prix vont grimper.
– 10.000 euros pour un tableau !
– Oui !
– Je n’ai pas ce budget !
– Dans un mois, ils auront doublé, dans trois mois, leur prix sera multiplié par 10. Vous vous rendez compte le rendement que vous pourrez réaliser ?
– Il faudrait que je trouve de l’argent.
– Vous avez des donateurs, non ?
– Ils ne sont plus ni si nombreux ni si généreux… Et puis, il y a un risque : cette plus-value que vous me faites miroiter, ce n’est qu’une hypothèse, n’est-ce pas ?
– Je me trompe très rarement !
– Oui mais ça vous arrive !
– Certes, je l’admets, alors, on va faire une chose, demain revenez à la galerie, choisissez l’un des tableaux, je vous le prête jusqu’à la fin de l’expo. Si vous l’exposez en bonne place, un ami généreux vous aidera peut-être à l’acquérir.
– Voici une solution me convient très bien !
– Quand vous passerez choisir le tableau, faites-vous accompagner par Bernadette Harnoncourt, je l’autorise à en emprunter un, elle-aussi. Je crois qu’il fera son petit effet dans le studio de réception de Radio-tradition, à la vue de tous les invités
– Merci Monsieur Nancini, merci, merci beaucoup
L’abbé est content, Nancini aussi. Je ne comprends pas bien la manœuvre, mais ce dernier m’expliquera.
La suite du repas fut plus ennuyeuse. Nancini évita avec tact et manière les sujets politiques ou sociétaux qu’évoquait l’abbé et revenait sans cesse sur l’histoire de l’art. Après le dessert, on ne s’éternisa pas, Nancini indiquant qu’il avait « quelques bricoles à effectuer sur internet avant demain »
– Ces deux abrutis n’achèteront probablement jamais les tableaux, mais ils vont leur faire sans le vouloir une publicité du tonnerre. On attend une petite semaine, on aura d’autres gens à voir et après je double le prix.
– Tedesco sera d’accord ?
– Aucune importance, ils sont à moi, je les lui ai tous achetés pour une bouchée de pain.
Et hop ! Voilà donc l’un des renseignements dont avait besoin Bouyon. Anna sera contente. Quant à l’autre (les coordonnées de Tedesco), ce sera plus compliqué. Il y a bien un moyen, me laisser séduire par Nancini. Il est con, mais il est plutôt bel homme. Le seul problème c’est qu’il risque de devenir collant.
– Au fait c’était quoi cet accent russe ?
– J’ai toujours un accent russe quand je dine à la table d’un curé !
Il n’insista pas
– Un dernier verre ? Proposa-t-il sans y croire.
– Pourquoi pas ? Il m’a un peu saoulée, votre curé.
– Que voulez-vous c’est du business, il faut apparaître comme l’interlocuteur le souhaite et non pas comme on est vraiment.
Et oui !
– Vous m’emmenez où ?
– Sur les Champs ! Je ne vous propose pas de venir chez moi, vous allez croire que je profite lâchement des femmes qui ont le pied plâtré !
– Le pied plâtré empêche certaines positions mais il en reste plein !
Il n’en revient pas de ma réflexion, le Nancini !
– Vous êtes bien coquine ce soir !
– Ça m’arrive, ce doit être le Bordeaux.
En fait je n’en ai pratiquement pas bu, mais il l’ignore.
– Alors on va chez moi ?
– On y va !
Nancini habite dans le Marais, dans une partie d’un ancien hôtel particulier. Les plafonds sont très hauts, les fenêtres sont immenses, ça doit couter une fortune en chauffage d’habiter là-dedans !
On entre dans le salon, la télé est allumée et quelqu’un la regarde !
– Felicia, mon épouse ! Me présente-t-il.
Une certaine incompréhension a dû s’afficher sur mon visage car il se croit obligé d’ajouter.
– Nous sommes un couple très libre.
Elle n’est pas mal la Felicia, une vraie blonde probablement, grande, beau sourire et jolis yeux bleus, visage intéressant. N’empêche que mon plan s’écroule… Je pensais le faire boire puis fouiller dans ses affaires à la recherche des coordonnées du peintre mais là ça devient impossible. Je veux bien coucher mais pas pour rien. Reste les confidences sur l’oreiller, le grand classique des romans d’espionnage.
– Tu bois un verre avec nous, chérie ?
La chérie est d’accord. Elle me déshabille carrément du regard. Ça va peut-être se terminer en partie à trois cette affaire-là. Pour le fun c’est mieux, mais pour ce que je cherche, ça ne l’est pas forcement.
– Il est incorrigible, Alessandro ! Il adore faire l’amour avec deux femmes mais il oublie de dire à ses conquêtes qu’il y en a déjà une à la maison. Mais bon, je ne m’impose pas non plus… si vous voulez faire ça à deux, je resterai devant la télé !
C’est ce qui s’appelle être directe. Si c’est son fantasme à Alessandro Nancini, autant faire avec, il ne faudrait surtout pas qu’il se sente frustré. Et puis si je n’ai pas mon renseignement cette nuit, je l’obtiendrai un peu plus tard. J’ai confiance en mes capacités.
– Je crois bien que votre présence ne me gênera pas du tout ! Répondis-je en me faisant chatte.
– Et bien, allons-y ! Répond-elle
– On ne devait pas boire un verre ? Fait semblant de protester Nancini.
– On le boira après ! Répond Félicia On se met à l’aise ?
à suivre
© Vassilia.net et Chanette (Christine D’Esde) mars 2013. Reproduction interdite sans autorisation des ayants droits
Ambiance de folie ! J’ai adoré !
le passage ou Patapouf se fait masser vaut son pesant de cacahuètes
Encore un cocktail érotique gagnant
Chanette aime faire vivre des personnages pittoresques et dans le genre ce Patapouf n’est pas mal du tout
L’histoire continue à se mettre en place et est toujours aussi intrigante, un long passage chaud nous conte les galipettes entre Anna-Gaëlle, l’éternelle complice de Chanette, un gros patapouf richissime et son majordome. Ou comment un simple massage devient vite un trio bisexuel libidineux. Une lecture jouissive.