Clara, la vampire par Léna Van Eyck – 7 – Les privautés de Marie-France

Clara, la vampire par Léna Van Eyck – 7 – Les privautés de Marie-France

Vendredi 13 mars

Castelrouston

Marie-France Grandvoisin de la Clitoune déprime, sa fille a disparu des « radars » de la police, elle ne veut cependant pas croire qu’elle est morte et se raccroche au fait que l’on ait retrouvé aucun corps,

Et s’il n’y avait que ça ! Désormais à Castelrouston, Marie-France fait figure de pestiférée, les gens font semblant de ne pas la voir et elle n’ose même plus se confier au vieux curé libidineux.

Marie-France se leva, se passa une robe de chambre légère qu’elle laissa ouverte, puis alla faire un petit pipi. C’est à ce moment-là que son téléphone sonna. Elle se précipita pour décrocher, oubliant du coup de s’essuyer la foufoune. Tout ça pour une pub !

Elle décida ensuite de se faire un café avant de prendre son bain. Une bouteille de vodka vide trônait sur la table de la cuisine. Cela l’étonna car elle ne se souvenait pas avoir picolé.

« Je devrais boire moins, je perds un peu la boule… »

Et Calife entra dans la cuisine en remuant la queue. Calife est un paisible labrador beige qui ne ferait pas de mal à une mouche.

– Ah ! Te voilà, toi, le chien ! Tu viens dire bonjour à ta maîtresse, tu n’es pas comme Amina, elle est où celle-ci ?

Le chien se laissa caresser, il adorait les caresses, mais manifestement quelque chose l’attirait et son museau ne tarda pas à venir fouiner dans l’entrejambe de Marie-France.

– Qu’est-ce que tu fous, Calife ? Tu viens encore renifler la chatte de ta maîtresse.

La bestiole ne se contentait pas de renifler, elle y allait désormais de ses grands coups de langue.

– Mais arrête gros vicelard, tu vas me faire jouir ! Oh là là quelle langue !

Calife finit par se lasser de ce petit jeu et alla pour partir ailleurs. Mais Marie-France le retint par le collier.

– Dis donc, mauvais chien ! T’es un peu gonflé ! Et si moi j’ai envie de m’amuser avec toi ? Hein ?

La femme fit coucher le chien sur le côté et elle alla chercher sa bite, la faisant sortir de son fourreau, puis elle commença à donner des petits coups de langue.

– T’aime ça, mon chien que je te suce la bite ? Allez encore un petit peu, parce qu’Amina ne va pas tarder à revenir, je ne veux pas qu’elle me vois faire ça, elle va me prendre pour une cinglé. Pourtant je ne fais rien de mal !

Elle prit cette fois le sexe en bouche, avalant le foutre qui dégoulinait en continu, mais cette petite fantaisie fut interrompue par le bruit de la porte d’entrée.

Amina revenait de faire ses courses à la boulangerie et chez le marchand de journaux.

Marie-France se dirigea vers sa salle de bain, ce disant qu’une bonne trempette dans l’eau ne pourrait que lui faire du bien.

Avant d’enjamber la baignoire, elle observa son reflet dans le grand miroir. Son corps n’avait pas encore subi les outrages du temps et elle restait encore tout à fait désirable.

« Je vais faire quoi maintenant, tout le monde me regarde comme si j’étais un monstre. Je vais faire comment pour trouver des mecs ? Me payer des gigolos ? Si ça s’apprend, ça ne va pas arranger ma réputation. Heureusement il me reste Anima »

– Amina !
– J’arrive, madame !
– Déshabille-toi, tu vas me tenir compagnie.
– Avec plaisir, madame.!

Quand, dépouillée de ses vêtements, Amina rejoint sa patronne, celle-ci était déjà dans la mousse de son bain.

– Tu vas me savonner, Amina, comme l’autre fois, commence par mes nichons.
– Oui, madame.

La soubrette s’empara d’un gant de toilette…

– Mais non Amina, à mains nues voyons !

La jolie blackette resta pour le moment à l’extérieur de la baignoire et après avoir rampé ses mains dans la mousse se mit à caresser les doux seins de sa patronne..

– Les bouts, Amina, pince-moi les bouts.
– Comme cela !
– Un peu plus fort, ah, oui comme ça ! c’est bon ! Continue.

Au bout d’un moment, Marie-France voulu jouer à un autre jeu, elle s’agenouilla dans la baignoire et s’arcbouta contre le bord de façon à bien cambrer son joli postérieur.

– Entre dans la baignoire et viens t’occuper de mon cul !

Amina savait ce que voulait sa patronne, aussi après lui avoir longuement malaxé les fesses, approcha-t-elle son doigt de l’anus, qu’elle pénétra d’un coup d’un seul avant de le faire coulisser.

– Hum, ce doigt ! Que c’est bon ! Ça me fait un bien fou. Mets-moi le gode maintenant.
– Je vais aller le chercher, madame !
– Comment ça, tu ne l’as pas apporté ?
– Madame ne m’avais pas précisé qu’il fallait que je l’apporte.
– Amina, regarde-moi !
– Oui, madame !
– Tu sais que c’est une faute grave de ne pas penser à emporter le gode quand tu viens m’assister dans mon bain.
– Oui madame ! Répondit Amina qui connaissait bien ce jeu et s’y prêtait volontiers.
– Je devrais te gifler pour ça !
– Giflez-moi, madame
– Clac, clac ! Tiens, petite peste ! Et maintenant ouvre ta bouche, ça va t’apprendre.

Marie-France lui cracha trois fois sur le visage, cela ne posa aucun problème à Amina qui était une fille très soumise.

– Bon alors, ce gode il arrive où il faut que je m’en fasse livrer un par « Gode-service » ?
– Je me passe un peignoir, je m’essuie les pieds et j’y vais, je ne voudrais pas mettre de la flotte partout.
– C’est ça, c’est ça !

Quand elle revint rejoindre sa patronne muni du fameux gode, elle entra de nouveau dans l’eau mousseuse, puis pénétra sans effort le toy dans l’anus de Marie-France.

– Ah : Tu m’encules bien ! Qu’est-ce que j’aime ça ! Dis-moi que je suis une enculée, Amina !
– Vous êtes une enculée, Madame !

Et la petite soubrette mania tant et si bien le godemiché, que Marie-France ne tarda pas à jouir du cul en gueulant comme une baleine.

– Whah, ça fait du bien par où ça passe. Viens m’embrasser, Amina.

Les deux femmes se roulèrent une longue galoche bien baveuse.

– Je dois signaler à Madame que j’ai une petite envie de pipi. Si Madame veut en profiter…
– Petite vicieuse, tu sais bien que c’est mon péché mignon, allez viens me donner ta bonne pisse que je me régale.

Marie France releva son visage, la bouche restant ouverte et Amina relâcha les muscles du pipi afin d’arroser copieusement sa patronne.

– Hum, délicieux, je vais me rincer, ces petites fantaisies m’ont mises en appétit, va me préparer du café, avec des tartines et de la confitures.
– Bien Madame !
– Au fait Amina, le gode, tu l’as nettoyé ?
– Pas encore, Madame !
– Eh bien fais, le… avec la bouche !
– Bien madame !

Amina quitta la salle de bain, quelque peu dépitée, sa patronne n’avait pensé qu’à elle et avait superbement ignoré son droit au plaisir. Elle en était quitte pour aller se palucher toute seule comme une grande dans son coin.

« Bof, je lui pardonne, ce n’est pas une mauvaise femme, et puis en ce moment avec tous ses soucis, on peut comprendre qu’elle n’est pas envie de me lécher la chatte ! »

David

En plein milieu de la nuit, David s’est réveillé, il n’a plus sommeil, les événements récents lui reviennent en mémoire, la résurrection du vampire, l’attitude servile de Bertrand vis-à-vis de ce dernier, la leçon de transformation et le massacre chez les Borel. Cela fait beaucoup de chose pour son esprit simple, beaucoup trop de choses.

Il n’aime pas ce François-René, quant à Bertrand, il estime qu’il a trahi son amitié. Dès lors, à quoi bon rester avec eux ?

Alors David prend son envol, sans but, il trouve un certain plaisir à voler ainsi dans la nuit, mais bientôt il sent monter en lui une étrange soif, une soif de sang.

Il tournoie autour d’un petit hameau, cherche une maison avec une ouverture, en trouve une, c’est là où loge mademoiselle Cachin la maîtresse d’école, Quelques minutes plus tard, la pauvre institutrice se vidait de son sang après avoir été mordu,

Il contempla sa victime, une femme rondelette, ni belle, ni moche, de celles dont on ne dit rien.

– Mais baisable ! Se dit David in petto

Alors son esprit tordu se dit la chose suivante.

– Ce serait dommage, qu’elle meure, je ne suis pas un assassin, j’avais juste soif. Mais si Bertrand a réussi à faire revenir à la vie un vampire avec son foutre, je peux peut-être éviter à cette dame de mourir si je la viole !

David viola donc la pauvrette en se disant que c’était pour son bien, mais elle décéda néanmoins bel et bien.

Repu, il reprit on périple, mais au petit matin quand les premiers rayons du soleil se mirent à darder, il ne sentit pas bien.

– La lumière du soleil ! Il faut que je me protège ! Mais comment faire, je suis en pleine cambrousse. Par-là peut-être ?

Il aperçoit des habitations sur l’autre rive de la Loire. Ses forces le quittent de plus en plus, sa tête lui tourne, alors qu’il franchissait le fleuve, il coule à pic dedans.

Plouf !

On ne retrouva son corps redevenu humain mais pourrissant que plusieurs semaines plus tard.

Quand Bertrand se réveilla, il pesta auprès de François-René.

– Il est où David ?
– Je n’en sais rien ! Il est peut-être parti faire un tour, il va revenir.
– J’espère qu’il ne lui est rien arrivé.
– On verra bien, de toute façon on reste la journée ici, on va attendre la tombée de la nuit pour aller à Paris.

En fait l’absence de David arrangeait François-René, soulagé de n’avoir pas à s’encombrer d’un boulet.

C’est un ouvrier agricole employé chez les Borel qui découvrit, horrifié le quadruple meurtre. Il prévient les gendarmes.

Le commandant de gendarmerie Durieux est perplexe.

– Tous mordus au cou, pas vraiment de traces de bagarre.
– Un animal ?
– C’est pas un animal qui a enlevé les fringues du fils Borel ! Bon vous relevez les empreintes et vous embarquez les corps à la morgue.

L’examen des empreintes montra que trois personnes avaient participés à la tuerie, et dévoila l’identité de deux des assassins

– François-René Couillard, domicilié à Castelrouston dans la Vienne, recherché dans deux affaires de meurtre rituel dont une impliquant un gendarme, également impliqué dans une affaire de vol de sang au CHU de Poitiers.
– Bertrand Piquette, métayer et impliqué il y a une dizaine d’années dans une histoire de braconnage. Aucun antécédent criminel.

L’un des gendarmes locaux s’empresse de prévenir la presse sans en avertir sa hiérarchie espérant par ce geste être récompensé de quelques billets.

Et maintenant avec Internet ça va très vite, dès la demi-journée, la presse fait ses gorges chaudes : »Le vampire fou » décime une famille entière… »

Ça monte très haut, jusqu’au cabinet du ministre de l’Intérieur qui met la pression sur la direction centrale de la police judicaire.

L’inspecteur Didier Chevrolet est chargé de l’enquête au niveau national.

Il convoque dans la foulée tous les fonctionnaires de police s’étant plus ou moins occupé de l’affaire.

On s’échange des informations, on fait des repères sur une grande carte de France.

– Bon récapitulons : on a le nom de certains de ces abrutis. On sait que deux d’entre eux ont commis un premier triple meurtre à Castelrouston. Ils étaient accompagnés d’une inconnue, les empreintes ont uniquement révélé qu’il s’agissait d’une femme, l’examen de l’ADN ne sous a rien appris sur cette inconnue. L’enquête de voisinage n’a rien donné non plus. Vous continuez vos investigations n’est-ce pas Blanchard ?
– Mais bien sûr.
– Acte 2 : nos trois imbéciles se rendent à Poitiers au CHU, ils dégradent la porte de la banque du sang et piquent des flacons. Cela nous a permis grâce à une infirmière qu’ils ont retenus un moment en otage, d’obtenir un portrait-robot de l’inconnue que l’on désignera sous le nom de code de Vampirella. C’est bizarre qu’ils l’aient laissé en vie, vous en pensez quoi Michelet ?
– On a pensé à une complicité, mais la piste a été abandonnée, on a gardé la nana 24 heures en garde à vue, ça n’a fait que de la traumatiser davantage, elle est en arrêt maladie…
– Bizarre, bizarre, et quelques heures plus tard, nouvelle morsure mortelle alors que le trio n’est plus là, l’agresseur est identifié par hasard, Il s’agit d’un dénommé Thomas Walkoviak, interne en cardiologie. Quand on est allé le cueillir, il avait disparu de la circulation. Il fait aussi l’objet d’un avis de recherche. Michelet je vous écoute.
– On a fouillé dans les activités de Walkoviak, rien dans sa bibliothèque, ni dans son ordinateur qui nous conduirait à une secte de vampire ou quelque chose dans le genre. Acte 3 – Deux gendarmes en planque à la station-service de Castelrouston se font attaquer par un homme seul selon les dires du brigadier Débord. Ce dernier est choqué et rend un rapport à moitié incohérent. D’après les empreintes ce serait bien Couillard. Comment ce type qui n’a rien d’un grand sportif a-t-il fait pour affronter deux gendarmes chevronnés et en tuer un ? Blanchard ?
– Personne ne comprend, le type était peut-être dopé ?
– Dopé ?
– Ben oui, de l’EPO ou quelque chose dans le genre.
– Et vous avez creusé cette piste ?
– Euh, non…
– Eh bien faudra le faire. Acte 4 : ça se complique Couillard vole une voiture près de Châtellerault, assassine le conducteur et avec son portable téléphone à sa mère. Acte 5 : Couillard assassine toute une famille, avec au moins un complice, un dénommé Bertrand Piquette, connu de la gendarmerie pour des histoires de braconnages, L’individu a disparu ainsi que le type qui vivait avec lui. Des questions.?

Pas de questions.

– Je récapitule ! On a donc si j’ai bien compté 10 meurtres. Couillard est impliqué dans 9 d’entre eux de façon directe ou indirecte. La fille Grandvoisin uniquement dans la tuerie de la station-service ainsi que la mystérieuse inconnue. Walkoviak est impliqué dans un seul meurtre et Piquette dans le carnage chez les Borel. On recherche donc cinq personnes. On a quoi comme piste ?

Silence gêné autour de la table.

– Si on avait une idée de la façon dont ils se déplacent… lance un gros malin.

Un type s’approche à pas de loup et présente une feuille de papier à Chevrolet, il en prend connaissance avant de la commenter.

– Et ça continue ! J’ai un message de la gendarmerie de Châteauroux. L’institutrice d’un patelin local a été mordue à mort cette nuit, et teniez-vous bien, les empreintes sont les mêmes que celle du 3ème larron qui a massacré les Borel. Et une nouveauté : la victime a été violée.

– Je viens d’avoir un message de mon adjoint, Intervient le commandant Durieux. Bertrand Piquette habitait avec un type un peu simple d’esprit il s’appelle David Rollet, on a pris les empreintes, c’est lui le troisième homme.
– A ben, c’est bien on avance ! Et maintenant on recherche six personnes.

Une note urgente et prioritaire fut envoyée dans la foulée à toutes les gendarmeries et à tous les postes de police du territoire avec les photos de François-René; de Sidonie, de Thomas, de Bertrand Piquette et de David… une jolie brochette à laquelle s’ajouta un portrait-robot de moi-même que je ne trouvais pas ressemblant du tout.

A la nuit tombante, François et Bertrand s’appétèrent à prendre leur envol pour Paris.

– Qu’est devenu David ?
– On ne le saura jamais, il a été traumatisé par tout ce qui s’est passé depuis ma résurrection, il doit traîner dans un coin… N’y penses plus ! Bon, on y va.
– C’est que j’ai une petite soif !
– Moi aussi, on fera une petite halte, les stations-services, c’est très bien pour ce genre de choses, je vais te montrer.

C’est ainsi qu’après avoir ajouté deux innocentes victimes à leur tableau de chasse, les deux vampires pénétrèrent dans la capitale vers 23 heures.

Ils se posèrent sous un pont parisien pour se reposer quelques temps.

– J’ai réfléchi, il nous faut déjà trouver une bonne planque, pour passer nos journées. Il y a beaucoup d’appartements vides à Paris. On va les repérer facilement, pas de lumières, pas de rideaux.
– Et pour entrer ?
– On choisira un appart avec balcon, les portes-fenêtres ce n’est jamais compliquées à ouvrir.
– Il faut un outil tout de même.
– Je t’expliquerais, allez on part en repérage.

Les deux chiroptères dégotèrent un appartement vide au cinquième étage d’un immeuble haussmannien de la rue de Rivoli.

– Et maintenant tu fais comme je t’ai dit, je t’attends ici.

Spectacle surréaliste, une chauve-souris s’engouffre rue de Turenne, repère un couple attablé à une terrasse de restaurant. Pour l’instant la fourchette de la dame est posée sur le bord de l’assiette. Bertrand fait un piqué, coince la fourchette dans son museau et repart vers Rivoli.

La dame gueule un « au secours » peu discret. Son compagnon n’a rien vu tellement ça s’est passé vite. On se presse autour d’elle, on lui demande ce qui se passe.

– Une chauve-souris, elle m’a piqué ma fourchette…
– Allons, allons, c’est une hallucination !
– Non j’ai bien vu un gros piaf arriver sur les tables ! Intervient quelqu’un !
– Ah, vous voyez, je ne suis pas folle !
– Ce devait être une pie, une pie voleuse !
– Quand même la ville devrait faire quelque chose, on est envahi par les bêtes nuisibles, les rats, les corbeaux, les pies… Intervint un courageux commentateurs.

– Super ! Dit François après s’être détransformé, j’espère que personne ne va me voir à poil sur ce balcon en train de tripoter une serrure avec une fourchette. Je vais me mettre à genoux, ce sera plus discret.

Et deux minutes plus tard, ils entraient dans l’appartement.

– Voyons voir, c’est vide de chez vide, ils ont coupé l’électricité, ces cons, on fera avec. Il faudra juste faire attention aux voisins.
– Qu’est-ce qu’on fait, maintenant ? Demande Bertrand, j’ai encore une petite soif !
– Oui mais faudrait qu’on trouve des fringues. Viens on va se débrouiller.

Redevenus chiroptères nos deux apprentis vampires avisent une petite rue peu fréquentée perpendiculaire à Rivoli, ils se posent. sur le capot d’une voiture et attendent. Un couple passe, François-René fait signe à son complice que cette cible n’est pas bonne, et soudain le flash.

– Putain, la télé surveillance ! A Paris il y a des caméras partout, si on agit dans la rue on va se faire repérer !

Changement de plan, nos deux suceurs de sang se dirigent à ailes déployées vers le Boulevard Beaumarchais, repèrent une fenêtre ouverte sur un appartement allumée, se posent sur la rambarde.

Deux couples de bons bourgeois finissent de diner en devisant bruyamment.

Le gâteau à la crème avait pourtant fière allure, mais les quatre gourmets ne le dégusteront jamais, se vidant de leur sang.

François-René fit une brève visite d’appartement, il n’y avait personne d’autres mais il remarqua ce qui devait être une chambre d’étudiant. Son occupant devrait donc être sorti. La présence d’un ordinateur attira son attention.

– Tu sais t’en servir ? Demande François.
– Non, mais on devrait partir, si le type revient on fait quoi ?
– Ben on le mord !
– Ah, oui, c’est vrai, je n’y avais pas pensé.
– Bon laisse-moi faire, je cherche deux choses, une librairie ou il y a des bouquins sur les vampires, et puis il doit bien y avoir à Paris des club gothiques, des mecs qui se prennent pour des vampires, si on pouvait les noyauter…
– En attendant je peux manger le gâteau ?
– Si tu veux !
– Et les nanas, je peux les violer !
– Si tu veux, laisse-moi travailler.

François lista trois noms de librairie sur un papier, il trouva également les références d’un club gothique dont les membres se réunissaient le samedi soir dans un café privatisé.

Ils se transformèrent de nouveau en chauve-souris, François-René pris soin de coincer le petit papier dans son museau et il regagnèrent Rivoli, satisfait et repus.

Samedi 14 mars

A deux heures du matin, Jean-Marc Stromboli, rentre chez ses parents de fort méchante humeur, sa petite amie étant partie dans les bras d’un autre pratiquement sous son nez.

Il ouvre, découvre le massacre, et tombe dans les pommes.

Quand il revient à lui, il prévient la police en tremblant de tous ses membres.

Le commissariat de quartier envoie un capitaine de police de permanence et quelques agents.

Quand le gradé découvre les morsures, il appelle immédiatement la DCPJ.

Réveillé en pleine nuit, L’inspecteur Didier Chevrolet se rend sur les lieux dans la foulée.

– Les mêmes morsures que sur les photos, La femme blonde a sans doute été violée. O.K, on cherche tout de suite les empreintes.

On commence par prendre les empreintes des victimes ainsi que celles de Jean-Marc, puis on cherche des empreintes « exotiques » en commençant par la poignée de la porte d’entrée.

– Commença pas d’empreintes sur la poignée ? Ils avaient peut-être des gants ? Mais cherchez sur la nana qui a été violé, bon sang !

On finit par en trouver, Chevrolet les compare à celles des personnes recherché dans cette affaire, qui sont dans un fichier sur son téléphone.

– Bingo, ce sont celles de Piquette.

On trouva ensuite celles de François-René.

– C’est quoi ce cirque, ils sont entrés avec des gants et les ont enlevés pour commettre leur forfait ? S’étonne l’un des adjoints de l’inspecteur.
– Ce sont des meurtres rituels, le fait de garder ses gants est peut-être en contradiction avec le rituel.
– Bon l’heure du décès ?
– Ils sont tous frais, je dirais minuit.
– On va ratisser large !

L’inspecteur téléphone afin d’éplucher la vidéo-surveillance de l’immeuble entre 11 heures et 1 heure du matin.

La réponse lui parvint un quart d’heure plus tard.:

– Rien, il y a des gens qui sont entrés qui n’ont rien à voir avec les signalements. mais personne n’est sorti.
– Donc ils se cachaient ici depuis un moment, élargissez le créneau horaire.
– Mais chef s’ils ne sont pas sortis c’est qu’ils sont encore dans l’immeuble ! Monsieur Jean-Marc dites-nous, il y a une sortie annexe ici ?
– Non, !
– Branlebas de combat ! Prévenez le juge d’instruction, à 6 heures tapantes, on fouille tout l’immeuble. Je veux des renforts et personne ne doit sortir d’ici sans mon autorisation.

« Quand même ça ressemble à rien, tout ça ! »

Et soudain, nouveau déclic !

« La fenêtre, vous avez contrôlé les empreintes sur la fenêtre »

Bien vu, on en trouve.

– Bingo, ils sont entrés par la fenêtre ! Bon on est au quatrième il n’y a pas de balcon, Mais avec une corde on peut se glisser du cinquième au quatrième, il faudra visiter l’appartement du dessus en priorité. Je veux un homme devant cette porte. Exécution !

Et à 6 heures tapantes, d’autres équipes tambourinent à toutes les portes au son de « police ouvrez ». Les occupants affolés, protestent mais ce calment quand on leur dit que deux tueurs en série sont cachés dans l’immeuble.

– Mais enfin, il n’y a personne chez moi ! S’égosille une dame en peignoir.
– C’est possible, mais on vérifie quand même !
– Vous n’avez pas le droit…
– Madame, on est là pour vous protéger, si vous êtes incapable de le comprendre, allez-vous acheter un cerveau.
– Oh !

Un type veut sortir de l’immeuble, on l’en empêche.

– Mais faut que je me rende à mon travail…
– On vous fera un mot d’excuse !

Le serrurier de service fut prié d’ouvrir les portes derrière lesquelles personne ne répondaient. Il fallut bien une heure, presque deux pour fouiller partout, y compris les caves et les greniers..

On ne trouva rien, personne n’avait rien entendu ou vu d’anormal. Le mystère restait entier

– On aurait dû prendre les empreintes digitales de tout le monde, si ça se trouve nos deux suspects sont des as du déguisement. Suggéra l’adjoint.
– Hum, je n’y crois pas mais il ne faut rien négliger, qu’une équipe s’occupe de ça.

Et puis soudain l’idée :

– Les toits, ils sont passés par les toits.!

Il demande à ce que l’on consulte la vidéo surveillance de toutes les caméras du pâté de maison

Une demi-heure plus tard, la recherche s’avérait négative.

– Bon réfléchissons ! Ça devient incompréhensible ! Il faut prendre le problème autrement ! Pourquoi ce massacre ici et pas ailleurs ? Parce que la fenêtre était ouverte ! Certes mais s’ils sont vraiment passés par les toits, il devait y avoir des apparts plus faciles d’accès. A moins qu’il cherchaient quelque chose de spécial. Est-ce qu’on a passé l’appartement au crimoscope ?
– Non pas encore !
– Ben qu’est-ce que vous attendez ?

Note : le crimoscope est un puissant projecteur capable de produire des lumières intenses de couleurs variables. On l’utilise en lumière blanche rasante pour chercher des fibres ou des cheveux ou en lumière bleue perpendiculairement au sol pour les traces de sang, de sperme, de salive, invisibles à l’œil nu.

– Ça donne quoi ?
– Ils sont entrés dans la chambre du fils !
– Quoi ! Monsieur Jean-Marc qu’avez-vous à dire ,
– Moi, mais rien du tout, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise.
– Vous avez déjà vu ces personnes ? Insiste Chevrolet en lui montrant les photos de François-René et de Piquette sur son smartphone.
– Jamais !
– Alors qu’est-ce qu’ils cherchaient dans votre chambre ?
– Mais je n’en sais rien moi, foutez-moi la paix !
– Chef, ils se sont servis de l’ordinateur ! annonce quelqu’un.
– A ben voilà ! Si l’historique n’a pas été effacé on va savoir des choses.

Effectivement, on détecta une recherche avec le mot clé « libraire vampire », puis l’affichage de trois librairies en particulier, ensuite plusieurs recherches infructueuses sur « club de vampire », « fan club de vampire », puis une autre sur « soirée gothique vampire », avec ouverture de la page liée. Puis plus rien.

On ouvre la page de la soirée gothique, qui annonce une « réunion amicale privatisé » pour ce soir même à 22 heures.

– Putain, on les tient ! Jubila Chevrolet.

Chevrolet donne l’ordre de lever le dispositif de sécurité de l’immeuble et d’évacuer les corps des victimes.

– On va juste laisser deux gars devant la porte d’entrée, on ne sait jamais, On va envoyer une équipe légère devant les trois librairies mais on va concentrer tous nos efforts sur la réunion gothique. Ça se passe au café, « La polenta » boulevard Saint Germain. Je veux deux camions banalisés et des effectifs de choc à partir de 19 heures.

Clara

Nous avions ensuite galéré pendant une dizaine de jours. En fait je recherchais un manoir ou quelque chose dans le genre qui soit très peu occupé.

Il fallait bien qu’on se nourrisse, c’était de pauvres clochards (des SDF comme disent mes compagnons) qui faisaient les frais de notre fringale. Pourquoi eux ? Parce que les cibles étaient faciles, que leurs disparitions n’inquiéteraient pas grand monde. On opérait vers quatre heures du matin et on se débarrassait des corps, un peu n’importe comment pour les premiers, ensuite nous avons lesté les cadavres avant de les jeter dans la rivière.

Cette situation devenait intenable. En ce qui me concerne, je n’avais que peu de scrupules, ces gens ne souffraient pas et nous ne faisions que de nous soumettre à la loi de la jungle. Thomas se soumettait à ces actes avec un semblant de résignation, alors que je devinais qu’il opérait avec un certain sadisme qu’il avait du mal à dissimuler. En revanche, Sidonie avait du mal à les supporter. Certes, elle n’hésitait pas à se jeter comme une goulue au cou de ces malheureux jusqu’à s’en lécher les babines, mais après elle se maudissait. Pas facile à gérer !

Et puis, en multipliant les cadavres et malgré toutes nos précautions, on accumulait les occasions de nous faire repérer.

A suivre

Ce contenu a été publié dans Histoires, Récits, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

6 réponses à Clara, la vampire par Léna Van Eyck – 7 – Les privautés de Marie-France

  1. Diri Dindire dit :

    Evidemment dans un bled qui s’appelle Castelrouston, faut s’attendre à tout

  2. Sacha dit :

    Le chien , le meilleur ami de la femme !Whaf Whaf

  3. Dorine dit :

    Encore un toutou, c’est la journée… mais ici en plus nous avons ce cadre bourgeois qui le fait bien

  4. Nina dit :

    Mon second récit zoo de l’après midi. Il est vrai que la partie consacré à ce fantasme est troublante, mais ce récit m’interpelle trop, je vais le lire entièrement

  5. Chastaing dit :

    Marie-France est une cochonne… et elle a bien raison

  6. Baruchel dit :

    Un aparté tout à fait inattendu
    J’ai bien aimé

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *