Une belle rencontre 1.- L’amour sans rendez-vous… par Mido

Une belle rencontre
1.- L’amour sans rendez-vous…
par Mido


Je ne sais ce qui m’avait poussé à entrer dans cette brasserie de la rue Caulaincourt plutôt que dans n’importe quelle autre… Toujours est-il que, la porte franchie, j’avais immédiatement été frappé par sa beauté. Elle était assise dans le coin diamétralement opposé à l’entrée, mais je n’avais vu qu’elle. Que pouvait bien faire une telle nana dans un rade aussi peu sélect ? J’avais soif et m’installais au bar de telle manière que je puisse la voir sans me tordre le cou. Inévitablement, nos regards finirent par se croiser. Cela ne sembla pas la déranger. J’étais assurément le plus embêté des deux. D’autant qu’à cette heure, somme toute assez matinale, je n’avais pas programmé de draguer une nana.

Je venais de sortir d’un cours de droit pénal et ma journée était quasi finie. J’avais bien programmé d’aller travailler à la bibliothèque de la fac, mais ce début de printemps assez beau m’incitait plus à la rêverie et au baguenaudage qu’au sérieux des études.

Je pris alors conscience qu’elle me regardait toujours et me faisait même signe de venir m’asseoir à côté d’elle. L’aubaine était trop belle. Je fis les dix ou vingt pas qui nous séparaient comme perdu. Je sentais un frottement de plus en plus lourd sur la jambe de mon pantalon et je me sentais vraiment bête d’arriver ainsi, Je n’osais pas regarder si l’excroissance se voyait trop à hauteur de la braguette. Une curieuse façon de saluer une jeune fille… Car je ne lui donnais pas plus de vingt ans. Nous ne devions, de toute manière, guère avoir de différence.

Au fur et à mesure que j’approchais d’elle, des détails apparaissaient en lumière que je n’avais pu encore deviner. Elle était ainsi vêtue d’une minijupe en cuir noir, ayant beaucoup de difficulté à faire le joint avec ses cuissardes. Un col roulé blanc fort moulant laissait deviner un buste parfait. Sa chevelure, mi-longue et ondulée, encadrait un visage d’une grande finesse dont les lèvres pulpeuses à souhait constituaient l’élément essentiel.

– Bonjour, je l’appelle Dominique, puis-je m’asseoir ?
– Bom Dia, je suis Gabriella, tu peux…

Sans le savoir, elle venait de me sauver. Je ne savais trop sur quelle ligne engager la conversation et là son accent étranger m’offrait plusieurs possibilités. Elle était Brésilienne, originaire de Belem, la grande ville de l’embouchure de l’Amazone. Elle avait 23 ans et habitait en France depuis deux ans. Je n’osais lui avouer être son cadet de deux ans. Mais cela ne devait pas trop transparaître. Par contre, en la voyant de près, je me rendais compte qu’elle devait être assez grande. La réalité ne se verrait que quand elle se lèverait…`

Je devais être à son goût car elle n’avait eu aucun recul quand j’avais commencé à lui faire du genou. Pas plus quand j’avais posé ma main sur sa cuisse… L’arrivée de clients en nombre me fit prendre conscience qu’il était midi et que, sous peu, notre quiétude allait être terminée. Je l’invitais à aller nous promener au grand air pour laisser la place aux arrivants. À mon grand bonheur, elle accepta le principe. Pendant qu’elle enfilait un long loden descendant quasi à ses pieds, je réglais nos consommations (un café, un croissant pour elle. Une lève-tard visiblement…). En marchant, j’étais un peu gêné par mon sexe qui n’avait fait que gagner du volume au contact de sa cuisse et de son genou. Mais je réussis à ne pas trop laisser transparaître cet embarras.

Dans la rue, alors que j’avais mis mes mains dans mes poches pour atténuer la protubérance du pantalon, je fus agréablement surpris de voir Gabriella me prendre par le bras. Comme je le craignais, elle faisait bien une tête de plus que moi. Mais cela ne semblait nullement l’embarrasser. Au grand jour, sa beauté était encore plus éclatante. Son teint ocré captait tous les rayons du soleil, mettant encore plus en valeur la finesse des traits de son visage. Son métissage remontait, me confia-t-elle, à ses grands-parents paternels. Jusque-là, le blanc était de mise côté maternel et le noir côté paternel. Et son père avait continué le métissage en épousant une métisse. Nos pas nous amenèrent devant le square Léon-Serpollet. Un banc était libre. Nous y posâmes nos derrières. Je m’enhardis alors et posais mes lèvres sur les siennes. Et elle les ouvrit, laissant passer ma langue fureteuse. Ce premier baiser fut exquis. Je fis tout afin qu’il dure le plus longtemps possible. Elle semblait d’accord sur le principe tant elle me rendit ce baiser avec autant de fougue que j’en mettais. Elle me laissa effleurer ses seins de mes mains. Ils étaient fermes et agréables à caresser. Mais les inquisitions manuelles s’arrêtèrent là. Il est vrai que nous étions dans un jardin public et que, même à l’heure du repas, les regards indiscrets ne manquaient pas.

Je n’osais trop lui demander de venir chez moi. D’abord, c’était loin. Ensuite, ne risquais-je pas ainsi de faire tomber à l’eau l’idylle naissante ? Nous ne nous connaissions après tout que depuis une heure. Et je détestais brusquer les choses que je ne maîtrisais pas complètement…

Une fois encore, ce fut Gabriella qui débloqua la situation.

– Si tu veux, on peut aller manger un petit quelque chose chez moi, j’habite en face…

Je tombais une fois de plus des nues. Elle prenait encore l’initiative. Je me gardais bien de refuser une telle invitation.

Au moment où j’allais me lever du banc, je sentis une hésitation de sa part. Elle me retint par la main. Visiblement, elle avait quelque chose à dire de difficile. Pour l’aider, je lui donnais un nouveau baiser fougueux. Je sentis alors une larme couler le long de ma joue. Je la regardais, sans mot dire, attendant ce qu’elle avait à exprimer.

– Je suis danseuse dans un cabaret parisien, dit-elle.

Une petite pause, puis elle continua.

– Je fais du strip-tease intégral… C’est mon oncle le patron de la boîte…

Visiblement, le plus dur restait à venir. Pas né de la dernière pluie, je compris vite où elle allait en arriver. Je lui collais un doigt sur la bouche et pris l’initiative de terminer :

– Tu es transsexuelle et tu hésites à me l’avouer, dis-je. Ne t’en fais pas, allons manger le morceau chez toi. Cela nous donnera le temps d’en parler !

Je lui donnais la main pour l’aider à se lever du banc et ne la lâchais pas ensuite. Bien au contraire, je passais mon bras autour de son cou.

Comme elle l’avait laissé entendre, elle habitait bien en face le square. À moins de cent mètres du banc sur lequel nous avions échangé notre premier baiser. Je n’eus que le temps de lui demander si elle vivait seule.

– Oui, mon oncle me prête cet appartement qui lui appartient…

L’immeuble était cossu, neuf et clair. Dans l’ascenseur qui nous menait au dernier étage, je tentais d’imaginer son merveilleux corps féminin barré d’un sexe d’homme. Mais je ne pouvais y parvenir. Pour effacer cette idée, je préférais échanger un nouveau baiser. Il eut pour effet, semble-t-il, de la rassurer.

Trois minutes plus tard, nous entrions dans son appartement. Vaste, luxueux… La famille n’était pas à plaindre. Elle avait visiblement su se sortir des favelas brésiliennes !

La porte refermée, Gabriella me dit de me mettre à l’aise. Pour sa part, elle retira ses cuissardes et son manteau qu’elle jeta sur un coffre qui trônait dans l’entrée.

Elle se retourna alors vers moi et m’embrassa avec volupté avant de me demander si j’étais toujours autant amoureux maintenant que je savais. Elle passa alors ma main sur mon sexe et se rendit vite compte que tout était resté raide dans le pantalon. Elle sourit et me demanda si c’était la première fois que je rencontrais un « trans ». Force me fut d’avouer que c’était une première.

– Et as-tu eu déjà des relations homosexuelles ?

Je hochais négativement la tête.

– Tu vas voir, ce n’est pas pareil. Avec un trans, tu as droit à tous les plaisirs. Surtout s’il a eu une bonne « éducation » !

Un grand rire ponctua cette dernière affirmation.

Je bandais de plus en plus dur. La curiosité sans doute. Mais aussi et surtout une envie irrésistible d’elle. Je pouvais être profondément déçu tout comme je pouvais tomber amoureux d’elle pour l’éternité.

Ces préliminaires achevés, elle me prit par la main et m’entraîna à travers l’appartement. Un couloir longeant le salon menait aux chambres. Il y en avait deux. La sienne et une chambre d’amis. Nous entrâmes dans la première et, dans un tourbillon, nous nous retrouvâmes à poil sur le lit, sans que j’aie bien compris comment elle avait fait. Elle avait un art démoniaque pour vous désaper en deux coups les gros, sans qu’on s’en rende compte. Il est vrai qu’elle avait commencé dès l’entrée, tout en me roulant une pelle de feu. Si j’étais nu comme un ver, elle avait conservé sous soutien-gorge, sa culotte et ses bas autogrip. Rien ne montrait encore sa masculinité. Je me dis qu’elle s’était bien moquée de moi. Mais, à l’instant où j’allais l’exprimer, je vis apparaître son sexe, glissant lentement sur sa cuisse, tel un serpent sortant sous l’élastique de sa culotte en dentelle. Gabriella vint alors se blottir contre mon épaule tout en me caressant la poitrine, les épaules, la bouche. Elle me fit un baiser tendre avant de glisser vers le pied de lit et de saisir mon sexe à pleine bouche. J’avais un mal fou à me maîtriser car, depuis deux heures que nous étions ensemble, l’excitation était à son comble. Et je voyais le coup que j’allais éjaculer avant même qu’elle ne m’ait montré tout ce dont elle était capable. Elle s’en rendit certainement compte car elle préféra arrêter le mouvement de sa langue sur mon gland pour remonter à ma hauteur et m’embrasser normalement.

– Tu es mignon, dit-elle. Tu n’as pas une grande queue, mais elle est douce et ferme… Les femmes doivent aimer…

Il est vrai que, à y regarder de plus près, la sienne, une fois en érection, était plus grande et plus développée que la mienne. Elle prit alors ma main et l’amena vers sa queue en me demandant de la caresser. J’étais un peu gauche, mais après tout. Je ne voyais pas pourquoi j’hésiterais à faire ce qu’elle me faisait sans rien demander. Son dard prit encore de l’ampleur au contact de ma main. Je me surpris à me laisser glisser vers lui. Bientôt, ma langue glissait sur son gland, léchait le sexe avec gourmandise. Je pratiquais là ma première pipe. Elle me caressait la tête avec douceur comme pour me remercier. J’allais y prendre goût quand elle m’arrêta.

– Petit cochon, tu me ferais jouir si je ne te retenais pas. On dirait que tu as fait cela toute ta vie, Tu as une bouche plutôt gourmande !

J’avouais qu’il s’agissait pourtant d’une première mais que l’amour que je lui vouais était assez fort pour me dicter ma conduite.

– Pourquoi ne saurais-je pas faire ce que je réclame avec perfection aux filles…
– Tu dois être un bon professeur pour elles, alors ?

Nos ébats reprirent alors de plus belle. Caresses, baisers, pipes, le grand jeu. Gabriella me proposa au bout d’un moment de faire l’amour avec elle. En deux secondes, ma queue était revêtue d’une capote. Elle me passa alors ses jambes sur les épaules et guida mon dard vers son œillet…

– Allez, vas-y, maintenant, à toi de jouer !

Je m’exécutais lentement. L’appréhension le céda assez vite à la jouissance. La crème dont Gabriella s’était enduite rafraîchissait mon gland qui s’échauffait d’autant qu’il pénétrait. Les petits allers-retours constituaient autant d’oscillations de température. Je me trouvais bien dans Gabriella et le lui dis. En réponse, elle me donna un long baiser.

Je m’efforçais de retenir l’échéance que je sentais inexorablement venir en ralentissant les mouvements de pénétration. Je me retenais en léchant ses seins et en tentant de penser à tout autre chose… Mais les meilleures choses ont une fin, pensais-je, alors que mon sperme jaillissait de toute sa puissance dans son cul.

Je me laissais alors glisser sur le dos. Gabriella vint vers moi et dans un geste tendre me déposa un baiser sur les lèvres et se pencha pour lécher les dernières gouttes qui s’écoulaient de mon dard. Elle remonta alors vers ma bouche et dans un nouveau baiser, me fit partager le goût de mon sperme.

– Ce n’est pas fini, tu sais ! Comme je te l’ai dit tout à l’heure, un bon trans peut faire durer le plaisir pendant deux fois plus de temps qu’une femme. Mais tout dépend de toi, maintenant…

Je ne pus que lui répondre par une question :

– Que dois-je faire alors ?
– Te montrer bon élève !

Gabriella se mit alors sur moi. Tout en m’embrassant, elle me caressait le corps en zigzag, ses ongles excitant ma poitrine, mon sexe, mes épaules, mes cuisses. Finalement, sa main parvint à écarter mes jambes. Un doigt glissa lentement vers mon anus. L’ongle le gratta avec douceur avant de l’écarter et de faire le chemin que le doigt suivit sans contrainte.

Je trouvais cela surprenant, doux…

– Acceptes-tu que je te déflore mon bébé ?

Je me trouvais bête et circonspect. Elle me proposait tout simplement de m’enculer et je ne savais –pouvais – que lui répondre oui… Je l’embrassais aussitôt pour ne pas penser à ce que signifiait cette acceptation.

– Tu vas voir, c’est bon ! Tu vas aimer, j’en suis certaine.

Elle me fit alors tourner sur le ventre et entreprit de me beurrer le cul avec la pommade qu’elle avait utilisée pour elle-même tout à l’heure.

L’effet était étonnant. Le frais de la pommade contrastait avec la chaleur du doigt qui l’étalait. Mon esprit avait un mal fou à rester serein. L’éducation donnée par mes parents aurait voulu que je me taille en courant avant de perdre mon « honneur ». Que n’avais-je pas entendu sur les « enculés » ? Mais mon amour pour Gabriella était encore le plus fort. J’avais le plus grand mal à admettre qu’elle fut un mec. Pour moi, son corps de femme prenait le dessus. Le dard turgescent qui allait me pénétrer devenait un détail, comparé à l’amour que j’éprouvais pour cette femme.

Gabriella avait repris ses caresses et m’invita à me mettre à genou.

-Tu seras moins surpris ainsi !

Une curieuse sensation prit le dessus quand je sentis sa queue caresser la raie de mes fesses, nos queues s’entremêler. Elle pratiquait un cérémonial païen pour me dépuceler. On pouvait ainsi qualifier ses manoeuvres d’approche. J’étais haletant et soumis à l’instant où elle pénétra en moi. Partagé entre la douleur et la jouissance.

Son sexe était bien puissant comme je l’avais vu en arrivant dans le lit. Je lui aurais bien dit d’arrêter tant il me transperçait. Mais le lent va-et-vient qu’elle imprimait irradiait tout mon bas ventre, provoquant une sensation de bien-être comme jamais je n’en avais ressenti. Je prenais mon pied ! J’aurais voulu, là encore, que cela dure une éternité. Mais elle aussi avait atteint le point de jouissance extrême. Des jets bouillants m’indiquèrent qu’elle venait de décharger en moi. J’avais envie de crier. Je ne pus que lui rendre ce qu’elle m’avait fait plus tôt. Sa queue sortie, je suçais les dernières gouttes et me laissait glisser sur le dos. Elle vint m’embrasser et eut un « merci » qui ne manqua pas de me surprendre avant de glisser sa langue entre mes lèvres…
Nous restâmes ensuite un long moment enlacés, silencieux.

Gabriella fut la première à rompre le silence.

Un rapide regard au radio-réveil de la table de nuit me laissa voir que nos ébats amoureux avaient duré près de trois heures. Je n’avais pas eu conscience de leur longueur.

– Ça t’a plu, demanda-t-elle ?

Je ne pouvais que lui avouer le bonheur ressenti et dont elle devait avoir eu conscience pendant qu’elle était « l’homme ». Je lui confiais aussi tout l’amour que je ressentais pour elle et sa beauté sculpturale.

En retour, elle avoua avoir « tilté » en me voyant entrer dans le bar, ce matin.

– Tu étais frais et mignon. Tout l’inverse des gens que je côtoie chaque jour. Des emmerdeurs et des obsédés qui ne pensent qu’à me baiser. Mais ce n’est pas parce que je me mets à poil tous les soirs devant eux que je baise avec n’importe qui. Je ne le fais que quand je suis maître du jeu…
Le mot était lâché. Gabriella m’avait choisi et j’avais été un jouet entre ses mains. Comment allait-elle conclure cette aventure ? Me coller à la porte ? Mais je me trompais lourdement. Après avoir repris son souffle, elle m’avoua être amoureuse de moi.

-Tu m‘apportes le changement ! J’ai les moyens de vivre la vie que j’aime grâce au boulot que je fais et qui paie bien. Je peux m’amuser sans contrainte avec les copines trans de la boîte. Je peux aussi rentrer au pays et vivre avec mon cul. Il y a plein de gars fortunés qui seraient contents de coucher avec moi. Une nuit, une semaine, un mois… Mais je suis bien ici à Paris… avec toi ! Tu as toutes les clés d’une relation durale en mains, à condition de m’accepter comme je suis, comme je pense, comme j’agis. Tu acceptes de vivre avec moi, chez moi, sous mes ordres et nous pouvons avoir une vie de bonheur à partager. Tu dis non et nous nous quittons là. Je te dis encore merci d’avoir accepté que je te dépucèle et nous gardons un souvenir éternel l’un de l’autre. Sans espoir de lendemain. Je vais prendre une douche avant de partir au travail. Cela te laisse une petite heure de réflexion. Si tu dis oui, tu pourras t’installer ici tant que j’y vivrais. Si tu dis non, habilles-toi vite car nous partirons ensemble…

(à suivre)
Une belle rencontre : 2.- Une seconde naissance

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Une réponse à Une belle rencontre 1.- L’amour sans rendez-vous… par Mido

  1. lesdeta dit :

    L’illustration est à tomber !

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