Lettre à Madame par goleador

Lettre à Madame
par goleador

Madame,

Un jour, en contemplant une métropole offerte au soleil couchant dans une confortable chambre d’hôtel, une larme de bonheur perlera sur votre joue. Votre émotion venue d’images de votre vie vous submergera. Vous rendrez hommage aux gens que vous avez aimé, aux rêves que vous avez réalisés ou oubliés, aux idées hédonistes qui régissent vos actes… Votre libido, cette force vitale, s’éveillera alors en réponse à votre sensibilité… La voix masculine le comprendra et vous ordonnera de quitter un à un vos vêtements debout à la fenêtre de votre chambre au 21eme étage. Le risque d’être vue vous enchantera car vous serez celle qui offrira du plaisir et vous aimez cette fonction. Il laissera votre poitrine couverte de sa dentelle sombre. Vous retirerez votre fine culotte et laisserez le long du haut de vos cuisses les attaches de votre porte-jarretelles libres… Vous vous dirigerez ensuite vers le lit. Il vous couvrira d’un long manteau noir. Un collier triangulaire de pierres bleues couvrira votre gorge. Vous devrez enfiler de fines bottes de ville. Il vous demandera de sortir de la chambre. Vous n’aurez comme indice pour vous diriger qu’un numéro chuchoté à l’oreille « 2046 » et un portable. Décontenancée, vous voudrez le toucher pour le remercier et obtenir une caresse mais il se dérobera prestement pour laisser intact votre ardente volonté d’arpenter les arcanes humides de votre désir…

Vous sortirez et avant de vous retourner, vous entendrez la porte claquer. Vous serez livrée à votre destinée. Le numéro 2046 vous fera penser à celui d’une chambre mais vous douterez de votre capacité à en trouver l’étage et le bon couloir… Demander à quelqu’un serait une solution mais il faudrait aborder cette personne sans qu’il ou elle ne s’aperçoive de votre tenue… Un garçon d’étage arrivera chargé d’un plateau d’argent et il s’arrêtera à votre hauteur en vous tendant un papier rigide plié en quatre. Etonnée, vous le déplierez pour lire « pose le portable sur le plateau et suis ce garçon en silence ». Vous ferez. Il vous invitera ensuite, d’un geste, à le suivre pour prendre l’ascenseur rouge situé au bout du long couloir moquetté d’un vert bouteille. Le garçon posera un sésame et l’objet s’ouvrira à vous. Vous vous y engouffrerez seule. Le garçon vous saluera avec déférence. La porte se fermera en produisant un léger son de cloche mat. Vous serez désorientée… Une poignée de secondes pour détailler le lieu puis vous serez plongée dans le noir total. Paniquée, vous tâtonnerez les parois tendues d’un doux revêtement mural. Un étrange rond de lumière percera alors l’obscurité puis disparaîtra immédiatement. Instinctivement, votre main tentera de comprendre. Elle trouvera un objet long, chaud et tendu vers vous. Le toucher vous sera agréable. Vous prendrez cette vie en la massant doucement. Vous éprouverez une folle envie de la caresser de l’humidité de votre langue. A genou face à cette chair suave, vous lui ferez, généreusement, les honneurs de votre petit salon. Elle vous échappera alors subrepticement. Un rai de lumière puis plus rien. Votre regard commencera à s’habituer à cette nuit moite. L’ascenseur s’ébranlera et vous le sentirez monter puis stopper assez vite. La clochette retentira et la porte coulissante s’ouvrira. Un autre couloir éclairé aux chandelles délivrera une ambiance rassurante et chaleureuse. Vous sortirez puis vous dirigerez vers une porte entrebâillée sur votre droite. En la poussant vous pénétrerez dans une grande pièce aux canapés de cuir et à la décoration bourgeoise mais chaude. Vous avancerez attirée par quelques gémissements sautillants. Vous découvrirez des corps mêlés les uns aux autres. Des cheveux sertis entre des cuisses en V, des balancements de fesses aux rythmes toniques se répondant, des tensions de bras autour de hanches fortes ou fines, de petites claques sèches sur des culs offerts qui résonneront, entre de profonds spasmes, dans la moiteur de ce lieu dévolu au plaisir. Personne ne vous remarquera. Vous serez invisible. Votre excitation prendra les commandes de votre être et vous vous livrerez sans retenue à toutes vos envies comme à celles des autres. Vous entreprendrez la succion de sexes qui, au grand étonnement de leurs propriétaires, gagneront vigueur. Vous laisserez vos mains et vos fesses flâner sur et sous les corps avides allant souvent jusqu’à provoquer des jouissances au hasard de vos rencontres. Tout ce petit monde disparaîtra sans prévenir vous laissant seule à nouveau. Vous remarquerez votre manteau maculé de semences et vous penserez que vous n’auriez pas pu, de toute manière, avaler tous ces plaisirs… Le garçon d’étage vous invitera alors à reprendre votre montée vers les toits.

Cette fois, avant d’actionner l’ascenseur, il vous demandera d’ouvrir votre manteau. Vous le ferez lui exhibant votre corps souligné de dentelles tendues. Il sortira un appareil photo numérique et fera cinq clichés en tournoyant autour de votre beauté… Vous repartirez vers les sommets. Un papier sera pendu au plafond par un long fil de cuir. Vous tendrez les mains pour essayer de le saisir. Une trappe s’ouvrira alors et vous attachera les poignets avec la lanière… Un homme fera son entrée par la trappe. Il sera nu, fort et ombrageux. Son torse sera finement cultivé de quelques poils soyeux. Son odeur vous enivrera immédiatement. Il fera tomber votre manteau par-dessus vos épaules et vous tournera fermement. Les bras retenus, vos hanches se cambreront et vous lui offrirez votre croupe ferme et ronde. Il commencera par vous fesser doucement puis ses coups se feront plus secs. Vous aimerez cette main maîtresse de votre intimité et vous la laisserez vous fouiller l’entrejambe avec avidité. Vous lui demanderez grâce avec les yeux mais rien n’y fera. Vous sentirez ses doigts vous attraper les hanches en les ourlant de caresses appuyées. Vous rechercherez sa virilité comme captive de votre nature « femelle » sachant amener le mâle à la communion universelle. Cette rencontre vous procurera des plaisirs inconnus. L’ascenseur entamera sa lente montée pendant votre étreinte. En stoppant à nouveau, le tintement ouvrira votre bulle sur trois hommes et deux femmes agées assis sur de belles chaises dorées, habillés de manière fort civile. Ils vous dévoreront de yeux et se délecteront de votre regard révulsé sous les battements de vos cils rythmés par les coups de boutoir de votre maître de plaisir qui poursuit sa chevauchée. Le spectacle que vous offrirez ravira votre public. Vous les regarderez en vous régalant de leurs commentaires maladroits dits à voix basse: « Cette femme aime le cul »,  » Oui, elle ne se refuse pas au plaisir », « Quel beau mâle ! », « J’avais oublié cette vigueur! », « Tu vois Emile, je te le disais… » Et si tu me suçais Maryvonne ? »  » Ils me donnent envie mon Emile »… Ils se toucheront… Leurs yeux excités vous remercieront d’un sourire. La porte se refermera et votre étalon aura disparu. Vous arriverez en pleine lumière du jour dans une bulle de verre. Votre guide sera là, son plateau à la main et votre portable sonnera. Vous prendrez la communication …

« Tu as bien mouillé jolie et douce petite salope, impératrice des plaisirs, aventurière libidineuse ? »
– J’ai adoré. Je suis la fontaine des plaisirs… Merci.
– Ce n’est pas terminé. Rejoins-moi incarnation du désir.

Vous avancerez sur le toit. Un hélicoptère vous attendra. Vous vous déshabillerez complètement et monterez à bord. L’appareil décollera. Votre mâle sera là. Vous survolerez la ville en enserrant de votre langue sa queue avec beaucoup de reconnaissance et de soumission. Le pilote posera la machine et vous sortirez ensemble sur une pelouse épaisse pour rejoindre une cabane aménagée au bord de la mer. Vous remarquerez un numéro cloué à l’entrée « 2046 »… Vous vous y enfermerez et vous partagerez votre amour en offrant au mystère de l’existence sur cette Terre une grandiose communion des corps et des âmes, baignée de confiance et de complicité.

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2 réponses à Lettre à Madame par goleador

  1. Breton dit :

    Quel style abominable

  2. Werber dit :

    Illisible ! Un texte c’est comme un appartement, ça s’aère !

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