Professeur Martinov 18 – L’héritage de tante Madeleine – 12 – Marcel et les femmes par Maud-Anne Amaro

 

Professeur Martinov 18 – L’héritage de tante Madeleine – 12 – Marcel et les femmes par Maud-Anne Amaro

Marcel et Thérèse

C’est dans un café (encore un !) que Thérèse avait donné rendez-vous au Mage Marcel. La première entrevue en présence de Rosemonde n’avait pour but que de « voir à qui on avait affaire » et de s’échanger les coordonnées. Elle fut très courte mais suffit cependant à Thérèse pour ressentir à la fois le charme et l’étrange magnétisme du personnage.

Mais aujourd’hui ils étaient l’un en face de l’autre, et elle se sentait envahi par l’aura que dégageait le magicien. Elle dû prendre sur elle pour se recadrer :

– J’ai voulu vous rencontrer car nous allons passer à l’action. Commença-t-elle.
– Chic, alors !
– Est-ce que Madame Mornay-Sauvignac vous a contacté ?
– Oui, mais comme je n’avais pas encore de feu vert, je lui ai demandé de rappeler dans une semaine.
– J’espère qu’elle va le faire !
– A mon avis, oui, elle a même noté la date, mais sinon c’est moi qui rappellerait.
– Faites-le un samedi alors, elle a un secrétaire qui filtre les communications, j’aimerais éviter !
– O.K.
– Je vous ai préparé un petit mémoire avec des anecdotes qui concerne chacun des neveux y compris moi-même, S’il elle aborde un autre sujet…
– Je saurais faire !
– J’insiste, la première séance doit la persuader que ce n’est pas bidon, je vous ai souligné des détails qui ne sont jamais sortis de la famille. Commencer par la noyade de mon frère Pierre serait une bonne idée.
– Comptez sur moi !
– Il y a une question qui m’intrigue, mais vous n’êtes pas obligé de répondre ?
– Posez !
– Avec tout le talent que l’on vous prête et votre facilité pour embobiner les gens, vous auriez dû faire fortune. Je ne pense pas que ce soit le cas !
– Hum. Je suppose que cette question est destinée à créer entre nous un climat de confiance, je me sens donc un peu obligé de vous répondre.
– Je vous remercie de votre tact.
– Etant jeune j’ai appris la prestidigitation. J’en ai fait mon métier, pas de suite, j’ai d’abord été magnétiseur, mais passons, j’étais inscrit dans une agence, on m’envoyait dans des cirques, dans des cabarets, dans des théâtres, à Paris un peu et surtout en province. J’ai fait ça 20 ans, je faisais des tours de plus en plus compliqués, mais je n’avais personne à escroquer, c’était du spectacle, rien que du spectacle. Un jour j’ai créé un numéro de table tournante, c’était complètement bidon, avec des comparses que je payais avec des queues de cerises, mais c’était spectaculaire. Un jour une bonne femme m’a sollicité pour une séance privée, j’avais la table dans ma camionnette, on a fait ça chez moi, elle voulait communiquer avec son mari qui était mort depuis 10 ans et lui demander s’il avait été toujours fidèle.

Thérèse ne put s’empêcher de rire.

– C’est vrai que c’est amusant, mais la séance a été éprouvante, je lui ai raconté ce qu’elle souhaitait entendre, je n’étais pas vraiment fier de moi mais elle a tout gobé et elle m’a fait un gros chèque. Après ça j’ai décidé de ne plus renouveler l’expérience, ça m’a paru trop aléatoire.
– C’est tout ? S’étonna Thérèse.
– Non, un jour, une bonne femme m’a demandé si je soignais les douleurs, je me suis dit qu’avec mon magnétisme et pas mal de suggestion je pourrais peut-être essayer, je lui ai répondu que je ne garantissais pas le résultat. Mais ça a marché, la table tournante n’était là que pour le fun. J’avais inventé un nouveau truc : la table tournante antidouleur ! Ça marchait quatre fois sur cinq, je n’escroquais personne, je me faisais payer qu’en cas de réussite, mais on me payait bien.
– Donc vous n’avez jamais fait quelque chose qui ressemble à ce qu’on va faire ?
– Si justement ! Un jour un type m’a abordé en me disant carrément, « je sais que vous êtes un charlatan, j’ai un truc juteux à vous proposer ». En fait il s’agissait d’une histoire assez complexe, un gars qui voulait obtenir un prêt sans intérêt de sa grand-mère pour une grosse opération immobilière. La mémé s’était mise en tête, ou plutôt on lui avait mis dans la tête que par-delà le royaume des morts son mari décédé pourrait lui donner son avis. Je devais donc travailler là-dessus. Je passe les détails, mais on avait fignolé tout ça aux petits oignons. La séance c’est super bien passée, j’ai été grassement rétribué et une semaine après j’étais convoqué chez les flics et mis en examen pour abus de confiance. Un trou du cul m’avait filmé à mon insu, j’ai dû avouer le trucage, j’ai été condamné, mon agent n’a plus voulu de moi et je me suis retrouvé gardien d’immeuble je ne vous dis pas comment.
– Et là vous vous relancez ? Comme ça ?
– Non, le gros coup je l’attends depuis longtemps, mais ce n’est pas évident, la conjonction : mémé crédule et paquet de fric à gagner n’est pas toujours évidente. Alors j’ai depuis tout refusé, mais ce coup-là me tente bien d’autant que je ne referai pas la même erreur. D’autres questions ?
– C’est quoi le trucage !
– Permettez-moi ne pas répondre à cette question.
– Je vous le permets !
– Je vous en remercie, vous êtes une femme fort charmante.
– Merci
– Donnez-moi votre main !
– Pourquoi faire ?
– Comme ça ! Pour éprouver mon magnétisme

C’est magique ! Thérèse en a des frissons.

– Ben, vous alors !
– Et il n’y a que vos mains qui soient comme ça ? Demande-t-elle avant de se rendre que ce lapsus vient d’ouvrir la voie à des sollicitions peu innocentes.
– Non c’est tout mon corps !

Thérèse rougit.

– Autrefois je faisais des massages, en principe ça plaisait bien.
– Avec les mains ?
– Pas seulement. Avec tout le corps, on appelle ça : un body-body
– Ah ?

« Dans trente secondes il va me demander si ça m’intéresse, je répondrais : non »

– Ça vous dirait d’essayer ?
– Il faudrait que je me déshabille ?
– Oui, bien sûr ! Mais pas complétement.
– C’est gratuit ?
– Je m’en voudrais de vous faire payer.
– Ça ne risque pas de finir en galipette, votre truc ?
– Non, non, je sais me tenir, on fera ça en tout bien, tout honneur.

Thérèse éclate de rire !

– Vous voulez que je vous dise quelque chose ?
– Je vous en prie !
– J’ai bien envie d’essayer
– Je n’habite pas très loin…

Alors ils y allèrent.

– Je m’excuse pour le bordel, je suis célibataire, et je manque de place. Vous voulez boire quelque chose, je n’ai que de la bière.
– Si vous avez soif, je vous accompagne, sinon, je suis plutôt impatiente de découvrir vos talents de masseur.
– D’accord ! Déshabillez-vous, mettez vos affaires ici.

Thérèse se déshabille mais garde sa culotte et son soutien-gorge.

– Pour le body-body, il faudrait mieux vous mettre complètement nue !
– Vous m’aviez dit… C’est gênant, comprenez-le.
– Hum ! Oui bien sûr, Donc je ne vais pas me déshabiller complètement non plus. Je vais garder mon caleçon.
– Je préfère oui !
– Mettez-vous sur le ventre.

Les mains, non pas les mains, l’extrémité des doigts du mage Marcel effleurent les épaules de Thérèse. La sensation est immédiate, quelque chose d’indéfinissable, un chatouillis mais très léger, une décharge électrique qui ferait du bien, un picotement qui provoque un bien énorme…

– Waouh !

Et ce n’est que le début ! Les doigts redescendent, se promènent dans le dos. Thérèse n’en peut plus et mouille sa culotte.

– Je peux vous défaire l’agrafe du soutien-gorge, juste défaire l’agrafe !

Elle veut bien, elle sait déjà qu’elle s’est piégée elle-même et comment ça finira, elle ne tient plus en place attendant qu’il la sollicite de façon explicite.

Marcel la sent prête à s’abandonner, mais ne souhaite pas brusquer les événements. C’est qu’il a une image de marque à défendre !

Il continue ses palpations, le dos, les cuisses, les bras.

« Qu’est-ce qu’il attend pour me masser le cul ? Est-ce qu’il faut que ce soit moi qui lui demande ? »

Marcel laissa passer environ cinq minutes, puis ses doigts « s’égarèrent » sur les côtés au niveau des seins. Par réflexe, Thérèse souleva son corps afin qu’il puisse passer ses mains sous le soutien-gorge. Il empoigna ses seins et les malaxa sans brutalité mais en irradiant le corps de la jeune femme d’ondes de plaisir.

– Faites-moi tout ce que vous voulez ! Je me laisse faire, ça me fait trop de bien.

Marcel ne se le fit pas dire deux fois, et fit glisser la culotte de Thérèse hors de son corps. Il lui « massa » les fesses avec douceur, puis entreprit de savantes circonvolutions qui à chaque passage rapprochaient ses doigts du trou du cul de Thérèse.

Quand il ne fut plus qu’à un demi-centimètre de son but, il lui introduit délicatement son doigt préalablement humecté de sa salive dans l’anus.

– Vous aimez ?
– Oh ! Ça m’électrise !
– Je continue ?
– Oui, plus profond !

Marcel entama une série d’entrées-sorties avec son doigt, provoquant des râles de plaisir de la petite nonne défroquée. Il y eu bientôt deux doigts, puis trois.

– C’est bon, c’est trop bon !
– Voulez-vous autre chose que mes doigts ?
– Un gode ?
– Je n’en ai pas, je voulais vous proposer quelque chose de plus naturel.
– Oui ! Enculez-moi !

C’est ce qui s’appelle être directe !

– Puisque c’est demandé si gentiment ! Répondit-il en retirant son boxer, exhibant ainsi une bite demi-molle.
– Z’avez des capotes ? Demanda Thérèse retrouvant le sens des réalités.

Depuis la visite de Rosemonde, il s’en était acheté !

– Bien sûr, mais je ne suis pas encore bien raide. Accepteriez-vous de me sucer un peu ?

Thérèse lui signifie d’un hochement de tête que ce n’était pas un problème et se déplaça de telle façon qu’elle puisse emboucher le sexe de l’homme.

Les images de ses premiers jours de galère après avoir quitté le couvent lui reviennent en mémoire. Elle s’était envoyé des mecs pour survivre. Si écarter les cuisses ou dodeliner du croupion est à la portée de la première venue, sucer des bites ne l’est pas (contrairement à une idée reçue) et certains ne s’étaient pas privés de lui dire et parfois de façon humiliante. Lucien avait été correct, en quelques mots, il lui avait expliqué comme mieux s’y prendre. Désormais elle savait bien faire.

Elle savait bien faire, mais aujourd’hui n’entendait pas s’attarder sur ce genre de chose. Cette bite, elle s’impatientait de l’avoir au fond de son petit cul.

Aussi après que sa langue et ses lèvres eurent donné bonne vigueur au membre de l’homme., elle stoppa l’affaire, se mit en levrette, en redressant bien son popotin qui dégoulinait de mouille en son centre et attendit l’assaut.

Marcel, excité à la fois par l’étrange beauté de la fille et par son comportement atypique se mit à la pilonner en cadence.

Bientôt la nonne défroquée se mit à gémir de plaisir, puis ce fut des miaulements et ensuite des ululements. Sa jouissance fut stupéfiante. Surpris par ce vacarme, Marcel se retira et resta quelques instants prostré. La belle, elle, s’était retournée et à la vision de sa jolie poitrine aux tétons redressées, Marcel retira sa capote et se branla ostensiblement arrosant copieusement de son foutre la poitrine de Thérèse.

– Eh bien ! Vous alors ! commenta Marcel.
– J’allais le dire. Je peux me faire une rincette ?
– Je vous en prie c’est au fond là-bas !

Marcel à la vue du cul de Thérèse présuma de ses capacités.

– Votre cul est magnifique !
– Merci !
– Je suis désolé, je vous l’ai un peu pollué.
– Pas grave !
– Ça m’aurait amusé de vous le nettoyer !
– N’abusons pas des bonnes choses, Monsieur Marcel, nous aurons peut-être de nouveau l’occasion de nous amuser, et je vous autoriserai peut-être à satisfaire ce fantasme

Le mage Marcel

A la date prévue, Madeleine Mornay-Sauvignac s’enferma dans son cabinet particulier afin de téléphoner tranquillement au mage Marcel.

– On m’a confié vous étiez très brillant.
– J’ai simplement la chance d’avoir quelques dons.
– Vous pourriez me les préciser ?
– Je peux entrer en contact avec des âmes qui lisent dans les pensées, vous connaîtrez leur état d’esprit, leur disposition à votre égard et leurs pensées les plus secrètes.
– Ça m’intéresse. Quelles sont vos conditions ?
– Je ne cherche pas à gagner de l’argent, vous me donnerez ce que vous voudrez si vous estimez que mes résultats vous donnent satisfaction.
– Et bien…
– Pardonnez-moi, je n’ai pas terminé, il y a des conditions matérielles et un protocole à respecter.
– Un protocole ?
– Je vais vous expliquer : il faut vous procurer une table de Fürstenberg.
– Pardon ?
– En fait, il s’agit d’un guéridon dont les proportions respectent le nombre d’or.
– Parce que vous n’avez pas de matériel ?
– Je n’en ai jamais eu, on ne peut pratiquer ma méthode que chez la personne consultante, là où les murs et les objets ont de la mémoire.
– Il faudrait que j’achète une table ?
– Oui, c’est indispensable.
– Et j’en fais quoi après, de votre table de Machin truc ?
– Fürstenberg madame, Fürstenberg, ça se revend fort bien sur EBay, mais c’est aussi un très bel objet…
– Vous pourriez vous occuper de m’en dénicher une et de me la faire livrer ?
– J’allais vous le proposer !
– Et ça coûte combien cette merveille ?
– 10.000 euro mais je peux en avoir une à 4 500 une très belle occasion en acajou style Louis XVI.

Madeleine réfléchit quelques instants.

– J’hésite un peu.
– Je vous propose ceci : je vous apporte la table sans engagement, nous ferons une première séance sans forcer les choses, si ça ne vous convient pas je repartirais avec la table, sinon vous m’en réglerez le montant après cette séance.
– Ça me semble correct.
– Deux petites choses pour finir, vous vivez seule chez vous ?
– Ce sont là des choses qui ne vous regardent pas !
– Que je me fasse bien comprendre, la table n’a aucune vie propre, elle n’est qu’un lieu de conjonction spirituelle. Cette conjonction va se manifester par une aura permanente dès que je l’aurai réinitialisé.
– Je ne comprends rien à ce charabia.
– La présence de personnes trop rationalistes est susceptible de parasiter le processus, c’est pour cela que je vous demandais…
– D’accord ! J’ai une bonne et un secrétaire.
– O.K. ! Avez-vous une pièce qui ferme à clé ?
– Mon cabinet particulier, là où nous sommes !
– Votre secrétaire travaille le samedi ?
– Non !
– Alors j’assurerais la livraison samedi à 10 heures.
– La bonne sera là !
– Les gens de maison ne perturbent pas les esprits, ils peuvent même se laisser mettre à leurs services.
– On en apprend tous les jours !
– Une dernière chose qu’il faut que vous sachiez…
– Vous devenez compliqué !
– Pas du tout. J’étais assez connu il y a quelques années, une personne de mauvaise foi m’a intenté un procès et a brisé ma carrière en m’accusant d’être un charlatan, en gros de faire tourner les tables en pratiquant de la prestidigitation. C’était évidemment archi faux, mais allez expliquer ça aux juges, vous ?
– Oui, et alors ?
– Ben alors, maintenant je travaille sous caméra. S’il y a une contestation on peut repasser le film au ralenti, on verra qu’il n’y pas de prestidigitation !
– Ça devient vraiment compliqué votre affaire !
– Pas du tout on trouve des caméras pas chères.
– J’en ai déjà une dans mon cabinet particulier.
– Oh ! Mais alors, c’est parfait.
– Je ne sais pas si elle enregistre ?
– Je regarderais.
– Et la caméra, ça ne les perturbe pas, les esprits ! Demanda Madeleine, sarcastique.
– Et bien non, pas du tout, une caméra n’a pas d’âme; n’est-ce pas ?
– En effet !
– Je vais vous indiquer les dimensions de la table, faut qu’elle puisse rentrer.
– C’est cela, indiquez-moi les dimensions…

La vielle Madeleine était loin d’être convaincue, ce mystérieux mage lui semblait travailler de façon abracadabrante. Et puis elle se souvint des propos de Myriam, sa masseuse, elle lui avait bien dit qu’elle avait été chez le mage, or celui-ci venait de lui dire qu’il ne travaillait que chez la personne consultante. Quelque chose clochait. Elle faillit alors laisser tomber, puis se dit que puisque la première séance ne lui couterait rien, pourquoi ne pas essayer, juste pour voir…

Livraison

La table dite de Fürstenberg est un faux Louis XVI très bien imité, un dispositif est incorporé dans le pied amovible, il permet grâce à un mécanisme de roulement à billes de faire tourner la partie supérieure de façon chaotique à la manière d’une toupie en fin de rotation. Le procédé est ancien et fonctionnait jadis grâce à un remontoir dissimulé sous le socle et que le « magicien » débloquait par manipulation. Depuis on a perfectionné la chose, c’est maintenant électrique et fonctionne avec une simple pile de 1,5 volt et on ne manipule plus rien, un complice caché dans un placard ou derrière un miroir sans tain télécommande ce qu’il faut quand il le faut, aidé éventuellement par un écran de contrôle, c’est beau le progrès !

Marcel l’a acheté 3 000 euros dans une boite qu’il connaît bien et qui fournit en accessoires cirques et fêtes foraines. Il est content Marcel, il a d’ores et déjà gagné 1 500 euros.

Après avoir placé une pile neuve dans le dispositif et l’avoir testé, il l’a apporté lui-même dans le coffre de sa voiture protégé par une simple couverture. Il commence par monter le plateau, puis le pied articulé.

C’est Ninotchka qui lui a ouvert la porte, il la trouve jolie, elle ne le trouve pas mal.

Madeleine lui indique où installer la table. La vieille Madeleine n’est pas insensible aux charmes de Marcel, mais n’en laisse rien paraître.

– Ah pendant que j’y pense, je vais regarder pour la caméra.
– Elle est au plafond sur la gauche…
– Oui, j’ai vu, mais c’est l’écran qui m’intéresse.
– Dans la bibliothèque, suivez-moi.

Le modèle est classique et peut enregistrer les mouvements sur une carte mémoire. Madame Mornay-Sauvignac ne semble pas être au courant de ce détail.

« J’espère qu’il reste de la place sur la carte ? »

– il y a un petit problème avec la fonction « enregistrement », je peux arranger ça, vous avez un ordinateur ?
– Mon secrétaire en a un, venez.

« Veuillez entrer votre mot de passe »

« Merde ! Pas grave j’achèterai une carte vierge. »

Il en réfère néanmoins à Madeleine :

– Ah ! Le code, je l’ai inscrit quelque part, je vais vous le donner !

« Ah, l’émouvante naïveté des personnes âgées ! »

Il reste de la place sur la carte, mais allez savoir pourquoi, Marcel a la curiosité de visionner en vitesse rapide ce qui y est enregistré.

« Putain, c’est pas vrai ! »

Du coup, il met la carte dans sa poche, il en achètera une autre, mais celle-ci, il va se la garder précieusement.

Il revient dans le salon, éteint la caméra et déclare qu’il va s’isoler vingt minutes pour réinitialiser la table.

– J’aurais besoin de quelques accessoires : un objet en argent, une pincée de sel dans une petite soucoupe et de l’eau minérale dans un verre à pied.
– Ninotchka va vous apporter tout ça, vous avez entendu Ninotchka ?
– Oui ! L’objet en argent, une cuillère ça conviendra ?
– Ce sera très bien, j’aurais aussi besoin de l’assistance de mademoiselle pour officier.
– Moi ?
– Oui, rassurez-vous, c’est juste pour répéter quelques incantations, rien d’autre.
– Je fais quoi, madame ?
– Et bien vous faites comme il dit, il ne va pas vous manger.
– Dès que j’aurais préparé tout ça, nous serons prêts pour procéder à la première séance. Nous devrons faire ça la nuit tombée, vous me proposez une date.
– Ce soir ?
– Non, lundi soir si vous voulez !

Une fois enfermée avec Marcel dans le cabinet particulier Ninotchka se montra curieuse :

– C’est pourquoi faire tous ces machins ?
– L’eau je vais la boire puisque cette vieille rombière ne m’a même pas proposé un verre. Le reste c’est pour le fun.

Elle ne comprend pas bien ce qui se passe, Ninotchka et fait des yeux tous ronds.

– Vous y croyez, vous aux tables tournantes ? Lui demande Marcel.
– Ben je sais pas, je ne comprends pas bien.
– Ecoutez-moi bien on n’a pas beaucoup de temps : les tables qui tournent toutes seules ça n’existe pas, votre patronne y croit, je ne vais pas la décevoir et je vais lui dire ce qu’elle souhaite entendre. Dans cette affaire tout le monde est gagnant, la mémère sera heureuse, et moi je me fais de l’argent de poche.
– Et vous me dites ça comme ça ! Vous n’avez pas peur que je vous dénonce.
– Non, parce qu’elle ne vous croira pas. Et puis figurez-vous que j’ai besoin de votre complicité, tenez voilà 1 000 euros dans cette enveloppe. Ne la décachetez pas tout de suite, s’il vous plaît.
– Faudrait que je fasse quoi ?

Il expliqua très sommairement.

– Compris ?
– Ben oui, c’est pas trop difficile.
– Au fait, vous saviez que la caméra enregistrait tout ?
– Elle enregistre ?
– Et oui ! J’ai un peu regardé ce qui était filmé, j’ai vu des choses que je n’aurais peut-être pas dû voir.

Ninotchka ne put s’empêcher de piquer son fard

– Et en clair ?
– En clair, rien, on va dire que je n’ai rien vu, mais je compte sur votre loyauté. Euh, au fait vous terminez votre service à quelle heure ?
– Parce que ?
– Pare que je vous paie le restau, et cela nous permettra de discuter tranquillement de notre collaboration.

Ninotchka n’a pas hésité un seul instant, elle sait très bien que ce restaurant risque de se terminer dans un plumard, mais cela ne la dérange d’autant moins qu’elle trouve un je ne sais quoi de complétement irrésistible chez ce mage Marcel.

Elle se dit aussi qu’un évènement comme celui-ci devrait être rapporté immédiatement à Louis, d’ailleurs n’est-elle pas missionnée et payée pour ça ? Mais non, demain il fera jour, se dit-elle d’ailleurs il fait jour tous les lendemains, non ?

– Une pizza ça vous dit ?

Elle aurait préféré autre chose mais n’eut pas envie de le contrarier.

Au moment de commander, Marcel s’étonna :

– Mais vous n’avez plus votre accent ?
– Non, c’est comme mon tablier, je ne le garde que pendant le service.
– Comprenez mon étonnement !
– Je le comprend aisément, mais je ne vous dois aucune explication ! Tant pis pour votre curiosité. On parle d’autre chose ?

Pendant le repas, ils jouèrent au jeu du chat et de la souris, chacun essayant d’en savoir plus sur l’autre.

Marcel n’avait pas trop besoin de bluffer et racontait sa vie à peu près comme elle l’était vraiment : magicien de music-hall au chômage, il s’était vu fermer les portes suite à une sombre affaire de table tournante où il avait été pris les mains dans le sac par un redresseur de tort. Il avait trouvé un poste de gardien d’immeuble, mais continuait de « bricoler » de façon très occasionnelle.

Ninotchka était officiellement modèle pour peintres, sculpteurs et photographes, activité très aléatoire mais qui offrait parfois des perspectives financières que l’on devine facilement. C’est dans le cadre de cette activité qu’elle avait rencontré Louis, ils n’avaient pas couché ensemble étant donné les orientations sexuelles de l’homme, mais avaient néanmoins sympathisés. En principe elle ne parlait jamais de ça préférant évoquer son très court passé de monitrice de voyages organisés, ce qui lui permettait de nourrir la conversation d’anecdotes diverses et variées.

Bref le diner se passa correctement et au moment du café, Marcel expliqua cette fois-ci en détail ce qu’il attendait précisément d’elle.

– Ça va, ce n’est pas trop compliqué ! Commenta-t-elle.
– Il y a quand même un truc, je ferais mes séances vers 21 heures. A cette heure-là vous n’êtes plus en service ?
– En principe, non !
– Il y a un endroit où vous cacher ?
– Il y a une espèce de placard à balais, mais je ne vais pas rester trois heures dans un placard.
– Ben, si ! Plaisanta-t-il.
– Ben non !
– Tu y resterais combien de temps ?
– Une heure maxi !
– Un quart d’heure suffira ! Je suppose que tu as un jeu de clé ?
– Oui !
– Euh, il est d’usage quand un homme dine avec une dame de lui proposer un dernier verre chez lui…
– Et ça se termine dans le plumard ?
– Oh ! Ninotchka ! Répondit Marcel imitant pour plaisanter le ton d’un homme choqué.
– Si vous êtes aussi sympa au lit qu’à table, ça devrait le faire.
– Vous êtes très directe, vous !
– Au diable les formalités, vous me plaisez, alors si je vous plais aussi… Vous habitez loin ?
– Dans le Marais, il y a un bus direct…

Marcel était d’excellent humeur, se disant que si la fille s’amourachait de lui, sa complicité n’en serait que davantage assurée.

Arrivés chez lui, les deux coquins s’embrassèrent. Puis Marcel s’éclipsa quelques instants afin de procéder à quelques ablutions.

Par « déformation professionnelle » Ninotchka avait l’habitude de dominer ces partenaires, c’est elle qui menait la barque. Ici elle ne pouvait se le permettre, enfin pas trop, et cela ne l’enchantait guère.

Marcel revint à poil de la salle de bain, uniquement ceint d’une petite serviette blanche qu’il s’empressa de faire tomber dévoilant ainsi sa virilité.

– Oh ! la jolie bite ! S’exclama la belle.

Certes, elle pouvait plaire mais était en fait fort quelconque, mais que voulez-vous les mâles aiment tellement qu’on les complimente sur leur bite !

– On fait ce qu’on peut ! Répondit Marcel.

« Heureusement qu’il possède cet étrange magnétisme, parce que sinon c’est vraiment le beauf de base ! »

– Tu ne te déshabilles pas ? S’étonna-t-il.
– J’ignorais que les choses iraient si vites !
– A quoi bon le protocole ? Nous en avons envie tous les deux, non ?
– Certes, mais nous ne sommes pas des bêtes en rut, et puis d’abord j’ai soif !
– Je manque à tous mes devoirs, mais je n’ai rien, à part de la bière !
– Eh bien, donnez-moi un verre d’eau.
– C’est « du robinet »
– Ça ne fait rien, vous me mettrez un glaçon !
– Je crains de ne pas en avoir !

« Il est trop nul ce mec »

Elle trempa à peine ses lèvres dans ce verre exhumant une outrancière odeur chlorée.

– Bon, je suppose que vous aimeriez que je vous suce !
– Vous supposez très bien.

La jeune femme se baissa mais Marcel intervint.

– J’aurais aimé vous voir toute nue !
– Après !
– Non, maintenant ! S’il vous plaît ! Votre poitrine me semble si prometteuse.

Ninotchka se plia à ses exigences sans se presser.

– Vous êtes très belle !
– Merci !
– Euh les seins ?
– Quoi « les seins » ?
– Je peux toucher !
– Je vous en prie !

La sensation est fabuleuse, le contact des mains du mage sur sa poitrine l’électrise mais positivement. Elle en frisonne de bonheur et quand il entreprend de lui tripoter les tétons (sans demander la permission), c’est encore meilleur.

– Vous êtes un vrai magicien, vous alors !
– C’est juste un don ! Mais ça ne le sert à rien pour faire tourner les tables.

Fatalement, après les mains, ce fut la bouche. La jeune femme le regretta, la sensation « magnétique » n’était plus là ou du moins beaucoup plus faible.

Elle décida dons d’abréger la chose en se baissant pour entamer sa fellation. A l’instar de ce qui s’était passé avec Rosemonde, sa bite sentait la savonnette, elle ne put s’empêcher de lui faire remarquer, c’était son côté « chieuse ».

« Qu’il se lave avec un savon à quatre sous passe encore, mais il aurait pu se rincer ! »

– Ben, oui autant être propre ! se justifia-t-il.
– Oui bien sûr, mais j’aime bien les odeurs naturelles, quand ça sent un tout petit peu le pipi, ça ne me dérange pas, bien au contraire ! »
– Ben fallait le dire !

Elle ne répondit pas à s’évertua à lui prodiguer une pipe de professionnelle, titillant le gland de sa langue agile avant de pomper tout ça avec vigueur.

– Stop ! Crie-t-il !
– Un problème ?
– Non, c’est trop bon, mais je préférais jouir autrement.
– Je vois, monsieur est gourmand, monsieur aimerait me baiser.
– Si vous y consentez !
– Si vous avez les protections d’usage, je veux bien consentir.

Marcel s’encapote !

– Vous avez une position préférée ? Demanda Ninotchka.
– Euh…
– Parce que moi j’aime bien la levrette.
– Ben…
– Alors on fait ça en levrette !
– Je…
– Ben quoi, tu verras mon cul ! Il n’est pas beau mon cul ?
– Si, si !
– Allez viens, bourre-moi !

Marcel ignorait que la levrette est une position très prisée par les « professionnelles », les regards ne se croisent pas et la fille peut attendre que ça se passe en faisant évader son esprit.

Ce que Ninotchka n’avait pas calculé c’est que pour la pénétrer dans cette position, le mage devrait lui poser les mains sur les fesses. Ses mains et leurs pouvoirs magnétiques !

Aussi ce contact associé à la pénétration eut tôt fait de la faire jouir en des délais record.

Marcel en fut surpris, se demandant un court instant ce qu’il convenait de faire…

– Continue ! Cria la jeune femme.
– Plus haut, je peux ? Demanda l’homme.
– Quoi « plus haut » ?
– Ben…
– Oui vas-y ! Encule-moi ! Répondit Ninotchka qui venait de comprendre.

Elle attendait la bite de Marcel, mais c’est sa langue qui venait lui lutiner le troufignon.

Quand il estima l’endroit suffisamment lubrifié, il introduisit sa queue dans ce petit orifice et la pilonna à un bon rythme, provoquant chez la belle brune un nouvel orgasme fulgurant.

Cette fois il ne s’arrêta pas, au contraire, trop proche de la jouissance, il s’emballa et finit par jouir dans un râle avant de déculer.

– Vois m’avez bien baisé ! Le complimenta Ninotchka.
– Merci, tout le plaisir était pour moi.

Vient rapidement le moment où l’oreiller du lit de plaisir se prête aux confidences.

– Elle t’a trouvé de quelle façon, la vieille ?
– Quelqu’un m’a recommandé. Sa masseuse, mais elle doit confondre, à priori, je ne connais pas de masseuse et il y a un bout de temps que je n’ai pas fait tourner des tables.
– Et tu vas lui dire quoi pendant les séances ?
– Ce qu’elle souhaite entendre !
– Oui, mais comment tu fais ? Dis-moi, ça m’intéresse ?

C’est à ce moment-là que Marcel trouva que Ninotchka était décidément fort curieuse. Il n’allait tout de même pas tout lui raconter.

à suivre

 

Ce contenu a été publié dans Histoires, Récits, avec comme mot(s)-clé(s) , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

3 réponses à Professeur Martinov 18 – L’héritage de tante Madeleine – 12 – Marcel et les femmes par Maud-Anne Amaro

  1. Voisin dit :

    Mais c’est qu’il est cochon, Marcel !

  2. Forestier dit :

    On attend mainteant que Marcel nous montre ses talents de magicien
    On attend aussi l’apparition de Martinov qui se fait bien discret dans cet opus
    Mais bon on se console avec les croustilleries non triste de tout ces personnages et aujourd’hui c’est la fête à Marcel !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *