Les filles du bois maudit – 6 – La fin du baron Baudoin par Léna Van Eyck

Les filles du bois maudit – 6 – La fin du baron Baudoin
par Léna Van Eyck


Enguerrand

Le baron Baudoin vociférait contre Renaud, son capitaine des gardes. Enguerrand, le fils aîné du baron assistait à l’entretien en silence.

– Comment ça, vos patrouilles ont disparu ? J’avais promis à l’évêque que ce problème serait réglé rapidement. De quoi j’ai l’air maintenant ?
– Ce bois est hanté…
– Il n’est pas hanté, il est difficile, mais il est à notre portée, nous avons vaincu les hommes de messire Thierry alors que nous étions en infériorité numérique, alors ce n’est pas une poignée d’hérétiques, de sorcières et de traînes savates qui vont nous faire peur !

Le capitaine s’abstint de faire remarquer au baron que s’il avait vaincu Thierry, c’était surtout grâce à la trahison de Gilles, l’un de ses fils qui leur avait ouvert la porte du pont-levis et, qui fut ensuite dûment remercié en allant se balancer au bout d’une corde en compagnie son père et de quelques autres.

– Nous disposons de combien d’hommes en armes pouvant combattre ?
– Une soixantaine, je pense !
– Très bien ! Je veux quinze cavaliers pour surveiller la sortie du bois, ils devront capturer vivants tous ceux qui essaieront d’en sortir, nous les ferons parler. Quatre autres cavaliers surveilleront la sortie du côté de Vimoulin. Le reste de la soldatesque entrera groupée dans le bois et se chargera d’en rabattre ceux qui s’y cachent, on va faire comme à la chasse au sanglier. C’est un bon plan, n’est-ce pas ?
– Nous risquons de perdre beaucoup d’hommes !
– Et alors ? On les remplacera. Il y a partout des hommes forts et vigoureux prêt à s’engager car pour eux être soldat c’est la certitude d’avoir à manger. Et toi mon fils qu’en penses-tu ?
– C’est une opération à risques, mais nous sommes assez fort pour la mener à bien.

En fait, Enguerrand n’en pensait pas grand bien mais ne voulait surtout pas contrarier papa.

– Renaud, reprit messire Baudoin, je vous sens incapable de conduire cette opération. Je ne tolère ni le défaitisme, ni la lâcheté. Gardes enfermez moi cette lavette au cachot !
– Mais…
– Exécution ! Je vous retire votre grade de capitaine.
– Mais père… Tenta timidement Enguérand
– Quoi, qu’est-ce qu’il y a ? J’aurais volontiers fait pendre ce drôle sur le champ, j’adore les pendaisons, mais je peux peut-être avoir encore besoin de lui.
– Mais qui va commander l’expédition ?
– Mais toi, mon fils !
– Moi ?
– Bien sûr, tu es chevalier à ce que je sache, et puis n’as-tu point dis tout à l’heure que l’opération était à risque, mais que nous étions assez fort pour la mener à bien ?

« J’aurais mieux fait de fermer ma gueule ! »

– Prépare tout, tu partiras demain à l’aube.

Le cœur plein de tristesse, car il est persuadé qu’il ne reviendra pas vivant de cette expédition, il rédige un mot pour celle qui l’aime en secret, sa bien-aimée comme il dit.

« Isabelle, mon père me fait conduire une mission périlleuse au cœur du bois maudit, je pense que je n’en reviendrais pas… A moins que tu ais une idée pour me sortir de ce mauvais pas. Adieu ma mie, je t’ai tant aimé ! »

Il ferme la lettre avec un cachet de cire et appelle un garde :

– File au triple galop, porter cette missive à la baronne Isabelle de Beaulieu, si elle me fait réponse, porte la moi prestement.

La baronne lut la missive :

« Ce crétin de Baudoin est en train de dégarnir toute sa garnison ! Voilà une belle carte que je peux jouer, mais comment faire, la sorcière n’est plus là, et je ne sais pas où se trouve Sarah ? Je vais essayer de me débrouiller ! »

Elle répond :

« Conduit tes hommes à la rivière juste avant le tournant, campez-là, si vous êtes attaqués conversez votre position, et toi protège-toi, évite de te découvrir, j’arrive ! »

Essayant de se protéger comme elles le pouvaient des intempéries, les trois filoutes finirent par sortir du bois à la lisière de Vimoulin. Elles attendirent quelques temps mais quand elles aperçurent des cavaliers arpenter peu discrètement la limite du bois elles renoncèrent.

– Tant pis, on abandonne, on rentre ! Décida la grande Catherine

Il leur fallut repasser par la rivière ! Et c’est là qu’elles découvrirent au loin, la compagnie commandée par Enguerrand.

– C’est quoi ça ? Demanda Margot
– Quarante soldats ! Compta Charlotte
– On n’y arrivera pas ! Se désola Margot
– Si, on va les terroriser, répondit Catherine, trois traits chacune, Margot à droite, Charlotte à gauche, moi je vise au milieu, en espérant que ça va les faire décamper.

Les flèches fusent, neuf cibles, neuf victimes, dans le camp c’est la débandade, les soldats courent dans tous les sens, se cachent, se tapissent.

– Restez groupés ! Hurle Enguérand, mais personne ne l’écoute.

Les trois femmes profitent de la confusion qu’elles ont provoquée pour remonter trois cents mètres en amont et traverser calmement.

L’objectif de la baronne Isabelle, sœur de Messire Bernard et veuve précoce, était clair, en faisant semblant d’être amoureuse d’Enguerrand, elle deviendrait la femme de l’héritier de messire Baudoin. Il lui faudrait ensuite se débarrasser de ce dernier. Ce ne serait pas une grosse perte ! Quant à Enguerrand, elle le garderait à ses côtés, comme potiche, il était tellement bête ! Mais c’est elle qui gouvernerait la baronnie !

Toutefois, si Enguerrand avait la mauvaise idée de périr dans le bois, le plan s’écroulait, il fallait donc qu’il s’en sorte !

« Si seulement ce grand benêt d’Enguerrand m’avait donné plus de détails ? Parce que c’est quoi cette mission ? Et où vont-ils ? Probablement chasser les sorcières ? Quelle sorcière ? Marthe a été prise et est probablement brûlée depuis. Reste le père Godefroy, il n’est pourtant pas dangereux et sans doute d’autres ermites tout autant inoffensifs ! Et puis il y a Sarah ! Ah Sarah !

Mais elle ne s’inquiétait pas outre mesure pour cette dernière, elle la savait fine renarde et capable de déjouer les pièges de la soldatesque.

Le bois maudit était peu fréquenté, et pour cause, néanmoins certains chemineaux plus ou moins inconscients s’enhardissaient à s’aventurer parfois jusqu’à la rivière qui le traversait et, qui disait-on, fournissait bonne pêche !

On pouvait donc trouver des guides qui savaient aller jusque-là ! Jusque-là seulement parce qu’après c’était l’inconnu le plus total.

L’idée d’Isabelle était donc d’atteindre la rivière avant Enguerrand et de l’attendre, ensuite, elle improviserait,

Sans en parler à messire Bernard, elle demanda au capitaine de sa garde de lui fournir dix hommes en armes. Ce dernier ne pouvait rien lui refuser.

Quand elle parvint à l’orée du bois, la troupe eut la surprise de constater que des soldats y étaient déployés à intervalles régulières.

– J’ai compris ! Dit-elle au capitaine ! Ils font comme pour la chasse aux sangliers, ils vont rabattre à l’intérieur et les soldats qui sont ici vont abattre tous ceux qui sortiront du bois !
– Y’en a une quinzaine !
– On aura l’avantage de la surprise, on va faire une première charge, ça sera facile, après on se repliera derrière ce monticule et on attendra les survivants.

Comme prévu la première vague décima la moitié des gardiens, Ceux qui restaient agissaient n’importe comment : certains pénétrèrent se cacher dans la forêt, d’autres s’enfuirent à toutes jambes à découvert, bien mal en prit à ces deniers que la troupe d’Isabelle n’épargna pas.

– Maintenant, direction la rivière, on suppose qu’ils vont établir un campement de base, mais où ? La petite chute ? Le tournant ? Le roc aux vipères ? Ailleurs ? Le « tournant » me semble une bonne position stratégique, déclara-t-elle fort hypocritement, allons-y !

Sur place, le capitaine fit remarquer à Isabelle, qu’en fait de position stratégique, ceux qui aurait la mauvaise idée de s’installer ici s’exposait à tous les dangers possibles en raison de la présence des rochers environnant ou des assaillants pouvaient se dissimuler !

– Ils sont donc ailleurs ! Ça se complique !

Il fallait bien choisir un autre objectif ! Ce fut le roc aux vipères, il était situé en amont, si Enguerrand n’y venait pas, il leur suffirait de suivre le cours de la rivière.

Sur place, ils attendirent deux ou trois heures avant de se persuader qu’Enguerrand et sa troupe avaient choisi un autre lieu pour camper. Il leur fallait donc longer la berge, sauf que rapidement, de berge praticable, il y en avait plus ! Il fallait donc emprunter des détours compliqués. Isabelle n’aurait jamais pensé que ce serait si difficile.

Dans le refuge de Florimond on préparait activement son hasardeuse sortie du bois.

– Toi qui est à moitié sorcière, saurais-tu me fournir quelques magies ou quelques charmes afin de bien me protéger.
– Je peux te concocter un poison que tu mettras au bout de ton épée, avec ça tous les coups portés seront mortels même les égratignures. Attention, au bout d’une journée, ce poison perd de son pouvoir et puis il te faut savoir que s’il te prenait la folie de t’en servir contre moi, non seulement ça ne m’atteindrait pas, mais tu périrais dans d’atroces souffrances.
– Je prends, t’as rien d’autre ? Je pensais à quelque chose qui me rendrait invisible.
– Non, mais je peux te fournir un écran de fumée, pour cela il me faudrait une petite boite hermétique.
– Je crains de ne pas avoir !
– Alors, je le préparerai au dernier moment, juste avant de sortir du bois.

Et le lendemain matin, le trio prit le chemin de la rivière sans toutefois l’atteindre, et donc sans rencontrer les hommes en armes qui hantaient les parages, puis de là gagnèrent la sortie du bois.

Un peu avant d’atteindre la lisière du bois maudit, Sarah prépara la « fumée magique ». Elle trouva facilement le bois dont elle avait besoin, une racine semi-découverte que l’on pouvait briser à coup de tatanes. S’emparant d’un petit morceau, elle y mit le feu, attendit un moment, en confectionnant une coque avec des feuilles souples entremêlées. Elle éteignit le petit brasier. Ce bois possédait la caractéristique de dégager sa fumée « à retardement ». Elle enveloppa ensuite le petit charbon dans la coque.

– Voilà tu as une heure pour t’en servir, il te suffira d’écraser la coque.

A la limite du bois, l’esprit de Florimond devint bucolique.

– Ce soleil, cette clarté, cette verdure, j’avais oublié ! Que c’est beau !
– Et lui ? Il est beau ? Se moqua Sarah en découvrant le corps sans vie d’un soldat.

Ils se rendirent compte alors qu’il y avait plusieurs cadavres assez espacés les uns des autres et tués à coups de lance.

Qui sont ces soldats ? Que faisaient-ils ici ? Qui les a attaqués ? Ils se perdaient en conjectures ils recherchèrent parmi les corps gisant un qui ne serait pas tout à fait mort, mais ce fut peine perdue !

Ils dépouillèrent quelques corps afin de récupérer des armes et que Florimond puisse échanger ses loques contre des choses plus nettes.

– Bon on avance, il y a une baraque de paysan.

Un pauvre hère était occupé à bêcher de la terre, il stoppa son geste à l’arrivé du trio.

– Ohé ! L’ami ! Commença Florimond, nous devons être égarés, nous allons à Vimoulin.
– Il vous faut contourner le bois sur la droite, ou alors sur la gauche mais c’est plus long !
– Il y a eu une bataille par ici ? L’orée du bois est jonchée de cadavres.
– Oui, il y a eu des mouvements de troupe ce matin, des cavaliers et des soldats à pieds sont sortis du château du seigneur Baudoin et se sont dirigés vers le bois maudit. Une autre petite troupe est arrivée plus tard, je ne sais pas d’où elle venait.
– Dis-moi, on dit que messire Baudoin à fait pendre la famille de messire Thierry ?
– Dame ! C’est qu’il y en avait des gibets !
– Messire Gilles a aussi été pendu ?
– Ils ont pendu tout le monde !
– Des gens auraient pu s’échapper ?
– Allez savoir ?

Bref Florimond n’avait pas vraiment la réponse à ses interrogations. Il resta un moment coi, puis une idée commença à germer dans son esprit.

– Dis-moi, l’ami, cette troupe qui est sortie du château, elle était nombreuse.
– Dame, il devait y avoir toute la garnison, il ne doit pas rester grand monde au château.

Voilà qui fit tilt dans la tête de Florimond.

– On y va ! Proposa-t-il
– On va où ?
– Au château !
– Serais-tu tombé sur la tête ?
– J’ai un plan !

Il leur expliqua…

– Pas question, on fait demi-tour.

Et c’est ce qu’ils s’apprêtaient à faire quand ils aperçurent venant du bois, deux soldats à pied sans doute rescapés du massacre matinal.

– Ils vont nous barrer la route, on fait quoi ? Demanda Sarah
– On n’a guère le choix, je vais m’arranger, faites comme si j’étais blessé et que vous vous occupiez de moi, et appelez-les à l’aide.

– Ohé, gens d’armes, nous avons un blessé.

Les deux soldats s’avancèrent prudemment, on devrait plutôt dire imprudemment puisque l’instant d’après, Florimond leur faisait prématurément quitter ce monde cruel !

– Bon, on y va cette fois ! Proposa Sarah.
– Non, c’est dangereux, d’autres soldats peuvent sortir et nous barrer la route, on n’aura pas à chaque fois la même chance. Le plan de Florimond vaut la peine d’être tenté, proposa Godefroy

Sarah hésita entre laisser planter là ses deux compagnons ou bien les suivre. Elle les suivit.

Devant le pont-levis, Florimond cria :

– Ohé du château, nous avons un message important pour messire Baudoin.
– Passez votre chemin, notre Seigneur ne veut voir personne !
– Va tout de même lui demander et dit lui que nous lui apportons des nouvelles de Florimond d’Arbeville.

Quelques minutes plus tard le pont-levis s’abaissait laissant passer cet étrange trio.

Un garde passablement éclopé les conduisit jusqu’à une grande pièce, celle où le seigneur du lieu donnait audience et distribuait les ordres.

Messire Baudoin, un homme robuste et trapu, trônait dans un siège chichement décoré. Un vieillard se tenait assis à ses côtés sur un tabouret, et trois gardes apparemment en mauvaise forme se tenaient prêt à toute éventualité.

– Alors ? On me dit que vous m’apportez des nouvelles de ce couard de Florimond ?
– Oui, messire, nous savons où il se terre.
– Et comment être sûr que vous ne me racontez pas des sornettes ?
– Nous lui avons volé sa bague ! Dit alors Florimond en montrant la sienne.
– Saperlipopette ! Et je suppose que vous désirez un peu d’or en échange de ce renseignement ?
– Ce serait un bon marché !
– Alors dites-moi !

Alors Florimond noya son interlocuteur dans un flot de paroles, lui racontant que la personne recherchée tenait commerce de cuir en la bonne ville d’Auxerre et qu’il avait gagné sa bague en jouant aux dés !

Le seigneur Baudoin devint méfiant :

– Comment croire que ce sire ait misé une telle bague ? Ne l’aurais-tu point chapardé ?
– Je ne suis point un voleur ! Se défendît Florimond.
– Alors que fait tu dans la vie ?
– Du négoce de cuir, c’est à cette occasion que je l’ai rencontré, d’ailleurs, je vais vous montrer quelque chose.

En prononçant ces mots, Florimond sort de sa poche, la sphère de feuilles que Sarah lui a confectionnée, fait comme si elle lui avait glissé des mains et l’écrase avec son pied.

Une épaisse fumée ne tarde pas à envahir la pièce provoquant une confusion dont Florimond profite pour sortir son épée de son fourreau et effectuer moults moulinets à l’aveuglette.

La fumée finit par se dissiper, les corps des trois gardes gisent au sol, tués par le virulent poison de l’épée.

Baudoin et le vieillard sont vivants, mais hébétés et choqués. Florimond projette son épée sur le seigneur du lieu, qui meurt sans avoir eu le temps de réagir. Le vieillard se met à genoux et implore grâce.

– Qui es-tu, vieux débris ? Lui demande Florimond, l’épée menaçante :

– Hugues de Fontmarais, précepteur, bien contre mon gré de désormais feu le seigneur de ces lieux.

Florimond se raidit tel un jeune coq et annonce avec solennité :

– Je suis Florimond d’Arbeville, fils du baron Thierry d’Arbeville, seigneur légitime de ce lieu et je reviens en prendre possession.
– Si vous en avez convenance, je me place volontiers sous vos ordres, messire.
– Bonne idée ! Réunis-moi tout ce que ce château compte de gens nobles. Fait aussi retirer ces cadavres.
– Dois-je faire exposer le corps de messire Baudoin dans la chapelle.
– Qu’importe ! Qu’il soit fait à ta convenance ! Une question auparavant, qu’en est-il du sort de mon frère messire Gilles ?
– Messire Baudoin l’a fait pendre !
– L’infâme scélérat ! Je me vengerais !
– N’est-ce point déjà fait, Monseigneur ?
– Hum !

Une véritable tribu envahit rapidement la pièce : des femmes, des adolescents, des gosses, quelques vieillards, mais aucun homme dans la force de l’âge, hormis le père Gazeau, un curé bouffi de gras.

– Vous êtes tous là ? Demanda Florimond.

Ils se regardent, se dévisagent, se toisent. Un ado boutonneux ose prendre la parole.

– Il manque messire Enguerrand qui est parti guerroyer ce matin en compagnie de nos cousins, René et Amaury. Nous étions tous dans la chapelle en train de prier pour eux.

Florimond distingua dans le petit groupe une frêle jeune fille blonde toute de bleu vêtue.

– Toi, avance de deux pas ! Lui ordonna-t-il.

La jeune fille s’exécuta en tremblant.

– Comment t’appelles-tu ? Et qui es-tu ?
– Blanche, fille du chevalier Amaury de Dormelan.
– Vierge ?
– Oui ! Murmura-t-elle en rougissant.
– Promise ?
– Oui, messire.
– Eh bien nous déferons cette promesse, je te prendrais pour femme dès que le cours des événements nous le permettra.

Cette déclaration provoqua des murmures divers dans l’assistance.

Florimond ne se présenta pas, il ne leur annonça pas la mort de messire Baudoin, puisque le vieux précepteur leur avait évidemment narré tout cela en allant les chercher.

– Bon retournez tous dans vos appartements !

Florimond souhaita ensuite réunir les hommes en armes présents au château. Il ne restait que des éclopés.

– Je suis Florimond d’Arbeville, je reprends possession du château et des terres qui m’appartiennent ! J’ai touché à mort l’infâme Baudoin du fil de mon épée. Quels sont ceux d’entre-vous qui ont encore un peu de vaillance ?

Les soldats se toisèrent les uns les autres, deux finirent par sortir du rang.

– Sellez vos chevaux et ramenez ici, tous les soldats en campagne !
– Nous pouvons ramener les soldats postés en sentinelles devant le bois maudit, mais un détachement important conduit par messire Enguerrand a pénétré dans le bois. Que devons-nous faire ? Je crains qu’il soit hasardeux de les retrouver.
– Ah ! Avaient-ils un plan précis pour y pénétrer.
– Je suppose qu’ils ont dû gagner la rivière, mais ensuite, je ne saurais dire !
– Eh bien, vous irez voir à cet endroit si vous les retrouvez eux ou leurs traces, sinon vous reviendrez.

Florimond fit ensuite réunir la domesticité afin de lui annoncer ce qu’elle savait déjà et en profita pour commander le boire et le manger.

– Parce que moi et mes compagnons avons grand soif et gros appétit !

Tous ces gens quittèrent donc la salle, mais une jeune femme resta sur place, et tira l’une des collègues par la manche afin qu’elle reste auprès d’elle.

– Seigneur, je désirerais vous parler en particulier d’un grave problème.
– Qui est tu donc ? Parle, je t’écoute. Répondit Florimond.
– Je m’appelle Philippine et je travaille en cuisine, j’ai demandé à Bertrane de rester avec moi, elle sera témoin de la vérité. Mais je souhaite que cet entretien soit privé.
– Bien Godefroy et Sarah, attendez-moi et veillez au grain, ce ne devrait pas être bien long.

Florimond ne savait où se diriger pour cet aparté, mais Bertrane eut la bonne idée de lui indiquer que la chambre de feu la baron Baudoin était désormais libre.

– Je t’écoute ! Réitéra Florimond, une fois dans les lieux.
– Galibeau le chef cuisiner, m’a sévèrement battu ce matin avec des verges sous un prétexte fallacieux. En fait il n’admet pas que je lui refuse ses avances.
– Voilà en effet qui est fâcheux, mais ce n’est point le moment de régler des problèmes de domesticité…
– Sans doute, noble seigneur changerez-vous d’avis quand vous saurez que Galibeau n’est pas que cuisinier, il est aussi bourreau, et c’est lui qui a officié la pendaison de votre frère.
– Mortecouille, je lui ferais bouffer les siennes, tu confirmes ce fait, Bertrane ?
– Assurément mon seigneur, messire Baudoin avait rassemblé tout le monde, du moins ce qui restait pour assister aux pendaisons.
– Et bien je te fais promesse que cette racaille périra de mes mains avant la tombée de la nuit.
– Je ne sais que dire ou que faire pour vous remercier de nous débarrasser de ce malotru.
– Et si tu me montrais les marques qu’il t’a fait ?
– Oh, monseigneur, je ne sais pas si je dois, j’aurai peur de passer pour une femme volage ! Répondit-elle sur un ton mutin.
– Tss, tss, pas de manières avec ton seigneur, je ne te ferais rien sans ton accord
– Alors dans ce cas, voici ce que m’a fait ce bandit !

Et à ces mots, Philippine se retroussa, montra son blanc fessier strié de vilaines trainées boursouflées.

– Effectivement, c’est vilainie que d’abimer un si beau cul ! Commenta Florimond en lui mettant la main au panier.
– Oh, mon seigneur, vous touchez !
– Il faut bien que je me rende compte !
– Je le comprend aisément, alors touchez, vos mains sont douces.
– Sais-tu que j’aurais comme une envie de te peloter davantage, mais je me retiens.
– Je ne vous oblige point à vous retenir, je suis votre humble servante et vous avez de si beaux yeux.
– Serais tu une coquine ?
– Je ne sais dire, mais disons que j’aime les bonnes choses.
– Tu me fais bander la bite, jeune fille !
– Oh ! Monseigneur ! Est-ce grave ?
– Non ! Et toi Bertrane ? Es-tu aussi coquine que ton amie ?
– Cela m’arrive mon seigneur, cela m’arrive !
– Alors montrez-moi toutes deux vos trésors et nous nous accorderons un petit moment de folie.
– Est-ce bien raisonnable ? Tenta de temporiser Bertrane.
– Tout les plaisirs sont raisonnables s’il se font aux dépends de personne.
– Monseigneur est un sage !

« Un sage pas très sage » se dit-il in petto.

– Alors on peut voir vos tétés ?
– Voici les miens ! Dit Philippine qui les avaient avantageux.
– Je ne montre pas les miens, ils sont trop petits, objecta Bertrane.
– Tout ce qui est petit est gentil.
– Hi, hi ! Alors les voici !
– Il sont mignons, non ? Commenta Philippine en tripotant négligemment les seins de sa camarade.
– Ah ! Bon ! Fit Florimond, un peu surpris, vous avez l’habitude de vous tripotez.
– Ben quoi, on ne fait rien de mal ! Répondirent les deux coquines en chœur.

Excité comme un pou, Florimond se débarrassa de ses brais et exhiba sa bite bandée et décalottée.

– Oh, le bel oiseau ! Dit Philippine.
– Sucez-vous ?
– Ben, c’est-à-dire… en principe, non, mais on l’a déjà fait, de rares fois, balbutia Bertrane.
– Eh bien ! Ne vous gênez donc pas, venez goutez, je vous l’offre.

Les deux coquines se regardent en riant. Elles rient tout le temps, délurées et joyeuses.

C’est Bertrane qui la première gobe la bite de Florimond, ce dernier constate que si elle est loin d’avoir le savoir-faire de Sarah, elle se débrouille néanmoins plutôt bien.

Au bout d’un petit laps de temps elle passe le relais à Philippine, ces deux filles n’ont vraiment pas l’impression de se forcer à faire ce qu’elles font, non elles aiment la bite ! Elle essaie de sucer à deux, pas facile, mais lécher à deux est déjà plus simple, leurs bouches sont alors très proches, si proches qu’à un moment leurs lèvres se rejoignent et que les deux filles s’échangent un joli baiser baveux, un baiser au goût de bite !

Notre Florimond bande comme un bout de piquet de hutte en bois, et à ce moment-là se pose un dilemme : se laisser sucer jusqu’au bout ou bien proposer à ces jeunes donzelles de les enfiler joliment.

Il n’eut pas à réfléchir bien longtemps, Bertrane profitant que sa comparse avait la bouche pleine, lui expliqua :

– Si vous avez l’intention de m’honorer, je veux bien mais ce sera dans mon petit trou…

Et oui, à l’époque, c’était là une bonne méthode pour ne pas se retrouver engrossée.

– Je ne saurais refuser une proposition aussi charmante ! Répondit Florimond
– Et moi alors ? Geignit Philippine.
– L’une après l’autre !

Les donzelles se retournèrent offrant leurs jolies fesses. Irrésistiblement attiré par celui de Bertrane, il en écarta les globes et vint butiner le petit œillet brun et fripé qui dégageait un fumet… disons un peu spécial mais que l’homme trouvait à son gout.

– Monseigneur, votre langue me chatouille le trou de balle ! Rigola la jeune fille.
– Ah ! Ah ! Voyons voir si mon dard te chatouille aussi !
– Maman, j’ai peur ! plaisante-t-elle.

L’anus bien lubrifié grâce à la salive de l’homme laisse entrer la queue bien raide.

– Oh ! Que c’est bon une bonne bite dans le cul ! S’écrie Bertrane qui ne se contrôle plus.
– Monseigneur, ne m’oubliez point ! Supplie Philippine.

Florimond décule ayant l’intention de changer de cible, mais Bertrane, le supplie.

– Je vous en prie, monseigneur, restez dans mon cul encore une minute, c’était si bon ! Ensuite vous terminez votre affaire dans le petit cul de ma camarade.

Florimond hésite sur ce qu’il doit faire, mais Philippine lui indique par geste de satisfaire à la demande Bertrane. Il se réintroduit et fait son possible pour se contrôler afin de ne pas décharger de suite. La petite Bertrane finit par pousser des cris aigus qu’elle tente d’étouffer. Du coup Philippine lui demande de venir en elle.

Florimond attend quelques secondes, Bertrane pas complètement calmée, veut lui sucer la bite mais il craint d’éjaculer, il respire un bon coup, lèche le fion de Philippine puis l’encule bien comme il faut. Il tente de se maîtriser mais l’excitation est trop forte, il jouit prématurément au grand dam de la pauvre fille qui en voulait davantage.

– Si vous pouviez continuer, juste un tout petit peu, s’il vous plaît, Monseigneur.

Alors Florimond se surpasse, il fait appel à ses fantasmes les plus secrets, ferme les yeux et s’imagine qu’il sodomise un jeune page aux fesses rebondies pendant qu’un autre l’encule… Et miracle de la mécanique, il rebande et peut de nouveau pilonner la belle qui pendant ce temps-là se fait sucer les tétons par sa camarade.

Quelques minutes après ce trio s’affalait, épuisé, puis se rhabillait.

– Nous espérons avoir été à la hauteur, Monseigneur ! Lui dit Philippine avec déférence.
– C’était divin, vous êtes de belles coquines !
– Nous restons à votre service et osons espérer que vous n’oublierez pas votre promesse !
– Ah, oui, le cuisinier… Je vous rapportais ses couilles…
– Non, merci, nous avons vu assez d’horreurs dans ce château, votre parole nous suffira !

A suivre

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2 réponses à Les filles du bois maudit – 6 – La fin du baron Baudoin par Léna Van Eyck

  1. Duroc dit :

    Bien fait pour lui ! Méchant Baron !

  2. Baruchel dit :

    On se régale et on bande

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