Les filles du bois maudit – 4 – Les trois fées par Léna Van Eyck

Les filles du bois maudit – 4 – Les trois fées par Léna Van Eyck

Frère Léon, de son côté, mit bien une heure à reprendre ses esprits, il avait horriblement mal à la tête et du sang séché polluait son visage de fouine.

Son témoin avait donc disparu, et tout cela à cause d’une bêtise, d’une grosse bêtise. Qu’à cela ne tienne, il avait les preuves de la nature hérétique du père Godefroy puisque celui-ci abritait une sorcière sodomite. Il reprit la route du prieuré avec une grosse migraine.

Mais en réfléchissant quelque peu, la situation lui parut devenir compliquée, en cas de procès, si Jehan, par malheur, était retrouvé, celui ne manquerait pas de témoigner contre lui en dénonçant ses attouchements « contre nature ».

D’un autre côté, on lui avait promis une récompense et il espérait bien l’empocher.

Il alla donc jusqu’au prieuré raconter son histoire. Les choses allèrent alors très vite, un messager se rendit au château de messire Baudoin qui envoya illico presto deux patrouilles dans le bois.

L’évêque tint à féliciter personnellement Jehan et lui confia qu’une messe d’action de grâce serait dite afin de le remercier.

– Par les saintes couilles du Christ, ce n’est point le remerciement que j’attendais avant de disparaitre d’ici. Alors tant pis je vais prendre la route sans le sou, mais il me faut m’éloigner de ce lieu maudit.

Et plus personne n’entendit plus parler de lui.

Quand Jehan se réveilla, il se retrouva allongé sur une litière, entièrement nu. Son crâne le faisait souffrir, il y porta la main et constata qu’on l’avait gratifié d’un pansement. Il se trouvait dans une pièce sombre, éclairée d’une faible chandelle, qui sentait le moisi et la vieille pisse.

– Où suis-je ?

Des ricanements moqueurs lui répondirent. Des femmes ! Elles s’approchèrent en riant…

– Qui êtes-vous ? Demanda Jehan en se cachant le sexe.

Elles étaient jeunes, blondes, jolies, la peau très claire légèrement parsemée de son et étaient habillées comme des souillons. Elle se ressemblaient un peu, normal puisqu’elles étaient sœurs.

– Explique-nous ce que tu faisais dans les parages.

Jehan n’avait pas envie de tout raconter.

– J’étais avec les troupes de messire Charles, j’ai été blessé, je traînais à l’arrière et j’ai été capturé par une sorcière, je me suis échappé et je me suis perdu.
– La sorcière ? S’étonna celle qui répondait au prénom de Charlotte. Mais je croyais qu’on l’avait brûlé !
– C’est peut-être pas la même, reprit Margot, comment elle s’appelle, ta sorcière ?
– Sarah !
– Quel drôle de nom ! S’exclama Catherine. Mais on s’en moque, si c’est un soldat, il est sans doute dangereux. Il va falloir le tuer.
– Dommage ! Regretta Charlotte, il a une belle bite.
– Rien ne nous empêche de nous amuser un peu avec avant de l’envoyer de vie à trépas

Et joignant le geste à la parole, Margot empoigna la queue du jeune soldat et lui imprima quelques mouvements masturbatoires qui le firent bander à l’insu de son plein gré.


– Elle est bien jolie quand elle bande ! Fit remarquer Charlotte.
– Et ce joli gland est touchant ! Ajouta Catherine.
– Mais arrêtez donc ! Il n’y a donc que des créatures lubriques dans ce bois ! Tenta de protester le jeune homme.
– Des créatures lubriques, nous ? S’esclaffa Margot, c’est bien la première fois qu’on nous qualifie ainsi !

Charlotte se pencha sur la bite dressée et la prit dans sa bouche.

– Oh, la coquine ! Fit mine de s’offusquer Catherine.
– Ne garde pas tout pour toi !
– J’en profite, sa bite est presque propre !
– Elle le sera moins quand elle sortira de mon cul !
– Partageons !
– Il y a de la place pour deux, mais pour trois, ça risque d’être compliqué.

Alors Margot vint rejoindre sa sœur, et c’est ainsi que l’une à droite, l’autre à gauche elles se régalèrent de la bonne verge tendue.

– Mais arrêtez ! Supplie Jehan !
– Certainement pas ! Répond Catherine qui en ce moment est la seule à ne pas avoir la bouche occupée.

Une goutte de liqueur séminale vient perler sur le méat du jeune homme, Margot plus rapide que sa sœur vient la lécher, mais comme elle partageuse, elle échange avec elle un long baiser.

– Poussez-vous, les frangines, cette bite je la veut dans mon cul ! Intervint Catherine.

Ses deux sœurs lui laissèrent la place, elle s’empala donc sur le pieu de Jehan de la même manière que ce que lui avait prodigué Sarah.

Et pendant que la jolie blonde montait et descendait de cette colonne de chair, ses sœurs la détroussèrent afin de lui lécher les tétons.

Le bite de Jehan, prisonnière du trou du cul accueillant de la belle Catherine finit par cracher sa jouissance et abandonner sa rigidité à la vitesse grand V.

La jolie blonde décula et laissa éclater sa colère.

– Sotard ! Maltaillé ! Foutre en pisse ! Pour une fois que j’avais une bite dans mon cul il faut que tu la ramollisses ! S’énerva-t-elle en giflant le pauvre type.
– Oui, c’est pas de ma faute à moi ! Et d’ailleurs je ne sais plus où j’en suis.
– Laissons le reprendre des forces, nous y reviendrons tout à l’heure ! Propose Charlotte.
– Et en attendant, qui va s’occuper de ma chatte ? Elle est en feu. Proteste Catherine
– Tu le sais bien, sœurette, allonge-toi, on arrive, juste le temps de ligoter ce drôle.

Jehan ne protesta même pas puisque ça ne servait à rien, mais il craignait néanmoins que ces trois furies l’envoient dans l’autre monde avant qu’un prêtre l’entende en confession, un vrai prêtre pas comme cet obsédé de Frère Léon, lui aussi possédé par le démon…

Catherine s’est étendue nue sur sa couche, Margot vient la doigter, sa minette trempée par devant, son petit trou du cul par derrière, pendant que Charlotte lui suce ses jolis tétons.

Il ne fut pas beaucoup de temps pour que Catherine jouisse bruyamment en mouillant ses cuisses de son jus. Elle se releva en se tortillant, Charlotte comprit alors qu’elle avait envie d’uriner mais qu’elle ne souhaitait pas le faire sur sa couche, déjà assez mouillé comme ça. Alors comme elle le faisait souvent, elle offrit sa bouche à sa sœur afin qu’elle y déverse son jus doré, ça tombait bien cette dernière avait une petite soif.

Margot qui ne s’était pas séché les mains vint vérifier si Jehan pouvait repartir pour un tour, Margot était la reine de la branlette, elle n’avait pas si souvent l’occasion de masturber une jolie quéquette, mais quand elle le faisait c’était avec passion et doigté !

Aussi après que la jolie blonde l’ai débarrassé d’un coup de chiffon des traces de sa pénétration précédente, notre Jehan rebanda sous ses doigts experts, et cette fois la Margot sans passer par la case « turlutte » s’empala le cul à son tour.

– Et laisse-en pour ma sœur, sinon il va-t’en cuire ! Le prévint-elle pendant que Charlotte paillait d’impatience.

Mais cette fois le jeune homme fut moins rapide et Margot après avoir joui comme une folle put laisser sa place à sa sœur qui a son tour finit par s’éclater.

Les trois filles satisfaites de ces petites fantaisies, se congratulèrent, s’embrassèrent goulument et se pelotèrent gentiment avant de boire un bon petit coup.

– C’est vilainie, ce que vous m’avez fait, je suis maintenant en état de péché mortel. Marmonna Jehan
– Eh bien tant mieux tu devrais être content, ça t’évitera de t’emmerder au Paradis ! Bon, on le zigouille ? Proposa Margot.
– Je veux un prêtre !
– On a pas ça ici ! Répondit Catherine.
– Je vais chercher un couteau ! Annonça Charlotte.
– Non, ça va faire trop de saletés, on va l’étrangler !
– Et après qu’est-ce qu’on fait du corps ?
– On va le bouffer !

A ces mots Jehan s’évanouit, provoquant l’hilarité des trois femmes.

Margot remplit une gamelle pleine d’eau et lui jeta au visage.

– Je ne suis point mort ? Balbutia-t-il.
– Pas encore !
– Si on le gardait comme esclave, c’est pratique un esclave, ça fait le ménage et on peut s’amuser avec ! Proposa la grande Catherine
– Oui, oui, je serais votre esclave, je ferais tout ce que vous voulez ! Supplia Jehan.

« Et comme ça, je pourrais m’échapper ! »

– Et si tu crois pouvoir t’échapper, ce n’est même pas la peine d’y penser. Lui indiqua la grande femme comme si elle venait de lire dans ses pensées.

On le détacha, il réclama ses habits qu’on lui restitua.

– Essaie de faire un peu de ménage, on verra de quoi tu es capable.

Jehan inspecta les lieux, la pièce où il se trouvait devait faire 20 m² et servait de salle commune et de chambre, il n’y avait aucune fenêtre, deux petites pièces contiguës sans aucune porte la jouxtait, dans l’une était entreposé de la nourriture, pommes et porc séché, la seconde était vide mais surplombait une source.

« Mais où est la sortie ? »

Ce n’était pas la seule question que se posait Jehan :

« Comment elles s’approvisionnent ? Comment elles virent leurs saloperies ? Et puis d’abord c’est qui ces nanas ? Probablement des diablesses, ce doit être une antichambre de l’enfer c’est pour ça qu’il n’y a pas de sortie ! »

Pendant que Jehan se demandait comment nettoyer tout ce fouillis, les trois filles après avoir tenues conciliabule revinrent vers Jehan. En effet cette Sarah dont avait parlé leur prisonnier les intéressait, la présence d’une sorcière parmi elles étant pensaient-elles de nature à leur rendre la vie plus facile.

– Tu vas nous dire comment retrouver cette Sarah, sinon, on te découpe en tranches.

Coincé, Jehan leur expliqua qu’il l’avait laissé chez le père Godefroy.

– Ah, oui l’ermite ! On ne l’a jamais approché mais on sait où il reste. Alors on y va aller voir, on sait suivre des traces, toi tu restes ici.

Il reçut un coup sur la tête, (encore !) quand il se réveilla, les filles n’étaient plus là.

Sarah et le père Godefroy avançaient sans trop savoir où ils allaient. En fait ils tournaient en rond sans s’en rendre compte.

– Il te faudrait des habits civils mais comment faire ?
– Une cabane là-bas !
– Qui y habite ?
– Allons voir !

Le type, une espèce d’ermite non encapuchonné, et revêtu de ce qui semblait être une peau de loup, se révéla peu sociable.

– Je ne veux voir personne, je ne connais personne !
– Oui mais t’es tout seul et tu es vieux, nous on est deux et en pleine forme. Qui es-tu ?
– Pierre, le maréchal ferrant !
– Maréchal ferrant ?
– J’étais, ne cherchez pas à savoir ! Et vous, vous êtes un vrai moine ? Demanda-t-il, néanmoins intrigué.
– Non, on a été attaqué et dépouillé, j’ai trouvé cette robe de bure mais j’aimerais m’en débarrasser.
– Foutez le camp !
– On va d’abord goûter à ce poulet, il a l’air bon.
– Bon, servez-vous, mangez et laissez-moi.
– Je veux des habits pour moi !
– Je vais t’en donner…
– Et du vin !
– C’est tout, oui ?

Godefroy bût une timbale de vin et il le trouva correct.

– Tu en veux, Sarah ?
– Volontiers, mais ce brave homme a oublié de me servir.
– Ce n’est point un breuvage pour les femmes ! Répondit sèchement le « brave homme »
– Alors ressers-moi, elle boira dans ma timbale. Mais dis-moi qui te fournit ce vin qui est meilleur que le mien.
– Je ne dis jamais ce qu’on m’a demandé de ne pas dire !
– C’est bien, tu es homme de parole !

Donc Grégoire ne saura pas d’où venait ce vin, mais les lecteurs voudront peut-être savoir, alors juste un petit aparté :

Nathanaël est un malin, vieux et boiteux, pauvre mais libre, et il n’y en avait pas tant que ça hors des villes, il en eu un jour assez de voir sa pauvre cabane dévastée pour un oui ou pour un nom par la soldatesque. Alors il eut une idée de génie :

Comme il avait appris à travailler la pierre, puisque c’était son métier avant qu’il ne dégringole d’un échafaudage, il recueillit des pierres provenant des restes d’un édifice en ruine et construisit une sorte de baraque, puis il prit la route et chaparda à plusieurs lieus de là, un grand crucifix et quelques autres statuettes de pierre, la nuit dans une église. Il incorpora tout cela dans sa bâtisse qui devint donc un calvaire. Les serfs travaillant dans les environs se daubèrent de cette construction qu’aucun prêtre n’avait un jour consacré et jetaient des pierres sur le pauvre Nathanaël qui se disait que la pauvreté n’empêchait pas les gens d’être méchants.

Quand un jour, le seigneur Thierry se mit en tête de mater la jacquerie des paysans, en massacrant tout le monde, Nathanaël se réfugia dans le bois tout proche et n’en sortit que plusieurs semaines après. Thierry n’ayant plus de serfs n’hésita pas à aller en chercher sur d’autres terres, et lorsque le vieil homme se risqua à réapparaitre, il comprit que pour ces nouveaux arrivants, ce calvaire ne pouvait qu’être ancien et sacré, quant à lui on le prenait pour une sorte de bedeau, chargé de veiller au bon entretien de l’édifice. On lui ficha donc la paix et quand les soldats de Baudoin renversèrent Thierry, personne ne vint toucher à l’édifice de Nathanaël.

Pendant son bref séjour dans le bois, il avait rencontré Marthe la sorcière, celle-ci avait réussi à le manipuler et le forcer à commercer avec elle, il lui fournissait ainsi ce dont elle avait besoin et qu’elle ne pouvait se procurer dans la forêt… et donc du vin qu’il ne lui faisait pas payer de peur de prendre un mauvais sort…

On ne sait comment la chose se répandit, mais Nathanaël eu bientôt comme clients tous les habitants du bois. Le père Grégoire le payait en prières et en échange recevait le plus mauvais de ses vins. D’autres le payait en écus sonnant et trébuchant sortant d’on ne sait où, quant aux fées l’histoire ne dit pas qu’elle était la nature du paiement, mais vous la devinerez aisément.

Tout cela pour expliquer d’où vient le pinard, alors que nous sommes dans un récit érotique ! Est-ce bien raisonnable ? Que voulez-vous, J’aime bien cette anecdote ! Allez, on reprend.

Après s’être restaurés, Sarah et Godefroy décidèrent qu’un petit somme leur ferait grand bien.

– Si les hommes du baron passent par-là, il vaut mieux ne rien leur dire, sinon ils sont capables de te torturer pour te faire dire des choses que tu ne connais même pas.
– Humm

Voilà qui n’était pas évident pour Pierre, le maréchal-ferrant, un beau gousset rempli de jolies pièces reste toujours appréciable.

« Si ces deux-là sont recherchés, tant pis pour eux ! »

Pendant ce temps, les trois sœurs coquines se rendirent à la cabane de frère Godefroy et la trouvèrent vide. Elles suivirent la piste qu’avait laissé leurs occupants jusqu’à la rivière, après cela devenait compliqué

– Ils n’ont rien fait pour cacher leurs traces, pour des gens qui sont poursuivis, c’est bizarre.
– C’est une ruse, ils font croire qu’ils ont traversé, on peut longer la rivière en ayant pied et sans laisser de traces.
– C’est pas vraiment le bon chemin pour quitter la région !
– Ils ont dû traverser plus loin et revenir…
– Autrement dit, si nous on traverse ici, on risque de les rencontrer.
– Sauf s’ils ont beaucoup d’avance.

Et c’est à ce moment qu’ils entendirent un aboiement.

– Hop ! Tout le monde dans les arbres !
– Sont pas très nombreux, constata Charlotte.

Effectivement, il n’y avait que trois soldats et un énorme chien lequel tirait sur sa laisse comme un malade, manquant de faire trébucher son maitre.

Catherine du haut de son perchoir donna le signal. Un jet de flèches parti des arbres atteignit mortellement le chien et l’un des soldats.

– Laissez-moi le petit gros ! Dit-elle en ajustant son tir afin que la flèche lui atteigne la cuisse, l’homme s’écroula tandis que le dernier soldat succombait d’un trait en pleine poitrine.

Les filles descendirent et entourèrent le blessé, choqué et incapable de comprendre quoi que ce soit :

– Ne me tuez pas !
– Quand on est soldat on sait ce qu’on risque !
– J’ai été engagé de force !
– Fallait déserter ! Y’a d’autres soldats dans la forêt ?
– Une autre patrouille en amont.
– Et ils cherchent quoi tous ces soldats ?
– Un moine hérétique et une sorcière.

Le pauvre type souffrait énormément de sa blessure.

– On en fait quoi ? demanda Charlotte.
– La blessure est profonde, si on ne retire pas la flèche, il va faire de la fièvre et crever.

Elles détaillèrent le soldat, un tout jeune homme au visage ingrat, 16 ans peut-être.

– On lui laisse une chance ? Proposa Margot.
– Tu veux le soigner ? Ça va nous retarder objecta Charlotte.
– Juste le minimum.

Elles assommèrent le gamin, lui garrotèrent la cuisse, et dégagèrent la flèche. Puis afin de ne pas attirer prématurément les bêtes, elles se débarrassèrent des cadavres des deux soldats et du chien en les laissant dériver dans la rivière.

– Il ne s’en sortira pas ! Commenta Catherine.
– On lui a laissé une chance ! Bon on traverse. On suppose que la sorcière et son compagnon sont partis vers Vimoulin, sinon on rentrera.

Sarah et le père Godefroy étaient perdus, la jeune sorcière savait pourtant s’orienter en forêt grâce à la disposition des lichens et des champignons, mais ce coin de forêt était tellement touffu et enchevêtré qu’il obligeait nos deux fugitifs à d’incessants et compliqués détours et contours.

– On va repasser de l’autre côté et retraverser plus loin ! Suggéra Godefroy.
– Et on va par où ?
– Je sais pas !

Sur l’autre rive, la seconde patrouille investit la cabane de Pierre le maréchal-ferrant.

– On cherche une sorcière et un moine !
– Si vous me donnez un peu d’argent, je vais peut-être me rappeler ?
– Si tu ne nous renseignes pas, ça veut dire que tu protèges une sorcière ! Et tu sais ce qu’on leur fait aux gens qui protègent les sorcières ?
– Alors, j’ai vu personne.

Le sergent jeta un coup d’œil circulaire dans la cabane et découvrit la robe de bure du père Godefroy.

– C’est quoi ça ?
– Je l’ai trouvé en ramassant des champignons.
– D’accord, coupez-lui la main gauche.
– Non, non pitié, ils sont passés tout à l’heure, le moine m’a demandé des habits, ils ont bouffé les cuisses de mon poulet et ils ont embarqué le reste, ils ont aussi pris des fruits et des œufs…
– Ils sont partis par où ? Hurla le sergent.
– Par-là ! Répondit-il

Le sergent le remercia du renseignement en lui enfonçant sa dague dans la poitrine. Ben oui ! quand l’habit de soldat vous octroie la permission d’être cruel et lâche, faut surtout pas se gêner !

– Ça monte constata Sarah : On doit être sur le flan d’une colline, on va continuer à monter, on y verra peut-être plus clair.

Ils réussirent ainsi à avancer sans trop d’encombres pendant quatre cents mètres.

– Ça ne monte plus, mais on y voit toujours pas grand-chose, je vais grimper dans ce grand arbre, j’y verrais sans doute mieux.

De leurs côtés, les trois filoutes se concertent :

– S’ils vont à Vimoulin ils vont mettre un temps fou à traverser la forêt, on va remonter la rivière, jusqu’à l’endroit où la végétation est moins dense et on les attendra à la sortie de l’autre côté ! Proposa Catherine.
– On risque de tomber sur la deuxième patrouille ! Objecta Margot.
– On s’en débarrassera ! Il faut que la forêt continue à faire peur ! Personne ne doit en ressortir.
– On a bien laissé le soldat blessé ! Fit remarquer Charlotte.
– En admettant qu’il s’en sorte, il va raconter quoi ? Que son groupe a été attaqué par trois sorcières et qu’on lui a soigné sa blessure. On le croira fou !

Elles remontèrent donc la rive, et à un moment entendirent des aboiements. Il y avait peu de grands arbres à cet endroit, mais elles purent s’embusquer derrière des rochers. Le chien lâché par son maître arrivait tel un bolide.

Trois flèches furent lancées simultanément, deux atteignirent leur but, il suffisait maintenant d’attendre la patrouille. Les trois hommes arrivèrent en courant, découvrirent le cadavre du molosse, trop tard pour se mettre à l’abri…

– A mon avis, on est pas près de renvoyer des patrouilles dans la forêt ! Commenta Catherine en aidant ses sœurs à tirer les cadavres vers le courant de la rivière.

Le bord de la forêt était plus loin que prévu, mais après avoir traversé, les trois filoutes trouvèrent un endroit plus dégagé en végétation, Catherine proposa à ses compagnes de passer à cet endroit en guise de raccourci.

A suivre

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4 réponses à Les filles du bois maudit – 4 – Les trois fées par Léna Van Eyck

  1. Biquet dit :

    Il était trois petites cochonnes…
    Très bandant

  2. Marais dit :

    J’aimerais bien rencontrer de telles fées quand je me balade dans les bois

  3. Baruchel dit :

    Délicieusement pervers

  4. Pilouface dit :

    J’ai lu cet épisode avec autant de plaisir qu’avec les précédents. Le style élégant et efficace, s’accoquine parfaitement à la verdeur « paillarde » de certains passages.

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