Chanette 19 : Trafics (roman) 11 – Nadia et Paulino par Chanette

11 – Nadia et Paulino

Rebecca de nouveau

– Rebecca ! Ton numéro ne mène nulle part, Bouyon est à Honolulu.
– Et tu veux que j’aille chercher le renseignement à Honolulu ? C’est ça ?
– Non, je veux que tu retournes à la galerie.
– Pour quoi faire ?
– Une autre personne connaît peut-être cette adresse ?
– Bon, tu sais ce que j’ai été obligée de faire pour avoir ton renseignement ?
– Non, raconte !
– J’ai roulé une pelle à la nana de la galerie !
– Et ça t’as traumatisée ?
– Non mais cette nana, ce n’est pas du tout mon genre, et une pelle par jour ça suffit !
– Faut mieux entendre ça qu’être sourd !
– Je ne vois pas pourquoi ?
– Parce que avec le métier que tu fais, t’entendre faire la chochotte, c’est plutôt risible.
– Dans mon métier, je suis libre d’accepter ou de refuser un client, dans mon métier, je suis libre d’accepter ou de refuser une pratique et dans mon métier je n’embrasse pas sur la bouche ! Connard !
– Te mets pas en colère, ma bibiche, je te demande juste d’essayer !
– C’est bien parce que c’est toi !

Anna pensait ne plus jamais revoir cette magnifique créature. Aussi quand un peu avant onze heures, elle pénétra de nouveau dans la galerie avec un grand sourire, elle se mit à gamberger. Peut-être revenait-elle l’inviter à passer un moment avec elle ?

Elle lui explique que Bouyon est sur répondeur.

– Je suis vraiment très contrariée, je me faisais une telle joie d’acquérir un de ces tableaux, il aurait fait joli dans ma chambre, juste au-dessus du lit.

A l’évocation de la chambre, Anna se met à fantasmer, le lit, les deux femmes enlacées dessus se donnant du plaisir…

– Je crois, reprend-elle, que je ferais n’importe quoi pour retrouver ce peintre. Si vous pouviez m’aider ?
– Laissez-moi réfléchir.

« Si je lui donne les coordonnées de Chanette, quelles peuvent-être les conséquences ? La fille veut juste l’adresse du peintre, ça ne prête pas à conséquences. Mais ma copine va me reprocher d’avoir donné ses coordonnées à une inconnue. Bof, on est déjà un peu en froid, alors un peu plus, un peu moins. Et puis la fille n’est pas obligée non plus de lui dire que ça vient de moi. »

– Il y a peut-être quelqu’un, mais c’est un peu délicat.
– Je serai très discrète.
– Ça m’embête un peu !
– Dites-moi où est le problème ?

« Elle avait dit qu’elle ferait n’importe quoi pour avoir ce renseignement ? Qu’est-ce qu’elle attend pour me faire une proposition ? »

En fait, Rebecca ne s’attendait pas à ce qu’il existe une seconde personne possédant le renseignement recherché. Elle ne s’attendait pas non plus aux réticences exprimées par Anna. Cela veut dire qu’il lui faudrait cette fois aller plus loin que le gros bisou !

– Ce numéro que vous me donnerez peut-être ou peut-être pas, nous verrons bien, ce numéro donc, j’espère que ce n’est pas celui d’une personne injoignable.
– Elle sera joignable aux heures que je vous indiquerai, mais je ne sais pas si je vais vous donner son numéro. En fait cette personne ne souhaite pas qu’on divulgue ses coordonnées.
– Je ne citerai pas ma source.
– Elle le déduira ! Je suis désolée, on va en rester là !

Anna joue à quitte ou double. D’un côté, elle espère que l’inconnue ne va pas insister, mais elle sait aussi que si elle emploie certains moyens, elle va craquer.

Rebecca pourrait ne pas insister, après tout Mattéo n’ira pas vérifier… Mais l’idée de montrer à ce dernier ce qu’elle est capable de faire la titille.

– Y’a quoi en bas ? Demande-t-elle.
– Une autre salle, on s’en sert pour les vernissages, on peut y organiser un buffet, et il y a même un canapé pour s’assoir.
– Un canapé, mais c’est génial, ça, tu ne veux pas qu’on descende un moment.

Elle dit ça en papillonnant des yeux et en se passant sa langue sur les lèvres. Anna ne résiste pas.

– Si on va en bas, je suis obligée de fermer la porte et de mettre un panneau.
– Bien sûr, je comprends.

Rebecca s’assoit sur le canapé.

– Viens donc à côté de moi, que je te bisouille !

Le french-kiss ! Le même que tout à l’heure, sauf que cette fois, les deux femmes se pelotent par-dessus leur vêtements.

Rebecca a déjà eu l’occasion de « faire des choses  » avec une femme, mais ce n’est pas trop son truc, et puis, elle n’aime pas les blondes, elle n’aime pas les filles aux cheveux courts, ni celles à la peau trop claire. Mais bon se dit-elle, en pensant à autre chose, ce ne devrait quand même pas être une corvée.

Elle se dégage de l’étreinte d’Anna, se met debout.

– J’enlève ma robe ! Se croit-elle obligée de préciser.

Elle ne fait pas un strip-tease, non elle l’enlève à toute vitesse mais en regardant Anna dans les yeux, laquelle n’en peut plus. Il faut dire que ses dessous féminins sont particulièrement affriolants. Le soutif est d’un noir intense, ornementé de jolies broderies, transparent sur la partie haute des bonnets, il laisse apparaître la partie supérieure des aréoles. Le string assorti n’est transparent que sur les côtés mais produit un joli petit effet.

Anna croit l’espace d’un moment que la belle inconnue va se déshabiller complétement. Mais non, elle se rassoit.

– Comment tu t’appelles ?
– C’est vrai qu’on ne s’est même pas présentées. Je m’appelle Rebecca.
– Moi c’est Anna-Gaëlle ou simplement Anna, c’est comme on veut.
– Alors bonjour Anna !

Et hop ! Nouvelle embrassade baveuse. Les mains d’Anna caressent les seins de Rebecca par-dessus le soutien-gorge, elles passent dans le dos, cherchent l’attache, exercent une pression sans rencontrer l’objection. Les bretelles sont descendues, les seins sont libres, elle approche son visage.

– Déshabille-toi d’abord ! Ordonne Rebecca

Il ne déplait pas à Anna de se laisser dominer par ses partenaires. Elle se lève et retire tout, les yeux fixés sur la poitrine de la brune qui elle, la regarde dans les yeux…

Une fois nue, Anna fond sur sa complice du moment dont les seins la provoquent et l’attirent tel un aimant. De jolis seins bien ronds aux tétons sombres et arrogants.

– Tu me les aspire pas !

Ça lui a échappé !

– Mais tu peux les embrasser et les lécher, j’adore ça ! Rectifie-t-elle dans la foulée.

Alors Anna les embrasse et les lèche, les barbouillant abondamment de sa salive. Rebecca se laisse faire jusqu’au moment où elle décide de conduire la danse. A son tour de sucer les tétons de sa partenaire, la passion est totalement absente, mais elle est bonne comédienne.

Il lui est arrivé plusieurs fois de devoir simuler des scènes de lesbianisme, mais à chaque fois c’était à la demande d’un homme qui payait pour voir deux filles ensemble. Dans ce cas, on peut truquer, par exemple on pose ses doigts tout près de la chatte de la partenaire, on se penche de tel façon que l’angle de vue du voyeur soit un peu difficile, puis on suce… ses propres doigts !

Certaines filles ont même le toupet (n’ayons pas peur des mots) de pratiquer cette méthode pendant des séances de photos, le résultat est bien évidemment ridicule.

Il lui est aussi arrivée d’être passive, de se laisser faire et même d’admettre que certaines femmes pouvaient l’amener au bord de la jouissance.

Mais aujourd’hui la configuration est différente, il faut aussi être active et sans possibilité de trucage. Une corvée, direz-vous ? Non, un défi qu’elle s’est lancé à elle-même mais aussi à Mattéo.

Rebecca se débrouille pour se mettre en soixante-neuf avec sa partenaire. Cette position est avantageuse pour les simulatrices puisqu’on ne voit pas le visage de l’autre, la comédie devient de ce fait plus crédible.

Et tandis que Rebecca « prend sur elle » pour lécher convenablement le petit minou d’Anne-Gaëlle, cette dernière, qui elle, est experte en la matière se déchaine à grand coups de langue, un peu étonnée malgré tout que ce sexe ne soit pas trop humide. Plusieurs fois sa langue a frôlé le clitoris de Rebecca, il est à présent érigée et décapuchonné. Elle s’apprête à…

… Non, elle va attendre un peu, son propre plaisir monte. Ce n’est pas que Rebecca la lèche bien, elle serait même limite gourdasse en la matière, mais Anna est tellement excitée qu’il ne lui en faut pas beaucoup pour la faire jouir.

Pour Rebecca c’est une première et aussi une satisfaction, c’est la première fois qu’elle procure un orgasme à une femme. La satisfaction n’a rien de sexuel, elle est fière d’elle tout simplement.

Les deux femmes restent en place, Rebecca sait que l’autre va reprendre ses léchouilles.

Effectivement la langue d’Anna repart en conquête, tourbillonnant autour du petit berlingot, l’envahissant du plat de la langue puis l’aspirant comme une friandise.

– Noooon ! Crie Rebecca, Arrête ! Oooooh, continue, oui vas-y ! Ouuuuuui

Finalement pour Rebecca, ça s’est plutôt bien passé, puisque contre toute attente, elle a pris son plaisir. Elle regarde le visage d’Anna avec curiosité.

« Dommage ces cheveux courts ! »

Anna écrit le numéro de téléphone sur un petit carton, elle précise « après 18 heures »

– T’as pas l’adresse ?
– Je ne pense pas que tu en auras besoin, elle te donnera le renseignement par téléphone.
– C’est quelqu’un qui connaît bien le peintre ?
– Elle le connaît, elle l’a rencontré.
– Elle sait donc comment il fonctionne, comment il réagit ?
– Je ne veux pas m’avancer sur ce point !
– Alors admettons ! En fait j’aimerais que cet artiste me peigne quelque chose spécialement pour moi. Pour aborder ce point avec lui, l’avis d’une personne qui l’a côtoyé peut m’être utile.
– Et bien, tu lui demanderas par téléphone si elle souhaite te recevoir ?
– Je vais t’expliquer un truc, avant d’avoir de l’argent, je travaillais dans la vente, j’ai fait plusieurs boites, et je me suis rendu compte qu’on obtenait les meilleurs résultats quand on se déplaçait chez les gens. Avec un peu de bagout on peut vendre une encyclopédie à une personne qui ne l’ouvrira jamais, mais pour cela, il faut se déplacer, par téléphone c’est impossible. Je veux ce tableau, je ne veux pas pendre le risque qu’on me raccroche au nez, je ne dérangerai pas ton amie plus de dix minutes et tu pourras même la prévenir !

Joli coup d’échecs ! Rebecca sait qu’Anna ne la préviendra très probablement pas, mais cette répartie permet de la mettre en confiance.

– Bon voilà l’adresse ! Mais on ne se connaît pas, je ne le te l’ai jamais donnée !
– T’inquiète pas ma biche !
– On ne se reverra pas, je suppose ?
– C’est l’occasion qui a fait le larron, ou plutôt les larronnes ! Adieu ma belle ! Un dernier bisou ?

Sur la bouche, mais avec un goût d’amertume.

Ce n’est qu’un peu plus tard qu’Anna fut saisie (il était peut-être temps !) d’un énorme doute : Et si cette nana cherchait simplement l’adresse de Chanette pour lui nuire ?

En y réfléchissant, elle se dit qu’elle devenait sans doute parano, une personne recherchant l’adresse de Chanette aurait sans doute trouvé un moyen plus simple que ce plan tordu…

Mais quand même, un horrible doute subsistait…Elle m’appelle au studio sur mon téléphone professionnel, je suis occupée, elle me laisse un message…

Lafontaine

C’est à l’inspecteur Lafontaine que l’on remit dans la matinée, la lettre anonyme postée par Escabèche. C’est incroyable le nombre de lettres anonymes qui parviennent dans les locaux de police. Des dénonciations en tous genres, on dénonce surtout les voisins et les collègues, par jalousie, par bêtise, par haine viscérale…et plus rarement par civisme. La police ne jette rien, on ne sait jamais… Une légende veut qu’il reste encore aux archives des sacs non ouverts datant de l’occupation et remplis de lettres où les gens dénonçaient des juifs ou des supposés résistants.

Mais il y aussi ceux qui croient en toute bonne foi savoir quelque chose sur une affaire en cours. Dans la majorité des cas, ils se plantent !

Lafontaine lit la lettre, les indications sont trop précises, l’auteur connait donc au moins une partie des faits. Ce n’est pas pour cela que la personne dénoncée sera forcément coupable, mais ça demande vérification.

« Ça a été posté de Vierzon… Vierzon voyons voir… »

Il se déplace jusqu’à la grande carte de France murale affiche au fond du bureau.

 » Pas très loin d’Orléans, là où on perdu la trace d’Escabèche. Se pourrait-il…

Il appelle son adjoint qui, une demi-heure plus tard faisait déjà son rapport.

– René Zimmerman, né le 12 avril 1956 à Toulon, ingénieur du son à la télévision jusqu’en 1998. Possède actuellement trois restaurants et plusieurs biens immobiliers. Je n’ai pas recherché comment il a réussi à faire fortune.
– Ensuite ?
– L’enveloppe montre des empreintes qui ne sont pas celles d’Escabèche, la lettre ne montre absolument aucune empreinte, comme si elle avait été manipulée avec des gants.
– Malin le mec !
– Non, chef c’est un con, il se sert de sa carte bleue à Vierzon.
– T’as trouvé ça en une demi-heure, sans commission rogatoire, t’es fort toi !
– Non j’ai des relations.
– Téléphone aux collègues de Vierzon, il ne doit pas être difficile à trouver. Qu’il le foute en garde à vue ! Et après passe me chercher, on file sur place.

Escabèche aurait pu choisir d’aller dans un de ces hôtels modernes où le client est pratiquement anonyme. Mais non il a fallu qu’il opte pour un bon petit hôtel-restaurant à l’ancienne où le personnel d’accueil se fait un plaisir de collaborer avec la police.

Son hôtel est donc repéré à 11 heures. Il est sorti, il suffit d’attendre qu’il rentre pour l’appréhender. A midi, après une promenade de santé, il rentre pour déjeuner. On l’embarque et on le met en cellule en attendant l’arrivée de Lafontaine.

L’objectif est de lui faire avouer qu’il est l’auteur de la lettre anonyme. Evidemment il commence par nier.

– Vous êtes la dernière personne à qui Laroche-Garaudy a téléphoné avant de se faire découper en tranches. Vous êtes à Vierzon et c’est de Vierzon qu’on reçoit une lettre anonyme.
– C’est une coïncidence !
– Et qu’est-ce que tu fous à Vierzon ?
– J’y suis pour affaire !
– Quelle affaire ? T’as un nom à nous donner.
– En fait je fais du tourisme, j’ai toujours voulu voir Vierzon.
– Tu te fous de notre gueule !

Il reçoit un pain !

– Vous n’avez pas le droit ! Je vais prévenir l’IGS.
– Qu’est-ce que tu sais sur Zimmerman ?
– Je ne connais pas de Zimmerman !
– Laroche-Garaudy le connaissait ?
– J’en sais rien, je vous dis que je ne connais pas de Zimmerman.
– Bon, on va te relâcher, faute de preuves ! Bluffe Lafontaine, mais avant on va téléphoner à Zimmerman pour savoir si lui, il te connaît.

Escabèche devient blême.

– Ben qu’est-ce qu’il t’arrive mon grand ?
– Rien, rien !
– Bon passez-moi le numéro de Zimmerman, on va mettre l’ampli.
– Non, non, ne faites pas ça, je vais vous expliquer.
– Ben voilà !

Il se met à table et présente d’abord une version édulcorée des faits : il ne trafique plus depuis des années, Laroche Garaudy désirait qu’il lui donne le nom d’une personne susceptible de lui acheter sa camelote. Le nom de Zimmerman n’a été qu’une suggestion lancée en l’air etc…

– Et comment le curé a-t-il contacté Zimmerman ?
– Aucune idée ?
– Il ne l’a peut-être pas contacté ?
– Euh…
– La lettre anonyme est très précise. Elle dit que Zimmerman a fait supprimer le curé. Ça veut bien dire qu’ils se sont rencontrés, non ?
– Pfff.
– Tu nous fais perdre notre temps…

Pas de réponse.

– Hé on te parle !
– Je ne sais plus où j’en suis !
– On veut que tu nous confirmes que c’est bien toi qui a mis en rapport le curé avec Zimmerman.
– Ben oui !
– Et de quelle façon ?

Escabèche, épuisé et coincé, raconte tout. Lafontaine sort de son porte-documents une photo de Barbizier :

– Celui-là tu le connais ?
– Zimmerman me l’a présenté comme son garde du corps.

On le laisse en garde à vue en attendant une inculpation pour complicité de trafic de drogue.

Lafontaine téléphone à ses collègues.

– Procédez à l’arrestation de Zimmerman. C’est bien Escabèche qui l’a mis en contact avec le curé. Par contre on ignore le mobile du crime. Je l’interrogerai personnellement, je rentre.

Moi

A midi, après avoir terminé un client, je consulte mes messages sur mon téléphone. Paulino me propose sur un ton peu aimable de le rappeler. Je le ferai, mais j’ai aussi un autre message qui provient d’Anna-Gaëlle laquelle me supplie de la rappeler d’urgence ! Qu’est-ce qu’elle nous a encore fait ?

– C’est pour des excuses, je suppose ?
– Chanette, je viens de commettre une énorme bêtise !
– Ah, oui ? Raconte !
– Je suis tombée sur une nana qui est venue à la galerie, elle voulait l’adresse de Tedesco, elle m’a ensorcelée…

Bref, elle me raconte et m’indique qu’elle lui a fourni ma propre adresse.

– Et bien bravo !
– Je voulais te prévenir !
– Et bien merci de m’avoir prévenue !

Et je raccroche brutalement. C’est en effet très bizarre, mais je n’ai pas envie de me prendre la tête avec ça en ce moment. Bon, et maintenant Paulino

– Je suppose que vous avez des choses à me dire ? Me dit-il.
– Oui…
– De mon côté ça me fera du bien de parler à quelqu’un. Pour le moment je suis occupé…

Le ton est très sec. Bizarre ce mec !

Bref on s’est donné rendez-vous dans une brasserie, place de la Trinité à 18 h 30. Le problème, c’est que j’avais aussi rendez-vous au même endroit avec Nadia à 18 h 15, on devait aller faire des courses ensemble ! Bof, je saurais gérer.

Course contre la montre : Je finis mon dernier client à 18 heures tapantes, c’est « crane d’œuf », un antiquaire plutôt sympathique et intéressant. Il prend exprès le dernier rendez-vous de la journée de façon à pouvoir faire dix minutes de causette avec moi. Le problème c’est qu’aujourd’hui je n’ai pas le temps.

– Je suis super pressée, aujourd’hui, je vais être obligé de te laisser ! Tu n’es pas fâché, j’espère, mon gros biquet ?

Bien sûr qu’il n’est pas fâché, juste un peu contrarié, je suis sûre qu’il avait plein de trucs à me raconter. Pas toujours simple les « publics relations » !

Je me démaquille un petit peu (en fait je gomme ce qui est « outrancier »), je me change en vitesse, et zou : direction : la Trinité !

Nadia est déjà là, sirotant un chocolat. Elle se maquille maintenant plutôt bien, mais quelque chose ne colle pas, elle me fait penser à ces adolescentes qui sortent maquillées pour la première fois sans en avoir véritablement l’habitude…

– Qu’est-ce que tu as fait de beau aujourd’hui ? Demandai-je en m’asseyant devant elle.
– J’ai voulu essayer toute seule, mais je n’y suis pas arrivée !
– T’as voulu essayer quoi ?
– De faire la pute !
– Hein ?
– Je me suis posée sur un banc aux Tuileries. Un type est venu me draguer, je l’ai laissé faire, et quand il a voulu m’embrasser, je lui ai dit que c’était payant !
– Et alors !
– Il est parti et m’a traité de sale pute !

Un peu givrée, la Nadia !

– Si tu persistes à vouloir faire ce métier-là, faudra que tu t’y fasses, à ce genre d’insulte.
– Pff, ça ne m’a fait ni chaud, ni froid ! J’ai attendu qu’un autre mec vienne s’assoir à côté de moi, ça n’a pas trainé, j’ai commencé à lui faire des effets de jambes, il a rigolé et il est parti. J’ai laissé tomber.
– Je vois, il faudra qu’on reparle de tout ça ! Là, j’ai rendez-vous avec Bertrand Paulino…

Je lui explique et lui demande de m’attendre à une autre table un peu plus loin. C’est ce qu’elle s’apprêtait à faire quand survint Paulino, légèrement en avance.

Il a l’air complétement remonté, il a dû boire un petit coup ou sniffer un rail !

– Ah ! Vous êtes venue avec une amie !
– Disons que nous nous sommes rencontrées par hasard, le monde est petit… Je vous présente Nadia. Elle est au courant pour mes activités !

Il n’a pas besoin de savoir son vrai prénom, mais cela dit, il semble flasher sur elle. Il lui serre la main et s’assied à côté de moi.

– C’est vous qui avez demandé à me rencontrer, je vous écoute ! Déclara-t-il, le visage fermé.
– Je vais vous laisser… Commença Nadia.
– Ce serait dommage ! Répondit Paulino, à moins que le tête à tête soit réellement indispensable !

C’est comme il veut !

– Mon amie Anna la directrice de la Galerie, « la feuille à l’envers » a porté plainte !
– Contre moi ?
– Bien sûr que non, elle n’a même pas cité votre nom !
– Z’êtes sûre ?
– Quasiment !
– La police m’a pourtant retrouvé !
– Ils ont aussi retrouvé Nancini, ce peut être lui…

Quelque chose m’échappe ! Mais il est sans doute tout à fait possible que Barbizier ait parlé, malgré la réputation de dur à cuire de ce milieu.…

– Hier j’ai passé une journée épouvantable. J’ai d’abord reçu un coup de fil des flics qui souhaitaient me rencontrer à mon domicile, j’ai voulu temporiser mais ils m’ont dit qu’ils étaient en possession d’un mandat de perquisition. Imaginez ma stupéfaction ! S’est donc pointé chez moi un jeune merdeux avec une équipe de poulets, il m’a montré le mandat et m’a précisé qu’ils ne feraient aucune perquisition si j’acceptais de leur remettre le sachet de poudre d’Albina qu’il manquait dans le tableau que j’ai rendu ! Ce qui m’a fait mal ce n’est pas tellement l’humiliation de la situation, ni le fait de devoir faire mon deuil de ce foutu sachet, non ce qui m’a fait mal, c’est de me sentir trahi !

Il pousse un grand soupir avant de conclure :

– Alors, quand vous me dites que mon nom n’a pas été prononcé soit par vous-même soit par votre amie, autant vous l’avouer franchement je ne vous crois pas !

Et voilà ! Moi qui voulais rencontrer Paulino pour essayer d’y voir clair, l’entretien me retombe sur le dos !

– Et je pourrais savoir ce qui a précipité ce dépôt de plainte ? Ajoute-t-il.
– Ça !

Et je sors de mon sac, un article de journal relatant le meurtre du curé, et je lui mets sous le nez. Il le parcourt en diagonale.

– Qui c’est ce type ? Et quel est le rapport ?
– Le rapport c’est que le curé en question était aussi en possession d’un des tableaux de Tedesco !
– Et bin !

Il est blême, Paulino !

– Je comprends, elle n’avait pas d’autre choix que de porter plainte ! J’aurais fait pareil à sa place ! Il n’était peut-être pas nécessaire de m’impliquer dans cette affaire, mais bon c’est comme ça ! Vous vouliez savoir autre chose ?
– Les policiers vont ont-ils informé qu’ils avaient arrêté l’un des trafiquants ?
– Ma foi non, ils ne m’ont pas fait de confidences.
– Et je vais vous dire en quelles circonstances : les flics étaient prévenus qu’il passerait lundi matin à la galerie ! Je ne comprends d’ailleurs pas comment ils ont pu avoir eu ce tuyau !

Et pour la première fois de la soirée, Bertrand Paulino se met à sourire :

– C’est moi qui leur ai dit !
– Hein ?
– Attendez, je vous explique ! Vendredi, j’ai reçu un coup de fil d’un type, déjà il me téléphone sur un numéro que peu de personnes connaissent, ensuite, il s’est présenté comme étant le nouvel agent de Tedesco et m’a demandé de bien vouloir faire restituer le tableau prêté en le faisant livrer à la galerie. Ensuite j’ai trouvé bizarre qu’un agent du peintre ne soit pas au courant que le tableau était déjà rendu. Et puis manipuler sans en avoir l’air les gens avec qui je parle, c’est aussi mon métier, j’étais certain d’avoir affaire au moins à un usurpateur au pire à un trafiquant. Alors je lui ai promis que le tableau serait rapporté comme il le souhaitait, en étant bien conscient que je faisais sans doute courir un risque énorme à votre amie qui dirige la galerie. Alors l’infâme salaud que je suis a prévenu anonymement la police pour la protéger ! Et voilà comment je suis remercié !

Je crois avoir compris !

– Et bien sûr vous avez prévenu les flics en appelant d’une cabine.
– Pourquoi d’une cab… Putain !

Ça y est, il a compris à son tour !

– Laissez les putains tranquilles ! La police peut retrouver n’importe qui à partir d’un appel de son téléphone portable, même si l’appel est masqué !
– Quelle andouille, je suis ! Ah, garçon, un double scotch, sans glace pour moi, vous aussi mesdames ?
– Non, non, je me contenterai d’un café !
– Ben, moi, je veux bien un scotch aussi ! Nous annonce Nadia.
– Je suis vraiment confus, j’ai douté de votre loyauté, je suis le roi des cons, je ne sais pas quoi faire pour me faire pardonner !
– Vous vous faites du mal, en ce moment !
– Si vous en êtes d’accord, je vous emmène toutes les deux au restaurant, que diriez-vous d’une bonne choucroute ?
– Oh, oui, une choucroute, moi, je suis partante ! Répond Nadia avec un enthousiasme étonnant.

Je n’ai plus qu’à suivre ces deux comiques, à moins de les laisser en tête à tête. C’est d’ailleurs ce que je m’apprêtais à faire, et puis, je ne sais pas, un remords, ou plutôt la crainte que Nadia ne dise ou ne fasse des bêtises. Ce doit être mon côté mère-poule !

On est allé à pied vers Saint-Lazare, bras dessus, bras dessous, Paulino au milieu, comme trois larrons en foire.

Lafontaine

A peu près à la même heure, le policier épuisé par sa journée de travail sonne à la porte de mon appartement. Ça ne répond évidemment pas. L’inquiétude le gagne. Il sonne une seconde fois, puis décide de revenir une heure plus tard, il tue le temps en cheminant dans le quartier et en allant boire un café. L’heure passée, il revient, sonne et repart, inquiet et contrarié. Sa journée est gâchée malgré l’arrestation de Zimmerman.

Mattéo

Mattéo n’a pas réussi à convaincre Rebecca de se rendre chez moi.

– Non, non et non, j’ai déjà donné suffisamment et je t’ai démontré ce que j’étais capable de faire. Alors ton adresse, tu vas aller te la chercher tout seul comme un grand.
– Et si elle ne veut pas me la donner ?
– Et si je te disais que ce n’est pas mon problème ?
– Bon, ben je vais me débrouiller !

Il s’est habillé en costume cravate avant de se rendre à mon appartement. Dans l’escalier (ironie du sort) il croise Lafontaine mais les deux hommes ne se connaissent pas ! Devant l’absence de réponse, il reporte sa visite au lendemain.

Paulino

Aux questions de Paulino sur le métier de Nadia, celle-ci répond simplement qu’elle est au chômage, mais qu’elle possède un diplôme de journaliste. Ils parlent peinture et se sont trouvé une passion commune pour Modigliani. Comme je n’apprécie que modérément, je n’interviens pas et je m’emmerde.

Un moment, Nadia se lève pour se rendre aux toilettes.

– Elle est amusante votre amie !
– Hi ! Hi !
– Fait-elle le même métier que vous ?
– Non ! Mais, elle voudrait bien, c’est son fantasme !
– Son fantasme ?
– Et oui ! Certaines femmes se disent « Je suis si désirable que les hommes vont jusqu’à me payent pour coucher ! »
– J’ignorais que ce fut un fantasme féminin !
– C’est parait-il assez courant, mais les féministes se gardent bien de le crier sur les toits. C’est plus un fantasme psychologique qu’un fantasme sexuel !
– Mais son fantasme implique-t-il des situations particulières ?
– Hein ?
– Par exemple le fait de tapiner sur le trottoir, de s’habiller de façon spéciale…
– Pas vraiment, c’est plus basique que ça, c’est juste l’idée d’échanger du sexe contre de l’argent.
– Si je lui fais une proposition devant vous, ça vous choque ?
– Pas du tout ! Chut la voilà !

Nadia se rassoit, elle pique une saucisse dans son assiette avec sa fourchette et la porte à sa bouche sans la couper !

– Humm, j’aimerais bien être à la place de la saucisse ! Plaisante Paulino.

Elle rigole !

– C’est bien la première fois qu’on me sort une bêtise pareille !

C’est sûr que ce n’est pas avec les constipés avec qui elle sortait avant de me rencontrer qu’elle risquait d’entendre ce genre de choses.

– Qu’est-ce vous avez à me regarder comme ça ? Reprend-elle.
– Je vous l’ai dit, je m’imagine en saucisse.

Elle se demande ce qu’elle doit répondre, reste un moment bouche bée avant de lui demander (quand même) :

– Serait-ce une sorte de proposition ?
– Non, ce n’était que l’évocation d’un fantasme, mais si vous y voyez là une proposition et que vous avez l’intention d’y répondre favorablement, tout le plaisir sera pour moi.

Ça lui coupe un peu le sifflet, elle me regarde, je lui fais signe qu’elle peut se lâcher.

– Et si ce n’était pas gratuit, monsieur Paulino ?
– Et bien, pourquoi pas, mais disons que ce serait une autre proposition ! Mais disons que pour cela, j’aimerais en préalable vous voir sous le linge !
– Me voir sous quoi ?
– Vous voir nue !
– En sortant, nous pourrions faire un tour au studio, si vous le souhaitez ! Suggérai-je.
– Pourquoi ne pas faire ça maintenant ? Rétorque Paulino.
– Parce qu’on n’a pas fini de manger !
– J’entends bien, Reprit-il, Mademoiselle Nadia, voici un petit billet que je vous donne, en échange, je vais vous demander de me suivre aux toilettes. Avec un peu de chance, il n’y aura personne. Je veux juste vous voir nue et après nous remonterons. Alors d’accord ?
– D’accord !
– Attendez vingt secondes et suivez-moi !

Il est décidemment bizarre, ce Paulino. En attendant leur retour, je termine ma choucroute, je guette les allées et venues vers les toilettes, rien à signaler sauf un bonhomme qui y descend.

– Entrons-là, je suis déjà venu, c’est assez spacieux

Et les voilà dans la cabine des hommes, Paulino verrouille.

– Et vous voudriez que je fasse quoi ? Demande-t-elle mutine.
– Montrez- moi vos petits trésors !
– Vos désirs sont des ordres, cher monsieur !

Prestement elle commence par retirer son pantalon.

– Je vais en profiter pour faire pipi, ça ne vous dérange pas ? Demande Paulino en se débraguettant.
– Voulez-vous que je vous la tienne ?
– Que vous me la tenassiez ?
– Non c’est incorrect !
– Mais c’est vous qui me le proposez !
– Certes mais on doit dire « que vous me la teniez », tenassiez, ça n’existe pas !
– Dommage, je trouvais ça joli ! Je vois que vous avez la science des lettres.
– Taisez-vous donc grand sot ! Hummm, elle est bien douce cette bite.
– Vous êtes en train de la faire grandir.
– C’est émouvant !
– Oh, mais c’est vrai que vous bandez vite, monsieur !
– C’est malin !
– Y aurait-il un problème !
– Le problème c’est que ce n’est pas très pratique pour pisser.
– Alors permettez-moi d’y porter les lèvres et je n’y touche plus.

Il y a des propositions qu’on ne saurait refuser, mais Nadia n’abuse pas de la situation, elle se contente de donner un bref coup de langue sur le gland de Paulino et d’en apprécier le goût légèrement salé.

Elle se recule, enlève son haut, puis son soutien-gorge et enfin sa culotte.

– La marchandise convient-elle à Monsieur ? Demande-t-elle en effectuant un léger mouvement tournant.
– Vous êtes formidable, vite rhabillez-vous on va remonter.

Pendant ce temps Bertrand Paulino s’est retourné et s’efforce de pisser… en vain.

– Concentrez-vous !
– J’essaie !

Ça y est, il parvient à uriner tandis que son sexe entame sa détumescence.

– Quand vous aurez fini, ne la rangez pas !
– Plait-il ?
– Je désire juste lui dire au-revoir !
– Mais Nadia, nous n’avons pas le temps, nous reprendrons les hostilités tout à heure chez votre amie !
– Dix secondes, pas une de plus ! Ça y est ?
– Je crois oui,

Nadia se penche et lèche de nouveau le gland de Bertrand, imbibé de son urine. Il recommence à bander mais Nadia s’est redressée.

– On sort !

Un type attend devant le lavabo et grogne en les voyant sortir tous deux de la cabine.

– Ce sont des toilettes, pas un bordel !
– Chut, nous sommes incognito ! Lui répond Nadia en clignant de l’œil de façon outrancière.

L’importun ne sait que répondre et s’en va faire ses petits besoins…

Enfin, les revoilà !

– C’était très excitant, savez-vous ? Mademoiselle Nadia s’est déshabillée sommairement dans la cabine, elle est ravissante et bien faite. D’ailleurs je bande comme un cerf en ce moment.
– Pensez à autre chose !
– Certainement pas, je ne pense qu’à ça, et j’assume ! Il y avait un type qui se lavait les mains quand nous sommes sortis de la cabine, je ne vous dis pas sa tête !
– Alors cette proposition ? Demande Nadia qui piaffe d’impatience.

Paulino prit une profonde aspiration, se mit à lorgner son assiette, constata qu’il ne restait plus de saucisse et en commanda deux en supplément au garçon.

La conversation fut ensuite un moment interrompue par la sonnerie de mon téléphone, c’était Anna.

– Qu’est-ce que tu veux ? (je sais très bien être volontairement très mal aimable)
– Rien, je voulais juste…
– Si tu n’as rien à me dire, faut pas m’appeler !

Et je raccroche ! En fait elle doit se sentir péteuse après toutes ses conneries. Et bien qu’elle se sente péteuse, ça lui apprendra !

Le temps de reposer le téléphone, les saucisses supplémentaires de Paulino étaient servies. Il en piqua une entière avec sa fourchette et la porta à sa bouche en mettant ses lèvres en cul de poule, puis la fit aller et venir comme il l’aurait fait d’un sexe en érection, tout en regardant fixement Nadia.

– A vous de jouer ?
– Mais que dois-je faire ?
– La même chose que moi !
– Vous êtes drôle, vous !
– S’il vous plaît !

Nadia se prêta au jeu bien qu’elle trouvait cette pitrerie absolument stupide.

Paulino éclata de rire :

– Vous faites ça avec une décontraction, un naturel… C’est tout à fait étonnant.
– Et votre proposition ?
– Ah ! J’y arrive ! Savez-vous cuisiner ?
– Oui, assez bien, même, mais où voulez-vous en venir ?
– Je vous embauche !
– Comme cuisinière ? Non merci !
– Ce n’est pas tout à fait cela, laissez-moi vous expliquer : Je suis célibataire par choix. Je suis trop compliqué pour vivre en couple, j’ai d’ailleurs essayé, ce fut une catastrophe. J’habite un appartement trop grand, je n’y rentre que pour dormir, je prends tous mes repas au restaurant, je ne reçois personne. Une société m’envoie une personne faire le lit, le ménage et m’occuper de mon linge tous les jours. Alors j’aimerais bien changer tout ça…

Le serveur, qui devait débuter dans le métier s’approcha :

– Ces messieurs dames prendront des desserts ?
– Oui, apportez nous la carte. Ah ! Votre saucisse est excellente.
– Je suis content qu’elle plaise à Monsieur.
– Mademoiselle l’a aussi particulièrement apprécié.
– Merci répondit le garçon en rougissant jusqu’aux oreilles.
– Monsieur Paulino, votre proposition c’est quoi ?
– Vous venez chez moi, vous remplacez la société de service, vous faites la cuisine…
– Vous plaisantez, j’espère…
– Non, non, mais soyez gentille de me laisser terminer, donc vous faites tout ça…
– Non !
– …et quand j’ai envie de sexe, je vous paie pour que nous le fassions.
– Vous risquez d’être déçu ! Ma soif d’apprendre est grande mais mon expérience est quasi inexistante.
– Mais c’est justement ça qui m’excite !
– Alors faisons un essai, mais pas question de faire le ménage, en revanche la cuisine, ça peut se faire mais de façon occasionnelle.
– O.K, Vous commencez demain ?

Elle me regarde, semble solliciter mon avis, je lui fais un petit signe d’acquiescement.

On s’est mis à parler d’autres choses, il va bientôt être 22 heures. Paulino a payé et nous nous apprêtons à quitter le restaurant.

– Je suis excité comme un pou, nous confie Paulino, votre studio n’est pas très loin, si nous y allions tous les trois ?
– A cette heure-là, je suis fermée, objectai-je mollement.
– Mais toute règle a ses exceptions, n’est-ce pas ?
– Je le sais bien puisque c’est moi qui vous l’ai suggéré.
– Alors on y va ?
– Certes mais souhaitez-vous quelque chose de précis ?
– Je cherche surtout à calmer mon excitation.
– Vous voulez du classique ou de la domination ?
– Un peu de domination ne me déplairait pas !
– Alors allons-y !
– On va où ? Se fait préciser Nadia.
– On va faire du sexe avec ce charmant Monsieur et je vais en profiter pour te faire visiter mon studio !

à suivre

© Vassilia.net et Chanette (Christine D’Esde) mars 2013. Reproduction interdite sans autorisation des ayants droits.

Ce contenu a été publié dans Histoires, Récits, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

6 réponses à Chanette 19 : Trafics (roman) 11 – Nadia et Paulino par Chanette

  1. Darrigade dit :

    Vice les saucisses !

  2. Baruchel dit :

    La prochaine fois je commencerais par le début, parce que l’intrigue policière avec tout ces personnages est incompréhensible. Sinon le passage lesbien est très bon et le passage des saucisses d’un humour et d’un érotisme que j’ai bien apprécié

  3. Muller dit :

    Une page de Chanette
    ça se déguste en se faisant une branlette

  4. sapristi dit :

    J’aime ce ton léger, plein d’humour et de décontraction, la « Chanette touch », les scènes de sexe ont l’air de venir de façon toute naturelle comme si elles allaient de soi ! Ah ! si c’était aussi simple dans la vraie vie !

  5. pluviose dit :

    J’ai beaucoup aimé le passage avec les saucisses !

  6. Kiroukou dit :

    Comment Anna-Gaëlle se fait manipuler par Rebecca et comment Paulino fait des cochoncetés au restaurant en mangeant des saucisses. Toujours aussi hot et de l’humour…

Répondre à Darrigade Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *