Dire que j’étais devenu l’amant de Sandrine serait exagéré. On ne devient pas l’amant de quelqu’un qui, certes se déclare bisexuelle, mais qui en fait privilégie les relations avec les autres femmes. Malgré tout, jamais elle ne souhaitait s’attacher et son caractère sauvage et indépendant la conduisait à préférer le célibat à toute forme de vie en commun.
Nos relations avaient néanmoins dépassé le stade la simple complicité. Nous sortions à peu près tous les quinze jours ensemble. La soirée se terminait en interminables bavardages. Et quand épuisé, il fallait bien s’arrêter, c’était pour se rendre compte qu’il était vraiment très tard et qu’après tout je n’avais qu’à rester coucher chez elle. Oh ce n’était pas le super délire ! Elle qui adorait les mises en scènes, trouvait alors que l’heure ne s’y prêtait plus. Et donc, après quelques préliminaires qu’elle allait même jusqu’à parfois abréger, elle me chevauchait telle une Walkyrie, jusqu’à ma jouissance. Il fallait pour la sienne qu’ensuite je la lèche et que je la suce, mais cela n’était bien sûr pas une corvée.
Elle avait cessé toute activité régulière et placé son argent dans une petite affaire qui lui permettait de vivre raisonnablement ! Malgré tout elle avait gardé des contacts, notamment dans le milieu artistique. S’étant mise au défi de réaliser les fantasmes de n’importe qui, y compris les plus compliqués et les plus délirants, elle se fit rapidement dans ce domaine une réputation et parfois elle me racontait ses séances avec des personnalités connues dont elle me cachait le nom mais que je devais essayer de deviner en pratiquant le jeu des questions et des réponses. Je finissais par trouver, par élimination on trouve toujours :
– Non pas lui ! Je n’y crois pas !
– Puisque je te le dis !
Parfois les scénarii qu’elle réalisait réclamaient la présence de figurants plus ou moins actifs ! Elle me sollicitait de temps à autres. Cela me permettait de rencontrer dans d’inattendues circonstances des gens que j’avais aperçus la veille sur l’écran de mon téléviseur.
Cela me permit (mais cela n’est que parenthèses) de me révéler un peu plus l’hypocrisie ambiante car si voir certains ici m’amusait sans que je n’y trouve matière à tourmenter mon esprit, la présence d’autres me déclenchait des montés d’adrénalines et l’envie de péter un ou deux plombs en leur criant !
– Alors connard ! Tu crois vraiment que ton attitude correspond au personnage que tu incarnais hier soir !
Ce soir là, Sandrine m’avait appelé en catastrophe, une défection de dernière minute dans son casting. Il lui fallait absolument un septième personnage.
– Je suis donc une vielle roue de secours !
– Non absolument pas, je ne t’ai jamais considéré comme ça, mais rends-moi ce service, je te le revaudrais ! Tu ne seras pas perdant !
Sur ce dernier point je savais pouvoir lui faire une absolue confiance ! Je me pointais donc chez Sandrine, ou plutôt dans ce qu’elle appelait avec amusement son » atelier professionnel » du 9e arrondissement
– Tu es en retard !
– Oui !
Je ne lassais pas d’admirer la beauté un peu sauvage de Sandrine, plus grande que la moyenne, sans être une géante, une belle poitrine tenant sans effort malgré sa quarantaine, une peau duvetée qu’un léger hallage rendait luisante au soleil ! Et surtout ce sourire, ce sourire de femme conquérante, qui parlait tout seul et avait l’air dans un murmure de nous dire :
– Cause toujours, je fais ce que je veux, c’est moi qui commande !
Elle avait passé au privé l’essentiel de ses activités de dominatrice mais savait en garder ce qui l’arrangeait…
– Et c’est quoi le délire de ce soir ?
– Dépêche-toi donc ! Déshabille-toi et déguise-toi avec ces trucs.
J’obéissais ! Il est difficile de ne pas obéir quand Sandrine m’ordonne quelque chose, je me déshabillais donc, enfilait une sorte de culotte de pyjama, sans rien en dessous, puis un tee-shirt. Je ne compris pas tout de suite pourquoi celui-ci portait cette inscription, » Grincheux » Pourquoi Grincheux ? Je n’ai rien d’un grincheux… quoique…
– Bon ! Tu te magnes !
– Il reste quoi ?
– Le masque !
Et, oui Le masque, un masque de nain, avec bonnet et barbiche incorporée, il fallait donc ce soir que je joue au nain, le thème était donc Blanche-neige
– Bon c’est très simple, tu vas facilement reconnaître qui c’est. Son fantasme ce soir c’est la douche blanche ! Vous allez vous masturber et jouir sur elle ! Mais avant tu lis ce scénario à toute vitesse et une fois sur place tu te mettras à coté de » Timide ! »
– Mais pourquoi, si j’ai envie de me mettre à côté d’Atchoum !
Mais ce soir Sandrine n’était pas d’humeur à écouter mon humour !
– – Dépêche-toi, je ne veux pas rater ma séance ! OK ?
Je lus le truc aussi vite qu’il m’en était humainement possible, haussait les épaules à cette histoire de fou, et fit signe à Sandrine que j’étais prêt. Elle me poussa alors dans une minuscule salle ou je retrouvais mes six collègues d’un soir. Nous avions l’air fin tous les sept dans cette pièce trop petite pour nous, à la limite du ridicule, puisque devant jouer des nains, l’un d’entre nous était un gaillard d’un mètre quatre vingt dix environ, mais l’attente ne dura pas.
Il fallait ensuite entrer dans la pièce contiguë en farandolant sur l’air de » Aie Ho ! Aie Ho ! On rentre du boulot ! »
Blanche-neige était là sur son fauteuil ! Je la reconnu bien sûr, peut-être pas un personnage de premier plan, n’empêche qu’on peut la voir toute les semaines sur nos lucarnes… Belle, magnifiquement coiffée et maquillée, sans loup sur le visage comme trop d’autres habitués de ces lieux ! Vêtue d’une robe bleue que je trouvais bien simple, elle me paraissait plus grande qu’a l’écran…
Il fallut danser autour d’elle en gesticulant, en grimaçant, et nous le fîmes tant et si bien que notre Blanche-neige éclata d’un fou rire non prévue qui se révéla vite communicatif.
Une voix au micro : celle de Sandrine.
– Les nains mettez-vous dans l’ordre !
Je me plaçais donc à coté de Timide. Le premier était Prof, il s’avança vers Blanche-neige, lui fit une révérence et s’approcha d’elle, puis, lui attrapa la main avec des trésors de délicatesse et la lui baisa, il la fit ensuite lever de son siège, puis se plaçant derrière elle dégrafa la fermeture de sa robe qui du coup tomba à ses pieds. Blanche-neige était maintenant en sous-vêtement aussi bleus que sa robe, Sa belle poitrine n’était que symboliquement cachée par le petit trésor de dentelles qui l’enveloppait. Simplet eu l’ingrate tâche de la libérer des ses escarpins. Dormeur dégrafa l’un des bas du porte-jarretelles et le retira avec d’infinies précautions comme s’il déshabillait une poupée en porcelaine qu’il craignait de briser. L’autre bas fut pour Joyeux, ce gredin trichait effrontément car contrairement aux instructions il en profitait pour caresser d’un doigt la chair de la cuisse de la belle. Atchoum eu droit à l’enlèvement du porte-jarretelles, ce qui n’est reconnaissons-le guère passionnant.
J’avais donc décroché le gros lot puisqu’il me revint l’insigne honneur d’être celui qui retirerait son soutien-gorge ! L’une des agrafes était plus ou moins coincée et j’eu un mal du diable à parvenir à mes fins, je craignais le ridicule, mais non, l’ambiance était rigolarde et bonne enfant par cette soirée d’automne ! Je libérais enfin ces deux globes laiteux et un peu lourds, terminés par d’adorables tétons bruns qui déjà se redressaient d’excitation contenue. Mon excitation personnelle ne se portait pas trop mal non plus ! Enfin Timide eu droit à l’ultime faveur et lui retira sa minuscule culotte en dévoilant une chatte que je n’aurais imaginé rasée d’aussi près !
Nous devions reprendre nos gesticulations, à ce moment là, ce que nous fîmes, j’en profitais pour découvrir le cul de Blanche-neige et ce joli popotin blanchâtre et charnu ne me laissa pas indifférent.
Celui qui tenait le rôle de Prof tendit une serviette de bain sur le sol, et Blanche-neige s’y allongea. Stoppant nos danses, nous nous sommes installés autour d’elle. Au signal de Prof nous nous sommes alors débarrassés de nos bas de pyjamas, nous retrouvant donc, la bite à l’air !
Alors très lentement nous nous mîmes à tourner, au fur et à mesure que l’un d’entre nous arrivait à portée de sa main droite, elle s’emparait de sa bite et la maintenait quelques secondes dans sa main, sans rien faire, attendant simplement qu’à ce contact charnel, elle grossisse, puis elle esquissait un bref mouvement de masturbation. Quand nous fûmes passés tout les sept entre ces mains, la ronde stoppa, et nous nous sommes mis à nous masturber ! Timide m’attrapa alors ma queue pour la branler à ma place, je lui rendis la pareille puisque Sandrine tenait tant à offrir ce petit « plus » à cette chère Blanche ! Je me souvient que c’est Joyeux qui éjacula le premier, suivi de Dormeur, les autres suivirent rapidement. Avec Timide, nous avions pris du retard, et reprenant nos engins respectifs nous entreprîmes de conclure l’affaire, je fus le dernier et mon jet de sperme lui atterrit entre les seins, endroit déjà bien arrosé !
Elle se releva ébouriffée, et eu ce geste étrange de se couvrir le corps avec la serviette de bain !
Manifestement elle attendait quelque chose !
Sandrine arriva lui présentant un plateau d’argent sur lequel était posé le téléphone. Alors Blanche-neige prit le combiné et nous fûmes tous témoin de cette étrange communication téléphonique
– Allo ! Devine ce que je viens de faire !
Et de raconter la scène dans ses moindres détails. Mais voici qu’elle jette la serviette, qu’elle se pinçote les tétons, qu’elle se rebranle et qu’à nouveau elle jouit en hurlant !
– Bon ! Je prends une douche et je disparais, je vous remercie tous, vous avez été super ! Je vous ai prévu du champagne, ne vous gênez pas pour trinquer à ma santé !
Et en plus elle est sympa ! Bien sur que nous allons trinquer !
Nicolas Solovionni © 2000
nikosolo@hotmail.com
Le fantasme est amusant. Son développements est sans doute un peu court
C’est l’un des premiers récits de cet excellent auteur. Une curiosité donc, à l’époque il était presque sage, il a pas mal évolué depuis.
Amusant et se lit avec plaisir, mais l’auteur a fait bien mieux ensuite.
Entièrement d’accord mon cher