Résumé du chapitre précédent : Avec l’aide de Winah et de Kéni, Murenko va pouvoir acheter un vaisseau. Enzo enfin libéré de l’île des exclus rejoint Leiris et ils s’apprêtent à prendre possession de leur vaisseau, le Vienna.
8 – Malvina et Graana suivi du Harem de Pacheco
Malvina et Graana
La missive était claire, ne pouvait être plus claire, un nom : le sien Steya Malvina Cooper, le nom qu’elle s’était choisi à son entrée dans la hiérarchie de l’ordre suivi de celui de son état civil. Une date, celle du lendemain, une heure 10 h 30 et le lieu : le palais administratif central. Rien, rien d’autre.
Le porteur du message attendait comme le voulait l’usage.
– J’ai pris connaissance. Finit-elle par dire libérant ainsi le messager.
Zarouny s’approcha d’elle. Des deux suivantes qu’on lui avait attribuées d’office depuis que Malvina avait accédé au stade de grande prêtresse, elle s’était toujours méfiée de cette dernière et la grimace qui lui traversait le visage ne lui inspirait rien de bon.
– Zarouny ! Arrête donc de faire cette tête-là !
– Que notre maîtresse mère soit avec toi !
– Mais qu’il y a-t-il enfin ?
– Les signes !
– Les signes ? Quels signes ?
Zarouny était d’une orthodoxie maladive, tout fait ou geste sortant de l’ordinaire devait être disséqué, étudié, cette recommandation de l’ordre était devenue chez elle une véritable manie.
– Vous êtes convoquée à 10 h 30 !
– Et alors ?
– Les bonnes nouvelles sont énoncées à l’aube, c’est l’usage, et puis cela permet d’avoir le temps de s’organiser en conséquence. Les mauvaises nouvelles sont énoncées en fin d’après-midi, pour que celui qui la reçoit puisse y penser toute la nuit. Mais là 10 h 30 cela sent la précipitation, la personne avec qui vous avez rendez-vous en a un autre avant vous concernant, et ce que l’on va vous dire n’est peut-être pas entièrement encore décidé à l’heure qu’il est…
– Mais qu’est-ce que tu racontes ?
Les analyses farfelues de sa suivante avaient le don de la mettre hors d’elle, mais aussi parfois de l’apeurer bien qu’elle s’en défendait.
– Il y a des rendez-vous à toutes les heures au Palais, des bons, des mauvais, des purement techniques, des qui servent à rien ! Tiens, j’ai envie de pisser, c’est quoi comme signe ?
Zarouny était devenue livide. Graana, son l’autre suivante et vielle complice, éclata franchement de rire, du coût Zarouny se précipita vers son écritoire.
– Mais arrête donc tes rapports minables ! Repris Malvina, je sais bien que l’une des fonctions des suivantes est de nous surveiller et de rapporter ce qui est anormal, encore faut-il le faire intelligemment et ne pas importuner le grand conseil avec des peccadilles. J’estime avoir, le droit de dire qu’on ne peut pas interpréter n’importe quoi n’importe comment ! Tu devrais également savoir que l’écritoire ne doit jamais être utilisé sous la colère, mais après une nécessaire réflexion.
Malvina sut qu’elle avait marqué un point, quand sa suivante, confuse rangea l’écritoire dans son casier. Malvina savourait sa victoire sachant d’avance ce qui suivrait dans quelques minutes.
– Et d’ailleurs reprit-t-elle, si tu réfléchissais un peu : à quoi pourrait bien servir ton rapport ? Je suis convoquée demain, donc si c’est une sentence, je n’ai plus rien à perdre, si c’est une récompense cela veut dire que tes rapports ne servent à rien et vont directement au panier ! Graana va chercher une cravache et applique lui douze coups et n’ai pas peur de frapper fort !
C’était la première fois qu’elle se décidait à punir Zarouny, une certaine peur envers cette fille l’en avait toujours jusqu’ici dissuadé, mais comme elle venait de le dire, elle ne risquait probablement plus grand chose maintenant. Zarouny vaincue découvrit ses fesses, ce geste déclencha un regard trouble entre Malvina et Graana. Malvina se souvint de la dernière fois où ou elle avait cravaché Graana pour… Pourquoi au fait ? Elle ne s’en souvenait plus, mais leurs rapports étaient tellement différents… Et la nuit, elles se consolaient mutuellement pendant que Zarouny ronflait…
Zarouny criait et pleurait, suppliant que l’on arrête, c’est vrai que Graana frappait fort dirigeant à chaque coup son regard vers Malvina comme si elle attendait quelque chose. Au huitième coup Malvina fit signe de stopper provoquant des regards éplorés de la part de Zarouny.
– Tu devrais avoir un peu plus de retenue pendant la pénitence. Graana rajoute quatre coups et frappe plus fort.
Quelque part elle s’en voulu de cette soudaine pointe de méchanceté. Mais quelque part cela l’excitait, sa culotte devenait inexorablement humide, et elle savait qu’elle passerait la nuit avec Graana… Peut-être leur dernière nuit, on ne pouvait pas savoir ce qu’on avait décidé pour elle…
Malvina avait beau se dire que cette convocation ne pouvait être mauvaise chose. Peut-être allait-on tout simplement lui notifier quelles suites le conseil allait donner au rapport qu’elle avait fourni ? Ça semblait bien tôt mais pourquoi pas ? C’est malgré tout avec une somme d’inquiétude qu’elle franchit à pied comme le voulait la tradition le chemin séparant la gare centrale du quartier administratif. Rien ne perçait dans le regard de ses suivantes. La confiance – jamais absolue – qu’elle avait accordée à Graana avait-elle été un bon choix ? La méfiance envers Zarouny était-elle si justifiée que çà. Une parole de travers mal rapportée pouvait tout compromettre. Aucun signe ! Aucun sourire complice de l’une, aucun signe de vengeance à savourer chez l’autre. Rien, rien, si dans le privé un peu de naturel reprenait parfois le dessus, en public, ces filles sélectionnées et formées pour ces tâches n’étaient des murs de silence.
Demain, elle serait peut-être réduite au silence, à l’isolement… Ne pas y aller ne servirait à rien, si on avait décidé de la réduire au silence, on viendrait la chercher, au besoin on la pourchasserait. Elle décida alors de ne pas attendre la nuit :
– Viens dit-elle très calmement à Graana.
– Vous allez faire quoi ? Osa demander Zarouny.
– Baiser, pourquoi ?
– Quand je l’ai fouetté, ça m’a excité, mais maintenant c’est un peu retombé, je compte sur toi Graana, c’est peut-être la dernière fois… Mets-toi à poil !
La jeune suivante s’exécuta sans commentaire et se retrouva très vite nue comme un ver, ses tétons bruns dardant à cause de la fraîcheur du lieu. Malvina, toujours habillée s’approcha des fruits offerts et les pinça sans aucun ménagement.
– Plus fort ! Implora Graana
– T’aimes ça qu’on te fasse mal, hein ?
– On ne se refait pas !
La main descendit vers les lèvres vaginales et là aussi se mit à pincer…
– Pourquoi tu m’excites comme ça ?
– Parce que je suis belle ! Répondit Graana, se moquant.
– Belle et modeste !
– Non, juste belle !
– Je ne sais pas si tu es belle, mais tu as la peau trop douce !
– Alors caresse là, j’adore tes caresses.
– Et qu’est-ce que je suis censée faire en ce moment ?
– Continue !
– Et toi, tu vas rester passive longtemps comme ça, moi aussi j’aime bien les caresses.
– Je sais mais les tiennes mes paralysent.
– Caresse-moi, c’est un ordre Graana !
– Alors si c’est un ordre…
C’est ce que cherchait Malvina. A présent apaisé, elle demanda à sa suivante :
Reste avec moi cette nuit ! Je veux me réveiller dans tes bras.
Elle connaissait le site pour y être venue plusieurs fois. Sa convocation devait d’abord être échangée dans le hall contre un document indiquant notamment la fonction de son interlocutrice.
Une novice accueillit les trois femmes à l’entrée du hall.
– Votre convocation ?
La fille s’en empara. Puis cherchant dans ses papiers l’échangea contre une sorte de lettre très administrative. Aucun nom n’était mentionné, juste une indication de salle, mais elle était frappée du sceau de la papesse. Malvina se surprit à chercher des signes dans l’expression de la réceptionniste, mais en vain.
– Désirez-vous vous retirer dans la chapelle ?
Malvina ne comprit pas, d’abord parce que cette procédure n’était absolument pas mentionnée dans le rituel habituel, ensuite parce qu’elle n’était pas spécialement en avance, peut-être cinq minutes mais pas plus. Néanmoins, elle ne pouvait se permettre de refuser.
Elle pénétra dans la chapelle précédée de la novice et suivie de Graana et de Zarouny. Celles-ci furent éconduites à l’entrée.
– Non ! Cet instant doit être celui de la solitude !
Zarouny réactivant son interprétation des signes se tourna vers sa compagne qu’elle détestait copieusement.
– Ce doit être important, très important… En bien ou en mal.
Graana à ce moment n’en menait plus large, dominé intellectuellement (à tort sans doute) par Zarouny, elle avait tout à perdre d’une éventuelle disgrâce de Malvina. Et tandis que la grande prêtresse pénétrait dans la chapelle, elles s’assirent côte à côte sur un banc d’attente. L’endroit n’était pas vide quand Malvina y pénétra.
– « Ce n’est pas possible, quelqu’un me surveille ! »
Elle se demanda quelle était cette créature dont on ne devinait pas les traits sous un voile d’une inhabituelle ampleur ? Malvina s’agenouilla sous la statue de Sainte Artémise et fit semblant de prier, incapable pour l’instant d’organiser son angoisse. L’inconnue s’approcha d’elle.
– Malvina ! Tu dois identifier ceci !
Elle reconnut tout de suite le médaillon des prêtresses suprêmes. Le test d’identification lui revint, il ne s’agissait pas d’un faux, mais celui-ci pouvait avoir été volé, elle devait rester sur ses gardes.
– Je m’incline devant ta sagesse !
Les paroles d’usages lui revenaient mécaniquement.
– Tu t’inclineras une autre fois, dans cinq minutes, on va te proposer d’être porteuse du médaillon !
– Moi ? Prêtresse suprême ?
Malvina s’était attendu à tout sauf à cela, aucunement préparée et pressée par le temps, elle essaya néanmoins de réagir à l’événement mais cela était presque impossible.
– Oui ! Mais on va te proposer une fonction impossible. Tu as des appuis ici, un refus t’en retirerait quelques-uns, pas beaucoup, mais assez pour que cette occasion soit gâchée pour des années, ou même définitivement. Il faut accepter ! Accepte ! Fais-le pour nous, pour ce que tu crois, pour Novassa, tu ne seras pas seule, nous sommes derrière toi !
Et sur ces paroles, la forme disparut par une sortie latérale. Il était temps maintenant pour Malvina de se rendre à ce mystérieux rendez-vous. Tout allait trop vite. Ça se jouerait à pile ou face, ou bien l’entrevue dans la chapelle était un piège ou bien on la conseillait en toute bonne foi. En entrant dans le bureau indiqué, elle ne savait pas encore quelle attitude adopter. L’endroit était en fait une antichambre où on vérifia une nouvelle fois sa convocation, on la fit entrer dans la pièce principale, ses suivantes étant invitées à attendre sagement sur un banc de bois. Et c’est ainsi qu’elle se retrouva devant la papesse… Artémise III attendait, sereine derrière un immense bureau de bois précieux surmonté de colonnades ornées de bas-reliefs imagés. Sûre de son coup… Evidemment Malvina pouvait refuser, il faudrait à ce moment-là essayer de la convaincre, exercice difficile et non forcément évident, mais tout avait été pensé pour que ce ne soit pas nécessaire…
– Je m’incline devant ta sagesse !
– Relève-toi Malvina ! Le conseil suprême a décidé de te nommer prêtresse suprême.
Malvina essaya de feindre la surprise. Mal !
– Souhaite-tu recevoir de suite les insignes de ta nouvelle charge ou préfères-tu en savoir davantage ?
Que dire ? Consciente de jouer une partie de poker menteur avec son destin, elle accepta sans préalable, et s’inclina pour recevoir le collier sacré que la papesse lui passa autour de son cou.
– Relève-toi, tu es maintenant la princesse suprême Malvina.
Elle le fit, tout émue de s’entendre appeler ainsi… Sa première pensée fur pour la liberté d’action qui s’attachait forcément à cette nouvelle fonction, une liberté qui devrait déboucher d’une façon ou d’une autre vers l’évasion de cette planète… Mais la papesse la fit sortir de sa rêverie.
– Une cérémonie aura lieu prochainement pour officialiser ta nomination. Malvina, nous sommes toutes satisfaites de ton parcours, tes idées méritent qu’on les étudie, et nous avons commencé à le faire, la seule chose qui nous interpelle c’est l’adéquation des solutions que tu proposes avec le dogme. Il nous a semblé que tu étais la mieux placée pour juger de cette adéquation… aussi avons-nous décidée de te nommer prêtresse suprême émérite pour l’orthodoxie de la foi !
Oups ! Quand la créature fantomatique de la chapelle lui avait parlé de poste impossible, elle avait tout imaginé, mais pas ça ! Garder l’orthodoxie de la foi, cela voulait dire, s’aider des textes pour contrer ceux qui mettaient en avant des idées trop modernistes… comme elle en quelque sorte ! On lui demandait donc d’être son propre censeur ! Et comme une conne elle avait accepté… Comment se sortir de là maintenant… on lui avait parlé d’appui, sans doute ne tarderaient-ils pas à se manifester. Et puis tout d’un coup ce déclic… Le poste qu’on lui proposait n’était pas vacant.
– Votre sainteté, dois-je comprendre que Sœur Lougima…
Elle ne finit pas sa phrase et cela amusa la papesse…
– Terminez donc :
– J’ignorais que le poste allait devenir vacant !
– Il ne l’est pas ! Ta nomination comme prêtresse suprême sera rendu publique, mais pas la fonction, du moins pas tout de suite. A ton retour de mission j’aviserais !
Une mission, une mission où ça ? Trop d’éléments nouveaux à la fois, difficile de faire le tri ! Et l’autre qui continuait…
– Tu vas te rendre sur Simac3 et y rencontrer la réincarnation de Sainte Artémise ! Je vais t’étonner Malvina mais maintenant que tu fais partie de mon cercle rapproché autant que tu saches comment je vois les choses. Nous savons que ta foi est faible… Et bien la mienne aussi figure-toi et je me contrefous de Sainte Artémise ! Mais si nous appliquons les réformes, il y aura une minorité de blocage de ce que cette société compte de dévotes qui ne savent pas évoluer… Je veux pouvoir leur dire ce qu’en pense la Sainte, en fait je veux surtout savoir si elle a des arguments imparables qui nous empêcheraient de faire ce que tu proposes. Le temps presse, prépare tes affaires dès ce soir…. Je vais te laisser avec sœur Asseb, elle va t’expliquer comment te rendre là-bas !
Malvina avait du mal à écouter la suite, elle planait. Se rendre sur une autre planète, c’était se libérer de cette communauté où elle était restée bloquée plus de trois ans, on lui rendait sa liberté de voyager… sans doute sa liberté tout court… Elle eut une pensée pour Graana.
– Je pars… avec mes suivantes ?
– Evidemment, vous gardez vos suivantes ! Et autant que vous le sachiez, leurs fonctions de contrôle n’existent plus à ce niveau… Nous allons d’ailleurs les recevoir pour leur expliquer tout ça…
Il n’était pas question pour Sœur Asseb d’aller dévoiler le plan qu’elle avait concocté avec la papesse à Zarouny, même si celle-ci pouvait s’avérer en être un rouage essentiel… Non simplement il fallait lui donner, comme ça l’air de rien, les moyens de le faire fonctionner jusqu’au bout.
Elle reçut donc ensemble les deux suivantes. Volontairement distante et solennelle, elle leur annonça simplement :
– Sœur Steya Malvina est désormais prêtresse suprême, vous êtes donc libérées de votre devoir de rapport, sauf en cas de situation exceptionnelle, évidemment… mais vous n’êtes pas libérées de votre devoir d’obéissance et de servitude… Vous allez partir en mission avec elle, ça devrait bien se passer, mais on ne sait jamais. Si parfois vous étiez séparées quelqu’en soit la raison, il vous faudra vous efforcer de revenir. Pour ce faire nous vous confions une carte de paiement sur le compte que notre gouvernement possède quelque part sur la Terre. L’argent facilite toujours les choses dans les cas compliqués. Vous pouvez disposer.
Les deux femmes se regardèrent, on ne les avait pas autorisées à poser des questions. Elles sortirent !
– Félicitation ma sœur ! Dit alors Zarouny s’inclinant devant Malvina.
– Relève-toi on va allez fêter ça, mais nous avons peu de temps… Asseb vous a dit ce que nous allions faire ?
– Elle nous a juste parlé d’une mission…
– On va sur Simac3, dire bonjour à Sainte Artémise !
A l’annonce de la nouvelle, Graana échangea un imperceptible sourire avec Malvina, Zarouny quant à elle semblait excitée comme une puce à l’idée de rencontrer en chair et en os la réincarnation de la sainte !
Simac 3
Artémise était aujourd’hui considérée comme une sainte sur Novassa, mais ses chères fidèles étaient loin de tout savoir…
Elle était partie avec une bonne partie des caisses de l’état, ce qui lui permit de s’acheter une île sur Simac3. Mais pas encore complètement folle, l’acte de propriété fut rédigé au nom du gouvernement de Novassa, quant aux frais de fonctionnement, ils seraient prélevés sur le budget de la même planète ! Un joli coup !
La planète n’avait pas encore été aménagée en paradis pour ermites milliardaires, mais ce n’était pas si mal que ça et c’était loin d’être gratuit.
Elle fit réaménager une sorte de résidence aux allures de palais antique qu’un richissime propriétaire n’avait pas eu le temps de faire terminer…
Et quand sa « successeuse » proclama l’indépendance de Novassa, il fut convenu implicitement que les propriétés de la planète le seraient aussi, l’île en question étant quasiment la seule de son hémisphère, il fut donc convenu que toute la partie méridionale de Simac3 échapperait à la juridiction terrienne, avec comme seule contrepartie une contribution financière aux frais de fonctionnement de l’astrodrome. Décision qui arrangeait tout le monde.
Cependant, il apparut assez vite à Artémise et à ses douze suivantes que si celles-ci voulaient couler des jours paisibles et oisifs, il leur faudrait s’entourer d’une cohorte de corps de métier, acheteur pour la nourriture, cuisinier, bricoleurs en tout genre pour la maintenance domestique, personnel de ménage et de jardin pour n’en citer que quelques-uns.
Des annonces furent lancées, mais il fut impossible de réunir un personnel exclusivement féminin. Qu’à cela ne tienne, on embaucha des hommes, ceux-ci ayant instruction express de ne pas se montrer les jours où la sainte recevrait en audience des personnalités extérieures. Puis les choses se dégradèrent bien vite, mais vous saurez comment d’ici quelques lignes…
Le Harem de Pacheco
Le vaisseau d’Hans Bugler n’était posé que depuis vingt minutes, quand celui-ci embarqua sur une barge en compagnie de Rachel et de Florentine. Le voyage dura moins d’une heure, et au terme de ce temps ils arrivèrent sur le tarmac de la propriété de Juan Pacheco.
– Bon alors, vous ne faites pas la gueule, vous souriez, vous faites tout ce qu’on vous dit de faire et tout se passera très bien !
– Ben voyons, on débarque au paradis, c’est ça ? Ironisa Florentine.
La barge se posa à 150 mètres du palais. Aucune des deux femmes n’avaient imaginé Juan Pacheco ainsi, plutôt petit, quasiment chauve, le regard fuyant, la peau grasse. Jeune, il avait compensé son aspect physique ingrat, par une pratique intensive du sport de combat. Parvenu dans sa spécialité à un très haut niveau, il n’eut aucun mal quelques années plus tard à se faire enrôler dans les forces spéciales de l’espace. Il avait à ce titre participé à quelques missions tardives ayant pour objet la recherche des traces des « précurseurs » cette civilisation mythique qui nous avait précédé il y a plusieurs millions d’années dans ce secteur de notre galaxie, et dont on avait jusqu’à présent qu’un seul et unique témoignage, la colonne de Kékolo.
Pacheco avait trouvé la façon dont s’opérait cette mission, fort bizarre. On ne cherchait apparemment pas où il aurait fallu le faire, certaines explorations semblaient bâclées, certes, il était un soldat et n’était pas payé pour comprendre, mais pour exécuter les ordres. N’empêche qu’il avait pris des notes. Vingt ans plus tard, il les publia, pensant qu’il y avait prescription. Bien mal lui en prit, l’état lui fit un procès pour violation de secret-défense, et il se retrouva en prison.
C’est derrière les barreaux qu’il se lia d’amitié avec un certain Govial, qui ne rêvait que de retraite dorée sur une planète paradisiaque. Pacheco n’y cru pas trop, mais quand les deux hommes furent libérés à quelques semaines d’intervalles, le malfrat emmena son ami sur Simac3, et lui révéla le secret (et oui, il y avait un secret) de cet éden planétaire. Puis, Govial disparut, (et l’histoire ne dit pas comment), laissant les rennes du domaine à Pacheco. Un destin inespéré pour lui, mais il ne resterait pas solitaire, et lui qui avait toujours rêvé d’un harem, il allait pouvoir finir ses jours entouré d’une cohorte de déesses, sans que la chose ne lui coûte un centime… le harem passa de huit femmes à douze, il renvoya sur le premier vaisseau en partance, la quasi-totalité des domestiques estimant que les filles du harem pouvaient très bien se charger de l’intendance au lieu de rester là, à glander… Par contre il embaucha quelques gardes aussi antipathiques que musclés et dotés d’un coefficient intellectuel qui leur éviterait de penser qu’ils pourraient eux aussi être chef à la place du chef.
La simulation en 3D des deux filles lui convenait parfaitement, mais l’affaire ne se conclurait qu’après les avoir vu en chair et en os.
Il accueillit la petite délégation dans le salon d’honneur du château, flanqué de Karita, une superbe brune au regard carnassier qui centralisait tous les problèmes d’intendance propres à ses co-pensionnaires. Deux gardes se tenaient en retrait afin de parer à toute éventualité.
– Salut, Pacheco, comme tu le vois, je suis venu sans escorte, alors on se met à égalité, tu me ranges tes gorilles.
A contre cœur, le vieux guerrier fit signe aux gardes de s’éclipser.
– Bien, mesdemoiselles, je vais vous demander de vous déshabiller ! Déclara-t-il dès qu’ils furent rentrés dans le grand salon de la résidence.
– Là, comme ça, tout de suite ! Protesta Florentine par pur principe.
– C’est des rouspéteuses que tu m’as amenées ?
– Mais, non elle a simplement un humour un peu particulier… Bon le monsieur demande que vous vous mettiez à poil, alors exécution !
– Attention pour la foire aux bestiaux ! Rétorqua la rousse, mais elle obtempéra.
C’est sans aucun ménagement que Pacheco vint palper la « marchandise », Florentine poussa un soupir d’agacement en levant les yeux au ciel, Rachel pour sa part ne réagissait pas comme si elle ne se sentait pas concernée par ce qui se passait en ce moment. Le vieux pacha n’eut cependant pas l’outrecuidance d’effectuer un examen « approfondi », sa palpation se limitant aux zones mammaires et fessières.
– Ça colle, conclut Pacheco ! Je vais te refiler deux anciennes !
– O.K., montre-moi ça !
– Karita, tu demandes à Mary et à Georgia de venir, en petite tenue.
– Mary va partir ! S’étonna alors Karita !
– Un problème, Karita ?
– Non, non…
Quelques courtes minutes après, deux femmes apparurent, simplement revêtues d’une petite culotte qu’elles enlevèrent à l’unisson comme on leur demanda de le faire.
– Bon ça marche, je te les reprends au tiers du prix, elles ont de beaux restes, mais elles sont bien amorties.
– On avait dit 50%
– Elles sont trop amorties, 40%
– D’accord, tu les veux pour quand ?
– Là, tout de suite, je repars…
– Ah, oui ? Moi qui me faisais une joie de t’inviter à partager mon dîner.
– Une autre fois, Pacheco, une autre fois…
– Bon les filles, vous avez un quart d’heure pour vous préparer.
La dénommée Mary tenta alors vainement de protester arguant qu’elle n’avait même pas le temps de dire au revoir aux copines et de s’apprêter. Georgia, pour part s’inquiétait de savoir où on les embarquait, mais personne ne leur répondit, et Karita les accompagna jusqu’à la sortie du salon.
– Karita, intervint Pacheco, tu embarques les nouvelles, tu les loges, tu les briefes, je dînerais avec elles ce, soir, et avec toi aussi…
– Bon, allez venez les filles, on va dans ma chambre, je vous montrerais les vôtres quand Mary et Georgia seront parties, les pauvres filles, où est-ce qu’elles vont se retrouver ?
La chambre de Karita était relativement spacieuse, une chambre, certes, mais aussi, un salon et une salle de bain.
– Vous aurez la même, précisa la grande brune ! Asseyez-vous, on va causer un peu… Euh, vous avez peut-être soif, du champagne ça vous dirait ?
– Pourquoi, c’est la fête ? répondit assez sèchement Florentine.
– Non, ce n’est pas la fête, mais autant goûter aux bonnes choses, sinon j’ai de l’eau minérale, ironisa Karita, en sortant trois coupes de son vaisselier. Faites pas la gueule, les filles, est-ce que j’ai l’air malheureuse, moi ? Il y a des endroits pires, vous étiez où avant ?
– Avant j’étais enseigne de vaisseau sur un paquebot croisière et ma collègue était aspirante !
– Ah ! Vous n’étiez pas dans le circuit ? Mais comment Bugler a-t-il fait pour vous mettre le grappin dessus ?
– Le vaisseau a été piraté par un type qui nous a vendu à Bugler.
– Putain !
– Comme tu dis !
– On vous a expliqué ce que c’était comme travail, ici ?
– Oui, en gros ! C’est un harem c’est ça ?
– Ben oui, on est quinze filles, on y passe toute à tour de rôles, pour ce qui est de Pacheco, il est imprévisible, il peut très bien demander la même fille quatre jours de suite, ne rien faire pendant huit jours, oublier une nana durant deux mois, il n’est pas méchant, par contre il est lourd et con, collant parfois. Au plumard, il est pas trop compliqué, il adore qu’on le suce, et après il aime bien enculer, c’est son truc !
– Oui, ben c’est pas du tout le mien, j’aime pas ça du tout, ça me fait mal. Protesta Florentine.
– Faudra bien que tu t’habitues, ce n’est pas une brute…
– Et si j’veux pas ?
– Jusqu’ici personne n’a jamais refusé quoique ce soit, si ça devait arriver, il vous faut savoir que nous sommes ici dans une zone de non droit, ce bout de planète n’appartient pas à la fédération terrienne, autrement dit Pacheco et ses gardes peuvent en théorie faire ce qu’ils veulent, je dis bien en théorie. Il y a rarement de violence ici, vous auriez pu tomber sur tellement pire…
– Est-ce que vous essayez de me dire que si je refuse de me faire enculer, on irait jusqu’à me supprimer ?
– Non, mais à la première occasion, il te refilera à Bugler… qui te casera on ne sait où !
Depuis l’arrivée des captives dans la propriété de Pacheco, c’est Florentine qui monopolisait la parole, Rachel se taisait mais devenait de plus en plus livide.
– Sinon, il faut que vous sachiez qu’il y a ici cinq gardes et deux cuisiniers, chacun a droit de s’envoyer une fille pendant une heure par semaine, pour ce faire, nous organisons un turn-over rigide, dans la pratique, vous serez de ce genre de corvée une fois toute les deux semaines.
– C’est tout ?
– Non, parfois des vaisseaux de luxe font escale ici, Pacheco met alors à la disposition de ceux qui le désirent, la quasi-totalité de son sérail…
C’est à ce moment-là que Rachel craqua :
– Tout ça par ma faute, qu’est-ce que j’ai fait, mais qu’est-ce que j’ai fait ? Sanglota-t-elle
– On se calme ! Vous êtes prisonnières, mais c’est loin d’être de l’abatage ici, c’est relativement peinard et on bouffe bien, et puis on a pas le temps de s’ennuyer, il y a un certain nombre de tâches domestiques à accomplir, les appareils robots en assument une partie mais pas tout, le reste ce sont les filles qui se le tapent, et c’est moi qui fait le planning. Sinon, il y a une superbe piscine, des terrains de jeux et de super ballades à faire.
– Et on s’évade comment ? Lança Florentine.
– On ne s’évade pas ! Ce n’est même pas la peine d’y penser, la propriété est bâtie sur une grande île, il n’y a rien pour voguer et de toute façon les côtes navigables les plus proches sont à 300 kilomètres.
– Et le mur là-bas, il sert à quoi, alors interrogea la rousse en désignant la fenêtre ouverte.
– A empêcher les crustacés locaux de passer, la planète n’est pas si hospitalière que ça ! Ça grouille de crabes et de homards géants, et vous verriez leurs pinces, ça vous coupe en deux, ces bestioles !
Rachel émergea un petit peu de sa sinistrose, il lui paraissait évident que Karita ne donnait pas les bonnes réponses, une évasion ne pouvait se faire qu’en barge aérienne, mais pour la faire démarrer il fallait une complicité. Séduire un garde ne devait pas être si compliqué que ça ! Une autre possibilité était de trouver le moyen de neutraliser Pacheco… Le prendre en otage, l’assommer, l’empoisonner, le tuer autrement ? Elle trouverait bien. Après tout s’évader d’un harem ne doit pas être plus compliqué, se disait-elle, que de pirater un croiseur de luxe. Et puis elle se sentait l’obligation morale de réussir ce challenge. Ces pensées la requinquèrent et pour la première fois depuis son arrivée ici, elle se mit à sourire aux corneilles, provoquant l’ahurissement de Florentine, laquelle se demanda alors sérieusement si sa compagne d’infortune ne venait pas de péter un câble.
– On va passer aux choses pratiques, je vais vous insérer une puce sous l’épiderme, derrière l’oreille, ça c’est pour pouvoir vous repérer ou vous appeler. Si l’envie de jouer à cache-cache dans la propriété vous prend, on vous retrouve. Sinon ça sonne, et quand ça sonne, ça veut dire qu’il faut vous diriger vers le salon central.
Les deux femmes se prêtèrent avec résignation à cette formalité humiliante par son objet mais indolore.
Il fallut régler ensuite les problèmes liés au décalage horaire, il fut donc convenu que les deux jeunes femmes pourraient faire une sieste avant d’assister à ce fameux dîner de bienvenue. Pendant ce temps, on préparerait des vêtements à leur taille…
Dîner de bienvenue
On les réveilla, on leur fit prendre un bain parfumé, puis ce fut la préparation proprement dite : L’une des filles était coiffeuse… encore un métier qui mène à tout, elle s’évertua à donner aux deux jeunes arrivantes une coiffure rappelant les grandes dames de la Grèce antique. Les vêtements furent bien sûr assortis, vaporeux à souhait, cintrés à la taille, et fendus sur le côté… après tout l’académisme n’est jamais que ce que l’on en fait… .
Enfin les deux femmes pénétrèrent dans la salle à manger, où les attendait déjà attablé, Pacheco et Karita, cette dernière en robe fuseau noir, le premier en prince d’opérette avec épaulettes, décorations et écharpe de soie. L’hôte de ces lieux se leva tandis que retentissait une musique qui se voulait sans doute de circonstance et accueillit les deux arrivantes d’un baise main appuyé qui eut pour effet d’agacer les deux jeunes filles.
– Asseyez-vous ! Je vous propose de trinquer, c’est du champagne, on m’a affirmé qu’il n’était pas synthétique, mais on me ment souvent, mais l’essentiel est qu’il soit bon, et c’est le cas ! A votre séjour ici ! En faisant des efforts chacun de notre côté vous vous apercevrez que cet endroit n’a rien d’un enfer. A la vôtre !
Rachel et Florentine levèrent mollement leur verre, sans grande conviction, elles goûtèrent le breuvage qui, effectivement n’avait rien de mauvais…
– Voilà, goûtez ceci, c’est de la chair de crabe, du crabe géant de Simac3. Il y a des mecs qui en exportent mais ça ne vaut pas celui-ci, le meilleur crabe doit être jeune, mais pas trop jeune non plus, c’est tout un art de les choisir, et les mâles sont meilleures que les femelles… allez goûtez, vous ne le regretterez pas, vous n’avez pas faim ?
Rachel finit par goûter à la chair de crabe ! En d’autres circonstances elle se serait goinfrée, car il était vrai que le mets était succulent, mais là l’appétit ne fonctionnait que difficilement. Florentine, elle n’y toucha même pas !
– Ben alors Karita, qu’est-ce qu’il leur arrive, elles ne mangent pas ?
– Ce doit être le changement d’air, répondit la belle brune, très pince sans rire.
– Et bien si elles n’ont pas faim, nous allons inverser le cérémonial, le sexe d’abord, la bouffe après, qu’en penses-tu ?
– On peut essayer ! Soupira Karita sans aucune conviction.
– Bon les filles, levez-vous de table, et mettez-vous là sur le tapis, à genoux l’une devant l’autre… Karita, tu les guides, moi je regarde tranquille…
Les deux femmes obéirent sans grande conviction, devinant facilement ce qu’on attendait d’elles. Se rouler un patin quand on n’est pas en véritable condition n’est pas évident, se caresser est déjà plus facile, et pour le reste il suffirait de simuler… Mais ce que n’avait pas prévu Rachel c’est que quand Florentine entreprit de la lécher, elle n’arriva à se décrocher de la réalité qu’en invoquant des fantasmes torrides, ce qui la fit jouir de façon complètement inattendue, provoquant l’absolue incompréhension de sa partenaire. Confuse et ne sachant que faire, elle se releva. Pacheco, lui, paraissait ravi :
– Allez les filles, venez me libérer le monstre qui est dans ma braguette. Karita, continue à les diriger…
– Bon, alors vous vous agenouillez et vous faites comme il a dit, à moins que vous ayez maintenant subitement faim ?
Les deux femmes se regardèrent, lasses, chacune ne souhaitant pas de prime abord être la première à se lancer. Ce fut malgré tout Florentine qui s’y colla la première après avoir déclaré sans aucune discrétion :
– Quand faut y aller, faut y aller…
Ne voulant pas paraître gourde, Rachel entreprit de chercher comment se débraguettait ce pantalon d’un autre âge, elle finit par trouver, et dégagea suffisamment de tissu pour se retrouver en face d’un impossible caleçon orné de petits pingouins. Elle n’avait pourtant pas envie de rire… mais émit un ricanement nerveux que sa camarade ne sut interpréter. Elle vint néanmoins porte main forte à sa collègue en plaçant sa main sur le petit renflement du sous-vêtement, afin de le faire grossir. Il grossit effectivement. De conserve, elles sortirent l’engin, l’une le masturbant, l’autre allant lui agacer les couilles.
– Hummm… mais c’est qu’elles savent y faire, les filoutes, commenta Pacheco !
– Elles te font bien bander ?
– Ce sont des artistes ! Il faudrait peut-être maintenant y mettre la bouche, mesdemoiselles ?
Une nouvelle fois les deux filles se regardèrent. De toute façon que faire, se rebeller ne conduirait sans doute à rien. Rachel fut la première à gober le petit pieu de chair, puis quand elle en eut assez, elle le refila à Florentine, qui fit de même au bout de cinq minutes…
– Alors c’est laquelle qui suce le mieux !
– La blonde ! Répondit Pacheco sans hésiter et désignant de ce fait, la belle Rachel.
– Donc l’autre va être punie ! Continua Karita.
Florentine à ces mots eut un mouvement de recul !
– Pas de panique tout va bien se passer… lui souffla la brune. Va te mettre à quatre pattes sur le sofa !
– Il va… il va…
– Oui, il va t’enculer, allez hop, ce n’est qu’un moment à passer, comme tu disais tout à l’heure, quand faut y aller, faut y aller…
– Dis-lui de faire attention !
– Je suis là pour que ça se passe le mieux possible, mais c’est sa bite, ce n’est pas la mienne, moi je n’en ai pas… Faut peut-être mettre un peu de gel, dit-elle à l’attention de Pacheco, ça m’a l’air bien serrée cette affaire…
– Pas la peine, je suis bien lubrifié, Répondit-il
Il s’approcha de l’arrière train de la jeune femme… fit avec l’intérieur du pouce quelques mouvements destinés à faire bailler l’anus, mais sans grand succès. Du coup il lécha, trouva ce trou à son goût et en fit grand commentaire.
– Hum délicieux ce troufignon !
– Tu as toujours été un poète, Juan Pacheco ! Ironisa Karita.
– Ça ne vaut pas la chair de crabe, mais c’est bon… Tu veux goûter ?
– Si c’est une invitation, pourquoi pas répondit Karita en balayant à son tour l’anus de la jeune terrienne.
Florentine commençait à trouver le temps long, le moment où on allait lui pénétrer le cul ne faisait que de se retarder, et cela l’agaçait, au moins quand ce serait fait, ce serait fait…
Et puis ce fut très rapide, une poussée, la verge qui veut rentrer, qui ripe à côté, Pacheco se reprend.
– Pousse, ouvre-toi, lui dit Karita !
Elle fait de son mieux… troisième tentative de Pacheco, ça entre un peu, il insiste, ça entre mieux, il insiste encore, ça entre bien…il continue sur sa lancer, la pénètre complètement, prend possession du lieu, fait un très léger mouvement d’aller et retour, puis un autre, tandis que la jeune femme s’efforce d’essayer de chasser cet idée de corps étranger qu’elle souhaite voir disparaître d’ici au plus vite…
Pacheco accélère, Florentine a un peu mal…
– Doucement s’il vous plait !
– Ça va ? Interroge Karita !
– Je ne suis pas morte, alors ça doit aller !
– Un peu faim, maintenant ?
– Faut bien se remplir l’estomac !
– Allez on mange… Décide Pacheco. Rachel vous serez mon prochain trou…
– Merci pour le trou !
– Je t’ai dit, c’est un poète, notre Pacheco !
Il prend ça pour une taquinerie et se marre comme un bossu en levant son verre…
Le lendemain matin, Karita demanda à Rachel et à Florentine de venir la rejoindre dans sa chambre.
– Dites-moi, avec les postes que vous occupiez sur votre vaisseau, vous avez dû faire de grandes études ?
– Plutôt longues que grandes ! répondit Rachel, se demandant bien où son interlocutrice voulait en venir.
– Il y a combien de planètes qui ne font pas partie de la confédération terrienne ?
– Officiellement très peu, mais il y en a un certain nombre qui se sont autoproclamées indépendantes et en règle générale, la Terre laisse plus ou moins faire.
– Une planète où il n’y a que des femmes, vous en avez entendu parler ?
– Euh, oui vaguement… Répondit Rachel
– Oui, j’ai lu un truc là-dessus repris Florentine, des cinglées qui vénèrent une sainte qui s’est sauvée sur une autre planète…
– Putain, c’est donc vrai, alors ? S’exclama Karita.
– Pardon ?
– Et vous savez où elle est, la planète de la sainte ?
– Euh, non !
– Et bien, c’est ici ! Répondit avec force, Karita, fort étonnée de constater l’indifférence avec laquelle les deux jeunes femmes accueillaient l’information.
– Ah, bon ! Et elle est où la sainte ? Répondit simplement Florentine, histoire de dire quelque chose !
– C’est moi ! Répondit Karita ! Enfin, c’est moi qui devrais jouer le rôle si quelqu’un venait la consulter. Moi ou Tatiana, on est toujours deux à pouvoir prendre le rôle… par sécurité.
Les deux prisonnières échangèrent un bref regard plein d’inquiétude au sujet de la santé mentale de cette femme.
– Mais non, je vais vous expliquer, voilà ce que m’a raconté Pacheco : Donc, si j’ai tout compris, la papesse de la planète des femmes, s’est auto sanctifiée, elle se nommait Artemise, elle s’est déclarée immortelle et prétendait qu’elle devait se réincarner à chaque fois que sa carcasse se dégraderait. Elle disait aussi qu’elle ne se sentait plus concernée directement par les problèmes de la planète qu’elle avait laissée derrière elle, mais qu’elle accepterait néanmoins d’apporter ses « lumières » si on venait la consulter.
– Et on peut savoir pourquoi tu nous parles de tout ça ? La coupa Florentine quelque peu agacée.
– Ne vous inquiétez pas, dans cinq minutes, vous allez comprendre, mais je préfère raconter tout ça dans l’ordre sinon ça ne va pas être évident. Donc je continue, tant qu’Artèmise resta en bonne santé, les choses se passèrent bien. A sa mort, l’une de ses douze suivantes hérita du titre, pour les visiteurs c’était donc la réincarnation de la sainte, mais la nouvelle sainte ne faisait pas l’unanimité, on ne sait pas grand-chose de cette période, sauf que les rivalités tournèrent en bagarres, et que, des douze suivantes d’origine, il en restait très peu. La fille qui parvint au pouvoir était tombée amoureuse de l’une de ses domestiques. La soubrette en question profita de la situation, on ne sait pas trop comment elle fit pour éliminer ce qui restait des prêtresses, mais elle le fit, elle devint donc la patronne des lieux, et quand une délégation venait demander audience, c’est elle qui jouait le rôle de la réincarnation de la sainte ! Il semble ensuite qu’elle ait mal géré sa nouvelle situation, elle voulut en faire profiter des amis, les fit venir, et finalement le domaine tomba aux mains d’un gangster notoire, qui rêvait d’une retraite dorée, c’est lui qui fit venir des filles pour son harem… Ensuite vint Govial qui aidé par Pacheco trahit sans aucune vergogne la personne qui lui avait refilé le tuyau, avant de se faire à son tour neutraliser par Pacheco !
– On ne voit pas toujours très bien… se permit Rachel
– J’y viens, j’y viens. Les nanas qui viennent voir la sainte sont des dignitaires de très haut rang. Mais on peut les tromper, elles sont tellement dans leur religion qu’il parait que c’est facile. Une bonne vieille tactique consiste à se demander quelles sont les paroles qu’elles viennent chercher ici, puis à leur fournir…
– Toujours aussi clair…
– Ce qu’il ne faut pas c’est que la visiteuse s’aperçoive que la sainte n’est pas la sainte, il faut aussi que ce qu’elle voit de la résidence soit conforme à ce qu’elle attend… Il n’est donc pas question en cas de visite qu’un seul homme se montre… Si quelque chose de louche était détecté, on peut penser que la planète mère bloquerait le budget de fonctionnement de l’île… et adieu la retraite dorée de Pacheco… Donc je résume, une visiteuse arrive… Je suis censée la recevoir et je joue le rôle de la sainte, pendant ce temps là les mecs se planquent… ça c’est les instructions que nous avons, ça s’appelle le « plan bleu » !
– Attends, ça veut dire que pendant ce genre d’entretien toute la sécurité d’ici est neutralisée… Demanda Rachel soudain intéressée.
– C’est cela, il suffit en théorie d’accueillir la nana à la sortie de sa barge, de s’arranger pour que le conducteur ne coupe pas le contact, et de filer avec lui !
– Mais il en vient souvent des visiteuses ?
– Ben, non, c’est bien ça le problème, depuis trois ans que je suis là, je n’en ai vu aucune, mais quand je suis arrivée, les anciennes, elles, en avaient vu…
– Et elles n’ont pas essayé de s’évader…
– Non parce que les dignitaires qui sont venues avaient une escorte armée… Mais le plan n’est pas d’attendre une visiteuse officielle, ce qu’il faut c’est que la première fille qui se sort d’ici et qui ait les mains un peu libres se fasse passer pour une émissaire de Novassa et le tour est joué.
– Et toutes les filles sont au courant ?
– J’en ai parlé à tout le monde, mais la plupart ne me croient pas… mais Mary, l’une des filles qu’il a libéré hier y croyait, elle… et elle a un peu préparé les choses, au cas où… Peut-être qu’elle fera quelque chose, sauf si là où va l’emmener Bugler, elle ne sera pas libre !
– Il est bien improbable ton plan d’évasion !
– Je sais mais faut bien se raccrocher à quelque chose, non ? Et puis, je ne vous ai pas tout dit… il y a un mois, nous avons reçu un message annonçant la venue d’une visiteuse… mais quelque chose d’imprévu s’est produit car elle n’est jamais arrivée… Je pense que c’est simplement un retard, elle finira par venir… Peut-être qu’elle n’aura pas de gardes du corps.
Quelques jours plus tard, Rachel se retrouva seule avec Karita.
– Dis-moi, normalement l’ordinateur de l’astroport contient une base de données avec les compositions des équipages des vaisseaux… tout ça…
– Sans doute, pourquoi ?
– C’est à jour ?
– C’est jamais à jour, le temps que ça arrive…
– Oui, mais a un ou deux mois près ce doit être à jour ?
– Peut-être !
– On a accès ?
– Ici ?
– Oui
Karita fit un grand geste signifiant qu’elle n’en savait fichtre rien.
– Tu pourrais demander à Pacheco ? En faisant l’idiote ?
– Tu cherches quoi ?
– J’ai juste un nom : Jerko, c’est un capitaine, si tu pouvais avoir la trombine de ses officiers.
– C’est dans mes cordes.
Le lendemain Karita présentait une feuille à Rachel avec divers renseignements dont les photos de ses officiers.
– Bravo, c’est bien ça ! Le voilà le salopard à moustaches : Steen Wilcox ! Je m’en souviendrais, merci !
– De rien, ce fut un plaisir !
– T’as fait comment ?
– Je ne t’ai pas demandé pourquoi tu cherchais ça, je sais être discrète. Alors comment j’ai fait ? C’est mon petit secret à moi… et pour la peine tu as le droit de me lécher la chatte…
– Je te dois bien ça, ce ne sera pas une corvée.
– Je peux même pisser un peu avant, ça sera meilleur, il paraît tu aimes ça !
– C’est Florentine qui t’as dit ça ?
– Oui, j’ai goûté son pipi, un pipi de rousse, c’est génial. Bon on y va, parce que là, je vais avoir du mal à me retenir.
Les deux femmes se déshabillèrent et se dirigèrent vers le cabinet de toilette.
– Vite, vite je ne tiens plus !
Rachel s’allongea sur le sol où Karita avait préalablement étendu une grande serviette.
– Tu veux tout, ou juste une goutte ?
– Commence, on verra bien.
Rachel aval la première goulée mais faillit ensuite s’étouffer. Karita n’insista pas et se dirigea vers la cuvette.
– Tu fais quoi ?
– Je termine, tu me lècheras après.
La brune termina sa miction, mais il sembla bien à Rachel quelle faisait autre chose.
– Ben oui, j’avais aussi envie de caca ! Ça t’intéresse ?
– Euh, non ?
– Pourquoi « Euh », t’s pas sûre ?
– C’est pas trop mon truc.
– Bon, viens me lécher.
Rachel s’appliqua à lécher le minou offert de la belle Karita, se régalant du goût particulier de son urine. Evidemment elle continua à lécher et quand elle vue le petit clitoris érigé comme un dard, elle vint le titiller de savants coups de langue, faisant partir sa partenaire très haut dans le ciel de la jouissance.
Excitée Rachel n’entendait pas en rester là, elle embrassa sa partenaire, lui lécha les tétons avec passion, attendant que celle-ci effectue les gestes qui la calmeraient. Mais quand elle lui demanda innocemment :
– Ça te dirait de me nettoyer derrière ?
Rachel dans un état second ne refusa pas et vint nettoyer le cul pollué de sa camarade de jeu.
– Alors c’était bon ?
– Tu me fais faire de ces cochonneries !
– Ben quoi, c’est rigolo ! Allez, allonge-toi ma bibiche, je vais m’occuper de ta foufounne.
à suivre
nikosolo@hotmail.com
Première publication Janvier 2008. Revu et corrigé en 9/2011 et 5/20171 © Nicolas Solovionni et Vassilia.net
De la Sf avec du lesbos et de l’orgie… je kiffe !
Quel érotisme, ma chère ! 😉
Il faut avoir en tête les chapitres précédents pour bien apprécier le déroulement de l’histoire qui est tout érotisme mis à part passionnante.
Quant à l’érotisme on est ici gâté avec cette jolis séquence lesbos entre Malvina et sa suivante, puis l’orgie dans le harem de Pacheco.
Et maintenant, je vais lire le chapitre 9 😉
C’est le côté harem qui m’intéressait, mais ce n’est pas ce que je croyais, mais c’est quand même pas mal du tout, il faudrait que je lise le reste de l’histoire, ça m’a l’air assez long et compliqué.
Long ? Oui c’est un roman !
Compliqué ? Non ! Il faut simplement lire tout ça dans l’ordre.
Quand vous lisez un livre vous ne commencez pas par le chapitre 8 ! 😉