Changement de cap
1 – Steevie
par onclevania
Je suis prof de math en lycée, vingt sept ans au début de cette histoire, et souvent je donnais des cours particuliers, de manière assez ponctuelle pour aider des futurs lycéens à se refaire une petite santé en troisième et pouvoir aborder la seconde dans de bonnes conditions.
Ce mois de janvier-là, une demande me parvint : un jeune homme de 18 ans, doublant sa première dans un autre lycée que le mien avait besoin d’une aide pour s’assurer du passage en terminale. Après une rencontre avec sa mère, qui s’occupait seule de son fils et de sa fille, âgée elle de 20 ans et déjà en faculté, je pris le garçon en entretien pour faire le point avec lui. Clairement, il avait besoin de séances multiples pour réussir une scolarité qui avait été interrompue plusieurs fois pour des raisons que je découvrirai ensuite ; il en fut décidé ainsi. Je viendrais donc chez lui deux fois par semaine, le mardi et le jeudi, dès ses cours terminés.
On ne lui donnait pas son âge – loin s’en faut – tant il était frêle et semblant ne pas avoir achevé sa puberté : de fait son visage était fin et presque féminin et son petit mètre soixante tranchait avec les grands gaillards à qui j’enseignais habituellement.
Il montra un réel empressement à travailler en cours particulier : son accueil était agréable et, comme nous étions seuls dans l’appartement de mon arrivée jusqu’à l’heure de mon départ, nous commencions toujours par une petite conversation de plus en plus amicale. A tel point qu’un jour qu’il m’avait complimenté pour mon aspect physique de sportif – chacun dans le quartier connaissait mes performances en volley-ball – je lui avais répondu, sur un air de plaisanterie, que je le trouvais « bien mignon pour son âge ». Est-ce cette répartie qui changea le cours des choses ? Je me le demande encore. Toujours est-il que lors de la séance qui suivit il montra une attention particulière à ce que je lui disais et me souriait beaucoup en se tournant bien vers moi avant de reprendre sa position de travail : nous étions assis l’un à côté de l’autre devant sa table de travail et quand nous devions nous parler il nous était presque obligatoire de nous tourner l’un vers l’autre mais c’était une situation normale.
Ce mardi, alors que le travail et mes explications étaient en route depuis un bon quart d’heure, pour attirer son attention sur un point particulier de l’exercice en cours, je mis ma main gauche sur son dos, comme une incitation à ce qu’il se penche, intellectuellement, davantage sur son travail. Il aurait pu ne rien y avoir là d’incongru, sauf que je sentis sous mes doigts quelque chose qui n’était pas ordinaire et que j’identifiais de suite : incontestablement il s’agissait d’une attache de soutien gorge. Pour m’assurer de la chose, je laissai ma main errer un peu entre et sur ses omoplates : oui, il portait un soutien gorge et le contact de ma main sur son dos, découvrant cette présence ne sembla pas l’apeurer, au contraire car dans la minute qui suivit il interrompit son travail pour se tourner vers moi, me regarder droit dans les yeux et me sourire, cette fois-ci de manière particulière. Il avait ainsi envie d’acquiescer à mon interrogation muette et quasiment m’inciter à poursuivre mon exploration. Je dois dire que sa petite frimousse enjôleuse me fit de l’effet, sans que je puisse le réfréner et, après une légère hésitation je lui demandais :
– « Steven, tu portes vraiment un soutien gorge ? Mais pour quoi faire ? ».
Et toujours souriant, à ma grande surprise, il me répondit :
– « J’ai envie de te plaire… ».
J’étais un peu interloqué et encore plus quand il rapprocha son visage du mien très vite et qu’il posa ses lèvres sur les miennes furtivement. Moi qui ne suis pas timide, j’ai dû rougir un peu puisqu’il ajouta :
– « Cela te plaît, non, Claude ? » ; puis il accomplit le geste qui allait décider du reste : il passa son bras sous le mien et m’obligea – mais résistai-je beaucoup ? – à un baiser où nos lèvres se pressèrent puis, comme s’il était femme, ma langue força le passage : ce fut notre premier baiser, long. Quand il prit fin je réalisai que je venais d’embrasser comme une fille un jeune garçon et que j’y avais pris plaisir : étais-je tombé dans le piège de l’amour « contre nature » ?
Je réalisai en le regardant qu’il m’avait tutoyé et appelé par mon prénom sans que je réagisse autrement qu’en l’embrassant avec fougue. Lui était encore plus sourire, heureux semblait-il.
Je me repris et lui demandai ce qui lui arrivait, s’il avait déjà embrassé un garçon ou une fille. Il me répondit :
– « Surtout pas une fille, parce que je veux en être une et tu es le premier avec qui j’ose le faire : tu es beau et fort et tu es gentil avec moi ; j’avais l’impression que tu n’attendais que cela. Voilà, tu sais pourquoi je porte un soutien gorge, mais seulement quand je suis tout seul ou avec toi ; c’est un ancien à ma sœur et j’ai mis aussi une de ses culottes en satin si doux, tu veux toucher ? »
A l’évidence Steven était décidé à profiter de « ma faiblesse » et je ne sus quoi lui répondre qui eût mis fin à cette histoire ; j’étais partagé entre l’envie de l’embrasser de nouveau, le caresser, en découvrir plus peut-être et celle de reprendre ma liberté de pensée d’adulte responsable ; voilà ce qui différa ma réponse et permit à mon jeune ami d’aller plus loin dans la provocation. Il se leva, enleva rapidement polo et pantalon et je retrouvai devant moi un corps presque féminin – petite carrure, épaules basses et taille assez mince – avec seulement un soutien gorge rose qui moulait juste sa petite poitrine et une jolie culotte satinée et ornée de dentelle ton sur ton ; mes yeux errants ne virent pas de bosse sur le devant de la culotte et l’impression de féminité s’en trouvait accrue. Steven s’aperçut de mon étonnement et me dit :
– « Tu vois que je suis comme une fille, j’ai coincé mon petit sexe entre mes fesses… »
Et sans plus en dire il se jeta dans mes bras et me força les lèvres pour un nouveau baiser embrasé.
J’étais perdu et ne fis pas que subir son baiser, mes mains partirent en exploration caressante sur sa douce peau, descendant jusqu’à sa culotte pour palper ces fesses si bien enveloppées dans le satin… Un instant j’eus vraiment l’impression d’avoir un petit corps féminin entre mes bras, ma main gauche erra entre ses fesses et je sentis ce sexe de garçon qu’il avait avoué cacher. Reprenant un peu de lucidité, avec ma main droite je caressai son pubis pour m’apercevoir qu’il avait deux petit renflements de chaque coté : mon jeune élève avait fait remonter et coincé ses testicules dans leurs loges initiales. C’en était trop, je devais faire le point avec lui.
Je quittai ses lèvres et le mis face à moi :
– « Steven, ce que nous venons de faire n’est pas bien. Je ne dis pas cela parce que tu es un garçon mais parce que tu es très jeune. Vois-tu, même si je le souhaitais, je n’ai pas trop le droit d’avoir avec toi des relations sexuelles au prétexte que je te donne des cours particuliers. Ta mère aurait de quoi me le reprocher et moi je risque donc beaucoup en acceptant ce que tu souhaites. Alors il y deux solutions, ou bien on fait comme si rien ne s’était passé et rien ne se passera plus, dans ce cas je continue à te donner des cours particuliers, ou bien tu ne renonces pas à me séduire et dans ce cas j’arrête les cours. J’ai une carrière à effectuer et je ne peux pas prendre de risques, tu vois ? ».
Ce que je vis c’est un gros désappointement sur son visage et j’eus l’impression qu’il allait pleurer, puis il prit sur lui pour me répondre :
– « Claude, je t’aime et je ne peux pas me passer de toi. Si tu ne viens plus je me tuerai. Tout à l’heure tu m’as embrassé comme si tu m’aimais, on ne peut pas se séparer comme ça… ».
Je l’interrompis en lui répétant mes obligations en ajoutant :
– « Oui je t’ai embrassé et je crois que j’en ai encore très envie… mais c’est vraiment impossible ; à toi de choisir. »
– « Claude, je ferai ce que tu dis mais il faut que tu continues à venir jusqu’à la fin de l’année et puis on verra ; et avec un hoquet dans la voix il poursuivit : je suis sûr que tu m’aimes aussi … et je saurai attendre. »
– « Et bien Steven, tu vas d’abord m’expliquer quelques petites choses et si tu tiens ta promesse, c’est d’accord, je continuerai mais il faudra que tu ne portes plus de dessous féminins quand je suis là pour éviter toute surprise désagréable. Tu sais que si ta mère t’avais vu elle aurait deviné que tu avais mis un soutien gorge ; imagine qu’elle arrive à l’improviste et qu’elle nous surprenne, même si on est en train de travailler, toi avec des lingeries et moi qui ne pourrais m’empêcher de rougir ! Mais explique-moi donc comment tu as dissimulé ton sexe et où tu as appris cela ? »
En finissant ma phrase je savais que j’en avais trop dit et que Steven ne pouvait interpréter cela que comme un aveu de ce que j’éprouvais pour lui et qui était venu aussi subitement. En tous les cas il sauta sur l’occasion pour me montrer de quoi il retournait. Il enleva sa culotte soyeuse et me montra sa verge tenue serrée entre ses jambes par du sparadrap : il n’avait aucun poil – ça n’était pas arrivé me dit-il – et il avait vu sur un site internet que les travestis pratiquaient le « tucking » de cette manière ; son sexe était petit ainsi que ses testicules qu’il faisait facilement remonter avant de bien tendre le sparadrap. Si ce n’était justement cet artifice, quoi que presque couleur de sa peau, j’avais l’impression d’avoir une petite préado, attendrissante et je lui souris gentiment. Il prit sans doute cela pour un acquiescement car il se précipita de nouveau dans mes bras et ma volonté fondit immédiatement : nous nous embrassâmes à pleine bouche et mes mains reprirent leurs caresses sur tout son corps à la peau si douce, ses fesses bien rondes comme celles d’une fille. Ma verge était entrée dans une érection incontrôlable qu’il sentit et du coup une de ses mains vint s’y poser et commença à la presser… Vers où allions-nous ? Tellement plus fort que lui je pouvais m’en séparer mais vite ses bras m’enserrèrent de nouveau le cou et notre baiser ardent se poursuivit pendant de longues minutes au cours desquelles mes mains avaient exploré tout son corps, y compris son petit sexe enfermé et avec le majeur de ma main droite je lui caressais doucement l’œillet : mon jeune ami commença à émettre des petits sons de plaisir et c’est ce qui me réveilla. J’étais en train de faire ce que je venais de nous interdire. Alors, après un dernier jeu de langues et de lèvres, je le repoussai et, le tenant à distance :
– « Tu vois ce qui va nous arriver si nous ne faisons pas attention, je vais te prendre comme une fille, je vais te faire mal et nous serons perdus… ».
Cette fois-ci je vis des larmes mais il m’en donna le sens :
– « Claude, tu viens de me montrer que je suis comme une fille, maintenant j’en suis sûr, je t’aime, je suis heureuse… » en insistant sur ce féminin qu’il avait dû tant de fois s’octroyer en solitaire.
– « Steven, il ne faut plus que cela arrive, je crois que je t’aime mais il faudra attendre que tu sois autonome. On aura juste le droit de s’embrasser un peu et c’est tout ; tu t’habilleras normalement et tu ne chercheras pas à m’entraîner plus loin ; c’est d’accord ? Sinon j’arrêterai immédiatement mes visites ! »
Il avait déjà mûri ou bien mon aveu l’avait-il rasséréné car il acquiesça avec un large sourire, ô combien enjôleur encore. Puis il enleva son soutien gorge, découvrant une poitrine totalement glabre avec comme deux mamelons de très jeune fille et des bouts de seins érigés qui manifestement devaient être régulièrement caressés et roulés entre ses doigts pour avoir cette taille, puis il arracha sans problème le sparadrap qui allait du pubis au périnée : une verge très petite, sept centimètres maximum, toute flasque reprit sa place et il pressa sur ses testicules pour les faire rejoindre ses bourses. C’est vrai qu’il n’y avait là non plus pas trace d’une pilosité quelconque et que sa virilité était pour le moins très atténuée. Moi j’étais aussi, blond, doté d’une très faible pilosité mais lui était brun et cela tranchait. Devant ce que j’avais dû laisser paraître comme étonnement, il m’expliqua que son physique ne bougeait plus et que pour cette raison il était dispensé définitivement de cours de gym depuis la quatrième ce qui ne facilitait pas son développement musculaire évidemment. Après l’avoir pris tendrement dans mes bras et replongé dans un baiser langoureux pas trop long, je lui demandais de se rhabiller et lui fit jurer qu’il ne me tenterait plus avec son corps si mignon.
Notre première aventure était close, il nous faudrait attendre au moins la fin de l’année pour aller plus loin si nous en avions encore envie à ce moment-là.
Pendant le reste de l’année scolaire nous respectâmes à peu près nos engagements, à ceci près que nos baisers furent parfois beaucoup plus longs et tendres et renouvelés que prévu mais tout se termina sans anicroche.
Dans le même temps j’avais laissé s’effilocher une liaison commencée peu avant avec une jeune collègue qui n’en prit pas ombrage et nous restâmes bons amis : j’avais compris pourquoi je ne pouvais tenir plus de quelques semaines, voire deux ou trois mois, une relation hétérosexuelle. Steven, par hasard, m’avait fait découvrir que j’étais très attiré par les hommes et je compris mieux mes états d’âme antérieurs devant la nudité de mes compagnons de sport ; il me revint même en mémoire quelques érections parfois difficiles à cacher au moment de la douche d’après match ou entraînement. C’était décidé : soit mon attirance pour Steven tiendrait le temps que nous avions dit, soit je me trouverais sûrement un compagnon ayant les mêmes goûts que moi.
Juste avant les vacances, notre dernière rencontre donna lieu à un peu de confusion : Steven était en proie à un mal-être lié à notre séparation de plus de deux mois. Quand il se blottit dans mes bras pour pleurer je ne pus m’empêcher d’aller plus loin que simplement le consoler et notre baiser profond fut accompagné de caresses réciproques à la limite du débordement. Mes doigts lui titillèrent la corolle et j’allais jusqu’à y pénétrer en douceur pendant que lui me caressait la verge et il ouvrit habilement mon pantalon pour pouvoir mettre directement la main sur mon sexe tendu. Nous étions à deux doigts d’aller jusqu’à l’acte qu’il recherchait et que inconsciemment je souhaitais. Encore une fois ce furent ses gémissements de plaisir liés à mon massage anal qui me ramenèrent à la réalité : il fallait interrompre cela … ou se laisser emporter, mais quelles pourraient être les conséquences ?
Finalement ma raison l’emporta et, tranquillement, je retirai mes doigts de son anus si accueillant puis lui fit sortir la main de mon boxer, doucement : Steven accepta ces retraits mais je ne pus l’empêcher de se précipiter bouche ouverte sur mon gland pour entamer une fellation. Décidément la situation devenait périlleuse d’autant que ses lèvres et sa langue me procuraient un début de plaisir qui ne manquerait pas d’être intense. Alors j’abdiquai et le laissai faire tout en lui caressant la tête – il avait laissé poussé ses cheveux jusqu’à presque tomber sur les épaules – cette tête de fille qu’il avait de plus en plus et il réussit à me faire jouir en peu de temps. Mon éjaculation forte de plusieurs spasmes le surprit mais il me garda en bouche et tant bien que mal réussit à déglutir mon envolée de sperme. Moi j’étais encore tremblant de cette jouissance si soudaine et violente et il continua à me vider la verge qui restait bien bandée. Quand je repris mes esprits, je l’écartai doucement et le regardai intensément : son sourire désarmant me disait son contentement. Je venais de dépasser les bornes et le lui dit gentiment :
– « Ma petite chérie – puisqu’il aimait cette féminisation – nous n’avons pas su respecter nos engagements, alors qu’allons-nous faire maintenant ? ».
Il reprit un peu un air sérieux et me rétorqua :
– « Nous allons partir en vacances chacun de son côté avec ce beau souvenir : j’ai aimé ton sexe dans ma bouche et le goût de ton sperme, je suis heureuse, Claude chéri, et maintenant je pourrai attendre qu’un jour tu puisses me prendre comme une femme : j’ai une envie folle de sentir ton sexe d’homme en moi et que tu m’éjacules dans le ventre ; qu’est-ce que je vais faire comme beaux rêves. Je t’aime, Claude, et même si on a déconné, c’était trop bon, je ne pourrai plus me passer de toi… je crois que toi non plus… ».
Que lui dire, sinon la vérité :
« Ma petite Steevie (nous avions convenu de cette concession que je faisais de l’appeler par ce prénom féminisé) tu viens de me faire comprendre que tu es vraiment amoureuse et que je ne peux rien te refuser parce que moi aussi je suis sans doute amoureux de toi et je vais passer des vacances en pensant à ma petite chérie qui as su me montrer ce je souhaitais. Mais après les vacances il faudra reprendre comme avant, nous serons obligés d’être très vigilants sinon nous allons droit à la catastrophe ; penses-y et essaie de voir comment tu pourras te retenir de m’entraîner trop loin. Allez ma petite chérie, donne-moi ta bouche ».
Un très long baiser, cette fois demandé et attendu, pendant lequel nos mains s’activaient à tout rompre, termina cet échange et, pour ne pas risquer plus, nous nous quittâmes ainsi.
Je devais revoir sa mère pour la persuader que son fils avait raison de demander de nouvelles séances de cours particuliers à la rentrée ; elle donna son accord, trop heureuse de voir que son fils réussissait et qu’il semblait même prendre du plaisir à faire des maths. Je lui dis que justement le plaisir découlait de la réussite, ce qui la conforta.
C’est tout tendre et assez troublant, mais ça a tendance à devenir gnangnan
Une histoire d’attirance entre un jeune travesti et le narrateur. Le récit adopte le point de vue du dragué et non du dragueur, ce qui est plutôt rare. Intéressant.