Cette répartie cynique eut le don de faire chuter d’un coup la libido de Raphaël qui se retira prestement pour se retrouver gêné en train de débander devant une inconnue. Quant à moi, malgré la surprise, je ne parvenais à modérer l’érection glorieuse que provoquait la sodomie. Nous avions l’air de deux gamins vicieux pris en flagrant délit par la maîtresse – d’école, non l’amante, ni la dominatrice ! Raphaël ramassa à la hâte ses vêtements pour s’en couvrir le sexe, et s’éclipsa sans demander son reste, tentant maladroitement d’enfiler ses mocassins. Une situation de vaudeville, le sexe des amants dérangés mis à part. Je restais donc en tête-à-tête avec Chantal, ne sachant sur quel pied danser. Allait-elle m’insulter, me traiter de pédé, me gifler, crier au divorce ??
Rien de tout cela. Chantal s’installa confortablement dans le canapé, croisant très haut ses jambes gainées de soie et alluma posément une cigarette. Je restai debout devant elle, nu, ayant fini de débander.
– « Tournes-toi, je veux voir ton anus, » intima-t-elle.
– « Eh bien, mon cochon, il t’a bien enculé. Ton petit trou est bien dilaté. »
Et pour s’en assurer, elle introduisit l’index puis le majeur dans mon intimité et tourna, fouilla avec un plaisir non dissimulé.
– « Pas de doute, tu aimes cela car tu t’es auto-lubrifié. Pas une trace de merde. Et ton anus avale mes doigts. Tu en voudrais encore, mon salaud ! Cette surprise m’a quand même un peu remuée. Suis-moi dans la chambre, » demanda-t-elle.
Je la suivis et sur le chemin, Chantal abandonna un à un tout ses vêtements. Chaussures, veste du tailleur, jupe, body. Son soutien-gorge et son string les suivirent bientôt et elle s’appuya sur la baignoire pour enlever ses bas dans le plus pur style hollywoodien des années 50. Elle finit par s’asseoir sur la cuvette des toilettes et me demanda de me mettre à genoux devant elle, les bras derrière le dos. Elle urina ensuite copieusement, puis déféqua avec un soupir de soulagement. Où voulait-elle en venir ?
– « Fais- moi ma toilette intime, » ordonna-t-elle.
J’avançai mon visage vers son minou car nous pratiquions couramment ce jeu lors de nos ébats. Mais Chantal réagit.
– « Non, non, pas ma chatte maintenant. Lèches-moi le cul jusqu’à ce qu’il soit bien propre. Je ne me suis pas essuyée. »
J’obtempérai, partagé entre le plaisir de goûter ses fesses et son anus qu’elle avait superbes, l’excitation de l’humiliation et le dégoût de déguster les quelques traces fécales qui entouraient son petit trou. Heureusement, il n’y en avait pas beaucoup. Car si je suis adepte des jeux uro sans restrictions, je n’ai guère de propension pour les jeux scato.
– « Tu dois bien bouffer le cul de ton petit minet. Mettre ta langue dans son rectum. Et lui aussi, non. J’ai lu que les pédés adoraient faire cela quand ils s’enfilaient, » observa Chantal. « D’ailleurs, ce n’est qu’un juste retour des choses. L’autre jour j’ai bien nettoyé ta queue après que tu m’ais sodomisée.. »
–
J’allais lui rétorquer que je n’étais pas pédé, que j’aimais simplement le plaisir anal comme passif aussi. Que je me sentais bisexuel à la rigueur, mais que j’adorais faire l’amour avec des femmes et la mienne en particulier. Elle m’interrompit d’un geste et me convia à m’allonger avec elle sur notre lit. Le drame n’avait pas éclaté, mais j’étais convaincu, connaissant Chantal, qu’elle n’allait pas tenir pour autant l’incident clos, ni laisser cette partie de sodomie masculine sans conséquences pour notre vie de couple.
– « Nous aurions du parler plus ouvertement de nos fantasmes sexuels, de la manière dont nous les assumions ou les refoulions, bref ne rien nous cacher mutuellement pour ne pas en arriver à cette scène ridicule de vaudeville, » confia-t-elle.
Je me croyais presque sur le divan d’une psy, exception faite que thérapeute et patient sont rarement nus pour les séances, du moins pour autant que je sache, et que la thérapeute demandait encore plus rarement à son patient de lui lècher l’anus. Ceci bien que cela puisse certainement créer un rapport psychologique privilégié entre eux. Tonton Sigmund y avait-il pensé ?
– « Je dois te confier que moi aussi j’ai, depuis l’adolescence des rapports sexuels avec des femmes. Ce n’est pas pour autant que je sois lesbienne, tu en sais quelque chose, non ?
Je ne pouvais qu’acquiescer, connaissant le plus intimement le merveilleux talent qu’avait Chantal pour faire l’amour, son appétit pour « la chose », son imagination qui nous portait à faire l’amour dans des endroits insolites au point de nous faire surprendre par des passants étonnés et le plus souvent ravis. C’est sans peine que je l’imaginais dans les bras de femmes belles et gourmandes comme elle. Pas besoin de lesbo show pour m’exciter. Je savais à quelles extrémités la quête du plaisir charnel pouvait pousser ma femme, à une exception près : elle avait toujours manifesté une certaine réticence pour la sodomie. Elle se laissait bien prendre par le petit trou, mais avec beaucoup de ménagements et sans extase.
Chantal se leva pour aller chercher quelque chose dans sa table de maquillage. Par convention et confiance réciproque, nous nous étions mutuellement interdits d’aller fouiller dans le jardin secret de l’autre. Elle revint avec des pochettes de photos et je découvris subitement une autre femme que la mienne. Une inconnue d’une lubricité et d’une imagination exceptionnelles dans les jeux du sexe que j’étais loin d’imaginer, ce qui la rendait encore plus désirable.
A suivre
Un peu plus long et avec un peu d’humour cela aurait été bien meilleur.