Arnaud 2 – Révélation par mlle_helened

Arnaud
2 – Révélation
par mlle_helened

Arnaud revint enfin. Pour la plus grande joie de Thierry. D’abord parce qu’il se sentait un peu seul dans le bureau et ensuite pour lui faire part de ses progrès sportifs.

La routine reprit ses droits. Arnaud en profita pour durcir les exercices.

– Et cote filles ? lui demanda Arnaud sous la douche
– Rien de neuf.
– Pourtant quand tu vas courir sur les bords de Seine, il doit y en avoir non ?
– Oui et alors ?
– Ben tu pourrais les aborder.
– Elles courent plus vite que moi.
– Faut courir plus vite.
– Eh oh, il y a six mois je ne faisais rien et maintenant je tiens les dix bornes en une heure. C’est déjà pas mal non ?
– Oui, c’est un fait.

Ils regagnèrent leur bureau et reprirent une activité normale.

– Ça te dirait de venir courir chez moi sur les bords de Seine ? demande Thierry au retour d’une réunion mouvementée
– Ce sera avec plaisir, répond Arnaud
– Ok. Dimanche 10 h ça va ?
– Parfait
– Bon, sur ce, à demain.

La semaine se termina rapidement, le rythme de travail y étant pour quelque chose.

L’interphone sonna.

– C’est au deuxième dit Thierry en débloquant la porte de l’immeuble.
– C’est la galère pour trouver une place dans ton pays, dit Arnaud en entrant dans le petit deux pièces.
– Oui, c’est jour de marché, j’ai oublié de te le dire. En revenant je te montrerai où tu peux trouver des places plus facilement.
– T’es pas prêt encore ?
– Ben non, mais j’en ai pas pour longtemps.

Les deux hommes firent quelques minutes d’échauffement et partirent en petite foulée sur l’ancien chemin de halage qui longeait la Seine.

Une heure et dix kilomètres plus tard, ils revenaient à leur point de départ et firent les étirements nécessaires pour éviter toutes courbatures.

– Douche-toi en premier, dit Thierry
– Non vas-y.
– Non, non, je vais préparer les rafraichissements en attendant
– Bon, comme tu veux.

Arnaud sortit de la salle de bains juste vêtu de son boxer. Il finirait de s’habiller plus tard, une fois que son corps aura retrouvé une température normale.

Thierry passa sous la douche et retrouva son chef à demi endormi sur le clic-clac. Le sous-vêtement moulait son sexe et il ne pouvait s’empêcher de regarder ce membre dont la taille le rendait jaloux. Le sien était vraiment ridicule comparé à celui d’Arnaud. Même en érection, il n’atteignait pas cette taille.

– Qu’est-ce que tu regardes ? demande Arnaud

Thierry sortit de sa rêverie et se mit à rougir comme une pivoine.

– Arrête de fantasmer sur les grosses queues. La taille n’a aucune importance.
– Ouais, ouais c’est ce qu’on dit, répondit Thierry amer.
– Mais oui, je t’assure. Peu importe la taille, il faut juste savoir s’en servir.
– Même ça je ne suis pas certain de savoir.
– Pourquoi, tu n’as jamais …
– Ben non, jamais, répondit Thierry au bord des larmes.
– Désolé, je ne voulais pas …
– Non, c’est rien. Pourtant c’est pas faute d’avoir essayé, mais à chaque fois c’est râteau. Je pourrai ouvrir une boutique. Tu veux autre chose ? demande Thierry pour changer de conversation.
– Un autre jus de fruit, je veux bien.
– Tu restes manger ?
– Non c’est gentil, mais on m’attend tout à l’heure.

Arnaud bu son verre et se leva pour s’habiller.

– Attend, tu as un truc collé dans le dos.

Thierry passa la main sur la peau moite et fit tomber un plume de son oreiller. Le contact lui fit un effet bizarre, quelque chose qu’il n’avait pas imaginé. Il pensait que ce geste d’apparence anodine le laisserait de marbre. Mais non, il ressentit une montée d’adrénaline euphorisante, le désir de ne pas rompre le contact. Ce désir le troubla et mille questions se pressèrent dans sa tête.
Il se reprit juste au moment où Arnaud se retourna.

Thierry raccompagne son chef jusqu’à la voiture. Encore sous le coup de l’émotion qui lui avait procuré le contact furtif, il s’approcha comme pour lui faire la bise. Il se ressaisit au dernier moment, invoquant la fatigue comme excuse. Après une poignée de main vigoureuse, ils se quittèrent.

Thierry rentra dans son appartement et s’affala sur son canapé. Les derniers évènements remontèrent à la surface. Le sexe d’Arnaud, le contact sur sa peau, la bise qu’il manqua de lui faire. Il se rappela aussi la joie qu’il avait eu de voire revenir Arnaud après ses longues vacances dans sa famille antillaise. Et il constata que cette joie n’était pas que professionnelle.

Et c’est avec un certain dégout qu’il se rendit à l’évidence : il était attiré physiquement pas Arnaud. Et cette révélation provoqua une érection. Pourtant il ne désirait pas de relation sexuelle avec un homme et encore moins avec son chef. Mais Arnaud était un bel homme, avait un sexe hors normes, une peau douce. Tout ça le fit bander comme jamais. Thierry se masturba et éjacula presqu’aussitôt.

Thierry termina son dimanche dans un état d’esprit bizarre. Il était persuadé d’aimer les femmes et le voilà attiré par un homme. Il se demandait comment aller se passer son retour au bureau le lendemain.


Par chance, Arnaud arriva en retard et Thierry avait une réunion. Si bien qu’ils ne se retrouvèrent qu’à la salle de sport pour une séance tranquille lui avait dit Arnaud avant de le quitter la veille. Ils se retrouvèrent sous la douche et les émois de la veille refirent surface. Thierry s’engouffra dans une cabine de douche dont il ferma la porte.

– Qu’est-ce qu’il t’arrive ? demande Arnaud. Tu ne veux plus prendre ta douche dans les communs ?
– Si mais aujourd’hui, je ne suis pas présentable.
– Pourquoi ? Tu bandes ? demande Arnaud en rigolant.

Silence.

Arnaud éclata de rire.

– Et qui te fais un tel effet ?
– Je ne peux pas te le dire, répondit Thierry après un moment de réflexion.
– Allez dis-moi ? La blonde en maillot rouge ? Ou la brune ? La brune !
– Non, ni l’une ni l’autre

Thierry se mordit les lèvres. Il aurait pu aller dans le sens d’Arnaud et avoir la paix. Cela dit, d’un autre côté, il aurait très bien pu aller les aborder et leur dire qu’il en pinçait pour elle. Et se prendre un autre râteau.

– Bon alors, c’est qui ?
– Personne, réaction naturelle.
– Ouais, c’est ça, fous-toi de ma gueule en plus.

Thierry pris un douche froide ce qui le calma rapidement.

Arnaud n’avait pas insisté. Mais à son regard, Thierry comprit qu’il ne se contenterait pas de ses réponses pour le moins évasives.

Arnaud sortit de la douche et Thierry attendit un moment avant de de rejoindre le vestiaire.

L’après-midi et les jours suivants se passèrent normalement, sans aucune allusion à ce qu’il venait de se passer dans les douches. De plus, leur emploi du temps leur empêchèrent de retourner à la salle.

C’est lors de la séance suivante, le jeudi, que tout dérapa. Thierry enfin calmé se douchait aux côtés de son chef. Arnaud se pencha pour attraper son gel douche et ses fesses entrèrent en contact avec celles de Thierry. Ce contact l’électrisa et son sexe commença à durcir. Et plus il voulait refreiner cette érection et plus elle prenait de l’ampleur.

Thierry ne savait plus où se mettre. Il ne pouvait tourner le dos à Arnaud car il faisait face à l’entrés des douches. Il se tourna donc vers le mur.

– C’est moi qui te fais cet effet ? Plaisanta Arnaud.

Devant le silence gêné de Thierry, Arnaud comprit que son collègue en pinçait pour lui. Avisant une cabine libre, ils s’y engouffrèrent.

– Tu homo ?
– Non, pas du tout, dit doucement Thierry, honteux. Mais …
– Tu es attiré par moi ?
– Oui. C’est idiot, je sais mais c’est comme ça. Et je ne sais même pas pourquoi.
– Tu es amoureux ?

La question laissa Thierry perplexe.

– Je ne sais pas. Non, je ne crois pas. Je suis désolé, je ne voulais pas te mettre dans l’embarras.
– C’est rien. Ça va être plus dur à gérer pour toi que pour moi.

Arnaud quitta la cabine. L’homme qui attendait fut surpris de voir la porte se refermer sous son nez. Thierry resta sous le jet d’eau plusieurs minutes encore. Puis il se résolut à revenir au bureau.

– Toutes mes excuses encore pour mon comportement, dit Thierry en entrant dans le bureau.
– C’est rien. Du moment que ça ne joue pas sur ton travail.

L’après-midi avançait mais Thierry avait du mal à se concentrer.

– Je peux rentrer chez moi ? demande Thierry.
– Oui, ça vaut mieux, en effet. Et demain aussi reste chez toi.
– Ok. Je suppose que tu ne viens pas courir dimanche.
– Non, pas cette fois, dit Arnaud.

Le weekend fût horrible. Thierry ne dormit quasiment pas. Il pensait sans cesse à ce qui s’était passé dans les douches, à Arnaud. Arnaud lui manquait. Sa bonne humeur, ses calembours à deux balles, l’homme lui-même.

Thierry pensait que son attirance était causée par une certaine dévotion vis-à-vis de son chef, le fait que c’était une rare personne qui s’intéressait à lui parce qu’il avait insisté pour le coacher. Une forme dérivée du syndrome de Stockholm.

Mais au fur et à mesure que le week-end avançait, Thierry accepta ce qui était impensable pour lui quelques mois, quelques semaines plus tôt : il était bel et bien amoureux d’Arnaud. Il était amoureux d’une personne avec qui il se sentait bien. Il aurait préféré une femme, mais le hasard et la nature avait fait que cet amour s’était porté sur un homme.

Cette révélation fut à la fois un choc et une délivrance. Un choc car il se découvrait homosexuel et une délivrance car elle mettait fin à ses tourment. Les hormones et autres endorphines envahirent son corps. Son sexe se dressa, une érection presque douloureuse. Il mit sa main dans son caleçon, prit son sexe et le masturba en pensant à Arnaud, son sourire, son corps d’athlète, son sexe. Il éjacula aussitôt, inondant le sous-vêtement.

– Je t’aime Arnaud, souffla-t-il en s’affalant dans le canapé.

Malgré tout, Thierry appréhendait son retour au travail lundi matin. Il avait décidé de jouer carte sur table et d’avouer son amour à Arnaud.

Il partit très tôt pour être sûr d’arriver avant son chef.

– Il faut qu’on parle, dit Thierry en serrant la main d’Arnaud.
– Je me doute de quoi.
– J’ai eu le temps de réfléchir à ce qui s’était passé. J’ai même fait que ça.

Il prit une grande inspiration et se lança :

– Tu m’as demandé si j’étais amoureux de toi. L’autre jour, je ne savais pas. Aujourd’hui, le peux dire que je t’aime Arnaud. Je sais pertinemment que ce n’est pas ton cas et que cela ne le sera jamais. Mais c’est comme ça, je n’y peux rien. Alors, j’ai décidé que pour le bien du service, il valait mieux que je parte. Voilà ma lettre de démission.

Arnaud prit la lettre, la lut rapidement, en fit des confettis et la jeta à la poubelle.

– Je me doutais que tu allais dire un truc de ce genre. Mais je ne m’attendais pas à la lettre. Alors ça va être simple : non je ne suis pas amoureux de toi, mais je t’apprécie beaucoup. Tu es un très bon ami avec qui je partage certaines choses et surtout le sport. Je ne veux pas que tu partes non plus parce que je ne suis pas sûr de trouver quelqu’un aussi doué que toi pour te remplacer et vu les projets qui vont arriver, j’ai autre chose à faire que du recrutement. Alors tu poses ton cul sur ton fauteuil, tu te démerdes pour gérer tes émotions et tu bosses.

Thierry resta bouche-bée. Puis il retourna s’assoir.

– Oui chef !

Et ils se mirent au boulot.

Paradoxalement, accepter d’être amoureux d’Arnaud libéra Thierry. Il n’avait plus d’érection sous la douche, il se sentait plus libre, plus détendu, plus ouvert. Physiquement, il fit de nouveaux progrès. Et il son amour pour Arnaud progressa proportionnellement. Un amour à platonique, à sens unique. Mais cela suffisait à Thierry.

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