Une soirée entre filles (2)
par Vox Aranéa
J’étais mollement allongé sur le canapé, en chien de fusil. J’avais retiré mes escarpins et je me regardais…Je m’admirais tel Narcisse, et je n’osais pas croire à la chance d’avoir été ainsi transformé. La chrysalide donne naissance à un papillon, éphémère… Mes pieds, affinés par les bas, mes chevilles épurées, les imperfections des jambes gommées par le nylon, les reflets moirés et la tension des jarretelles qui me rappelle à chaque mouvement la finesse de ma lingerie…La lumière tamisée du salon rend l’illusion crédible. Une douce chaleur avait envahi mon bas ventre. Pas vraiment une érection, plutôt ses prémisses. Quelque chose de très agréable, en tout cas. Il suffirait que je » prenne les choses en main » pour rapidement éjaculer… Mais je préfère faire durer ces instants et jouir de mes sensations.
J’en étais à ce stade de ma rêverie quand ma femme, après un séjour dans la salle de bain est apparue dans le salon. Elle aussi avait retiré ses chaussures mais mon regard est attiré par son accoutrement. En fait, une bosse déforme la jupe de son tailleur, incongruité pour elle que l’on s’attendrait plutôt à voir chez Rocco Siffredi…
– Tu as été génial, mon chéri ! Il ne me reste plus qu’à parfaire ton éducation et faire de toi une » vrai » femme… Je t’avais dit qu’on trouvait des super trucs à Pigalle… Tu ne vas pas être déçu…
Elle s’approche et mon visage se retrouve à quelques centimètres de cette » chose « .
– Allez, ne sois pas timide…Regarde…
Elle remonte doucement sa jupe, faisant apparaître progressivement l’extrémité des bas, puis la peau nue et blanche des cuisses, mises en valeur par le gris du nylon tendu par les jarretelles. Elle continue et découvre alors un double gode, attaché à ses hanches sur la guêpière. L’engin est en latex, très réaliste et de taille raisonnable (rien à voir avec les sexes de trois mètres de long dont se vantent de posséder beaucoup d’auteurs de » confessions « ). Il est double et donc fait pour être partagé.
– Alors, qu’en penses tu ?
-…Joli…
Mais je pense surtout à sa petite chatte au pubis artistiquement taillé que je peux admirer, car la coquine a également profité de son passage à la salle de bain pour ôter sa culotte. Le gode n’est pas encore en place et j’ai la meilleure place pour me repaître de sa féminité dévoilée.
– Goûte…
Parle t-elle du latex ou de sa chatte ?
Sans hésiter, c’est vers cette dernière que j’approche les lèvres. Ma langue passe dans le sillon de son sexe, lentement pour mieux le déguster. Elle ne refuse pas la caresse et se déhanche pour mieux se laisser lécher. Ma langue se fait gourmande, flâne dans ses replis secrets, musarde sur son clitoris. J’alterne « suçotages », léchouilles et pénétrations de la langue. Mes mains crispées contre ses fesses sont totalement inactives… Seule ma bouche intervient et mène la danse… J’explore sa chatte millimètres carrés par millimètres carrés… En prenant mon temps, surtout ne pas être pressé. Seule sa félicité compte à cet instant et il y a tant de plaisirs en attente…Il n’y a rien de plus beau qu’un sexe féminin dans l’espérance de sa jouissance. J’aspire, je lèche, ce sont ses gémissements qui me guident… J’insiste quand son ventre se tend et ondule, puis ma langue agile part vers d’autres bonheurs. Je me délecte. J’adore honorer ainsi ma femme. Ses effluves m’envahissent, et bientôt je ne suis plus qu’une langue dédiée à son plaisir.
Au bout de quelques minutes ou de quelques heures (je perds rapidement la notion du temps dans ces moments là), elle m’interrompt et me demande de me coucher sur le dos.
Elle s’approche de mon ventre, fouille sous ma robe et doucement descend mon string dans lequel mon sexe commençait à s’impatienter. Elle le retire complètement et me regarde, quelques secondes, la robe retroussée sur mon sexe en semi érection encadré par les bandes blanches des jarretelles.
Elle s’agenouille, et me « léchote » doucement le gland. Mon érection est immédiate, et elle m’enfourne alors sans plus de préliminaires. De sa main droite, elle me branle doucement en rythme avec le mouvement de sa bouche. Sa langue serpente le long de ma hampe, se fait mutine, pendant qu’elle m’aspire. Sa main droite m’enserre les bourses, les malaxe, puis glisse doucement le long du périnée vers l’anus. Son index teste l’entrée, mais il manque quelle que chose…. Elle se lève et s’éclipse quelques instants… A son retour, elle s’agenouille et reprend son ouvrage là où elle l’avait abandonné. Par contre, je sens maintenant une substance froide et gluante sur mon anus. Elle m’en badigeonne l’entrée des fesses et explore alors l’anus. Celui ci s’ouvre sans difficulté… Elle se contente d’introduire une seule phalange, puis entreprend un mouvement circulaire destiné à me détendre les sphincters. Je me sens m’ouvrir doucement. Tandis que sa bouche continue son office, elle insère alors un deuxième doigt. L’intromission se fait sans trop de difficultés, et me branle alors le cul de toute la longueur de ses deux doigts. La tête en arrière, les yeux clos, les mains posées sur mes cuisses, je ne vais pas pouvoir longtemps me retenir dans sa bouche offerte. Elle en prend conscience et m’abandonne pour se positionner à genoux entre mes jambes. En me regardant droit dans les yeux, elle introduit lentement une des extrémités du double olisbos dans sa chatte. Il y entre sans problème, son sexe abondamment lubrifié par mes soins. Elle se branle, en fermant les yeux pendant quelques secondes qui durent des siècles. Lorsqu’elle les ouvre à nouveau, elle me regarde d’un air salace et saisit alors la bride qui pend sous le gode. Elle la passe entre ses fesses à la manière d’un string et la fixe à celles qui enserrent ses hanches. Ainsi solidarisé, chaque assaut de son bassin entre mes reins se répercutera dans son vagin. Le plaisir se donne et se partage…
Elle est magnifique, agenouillée entre mes cuisses, sa longue chevelure dénouée…Elle prend le » sexe » dans sa main et l’approche de mon anus. Elle le pose sur la corolle de mon cul et appuie doucement… Lentement, le sphincter cède et l’engin pénètre de quelques millimètres. Je vois un éclair de triomphe passer dans son regard quand elle sent que ma résistance n’a pas été longue. Je me sens rempli, envahi, déchiré. J’ai l’impression qu’une boule énorme va exploser dans mes fesses. La douleur est là, intense mais je n’ai pas envie de m’y soustraire. Je veux me sentir femelle, complètement femelle soumise à la femme que j’aime. Elle attend un court instant, puis pousse tandis que je me cambre pour mieux m’offrir. La douleur diminue graduellement alors qu’elle me pénètre complètement et que les couilles factices appuient sur mon périnée. Là encore, elle arrête pour me laisser s’habituer à cette présence insolite dans mes intestins. Elle me regarde tendrement cette fois ci, consciente du sacrifice qu’elle m’impose. Ma queue a débandé, mais je n’en ai cure, entièrement focalisé sur le plaisir qui commence à m’envahir les reins. Elle entame alors de lents mouvements des hanches, et le passage dans mes chairs, les frottements contre ma prostate commencent à me donner du plaisir. Je gémis doucement tandis qu’elle me chevauche et donne le rythme. Je tente de raviver mon érection manuellement, mais je n’obtiens aucun résultat. J’ai beau fermer les yeux, évoquer mentalement des souvenirs érotiques qui imprègnent ma mémoire, rien n’y fait, la douleur-plaisir de la sodomie occulte toutes mes facultés.
Pendant ce temps, ma femme continue inlassablement ses mouvements de va-et-vient dans mon anus qui s’ouvre de plus en plus facilement. Elle a fermé les yeux pour mieux savourer son plaisir, tant physique que psychique de ma domination acceptée. Je crois qu’elle ne pourra jamais s’arrêter quand, d’un brusque recul, je me dégage. Le gode sort de mes fesses, et je savoure le temps infini que mets mon anus à se refermer. Son visage est devenu brutalement plus dur, elle va parler quand d’un mouvement souple je me retourne et m’allonge de nouveau. Je place un oreiller sous mon ventre, j’étends mes jambes et des deux mains, après avoir retroussé de nouveau ma robe qui s’était affaissé dans l’opération, j’empoigne mes fesses et les écarte. Mon anus se dévoile et elle comprend aisément l’invitation. Elle pointe le gode au centre de mon étoile et entre d’une seule poussée. La pénétration est beaucoup plus facile que la première fois, mais aussi beaucoup plus profonde. Elle reprend ses mouvements rapidement. Je me sens écartelé par la puissance de ses pénétrations. La douleur, dans cette position, a quasiment disparue pour faire place à du plaisir. Je glisse une main sous mon ventre et entreprends de me caresser la queue.
Cette fois ci, mon sexe réagit favorablement et je sens sous mes doigts une érection plus qu’honorable. J’en suis agréablement surpris, car le déchirement initial m’avait fait redouter le pire. Ma femme, à ce moment là, s’allonge complètement sur mon dos en continuant à me pilonner. Je peux sentir, à travers l’épaisseur de nos vêtements, la chaleur de son corps. Son souffle me caresse la nuque quand sa bouche n’est pas occupée à me mordre le cou. Ses mains appuient sur mes épaules, comme pour mieux m’écraser sur le canapé, pour mieux me faire sentir qui est le maître. Elle se déchaîne littéralement et ma main frénétique essaie tant bien que mal de suivre le rythme. Je sens le plaisir qui monte dans mon sexe, tandis que mes intestins en feu en redemandent. Je me cambre pour lui permettre de me pénétrer plus profondément encore si cela était possible. Ce geste de soumission est particulièrement bien perçu car elle augmente encore la vitesse de ses pénétrations quand soudain mon cerveau explose dans une orgie de flammes et de couleurs tandis que mon sexe se déverse entre mes doigts crispés sur le plaid qui recouvre le canapé.
Anéanti par le plaisir, je ne suis plus qu’une poupée de chiffon sans réaction dans laquelle ma femme enfonce un sexe qui se prolonge dans sa chatte. Elle me malmène les fesses, je ne réagis plus, elle me viole sans vergogne, à la recherche unique de son plaisir. Elle s’en donne à cœur joie et semble se venger des humiliations que font subir les machos aux femmes. De toutes ces vexations verbales, de tous ces phantasmes imposés, de toutes ces violences physiques qui font régulièrement la une des quotidiens et que ces abrutis de coqs imbus d’orgueil s’autorisent. Il est vrai que mon épouse m’a toujours refusé la sodomie, au nom de la dignité de la femme. Est-elle digne en ce moment, alors qu’elle sodomise son homme maquillé et encore vêtu d’une robe, d’une guêpière et de bas ? Allez savoir…Mais assurément, le plaisir a pris le pas sur ses principes. Elle me possède méthodiquement, profondément, avec la régularité d’un métronome. Allongé sur le canapé, toute fuite m’est impossible, et je ne peux que subir ses assauts. Cela dure je ne sais pas combien de temps quand soudain à son tour elle jouie bruyamment, les ongles plantés dans mes épaules. Son ventre collé à mes fesses, j’ai la sensation de sentir les spasmes de sa jouissance se répercuter dans mes reins malmenés. Nous restons alors étrangement enlacés, le double gode toujours fiché en nous. Tandis que nos jambes gainées des mêmes bas se caressent doucement, elle m’embrasse doucement le cou et les joues.
– Mon chéri, c’était merveilleux…Je t’aime…
– Je t’aime, mon amour.
Nous nous embrassons alors à pleine bouche et la sueur de nos visages qui coule doucement se mêle à nos salives. A l’issue d’un fragment d’éternité, nos langues se séparent et elle pose sa tête sur mon épaule.
-Ne bouge pas mon cœur, je veux m’endormir ainsi.
Elle étend la main et éteint la lampe de chevet, qui curieusement proche de nos ébats a malgré tout résisté à la violence de notre étreinte.
Dans le noir, apaisé, je sens le corps chaud de ma femme qui se détend lentement. L’objet planté dans mes fesses, ne me fait plus à présent, ni bien ni mal. Il est juste là. Je sais qu’il y reviendra, que j’en redemanderai, et que ma femme s’en satisfera. Des phantasmes vont naître et le plaisir sera au rendez vous. Calmé, repu, mon esprit vagabonde sur nos découvertes à venir…
Puis je m’endors….
illustration fournie par l’auteur
Nous aussi on s’endort