L’odyssée de Zarouny (Vargala 3) – 23 – Mark Greenwood en galère par Nicolas Solovionni

L’odyssée de Zarouny (Vargala 3) – 23 – Mark Greenwood en galère par Nicolas Solovionni

Le Petit Mont

Asseb avait finalement choisit de continuer. A force de courage et d’abnégation elle parvint péniblement jusqu’au Petit Mont.

Elle frappe à la porte, elle n’est pas verrouillée. Mark pensant voir revenir Gertrud, mais surpris de ne pas avoir entendu de barge, lui ouvre.

Surprise réciproque !

– Où est la femme ? S’étonne Asseb
– On est venu la chercher ce matin ! Mais dites-moi vous êtes la personne qu’on a sauvé des crabes ?

Pour Asseb, la situation est insolite, elle est là toute seule en face d’un homme à qui elle est bien obligée de parler. La réussite de son plan est à ce prix.

– Oui, je viens payer ma dette, j’ai ici un équipement pour vous, je vais vous faire évader.
– Vous avez une barge ?
– Non !
– Ben, on s’évade comment, vous avez un plan ?
– Non, mais je comptais sur vous pour en trouver un.
– Vous êtes gentille, vous !
– Vous puez, vous ne pourriez pas prendre une douche !
– Mais, dites-donc !

Mark réfléchit, une esquisse de plan existait plus ou moins mais il n’avait pu le réaliser avec Gertrud, les chances de réussites ayant été jugés trop faibles.

– Mais vous vous évadez aussi ? Demande-t-il.
– Ça ne vous regarde pas, il faut que je quitte cette planète.
– Bon, j’ai une petite idée, je vais vous expliquer.

Quand on venait les ravitailler, la barge se posait à une vingtaine de mètres de la bâtisse. Par hautparleur il était demandé aux prisonniers de sortir sur le palier en levant les mains en l’air. Ensuite le garde déposait les produits de ravitaillement entre la bâtisse et la barge pendant que Pacheco tenait tout le monde en respect, une arme lourde à la main. La livraison effectuée, Pacheco venait narguer les prisonniers en leur demandant s’ils avaient quelque chose de nouveau à raconter.

Difficile dans ces conditions de tenter quoi que ce soit ! Suicidaire même !

Sauf que la donne venait de changer. La présence d’Asseb, et le fait qu’ils possédaient maintenant des combinaisons pouvaient créer l’effet de surprise. Il fut convenu que Mark resterait en embuscade à l’arrière de l’aire de stationnement de la barge et tenterait de maitriser Pacheco tandis qu’Asseb détournerait l’attention du garde. L’opération était terriblement risquée, mais pouvait réussir, à deux conditions : qu’il parvienne à dominer physiquement Pacheco et que l’effet de surprise provoqué par la présence d’Asseb dure assez longtemps pour déstabiliser le garde. Mais Mark savait que c’était sa seule chance, il était désormais persuadé que Gertrud avait été liquidée et que son tour était imminent. Quant à savoir si Gertrud avait parlé ou pas, il s’en fichait complétement.

Ils patientèrent un petit moment, sans échanger beaucoup de paroles. Asseb n’allait quand même pas s’abaisser à faire la causette avec un homme !

– D’habitude ils viennent à heure fixe, mais s’ils viennent me chercher ça peut être n’importe quand ! Précisa Mark

Plusieurs heures après, quand ils entendirent le bruit de la barge se rapprocher, Mark se mit en position tapis derrière un buisson, prêt à bondir.

La barge atterrit, un homme seul, mais armé l’occupe.

« Bizarre, mais tant mieux, ce sera bien plus facile que prévu ! »

– Sors de là, on va te libérer ! Crie le garde dans son haut-parleur.

« Me libérer ! Quel sale menteur ! Il me prend vraiment pour un con ! »

Asseb sort de la bâtisse.

– Mais que…

Le garde n’a pas le temps de terminer sa phrase, un violent coup de manchette suivi d’un coup de poing sur le crâne l’envoie dans les pommes. Mark le désarme, puis avec l’aide d’Asseb le tire jusqu’à la bâtisse. Ils montent dans la barge dont le moteur n’est pas coupé, ce qui leur fait gagner un temps précieux et ils s’envolent en direction du cosmodrome.

Au château le retard du garde commença à devenir inquiétant. Un appel radio resta sans réponse.

– Il s’est passé quelque chose ! S’exclama Pacheco, allons voir les radars.

Les écrans étaient muets, mais l’historique montrait qu’une barge venait de quitter l’espace aérien de l’enclave.

– Ce salaud de garde nous a doublé ! Fulmina Pacheco.
– Mais ça ne tient pas debout ! Protesta Fédora. Il espère gagner quoi ce con ?
– Ou il s’est fait avoir par le prisonnier…
– On peut reprendre les commandes, non ?
– Probablement, mais je ne sais pas faire.
– On fait quoi ?
– Je vais prévenir l’astrodrome pour qu’il le cueille à l’arrivée !
– Ton « copain » Andersen ? Tu parles d’une bonne idée, se moqua-t-elle. Et rien ne dit qu’il va l’astrodrome ?

Gertrud quant à elle, essayait de comprendre.

« Ce con a tenté un truc désespéré pour tenter de me sauver ! C’est malin ! Mais bon, il ne pouvait pas savoir ! »

– T’as une autre barge ? Demanda Fédora.
– Oui !
– Allons faire un tour au Petit Mont, on apprendra peut-être quelque chose.
– Qu’est-ce que tu veux qu’on apprenne ? Grommela Pacheco.
– Votre garde s’est peut-être battu avec mon compagnon, il l’a peut-être tué ou laissé pour mort, à moment-là, il a très bien pu paniquer et fuir ? Suggéra Gertrud.
– O.K. On va aller voir.
– Je peux venir avec vous, demanda Gertrud.
– Humm, si vous voulez !

Sur place, ils découvrirent le garde revenu à lui mais complétement sonné. Son crane avait saigné.

Il expliqua, l’agression surprise par une personne non identifiée, une autre en combinaison protectrice.

– Il aurait un complice ? Mais ça ne tient pas debout ! Tu es sûr que tu n’es pas en train de nous raconter des salades ?
– Patron, je serais incapable d’inventer un truc pareil.
– Humm ! Vous êtes sûre que vous n’aviez pas un troisième complice ! Hurla Pacheco à l’adresse de Gertrud qui commençait à se sentir mal.
– Mais vous avez bien vu qu’on n’était que deux.
– Sauf si quelqu’un était resté en arrière garde !
– Et il nous aurait retrouvé comment ?
– J’en sais rien mais ça m’énerve !

L’examen des lieux ne leur appris pas grand-chose, il n’y avait aucune trace de violence, ni de départ précipité dans la bâtisse, sauf que…

– Que fait cette combinaison étanche ici ? S’étonne Pacheco.
– Ce doit être celle du complice, lui répondit Fédora.
– Mais elle est à nous cette combinaison !
– Sûr ?
– Ben oui, le machin qui est là, c’est le drapeau de Novassa. Oh, mais c’est quoi, ça, il est tout trempé à l’interieur, le mec qui a porté ça s’est pissé dessus, faut vraiment être con, il s’est même pas aperçu qu’il y avait une braguette !
– Il a peut-être eu peur de se faire piquer la bite par une libellule venimeuse.

Mais la plaisanterie ne fit pas rire Pacheco qui comprenant de moins en moins s’en prit de nouveau au garde :

– Dis donc, toi, c’est de moins en moins clair ton histoire.
– Mais je vous jure que…
– Arrête, il n’y est pour rien ! Intervint Fédora.

L’affaire semblait donc avoir été préméditée, ce qui la rendait d’autant plus incompréhensible.

– Bon, on va rentrer, il va falloir soigner ce gars-là, tu sais faire, Fédora ?
– J’ai un diplôme de secouriste ! Intervint Gertrud.
– Fais gaffe toi ! On t’a à l’œil ! Menaça Pacheco ! On ne te laissera pas partir tant qu’on aura pas éclairci cette affaire !
– Je peux peut-être le soigner quand même !

Gertrud avait l’idée de profiter de l’état de faiblesse du bonhomme pour tenter d’en savoir davantage sur ce qui se passait réellement ici.

En rentrant, Pacheco voulut vérifier s’il manquait des combinaisons. Il en manquait, cela était certain, mais il aurait été bien incapable de dire combien.

– C’est forcément quelqu’un d’ici ! Fulmina Pacheco. Fédora, rends-moi service : réunit tout le personnel, je veux savoir s’il manque quelqu’un.

Mais à première vue, il ne manquait personne.

– Et Constantin ? Et les deux « bonnes-sœurs » ?
– Constantin fait de sculpture sur bois, Artémise est à la piscine ! Asseb, j’en sais rien… mais c’est quand même pas Asseb…
– Va verifier quand même.

Fédora apprit alors qu’Asseb avait été aperçue tôt ce matin partant effectuer sa promenade matinale et qu’elle n’était pas réapparue…

– Asseb ! Ce serait Asseb qui aurait fait le coup ! Mais ça n’a aucun sens !
– Admettons qu’elle ait eu envie de faire une grande ballade, elle pique une combinaison et elle va en direction du Petit Mont…
– Mais pourquoi faire ?
– Comme ça par hasard ! Elle tombe sur le prisonnier qui la persuade de l’aider à s’emparer de la barge.
– Mwais !

Et le soir, Asseb n’était toujours pas rentrée. Artémise en fut peinée.

– Elle m’énervait un peu depuis notre arrivée ici, mais je l’aimais bien, on a passé des super moments ensemble. Je n’arrive pas à comprendre ce qu’elle a fait, mais il est possible qu’elle ne le comprenne pas non plus. Elle va aller où ? Sans expérience, sans argent ?

Une sirène retentit. Fédora se précipita vers l’écran de contrôle, Pacheco lui emboita le pas.

– Une barge !
– C’est la nôtre ! Remarqua Pacheco en en découvrant l’identifiant.
– Ça alors, ils reviennent ! Ils ont été où ?
– Attention, ils ne sont peut-être pas seuls, on ne va prendre aucun risque.

Pacheco rameuta le garde valide et c’est armés lourdement qu’ils allèrent accueillir la barge et la découvrirent vide !

– Ça m’énerve, ça m’énerve ! Ronchonna le vieux briscard, en rentrant. Bon, Gertrud, on fait quoi ? On attend demain pour vous conduire à l’astroport ? On va vous préparer une chambre.
– Mais où est-ce qu’ils peuvent être ?
– A l’astroport, je suppose !
– Pour quoi faire ? En principe Mark ne peut pas réembarquer sans moi. Bon, vous avez raison, on verra demain.

Le lendemain

Gertrud se renseigna afin de savoir si le vaisseau qui devait les attendre était encore là malgré le dépassement du délai. On l’informa qu’il venait de partir. Les choses se compliquèrent néanmoins quand elle demanda qu’on lui réserve une place de passager pour le prochain vaisseau en partance pour la Terre.

– Vous risquez d’attendre un certain temps. Les départs directs pour la Terre c’est plutôt rare ici.
– Ben, je fais comment ?
– Il faut emprunter un itinéraire, prendre une place pour une planète où il y a beaucoup de trafic et de là essayer de gagner la Terre.
– Et bien je ne suis pas rentrée !

Elle mit Fédora au courant de ses déboires.

– Tu vas faire quoi alors ?
– Attendre, j’ai une chambre d’hôtel en réservation continue.
– Pourquoi tu ne resterais pas ici en attendant. Moi aussi, je vais quitter la planète, on partira peut-être ensemble.
– Pacheco sera d’accord ?
– J’en fais ce que je veux de Pacheco.

Gertrud accepta l’offre et s’empressa d’annuler la réservation automatique de la chambre d’hôtel.

– D’accord, elle reste encore réservée pour quinze jours, lui répondit un préposé.
– Ah ? Ah bon !

Le cosmodrome

Et on commence par un très léger flashback avant d’enchaîner

Mark et Asseb s’approchaient du cosmodrome.

– On va s’arrêter un peu avant et finir à pied, je n’ai pas envie d’avoir des ennuis avec les autorités, ni de devoir m’expliquer.

Asseb ne daigna pas répondre.

– Vous avez décidé de me faire la gueule ou quoi ?
– Laissez-moi tranquille, je vous prie.
– On est embarqué dans la même galère que vous le vouliez ou non.
– Absolument pas…
– On va atterrir ici, on discutera après.

Comme la plupart des astrodromes, celui de Simac3 avait été construit dans une zone où la végétation était peu abondante, ils se posèrent donc sur un tapis d’herbes courtes et descendirent. Mark programma la barge en retour automatique. Quelques secondes après, elle retournait, donc vide de tout occupant, vers l’enclave.

– Comme ça on ne pourra pas dire que je suis un voleur !

Asseb ne fit aucun commentaire mais alors qu’ils allaient se mettre en marche, elle bougonna :

– C’est loin ?
– C’est là-bas !
– Vous auriez pu vous poser plus près, j’ai mal partout.
– Et moi j’ai mal aux pieds, vous ne voyez pas que je suis pieds nus, ces connards m’ont piqué mes chaussures, mais moi je ne suis pas tout le temps en train de râler. Alors on avance et puis je vais vous dire : J’en ai marre que vous me considériez comme une merde.
– Je vous ai fait évader uniquement pour que vous me conduisiez à l’astrodrome. Nous y serons bientôt et nos routes se sépareront.
– Et bien tant mieux, parce que vous, comme boulet, vous vous posez là !

Ils firent quelques pas, mais il s’avéra assez rapidement que cette marche allait devenir un véritable calvaire pour sœur Asseb

– Soutenez-moi, je ne vais pas y arriver seule !
– Vous allez être obligée de supporter mon odeur ! Railla Mark.

Une fois arrivé à proximité de l’astrodrome Mark interpella Asseb.

– Voilà, moi je vais rejoindre mon vaisseau, vous faites quoi, vous ?
– Ça ne vous regarde pas. Dit-elle en s’éloignant.

Sur place, après avoir expliqué qu’il n’avait rien pour payer, on l’autorisa à contacter le capitaine qui les avait convoyés jusqu’à cette planète.

– Ben voilà, je suis prêt à repartir, le temps de récupérer mes affaires à l’hôtel et c’est quand vous voulez !
– O.K. On va où ?
– On retourne sur Terre.
– Ah ? On peut partir dans deux ou trois heures si vous voulez ? J’ai une formalité à accomplir. J’avais pris une option sur un contrat au cas où vous ne réembarquiez pas, faut que je l’annule.
– Parfait !
– Et je vais vous préparer la facture !
– La facture ?
– Ben oui, c’est bien ce qui avait été prévu, non !
– On ne vous a pas payé au forfait ?
– Quel forfait ? Madame Gertrud Long m’a d’abord payé un aller pour deux personnes de la Terre jusqu’ici, ensuite elle m’a demandé de lui facturer dix jours d’immobilisation qui sont d’ailleurs dépassés, comme je ne vous voyais pas revenir, j’ai commencé à chercher du fret, ce n’est pas évident ici ! Enfin bref, si vous voulez que je vous conduise sur Terre il faut payer ! Mais d’ailleurs où est le problème ? Madame Gertrud est au courant de la procédure.
– Le problème c’est que Madame Gertrud ne rentre pas !
– Ce ne sont pas mes oignons !
– C’est elle qui a la carte de crédit !
– Et elle ne veut pas vous payer le voyage ?
– Je ne lui ai pas demandé, j’ignorais que ça se passait comme ça !
– Et bien, demandez-lui !
– Impossible !

Mark Greenwood était dépité, il gagnait assez bien sa vie mais était un flambeur, et n’avait jamais un sou de côté.

– Je vous rembourserais à mon arrivé sur Terre.
– Sans garantie ? Non je regrette, j’ai une chance incroyable de ne pas partir à vide, un mec plein aux as qui emmène sa petite famille faire du tourisme galactique. Lui il me paie cash !

Voilà une situation qui n’était pas à proprement parler catastrophique, mais néanmoins extrêmement fâcheuse. A l’aide des paiements déjà effectués à l’hôtel, on put lui dupliquer sa carte de crédit. Gertrud avait loué une chambre pour deux personnes avec une formule de renouvellement automatique, il serait donc logé et il lui restait suffisamment d’argent pour pouvoir se nourrir. Il s’empressa de faire une demande de crédit à l’automate bancaire local afin de se payer le voyage de retour. Cependant la procédure serait longue, environ six semaines, le temps que les informations véhiculent. De plus trouver un cargo qui l’emmènerait directement sur Terre n’aurait rien d’évident. Et puis surtout, il allait s’emmerder, mais s’emmerder !

Après s’être racheté une paire de chaussures, il passa le reste de sa journée à l’hôtel à glander en regardant un programme vidéo en 3D d’une absolue débilité. Quand il descendit pour se restaurer, le vaisseau qui aurait dû le reconduire sur Terre avait quitté le tarmac.

« Enfoiré de capitaine ! »

Simac3 était principalement une planète de milliardaires qui vivaient dans d’immenses propriétés, souvent entourés de proches et d’amis. Tout un petit monde travaillait pour ravitailler ces messieurs-dames en produits frais : des agriculteurs, des meuniers, des vignerons, des éleveurs de volailles et de viandes sur pied. D’autres produits venaient régulièrement par cargos spatiaux. Tous ces gens, à l’exception des pécheurs s’étaient regroupés dans Faratown, une petite cité qu’ils avaient fondé à cinq kilomètres de l’astrodrome avec son maire, son administration, son école… Comme distraction, il n’y avait qu’un restaurant d’habitués qui employait quelques serveuses montantes. Lorsque les hommes voulaient s’encanailler davantage, ils se rendaient dans la galerie marchande du cosmodrome qui possédait quelques établissements « spécialisés ».

Mark s’était rendu une fois dans l’un de ces endroits…

Il avait vite compris que les serveuses n’étaient pas là iniquement pour servir les consommations. De temps à autre l’une d’entre elle s’éclipsait en compagnie d’un homme soit vers le premier étage, soit vers l’arrière-salle.

Une petite brune à forte poitrine et au cul hyper cambré attira son attention et il sut que si elle le sollicitait, il ne refuserait pas. Le souci c’est qu’en ce moment elle était en train de convaincre un autre client de l’établissement, un grand black costaud, de venir profiter de ses charmes. Ce dernier hésitait ou du moins se faisait prier.

– Bon, ben quand tu seras décidé ! Lui lâchât-elle avant de se diriger vers le comptoir.

Mark fut déçu de ne pas voir la fille venir vers lui. Elle échangeait quelques mots avec une collègue qui avait l’air de lui faire comprendre que quelqu’un l’intéressait… Du coup elle vint rejoindre Mark.

– Je te plais mon chéri ?
– Oui, j’avoue !
– Je t’emmène derrière ?
– Je… bafouillai-t-il
– Tiens, touche, juste un peu ! lui proposa-t-elle en dénudant un sein.

Comme dans un rêve, Mark toucha le sein offert.

– Stop, c’était juste un échantillon gratuit ! On y va ? Je m’appelle Shirley.
– D’accord !

Ils se dirigèrent vers le fond de la salle, mais à ce moment-là le grand black s’interposa.

– Tu me fais d’abord ? Demanda-t-il à la fille.
– Non, fallait te décider avant. Donc tu attends ton tour.
– Ça va être long ?!
– Tu ne voudrais pas que je bâcle ce charmant monsieur pour te faire plaisir, non ? Bois un verre en m’attendant.
– Tant pis, j’irais voir ailleurs.
– A moins que je vous fasse tous les deux en même temps, mais il faudrait que vous soyez d’accord tous les deux.
– Moi ça me va ! Répondit le grand black.

La tournure que prenait la situation contraria Mark mais il n’osa pas refuser, de peur de se retrouver au milieu d’une embrouille.

Mark compris que l’endroit où Shirley voulait d’abord les conduire était occupé, car celui dans lequel ils s’installèrent n’était pas conçu pour y recevoir trois personnes désirant s’envoyer en l’air. La petite pièce était uniquement occupée par un canapé, une table basse et un porte manteau à pied.

– On va commencer là ! Précisa donc Shirley, déshabillez-vous et asseyez-vous aux deux extrémités du canapé je vous rejoins tout de suite.

Les deux hommes obtempérèrent, tandis que Shirley se débarrassait de ses vêtements à la va-vite. Mark n’en pouvait plus d’admirer ses formes parfaites et sa peau couleur caramel.

Quand elle fut prête, elle vint s’assoir entre les deux hommes, prit une bite dans chacune de ses mains et commença à les branler. Les deux hommes ne tardèrent pas à montrer une érection fort correcte d’autant qu’ils profitaient de cette promiscuité pour peloter la belle brune.

Bien sûr Mark ne pouvait soutenir la comparaison avec le black qui lui rendait au moins dix bons centimètres de bites.

– Tu regardes sa queue, hein ? Tu es jaloux, tu aurais aimé en avoir une comme ça ! Le nargua gentiment Shirley.

Mark se contenta s’esquisser un sourire.

– Lève-toi ! Dit-elle au black, il a envie de voir ta bite de plus près. Viens lui montrer.

Pas contrariant, le black se lève et vient se planter devant Mark, sa queue à quelques centimètres de son visage.

– Touche-là !

Mark ne s’attendait pas à ça. En fait il n’a rien contre l’idée, mais se demande dans quel engrenage il est en train de se fourrer.

– Ben qu’est-ce que t’attends ?

Comme dans un rêve, Mark se met à caresser la grosse queue du black. Cette situation l’excite au-delà de toute attente et quand vint l’ordre redouté :

– Suce-la !

Il n’hésite pas une seconde et cale le gland noir entre ses lèvres avant de faire intervenir sa langue, comme s’il avait fait ça toute sa vie.

– T’aimes ça les bites, hein mon gros cochon ! Vas-y régale toi ! Bouffe-lui les couilles aussi.

Shirley s’est levée et caresse le corps du black, puis lui pince les tétons pendant qu’il se fait sucer.

– Excuse-moi Shirley, la « Rose » est toujours occupée ?

C’est une petite rousse qui vient de parler, elle est rentrée là avec un client blondinet qui a l’air fasciné par le spectacle.

– Oui, ils en ont pour un moment, je crois !
– Bon, ça fait rien on va monter au premier ! Reprend la rouquine, puis se tournant vers son client :

– Le spectacle t’intéresse, on dirait, tu veux mater ? Il y aura juste un petit supplément.
– Je veux bien ! Répondit-il
– Tu peux même participer, si ces messieurs dames en sont d’accord.
– Venez, venez ! Répond le black excité comme une puce.

Les deux nouveaux arrivants restèrent donc sur place tandis que notre joyeux trio continue ses ébats.

– Tu voudrais l’enculer ? Demande Shirley au black.
– Hé, non, c’est avec toi que je veux baiser !
– Ça n’empêche pas ! Tu l’encules un peu, juste pour le fun et tu finiras avec moi.
– Alors d’accord !
– Mais je n’ai pas dit que j’étais d’accord ! Proteste Mark
– Si je t’avais proposé un gode tu aurais accepté, je suppose ? Rétorqua la jolie prostituée.
– Euh, peut-être…
– Alors de quoi tu te plains, je te propose un gode vivant, bien dur et bien chaud, allez, ouvre bien ton cul mon biquet.
– Mais enfin ce n’est pas pareil…
– Ce n’est pas pareil, c’est mieux. Bon tu ne vas pas nous faire un mélodrame, tu essaies, si vraiment, ça t’insupporte on arrêtera les frais, on n’est pas là pour te violer non plus.

Sans doute, ces arguments convainquirent-ils Mark qui se mit en levrette sur le bord du canapé, les jambes légèrement écartées, les fesses ouvertes, prêtes à recevoir l’assaut.

– Je vais te préparer ! Précisa Shirley en faisant aller et venir deux de ses doigts dans le trou intime.

Elle fit ensuite signe au grand black de venir officier.

– Vas-y molo, il est un peu serré !
– C’est mieux quand c’est serré ! Répondit l’intéressé en rigolant.

Mais ce dernier avait beau multiplier les tentatives, ça ripait, ça glissait à côté, bref ça ne voulait pas rentrer.

Consciente de la chose, Shirley qui avait un instant disparu, revint avec un peu de gel dont elle tartina largement le cul de Mark.

Et miracle de la mécanique des fluides, la bite du black entra comme dans du beurre, provoquant une réaction de rejet de Mark s’exprimant par des borborygmes peu compréhensibles mais pouvant se traduire approximativement par : « Retirez-moi donc cette chose de mon cul. »

Alors Shirley qui connaissait les ficelles du métier lui répondit la phrase magique que tous les apprentis sodomisés ont entendu prononcer le jour de leur dépucelage

– Supporte deux minutes, après ça va être bon.
– Nian !
– Si dans deux minutes, tu veux encore arrêter, on arrêtera.

La fille fit signe au black de ralentir la cadence, et bientôt le cul de Mark changea de réaction, à la douleur succéda une sensation de simple rejet comme si son cul lui parlait en lui disant : « C’est quoi ce corps étranger que je n’ai pas demandé ? », puis même cette gêne s’estompa. La chose devenait agréable, très agréable, même.

– Oh !
– Ça va, c’est bon ?
– Oui, c’est bon !
– Bon tu continues à l’enculer deux ou trois minutes puis tu sors de là et tu vas te faire une rincette au lavabo. Dit-elle au grand black, après tu me prendras pendant que je sucerai l’autre.

Et c’est ce qui se passa, le black n’eut aucun mal à pénétrer le cul bien rodé de la jolie rousse, qui pendant qu’elle se faisait défoncer la rondelle, prodiguait une fellation de première classe à Mark.

Et nos deux intrus que faisaient-ils donc pendant tout ce temps ?

Et bien le client, témoin imprévu de ce trio bisexuel n’en perdait pas une miette et matait tout ça avec une forte envie de se jeter dans la mêlée, mais ne voyait pas trop comment faire. La petite rousse qu’il l’avait levé lui avait descendu le pantalon et après l’avoir branlé s’était à présent agenouillée devant lui après avoir dévoilée sa jolie poitrine, et le suçait goulument.

Le black dont l’excitation allait crescendo augmenta soudain la cadence de ses va-et-vient, à ce point que la belle fut obligée de lâcher la bite qu’elle avait en bouche. Mark devinant que le black n’en avait plus pour longtemps avant de jouir se mit en stand-by.

Mais c’est lors que le client intrus, sentant le moment opportun, vainquit sa timidité en lançant à Mark :

– Je peux te sucer moi ?

Stupéfaction générale et geste de dénégation de Mark.

– Mais je te paie ! Insista le quidam.

Mark dont la situation financière, nous l’avons vu n’était guère brillante fut sensible à l’argument, puisque ce petit arrangement lui remboursait sa passe.

L’inconnu proposa à Mark que celui-ci s’allonge sur la moquette, de façon à ce qu’il puisse le sucer tout en étant lui-même sucé par la michetonneuse rousse.

Un cri à côté d’eux, c’est le black qui jouit, qui décule, qui se rhabille et qui s’en va sans dire au revoir.

L’inconnu ne suçait pas très bien, mais Mark n’en fit pas une affaire, trop content de rentrer dans ses sous. Il finit par jouir à son tour, fit un vague sourire de politesse à l’inconnu et alla se rhabiller à son tour, il s’aperçut alors que la fille ne le suçait plus. Sentant que « ça venait », elle avait fait signe au blondinet de temporiser. Et à présent elle l’attendait les cuisses ouvertes sur le canapé.

– Ça t’as plu, mon biquet ? Lui demanda Shirley l’entrainant hors du lieu.
– Oui, tout cela était tout à fait imprévu, mais bien agréable !
– Ben tu vois ! Ah au fait, il faut mieux ne pas dire qu’un client t’as donné de l’argent, ça ne se fait pas trop, on va dire que c’est de la concurrence déloyale.

Du coup, il fut un peu déçu, Mark, lui qui croyait presque avoir trouvé une forme originale de source de revenus.

Il ne renouvela pas cette expérience ans cet établissement, non pas parce qu’elle lui avait déplu, vous l’aurez bien compris, mais parce qu’il devait faire attention à son budget.

 

à suiivre

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2 réponses à L’odyssée de Zarouny (Vargala 3) – 23 – Mark Greenwood en galère par Nicolas Solovionni

  1. Raoul dit :

    L’illustration est à tomber. J’adore l’ambiance décrire, j’allais dire ça sent le vécu, mais ça ne le fait pas puisque c’est de la science fiction, LOL

  2. Forestier dit :

    Malgré le nombre de chapitres et une histoire qui part un peu dans tous les sens, l’auteur parvient à nous tenir en haleine en raison de rebondissements multiples du récit, les passages érotiques s’intégrant parfaitement au récit

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