Notre point de vue sur l’inceste
par la rédaction (version révisée)
Il va de soi que nous ne prétendons pas régler en ce court article, un problème vieux comme le monde et sur lequel des kilomètres de pages ont été écrites. Il s’agit simplement pour nous d’offrir quelques pistes de réflexion permettant d’y voir un peu plus clair !
Nous avons reçu plusieurs fois des e-mails nous demandant notre position sur l’inceste, nous reproduisons la dernière en date :
Bonjour ! C’est vrai que votre site est le meilleur. Tout simplement parce qu’on sent la présence humaine je veux dire qu’il y a de l’humanisme dans votre site. On ne se sent pas piégé dans une mécanique informatique. Personnellement je sens que les gens qui s’occupent du site cherchent avant tout la beauté. Ça me rassure, et ça m’encourage à poser une question sans me sentir honteux.
j’aime le sexe entre adultes dans la même famille « frère, sœur mère et père « . j’aime ma femme qui est ronde, mais j’ai depuis toujours été attiré par ma sœur qui est superbe, magnifique. Et je suis frustré de ces tabous et traditions qui font que ce soit ainsi . Parce que je suis sûr que s’il n’y avait pas cette interdiction ça aurait été autrement parce que moi et ma sœur on s’entend très bien. Et j’ai du remord de l’avoir repoussé avant mon mariage.
Vous pensez que c’est mal ?
Cordialement – Houdi (31/08/2002)
Notre position sur l’inceste !
Comme s’il fallait qu’on ait une position sur tout ! A défaut de position, nous avons des choix dont nous ne sommes pas certains et des idées qui valent ce qu’elles valent !
Et puis le sujet est bien épineux !
Mais on vous rassure tout de suite, nous ne sommes absolument pas fermés à la discussion sur le sujet !
Quelques constatations :
Le discours dominant en la matière est carrément opaque !
– C’est mal, c’est de l’inceste !
– Et pourquoi c’est mal
– Parce que c’est de l’inceste
– Et pourquoi, l’inceste, c’est mal ?
Alors là ! Deux solutions : ou l’interlocuteur va vous débiter un ou deux lieux communs ou bien, faute d’arguments, il va cesser de discuter car pour lui c’est mal, un point c’est tout et essayer d’en discuter n’a aucun sens !
La discussion sur l’inceste est aussi rationnelle que celle sur la nudité !
Essayons d’y voir clair
En fait, l’inceste concerne génériquement tous les rapports entre personnes biologiquement parentes, donc :
– L’inceste ascendantal direct : parents/enfants (patrolagnie ou matrolagnie suivant le cas)
– L’inceste ascendantal indirect : oncle-tante/neveux-nièces (rapports avunculaires)
– L’inceste sororal (ou fraternel) entre frères, entre sœurs, entre frères et sœurs (fratilagnie)
– Le cousinage
– les belles sœurs et tous les beaux et belles quelque chose, ainsi que les demi-frères, tantes et oncles par alliance, parrains et marraines ont bien de la chance : ils sont d’office déclarés hors-sujet ! (alors que nous verrons… mais n’anticipons pas…)
Nous allons passer tout cela en revue et pour l’instant nous n’envisageons que des rapports entre personnes ayant atteint la majorité sexuelle !
Le cousinage : Ceux qui poussent de grands cris d’orfraie à la lecture de rapports sexuels entre cousins-cousines me font tout simplement mourir de rire ! Passons rapidement…
Les rapports fraternels et/ou sororaux : Donc entre frères et sœurs ! On cite souvent le cas des pharaons égyptiens qui se mariaient entre frères et sœurs (et notamment celui de Cléopâtre) ainsi que celui des Incas… mais pour ajouter dans la foulée que cela doit servir de contre-exemple car ces gens là cultivaient des valeurs qui n’avaient rien à voir avec la civilisation occidentale et patati et patata… Ce que l’on crie moins sur les toits c’est que (et ce n’est là qu’un exemple), Charlemagne couchait avec sa sœur Gisèle et qu’il couchait tellement bien qu’ils eurent au moins un enfant ensemble, et un enfant célèbre, puisqu’il s’agit ni plus ni moins de Roland de Roncevaux ! (prouvé désormais historiquement)
J’ai lu récemment sur un forum l’intervention d’un couple frère-sœur qui s’étonnait de la condamnation de l’inceste arguant du fait qu’ils étaient majeurs et consentants !
Il est intéressant d’examiner les réponses et argument du » spécialiste de service »
L’argument légaliste : Toute société humaine se réserve le droit de se protéger de l’intérieur (de ses propres membres) et de l’extérieur ; dans ce sens, les lois interdisant l’inceste en France ne sont pas des lois d’exception, les députés ont aussi interdit l’excès de vitesse, l’alcool au volant etc.
N’importe quoi ? Les lois sur la circulation sont destinées à protéger les citoyens contre ceux qui n’en ont rien à foutre de la sécurité des autres. Quelle analogie avec l’inceste sororal ?
L’argument sociologique : Imaginez un divorce où la belle-famille est la même pour les deux époux. Que reste-t-il des liens maternels déchirés entre fils et filles ?
Débile : Comme si toutes les familles étaient unies ! Comme s’il y avait besoin de ce genre de situation pour les désunir ! Les cas de familles qui se déchirent sont (même si on peut le déplorer ) autrement plus nombreux que les familles unies comme les cinq doigts de la main.
L’argument généralisateur : Si ces relations étaient permises, les cas d’abus sexuels incestueux risqueraient de devenir la règle et non pas l’exception.
Ou l’éloge de la répression : plus on interdit moins on fait ! Et plus on interdit large, plus on cible ! Une vision policière et sécuritaire de la société qui est navrante !
L’argument géo-social : Notre équipe n’a trouvé aucun pays qui n’interdit pas les liaisons endogames.
Réponse hors de propos, puisqu’on sait qu’il n’existe de fait aucun véritable état laïque (du moins du point de vue de la morale familiale et sociale)
L’argument paria : … Mais vous serez seuls, isolés…
Est-ce d’ailleurs un argument, que de faire ainsi comprendre qu’on est déviant et par voie de conséquence au ban de la société ?
L’argument anthropologique : L’inceste est interdit dans les sociétés primitives afin de préserver la cellule familiale de l’explosion et d’éloigner le danger de la consanguinité :
La grosse caution scientifique qui fait mal et qui est censée assommer définitivement l’impertinent internaute ! Manque de pot, c’est archi faux ! D’abord parce que la conscience du prétendu danger consanguin à ce stade de l’évolution parait étonnante. Mais surtout parce que ce que fait semblant d’ignorer notre » spécialiste » c’est que l’interdit primitif (quand il est pratiqué) l’est pour une toute autre raison :
Et nous en arrivons à la source de l’inceste ! La situation de la femme dans les sociétés primitives n’est pas brillante (il n’y a pas que dans les sociétés primitives d’ailleurs, mais bon…) Et son pouvoir de décision est quasi nul. La femme est un objet, un objet que l’on échange, que l’on offre à d’autres afin de s’attirer ses bonnes grâces, de pratiquer une alliance, de régler une dette morale ou physique, etc… Le frère n’a donc pas à s’en emparer puisqu’elle ne lui est pas destinée !
C’est exactement ce qu’à démontré Claude Lévi-Strauss dans son ouvrage « les structures élémentaires de la parenté ». L’origine de l’inceste, c’est l’interdiction pour les proches et particulièrement pour la famille « biologique » de convoiter les femmes, ces dernières étant des « objets » potentiels d’échange !
Voilà une théorie pourtant démontrée avec une rigueur toute scientifique. Mais elle dérange ! On n’en parle pas !
A priori, je ne vois aucun argument ni biologique, ni psychologique, ni moral ni d’une autre nature s’opposant à la libre sexualité entre frères et sœurs sexuellement adultes.
Les rapports ascendantaux : Voilà qui est beaucoup plus compliqué, mais nous ne pouvons traiter cette catégorie sans parler préalablement des relations d’âge !
Répétons-le ! Je ne vois pas au nom de quoi on irait condamner une relation entre adultes, et cela quel que soit le degré de parenté que puissent avoir entre eux les protagonistes ! C’est pour nous très clair !
Ce qui est clair aussi c’est que l’inceste ne doit pas être confondu avec l’abus sexuel incestueux !
L’abus sexuel incestueux est un rapport sexuel imposé soit par rapport de force (viol), contraintes diverses (chantages, harcèlement) ou marché de dupes.
Si de plus la que la victime est mineure, le rapport pourra être obtenu dans les même conditions que ci-dessus mais aussi par abus d’autorité ou par abus de situation affective.
Dans tous ces cas mais seulement dans ces cas, l’inceste à de grandes chances d’être psychologiquement destructeur pour la victime.
Reposons encore une fois le théorème de base : Nous n’avons pas à condamner une relation entre adultes consentants
Mais…
…S’il s’agit d’une relation parents-enfants, on ne me fera pas croire que par exemple, le paternel va sagement attendre que sa fille ait 18 ans pour lui demander si parfois… Il ne faut pas rêver non plus ! J’ai tendance à dire que sauf situations très particulières (par exemple séparation des enfants et des parents pendant une très longue période) même si le rapport n’a lieu qu’à la majorité de l’enfant, il est probablement le fruit d’une évolution pas forcément très innocente où l’on risque de retrouver chantage affectif, tentative d’attouchements… etc…
Ce genre de rapport que l’on ne peut condamner globalement (car encore une fois il peut y avoir des situations particulières) me paraît d’une démarche suspecte !
Dans ce cas de figure, les personnes qui ont en charge l’éducation de l’enfant ont toutes les mêmes responsabilités, qu’ils soient ascendants biologiques ou pas (je ne vois pas pourquoi le beau-père aurait plus de droits que le père…)
La situation est déjà moins évidente pour les relations avec les oncles, tantes… Une fille de 18 ans peut très bien se trouver une attirance physique pour son oncle de province, qu’elle ne voit que tous les quatre ans… on trouvera dans ce cas difficilement d’abus sexuel même à l’état latent…
Et revenons donc aux frères et sœurs :
Car là aussi il faut distinguer les choses : l’abus sexuel existe aussi entre frères et sœurs, surtout si la différence d’âge (mais pas forcément ) est importante…. Mais on peut aussi envisager le cas de deux adolescents ayant peu de différence d’âge et dont l’éveil à la sensualité n’est séparé que de quelques mois… des retrouvailles après séparation ou toutes autres circonstances qui feront découvrir ou redécouvrir l’autre sous un jour nouveau. Ce genre de rapports me paraît quant à lui sans équivoque et tout à fait normal (naturel, devrait-on dire)
Faut-il parler des cousines ?
Donc résumons :
Ne confondons pas l’inceste avec l’abus sexuel incestueux !
Ne confondons pas l’inceste parental -pour lequel le degré d’équivoquicité me paraît élevé- avec l’inceste sororal qui lui a bien plus de chance d’être tout simplement un rapport » normal »
Mais surtout :
Nous n’avons aucune raison de condamner des relations entre adultes constants (et ce quelque soit leur liens familiaux !)
© vassilia.net
Merci pour ces mises au point
Qui n’a jamais joué à découvrir son corps avec des cousins ou des cousines? Je pense que ça fait partie de l’évolution « normale » de la découverte de son corps et de sa sexualité par des adolescent(e)s, que ce soit entre amis, ou entre cousin/cousines, voire même entre frère et sœur.
Le seul mot d’ordre c’est CONSENTEMENT
Merci de briser les tabous. J’ai eu l’occasion de sucer la bite de mon père. J’étais majeure et nous en avions envie tous les deux quand l’occasion s’est présentée. Je n’en ai jamais ressenti aucune honte, aucun remord, aucune culpabilité. Nous n’avons pas recommencé, nous voulions le faire, on l’a fait.
Quand j’avais la vingtaine ma mère adorait me branler et me sucer, moi je me laissais faire et j’adorais ça et je peux vous assurer que cela ne m’a pas traumatisé
1 ) Les gens font ce qu’ils veulent entre-eux à partir du moment où ils sont adultes.
2) Aujourd’hui la contraception existe, qu’on nous foute donc la paix avec les histoires de consanguinité .
3) Quand aux traumatismes que provoqueraient ce genre de rapports, je n’en ai jamais eu mais voulant en avoir le cœur net, je suis allé consulter un psy (une dame) qui m’a fait cette déclaration ahurissante. « Vous souffrez mais vous êtes dans le déni et ne voulez pas admettre votre souffrance… » Du coup je lui ai demandé combien je lui devais et je me suis sauvé ! C’est dingue d’entendre de tels discours !
En fait l’inceste, c’est comme la nudité, on nous explique que c’est mal, mais on est incapable de nous dire pourquoi.
Merci pour ce point de vue intéressant
Au moins c’est clair ! Merci ! il y en a tant qui racontent n’importe quoi sur ce sujet !
Merci pour ces explications riches renseignements.
Ayant vécu à plusieurs reprises des rapports incestueux lors de ma jeune adolescence avec un cousin, une soeur ou puis un frère (quelle famille! vos lecteurs vont-ils penser AhAhAh), je n’en ai jamais été traumatisé au sens péjoratif du terme. Bien au contraire, je me souviens encore de ce trouble intérieur ressenti et de la forte excitation qui m’habitait d’être ainsi manipulé dans ces jeux. Car il s’agissait bien de jeux. D’ailleurs je me souviens qu’ils étaient motivés par la curiosité au sex qu’a mon avis tout enfant ressent.
Plus tard adulte, après avoir travaillé certaines réflexions quant à ces actions, cela m’a permis d’en jouer, que dis-je d’en jouir avec des partenaires plus âgés. J’en garde donc d’excellents souvenirs.
Je tenais à ajouter un argument à votre contribution sur l’inceste.
Dans le cadre ascendant descendant la question que pose la psychanalyse et qui pose le problème du tabou fondamental est la question de la confusion des générations. Si un fils couche avec sa mère, une fille avec son père , se pose outre le problème de sujétion le problème qu’aucun repère stable ne peut s’élaborer psychiquement… qui est qui? Qui est qui par rapport à qui?
Ce désordre, bafoue toutes les lois d’identification. Qui seraient par exemple les enfants issus d’une telle union?
Dans l’espoir d’avoir apporté une pierre à votre édifice , et en vous remerciant pour tout le plaisir que j’ai à fréqrenter votre site je vous adresse mes amicales pensées.
Votre argument ne tient pas compte
– des relations mères / filles (restons dans le cadre du consentement, par exemple la fille revient voir maman après des années…. ou autres circonstances particulières) ou père / fils (même contexte)
– par ailleurs aujourd’hui on peut faire de l’inceste hétéro sans avoir d’enfants.
Je crois que si la psychanalyse a brisé des tabous elle en a crée d’autres, la psychanalyse n’est pas libertine.
Sur le premier point, nous avons un peu évolué dans notre politique éditoriale. Il y a aujourd’hui sur le site quelques récits dans lesquelles les rapports mère/fille, père/fille, mère/fils… ne souffrent d’aucune d’ambiguïtés (mai bon c’est de la fiction, d’accord 🙂
On peut y accéder avec le mot clé « famille »
Quand à ta conclusion, je la partage totalement