Deux filles et leur mère par Léna Van Eyck – 19 – Le charme pervers de la bourgeoisie
De son côté, Edouard se résolut à mettre son projet de cambriolage à exécution, manquant complètement d’expérience en la matière, il commença par faire du repérage et jeta son dévolu sur une grande maison apparemment facile d’accès, puis il recruta un complice dans un bouge. Celui-ci prénommé Léon, pochetronnait d’abondance et se vantait peu discrètement de ses exploits de monte en l’air.
– Dis-moi l’ami, une petite expédition à deux, ça te dirait ?
– T’as une adresse ?
– Oui.
Ensemble ils firent une rapide reconnaissance des lieux.
– Facile, je lance un grappin sur le balcon, on grimpe, j’ouvre la fenêtre, on fera ça à minuit .
Effectivement la première partie du plan de déroula sans encombre. Sur le balcon ils n’eurent nul besoin de forcer l’ouverture, la porte fenêtre étant entrouverte sur l’espagnolette.
Il fallait maintenant s’éclairer, Léon alluma une lanterne.
Un raclement de gorge…
– Alors mes gaillards, on vient commettre des bêtises ?
Le type, une véritable armoire à glace et a dégainé une fine lame.
Comment a-t-il détecté leur présence ? L’histoire ne dit pas, mais toujours est-il qu’il leur barre toute retraite
– Il vous fallait venir plus tard, les maîtres sont des couche-tard…
Et il les appelle, inutile de préciser que nos deux monte-en-l’air n’en mènent pas large…
– Et bien jeunes gens, voilà comment on gâche une vie entière. Rendez-vous compte qu’un seul mot de moi et vous vous retrouvez aux galères ou au gibet ! Mais vous êtes jeunes et je ne suis point cruel, je vous épargnerais ce destin funeste. Mais il y a un prix à payer.
– Un prix ?
– Eh oui, nous allons mon épouse et moi profiter de votre jeunesse !
Et justement l’épouse se radine, une belle rombière bien en chair, dira-t-on.
– Hum, en voici de charmants monte-en-l’air ? S’exclame-t-elle. Je ferais bien mon ordinaire de celui-ci ! Continue-t-elle en désignant Edouard.
– Eh bien soit, reprend le mari, tu vas donc baiser ma femme, et pendant ce temps-là toi, tu vas m’enculer.
– Mais je… balbutie Léon.
– Préfères-tu la potence ?
– Non, non, on va faire comme vous dites !
La dame enlève ses vêtements de nuit, s’approche d’Edouard.
– Caresse-moi mes grosses gougouttes, elle sont belles n’est-ce pas ?
– Oui, madame !
– Pelote les moi, petit voyou !
– Oui, madame !
La bourgeoise lui dégage la bite, se baisse et la gobe avec lubricité, tandis que l’homme fait la même chose avec celle de Léon qui a un mal de chien à bander correctement.
– Tu es prié de me présenter une bite digne de ce nom, sinon, je n’hésiterais pas un instant à faire intervenir la maréchaussée.
– J’essaie, j’essaie, mais ça coince un peu.
– Pense donc à quelque chose qui t’excite !.
Alors Léon invoque l’image de quelques soubrettes à la cuisse légère et parvient à faire raidir sa nouille.
– Allez, maintenant viens dans mon cul. Oh, regarde ma femme comme elle se fait bien baiser, quelle salope celle-ci, tu ne trouves pas ? Elle adore qu’on l’enfile par le cul !
– Si, si !
– Je suis sûr que tu aimerais être là la place de ton complice. Mais que veux-tu, il est plus beau que toi ! Allez remue-toi, je ne te sens qu’à peine !
– Je fais de mon mieux.
– Eh bien, c’est pas terrible ! Henriette on permute ?
– Non Eugène, certainement pas, il me baise trop bien.
Encore une fois Léon invoque l’image de sa soubrette préférée. Ça va mieux mais il sait que ça ne durera pas, aussi redouble-t-il d’efforts faisant miauler son partenaire de plaisir .
Il finit par lui jouir dans le fondement du bonhomme tandis que madame gagne le ciel sous les coups de butoir d’Édouard .
Ce dernier se retire, la bite visqueuse de sperme et d’un peu d’autre chose aussi.
– Oh, viens là maraud, je vais te nettoyer tout ça, j’adore me régaler d’une bonne bite merdeuse.
Et la langue de Dame Henriette est tellement savante que notre Edouard ne tarde pas à rebander.
– Ah, ah, je vois que tu est prêt pour un deuxième coup ! Allez, reviens dans mon cul, il est si gourmand !
Evidemment, cette fois-ci ce fut moins fulgurant, mais Eugène vint le stimuler en se posant derrière lui afin de lui tripoter les couilles et de lui doigter le trou de balle. Et c’est épuisé que notre Edouard parvint à conclure.
– Cela m’a donné grande envie de pisser, reste au sol que je t’arrose !
– Mais Madame !
– Silence canaille !
Et c’est ainsi qu’Edouard du boire le bon pipi de la grosse bourgeoise.
– Merci messieurs, nous vous laissons aller au diable ! Et ne vous avisez pas de crier sur les toits que nous somme un couple pervers, personne ne n vous croira ! Ha, ha, ha !
L’aventure n’avait rien eu de désagréable et ils avaient échappé au pire, mais Édouard n’avait nulle envie de récidiver. Il lui faudrait financer son séjour en Louisiane d’une façon différente.
Et en attendant une solution (venue du ciel ?) Il se consolait en entretenant un parfait amour avec ma sœur Pauline qu’il honorait horizontalement une fois par semaine.
Il était devenu amoureux fou de Pauline. La réciproque n’était pas évidente, certes elle aimer baiser avec Édouard, appréciait sa compagnie mais son grand amour restait sœur Sainte Lucie, elle ne se faisait néanmoins aucune illusion, un jour celle-ci se laisserait, mais qu’importe ! Ne dit-on pas que tout ce qui est pris est toujours bon à prendre !
6 mois ont passés.
Notre bas de laine de porte bien, mais nous ne savons trop quoi en faire. Henri de Longdard est revenu des Amériques et s’est fendu d’une visite au bordel de madame Galoubet, évidemment ce gros coquin a sollicité une petite séance en trio avec la mère et moi.
– Ma mission a été un succès et j’ai gagné beaucoup d’argent. La Louisiane, savez-vous, est une contrée fabuleuse, certes il y a des crocodiles mais ils restent à leurs places. Cela ne vous tenterait pas d’y émigrer ? Il y a bien plusieurs maisons de plaisir à la Nouvelle Orléans mais elles manquent de classe et de dynamique, je suis persuadé que si vous ouvriez une maison là-bas, vous rencontrerez un succès certain.
– Vraiment ?
– Réfléchissez-y, je vous paie le voyage.
– Et en quel honneur ?
– En l’honneur de vos beautés, mesdames.
– Faut peut-être pas exagérer !
– Disons que ça me fait plaisir et que ça ne me coûte pas tant que ça. Le régent m’a alloué un bon budget et je le gère à la guise. Je serais moi aussi sur le bateau, vous n’aurez donc rien à craindre pour votre sécurité.
Le baron nous a laissé réfléchir et nous a informé qu’il repasserait la semaine prochaine afin de recueillir notre décision.
– Pourquoi pas ? Me dit ma mère.
– Et Pauline ?
– Si elle veut venir avec nous on a de quoi lui payer le voyage. Va donc lui en parler.
Je suis donc allé rencontrer Pauline, d’abord surprise puis emballée, elle me demanda néanmoins deux jours de réflexion.
– Lucie, je vais te quitter, j’ai l’opportunité de joindre les Amériques, cette aventure me tente.
– Alors vas-y, je garderai un merveilleux souvenir des moments que nous avons passé ensemble.
Puis ce fut le tour d’Édouard…
– En Louisiane ? Je rêvais d’y aller.
– Et qu’est-ce qui t’en empêche ? Les navires ont toujours besoin de matelots .
– Les choses ne sont pas si simples. Une fois sur place il va falloir que je me démène afin de retrouver la trace de ma sœur… et pour cela il me faut de l’argent et je n’en ai pas.
– Hum, tu sais je ne suis pas obligée de suivre ma mère et ma sœur dans leurs projets, et je peux t’aider dans le tien
– Mais avec quel argent ?
– L’argent, toujours l’argent, mais réfléchis un peu, tête de mule, je vais travailler quelque temps avec ma mère et ma sœur, je vais me faire un petit magot et ensuite on pourra se mettre en chasse tous les deux
– Mais tu ne vas tout de même pas te prostituer pour moi, je ne suis pas un maquereau !
– Si tu ne veux pas tant pis pour toi, je ne vais pas te supplier.
– Il doit y avoir d’autres solutions ?
– Bon, c’est oui ou c’est non ?
– Je vais réfléchir, c’est quoi le bateau ?
– Le Flétan à Saint Nazaire, il lève l’ancre le 18. Bonsoir !
Nous avons de nouveau rencontré Henri de Longdard, lequel paraissait préoccupé.
– J’ai un gros souci, je crains pour ma vie…
– Oh !
– En fait, un jeune présomptueux m’a manqué de respect, j’ai eu la faiblesse de l’insulter vertement et ce faquin n’a rien trouvé de mieux que de me provoquer en duel, mon honneur m’interdit de me dérober mais ce triste sire possède une réputation de fin bretteur, me voilà donc mal engagé.
J’ai eu à ce moment l’impression que notre projet américain prenait l’eau, mais l’homme a continué :
– Dans le cas où il m’arriverait un mauvais sort, je vous ai préparé deux lettres, l’une pour le capitaine du Flétan, à qui je demande de vous accorder toute son attention…
– Je voulais justement vous informer, intervient ma mère que mon autre fille sera aussi du voyage.. mais nous lui paierons sa place à bord …
– Ce ne devrait pas poser de problème, je vais ajouter un postscriptum à la lettre… La seconde lettre est à l’attention du gouverneur de la Louisiane, c’est un ami et je compte sur lui pour vous prendre en charge comme il se doit…
– Je vous en remercie et de grâce soyez prudent.
– On va essayer.
Puis ce fut le jour du départ, sur le quai d’embarquement nous attendions Henri de Longdard, il n’est pas venu, et c’est d’une démarche triste que nous sommes montées à bord. Le capitaine est venu au-devant de nous.
– C’est vous qui voyagez avec Henri de Longdard ?
– Oui.
– Il n’est pas là ? Et il m’avait dit : deux personnes ?
On lui explique et on lui montre la lettre qui lui est destinée.
– Hum, d’accord, je vais vous faire conduire à vos cabines, la personne non prévue prendra la cabine réservée à monsieur Henri. Je vous recevrai plus longuement après le départ.
Et nous voilà parties. Je me demande quand même si le dénommé Longdard n’est pas en train de nous jouer un tour de cochon… mais j’ai peine à en imaginer le déroulement.
A suivre
Tout un art de vivre !
Ça m’a rappelé un passage du film « Tenue de Soirée »