Bérénice – Chapitre 47 et 48 par mlle_helened


47.

Patrice découvrit pour la première fois le modeste deux-pièces de son amante si spéciale.

– Sers-toi à boire, lança Alice depuis la salle de bains. Je te laisse fouiller dans les placards. Fais comme chez toi.
– Merci mon cœur.

Il se contenta d’un coca. Pas de bière dans le frigo et il était encore trop tôt pour le whisky.

Alice apparut un quart d’heure plus tard dans sa robe rouge, en collant clair et escarpins à bride assortis. Elle avait aussi retouché son maquillage, accentuant encore plus ses yeux.

Patrice se figea, la bouche grande ouverte.

– Je te fais tant d’effet que ça ?
– Au-delà de toutes mes espérances. Si je ne me retenais pas… mais je préfère me réserver pour ce soir. Si d’habitude tu es ravissante, ce soir tu es sublime.

Patrice prit Alice en photo avec son portable et l’envoya aussitôt à Bérénice. La réponse fut quasi immédiate  » sublime ! Tu es plus belle que moi. Je suis jalouse ! Grrr  »

– Je t’invite au restaurant, annonça Patrice.
– D’accord, dit Alice, qui ne savait plus quoi faire ni quoi dire.

Elle passa son manteau, qui arrivait sous la robe. Ils sortirent dans la rue. La nuit était tombée. Les passants rentraient chez eux et les ignoraient superbement. Alice souffrait un peu à cause de ses chaussures neuves et un peu plus hautes que celles qu’elle possédait. Cependant, la bride de cheville procurait une sensation nouvelle. Mais rien de comparable à l’air froid qui s’insinuait entre ses cuisses.

Patrice la tenait par la main, comme si elle était sa femme. Encore une fois, ça lui faisait tout drôle d’être dans le rôle opposé.

Ils entrèrent dans le restaurant. Le maitre d’hôtel la débarrassa de son manteau et les accompagna à leur table. Les têtes se retournèrent sur elle alors qu’elle traversait la salle.

Elle s’installa, genoux serrés, tirant sur le bas de sa robe pour cacher ses cuisses.

– Tout le monde me regarde, chuchota-t-elle
– C’est parce que tu es la plus belle.
– Ou la plus vulgaire.
– Mais non, ne t’occupe pas d’eux et profite de ta soirée.
– Et toi ? Ça ne te fait rien de t’afficher avec… enfin avec un… une…
– Non, pas du tout. Au contraire. Je suis très fier d’être accompagné d’une aussi jolie femme.

Alice sembla rassurée. Malgré quelques regards appuyés, elle passa une très bonne soirée. Le restaurant était bon, sans être extraordinaire. Patrice régla la note. Le maitre d’hôtel aida Alice à passer son manteau.

Ils longèrent le quai un moment, appréciant le reflet de la pleine lune sur l’eau calme du bassin.

– On rentre ? demanda Alice. J’ai un peu froid. Et mal aux pieds aussi.
– Oui ma chérie, on rentre. Je peux t’embrasser ?
– Si tu veux.

Alice se montrait passive. En fait, elle ne savait toujours pas comment se comporter. Elle n’aimait que Bérénice et appréciait seulement Patrice. Si ça ne tenait qu’à elle, elle se serait contentée de sa liaison avec Bérénice. Sauf que cette dernière ne l’entendait pas de la même façon.

Et puis, ce n’était pas parce qu’on était habillée en femme qu’on en était une pour autant.

Patrice la prit par la taille et posa ses lèvres sur les siennes. Alice leur trouva un goût de café. Leurs langues se mélangèrent. Malgré ses doutes sur Patrice, elle sentit que son sexe voulait prendre du volume. Mais la cage l’en empêchait.

– Merci ma chérie. On rentre maintenant.

Patrice prit son bras et ils gagnèrent tranquillement le parking.

– Encore merci pour cette soirée, dit Patrice en prenant le manteau d’Alice pour le ranger. J’ai été très heureux d’être à tes côtés. Merci encore.

– Et je suppose que la soirée n’est pas finie, dit Alice
– Oui, en effet. Sauf bien sûr, si tu ne veux pas.
– Comment pourrais-je refuser après tous ces cadeaux ? Tu me laisses me préparer ?
– D’accord, mais revient habillée pareil.

Alice le regarda avec un sourire au coin des lèvres. Patrice l’attendit au salon, buvant un autre café.

Lorsqu’elle revint, les canapés avaient été déplacés et une musique douce meublait le silence.

– Vient danser, dit Patrice en se levant.

Il la prit par la taille et se colla à elle. Alice ne pouvait pas ne pas sentir le sexe de son amant.

– Je te fais de l’effet, on dirait.
– Oui, beaucoup. Tu es très belle Alice et tu m’excites. Je me suis retenu tout l’après-midi pour ne pas te faire l’amour. Je t’aime Alice.
– Ça me touche beaucoup ce que tu me dis, mais j’ai encore du mal avec ce genre de déclaration.
– Prends le temps qu’il faudra. Et je ne désespère pas qu’un jour tu m’aimes autant que tu aimes Bérénice. Et le jour où tu me diras je t’aime, je serai le plus heureux des hommes. Même si je suis déjà très heureux d’être avec toi en ce moment.

Alice ne répondit pas, se contentant de suivre son cavalier. Les mains de Patrice se firent plus coquines, caressant les fesses de sa partenaire.

– J’ai envie de toi, souffla-t-il à son oreille.

Il déposa un bisou dans son cou, un autre sur la joue, un autre à la commissure des lèvres, puis sur ses lèvres. Alice ouvrit la bouche pour le recevoir.

– Oh, comme je t’aime, dit Patrice entre deux baisers passionnés.

Il la prit par la main et l’entraina dans la chambre conjugale. Encore une fois, cela faisait tout drôle à Alice d’être seule avec Patrice, sans Bérénice. Elle avait l’impression de la tromper. Un comble quand on sait que c’était elle l’amant et Bérénice la femme infidèle.

Patrice remonta la robe, déchira le collant et dégagea le sexe mou qu’il suça un instant. Alice se redressa, surprise.

– C’est comme un gros clito, se justifia Patrice.

Mais cela ne dura pas longtemps et il entreprit de préparer son petit trou

Il se redressa, attira Alice qui s’assit sur le lit, le visage à hauteur de son sexe. Elle défit le pantalon et fit glisser le caleçon. Il lui sembla que la queue de Patrice était plus grosse que d’habitude. Mais elle la caressa, la mit en bouche, la suça.

– Oh comme tu suces bien, continue comme ça. C’est bon.

Patrice continua de commenter la prestation d’Alice.

– Oh oui, oh oui, je viens, tu vas me faire jouir, rhaaaaa

Patrice capitula et éjacula dans la bouche d’Alice qui réprima un hoquet. Une partie de la semence coula sur son menton.

– Tu es merveilleuse, dit Patrice

Alice s’empara d’un mouchoir en papier pour éponger le sperme.

Patrice recommença à préparer l’anus d’Alice, qui encore une fois, se laissa faire, totalement passive. Une fois prête, il se présenta à l’entrée et la pénétra en douceur.

– Ça va, ma chérie ?
– Oui, c’est bon, continue comme ça.
– Voilà, je suis à fond, mon cœur
– Oh déjà ?
– Oui. C’est bon signe !

Patrice bougea doucement.

– Oui, comme ça, souffla Alice.
– Tu y prends goût, on dirait
– Peut-être…

Patrice continua, variant la vitesse, l’amplitude. Alice gémissait de plus en plus. Son sexe toujours mou bougeait dans tous les sens.

– Oh je viens, je vais jouir….

Patrice se laissa tomber sur Alice et éjacula dans son cul.

– Tu m’as tué, dit Patrice. Qu’est-ce que c’est bon de faire l’amour avec toi. J’en oublierais presque Bérénice.

Patrice l’embrassa. Alice croisa ses jambes autour de la taille de son amant, ses bras autour de son cou. Elle ne savait pas pourquoi elle faisait ça, mais cela lui semblait naturel. Elle sentait encore le membre en elle. Elle joua des muscles. Patrice interpréta ce geste comme une invitation et recommença de la pénétrer.

Alice gémissait d’un plaisir réel. Elle commençait à apprécier. Ou du moins le croyait-elle vraiment.

Patrice lâcha ce qui lui restait de sperme et continua d’embrasser sans relâche Alice. Son sexe débanda et sortit naturellement du fourreau. Du sperme coula sur les draps.

– Tu as aimé ? demanda Patrice.

– Oui. C’était encore mieux que la dernière fois. Je m’habitue de mieux en mieux à ta grosse queue. Je ne ressens pas encore vraiment de plaisir. Mais qui sait… bon je vais prendre une douche et me démaquiller. Je ne dois pas être belle à voir.

– Tu es toujours belle ma chérie.
– Vil flatteur !

Alice revint en nuisette transparente. Patrice apprécia la lingerie. Elle s’allongea contre lui et s’endormit aussitôt.

 

48.

Le dimanche fut plus tranquille. Patrice l’emmena visiter la côte vers Royan. Ils refirent l’amour le soir.

Le lendemain, Alice rentra chez elle pour redevenir Damien et reprendre son activité professionnelle. Mais les SMS de Patrice la convainquirent de revenir passer la nuit avec lui. Et de lui faire encore l’amour. Toutefois, elle insista pour faire une pause mardi, tout en lui promettant de revenir le lendemain pour accueillir Bérénice.

Les retrouvailles furent passionnées. Le trio finit bien sûr au lit mais pour faire la fête à Bérénice.

La vie reprit son cours. Bérénice recommença ses visites chez Alice le lundi après-midi et Alice venait passer le week-end chez le couple tous les quinze jours.

Ce jour-là, Alice finissait de se préparer pour accueillir le gode de Bérénice. Le téléphone de Damien sonna et après une brève hésitation, Bérénice décrocha.

– Bonjour, dit Bérénice.
– Bonjour, fit une voix masculine. Je cherchais à joindre M. Martin. Je suis Pierre Granberg, un de ses clients.
– Oui, je suis une amie. Je peux prendre un message ?
– S’il vous plait. J’aurais besoin de le voir assez rapidement, dans la semaine si c’est possible.
– D’accord, dit Bérénice.

Elle hésita.

– Je sais qu’il est occupé. Mais peut-être que son assistante pourrait venir à sa place ?
– Il a une assistante ? S’étonna Pierre Granberg.
– Oui, depuis peu. Je lui fais part de votre message.
– Euh… très bien, merci madame. Au revoir.
– Au revoir.
– Le téléphone a sonné ? demanda Alice en revenant dans le salon
– Oui, un certain M. Granberg. Il voudrait que tu passes dans la semaine et je lui ai dit que ton assistante viendrait.
– Mais je n’ai pas d’assistante !
– Mais si : Alice.

Alice s’arrêta, stupéfaite par ce qu’elle venait d’entendre.

– Tu lui as dit que j’étais un travesti ? dit Alice d’une colère contenue
– Non, juste que ton assistante viendrait. J’ai rien dit de …
– MAIS DE QUEL DROIT OSES-TU ? hurla Alice. LA TU AS POUSSE LE BOUCHON TROP LOIN ! VA-T-EN !!

Bérénice comprit en effet qu’elle était allée trop loin et avait commencé à mélanger le jeu avec la réalité de la vie.

Sans rien dire, la mine déconfite, elle prit ses affaires et quitta l’appartement.

Alice continua de vociférer à haute voix jusqu’à ce qu’on sonne à sa porte.

Il ouvrit avec rage, pensant que c’était Bérénice.

– QU…. Oh excusez-moi, dit-elle en voyant Marjorie Delteil, sa voisine du dessus.

Marjorie la toisa de la tête aux pieds.

– Ma fille fait sa sieste et je ne voudrais pas qu’elle se réveille trop tôt alors…
– Oui je comprends. Excusez-moi encore. Je vais me calmer.
– Merci c’est gentil.

Sa voisine avait accouché quelques semaines plus tôt et avec l’arrivée de la petite Manon, elle en avait oublié l’invitation qu’elle lui avait faite, invitation prévoyant de rencontrer Damien et Alice autour d’un apéritif. Mais Manon les occupait beaucoup le jour et encore plus la nuit, laissant le couple sur les genoux et les yeux fatigués.

Il espérait que cette mésaventure ne réveillerait pas les promesses passées.

Alice retrouva son calme et appela son client, Pierre Granberg. Elle tenta tant bien que mal de rattraper le coup tordu de Bérénice et bouscula de fait son planning pour convenir d’un rendez-vous dès le lendemain. Etant son plus gros client, il passait avant tous les autres.

Damien arriva vers les dix heures et Pierre Granberg l’accueillit chaleureusement. Ils discutèrent travail pendant presque une heure. Damien rangea ses dossiers et se leva.

– Damien, commença Pierre, je voudrais revenir sur cette histoire d’assistante.
– Oh c’est rien, juste une amie qui a pris ses désirs pour des réalités.
– Je n’en suis pas si sûr.

Damien tressaillit.

– Un certain nombre d’indices m’amènent à penser que cette prétendue assistante et toi n’êtes qu’une seule et même personne.

Damien se décomposa.

– Co… comment vous avez su ? Elle vous a appelé ?
– Qui ? Votre amie ? Non pas du tout. Mais tes mains et tes sourcils épilés, quelques traces de vernis sur tes ongles un peu trop longs et limés, et surtout le claquement de talons lorsque tu m’as appelé hier après-midi. Donc voilà pourquoi je pense que tu es ta propre assistante.
– Je suis confus, désolé. Ce sont des jeux qui n’auraient jamais dû dépasser ce cadre précis.
– Ne le sois pas. J’aimerais beaucoup faire sa connaissance.
– La connaissance de qui ?
– De ton assistante, bien sûr !
– Dans quel intérêt ?
– Simple curiosité.
– Et plus si affinités ?
– Ah non. Au risque de te décevoir, je réserve ces affinités pour ma femme et seulement elle.

Damien souffla de soulagement. Coucher avec son client était bien la dernière des choses qu’il souhaitait.

– Disons vendredi soir. Je t’invite au restaurant, annonça Pierre.

Il prit son téléphone et appela son assistante :

– Françoise, tu peux réserver une chambre pour vendredi soir et une table pour trois ? … Merci.

– Et voilà, tu n’as plus le choix. Je t’envoie par mail l’adresse de l’hôtel où tu pourras te changer et celle du restaurant.

Et avant qu’il ne puisse répondre quoi que ce soit, Pierre le poussa amicalement vers la sortie.

A suivre

 

 

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