Perles et anecdotes sur la prostitution par Sonia Kubler

Perles et anecdotes sur la prostitution par Sonia Kubler

Les déblatérations et les affirmations péremptoires sur la prostitution ne date pas d’hier…:

Une fille de joie peut légitimement se faire payer pourvu qu’elle ne se mette pas à un prix trop haut. il en est de même de toute jeune fille ou de toute prostituée qui fait le métier en secret ; mais une femme mariée n’a pas autant de droit de se faire payer, parce que les profits de la prostitution ne sont pas stipulés dans le contrat de mariage. James Gordon, jésuite écossais (1541-1620) , Theologia moralis universa, 1634, cité dans le Dictionnaire de la Bétise, Laffont, 1991.

Les prostituées sont rarement vierges… (anonyme)

« Toutes les filles qui se livrent à la prostitution publique ont déjà vécu dans le désordre pendant un temps plus ou moins long. Dans l’espace de dix ans, à peine a-t-on rencontré au dispensaire trois ou quatre filles qui sont venues se faire inscrire n’ayant pas encore été déflorées. La prostitution peut donc être considérée, pour un certain genre de filles, comme la suite et la conséquence presque inévitable d’un premier oubli du plus important des devoirs. » A. B. J. Parent-Duchâtelet, (1790-1836)  De la prostitution dans la ville de Paris, 1837.

Ailleurs dans son bouquin Parent-Duchâtelet, , affirme que, pendant sa longue pratique… … il n’a jamais trouvé de notables différences entre les parties génitales des femmes mariées et celles des prostituées.

Il cite l’observation d’une femme de 51 ans qui, depuis sa quinzième année, se livrait à la prostitution, et dont les organes sexuels avaient conservé leur fraîcheur, et déclare « On peut conclure de cette affirmation:
1) Que les femmes galantes et les prostituées de Paris donnent des soins particuliers à ces organes;
2) que chez les femmes qui n’ont pas eu d’enfants, la dimension de l’ouverture vulvaire et du canal vaginal est congénitale, c’est-à-dire vient de naissance; et qu’on ne doit pas plus s’étonner de la largeur ou de l’étroitesse de ces parties que des dimensions et directions si variables des autres parties du corps. » (1)

Perles

Les femmes à la sexualité compulsive (nymphomanes, prostituées, « actrices » de porno… et autres « Marie-couche-toi-là ») souffrent toutes d’une perte de la laïcité du vagin. Citation anonyme)

Tenue d’hiver : Lorsqu’on est franchement bien dans sa peau et qu’on y met son âme, on peut tenir en petite tenue à des températures assez froides. N’ayant jamais exercé dans la rue sauf une semaine avant que je trouve le moyen de passer mes petites annonces. Je n’ai pas cette expérience là. Mais distribuant des tracts pour la veggie pride, (manifestation pro végétarienne) un jour où il s’était brusquement remis à faire très froid, j’ai estomaqué plusieurs personnes par ma tenue estivale. Les prostituées de rue ont le sens de la vague. Elles sentent la pression qui monte ou qui tombe. On est quasiment dans un comportement « panda Lama chevauchant le dragon des forces astrales ». Il faut l’avoir vécu pour comprendre ce que cela signifie. (Charabia incompréhensible que je relis toujours avec amusement)

Trouvé ce commentaire écrit par les sœurs d’un « refuge protestant « , pour jeunes filles « égarées » , vers 1850 : « une fille vicieuse ne l’est jamais à demi »…

Dans un débat sur un forum un « farouche adversaire de la prostitution » utilisa cet argument péremptoire : « je ne mets mon pénis que dans les gens que j’aime. »

Suite à une annonce d’une escort et à un échange de mail, le client potentiel finit par répondre :

« Je suis un peu déçu de ce que tu me proposes… bien que je m’y attendait !
En effet, la douceur, la tendresse, les caresses, … tout cela me plaisait bien, mais la clause argent annihile tout. Pour moi la tendresse, la douceur, voir un brin de sentiment ne s’achètent pas, cela se vit, se déguste, s’apprécie mais en aucun cas ne se paie. Lorsqu’on paie on a droit à un certain résultats voir certaines exigences et ça détruit tout ce qui peut être intéressant dans une relation intime.
Je regrette, mais ce que tu me proposes ne me convient pas ! »

Il y a aussi des perles moins drôles ! Des perles à claques…

C’était à la radio, un débat sur la prostitution où les auditeurs pouvaient intervenir ! On fait passer à l’antenne une nana qui tient un discours assez confus à ce point que l’animateur la coupe, et ce connard lui demande alors :
– Vous êtes un femme normale ou une prostituée ?
Je me suis précipitée sur mon téléphone pour protester, mais en vain… Celle-là elle m’est encore longtemps restée en travers.

De Maud Olivier (député PS, et rapporteuse du projet de loi pénalisant les clients)
« L’âge moyen d’entrée dans la prostitution est de 14 ans. Avec une espérance de vie réduite à 42 ans… »
Où a-t-elle été chercher des âneries pareilles ?

Le milieu de la prostitution a aussi ses superstitions étranges :

Monter avec un puceau ou avec un barbu porterait bonheur !

Il ne faut jamais ramasser une pièce de monnaie tombée sur le plancher de la chambre où la fille exerce ses talents (et quand on n’écrit jamais, c’est vraiment jamais… même quand on fait le ménage)

Lorsque le client paye avec un « gros billet » il est d’usage de se le frotter contre le pubis (ça porte bonheur !)

Dans la rue, la fille qui dérouillait la première pinçait la fesse gauche d’une de celle qui n’avait pas dérouillée afin de lui porter chance (dérouiller signifie dans l’argot de la prostitution, avoir fait un premier client)

Monter avec un ecclésiastique porte malheur !

Porter de la fourrure le vendredi donne des maladies de peaux.

En Russie souvent les filles n’aiment vraiment pas que l’on pose l’argent sur une table (ça porte malheur!!!) elles préfèrent le recevoir de la main à la main.

De l’origine du mot « marquer » (marquer, pas maqué !)

Marquer: ce verbe a pour origine la marque du pas, laissée sur la terre par le pied. Les putains d’Alexandrie avaient coutume jadis, de ciseler en négatif leurs initiales sous la semelle de leurs sandales pour que les lisant imprimées dans le sable de la plage, le client éventuel reconnaisse la personne désirée en même temps que la direction de sa couche. Michel Serres, Le Mal propre – 2008

Anecdotes diverses

Vers 1992, il y eut une manifestation de prostituées non loin de la Chambre des députés…
Bien sur cordon de CRS…
Devant la foule (participantes et quidams divers) massée au milieu de la chaussée, l’un d’eux s’approcha et ordonna d’un ton péremptoire :
« Tout le monde sur le trottoir ! »

Un débat à la télé (authentique même si je ne rapporte pas mot à mot)

1ère prostituée : que vous ne soyez pas d’accord avec la prostitution c’est votre droit, mais au moins laissez celles qui ont une autre opinion sur le sujet pratiquer tranquillement leur activité
une dame anti prostitution : Non pour moi tant qu’une seule femme se prostitue c’est toutes les femmes qui se prostituent et ça pour moi c’est inadmissible
1ère prostituée : et quand une femme saute en parachute, c’est toutes les femmes qui sautent en parachute ?
2ème prostituée : …c’est toutes les femmes qui se prostituent… vous prenez combien vous alors ?

On commençait à rigoler mais ce con d’animateur a alors comme on dit « recentré le débat »

Un peu en marge

12 janvier 2009 : journal de Jean-Pierre Pernaut à 13 heures : Le sujet : les bretons qui parlent bretons… Précommentaire de Pernaut qui devait penser à autre chose : « L’emploi de la langue bretonne est aujourd’hui autorisé dans la prostitution… »

Une news que j’ai trouvé très belle :

Dans le Bronx, deux prostituées montrent les anneaux de Saturne et les cratères de la Lune à leurs clients.

Je suis travailleuse du sexe et je travaille dans le Bronx. J’ai toujours été passionnée d’astronomie, j’ai passé mes années d’adolescence dans un pâturage avec un petit télescope, avant de le prendre dans ma voiture. J’avais oublié combien c’est merveilleux de montrer à quelqu’un les anneaux de Saturne pour la première fois… où les cratères de la lune. Avec mon amie nous avons obtenus des regards étranges, les camionneurs étaient confus, mais il y en a deux qui ont adoré. Quel voyage étrange de se retrouver dans Hunts Point avec un télescope beaucoup plus grand ! (septembre 2013)

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Notes
Les illustrations de cette page sont issues de Claire de Nuit, l’excellente bande dessinée de Jordi Bernet sur des textes de Carlos Trillo et Eduardo Maicas
(1) Voir aussi sur cette page d’autres propos de cet imbécile de Parent-Duchâtelet : Citations sur la prostitution. Et honte au scribouillard de service de Wikipédia qui ose après ça écrire que ce type a écrit un ouvrage qui « est considérée comme un ouvrage majeur non seulement sur l’histoire de la prostitution, mais également comme une des premières enquêtes de sociologie empirique ». Il y a vraiment des coups de pieds au cul qui se perdent !

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5 réponses à Perles et anecdotes sur la prostitution par Sonia Kubler

  1. Lucky dit :

    L’anecdote impliquant Jean-Pierre Pernaut m’a remis en mémoire cette scène surréaliste du film « Les galettes de Pont Aven » (Joel Seria – 1975) ou l’on voit Dominique Lavanant tapiner en bigouden puis demander à Jean-Pierre Marielle qui monte avec elle, de « laver son Jésus » le tout avec un impossible accent breton

  2. Andrieu dit :

    Il y en a des sévères !

  3. Arabella dit :

    Lecture instructive et savoureuse !!!

  4. Chandernagor dit :

    Des anecdotes savoureuses, des citations étranges, des curiosités…

  5. Claire dit :

    J’ai adoré l’anecdote de putes astronomes !

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