Ninon, de l’éternel féminin à l’éternelle libertine par Serge Virinoviev

 

Puis-je vous appeler Anne chère et divine Ninon ?
Ninon de Lenclos élue Notre-Dame des Amours
Qui à tous vos soupirants avez rarement dit non
Et qui avez cheminé le plus libertin des parcours.

Séductrice et curieuse de tous les plaisirs charnels,
Femme d’esprit passionnée par les arts et lettres,
Faire l’amour fut pour vous un besoin essentiel
Et à aucun homme vous n’avez pu vous soumettre.

Vos rondeurs firent de vous une femme excitante
Troublant celles et ceux qui hantèrent votre salon.
Nombreux furent ceux dont vous fûtes l’amante
Et à qui vous avez dévoilé vos tendres mamelons.

Vous avez offert vos cuisses à des mâles fougueux,
Elles hébergèrent leurs sexes gonflés et tendus
Sur lesquels s’attardaient vos regards malicieux
Dans l’attente de leur va-et-vient à corps perdu.

Les ans sur vos ardeurs n’ont eu aucune emprise
Et à l’automne de votre vie chargée de souvenirs
Vous retroussiez encore volontiers votre chemise
Pour que sur votre vulve on vienne s’y divertir.

Avec votre fils l’acte incestueux vous avez frôlé
Quand il déclara vous désirer comme amante.
Votre auriez bien voulu lui offrir votre cul potelé
Mais trop tard, il se donna la mort séance tenante.

Même le jeune Voltaire alors gamin boutonneux,
Tout juste pubère, de votre postérieur était fou.
Il rêva à son tour de votre entrecuisse chaleureux
Mais nul n’a su ce qui a pu se passer entre vous.

Avec Madame de Maintenon, votre meilleure amie,
Vous avez partagé votre couche délicieusement,
Vous étreignant avant de contempler vos anatomies
Et de vous dévorer vos clitoris gloutonnement !

Cette galante amitié entre des femmes aussi belles,
Dans la chaleur de vos corps dénudés, impudiques,
Donna lieu entre vous à des frénésies sexuelles,
Vos élans réciproques n’ayant rien de platonique.

Femme du Grand Siècle, femme libre, épistolière,
Je vais vous avouer ici sans honte et sans pudeur
Que moi aussi j’aurais aimé pénétrer votre derrière
Pour y déverser des flots de ma blanchâtre liqueur.

Votre bas-ventre fut un asile des plus accueillants
Que vous avez largement ouvert noble courtisane,
Ne trouvant à cela rien d’immoral ni d’humiliant,
Que vos amants soient en costume ou en soutane.

A vous tous les historiens il faut que je vous dise,
Oubliez-la, oubliez Ninon l’aguichante rebelle,
Laissez-la exciter de ses mains son intime friandise,
C’est là le seul plaisir toléré dans la vie éternelle.

Serge Virinoviev

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2 réponses à Ninon, de l’éternel féminin à l’éternelle libertine par Serge Virinoviev

  1. Ivan5 dit :

    Un délicieux poème très bien tourné

  2. asiabelle dit :

    Cet auteur sait trouver les mots pour nous charmer

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