L’odyssée de Zarouny (Vargala 3) –32 – Florentine et Rachel par Nicolas Solovionni

 

L’odyssée de Zarouny (Vargala 3) –32 – Florentine et Rachel par Nicolas Solovionni

Une concertation improvisée se déroule alors avec à quatre avec Winah, Schlumberg, Florentine.et Poupette :

– Faut peut-être arrêter la parano, ce gars est clean, ce n’est pas un nouveau client, il vient me voir à chaque fois qu’il est en bordée. Commence cette dernière.
– Imaginons qu’un type entre ici, et que, allez savoir pourquoi, il reconnaisse Florentine… non ça ne serait pas passé comme ça, c’est vraiment trop tordu… Se dit Winah.
– On fait quoi ? demande quelqu’un.
– Florentine, tu vas te rendre au « Furet d’or », tu fais connaissance avec ce mec, mais d’emblée tu lui expliques que tu ne veux pas manger dans ce restaurant, tu trouveras un prétexte, ça va déjà éliminer les complicités possibles avec le personnel. Ensuite pas d’alcool, tu refuses de parler de ton passé, tu ne réponds à aucune question, tu fais attention qu’on te fasse pas avaler une saloperie. Et surtout tu ne montes pas à son hôtel. Schlumberg tu la suivra, et te tiendra prêt à intervenir au cas où ça tournerait mal, préviens tes deux frères.
– Je m’habille comment ?
– On va dire une robe légèrement décolletée et qui laisse les bras nus, je verrais bien ça dans les bleus, et il te faudra de belles chaussures.
– Mais…
– Je sais, je commande ça immédiatement et je demande qu’on me livre ici, c’est quoi ta taille, ta pointure…
– Je n’ai rien pour payer…
– On mettra ça sur la note de Murenko

Le soir Florentine se rend au « Furet d’or », demande la table 18, y découvre le capitaine Reynald Baranchnik.

C’est un grand blond aux yeux bleus, bel homme, très souriant.

« Pas si mal, le capitaine ! »

– Merci d’être venu… commence le bonhomme.
– Juste un petit préalable, je ne souhaite pas manger ici, n’importe où mais pas ici ! Je vous expliquerai pourquoi.
– Ah ! Eh bien, si vous avez un établissement à me proposer ?
– Celui-ci là-bas a l’air pas mal !
– « Le petit vin blanc » ! Je ne connais pas, mais allons-y.

« On s’est fait des idées, c’est juste un dragueur… »

Ils prirent place, Florentine se montrait joviale mais fermée.

– Vous êtes encore plus belle que sur la photo.
– Flatteur !
– Non, non, je suis sincère. Parlez-moi de vous !
– Nous ne nous connaissons pas assez, je ne suis qu’une pute, et si une pute a beaucoup de choses à raconter, elle ne le fait pas avec premier venu.

« Où est-ce que je vais chercher tout ça ? »

– Je peux vous sortir de là !
– Je ne demande rien !
– Admettons que je vous offre une place sur mon vaisseau.

« Whah, le piège ! »

– Mais je n’ai aucune formation ! Mentit-elle avec aplomb.
– Ce ne serait pas pour travailler, mais pour être auprès de moi !
– Vous ne croyez pas que vous y allez un peu vite ?
– J’évoquais ça juste comme une possibilité.
– Parlez-moi plutôt de vous, vous avez dû bourlinguer pas mal, non ?

Et que n’avait-elle pas dit là ! Baranchnik se lança dans l’évocation des planètes étranges qu’il avait visitées et paraissait intarissable sur le sujet. Et le temps passa sans que l’homme ne pose de questions indiscrètes.

« Ce mec a un charme fou, il ne faut pas que je me fasse embobiner. Pour l’instant tout va bien, mais il se réserve peut-être pour après, il faut que je reste sur mes gardes ».

Elle ne but que très peu de vin prétextant qu’elle le supportait mal, et l’homme n’insista pas pour qu’elle boive… Et il fallut bien que le repas se termine.

– Je ne serais pas hypocrite ! Vous savez à quoi je pense ? Déclara Baranchnik
– Oui !
– Mon hôtel est à deux pas d’ici.

« Ben voyons ! »

– Je ne suis pas contre mais pas ce soir !
– Quand alors ?
– Dans quatre jours ?
– Et ce serait indiscret de…
– Un peu, oui… Retrouvons-nous ici même dans quatre jours, je viendrais de toute façon, avant je ne peux pas, je suis surbookée.
– Même ce soir ?
– Non mais il faut que je me couche de bonne heure, demain, je commence tôt !
– Vous me faites marcher !
– Qui sait ?
– Et si je me rendais dans l’établissement où vous pratiquez
– Vous aurez la pute, pas la femme !
– L’un n’empêche pas l’autre !

« Pourquoi je n’ai pas répété que je devais me coucher de bonne heure ? Pourquoi est-ce que je ne lui pas dit carrément non ? »

Allez savoir ? Toujours est-il que c’est ainsi, à cette heure avancée de la soirée, que Florentine revint au bar de « Chez Winah » avec son beau capitaine à ses bras.

Schlumberg et ses deux frères les suivent se demandant ce qui se passe.

– Il y a une chambre de libre ? Demande Florentine.
– Non, à moins que tu prennes celle de Schlumberg, quoi que non, elle n’est pas nette, eh bien prend la mienne, je vais la préparer, viens avec moi, Monsieur peut patienter cinq minutes ?
– Mais je vous en prie ! Répond Baranchnik

Resté seule Winah s’inquiète :

– Mais bordel, c’est quoi cette initiative ? Demande-t-elle
– Tout va bien ! il ne m’a posé aucune question, Et ici s’il déconne on peut le piéger.
– T’étais vraiment obligé de… bon tu veux vraiment te l’envoyer ?
– Je suis un peu gênée pour reculer…
– Je te préviens, je fous Schlumberg dans le placard pour intervenir en cas de besoin.
– Ça me convient parfaitement mais il va tout voir, tout entendre !
– Je ne sais pas s’il verra grand-chose, tout dépend de l’angle de vue, mais si tu cries il sera là dans la seconde.
– Ça colle.

– Nous ne nous sommes même pas embrassés ! Constate Baranchnik.
– Les sous ?
– Vous plaisantez !
– Je vous ai dit, ici c’est la pute, mais peut-être aurez-vous la femme aussi. En attendant passez-moi les sous s’il vous plaît !
– Je n’aurais peut-être pas dû venir ici, vous me décevez terriblement !
– Je vous ai promis de vous revoir dans quatre jours, je pensais tenir cette promesse.
– Je ne suis pas obligé de vous croire !
– Non, vous n’êtes pas obligé ! A vous de prendre le risque.

Baranchnik est dubitatif, mais quand il voit Florentine commencer à se déshabiller, le désir revient.

– Je vous fait une proposition, on s’embrasse et ensuite je vous paie.
– C’est contraire à tous les usages, mais j’accepte.

« C’est pas vrai, c’est moi qui le manipule, le mec ! »

Ils s’embrassèrent donc, Reynald cherchait à ce que le baiser soit fougueux. Florentine se contenta au début de se laisser faire avant de lui donner réplique avec autant de passion que lui.

– Maintenant, les sous !
– Bien sûr !

Voulant jouer les professionnelles, la jolie rousse mit la main sur la braguette de l’homme. Ça bandait dur sous le tissu ! Elle fit sortir la bite de sa prison de toile, une jolie bite bien droite et bien décalottée. Attirée comme un aimant par cette jolie chose, Florentine s’agenouilla afin de la prendre en bouche.

« Je fais quoi ? Je le termine vite fait, après il me fera ses confidences sur l’oreiller et je saurais à quoi me tenir. »

Mais quelque part, elle n’avait pas envie de le bâcler. Sa langue se mit à tournoyer autour du gland de l’homme. La bite avait un goût un peu fort, mélange de sueur et de pisse, ce qui n’avait rien d’anormal à cette heure de la journée.

– Si t’enlevais tout ça ! Lui proposa-t-elle en désignant ses vêtements.
– Vous vous déshabillez aussi ? Demanda-t-il.
– J’ai commencé, non ?
– Je veux dire : complétement !
– Bien sûr, mais ici on se tutoie.

Reynald fut subjugué par le corps de la jeune femme, une vraie rousse à la peau blanchâtre constellée de taches de rousseur.

– Je peux toucher vos seins !
– Bien sûr ils sont à toi ! Caresse-les, suce-les, fait comme chez toi !

Ce sont des choses qu’il ne faut jamais dire deux fois à un homme surtout s’il est déjà en rut.

Alors il fait comme tous les autres, il y met d’abord les mains, puis les lèvres, avant de se mettre à suçailler comme un malade, un coup à gauche, un coup à droite et on recommence.

– Attends je vais m’allonger ! Comme ça tu pourras me caresser partout ! Tu préfères que je me mette de dos ou de face ?
– Ben…
– Ben tu sais pas trop ? Le cul ou la chatte ? De toute façon tu auras les deux mais fait bien commencer par quelque chose !

Il ne sait pas quoi dire ce pauvre Reynald. Du coup Florentine se place d’autorité sur le ventre et cambre les fesses.

– Oh ! Quel joli fessier !
– N’est-ce pas ?

L’homme lui caresse le cul quelques instants avant d’appliquer une fessée symbolique sur la fesse gauche.

– Je…
– Oui, j’ai compris, mais un tout petit peu et pas trop fort et quand je te dis d’arrêter tu arrêtes !

Reynald commence doucement, puis devant l’absence de protestation de la jeune femme, s’enhardit et tape plus fort.

Florentine ne déteste pas ce genre de choses et se laisse faire, l’homme n’a apparemment rien d’une brute. Son cul commence à chauffer, aucun miroir ne lui renvoie le reflet de son joli postérieur mais elle le devine tout rouge.

– Encore quatre et on arrête ! Précisa la belle.

L’homme ne discuta pas, appliqua les ultimes fessées, puis irrésistiblement attiré par le trou du cul de la jeune femme, il écarta les globes afin de le contempler de façon optimale.

– Je peux mettre un doigt ?
– Même plusieurs si tu veux… et même ta bite, si tu veux m’enculer, ce n’est pas un problème.

Reynald bandait déjà mais ces mots crus renforcent encore son excitation.

Il approche son visage du trou du cul, se mouille un doigt, mais ce dit que ce serait mieux si l’endroit était quelque peu lubrifié… Alors il tend sa langue vers le petit œillet brun et se met à le butiner.

Et miracle, le petit trou se met à bailler, l’homme peut donc mettre sa langue plus avant, il ne tient plus en place.

– Je crois que je vais vous pénétrer par ici !
– Je t’ai demandé de me tutoyer, mais tu peux y aller !

Le gland rentre de suite, un coup de rein pour faire rentrer le reste et c’est partie pour une séance d’enculade.

Reynald est partagé, d’un côté il aurait bien prolongé des heures et des heures de tête à tête charnels avec la belle rouquine, mais l’excitation étant à son paroxysme, il sait qu’il ne va pouvoir se contrôler longtemps. Il se ment alors à lui-même en se disant qu’il pourra toujours recommencer après une courte pause… Et le voilà qui jouit avec un drôle de bruit !

– Je suis désolé… l’excitation…
– Tu n’as pas à être désolé, c’est toi le client, tu as eu ce que tu voulais, moi j’ai eu ton argent on est quitte.

Il fait une drôle de tronche, Reynold Baranchnik !

– J’étais donc juste un client !
– Un client gentil et correct. Quelque part c’est rassurant ! Mais maintenant la prestation est terminée. Si tu veux m’embrasser, ce ne sera plus du business, mais autre chose.

Il brule de lui demander mais préfère tout d’abord profiter de ce qu’elle lui propose, alors les deux amants s’échangent un long baiser baveux et fougueux non dénué d’une certaine tendresse.

– Et cet autre chose, c’est quoi ?
– La promesse de te revoir dans quatre jours. Je te laisse repartir, j’ai besoin de me reposer maintenant.

Après que Reynold se soit rhabillé puis ait quitté les lieux en sifflotant comme un pinson, Schlumberg sortit de sa cachette, la bite à l’air fièrement bandée, alors que Florentine était restée nue.

– Ben dit donc, toi, tu crois que c’est une façon de se présenter devant une jeune fille ?
– C’est que je bande beaucoup !
– Merci du renseignement mais pour ça je n’ai pas besoin de lunettes.
– Tu peux peut-être faire quelque chose pour moi ?
– Non, mais tu te prends pour qui ? Tu n’as qu’à te soulager tout seul comme un grand !
– Ça m’aurait fait plaisir !
– Ah, ça je n’en doute pas un seul instant !
– C’est non alors !
– Tu deviens lourd, là !
– J’ai de l’argent si tu veux !
– Pfff !
– Bon, bon, je peux juste me branler en te regardant ?

Florentine hésita un moment puis se dit qu’elle n’avait aucune raison d’être désagréable avec ce gars-là.

– OK, tu te branles en me regardant, je reste à poil mais c’est tout !

Schlumberg se mit à s’agiter l’asperge de façon frénétique. La fille avait évidemment ce sexe dans son champ de vision et ne le trouvait pas si mal, pas mal du tout, même, elle se dit alors que ça ne lui coutait pas grand-chose de faire plaisir à ce type.

– Arrête de te branler ! Je vais te sucer ! C’est mon jour de bonté !

L’instant d’après la bite de Schlumberg était dans sa bouche et effectuait une série d’aller et retour. Un liquide chaud et visqueux ne tarda pas à envahir son palais. Florentine avalait tout, elle avait toujours aimé le gout du sperme.

Quatre jours plus tard, Murenko vint chercher Rachel.

– On s’en va !

Elle fit ses adieux à Florentine, sans un mot. Parfois on ne sait pas trop quoi dire, mais leurs larmes parlèrent à leurs places. Et elle remercia Winah pour son hospitalité et son dévouement.

Murenko la conduisit chez un étrange personnage. Il lui avait préparé une nouvelle identité, l’aida à se relooker et il ne lui restait plus qu’à trafiquer son ADN. Ce genre de choses ne tromperaient peut-être ni les autorités terriennes ni celles des grandes colonies, mais ailleurs ça passerait très bien…

C’est ainsi que Rachel Bernstein devint Raquel Palomito, mais nous continuerons à l’appeler Rachel pour la bonne compréhension du récit.

Elle put ainsi prendre une vraie chambre d’hôtel sans éveiller de soupçons.

Murenko n’eut pas besoin de trainer longtemps pour apprendre les dernières nouvelles. L’épave du Fly28, responsable du piratage du Siegfried7 avait été retrouvée dans la jungle environnante. Quant à son équipage : Le capitaine Jerko et Wilcox son premier lieutenant étaient considérés comme morts ou disparus et on croyait savoir que Petra Van Yaguen avait réussi à se faufiler. Le butin du piratage était probablement entre ses mains, des mains bien compliquées à atteindre… Et ce qu’ignorait Murenko c’est que l’enquête avait été confié à une entreprise privée, et plus précisément à un duo d’enquêteurs dont personne n’avait plus de nouvelles (Gertrud Long et Mark Greenwood pour ceux qui ont suivis). Les précautions visant à protéger Rachel ne s’avéraient finalement donc pas vraiment indispensables… quoi que… mais n’anticipons pas…

Ce même jour mais un peu plus tard Florentine fit à son tour ses adieux à Winah, Poupette et Schlumberg

– On ne te reverra plus ?
– Si peut-être ! Je passerai vous faire un bisou.

Elle put enfin envoyer un message à sa famille. Elle se rendit ensuite au « Petit Vin blanc », Baranchnik l’attendait. Ils s’embrassèrent.

– Je vais te dire qui je suis, je m’appelle Florentine McStevens et je faisais partie de l’équipage du Siegfried7. J’ai été vendu a des trafiquants d’humains. J’ai réussi à m’en sortir, mais je refuse d’évoquer cette période. Quand j’ai débarqué ici, Winah m’a recueilli, il y avait évidemment une compensation, mais cette personne m’a toujours respecté. Pour le reste, un jour quand on se connaitra mieux, je te raconterais tout, mais ce ne sera pas tout de suite.

Elle appréhendait sa réaction, essaierait-il malgré tout de la questionner ? Il ne le fit pas.

– Tu serais donc d’accord pour rester avec moi ? Demanda-t-il simplement.
– Ben oui !

Murenko sollicita Rachel pour l’incorporer à son équipage. Elle refusa, elle aimait bien Murenko et avait apprécié son dévouement mais sa compagnie dans la promiscuité du vaisseau ne lui disait rien que vaille. Elle en voulait bien comme complice de jeu, mais certainement pas comme amant attitré. L’homme en fût quelque peu chagriné.

– Y’a pas le feu, mais faudra que tu me rembourses, l’hébergement chez Winah et le changement d’identité, ça a un coût !
– Et Florentine, elle ne te rembourse pas ?
– Je lui ai fait une note…
– Fais-moi aussi une note, je te rembourserai quand tu reviendras. Moi je vais rester ici pour l’instant…
– Mais tu vas faire quoi ?
– J’en sais rien, mais je trouverais bien.
– Je te laisse un peu d’argent pour que tu puisses te débrouiller pendant quelques semaines, Ça s’ajoutera à ta dette.
– T’es un chou !

Pour la première fois depuis bien longtemps, Rachel se sentait libre, mais alors qu’elle aurait dû jubiler, elle culpabilisait à mort, elle avait beau se trouver des circonstances atténuantes, sa complicité dans le piratage du Siegfried7 avait brisé des vies de façon irréversible.

Elle avait eu l’idée de tenter de retrouver Wilcox afin de se venger, et surtout d’avoir un but, mais Murenko lui avait appris que cette quête était désormais vaine.

L’autre idée aurait été de retrouver la comtesse Fédora ! Mais comment faire ? Retourner sur Simac3 ? Y était-elle encore ? Et puis la retrouver pour quoi faire ? Leur trop courte liaison n’avait sans doute été qu’une tocade !

Elle se mit alors à déambuler dans les rues de cette cité portuaire de mauvaise réputation. Le hasard de ses pas la conduisit à la lisière de la ville. Un bistrot, « le bar de adieux », se trouvait là, elle y entra, s’installa et commanda une boisson rafraichissante.

Un premier type vint s’assoir à ses côtés, elle l’éconduit d’un simple « Désolée, mais j’attends quelqu’un ». Il n’insista pas mais un second vint le remplacer, puis un troisième. Excédée, elle s’apprêta à quitter l’établissement quand son regard fut attiré par un vieil homme seul à une table, il dessinait. Elle s’approchait de lui.

– Vous permettez ?
– Non, je veux être tranquille ! Répondit l’homme.
– Je ne vous importunerai pas, je serais sage comme une image, je voudrais simplement me mettre là pour qu’on me foute la paix.

Elle s’assit et regarda le bonhomme dessiner, au bout d’un moment elle ne put s’empêcher.

– Juste un mot !
– Laissez-moi tranquille !
– Là c’est trop haut, et là c’est trop bas ! Dit-elle en désignant le dessin qu’il exécutait.
– Et alors ?
– Alors, ça serait mieux si vous corrigiez !
– Foutez-moi la paix…

Il se replongea dans son dessin, assez perplexe toutefois.

– Vous savez dessiner ? Demanda-t-il
– Je me débrouille.
– Ben voilà une feuille, faite moi voir ce que vous savez faire.

Le jeu n’amusa pas Rachel tant que ça, et elle se contenta d’une simple esquisse.

– Vous avez du temps de libre en ce moment ? Demanda l’homme.
– Parce que ?
– Nicérus ! Vous connaissez Nicérus ?
– Pas du tout !
– Il réorganise son cabaret, il m’a demandé des idées pour les décors. Il paye bien, on pourrait faire cinquante-cinquante.
– C’est tentant !
– Si vous pouviez me faire un dessin complet, je lui montrerais et on en reparle demain…

Le dénommé Nicérus n’est pas complétement fou, il avait accepté uniquement par amitié que le vieux Sanson lui soumette son projet, il ne faisait aucune illusion, il lui donnerait un peu d’argent mais choisirait un autre décorateur, il n’était pas si pressé que ça.

Le lendemain :

– Ce n’est pas toi qui a dessiné ça ! Lui dit Nicérus
– On l’a fait à deux !
– Un qui regarde, l’autre qui dessine, c’est ça ?
– Pas tout à fait !
– Bon, tu vas me faire plaisir, tu vas me présenter cette personne.
– Je ne voyais pas les choses comme ça !
– Eh bien moi je les vois comme ça, de toute façon tu ne seras pas perdant.

Alors Sanson présenta Rachel à Nicérus.

Le choc :

Gras, adipeux, habillé d’un complet rose et d’un foulard assorti enfoui sous sa chemise, les cheveux blancs crantés (probablement une perruque) et d’impossibles lunettes.

Il fit sortir Sanson.

– Je te tiens au courant, je t’appellerai, mais tu nous laisses.

Nicérus toisa ensuite Rachel avant de la prier de s’assoir.

– J’ignorais que vous fussiez une femme !

Rachel répondit par un geste d’impuissance.

– Remarquez, poursuivit-il, je n’ai rien contre les femmes. Bon parlons affaires, vos dessins me plaisent bien, je vais vous montrer la maquette du projet, vous allez me dire si vous saurez faire et en combien de temps… il y a seize fresques à réaliser, vous serez payé à la fresque, vous travaillerez sur des maquettes que je ferais agrandir. Il vous faut combien de temps pour une fresque ?
– Tout dépend du niveau de détails…

Bref ils parlèrent affaire.et les propositions de Nicérus convinrent parfaitement à Rachel. Pour elle c’était une manne inespérée.

– Bon maintenant, je vais vous parler d’autre chose, autant savoir sur qui vous tombez. J’ai une réputation un peu sulfureuse, vous êtes au courant je suppose ?
– Non pas du tout, il n’y a pas longtemps que je suis ici !
– Ah ! Vous venez d’où ?
– Je suis terrienne, mais je suis restée longtemps sur Mabilla, et puis un jour sur un coup de tête j’ai pris le premier vaisseau qui a accepté de me prendre en tant que passagère. Enfin bref, je ne vais pas vous raconter ma vie.

« J’espère qu’il ne va rebondir sur ce gros mensonge ! »

– Je ne vous le demande pas ! Bon parlons clairement, vous êtes une très belle femme et moi je suis un vieux crouton. Je m’engage à ne vous faire aucune proposition d’ordre sexuel. O.K. ?
– Au moins c’est clair !
– N’est-ce pas ?
– On vous racontera probablement que j’ai des goûts spéciaux et que je paie des femmes pour les asservir. C’est parfaitement exact. Cela dit toutes mes frasques ont lieu avec des femmes consentantes, Si vous en doutez, vous pourrez toujours vous renseigner. Des questions ?
– Oui, il ne s’agit pas de votre vie privée mais de Monsieur Sanson. Il a eu la gentillesse de me faire connaitre à vous, il serait juste de le récompenser.
– Sanson est un vieux copain à moi, je ne l’ai jamais laissé tomber, mais me faire croire que vos dessins étaient de lui, j’ai trouvé ça gonflé, mais rassurez-vous je le lui couperai pas les vivres. Maintenant si vous voulez lui donner des sous, ça vous regarde.

Pour Rachel cet emploi était provisoire mais lui permettrait largement de voir venir. Au bout de trois semaines, les maquettes étaient terminées et Nicérus était satisfait.

A suivre

Ce contenu a été publié dans Histoires, Récits, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

3 réponses à L’odyssée de Zarouny (Vargala 3) –32 – Florentine et Rachel par Nicolas Solovionni

  1. Muller dit :

    C’est beau, c’est excitant, c’est magnifiquement illustré

  2. Forestier dit :

    C’est curieux cette ambiance portuaire, c’est du space-opéra, mais ça pourrait très bien se passer dans le milieu de la marine marchande au long cours… bien que pour trouver un port de mer terrestre équivalent à Vargala Station il faudrait se lever de bonne heure… Sinon voici encore un délicieux chapitre, avec la belle rousse qui l’illustre par le texte et par l’image !

  3. Pamela dit :

    le personnage de Florentine m’a bien plus, mais il va falloir que je lise les chapitres précédents

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *