Rencontre littéraire 5 – Cinquième partie par Marie_Salama

Rencontre littéraire
5 – Cinquième partie
par marie salama

Il est vivement conseillé de lire les parties précédentes avant de commencer celle-ci.

Les jours suivants, chaque fois que je m’assois une fugace douleur me remémore cette soirée. J’en suis resté là dans mon récit, mais ces dames, émoustillées par ce qu’elles m’avaient fait subir, ont continué toutes les deux. J’étais tellement vidé que je ne réagissais plus pourtant le spectacle fut charmant, notamment un 69 des plus humides. Elles eurent l’amabilité de changer de position pour que je puisse contempler alternativement toutes les facettes de leurs personnalités, mais rien n’y fit, je restai spectateur.

La douleur a maintenant complètement disparu, mes chairs ont pardonné et bien sûr j’ai une furieuse envie de recommencer. Partant du principe qu’une prothèse est forcément moins bien que le membre original, je me surprends à imaginer l’accueil d’un vrai sexe dans mon fondement. Mais du fantasme à la réalité, il y a un gros fossé que je ne suis pas encore prêt à franchir : au bout d’un pénis de chair se trouve forcément un garçon et ils ne sont pas dissociables. Clairement, je ne me sens pas de tendances homosexuelles.

Et je continue ma petite vie avec ce dilemme qui prend de plus en plus de place. Marie a disparu, avalée par ses obligations professionnelles, Marlène aussi dans je ne sais quelle virée avec des copines. C’est le moment ou jamais pour aller batifoler. Le soir, je cherche sur Internet des sites gay, mais les images et les textes proposées sont loin de me faire de l’effet, ce serait plutôt le contraire. Dans mon lit, je revis ces instants uniques et là, une robuste érection m’invite à une masturbation lente et voluptueuse. J’essaie d’imaginer que ce n’est pas ma main, mais celle d’un homme et que notre rencontre va plus loin. Mon anus se détend et j’y sens une chaleur inhabituelle, un doigt s’y glisse. Ma rêverie se poursuit jusqu’à son terme. De longs filaments zèbrent mon ventre et ma poitrine, l’abondance est la conséquence d’une abstinence de plusieurs jours. Mon fantasme disparait avec l’éjaculation, mais je me dis que ce serait peut-être le moment d’essayer si le goût du sperme me dégoûte ou pas. J’en prélève une goutte au bout de mon doigt et je commence par la sentir : exactement la même odeur que les fleurs de châtaigner. Plutôt bon signe. Je lèche avec le bout de ma langue, pas de sensation particulière. J’avale, rien non plus. Pas beaucoup de gout ce truc, ça devrait aller au cas où…

Le lendemain, je prends une décision énergique : aller voir de plus près. Pas loin de mon appartement, il y a un établissement réservé aux hommes et à la réputation évidemment sulfureuse, je m’y rends dès la sortie du boulot. Un type sonne juste devant moi, il ressemble à n’importe qui. L’employé qui me donne serviette et clé de casier est aussi parfaitement ordinaire. Je commence à réviser mes préjugés sur les gays. Le lieu est immense, rien moins que cinq vestiaires. Un homme d’une cinquantaine d’années est en train de se déshabiller dans celui qui m’est attribué, mon arrivée ne le perturbe pas, il continue. Je le regarde du coin de l’œil en ouvrant mon casier et me retourne face à lui juste quand il enlève son slip. La vue de son sexe au repos ne m’émeut pas, mais ne me rebute pas non plus. Mes vêtements rejoignent le casier à la va-vite, je veux qu’il voie aussi mon pénis avant de sortir. Il y jette à peine un regard distrait.

L’endroit doit dater du début du siècle dernier. Moulures rococo et tentures rouges lui donnent un air inimitable entre le claque et le bains-douches qu’il était. Tout y est pour favoriser les rencontres : piscine, sauna, hammam et boxes de « repos ». Aucune équivoque possible, un circuit de vidéo diffuse en boucle des films où l’on ne voit que des garçons le plus souvent emboités et il y a partout des préservatifs et du gel lubrifiant. La clientèle est nombreuse et au-dessus de la quarantaine ; le dress-code est unique : serviette nouée en pagne. Bizarrement, tout cela me met en confiance. Le tour du propriétaire fini, je me risque dans le hammam où la plupart de ceux qui y rentrent laissent leur serviette à l’extérieur.

Un épais brouillard londonien limite le champ de vision, d’autant que l’éclairage est assez minimaliste. Quatre ou cinq types sont assis sur des banquettes en carrelage, face à face, l’air plus ou moins absent, à peu près comme s’ils étaient dans une salle d’attente de dentiste. Pourtant, en regardant un peu mieux, je m’aperçois que deux d’entre eux ont la main vagabonde et que leurs attributs sont beaucoup plus expressifs que leurs traits. Ce petit jeu dure quelques minutes, jusqu’à ce que le plus baraqué se décide à se mettre à genoux devant l’autre et à amorcer une fellation. J’avoue que je ne reste pas insensible au spectacle ; la chaleur, la promiscuité, la pénombre et la nudité véhiculent un érotisme puissant et font sauter mes inhibitions les unes après les autres. Je repense à Marlène qui a bu mon sperme ; l’idée d’assister à ce même genre de spectacle me fait maintenant sérieusement bander. Les voyeurs se masturbent doucement, un ultime interdit m’empêche de faire de même. Nous avons tous le regard vissé sur cette bouche qui va et vient. Mon sexe est douloureux, je m’imagine maintenant très bien à la place du suceur ou du sucé. L’ambiance devient paroxysmique et nous attendons tous l’explosion qui mettra fin à la tension. La main qui vient enserrer mon pénis ne m’apporte aucun soulagement, elle est cependant la bienvenue et je laisse faire son propriétaire. Soudain un gémissement et un tressaillement nous indiquent le dénouement, confirmé par les filets de sperme qui coulent quelques secondes après aux commissures des lèvres du suceur. Nous sommes dans la vraie vie et non pas dans un film porno, pas de gros plan sur la bouche grande ouverte qui permettent de vérifier que l’éjaculation est bien buccale ; le suceur continue diminuendo et nous ne verrons rien de plus, mais je peux vous affirmer que c’est incomparablement plus excitant d’imaginer ce sexe qui se dégonfle peu à peu dans ce lait de salive et de semence qui finira par être avalé. La main étrangère se fait plus précise et plus insistante, je me retourne pour voir le corps qui va avec.

– Viens, on va dans une cabine.

Sans attendre ma réponse, il se lève et sort du hammam. Je n’ai même pas eu le temps de le dévisager, pourtant je le suis dans un état second. Dans l’escalier, je m’aperçois qu’il n’a pas remis sa serviette, moi non plus d’ailleurs dans la précipitation. Il me pousse presque à l’intérieur d’une cabine et verrouille la porte. Il se retourne, son sexe est au garde-à-vous, très raide et de proportions raisonnables.

– Suce-moi.

Je m’agenouille devant lui, cette position inédite pour moi évoque la soumission et c’est bien ce que j’ai dans la tête, me laisser faire en espérant qu’il ira jusqu’au bout. Sans hésitation je le prends dans ma bouche, cette fois sans m’étouffer, ma formation au gode m’a été très utile. Comme tous les hommes confrontés à cette première, je suis très surpris par la plasticité de l’engin que j’imaginais beaucoup plus dur. Je sais à présent ce que ressent Marlène quand elle me fait de même. Une sorte de dédoublement de personnalité me permet à la fois de pleinement ressentir ce que je fais et d’analyser la situation. Vais-je assez vite, trop ? Dois-je m’arrêter ou pas, lui parler ? La pression de ma bouche sur son membre est-elle correcte ? Ma technique semble lui convenir, car je l’entends gémir et son sexe est de plus en plus rigide. Je décide que je le sucerai jusqu’au bout, son sperme m’inondera la bouche. Cette idée m’excite encore plus et je m’apprête à redoubler d’ardeur, mais il en a décidé autrement. Il interrompt ma fellation et va prendre un préservatif.

– Mets-toi du gel, je vais t’enculer.

La brutalité du propos me surprend, mais je m’exécute. Au mur, un distributeur, genre savon liquide, est là pour ça. Je me tartine copieusement.

– A quatre pattes sur la banquette.

A peine installé, je sens son sexe sur mon anus, il a visiblement une grande expérience. Je pousse comme Marie me l’a appris. Il s’engouffre en moi comme un barbare. La douleur se calme vite, mais mon excitation diminue, probablement à cause de la brutalité. Il me prend avec violence, sans se préoccuper d’autre chose que de lui. C’est bien ce que j’avais pressenti : la sensation est beaucoup plus puissante qu’avec un morceau de latex, pourtant la mayonnaise ne prend pas, ce qui me permet de devenir spectateur de ma propre sodomie. Honnêtement, je suis quand même excité, suffisamment pour le laisser continuer, mais moins que ce que j’avais imaginé dans mes rêves et moins aussi que lors de ma défloration. La cadence s’accélère, il ahane et soudain rugit puis s’affale sur mon dos. Quelques secondes après il se retire, j’entends un bruit d’élastique, le préservatif qui part à la poubelle, et il sort. Je n’ai même pas vu son visage.

Je reste comme un gland sur la banquette, un peu sonné. Mon excitation revient et je me masturbe furieusement en pensant à mes deux amantes. Tiens, Marie ne m’a pas encore sodomisé et je ne connais même pas le goût de son sexe. Cette simple pensée déclenche ma jouissance à laquelle assistent deux voyeurs postés à l’embrasure de la porte.

Sur le chemin du retour, je me dis que la narration de mon aventure va sûrement les exciter et qu’elles s’occuperont bien de moi.

Cette fois, c’est bien fini. N’hésitez pas à nous faire part de vos réactions à la lecture de ce récit, cela nous fera plaisir et nous vous répondrons : marie.salama@free.fr.

Ce contenu a été publié dans Histoires, Récits, avec comme mot(s)-clé(s) , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Une réponse à Rencontre littéraire 5 – Cinquième partie par Marie_Salama

  1. Kiroukou dit :

    Ce chapitre 5 est gay ! Ben oui ! Pourquoi pas, et c’est plutôt bien écrit, mais c’est au niveau du scénario que ça pèche. Non un homme qui a découvert sa bisexualité le lundi ne part pas comme ça au sauna le mardi pour se faire sodomiser, dans la vraie vie, c’est autrement plus complexe que ça ! Résultat on n’y croit pas une seconde, et le récit devient purement mécanique. Dommage !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *