L’Odyssée de Zarouny (Vargala 3) – 7- Un espion sur le Vienna par Nicolas Solovionni

 

L’Odyssée de Zarouny (Vargala 3)
7- Un espion sur le Vienna
par Nicolas Solovionni

 


7- Un espion sur le Vienna

Abel Sorenian lui était de plus en plus mal, il s’attendait que d’un moment à l’autre le capitaine l’informe de la réintégration d’Enzo. Cela changeait considérablement la donne. Enzo s’apercevrait de la modification de cap au plus tard au moment de la sortie de l’hyperespace, mais sans doute avant si l’envie lui prenait de consulter l’ordinateur de navigation. Il lui fallait donc agir. Mais comment ?

Après une heure de réflexion, il se résolut à parler à Héka avec un semblant de plan.

– Je crois que je vais accepter ta proposition ! Lui dit-il dès qu’elle fut entrée dans sa cabine.
– Que voilà une surprise ! Tu en as mis du temps à te décider.
– C’est pas ça ! La situation a changé !
– C’est quoi qu’a changé !
– Le navigateur, dans mes plans, il n’embarquait pas ! Tant qu’il restait amnésique, ça n’avait pas d’importance, mais le voilà guéri !
– Et alors ?
– Alors, dès qu’il va se connecter, il va s’apercevoir de ce que j’ai fait.
– T’as fait quoi ?
– J’ai modifié le plan de vol.
– Hein ? Et on est parti pour où ?
– Mabilla !

Le nom de la planète évoquait à Héka des souvenirs très précis. Forcément, cette planète constituait la précédente destination du Vienna (voire le tome précédent)

– Bon, c’était quoi ton plan ?
– Je me serais arrangé pour que l’équipage apprenne le changement de direction au dernier moment, j’aurais invoqué un bug de l’ordinateur de navigation, je pense que dans la situation de confusion, cette explication serait passée.
– Et après ?
– Une fois le vaisseau posé, je me serais enfui.
– Et pourquoi faire ?
– Ah, ça…
– Dis-moi : il est bizarre ton plan, tu vois, moi je serais capitaine, et je me trouverais dans la situation que tu me décris, je ne vois vraiment pas pourquoi j’atterrirais !

Abel resta interdit quelques instants, avant de « se rattraper aux branches » :

– Ça me semblait aller de soi, mais tu as raison mon plan est foireux. Aide-moi, et en échange je te rendrais le service dont tu m’avais parlé.

Héka eut un sourire énigmatique.

– Je crois que tu es foutu. Si tu dis vrai, je ne vais pas prendre le risque de m’associer avec un type qui a des plans aussi débiles…
– Mais…
– Mais quoi ? Mais en fait tu mens, on n’infiltre pas un vaisseau avec un plan aussi tordu. Autant dire que ce n’est pas la peine de compter sur moi !
– Tu ne vas pas me dénoncer tout de même ?
– Comme j’ignore toujours pourquoi tu as infiltré l’équipage, comme tu ne veux pas me le dire, j’en déduis que tu es un danger potentiel pour tout le vaisseau…

Abel s’avança, menaçant.

– Reste à ta place, Abel, je suis armée. Bluffa-t-elle.
– Ecoute-moi ! Tu sais combien coûte une sphère de Mabilla ?
– Oui très bien. (voir l’épisode précédent)
– J’en ai dix qui m’attendent ! La moitié pour toi si tu m’aides.
– T’aider à quoi ?
– Il ne faut pas qu’Enzo reprenne la main.

Elle répondit par un ricanement et quitta sa cabine en le laissant planté là, en plein désarroi.

Il sortit son sac de voyage de l’armoire en extirpa un désintégrateur, un paralyseur et un couteau à longue lame, avant de réaliser que ses armes ne lui serviraient à rien. Il pouvait, certes, faire des dégâts, mais sans complicité il n’irait pas plus loin et ne ferait qu’aggraver son cas. Il remisa tout cela dans son fourbi. Après avoir tourné et retourné le problème, il n’entrevit qu’une seule solution : se rendre. Les conséquences seraient terribles, son acte pouvant être assimilé à de la piraterie. Certains capitaines ne faisaient guère dans la dentelle en ce genre de circonstances : le châtiment était la plupart du temps l’éjection dans l’espace, parfois précédé d’un lynchage sadique en forme de défouloir de la part de l’équipage. Il espérait simplement que sa repentance entraînerait une certaine indulgence qui se traduirait soit par sa remise aux autorités, soit par son abandon sur la première planète venue. Dans ce dernier cas, il y serait coincé, car pas question de tenter de rejoindre Vargala où les commanditaires de sa mission ne lui pardonneraient pas son échec. En principe, on ne tuait pas sur Vargala, mais on pouvait faire pire !

Et puis, il lui vint une autre idée : il eut un moment le projet de confier ses intentions à Héka. Mais il y renonça, désormais cette femme le méprisait, probablement vexée qu’elle était d’avoir été bernée. Pourtant elle semblait prête à un marchandage, s’il avait pu savoir en quoi il consistait son plan, il aurait peut-être pu faire quelque chose. Mais quoi ? Une stratégie insensée germa alors dans sa petite cervelle, il allait demander à Héka de venir et la ferait parler sous la menace d’une arme, afin de gagner sa complicité. A cette fin, il récupéra le paralyseur qu’il venait de ranger et s’apprêta à rappeler Héka quand le haut-parleur retentit :

– Réunion de l’état-major dans cinq minutes au mess des officiers.

« Trop tard se dit-il, ils vont me confondre en public ! Que faire d’autre sinon y aller ? Dans quelques instants je cesserais d’être un homme libre. »

Abel fut alors stupéfait de constater que des bouteilles de champagnes et des coupes avaient été préparé sur la table. Tout le staff était là et le capitaine Leiris Misdas prit brièvement la parole.

– Je pense que vous le saviez tous, notre camarade Enzo est sur la voie de la guérison. Ça valait, je crois, le coup d’arroser ça comme il se doit. ! Sur les conseils de Lili, et en accord avec lui, il ne reprendra son travail que quand la guérison sera complète, souhaitons-lui un bon rétablissement et fêtons son retour parmi nous.

Les verres se levèrent et on but joyeusement tandis qu’Abel ébahi par la tournure des événements sentit son estomac se retourner. Il se précipita vers les toilettes.

– Qu’est-ce qu’il nous fait ? Demanda quelqu’un.
– Je vais voir, répondit Héka.

Abel était en train de vomir son petit déjeuner dans le lavabo.

– C’est le choc nerveux, je m’attendais à me faire coincer.
– C’est grâce à moi ! Mentit-elle avec aplomb. Maintenant, reviens et fait bonne figure.

Plus tard, dans sa cabine, Héka lui expliqua qu’elle avait suggéré au capitaine qu’il n’était sans doute pas très judicieux de prendre le risque qu’Enzo fasse une rechute en pleine sortie de l’hyperespace.

– Et pour me remercier de ma bonne action, tu vas me dire quel est ton plan, ton vrai plan !
– Mais enfin, je l’ai dit, on va sur Mabilla.
– Ça ne tient pas debout, tu me caches quelque chose !

Abel ne tenait plus en place, après le froid, le chaud, et alors qu’il croyait que tout s’arrangeait, Héka revenait à la charge. Et pourquoi l’avait-elle sauvé ? Peut-être était-elle encore un tout petit peu amoureuse de lui ?

– Je ne te cache rien !
– O.K. On va poser le problème autrement : Qu’est-ce qu’il faudrait que je fasse pour que tu me dises la vérité.
– La vérité, je te l’ai dit, mais je veux bien que tu m’aides.
– T’aider à quoi ?
– Quand le vaisseau va se rendre compte qu’on est dans le système de Mabilla, tu pourrais l’aider à le forcer à atterrir, j’ai des armes, ça pourrait le faire.
– C’est nouveau, ça vient de sortir ?
– Et en échange, je te rends le service dont tu ne m’as pas encore parlé.
– Je vais réfléchir, on en reparle demain. Ah, au fait, si par malheur pour toi, tu étais mis aux arrêts, j’essaierais de faire quelque chose pour toi, parce que quelque part je t’aime bien quand même…
– ?
– Donc inutile de m’impliquer !
– Faudra bien que je parle du produit !
– Bien sûr que non, tu m’as dragué pour avoir des renseignements sur le Vienna, quand je t’ai appris que le navigateur était devenu amnésique, tu m’as demandé de te pistonner. Ça a le mérite d’être simple.
– Humm…
– Tu vois je suis gentil avec toi, j’ai magouillé pour qu’Enzo ne reprenne pas sa place, je te propose mon aide en cas de coup dur, alors sois gentil toi aussi, explique-moi ton projet, ton vrai projet !
– Mais, Héka, je t’ai déjà tout dit…
– Ben voyons ! Soupira-t-elle en quittant sa cabine.

Héka n’en croyait pas ses oreilles. Abel ne profitait même pas de l’immense perche qu’elle lui avait tendue. Cela voulait dire que ses intentions étaient probablement extrêmement dangereuses ou incroyablement secrètes.

Quand la nuit artificielle fut venue, Héka après s’être assuré que tout le monde était dans sa cabine, se faufila dans le poste de commandement. En tant que membre de l’état-major, elle avait accès aux ordinateurs de vols. Elle déverrouilla l’ordinateur de navigation, fit apparaître en clair les coordonnées de sortie de l’hyperespace. Il s’agissait bien de Mabilla.

Mais que comptait faire Abel sur Mabilla ? Sachant que rien ne forcerait le Vienna à y atterrir, son histoire n’avait aucun sens. Elle y aurait éventuellement pu y porter crédit s’il y avait fait allusion à son besoin de complicité, la première fois qu’il l’avait évoqué, mais là ça devenait n’importe quoi. Si l’aider à atterrir sur Mabilla en provoquant une mutinerie était techniquement faisable, les conséquences étaient telles qu’il ne fallait même pas y songer.

Elle se résolut alors à prévenir Leiris et pénétra dans sa cabine malgré l’heure nocturne. Il ronflait comme un bienheureux, elle le secoua.

– Héka ! Qu’est-ce que tu fous là ?
– J’ai des choses importantes à te dire.
– J’ai sommeil.
– Hier, enfin avant hier, j’ai un peu déconné avec le nouveau navigateur…
– Hummm…
– En fait il s’est bourré la gueule, c’est pour ça qu’il était malade au mess…
– Et alors ?
– Alors, pendant qu’il était bourré, il m’a raconté qu’il avait changé notre cap de destination, on ne va pas sortir dans le système de Novassa, mais dans celui de Mabilla.
– N’importe quoi !
– Je viens de vérifier. Il avait l’air tellement sûr de lui.
– Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?
– Tu veux vérifier ?
– Je jetterai un coup d’œil, mais attend, il a fait ça pourquoi ?
– Il me raconte qu’il veut récupérer des sphères de Mabilla, ça n’a aucun sens, au pire on s’en apercevait au moment de notre détection par la tour de contrôle et on n’atterrissait pas.
– Putain, ça va nous retarder, on a assez de vivres ?
– J’avais pas pensé à ça, faut voir avec le cuistot !
– Chaque chose en son temps, on va d’abord arrêter ce mec et le faire parler.
– Attention il est peut-être armé
– Il sera armé pendant le petit dej’ ?
– A priori, il n’y a pas de raison !
– Alors, on l’arrêtera à ce moment-là. Bon du coup j’ai plus sommeil.
– Moi non plus, tu veux un massage ?
– C’est ça, fait moi un massage.

Leiris après s’être déshabillé s’allongea sur le ventre. Héla vint le rejoindre debout

– Tu ne te déshabilles pas, S’étonna-t-il.
– Si mais il n’y a pas le feu, répondit-elle en lui flattant les fesses. T’as vraiment un beau cul pour un mec.
– On me l’a déjà dit !
– C’est un vrai cul de pédé ! Commenta-t-elle en écartant les deux globes.
– Si tu le dis…
– Il a dû en rentrer des bites là-dedans, dis-moi ?
– Quelques-unes en effet ?
– Tu saurais dire combien ?
– Quand on aime, on ne compte pas !
– Tu as tort, la nuit quand tu n’arrives pas à t’endormir tu devrais compter les bites qui t’ont enculé, c’est quand même plus rigolo que de compter les moutons.
– En fait, il n’y en a pas eu tant que ça…

Et sur ces bonnes paroles, elle approcha sa langue du trou du cul de Leiris et entreprit de le lécher savamment en tournoyant autour de la rosette.

– Humm, il est trop bon ton cul ! Dit-elle.

Après quelques minutes consacrées à cette délicieuse caresse, elle suça son doigt et le lui introduisit puis le fit aller et venir…

– Tu aimes mon doigt dans ton cul ?
– Oui, bien sûr !
– T’as pas un gode qui traîne ?
– Deuxième tiroir à droite.

Elle se saisit de l’objet et le détailla avec un œil admiratif.

– Tu n’en a jamais vu ? S’étonna Leiris.
– Oh ! J’en ai peut-être vu plus que toi, mais celui-là est vraiment d’un réalisme fou !
– C’est un cadeau de Kéni.
– Elle t’a enculé avec ?
– Oui, et elle me l’a fait sucer avant.
– Humm ! Fais-moi voir comment tu suces !

Héka se cala le gode sur le pubis et s’assis sur le rebord du lit, Leiris vint entre ses cuisses et commença à lécher le gland en latex, comme il l’aurait fait d’une vraie bite de chair.

– Prends le dans ta bouche ! Bien au fond.

Leiris n’était pas un fan des « gorges profondes », mais puisqu’on était dans le fun…

– Je te le mets dans le cul maintenant ?
– Avec plaisir !
– Quel cochon tu fais ! Elle t’a fait faire des trucs avec des hommes, Kéni ?
– Oui.
– Ben, raconte !
– Elle a fait venir deux types, je n’ai jamais su si c’était des clients du bordel ou des employés, et les a fait mettre à poil, je les ai bien sucé, l’un après l’autre, assez longtemps. Ensuite elle m’a fait mettre en levrette et l’un des deux hommes m’a enculé pendant que je continuais à sucer l’autre.
– Et ça t’as plu ?
– Tu m’étonnes ! Une bite dans la bouche, une autre dans le cul ! Le bonheur quoi !
– Cochon ! Et tu as joui comment ?
– Kéni m’a demandé de me branler entre ses seins, mais avant elle m’a fait boire son pipi.
– Elle était bonne sa pisse ?
– Un régal !
– Bon, mets-toi en levrette sur le lit, je vais bien te mettre le gode. T’as du gel ?

Il en avait et Héka lui tartina comme il se doit la rondelle avant de commencer à enfoncer l’objet.

– C’est bon comme ça ?
– Attends ! Oui vas-y !
– J’enfonce plus !
– Oui !

Lentement mais surement le gode lui remplit le fondement, elle le fit ensuite aller et venir, provoquant chez le jeune homme des ondes de plaisir.

– C’est bon !
– Oui !
– T’aimes ça, te faire enculer, hein ma salope !
– Oui !
– T’es qu’un suceur de bites, un enculé.
– Et fier de l’être !
– T’as bien raison ! Pourquoi se culpabiliser quand on ne fait de mal à personne ? On va faire un truc, maintiens le gode dans ton cul avec ta main et assis toi sur le nord du lit face à moi. Voilà comme ça, maintenant tu peux t’enculer tout seul, il suffit de faire des petits mouvements de fesses, et pendant ce temps là…

Héka ne finit pas sa phrase, mais attrapa les tétons du jeune homme et les tordit avec certaine vigueur. Du coup, sa bite reprit une nouvelle vigueur et quelques gouttes de pré-jouissance perlèrent sur son gland.

– Mais c’est qu’il mouille de la bite, ce petit cochon…

Sans lâcher les seins de l’homme, elle opéra une flexion de son corps pour se retrouver devant sa queue qu’elle s’empressa de lécher.

– Hum, c’est trop bon tout ça ! Tu te sens prêt à jouir.
– Ça ne devrait pas trop tarder.
– Alors allonge-toi sur le lit, arrange-toi pour conserver le gode enfoncé dans ton cul, et moi je vais m’empaler sur ta bite. Met ta bite à la verticale.

Elle se positionna, accroupie au-dessus de lui de façon à ce que son anus se mette en contact avec la bite dressée et s’empala progressivement. Une fois calée, elle commença à bouger.

Ballet infernal dans lequel la femme s’empale sur la bite d’un homme lui-même empalé sur un gode.

Les deux amants sont en sueur, ils sont déchaînés, mais l’affaire ne dure pas longtemps, leurs cris de jouissance se mélangent, ils s’étreignent mais juste un peu. Leiris aurait préféré plus de tendresse, mais Héka n’est pas trop du genre romantique.

-Je vais prendre une douche ! Tu m’as bien baisé, mon salaud ! Dit-elle en guise de conclusion provisoire.

Le lendemain matin

L’arrestation d’Abel se passa sans problèmes. Quand deux membres de l’équipage prévenus à l’avance le menottèrent, il se contenta d’arborer un sourire méprisant, inquiétant.

– Tu sais pourquoi ? Demanda Enzo
– Oui ! J’ai joué, j’ai perdu !
– Pauv’ type ! Et qu’est-ce que tu voulais faire sur Mabilla ?
– Récupérer des sphères.
– Et tu ne pouvais pas prendre un vol régulier ?
– Non, trop compliqué.

Kéni, la propriétaire du vaisseau piqua une grosse colère :

– Mais quel est l’abruti qui a embauché ce mec ?
– C’est moi, répondit Héka, d’un ton péteux, je ne pouvais pas savoir…
– Evidemment, quand on raisonne avec son cul.
– Pfff.
– Bon, tu vas prendre le poste de navigateur conjointement avec Enzo, je veux un rapport sur la modification d’itinéraire. Ce qui m’intéresse surtout, c’est le nombre de jours qu’on va perdre. J’ai la crainte qu’on soit juste en vivres. Lili, tu te renseigneras sur ce point. Moi et Leiris, on va fouiller la cabine de ce connard, on l’interrogera tout de suite après. Qu’on le menotte et qu’on l’enferme à fond de cale !

Ils n’y trouvèrent rien d’autre dans sa cabine que ses armes et une grosse somme d’argent…

– C’est quoi tout ce fric ?
– Probablement pour payer ses sphères.

Héka vint les rejoindre :

– Mauvaise nouvelle, même si on saute tout de suite dans l’hyperespace, on double la durée du voyage, au point de vue ravitaillement, on va être juste.
– Ça veut dire qu’il faut qu’on se ravitaille sur Mabilla. Soupira Kéni.
– On pourrait en profiter pour récupérer les sphères de Sorenian ! Suggéra Leiris.
– Bonne idée, on va lui demander de nous expliquer tout ça.

– C’est quoi ce fric dans ta cabine ? Commença Leiris
– Faut bien que je les paie, mes sphères ! Répondit Abel.

Il avait perdu son arrogance et regardait ses interlocuteurs d’un air las.

– Tu sais ce que tu risques ? Demanda Kéni.
– J’ai tué personne !
– Disons qu’on ne t’en a pas laissé le loisir. En droit spatial, ça s’appelle un détournement frauduleux de trajectoire et une mutinerie à main armée. Et ne t’attend pas à notre indulgence, tes conneries nous ont fait perdre un temps et un fric considérable.

Mabilla

Pablo avait repris ses fonctions à la tour de contrôle. Il ne les conserva pas bien longtemps. Le jour où ses écrans de contrôles dévoilèrent l’identité du vaisseau qui sollicitait l’autorisation de se poser, il le laissa se poser puis prit ses jambes à son cou et reprit le maquis après avoir prévenu la résistance. Auparavant il avait cependant vidé l’ordinateur de la tour de tous ses fichiers qu’il transféra en lieu sûr.

« Au moins, ils n’emmerderont personne avec leurs questions à la con ! »

Pablo ne réalisa pas que cette manipulation privait l’astrodrome de toute fonction de contrôle automatique. Du coup Juliana s’empressa de gagner la résidence du gouverneur.

Dès qu’il fût posé sur la tarmac, Blaise contacta le gouverneur par radio.

– Que les choses soient bien claires, je suis ici porteur d’un mandat d’arraisonnement concernant un vaisseau qui devrait se poser d’ici quatre jours. Il n’entre pas à priori dans mes intentions d’agir en ville, il est donc non nécessaire que vos terroristes locaux viennent m’emmerder.
– Je n’ai pas de terroristes locaux mais je vous remercie de l’information.

Blaise n’avait en fait aucunement l’intention de respecter les consignes de son colonel. Il enrageait de voir qu’une mission d’investigations qui ne se présentait pas trop mal, était étouffé par des fonctionnaires pantouflards et incompétents mais il lui faudrait la jouer fine, il n’interviendrait que s’il sentait que des informations capitales étaient susceptibles de relancer l’enquête sur le piratage du Siegfried7.

Mais les choses, devaient se dérouler dans l’ordre, d’ailleurs Blaise n’était-il pas un fanatique de l’ordre comme si cette notion était une fin en soi. Il commencerait donc par attendre le Vienna et prendrait un malin plaisir à interroger tout ce beau monde. En attendant les trois espions laissés sur place devraient se manifester, et qui sait, fournir leur lot de révélations ! Tout allait donc pour le mieux et Blaise jubilait.

Sauf que trois jours plus tard, les trois « bras cassés » n’avaient toujours pas manifestés leur présence.

« Mais ce n’est pas possible, fulminait Blaise, la nouvelle de notre atterrissage s’est forcément répandue comme une traînée de poudre. Ces cons ont dû se faire piquer ! Ce sont pourtant des professionnels aguerris. Je veux savoir ! »

Furieux il téléphona au gouverneur, lequel était fort embarrassé.

– Vous savez, il y a tellement de bruits sui circulent sur cette planète ! Mais c’est vrai que j’ai entendu dire que deux de vos gars…
– Ils étaient trois !
– On m’a dit deux ! Ils travailleraient dans des exploitations agricoles.
– Débrouillez-vous pour les récupérer !
– Je vais d’abord vérifier tout ça et je vous rappelle.
– « vérifier tout ça », « vérifier tout ça », il y a une éternité que vous auriez dû le faire.
– Parlez-moi sur un autre ton, je vous prie !
– Il serait dommage qu’à cause du laxisme qui règne sur cette planète, je sois obligé de revenir sur mon engagement de ne pas intervenir en ville.

« Ça y est les emmerdes commencent ! Se lamenta le gouverneur Denzel »

Il téléphona au chef de la police

– Vous essayez de me récupérer les deux déserteurs de l’équipage de Blaise, vous les enfermez où vous voudrez sans les brutaliser et vous attendez mes instructions !

Leiris

« Sortie de l’hyperespace réalisée ». Hurla le haut-parleur de bord.

– Point en cours, ajouta Enzo

Puis peu après

– Approche planétaire dans 5 heures.

Environ 5 heures plus tard :

– Allô, tour de contrôle, demandons autorisation d’atterrir. Allô, allô ! Répondez, bon dieu ! s’énerva Leiris.
– Ça va passer en automatique, ils nous ont déjà fait le coup la dernière fois. Intervint Enzo
– Sauf que là on a rien du tout, c’est comme s’il n’y avait plus de tour du tout !
– On va se débrouiller, on a des cartes ?
– On a tout ce qu’il faut !

Peu après le vaisseau survolait le tarmac.

– Attention, il y a déjà un gros croiseur !
– On va se poser à l’autre bout.

Blaise

– Vaisseau cible en phase d’atterrissage ! Prévient quelqu’un.
– Et on est prévenu au dernier moment ? S’indigne Blaise.
– La tour est muette !
– Mais il gouverne quoi ce crétin de gouverneur ?
– Vaisseau cible atterri !
– Il est où ?
– Tout au bout, là-bas !
– O.K. Opération Vienna dans cinq minutes, tout le monde à son poste.

A suivre

Ce contenu a été publié dans Histoires, Récits, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

2 réponses à L’Odyssée de Zarouny (Vargala 3) – 7- Un espion sur le Vienna par Nicolas Solovionni

  1. levarin dit :

    J’adore l’ambiance de ce récit

  2. Forestier dit :

    Comme quoi, il faut toujours veiller à emporter un gode sur un vaisseau spatial 😉

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *