Stoffer 7 – La structure diabolique – 1 – Une mystérieuse découverte par Nicolas Solovionni

Principaux personnages
Ajas Stoffer : capitaine du Rosamonda, propriétaire du cabaret, « le diable rose » et narrateur de l’épisode
Dyane Makaya : seconde de vaisseau à bord du Rosamonda et propriétaire d’un salon de massage de luxe
Nadget M’Golo : technicienne de bord du Rosamonda
Nerren Petrov : navigateur à bord du Rosamonda
Dilos: ingénieur de bord sur le Rosamonda
Carrie : tenancière du Carrie’s bar, fille de Marcia
Marcia : serveuse montante au Carrie’s bar, mère de Carrie
Ramon Fernandez : Capitaine de vaisseau « L’albatros », premier découvreur de la « structure »
Riquita : gérante du cabaret « Le Diable rose » dont Ajas Stoffer est propriétaire
Mat Woldum, Kalder Farkan, Payoka, Oufrani : espions terriens infiltrés
Hans Krugger, pâtissier et spécialiste des précurseurs
Ester : collaboratrice de Krugger
Roger Montesinos, bourgmestre de Vargala Station, et parrain de la mafia locale
Brent Quinto : émince grise de Montesinos
Fausto Richardson, embauché à bord du Rosamonda comme ingénieur de bord
Jackie Sagna : ancienne navigatrice sur l’Albatros, embauchée à bord du Rosamonda au même poste
Aldo Salvadori : ancien membre de l’équipage de l’Albatros.
Annabelle Jiker : cheffe de la police sur Vargala station
Laskri ; policier sur Vargala et indic de la Mafia
Claudius Mony : Capitaine peu scrupuleux du vaisseau « Le Faucon d’Or »
Lars Bolessian : Amiral de la flotte terrienne et superviseurs des découvertes concernant les précurseurs
Haïko : secrétaire très particulière de l’amiral
Childeric : Chef de communauté dans la presqu’ile des exclus
Ça en fait du monde !
Allez, c’est parti !
Le voix robotisée du pilote automatique retentit dans la salle de contrôle du cargo spatial « L’albatros »
« Sortie de l’hyperespace dans 3 minutes. Merci de respecter les consignes de sécurité ! »
– Enfin ! Ça a été long ! Marmonna le capitaine Ramon Fernandez en tripotant son épaisse moustache brune.
– Oui c’est un peu bizarre ! Admit Jackie Sagna, sa navigatrice.
« Sortie dans 5 secondes »
Les deux officiers se cramponnèrent sur leurs sièges..
« Sortie effectuée. Calcul du point dans… crrr… crrr… merci de patienter »
– Ben qu’est-ce qui se passe ? S’agaça le capitaine.
– Ce doit être un bug, je vais réinitialiser.
– Attends, il y a un backup, non ?
– Une seconde, je ne peux pas tout faire à la fois.
La réinitialisation ne changea tien, l’ordinateur de bord continuait à cafouiller, et le backup n’était guère mieux.
– C’est dingue, ça ! On ne peut même pas savoir où on est ! Tempêta le capitaine.
Et soudain contre toute attente l’écran de contrôle afficha ses résultats.
– Mais c’est quoi ces chiffres ?
– Si l’ordi ne déconne pas, ça veut dire qu’on est parti très loin. Répondit la navigatrice.
– Mais comment est-ce possible ?
– Un nœud dans l’hyperespace, il paraît que ça arrive…
– Et on fait comment pour rentrer ?
– On va utiliser les coordonnées de l’ordi et reprogrammer un saut dans l’hyperespace.
Mais cette conversation fut interrompue par la voix de l’ordinateur de bord :
« Système planétaire de type G non répertorié détecté à 10 heures-lumière »
– Non répertorié ? On va le baptiser Ramon comme mon prénom. Et ça vaut peut-être le coup d’aller voir, on n’est pas à une journée prés. Suggéra le capitaine Fernandez.
Le moteur ionique du vaisseau permettait de naviguer dans l’espace classique à 50% de la vitesse lumière, en tenant compte des phases d’accélération, ils avaient ainsi la possibilité d’explorer le système assez rapidement
Des quatre planètes telluriques, trois s’avérèrent biologiquement stériles. En revanche, la quatrième (Ramon4)…
« Très faible activité biologique, pression et température supportables, oxygène 5%, absence de gaz toxiques et de radioactivité. »
Le capitaine décida d’entamer un survol en règle de la planète. Un logiciel permettait de repérer toute structure jugée à priori non naturelle….
Et effectivement…
« Structure droite de 55 mètres de ‘long, alliage composite à base de 60% d’aluminium et de 40% de matières organiques diverses. »
– Putain ! S’exclama le capitaine, on serait tombé sur un vestige des précurseurs ? On descend voir ça !
Les « précurseurs » ce sont une civilisation qui nous a précédé dans notre région galactique. Nous avons peu de vestiges de leur présence passée. Mais il se chuchote que l’armée impériale a placé sous séquestre plusieurs sites non connus du public.
L’atterrissage fut un peu mouvementé, le sol étant particulièrement mou par endroit…
Le capitaine, son second et deux autres membres de l’équipage, descendirent du vaisseau après avoir revêtu les combinaisons ad hoc.
– C’est quoi ce truc ?
– Ben une épave !
– Elle n’a pas l’air trop abimée pour une épave !
– Et on rentre comment, là-dedans.
– J’en sais rien, je ne vois aucune aspérité.
Bref ils se perdaient en conjectures. La forme plus ou moins aérodynamique semblait indiquer qu’il s’agissait d’un objet volant, mais dans ce cas où se trouvait le train d’atterrissage ?
Après avoir tourné en rond pendant une heure, ils se résolurent à réintégrer le vaisseau.
– Bon on rentre à la maison indiqua le capitaine, saut dans l’hyperespace dans six heures.
Le voyage fut un peu plus long que prévu mais un mois plus tard le vaisseau entrait sans encombre dans le système de Vargala.
C’est à ce moment que le capitaine Fernandez réunit l’ensemble de son équipage.
– Messieurs dames, le hasard nous a permis de faire une découverte dans doute historique mais dangereuse. En théorie nous pourrions négocier à prix d’or les coordonnées avec l’armée impériale. Mais je ne le ferais pas, c’est trop dangereux, s’ils décidaient de placer le site sous séquestre ces gens-là n’auraient aucun scrupule à nous empêcher de parler et quels qu’en soient les moyens. Est-ce bien clair ?
Visages circonspects de l’équipage.
– Je vais donc faire autrement, je vais vendre le tuyau à un explorateur privé. Je vais lui demander une grosse somme que l’on se partagera suivant les règles en vigueur. Maintenant autre chose, je sais que certains d’entre vous ont pris des vidéos du site. Si j’ai un conseil à vous donner, c’est de vous en débarrasser. Quant à ceux qui voudraient faire cavaliers seuls qu’ils se rendent bien compte que non seulement ils mettraient leur vie en danger mais aussi celles de tout l’équipage.
Et après cette nécessaire introduction, je vais prendre le fil du récit.
Je suis donc le capitaine Ajas Stoffer. J’ai eu la chance de faire fortune suite à une rocambolesque aventure (voir les labyrinthes d’Orza du même auteur). Du coup je bulle sur Vargala n’ayant plus tellement de motivation pour retourner dans l’espace. Et histoire de m’occuper, j’ai acheté un cabaret, le « Diable rose » dans lequel évoluent quelques sympathiques et affriolantes transsexuelles.
En fait il ne m’occupe pas tant que ça, l’établissement est en gérance aux bons soins de la jolie Riquita, mais il faut bien que je passe de temps en temps ne serait-ce que pour montrer que c’est moi le patron…
Et justement, ce jour-là…
– Patron, un message pour vous, ce type-là, un certain Fernandez souhaiterait que vous le rappeliez.
– Fallait lui donner mon numéro.
– Il ne me l’a pas demandé.
– Bon je verrais ça tout à l’heure… sinon rien de neuf ?
– Si ! Lamina nous a quitté, on l’a remplacé par une nouvelle, elle s’appelle Josépha. Si vous voulez profiter de votre droit de cuissage…
– Quel vilain mot… mais appelle-la que je fasse connaissance.
Josépha est une grande perche blonde et bouclée vêtue d’une robe beige au ras des cuisses. Le visage est joli, le sourire carnassier.
– Bonjour patron, ravie de faire votre connaissance.
– Moi de même ! Enlève donc ta robe que je me rince les yeux !
Et hop, elle se débarrasse de sa robe, révélant un corp parfait, joli seins et un bite prometteuse qui bandouille. Elle opère une pirouette afin que découvre son joli fessier.
Riquita lui prend le sexe en main et le branlotte afin de la faire bander correctement.
En voilà un bel organe qui me met l’eau à la bouche et devant lequel je ne peux rester en place.
Je me baisse donc afin d’emboucher cette charmante chose. Hum quel régal !
– T’es un coquin patron ! Me dit la belle !
Je ne réponds pas, j’ai la bouche occupée !
Riquita qui connaît bien mes gouts et mes habitudes s’est déshabillée à son tour et s’est placée à côté de sa collègue, la bite fièrement dressée. Me voilà donc avec deux bites à sucer. Je vais de l’une à l’autre de l’autre à l’une.
Je ne me laisse pas de ce petit jeu, jusqu’à ce que Riquita décide de me contourner afin de me lécher le trou du cul.
Voilà qui donne des idées à Josépha qui me demande si son anus m’intéresse.
Bien sûr qu’il m’intéresse. La belle se retourner afin que ma langue puisse aller taquiner ce magnifique œillet brun au gout si particulier
Et je bande, je bande, ce n’est pas possible de bander ainsi !
Derrière moi, Riquita a troqué sa langue contre son doigt qui va et vient dans le trou de mon cul.
– Il est bien préparé ! Pénètre-le maintenant ! Indique-t-elle à Josépha. Je me positionne en levrette et j’attends l’intrusion. Ça passe tout seul ! Qu’est-ce que c’est bon cette bite qui va et vient dans mon cul ! (Ben quoi ?)
Et en même temps Riquita m’offre sa bite à sucer ! C’est ce qui s’appelle être comblé.
L’insolite de la situation (Damme, on n’encule pas son patron tous les jours !) a du exciter la belle Josépha qui ne se retient pas et déverse son sperme dans mon cul.
Elle ressort sa bite de mon cul, gluante de sperme et de traces plus sombres. Je me fais un plaisir de nettoyer tout ça.
Riquita à qui je n’avais rien demandé prend la place de Josépha. Enculé pour enculé, pourquoi pas deux fois de suite ?
Et pendant qu’elle me bourre, je me régale des gros tétons brun de Josépha.
Cette petite fantaisie dure un certain temps avant que je fasse comprendre à ces troublantes créatures qu’excité comme je suis, j’aimerais bien jouir.
Voilà qui n’est pas un problème et en moins de temps qu’il ne le faut pour le dire j’ai deux ravissantes bouches qui viennent s’occuper de ma bite. Quelle sensation inouïe ! Je sens que ça vient, je décharge dans la bouche de Josépha qui s’empresse d’avaler tout ça avec gourmandise.
– Ça fait du bien, patron ?
– Super !
– J’ai fait rentrer un excellent watchibole, on trinque ? Me propose Riquita.
– D’accord, trinquons !
Et après ces douces fantaisies, j’ai donc appelé ce Fernandez
– Je suis le Capitaine Fernandez, on se connait de vue, j’ai une grosse affaire à vous proposer…
– Désolé je ne prends plus d’affaires, je suis en retraite .
– Ça ne vous empêche pas de jeter un coup d’œil !.
– Bof !
– Je vous paie le restaurant, cela ne vous engage à rien.
Et c’est ainsi que n’ayant rien d’autre à faire, je me suis retrouvé au « Nuage bleu ».
– On va commander et attendre un peu, je ne voudrais pas qu’on nous observe… me dit le type.
Un peu parano, pépère !
– Regardez ça ! Me dit-il au bout d’un moment en m’exhibant son spacephone. Ça mesure 55 mètres de long.
– Et c’est censé être quoi ?
– Un moyen de transport, un missile ou je ne sais pas quoi d’autre.
– Si l’armée l’apprend, vous êtes mal
– J’en suis conscient, j’ai mis en garde mon équipage.
– Refaite-moi voir la vidéo… Pas d’aspérité, pas de train d’atterrissage visible, ce n’est pas un moyen de transport… un missile peut être ? Si l’armée arrive aux mêmes conclusions vous êtes mort. Me répétais-je.
– Ça vous tente ?
– D’aller mater un missile ? Je ne vois pas trop l’intérêt.
– Et si ce n’était pas un missile ? Parce qu’un missile, il faut bien le charger et pour cela il faut un ouverture, elle serait où ?
– C’est peut être un missile compact, 55 mètres de ferrailles, vous vous rendez compte des dégâts que ça peut provoquer ?
– Alors ça ne vous intéresse pas ?
– Non
– Imaginez que ce ne soit pas un missile, quelque chose auquel on ne pense pas …
– Un suppositoire géant.
– Bon je laisse tomber, si vous changez d’avis vous avez mes coordonnées. On se prend un dessert ?
– Mais avec plaisir !
Les infiltrés
La découverte fortuite de la colonne de Kékolo (voir Vargala Station 3 – La Maison Parme du même auteur) au début de la conquête interstellaire apporta la preuve que nous avions été précédés dans cette quête. Le gouvernement impérial empêtré dans sa guérilla avec des planètes scissionnistes se dit alors que ces « précurseurs » devaient posséder des armes super puissantes. Et une impensable flotte de près de mille vaisseaux s’élança à la recherche de ce nouveau graal. Evidemment cela avait un prix alors que la Terre n’en finissait plus de dépérir sous le poids de la pollution, de la surpopulation et de la famine. Des troubles éclatèrent, des régions entrèrent en sécession et l’empereur Machnick fut victime d’un coup d’état sanglant. Il fut remplacé par le général Olbach dont la première décision fut de réduire à 50 unités la flotte impériale, car il n’était cependant pas question de renoncer à la recherche des potentielles armes des précurseurs. On ne sut jamais si ces cinquante vaisseaux trouvèrent quelque chose, mais les services secrets terriens développèrent une autre idée.
En effet pourquoi s’acharner à bourlinguer n’importe où quand il suffit de s’infiltrer dans le milieu des aventuriers de l’espace, de rester discrètement à leur écoute et être prêt à intervenir en cas d’information importante (pour plus de détails voir Vargala Station 3 – La Maison Parme du même auteur)
Et sur Vargala, l’infiltré local du moment a pour nom Mat Woldum. Un homme quelconque, courtois mais ne se liant pas, restant des heures attablé au café de « L’ancienne frite » à écrire (ou à faire semblant d’écrire) des romans sur son spacephone tout en tenant une oreille attentive aux conversations avoisinantes. C’est un poste peinard. En dix ans d’équivalence terriennes il a cru trois fois seulement repérer des infos intéressantes qui se sont ensuite montrées décevantes.
Il ignore s’il est repéré. En fait il l’est plus ou moins, mais on fait avec, on le laisse tranquille, il fait pour ainsi dire, partie du décor.
Aldo Salvadori, mécanicien de première classe sur le vaisseau du capitaine Fernandez est un fouineur dans l’âme, a entendu parler de ce type qui semble s’intéresser à tout ce qui touche aux précurseurs, il se renseigne afin de savoir où il peut le trouver et il est étonné de la rapidité de la réponse.
Il se rend donc à « L’ancienne frite » et demande (fort imprudemment) au patron où il peut trouver ce Woldum…
Il l’aborde…
– Euh, bonjour monsieur !
– Oui, bonjour, mais je ne cherche aucune compagnie, je suis en train d’écrire… Répond Woldum.
– Jouons cartes sur table, je sais ce qui vous intéresse et…
– Fichez-moi la paix, monsieur.
– Je veux juste vous montrer quelque chose. Insiste Salvadori en plaçant son spacephone sur la table.
– Patron, cet individu m’importune…
Le patron arrive, immobilise Salvadori d’une simple clé au bras et l’entraîne virilement vers la sortie.
Salvadori est jeté dehors comme un malpropre, il réclame son spacephone qu’on lui balance sans ménagement sans qu’il se doute un seul instant qu’un logiciel ultra rapide vient de copier toutes ses données sur le spacephone de Woldum. Et cela en dépit des codes de sécurité.
Salvadori est dégouté, il croyait réaliser une affaire juteuse et se retrouve le bec dans l’eau.
– Saloperie d’écrivaillon de merde ! Il préfère pantoufler que de prendre quelques risques.
Et il s’en va au bar d’en face noyer son dépit dans quelques verres de watchibole, un pseudo whisky local…
En fait Woldum ne pantoufle pas, il prend son temps. Pourquoi se presser ?
Il attend une heure avant de gagner le petit meublé qu’il occupe depuis son arrivé sur la planète. Et là il examine les données copiées. Il obtient déjà l’identité du type et le nom de l’hôtel où il est descendu… puis il examine tout le reste méthodiquement…
– Des coordonnées planétaires… Oh mais c’est vachement loin, ça ! Qu’est-ce qu’ils sont allés foutre là-bas… à moins que ce soit une erreur…
Et tout d’un coup l’image de l’épave (qui n’est peut-être pas une épave) apparaît.
– Putain, si les cordonnées sont bonnes je vais me taper un de ces avancements et je pourrais dire adieu à cette planète pourrie. Mais d’abord il faut que j’en sache davantage…
Et pour ça, Woldum est super équipé. Il envoie un traceur sur le spacephone de Salvadori et attend tranquillement dans un bar proche de l’hôtel que monsieur veuille bien en sortir (c’est fou ce qu’il y a comme troquets sur Vargala !)
Une fois Salvadori sorti; Woldum le suit discrètement et attend d’être dans un endroit désert pour l’aborder.
– Bonjour monsieur. Désolé pour hier, mais notre sécurité n’était pas assurée, aujourd’hui on peut parler, on va faire ça en marchant, mais c’est moi qui poserais les questions.
– Vous avez compris au moins que j’ai une grosse information à vendre.
– Oui, et je veux savoir en quelles circonstances vous vous êtes retrouvé si loin de la zone explorée de la galaxie. Soyez bref.
– Mais comment…
– Répondez à ma question !
Salvadori explique… ou plutôt tente d’expliquer, l’homme mécanicien de métier, travaillait comme ingénieur de bord et ne connait pas grand-chose à la navigation interstellaire.
– Et qu’a décidé votre capitaine en revenant ?
– Il nous a dit qu’il pensait savoir où monnayer ‘information.
– Sans autre précision ?
– Ben non !
– Eh bien, je vous remercie.
– Vous me donnez combien ?
– Rien, j’ai tout ce qu’il me faut !
– Mais…
– Je serais demain en fin de matinée au café de « L’ancienne frite », vous m’y attendrez et je vous apporterais de quoi vous dédommager…
– On ne peut pas le faire maintenant ?
– Non !
– Et pourquoi ?
– Demain vous aurez la réponse. Salut !
Salvadori comprit qu’il s’était frotté à plus fort que lui et décida d’aller se distraire dans le centre-ville. Il en prit le chemin, mais au bout de 200 mètres son spacephone se mit à faire un drôle de bruit.
– C’est quoi ça ?
Ça s’est le spacephone qui se vide de toutes ses données, puis le bruit change, l’appareil ne tardant pas à exploser, volatilisant dans la foulée le pauvre Salvadori sous les yeux des badauds effrayés.
Woldum a regagné son meublé, la situation est compliquée. La consigne est claire en cas de découverte d’artefacts des précurseurs. Envoyer de toute urgence un rapport à la Terre, qui à réception déléguera une mission sur place…
Le problème c’est que l’acheminement du message va prendre plusieurs semaines
Un tout petit peu de technique.
Envoyer un message dans l’espace normal à la vitesse de la lumière, cela signifie plusieurs années de parcours. Reste l’hyperespace, mais on ne sait pas y faire voyager des données immatérielles. Alors on ruse, on envoie le message sur l’ordinateur de bord d’un vaisseau en partance. Arrivé dans le système de destination, le message est envoyé via un centre de dispatching jusque dans la boite de réception du destinataire. Donc un message ne circulera pas plus vite que le vaisseau qui le transporte via l’hyperespace. Vous avez suivi ? Sinon ce n’est pas grave, retenez juste qu’il faut plusieurs semaines pour acheminer ce putain de message !
Autre problème, l’assassinat de Salvadori. Il était nécessaire afin qu’il ne contacte pas un autre intervenant potentiel… Oui mais les meurtres sont interdits de facto sur Vargala par la puissante mafia locale. Cela depuis qu’un pacte de non-agression a été conclu entre les différents parrains du lieu, non par conviction pacifique mais par crainte de voir leurs effectifs fondre comme neige au soleil. (voir pour plus de précisons sur ce point : Vargala station -3 – La-Maison parme). La mafia s’occupe elle-même d’éliminer les rares contrevenants à cette règle, et ceci au nez et la barbe de la police qui ne peut que laisser faire.
Or selon toute vraisemblance Woldum est repéré par la mafia qui le laisse tranquille, sauf que des témoins notamment le patron de « L’ancienne frite » l’ont vu envoyer promener Salvadori, du coup il devient suspect. Il n’est donc pas question de rester sur cette planète ! Et le dernier problème (et ce n’est pas le moindre) c’est que le capitaine Fernandez va vendre les coordonnées du site à quelqu’un… et que l’acheteur va selon toute vraisemblance y atterrir avant la flotte impériale.
Alors, que faire ? Eliminer Fernandez ? Désormais trop risqué… et puis il n’est pas seul, il y a son staff…
Revenons à ma modeste personne. L’esprit d’escalier a fait son chemin et je me dis que quand même si cette photo montre un moyen de transport de précurseurs, la découverte est de taille !
Je rappelle ce Fernandez et lui donne rendez-vous au « Diable rose » (mon cabaret, donc)
– Finalement je vais peut-être me laisser tenter, ça va dépendre du prix !
– 200 000 kochnicks
– Vous n’y allez pas avec le dos de la cuillère.
– Rendez-vous compte c’est probablement une découverte inestimable !
– On ne peut jamais dire d’avance…
– Si quand même…
– Et en admettant, j’en fais quoi de cette découverte ? Lui demandais-je
– Vous la publiez avant que l’armée s’en empare, pour vous outre les royalties ce sera la célébrité.
– Je ne cherche plus à m’enrichir et la célébrité je m’en fous.
– Alors pourquoi m’avoir fait venir ?
– Parce que j’ai envie d’aller voir, ne me demandez pas pourquoi, je n’en sais rien !
Et c’est à ce moment-là que le spacephone de Fernandez se mit à sonner. Il sort son appareil…
– La police ? Qu’est-ce qu’elle me veut la police ?
Il décroche.
– Ici le capitaine Annabelle Jiker, cheffe de la police locale. Je suppose que vous avez entendu parler de cette personne qui a littéralement explosé en pleine rue ?
– Oui, mais…
– Nous avons identifié la victime, il s’agit d’un certain Aldo Salvadori…
– Quoi ?
– C’était l’un des membres de votre équipage, n’est-ce pas ?
– Oui, mais…
– Nous n’en savons pas davantage pour le moment, Pourriez-vous passez au commissariat pour les formalités ?
– Je passerais tout à l’heure.
– Le plus vite possible, s’il vous plaît !
Fernandez décroche, le visage congestionné. Evidemment je lui demande ce qui se passe.
– J’avais pourtant recommandé à mon équipage de ne parler en aucun cas de ce que nous avions vus sur Ramon4. Je leur avais précisé que s’ils le faisaient, ils mettraient leurs vies en danger. Mais non, il faut toujours qu’il y ait un con qui se croit plus malin que les autres.
– Et vous pensez que ce crime à un rapport avec votre découverte ?
– Cette Jiker m’en apprendra peut-être davantage, mais à mon avis c’est lié, on ne fait pas exploser un type en pleine rue avec tous les risques que ça comporte, pour des prunes.
– Donc ça veut dire que quelqu’un est en possession des coordonnées de Ramon4 !
– Ça va compliquer l’affaire. Admet Fernandez.
– Je crois bien oui !
à suivre