La punition par Claude Lamour

LA PUNITION

Il y a des jours où il vaudrait mieux ne pas tenter de discuter avec son épouse. Je viens d’en faire l’amère expérience avec la mienne. D’une conversation des plus banales, voilà que nous en sommes presque à nous insulter. Vraiment je voyais mon dimanche beaucoup plus calme. Halte au feu ! Je prends mon blouson et je quitte la maison pour souffler. Ce n’est pas mon genre d’avoir ce genre de réaction, aussi, je l’imagine être encore plus énervée. Le retour sera chaud. Je saute dans la voiture et je fuis ce lieu plein de tensions inutiles. Je roule depuis un moment, sans but précis, les pensées encore pleines de cette vilaine dispute.

Je crois que c’est par instinct, par envie de calme et de sérénité que je finis ma course sur un parking dans la forêt toute proche de chez moi. Une petite marche ne peut que me faire du bien, et un sentier sympa s’ouvre devant moi, alors… Au bout d’un quart d’heure, je trouve que ce « sentier sympa » est trop fréquenté pour l’être vraiment. Tous les vingt mètres je suis dérangé dans ma ballade par des sonnettes de vélos, qui ne cessent de m’obliger à me pousser. Je quitte le chemin et m’enfonce dans la forêt. Le chant des oiseaux, mes pas dans les feuilles, l’odeur qui monte du sol, me fait enfin trouver le calme tant recherché. Je m’enfonce de plus en plus, sans m’en rendre vraiment compte. C’est un bruit bizarre qui me sort de ma rêverie. Un bruit ? Non, plutôt, un murmure, une plainte légère. Je m’arrête de marcher pour ne plus faire de bruit. J’écoute. Les sons résonnent en forêt, et c’est avec beaucoup de difficulté que je parviens à définir d’où vient la plainte. C’est une voix de femme, une voix jeune, douce. Je ne comprends pas ce qu’elle dit, elle est encore trop loin, mais elle s’adresse à quelqu’un. Parfois elle rit, ce qui me rassure. Un homme se met à parler, sèchement, il me semble. Je me rapproche doucement. Au milieu des arbres je commence à distinguer deux silhouettes. J’avance de plus en plus discrètement, et me cache derrière un arbre à une dizaine de mètres du couple. C’est une jeune femme de vingt ans environ, blonde aux cheveux courts qui cachent sa nuque. Elle est plutôt jolie, et bien qu’un grand manteau cache ses formes, je l’imagine superbement bien faite.

Elle s’adresse à un homme d’au moins trois fois son âge, presque chauve, une épaisse barbe poivre et sel, un costume noir, une voix grave. L’ensemble donne un personnage très austère, voir sévère. Bref, le genre de type que l’on n’a pas envie de compter parmi ses amis. Elle a les mains dans les poches, la tête baissée, elle semble râler un peu, mais les petits rires qui viennent entrecouper ses phrases indiquent qu’elle n’est pas en colère. Ce qui n’est pas le cas de l’espèce de vampire qui se tient devant elle. Il la tient par les épaules et la secoue un peu. Bien qu’encore trop éloigné pour comprendre les phrases, je les sens sèches et très autoritaires. Il prend le visage de la jeune fille dans ses mains, l’attire vers le sien, et lui donne un long et fougueux baisé. Puis tout en l’embrassant, ses mains deviennent caressantes. Elles effleurent ses fesses, ses seins, son ventre.

Moi bien caché derrière mon arbre, je retiens mon souffle, tant je le trouve bruyant, même mon cœur semble résonner. Mon coté voyeur prend le dessus, et je suis ravi d’être là quand je le vois déboutonner le manteau de la belle. Je commence à trouver ce mec très sympa. Il n’a toujours pas lâché les lèvres de la petite râleuse et continue à l’embrasser avec passion en faisant glisser le manteau sur ses épaules. Celui-ci glisse le long du corps de la jeune femme, et tombe à terre. Je n’en crois pas mes yeux. Certes je m’attendais à un spectacle intéressant, mais là… ça dépasse toutes mes espérances. Il cesse de l’embrasser, recule d’un pas, et regarde le chef d’œuvre que lui cachait le vêtement. Elle est là, son manteau à ses pieds, les bras le long du corps, tête droite fixant son amant, nue au milieu des arbres centenaires, avec comme seule protection des bas de soie noirs et des bottes. Ses lignes, ses courbes sont parfaites, sa peau est pale et sa silhouette se découpe magnifiquement au milieu de ce décor fantastique. Ils ne disent plus rien, et restent ainsi quelques instants. Puis de sa poche, « Dracula » sort un masque et le fais glisser sur le visage de la belle. Puis il prend un collier pour enserrer son cou et une laisse qu’il attache à une branche basse. Distinctement, et bien qu’elle me tourne le dos, j’entend la pauvre supplier son bourreau, demandant de lui pardonner, et qu’à l’avenir elle serait plus…?

Le chant d’un oiseau ne me permet pas d’en entendre davantage. Apparemment, les suppliques de la belle ne lui font rien. Il écarte les jambes de cette dernière avec son pied, et lui ordonne de ne plus bouger. Sans rien dire, il ramasse le manteau, dépose un baiser dans l’épaule de la belle soumise, qui lui lance un dernier

« Détachez- moi, s’il vous plait. ».

En guise de réponse, elle reçoit une claque sur une fesse. Il tourne les talons et s’éloigne sans se retourner. Scotché à mon arbre, la bouche ouverte, je n’ose plus bouger.

Là, à quelques pas de moi se trouve une beauté nue aux cheveux d’or, les reins creusés pour mieux s’offrir et deux splendides fesses, bien rondes, supportées par deux magnifiques jambes longues et fines. Je suis paralysé par ce que je viens de voir, et ne sais pas comment réagir. Dans un premier temps je me dis qu’il faut que je la détache au plus vite. Oui, mais… si le malade revenait et qu’il m’agresse. Vu son gabarit, je ne fais pas le poids, et peut-être est-il armé ? Partir et faire comme si je n’avais rien vu ? Impossible à envisager. Avant de jouer les héros et d’aller la détacher, je décide de décrire un arc de cercle dans la forêt afin d’observer ce qui se passe, et voir si le dingo revient. Les feuilles craquent sous mes pieds. Je garde une bonne distance, juste nécessaire pour que je puisse la voir. A plusieurs reprises, elle relève la tête. C’est sur, elle doit m’entendre. Je peux maintenant la voir de profil, la tête baissée vers le sol. Ses seins clairs, éclairés par un rayon de soleil qui perce le feuillage, se dessinent sur le fond sombre des arbres. Ils ne sont pas trop imposants, et paraissent fermes. Son ventre creux rythme sa respiration. Elle est rapide. D’où je me trouve j’arrive à capter sa peur, son angoisse. Des buissons m’interdisent d’en voir plus. Je continue ma progression, faisant dix pas et m’arrêtant une minute pour observer. Me voilà enfin face à elle, presque à genoux derrière un tas de bois mort. Je peux désormais voir les traits de son visage. C’est une pure beauté, mi femme enfant, mi femme fatale, je ne saurais pas vraiment définir. Maintenant j’aperçois son ventre, son bas ventre, et bien sur son minou, superbement rasé. Sa respiration s’est calmée. Elle semble attendre, comme si cette situation n’était que le fait d’une fatalité sans failles. Je profite du bruit d’un avion qui passe, pour me jeter derrière un gros chêne. Une branche morte, cachée par les feuilles, craque sous mes pieds. Je ne bouge plus. Sans la voir, je sais qu’elle a redressé la tête et qu’elle cherche d’où vient le bruit.

« Il y a quelqu’un ? ».

Stupide que je suis, derrière mon arbre. Comment désormais apparaître à ses yeux en homme sain et honnête, désirant lui porter secours. Comment ne pas passer pour un sale voyeur, vicieux et dégoûtant, ne cherchant qu’à profiter de la situation. Mais réflexions faites, elle n’est pas vraiment en position pour me juger. Je dois intervenir maintenant. Je me lance, sors de ma cache et me dirige vers elle, un peu tremblant, je dois bien le reconnaître. Je jette un œil aux alentours, dans l’espoir de ne pas voir l’autre dingue se jeter sur moi. Mon cœur frappe ma poitrine, je crois que j’ai la trouille. J’arrive à sa hauteur. Elle a un visage d’ange. . Elle ne semble pas vraiment rassurée de m’entendre, pourtant je suis son sauveur ! Sans le vouloir vraiment, mon regard se baisse sur sa poitrine. Mon dieu, qu’elle est belle. Ses tétons sont dressés, durs, comme fiers d’êtres là exposés à ma vue. Je me reprends, et examine la laisse qui la retient prisonnière.

« Je vais vous détacher.»

D’une voix chevrotante elle me supplie de ne pas faire ça. Je lui explique qu’il faut bien que je la détache, et elle me supplie de nouveau de ne pas la libérer. Je ne comprends pas et lui fais savoir. Une larme coule de dessous son masque sur sa joue, et atteignant son menton vient s’écraser sur sa poitrine.

« Je suis punie. ».

Qui mérite une telle punition ?

« Je ne peux pas laisser votre bonhomme vous traiter de la sorte.».

Alors, d’un ton très sur, elle m’avoue que ce n’est pas son « bonhomme », mais son maître, et que si son maître décidait de la punir c’est qu’elle le méritait. Je suis effaré.

J’ai lu beaucoup de choses sur ces rapports de soumission à un maître, mais là… Ma curiosité me pousse à lui demander ce qu’elle a bien pu faire pour mériter un tel châtiment. Sous son masque, je sens ses larmes disparaîtrent et un sourire vient illuminer son visage. Apparemment, ma question l’amuse. Elle s’empresse de me répondre, de sa petite voix douce, que la semaine passée, elle avait refusée de s’offrir à un inconnu, et que cela avait contrarié les plans de son maître pour le week-end. Je me gratte la tête, je ne comprends rien. Pourquoi l’attacher comme ça, ici, seule ? Quel plaisir en retire-t-il ?

« A cause de mon refus pour un seul homme, il m’offre à la forêt, à la nature, au monde entier. Et puis je ne suis pas seule, la preuve, vous êtes là. ».

J’ai l’impression de comprendre ce qu’a pu ressentir Alice au pays des merveilles. Il ne manque plus que le lapin blanc. Je balbutie deux ou trois phrases qui ne veulent strictement rien dire, puis je souffle un grand coup et tente de retrouver mes esprits. Je prends le mousqueton du collier dans mes mains, afin de l’examiner.

« NON ! S’il vous plait, non ! Si vous voulez m’aider, ne me détachez pas. S’il vous plait…S’il vous plait ».

Je retire mes mains et de nouveau je me gratte la tête. Comment veut elle que je l’aide en la laissant dans cette situation ? Alors, penchant sa tête en arrière, elle me dit avec une extrême douceur.

« J’aimerais sentir vos mains sur mon visage. ».

Sa peau est douce, ses joues son fraîches, à moins que ce ne soit mes mains qui aient la fièvre. Ce contact physique réveille mon cerveau et le ramène à la réalité de cette situation. J’ai peur de comprendre. Peur de comprendre ce que l’ « ogre » désire, peur de comprendre ce qu’elle est prête à accepter pour obtenir le pardon. Je me surprends à lui caresser les cheveux et le front. Mon pouce passe doucement sur ses lèvres. Elle entrouvre légèrement la bouche et laisse sortir un souffle de contentement. Je suis perdu. Je suis comme ces marins qui ont succombé aux chants des sirènes. Je passe mes bras autour d’elle et je l’embrasse avec délectation. Sa bouche me dévore, sa langue me fouille. Mes mains reviennent sur son visage, descendent sur son cou, ses épaules, et prennent possession de ses seins. Ils sont durs comme des pamplemousses murs. Mes pouces, bientôt remplacés par ma bouche, titillent ses tétons. Je les suce, les mordille, les aspire. La belle gémit doucement. Mon visage et mes mains descendent encore. Je caresse sa taille, ses hanches. Ma bouche embrasse son ventre secoué par des spasmes de plaisir, ma langue rencontre son nombril, et dessine son contour en salivant. J’ai perdu le contrôle et je sais que quoi qu’il arrive j’irai au bout de ce délire.

Je laisse son ventre, me relève, l’embrasse à nouveau en lui caressant les seins, puis je passe derrière elle. Je baisse mon jogging, libérant ainsi un membre devenu fou. Fier, il se dresse vers le ciel, je lui baisse la tête et le glisse entre les petites fesses serrées. Je plonge mon visage dans ses blonds cheveux, comme pour me faire une place dans son cou. Une main malaxe sa poitrine, tandis que l’autre fait connaissance avec son petit sexe humide. Je me frotte à son anus et je me donne la sensation honteuse d’être un chien contre un coussin. Mais peu importe, le plaisir est trop bon, trop intense pour que je me fasse la morale. Ma main droite fouille sa petite chatte, s’attardant sur un clitoris prêt à exploser.

De petits cris de plaisir commencent à troubler le silence de la forêt. Je reviens face à elle, m’accroupis et engloutis sa chatte de ma bouche gourmande. Je suce, je lèche, je rentre ma langue au cœur de cette merveille, j’aspire le jus amer du plaisir et le recrache sur le bouton rose qui vibre et frisonne à chaque coup de langue, et replonge pour aller toujours plus loin. De mes mains j’écarte ses fesses comme on ouvre un fruit, et mon visage se sent inondé de plaisir quand elle pousse un cri de bonheur qui fait s’envoler quelques oiseaux. Je me redresse. Je veux la prendre. A tâtons, elle cherche un appui et trouve un tronc couché. Elle s’accoude et se cambre bien pour faire ressortir ses fesses et m’autoriser le passage. Je place mon gland turgescent contre son abricot juteux et appuis doucement. Je m’enfonce avec délice dans sa chair chaude, mes mains accrochées à sa taille. J’augmente progressivement la cadence, m’enfonçant toujours plus loin. Mes mains dans son dos, maintenant, caressent ses cheveux, le creux de ses reins, ses fesses. Je ressort mon sexe qui glisse sur le sien, frottant le clito à chaque passage et replonge entre les grandes lèvres trempées et chaudes. Je n’en peux plus, je commence à râler comme une bête. Sentant ma délivrance proche, elle murmure :

« Souillez moi, vite, souillez moi ! »

Je m’écarte d’elle. Apres avoir fait demie tour sur elle même, elle se penche en arrière et pose ses bras sur le tronc, comme crucifiée. Elle me présente son ventre. Elle le creuse comme pour garder la précieuse liqueur sur elle. Un second jet arrose son bas ventre et dégouline sur son sexe et ses cuisses. Je récupère les dernières gouttes sur un doigt que je porte à sa bouche. Sa langue chaude et habile, roule autour de celui-ci, ne laissant aucune trace de mon plaisir. Elle se redresse lentement.

« Partez maintenant, ne vous retournez pas, partez et ne dites jamais rien à personne. »

Je rabaisse mon tee-shirt et remonte mon jogging. Je suis inquiet de la laisser ainsi dans ce bois. Elle sourit, m’affirmant qu’il n’y avait rien de grave, que tout ceci n’est qu’un jeu brillamment orchestré par son ami et me redemande de partir sur le champ. Mais quel est au moins son prénom ?

« Savoir mon prénom ne changera pas votre vie. Allez et merci encore pour ce délicieux moment. »

Le spectacle qui s’offre à moi n’est pas des plus réjouissants. Elle semble épuisée, le visage baissé, comme la première fois ou je l’ai vu. Le sperme coule, tachant ses bas et ses bottes. Je ressens si fort son désir de rester ainsi et de me voir partir que je m’exécute. Je fais trois pas et elle me chuchote :

« Sabrina ! Mon prénom est Sabrina, mais gardez le pour vous. »

Je la laisse seule au milieu de nulle part, livrée à elle même. Je ne veux pas me retourner, comme elle me l’a demandé, mais c’est plus fort que moi. A une distance que je trouve raisonnable, je me glisse derrière un arbre pour pouvoir l’épier. A ma grande surprise, son « maître » est déjà là. Est-ce le hasard, ou épiait il non loin de là ? Il la détache. Apres avoir remis le collier et la laisse dans sa poche, il retire doucement le bandeau. Avec des mouchoirs en papier, il l’essuie délicatement, soigneusement, avec une douceur extrême, puis il l’aide à remettre son manteau. Il finit d’attacher tous les boutons lui même, la prend dans ses bras et l’embrasse longuement. Puis passant son bras autour de ses épaules, comme pour la protéger, il l’entraîne et ils s’éloignent et disparaissent derrière de grands arbres.

Je marche une demi heure avant de retrouver ma voiture. Je suis secoué par ce que je viens de vivre, et je me demande comment ne pas laisser transpirer mon émotion devant mon épouse. Une chose est sure, je ne regarderai jamais plus la forêt de la même manière. Je rentre à toute vitesse pour ne pas me laisser le temps de réfléchir. J’ouvre la porte. Ma femme est étendue sur le canapé, et regarde la télé. Je ne me pose pas la question de savoir si elle est encore fâchée ou pas. Je me jette littéralement sur elle, l’embrasse avec fougue, soulève sa jupe, arrache son string et la pénètre violemment. La surprise passée, elle commence à gémir et semble apprécier ma fougue. Ce moment est très intense, et nous jouissons très vite, ensemble. Au fond de moi, je suis envahi de honte. Il n’y a pas une heure…j’étais…j’étais…en forêt. Je me souris à moi-même. Quelle histoire ! Ma femme m’embrasse, me sert contre elle, et d’une voix coquine me dit.

« Tu n’es plus fâché ? ».
« Non, mon amour, mais tu mériterais d’être punie ! »

Claude Lamour

claudelamour@hotmail.fr

à la demande des protagonistes de ce récits, nous avons changé les prénoms et autres éléments qui pourrait permettre leur identification

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