Gourmandise 17 – Marie, la soumise par Jerema
Six longues semaines, une éternité. Je ne vois Marie plus que dans le cadre de notre relation professionnelle. Finis nos rendez-vous discrets les mercredis après-midi, oubliées nos étreintes torrides et passionnées. Je n’en peux plus de cette disette. Marie, distante, se dit préoccupée par la communion de Margot, moi je la sais transformée par tous les sermons de ce maudit de curé qui l’a transfigurée. Elle m’ignore avec désinvolture et toutes mes tentatives de séduction restent vaines, même mes petites enveloppes contributives pour ses prestations ne la font plus rêver (Voir Gourmandises épisode 3- prostitution au bureau-).
Sa présence à mes côtés n’est qu’une insoutenable épreuve. Je ne pense qu’à elle, à son corps, à ses fesses dont je ne peux me désenvouter. Planter mon nez entre ses deux hémisphères, m’enivrer de ses effluves chaudes et précieuses.
Je suis dans l’attente de la troisième et dernière cession de notre formation. Je m’accroche à cette perspective : nous deux réunis pendant deux jours et une nuit. En fin d’année sans doute, histoire de clore le budget formation, mais c’est si loin, bien trop loin.
Il est 15 heures. « Merde ! », c’est mercredi, Marie a oublié de me remettre un dossier avant de partir. Je demande à Damien de m’ouvrir son bureau, il me donne la clé.
Il est posé, en attente, à côté de l’ordinateur, bien en évidence. Elle n’est pas là mais son parfum embaume l’atmosphère. Seul dans sa tanière, jaloux comme un mari trompé, je zyeute, je fouine à la recherche de quelques improbables secrets. J’ouvre ses tiroirs, je farfouille. Tiens ! Un agenda papier, format de poche, noyé sous un fatras indescriptible, attire mon attention. Je le feuillète, tout à la fin un répertoire alphabétique avec les coordonnées de ses contacts, amis et famille. Je tourne les pages : A, B,…M comme Marie « Marie Bomptant » et toutes ses coordonnées : tél., E mails, avec ses mots de passe. Je relève les précieux sésames, excité comme un gamin faisant une grosse bêtise. Je range le petit calepin à sa place et m’empresse de rejoindre mon bureau.
Je valide la touche envoi : bingo ! Une fenêtre s’ouvre, devant mes yeux sa page d’accueil et l’aperçu de sa boîte de réception. J’ai honte, j’ai peur de découvrir des choses, de signifier définitivement notre rupture. En haut à droite [Messages reçus] : je clique, mes yeux courent, décryptent. Page 1, page 2 et suivantes : rien, nulle trace d’une correspondance privée, ni entre nous ni envers quiconque. [Messages envoyés] : je reclique, des courriers professionnels pour la plupart. Désabusé, je me déconnecte.
Son email privé, lui, est un capharnaüm : des annonceurs et leurs sempiternelles pubs, des noms, souvent les mêmes ces derniers jours ; une certaine Florence Frachon attire mon attention, j’ouvre un de ces nombreux mails. Mon cœur s’enflamme : du « chaud brûlant » ses messages, je les lis, un à un. Expressifs, bizarres, trashs : des photos coquines et subjectives, des relances teintées d’intimidation …
Mercredi 18 mars à 18 h 35. Son dernier mail : [- je serai à mon cabinet ce samedi matin…], médecin sans doute, et son mari qui, lui aussi, rêve de la rencontrer.
Je repasse les photos, une à une. Une sacrée gourmande la jolie blonde, et Marie qui ne cache rien de son plaisir. Ça alors !… Comment a-t-elle pu ne pas poubelliser ces compromettantes photos. Je poursuis ma lecture : [- Faire l’amour à trois, vous verrez, c’est formidable…]
Moi aussi (me dis-je), je ferais bien l’amour avec ces deux belles créatures, oui mais voilà, de moi elle ne veut plus Marie. À moins que…
Semaine 13, lundi 23 mars, un jour ordinaire qui s’enchaine à un week-end durant lequel j’ai gambergé des heures. Deux nuits entières à édifier un plan, un stratagème que je juge infaillible. Advienne que pourra. Qui ne risque rien n’a rien.
17 heures, je demande à Marie de passer me voir avant qu’elle ne parte.
Abasourdie « Madame Bomptant ». Incrédule, elle tente vainement de m’opposer une vive indignation.
– Mais c’est quoi tout ça ! Où as-tu pris ces photos ? Des trucages, que des trucages et pourquoi me montres-tu ces cochonneries ? Où veux-tu en venir, que veux-tu ? Allez dis-moi !
– Regarde encore : ce visage, ces cheveux, ce corps, ces seins, ce ventre, ces fesses, non, il n’y a pas tromperie. C’est bien toi Marie ! Mais dis-moi, la petite blonde, qui est-ce ? Ne serait-ce pas ta gynéco ? Le coup de fil dans la voiture en rentrant de stage, celui qui t’avait me semble-t-il tant bouleversé, ce rendez-vous d’urgence, rappelle-toi… Elle est drôlement gaulée « la toubib », et cochonne en plus.
– Arrête ! Tu es fou. C’est quoi cette histoire à dormir debout, et ces photos, d’où les tiens-tu ?
– Marie, je veux tes fesses ! J’ai trop envie de les embrasser, rien que ça, je t’en prie, après je te dirais tout. Ton derrière Marie, ton petit trou et son bouquet de saveurs, comme avant, souviens-toi !
– Salaud ! Tu es ignoble. Je, …comment as-tu…
Hébétée, effrayée, je la sens vaciller. Je poursuis ma rhétorique, sûr de moi.
– Demain Marie, ici, dans mon bureau, pendant la pause déjeuné, tes fesses comme je les aime, n’oublie pas cela, comprends-tu ?
La colère se lit sur son visage, la colère et l’effroi. Elle bafouille ces quelques mots :
– C’est pas possible ! Je ne comprends pas… Tu me diras tout après ? Promets-le !
– Oui, mais il te faudra être sage…
Un lundi peu ordinaire en effet, j’ai hâte d’être à demain.
Mardi 24 mars 12 h 30
Les spots intégrés dans le faux plafond se sont éteints, j’ai mis le store de la baie vitrée en mode opacité totale pour cette entrevue singulière. Le silence règne en maître à ce moment de la journée.
Debout, vautrée sur le bureau, jupe retroussée, Marie ressemble à une ombre chinoise. Surplombant ses reins creusés ses globes charnus et laiteux tranchent dans la pénombre. Son string est baissé à mi-cuisses, à la lisière de bas crayeux opaques, bloqué par les jarretelles. Dans l’art de sublimer la séduction Marie excelle, la petite culotte sous le porte- jarretelles, toujours, et si cela rend la pause pipi plus laborieuse force est d’en constater toute l’élégance. Je m’agenouille, mes mains se posent, mes doigts rampent sur sa peau veloutée, courent le long des fines lanières, détachent les jarretières de leurs agrafes. Faire glisser le frêle gardien de son bastion, le rouler jusqu’aux chevilles, tous ces gestes attisent mon envie d’elle. Je bande douloureusement, serré dans mon armure de tissu. Mes doigts caressent, palpent, massent ses beaux cuissots pendant que ses miches s’exposent à une volée de bisous et de tendres morsures. Mes mains remontent, les ouvrent comme un fruit mûr dont le joyau enflamme mon cœur. Il vit, il respire, humblement tapi au creux de cette sombre vallée. Obscur et froncé comme un œillet violet il étend ses sombres sillons en une large corolle dont les contours se fondent dans la blancheur de ses rondeurs.
Mes mains descendent le long de ses cuisses, se bloquent aux creux de ses genoux.
– Écarte bien tes fesses !
Elle obtempère.
– Plus encore, (…) oui comme ça !
Marie s’offre, impudique. Qu’il est beau son cul ! Mon nez s’approche, folâtre et s’immerge dans l’entonnoir de sa croupe fiévreuse. Défraichi et poisseux, Dieu qu’il sent bon son cul. Je hume lentement, un air chaud et doucereux titille mes narines, remplit mes poumons. Le temps s’écoule, je m’enivre de ses intimes odeurs.
Mes lèvres se sont soudées autour de son joyau. J’embrasse, je lèche, j’aspire, je mâche cette chair tendre et goûteuse, ma langue glisse, se fond dans les abysses d’une moiteur musquée. Ses fesses se tendent, j’ai glissé deux doigts dans sa chatte, ils la fourragent obstinément.
Qu’il est goûteux son cul avec sa petite porte qui baille, qui s’ouvre sur le dortoir des truffes fondantes et goûteuses ; je voudrais tant, oui, une fois encore. Ma bouche et son cul dans un baiser fusionnel interminable…
– Oh Marie, ton petit trou, dans ma bouche, je voudrais une fois encore…, un gros pipi et caca aussi. Oh comme j’aimerais ça ! Champagne et caviar, ma chérie, tu me le referas ? Dis-moi qu’on recommencera, dis-le-moi…
Une tirade entrecoupée de baisers sonores, de coups de langues rageurs.
– Les photos ! Où les as-tu trouvées ? Où, comment ?
– Promets d’abord !
– N’y pense plus ! Allez, dis-moi ! Je veux savoir…vieux cochon va !
– Alors c’est oui ? Après ! Laisse-moi d’abord jouir entre tes fesses, là maintenant, j’ai trop envie.
Je me redresse, la queue à la main. Je me plante d’un coup dans sa chatte trempée. Elle étouffe un cri de surprise. Mes mains s’agrippent aux bords du bureau, je la plaque de toutes mes forces.
– Laisses-toi faire, coopère, mets-y de l’envie… Putain comme c’est bon ! Détends-toi !
– Salaud, t’es qu’un salaud.
Elle collabore, son bassin accompagne mes mouvements, elle suit mon rythme, pressée d’en finir. Je me dégage, mon gland remonte et tutoie son anus.
– Dans ton petit trou, je veux jouir dans ton cul.
Ma bite se frotte entre ses fesses. Je pousse lentement, il glisse, disparait dans les plis soyeux. Le bout, juste le bout du bout.
– Eh ! Doucement…
Elle se l’approprie. Il se laisse happer, une bague se referme sous la collerette de mon gland sous les gémissements de ma maîtresse enfin retrouvée.
– Ahhhh….
Tendue et impatiente, broyée par les sphincters de son anus distendu, ma queue s’enorgueillit et s’étire de plus belle.
Je m’enfonce, je m’arrime à sa croupe et je m’active lentement. Les yeux clos, je vais et je viens… Perdu dans mes pensées, une mélodie s’invite et bourdonne dans mes oreilles, une image s’anime, se fige, « Gainsbourg et sa muse »… « Je vais et je viens, entre ses reins…»
De rut furieux en ballade émerveillée ma bite glisse et plonge dans une tiédeur mielleuse. Ravie de ce bonheur retrouvé, elle se pavane et fanfaronne. Le plaisir monte, atteint le point de non-retour.
– Ahhhh, c’est bon de jouir comme ça…Oh ouiii….
Elle m’expulse soudainement, dressant son arrogant derrière qui, tel un cyclope frappé d’une cécité soudaine, danse, ballotte de gauche à droite. Son œil meurtri suinte : une goutte s’écrase sur la moquette.
– Essuie-moi ! Avec ta langue, dépêche-toi !
Sa demande me stupéfait mais le ton péremptoire ne souffre d’aucune discutions. Je m’agenouille et scrute ce champ de bataille dont les sillons luisent d’une mousse blafarde. Sa main droite s’est nouée dans mes cheveux, elle m’attire, ma bouche s’entrouvre, se plaque.
– Lèche !
Je fais obédience, avide de chérir encore ses fesses. Sa blessure se rouvre et me crachote les bribes de ma jouissance.
Ma langue se fond, se vrille dans son tunnel visqueux d’où fuse une succession de souffles éthérés, des bulles chaudes et humides éclatent entre mes lèvres telle une sérénade improvisée dont elle se prévaut sans détour.
– Oui, bois-le le jus de tes couilles ! Ça te plait, hein ? Ouiiiiii, nettoie le bien mon petit trou, mets-le tout propre, comme à la sortie du bain.
Elle aime que je l’aime ainsi. (N’avait-elle pas, un jour, exigé que je la lèche après m’être répandu en elle ; si tu m’aimes vraiment, montre-le moi disait-elle alors d’un air détaché.) J’y repense et m’oblige de plus belle.
De long en large, ma langue patrouille, bien à plat, elle passe et repasse, elle racle, essuie les traces suspectes qui suintent de son petit puits d’amour
– Oh oui, comme ça, encore… Ma chatte maintenant ! T’as vu sans quel état je suis ? Tout ça à cause de toi. Essuie-la avec ta langue elle aussi.
Trempée d’un jus visqueux sa cramouille, d’une liqueur suave. J’éponge, je lèche avec ardeur et plus je lèche et plus elle mouille. Son clito s’érige de son cocon. Ma langue se darde le frôle, le déshabille, le met à nu. Mes lèvres l’enveloppent et l’embrassent avec douceur.
Elle est au bout Marie, la fin du voyage approche. Haletante, elle se tend, se crispe, sa chatte se presse sur mon visage, ses mains se portent derrière ma tête, ses doigts se nouent dans mes cheveux…
Elle mouille de plus en plus, s’efforce d’étouffer les petits cris qu’elle n’arrive plus à contenir. Elle perd pied. C’est un volcan en éruption, elle jouit si fort, un geyser m’inonde le visage…
« Oh putain ! »… Pipi, elle fait pipi. Je délaisse son petit bouton, ma bouche remonte, s’ouvre en grand et colmate cette effusion malencontreuse qui par bonheur s’étiole lentement. Ses doigts englués dans ma chevelure jouent, massent mon crâne avec tendresse, jusqu’à ce que son plaisir retombe, que le désordre de sa vessie s’apaise puis, d’un ton doucereux, elle s’excuse :
– Pardon, je ne voulais pas, excuse-moi ; elle me repousse, se redresse :
– Tu as des mouchoirs au moins, je suis toute mouillée.
(Et moi donc ai-je envie de lui dire, je m’abstiens.) Je luis tend un paquet de kleenex qui traine en permanence au fond d’un des tiroirs. Elle s’essuie, remonte sa culotte, retend ses bas, les agrafe et se rajuste.
– Maintenant tu vas me dire, ces photos, d’où les tiens-tu ?
– Que n’aurais-je fait pour te reconquérir, tu ne m’as pas laissé d’autre choix.
– Qu’as-tu fais ? Et ces photos…
– Imprudente ! Tes messages perso dans ta boite mail, cette correspondance, ces photos Marie, pourquoi les garder ? Pardonne-moi, j’avoue, ce que j’ai fait n’est pas bien, mais pour sûr, je ne regrette pas. Excédé de ton indifférence, j’ai fouillé dans ton bureau, par jalousie.
– Tu as fouillé mon bureau ! Mais de quel droit ?
– Ce jour-là, ce mercredi, tu avais omis de me remettre le dossier DUPONTEL, Damien m’a autorisé à le récupérer. Marie, ton petit agenda rose, au fond d’un tiroir, tout y est : E mails et mots de passe. Comment voulais-tu que je résiste ? Quelle aubaine ! Mais quelle négligence de ta part. Imagine un peu, Damien ou tout autre, quelle folie.
Elle n’en revient pas, elle se parle à elle-même : « il a fouillé dans mon bureau…»
– Chutttt, remercie-moi plutôt ! Dis-moi plutôt, « l’autre », qu’est-ce qu’il veut ? Oui le mari de la petite blonde, il veut te baiser lui aussi, avec sa femme, à trois ? Marie, une partouze, je me la ferais bien la petite blonde moi ! Vos deux culs, rien que pour moi, sans l’autre ostrogoth.
– Toi aussi tu veux me faire chanter, me forcer ? Eux au moins ils sont complices. Ta femme, si elle savait ce que tu me demandes de te faire, si elle découvrait ton vrai visage et toutes tes abominations… Tu vois, moi aussi, je pourrais devenir très désagréable, te faire passer pour un odieux pervers.
– Marie, je ne peux me passer de toi, de ton corps et de ses trésors, de ces « choses abominables » comme tu les nommes… Elles sont comme l’air que je respire, l’essence et le piment de ma vie. Comprends-tu ?
– Oublie-moi René, cherche-toi une autre maîtresse, je ne peux continuer à tromper ainsi mon mari, tu es trop exigeant, je ne veux plus d’une liaison régulière et puis tous tes caprices…Pfft, t’en veux toujours plus, je ne désire plus, tu comprends ?
J’entends sans comprendre, récusant cette perspective. Comment ne plus goûter à l’interdit, ne plus subir les chaudes ondées de sa fontaine, le courroux de son volcan, ne plus m’étourdir entre ses fesses non jamais je ne pourrais.
Son visage s’illumine, elle me suggère :
– La petite Julie, elle en pince pour toi, tu devrais essayer. Ou bien la nouvelle comptable, elle m’a l’air assez ouverte et à voir la façon dont elle parle de son homme ce ne doit pas être le nirvana.
– Tu es folle ? Marie ces choses que nous faisons, il n’y a qu’avec toi que je veux les faire, te rends-tu compte ? Quelle horreur ! Avec Julie ou Pamela, de telles insanités, berk ! Jamais de la vie, dis-toi le bien Marie. Et tes soupirants, eux, ne font-ils pas pression sur toi avec ces fameuses photos ? Moi je te veux que pour moi, ton mari et moi. Au diable l’abbé et tous ses prêches, ta gynéco et son gigolo, ce Monsieur « je vous veux »…
– Ne te mêle pas de ça ! Ne me complique pas l’existence, je verrais le moment venu. Et puis ce n’est pas ton problème, n’insiste pas ! Regarde plutôt si le couloir est désert. Et soigne ta tenue, on dirait que tu reviens du diable vauvert.
Elle s’est évaporée, discrètement. Remis de cette agape festive, heureux comme un roi ayant retrouvé son trône, je m’éclipse à mon tour, la faim au ventre.
Marie est devant la machine à café, elle croque une barre de céréale, comme souvent.
– Tu veux que je te ramène un sandwich ? Ils y en a de délicieux à la brasserie.
– Non merci, je n’ai pas très faim.
– Bon, tant pis pour toi, mais moi j’ai une faim de loup, à tout à l’heure.
Marie s’est remise au travail, l’esprit chagrin. Elle se remémore (Il rentrait d’une longue mission. Dix-huit mois durant lesquels elle s’était assagie, sa libido sombrant alors dans une normalité toute juvénile. « Dans son bureau déjà », après que René se fût allongé sur la moquette, elle s’était accroupie au-dessus de son visage ; une pute pour une liasse d’euros, payée pour l’avilir, un deal issu d’un quiproquo dont elle ignorait alors jusqu’où il la mènerait. Prise à son propre piège, poussée par une force invisible et mystérieuse elle s’était soulagée dans sa bouche, un gros pipi, puis elle l’avait fait jouir avec sa bouche).
Et aujourd’hui, à nouveau dans son bureau, quelle insouciance ! Prise en tenaille entre l’envie et le déni, brûlante d’un désir indéfini, rattrapée par ses vieux démons, elle a failli une fois encore. Elle replonge dans une repentance coutumière : (Mon Dieu, pourquoi ?)
Le travail et ses vertus, dont celle de vous sortir d’une oisiveté néfaste : la sonnerie du téléphone l’a sort de sa torpeur. C’est Damien :
– Marie, j’ai besoin de vous ! Ressortez-moi le dossier DUSSERGER et montez me voir s’il vous plait.
Elle s’est ressaisie et redevient la secrétaire efficiente que tout chef de service désirerait, Damien plus que quiconque.
DUSSERGER, un conglomérat dans l’édition de catalogues, de brochures et de toutes sortes de documents administratifs. Un important client de René, son alibi aussi pour se rapprocher de Marie, de se sentir près d’elle.
– Marie, ce dont on va parler doit rester confidentiel. Le dossier DUSSERGER, je voudrais connaitre votre avis sur ce client. Vous savez qu’il représente plus de la moitié du chiffre d’affaire de René, c’est beaucoup ; la perte d’un tel client nous serait préjudiciable, à René qui plus est. Pourtant il me semble opportun de le libérer d’une telle charge, il pourrait dès lors se consacrer à la conquête de nouveaux prospects, chose qu’il affectionne me semble-t-il et avec tout le talent qu’on lui connait il ne tardera pas à se refaire un portefeuille.
– Lui enlever DUSSERGER ? Vous êtes fou, c’est le fruit d’un long travail, et encore à présent, il suit tous les mouvements, en amont, en aval, rien, d’après lui, ne doit être laissé à une quelconque improvisation. DUSSERGER ! C’est son bébé, il le couve, il le chérit…
– Justement Marie, nous trouvons qu’il se concentre de trop sur ce client et qu’il manque de mordant notre cher René, il s’empâte, il ronronne, nous avons besoin de lui ailleurs.
Marie reste muette, sidérée, surprise de cet entretien dont elle se voudrait étrangère.
– Mais au fait, en quoi cela me concerne-t-il ?
– Directement, en rien… Mais je compte sur vous pour m’aider, me remonter toutes les informations dont j’aurais besoin pour compenser cette restructuration. Vous…, vous êtes si performante, je n’ai aucun doute, nous y parviendrons.
Le « salaud », pour lui l’affaire est pliée, et René évincé d’une compétition dont il se voit le grand gagnant. Il le croit, je le lis dans son regard, il s’empresse d’ajouter :
– Ce tailleur vous va à merveille, au fait ne devions-nous pas déjeuner ensemble ? Mais si, rappelez-vous après…(il marque une pause), après quoi au juste ? Ah !, je ne me rappelle plus très bien, mais peu importe, la semaine prochaine ?
Les bras m’en tombent, je sors du bureau de René il y a quelques heures à peine, et maintenant Damien qui sans ambages se dresse déjà en postulant. « Un vrai salaud ! » Je le toise, d’un regard hautain.
– Eh bien vous ne perdez pas de temps vous ! Je ne crois pas que cela se fera (devenir mon amant pensais-je en lui parlant), pour ce qui est de déjeuner un jour, on verra ! C’est tout ce que vous aviez à me dire ?
Je l’ai touché, je le sais. Néanmoins il persiste, ne voulant assurément pas abdiquer.
– Pour l’heure, oui, mais attendez-vous à toute ma sollicitation ma chère Marie.
Je prends congé sous une dernière recommandation :
– Je croix, si je peux me permettre Marie, je crois que vous perdez un bas, la jambe droite.
Je m’immobilise, tête basse. (L’imbécile pense-je, quel toupet !) Qu’espère-t-il ? Je relève ma jupe sur le côté, au-dessus de la jarretière, plus que nécessaire, offrant à son regard un haut de cuisse nue et satinée. Je retends le bas réfractaire et le clipse à l’agrafe de la jarretelle vagabonde. Puis, nonchalamment, de mes deux mains je parfais le lissage du frêle tissu.
– Quelle clairvoyance, merci !
Damien, médusé, ne souffle mot. Je le laisse à ses divagations et referme la porte derrière moi.
J’ai regagné mon bureau, trop contrariée par ce que j’ai entendu je n’ai plus le goût à l’ouvrage. Je consulte mes mails d’un œil distrait, d’aucun ne me semble attendre une réaction de ma part. Je me déconnecte et bascule dans mon email perso.
La provenance d’un mail me surprend : < frachon.pierrejean@sfr.fr >… Je gamberge, un anonyme, « Frachon », mais bien sûr ! (…), un inconnu connu : « Florence Frachon et Pierre-Jean », mari et femme sans aucun doute. Que peut-il ? Je clique : 16 h 38 : [-Marie, permettez que je vous appelle par votre petit nom, je vous désire tellement, et à chaque jour qui passe mon envie de vous grandit, à m’en être insupportable, à me pousser à faire l’irréparable, le voulez-vous ? Vous ne voudriez pas « faire la une » auprès de vos collègues de travail. Je suis impatient de vous rencontrer, avec Florence bien sûr, elle aussi en meurt d’envie ! À très bientôt.]
Soudain un nouveau mail s’affiche tout en haut. < frachon.pierrejean@sfr.fr > Encore lui ! 16 h 55 : [-Marie, j’ai réfléchi, demain je passerai vous voir chez vous, à 17 h 15, je sais que vous serez seule, le catéchisme pour votre fille Margot et l’étude pour votre garçon, juste le temps de faire connaissance…] À demain.
P.S. ne chercher pas à me répondre, c’est inutile, ne vous inquiétez pas, ça va aller.
Ils sont fous, complètement tarés les Frachon, fous et pervertis. Prise de panique je compose le n° du cabinet médical :
– Cabinet médical bonjour ! (…), elle est en consultation mais je veux bien prendre votre message, elle vous rappellera lorsqu’elle aura terminé ses visites (me serine sans amabilité la secrétaire dont je perçois l’agacement alors que j’insiste et que le standard sonne désespérément.) Je raccroche, agacée de ce refus.
Il n’osera pas. Je me rassure ainsi, comment pourrait-il ? Et puis je n’y serai pas. Chez moi, à l’attendre, et puis quoi encore ! Au fait, comment sait-il, les enfants, mon planning…, mais oui mon mari, son « jardinier », il a cafeté sans savoir, il a dû lui en dire des choses.
Mercredi 25 mars 17 heures
J’ai renoncé à m’enfuir, pour aller où d’ailleurs. Il ne viendra pas, je prie pour qu’il en soit ainsi. Le téléphone me fait sursauter. Un appel masqué. J’hésite, pourtant je décroche.
– Madame Bomptant…, bonjour, Pierre-Jean Frachon, je suis à quelques pas de chez vous, pourriez-vous m’accorder quelques instants ? Je ne serai pas long, promis.
Pas long, pas pressé non plus le beau gaillard, et bavard en plus.
– Ohhh… Oui comme ça ! Suce moi bien, Tu l’aimes ma bite…
Bavard et grossier. Et quelle bite ! Musclée, épaisse, avec un gland rose charnu, d’une exquise douceur. Je lèche le frein, m’attarde sur le méat urinaire de la pointe de ma langue qui se déroule le long de sa hampe, puis je gobe cette grosse fraise et la mâchouille.
Il est debout, calé dans l’encoignure de la porte d’entrée, je suis agenouillée, assise sur les talons la tête emprisonnée entre ses mains. Il s’agite, il coite ma bouche de plus en plus vite en s’enfonçant toujours plus loin.
– Ah oui ! Bouffe-moi la queue, toute entière…Oh c’est bon, vas-y, ça vient, continue !
Réglée comme un automate je garde la cadence ; deux entêtés pour un seul but, sa délivrance, ma récompense. Il se tend, il explose comme la digue d’un barrage cédant d’un coup sous une pression trop forte ; un torrent brûlant et visqueux se déverse dans ma bouche, la remplit. Sa queue tressaute
– Tiens ! Prends tout ! Avale !
Il se retire de ma bouche, il se branle, de petits jets fusent. Sa queue danse, exhale les senteurs du mâle en rut, je déglutis. Je la recapture, m’excite sur son gland, le suce, le mâche ; de chaudes larmes roulent encore sur ma langue. Elle s’échappe à nouveau, se frotte, recueille les coulures qui m’acculent mon visage et les draine entre mes lèvres
– T’aime ça… Ouiii, nettoie- le bien mon gland, suce-moi encore…
Je suce les yeux fermés, solennellement. À genoux, comme à l’église. Faire pénitence, faire le bien, le perpétrer encore et toujours. Je pense à Jean-François, je le revois me sermonnant dans le confessionnal tout en me bénissant de son bâton épiscopal, un bâton plein de vigueur et de douceur.
Mon Dieu est-ce là votre volonté ?
C’est lui qui capitule le premier, il quitte ma bouche la verge en berne, les jambes flageolantes. Il range ses beaux outils et se rajuste.
Où suis-je ? Que m’est-il arrivé ? Je sors de ma torpeur, je me relève, sidérée, honteuse. Les mots me manquent, je bafouille :
– Allez-vous-en à présent ! Plus jamais, ne revenez plus jamais, vous êtes odieux !
– Oui, j’en conviens, mais ne me demandez-pas l’impossible, je reviendrai Marie. Aujourd’hui nous n’avons fait que connaissance, votre corps, vos fesses, moi aussi Marie, comme ma femme, je veux les chérir, il paraît que vous adorez ça ! Votre mari, qui au demeurant est un homme charmant, a beaucoup de chance. À bientôt !
Il est parti.
« C’est allé si vite. » (J’ai ouvert la porte, il était là, imposant. Un mètre quatre-vingt, plus peut-être, brun, le visage carré, un large sourire sur des dents carnassières. Des yeux noirs, brillants de mille éclats. Il s’est avancé me forçant à m’effacer. Qui a fermé la porte ? Je ne sais plus. On s’est observé, du regard il m’a déshabillée, sans un mot. Ses mains se sont posées sur mes épaules, elles ont pesé de tout leur poids. J’aurais voulu comprendre, parler, me rebeller,… seul mon subconscient savait, me guidait. Mes jambes ont fléchies, à genoux je suis tombée. Il s’est déboutonné, lentement, cherchant à extraire son sexe de sa braguette, en vain. Il a alors défait le dernier bouton de son pantalon qui a chuté. Massée sous le slip, elle a bondi d’un coup, se dressant fièrement avant qu’une main volontaire ne la fasse plier et trouver le chemin de la félicité.)
« C’est allé si vite », pourquoi, comment ?
Les fragrances de son plaisir flottent autour de mon visage et me rappellent à la réalité ; je jette un regard pointilleux autour de moi, une tâche suspecte brille sur le carrelage, je l’essuie et je file à la salle de bains.
Je me suis recoiffée, parfumée et ce bon goût mentholé du dentifrice me redonne une haleine fraîche et agréable.
Hier sur mon lieu de travail, et maintenant ici, chez moi, je m’enfonce un peu plus dans les arcanes d’une luxure effrénée…
À suivre…
Le syndrome de Marcel Proust : Très bien écrit mais soporifique
L’art de dire choses sans les nommer ! Délicieusement pervers, envoûtant même !