Deux filles et leur mère par Léna Van Eyck – 9 – Monsieur et Madame de Préhardi

Deux filles et leur mère par Léna Van Eyck – 9 – Monsieur et Madame de Préhardi

Eh oui, parlons un peu de nous, après être revenues de notre mission, ma mère et moi, Sœur Sainte Lucie nous a conduit quelques jours plus tard à Paris non pas en charrette mais dans une calèche, il avait été convenu que Pauline resterait quelques temps au couvent mais elle nous accompagnait afin de pouvoir nous localiser en cas de besoin.

Nous voici donc dans un bel hôtel particulier, tenu par monsieur et madame de Préhardi. C’est Monsieur qui nous accueille en nous déshabillant des yeux de façon fort peu discrète, puis il nous laisse dans un petit vestibule et s’enferme pendant de longues minutes avec Sœur Sainte Lucie.

– Qu’est-ce qu’ils foutent ? demandais-je à ma mère.
– Je suppose que Lucie est en train de faire l’article.
– Ça sent le cuissage
– On n’en mourra pas

Et les voilà qui ressortent.

– Sœur Sainte Lucie m’a vanté vos mérites, donc je vous prends à mon service. Que les choses soit bien claires : j’aime renouveler souvent ma domesticité, donc vous ne resterez ici que le temps qui me conviendra, mais si vous me donnez toute satisfaction, vous quitterez notre maison avec de bonnes recommandations. Je vais appeler Annette qui va vous fournir vos habits de soubrettes et vous expliquer les règles de la maison.

La dénommée Annette est fort accorte, pas toute jeune mais de beaux restants.

– Débarrassez-moi de ces frusques infames et n’ayez pas peur de vous retrouver nues, ici vous en verrez d’autres, je suppose que vous avez compris où vous mettez les pieds ?
– Du moment que l’on ne nous brutalise pas… répond ma mère.
– Non, ce n’est le genre de la maison. Brutaliser n’est pas le mot juste, disons que nous vous infligerons que de douces souffrances.
– Ciel !
– De temps à autres, vous serez attachées, vous recevrez des coups de badine et de martinet, ainsi que d’autres humiliations diverses et variées dont nous raffolons. Sinon vous serez bien traitées, bonne chère et bonne literie. Le choix vous appartient… Vous restez ?

Je me concerte du regard avec ma mère, Annette se recule nous laissant chuchoter.

– On peut toujours tenter le coup, si ça ne nous convient pas on s’en ira ! Me dit ma mère.

Annette a recueilli notre accord,

– Mon mari attend un visiteur, ce ne devrait pas durer très longtemps, lorsqu’il sera parti nous procéderons à un petit cérémonial de bienvenue…

On nous conduit dans un salon richement décoré, en face de nous Monsieur et Madame de Préhardi, ainsi qu’Annette nous toisent.

Le couple doit avoir une cinquantaine d’années, Monsieur (Guillaume) est ventripotent, poudré et assez ridicule, Madame (Suzanne) a conservé une certaine beauté sous sa perruque et son léger embonpoint ne l’enlaidit pas.

– Mesdames, nous allons vous demander de vous plier aux usages de cette maison. Dans le cas où ceux-ci n’auraient pas l’heur de vous plaire, notre porte vous est ouverte. Nous indique la maîtresse du lieu.

Je ne bronche pas, maman non plus.

– Tout d’abord reprend Suzanne de Préhardi, vous allez vous déshabiller afin que nous puissions voir comment vous êtes sous le linge.

On se déshabille (on va commencer à en avoir l’habitude). Guillaume de Préhardi s’approche de ma mère, lui palpe les seins, les cuisses, le ventre, les fesses…

Il se croit à la foire aux bestiaux ou quoi ?

Je croyais qu’il en avait terminé, que nenni. Il recommence mais en mode gros vicelard avec pincement des tétons et doigt dans la chatte

Faut surtout pas se gêner !

Fatalement après ma mère, ce fut mon tour. Je le laissais faire en évadant mon esprit et en évoquant les petits oiseaux et les écureuils.

– Ça devrait aller ! Conclut le bonhomme.

Comment ça , « ça devrait » ? Nous ne sommes point des laiderons à ce que je sache.

– Il nous faut savoir maintenant comment vos fesses réagissent à la badine. Reprend le type.

Ben voyons !

– Retournez-vous, penchez-vous un peu en avant, voilà, comme ceci. Annette faites le service, quinze coups pour chacune devraient suffire.

J’ignorais qu’être préposée au maniement de la badine constituait un service, on en apprend décidément tous les jours !

Et c’est parti, c’est qu’elle cinglé dur cette Annette ! Elle alterne ses coups, un coup pour ma mère, un coup pour mes fesses. Ça fait un peu mal mais ça ne me déplaît pas.

– Il n’y a rien de plus beau qu’un joli postérieur cramoisi ! S’exclame le Guillaume.
– Si, deux postérieurs ! Rétorque Suzanne en fine observatrice.
– Nous allons maintenant user de notre droit de cuissage ! Reprend le mari.

Allons bon ! J’espère simplement ne pas tomber sur ce gros porc. Raté !

– Catherine, venez me faire minette ! Indique Suzanne à ma mère en relevant sa robe sous laquelle ne se trouvait point de culotte. Et n’hésitez pas me foutre un doigt dans cul, j’adore ça !

Et tandis que ma mère obtempère en rejoignant les cuisses dodues de Suzanne, Guillaume vient vers moi en m’exhibant son gros chibre mou.

Sa bite sent la vieille pisse, je me demande comment m’en sortir. Une branlette préalable peut-être ? Je lui astique le bidule de mes petites mains agiles et parvient sans trop de peine à le faire bander.

Et maintenant le plus dur reste à faire, si seulement il pouvait sauter la case turlutte, mais ça ne semble pas dans ses intentions.

Je l’ai donc sucé en fermant les yeux, je me fit la réflexion que j’avais préféré la bite du chien du coup. (voir le chapitre 5)

Quand il a voulu me prendre, je lui ai expliqué que je préférais que ça se passe derrière, il n’avait rien contre le principe mais ne parvenant pas à maintenir son érection s’avéra incapable de pénétrer. Il se rabattit sur la voie traditionnelle…

– Manquerait plus qu’il m’engrosse, ce malotru !

Mais décidément en petite forme, il se retira rapidement en sollicitant que je le finisse à la main.

Ouf.

Et pendant ce temps-là, Suzanne hurlait son plaisir sous les coups de langue de ma cochonne de mère.

Retrouvons maintenant Thomas, le palefrenier qui a tout raté au début de cette aventure. Humilié, les pieds endoloris et la rage au cœur, il ne pense qu’à se venger, et si affronter Philibert frontalement lui semble complètement illusoire, il peut néanmoins envisager de récupérer les filles qu’il a promis à la madame Galoubet.

« Donc elles sont au couvent mais comment faire ? »

C’est Roger qui s’occupe du jardin du couvent, il est vieux et peu solide. Thomas le croise au marché. Il provoque alors une bousculade, faisant tomber un lourd tréteau sur la jambe de Roger qui hurle de douleur.

Roger ne pourra donc assurer son service pendant plusieurs semaines.

Thomas se présente aux grilles du couvent.

– J’ai appris ce qui est arrivé à ce pauvre Roger, éventuellement, je pourrais le remplacer pendant qu’il se remet de ses blessures

Sœur Sainte Lucie accepte, et voici donc le loup dans la bergerie.

Mais les choses ne sont pas si simples, il a certes accès au jardin et à la bassecour, mais l’intérieur du couvent lui est interdit.

« Comment faire ? »

Les choses se compliquent donc d’autant qu’un autre personnage n’a pas l’intention de rester inactif. Il s’agit de Philibert, bandit de grand chemin à moustaches.

En effet suite à ses deux rencontres avec ma mère et moi, il s’est rendu à l’évidence, Cupidon a frappé et il est amoureux de moi. Ce sont des choses qui arrivent !

Pas question je jouer les amours platoniques. ce n’est pas son genre. Il va donc tout tenter pour me faire sortir du couvent.

Il se présente à la grille et demande à parler à la mère supérieure.

– C’est à quel sujet ?
– C’est au sujet que vous abritez en vos murs une personne qui n’a rien à y faire…

A ces mots la cornette s’en va chercher sœur sainte Lucie, laquelle n’est pas du genre à ce se laisser impressionner.

– Que puis-je pour vous jeune homme ?
– Je viens chercher une jeune femme qui a trouvé protection ici et que j’aimerais mener avec moi.
– Mais c’est un couvent ici, et ce que vous demandez n’est point dans nos usages.
– Je suis prêt à tout pour récupérer cette personne, y compris à mettre le feu dans ce couvent.
– Jeune présomptueux !
– Ne prenez pas mes menaces à la légère.
– Vous a-t-on déjà dit que vous aviez de fort jolies moustaches ?
– Mais ..
– Et d’ailleurs de quelle jeune fille parlez-vous donc ?
– Une jeune duchesse ou comtesse, je ne sais pas trop, déshéritée fort injustement.
– Ah, je vois. Mais pourquoi vous renseignerais-je ?
– Parce que j’ai de belles moustaches !
– Entrez et suivez-moi nous allons continuer cette conversation au jardin.

Philibert n’avait point prévu que les choses se passeraient ainsi, mais ne dit-on pas justement qu’on ne peut jamais prévoir l’imprévu .

Et une fois dans le jardin, alors que Sœur Sainte Lucie se dirigeait vers la cabane à outils, Philibert tombe en arrêt de stupéfaction.

– Mais que fait ici ce gredin ? S’écrie-t-il.
– Je ne vous connais pas ! Bredouille Thomas car le lecteur aura bien sûr deviné que c’est de lui qu’il s’agît.

Philibert attrape le jardinier par le colbac et le secoue comme un prunier.

– Quel mauvais coup prépares-tu en ces lieux, vil maraud ?
– Mais lâche-moi, bandit !
– Je pourrais savoir ce qui se passe ? Demande la mère supérieure.

Pas facile puisque les deux voyous se mettent à parler en même temps.

– Oh ! Un peu de silence s’il vous plaît, je vais vous écoutez mais de grâce cessez de vous chamailler. Monsieur Moustache que se passe-t-il donc ?
– Ce faquin servait de cocher à trois bourgeoises en quête d’asile, il était censé les conduire ici en prenant la route inverse. Il s’agit donc d’un malotru…
– Vous n’allez pas porter crédit aux racontars d’un bandit de grands chemins. Hurle Thomas.
– Monsieur Thomas calmez-vous. Aviez-vous déjà rencontré ce monsieur ?
– Evidemment puisqu’il m’a détroussé et obligé à rejoindre ma modeste demeure sans vêtements ni chaussures.
– Il ne méritait pas moins. Réplique Philibert.
– C’est quoi cette route inverse ? Demande Sœur Sainte Lucie.
– Ben je me suis trompé, ça arrive..
– Vous aviez bu ?
– Mais pas du tout.
– Bien, donc vous vous trompez de route alors que vous êtes familier du coin, ensuite monsieur Moustache vous attaque ainsi que vos passagères et vous dépouille, c’est bien ça ?
– Oui.
– Monsieur Moustache insinuez-vous que Monsieur Thomas eût l’intention d’amener à leur insu, ses passagères vers un autre lieu que ce couvent ?
– Je n’insinue pas, j’en suis certain !
– Monsieur Thomas, rangez-moi votre râteau et suivez-moi, je vais vous payez votre journée puis vous demander de déguerpir et de ne plus revenir.

A ce mots Thomas injurie, invective, hurle et vocifère.

– Voilà qui révèle votre vraie nature ! Tente de l’interrompre sœur sainte Lucie. Celle d’un braillard insolent incapable de respecter la sainteté de ces lieux.

Thomas rouge de colère ne bouge pas d’un poil.

– Ah, vil maraud, tu crois vraiment pouvoir faire le malin, puisque tu le prends sur ce ton, je ne te payerai pas ta journée. Monsieur Moustache, aidez-moi à jeter ce gredin hors de mon couvent.

Et c’est ainsi que Thomas fut éjecté de ces lieux fort virilement par Philibert de plus en plus stupéfait par la tournure des évènements.

Et tandis que Thomas continuait d’exprimer bruyamment sa colère à l’extérieur du couvent, sœur Sainte Lucie invita Philibert à la suivre dans la cabane à outils.

A suivre

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Une réponse à Deux filles et leur mère par Léna Van Eyck – 9 – Monsieur et Madame de Préhardi

  1. Baruchel dit :

    Avec de tels patrons pervers, Margot et sa mère risque d’en voir de touts les couleurs (pour notre plus grand plaisir)

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