Destinée en virage
2 – J’assume
par betwo21
Le lendemain, quand Lise fut partie à son travail d’aide-soignante, après m’être connecté au site du pôle emploi pour découvrir qu’évidemment j’étais bredouille, j’entrai l’adresse mail d’Andréas et lui envoyai un courriel court mais sûr :
« Andréas je veux te revoir au plus vite : dis-moi où et à quelle heure demain ; je t’embrasse ».
Et je restais devant mon ordinateur comme si il avait été au bout du fil et prêt à me répondre dans la seconde. De fait, il était bien lui aussi branché et moins de dix minutes plus tard je reçus sa réponse, anxieux puis rassuré :
« Ilia, viens chez moi dès deux heures demain si tu le peux, je serai prêt à t’accueillir ; en pièce jointe tu vas trouver le plan pour arriver chez moi : le portail sera ouvert. Je t’attends,… »
Comment allai-je occuper tout ce temps d’ici le lendemain, pourquoi ne pas lui avoir dit prêt dès ce jour ? Décidément j’étais « pris » mais il me fallait contenir ma joie : je n’étais pas seul et j’aurai cela à gérer. Je décidai d’aller sur internet pour tâcher de savoir à quoi pouvait correspondre cette espèce de coup de foudre et pourquoi j’avais pu accepter son sexe sans que le mien ne réagisse. En peu de temps je trouvai qu’évidemment c’était une relation homosexuelle qui s’installait et que vraisemblablement j’y jouais un rôle de passif ; un des sites trouvés expliquait que dans ce cas il se pouvait que la relation soit complètement égalitaire, c’est-à-dire sans domination du passif par l’homme actif, et que dans le couple l’un des deux se comportait en femme, sans en avoir les attributs, aussi bien sentimentalement que du point de vue du sexe en inhibant ses réactions normales masculine : voilà pourquoi peut-être je n’avais pas eu d’érection et pourquoi d’ailleurs je n’en n’avais toujours pas en me repassant le film de ce premier après-midi de rencontre ; l’auteur de l’article précisait que dans ce cas il était fréquent que le passif aime manifester son rôle en portant quelques symboles de la féminité, soit collier ou bracelet par exemple, soit des éléments vestimentaires et de préférence de la lingerie et les relations dans le couple pouvaient alors aller jusqu’au plaisir pour l’un d’offrir à son « amante » des parures de bijoux, discrètes, ou de soyeuses lingeries qui peu à peu seront portées communément et pour l’autre à l’inverse de faire des cadeaux symboles de l’homme : montre top mode, objet techno …
J’appris encore que la relation sexuelle s’installait alors le plus souvent comme dans un couple hétéro, le passif recevant le coït anal comme la reconnaissance la plus évidente de la relation amoureuse et qu’il en retirait des jouissances inconnues de l’homme en temps normal. J’appris en quelque sorte que selon ce qu’allait être notre prochaine rencontre chez Andréas j’étais peut-être devenu un homosexuel passif. Me souvenir que je m’étais laissé aller dans ses bras sur la piste de danse, « comme une femme », ou que j’avais obéi sans m’en sentir obligé à sa demande de fellation me rendit encore plus avide de connaître nos comportements le lendemain.
J’avais à peine franchi le seuil de son portail que celui-ci se referma, preuve qu’Andréas m’attendait. Au sortir de ma voiture je le vis sur le pas de sa porte : de nouveau c’est d’abord cette impression de beauté qui me mit en émoi, puis je remarquai que comme l’avant-veille il était de beau vêtu : chemisette blanche sertie dans un pantalon noir de belle coupe… Ce n’est qu’ensuite que je détachais mes yeux de cet homme et que je pus voir la magnifique villa qu’il habitait, une habitation ancienne en pierre adroitement complétée par un ensemble moderne – alu, bois et verre admirablement agencés – le tout dans un parc très anciennement arboré et d’une harmonie frappante. Mais il me fallait revenir à Andréas qui trônait dans cet ensemble, me précipiter vers lui pour avoir sa bouche goulue et ardente : je ne m’étais pas trompé, ce baiser me remit immédiatement dans la situation étrange du mardi au club gay, je fondais littéralement entre ses bras, je n’étais plus l’homme Ilia mais quelque chose comme « une Ilia » sous l’emprise d’un homme qui m’accueillait sans prétention, naturellement en être cher et précieux.
Nous ne restâmes pas longtemps sur le pas de la porte et il me fit pénétrer, me tenant par la main, dans l’intimité de sa grande maison – la description en est superflue sauf à savoir que du corridor d’entrée l’on débouchait sur une grande pièce qui semblait occuper la presque totalité du bâti ancien et qu’une grande ouverture menait vers l’adjonction contemporaine ; il y avait cependant au fond, à droite de la grande pièce, un escalier large qui devait desservir l’étage dont j’avais vu les fenêtres au contraire de la partie nouvelle qui semblait n’être que de plain-pied. Andréas me fit traverser cette salle pour m’amener dans un grand espace très lumineux où trônait notamment un canapé de cuir blanc, à l’américaine, vaste comme trois lits. Nous nous y affalâmes et l’enlacement fut de braise. Décidément j’aimais ses lèvres et sa bouche, nos langues unies et agiles et lui partageait à l’évidence ce plaisir intense. Dire le temps de ce baiser de retrouvailles est impossible, c’est Andréas qui nous en détacha parce que ma main caressait son sexe et qu’il ne voulait pas en jouir si tôt :
– « Ilia j’ai envie que l’on aille plus loin dans notre relation, je vois que tu n’as pas d‘érection c’est que sans doute tu me vois en homme et te ressens comme mardi un peu … femme », cela dit à la fois tendrement et avec hésitation comme pour ne pas me froisser sans doute.
– « Oui, Andréas, j’ai l’impression de changer de personnalité quand tu m’enlaces et que nous sommes sous le plaisir de notre baiser. Je ne sais où l’on va mais je suis sûr de te suivre dans ton envie et de découvrir ce que nous devons faire : guide-moi, ami… ».
Alors Andréas me fit me lever et m’entraîna dans une salle de bain vaste et complète, y compris un bidet qu’alimentait aussi une douchette ; sur un portant il y avait quelques sous-vêtements peu ordinaires. Je lui fis remarquer cela et il me répondit :
– « la douchette, Ilia c’est pour une toilette intime, de femme ou d’homme, avant ou après un rapport sexuel et si tu le veux bien tu vas t’en servir tout à l’heure ; quant aux vêtements ils sont là aussi pour toi si cela te convient : il y a un jokstrap qui enferme le sexe et libère complètement les fesses, une brassière qui transforme un peu les seins d’homme en les faisant saillir ; quand tu m’as dit que tu venais j’ai pensé que tes tétons seraient mieux en valeur ainsi ; le reste c’est de la lingerie plus classique et on verra ce qu’on en fera éventuellement, j’ai fait hier ces quelques achats pour toi ».
Ainsi, je retrouvais ce que j’avais lu et compris qu’Andréas m’avait perçu de suite comme le passif dans notre couple – si celui-ci se formait – et cela me mit en émoi : allions-nous vers la relation sexuelle dont j’avais lu les descriptions et les rites afférents ? Il semble que cela dépendait de moi puisqu’Andréas me laissa le choix en quittant la pièce sur ces paroles :
– « Ilia, je vais à la cuisine préparer un rafraîchissement, tu me rejoins quand tu veux… »
Je ne restai pas longtemps perplexe, j’avais compris rapidement le sens de ces préparations : Andréas souhaitait que j’avance vers une homosexualité assumée où il serait l’actif ! J’eus envie de répondre oui et sans plus attendre me déshabillai, m’assis sur le bidet et me fis un lavement du rectum – j’avais bien fait d’aller voir sur internet – puis me revêtis du jokstrap dont je constatai qu’à la fois il me comprimait le sexe et les testicules et mettait en valeur mon fessier, enfilai le « redresse seins » et par-dessus ce qui était une sorte de tunique courte, soyeuse, descendant à mi-cuisses. Je me regardais longuement dans la grande glace qui prenait tout un pan d’un mur et décidai que pourquoi pas, ce n’était pas incongru même si pour la première fois je revêtais une tenue assez féminine. En sortant de la salle de bain j’appelai Andréas dont la réponse me guida sans erreur vers la cuisine : mon amant m’y accueillit avec un sourire heureux et me prit vite dans ses bras en me susurrant à l’oreille :
– « Ilia, j’ai envie de toi et de te faire jouir, j’aime ton corps, nous sommes faits l’un pour l’autre… »
Et un baiser langoureux clôtura cette déclaration. Nous bûmes, enlacés, le jus de groseille pétillant qu’il avait préparé et comme déjà deux amants habitués nous nous dirigeâmes vers sa chambre où trônait un immense lit. Là, ses caresses se firent différentes pendant notre baiser : ses mains erraient sur tout mon corps et sans doute la nouvelle douceur était-elle due à cette sorte de déshabillé soyeux que je portais, puis, surtout une de ses mains me caressait essentiellement les fesses – ce que je ne connaissais pas encore – et assez vite releva la lingerie pour aller directement sur la peau : que sa main, puis sa deuxième étaient douces et agréables ! C’est sa main gauche qui fit tout avancer en s’introduisant dans ma raie puis se mit à me titiller l’anus que j’avais donc propre. Un doigt s’y introduisit doucement et commença une ronde qui me procura une nouvelle sensation. Andréas alors détacha ses lèvres et me dit :
– « Ilia je te veux, dans la position féminine où je serai sur toi, tu es d’accord ? ».
Que répondre, puisque je savais que c’était cela la suite de notre aventure :
– « Oui, Andréas, je te veux en moi, découvrons ce que nous pouvons et que tu souhaites…S’il te plaît j’aimerais que nos bouches restent au plus ensemble pendant ce temps. ».
– « Mon Ilia je vais me faire le plus doux possible mais je ne pourrai éviter que tu ressentes une petite douleur au début c’est pourquoi, oui, nous serons soudés par nos baisers ; maintenant il faut que je puisse avec un peu de gel permettre à mon sexe de te pénétrer au moindre mal. Cela fait dix ans que j’attends ce moment, je ne vais pas le gâcher. »
Andréas me défit de la tunique et je ne gardais que le jokstrap et le rehausse seins qui mettait mes tétons en avant, ils étaient en plus bien érigés, je lui enlevai sa chemisette et fit tomber son pantalon – bien sûr il était nu dessous : nous étions prêts pour une étreinte aux corps nus. Alors je m’allongeai sur le dos au milieu de son lit aux draps soyeux et il me rejoignit en commençant par me sucer et me mordiller les bouts de sein, puis, après m’avoir généreusement lubrifié l’anus et au-delà, Andréas se coucha sur moi qui écartais au plus les jambes pour lui faciliter le coït. Quand je sentis son sexe presser mon œillet, je sus que nous nous embarquions dans un véritable acte d’amour attendu par l’un et l’autre : j’étais en position de femme et il me pénétra lentement mais avec assurance et je fus surpris, après la petite douleur du passage de l’entrée du conduit anal de l’impression étrange de son sexe si puissant en moi : ce corps n’était pas étranger, il nous unissait plus. Je ne pus me retenir de gémir quand Andréas commença ses mouvements qui me bousculaient l’ensemble du bas ventre et d’abord l’entrée anale qui ne connaissait pas ce type de coulisse, facilitée par le gel, puis les sensations fortes gagnèrent peu à peu tout ce qui devenait comme un sexe féminin tant les frottements de sa verge contre mes parois internes les excitaient.
Andréas accéléra ses va-et-vient, exactement comme dans un coït homme femme mais j’y prenais un plaisir que je n’avais jamais ressenti en tant qu’homme et mes gémissements accompagnaient ses mouvements. Puis je sentis que son gland qui passait et repassait contre ma prostate me mettait petit à petit en feu ; cela dura et au bout du compte je ne savais plus quelle jouissance m’envahissait jusqu’à ce que sentes que ma verge déversait dans le tissu du jokstrap un flot lent de ce qui ne pouvait être que du sperme, mais sans spasmes d’éjaculation. Mon amant, poussé par mes gémissements de plaisir accentua encore son rythme et son souffle déborda de ma bouche ; j’étais dans une sorte de transe quand je le sentis se tendre, peser de plus en plus fort sur moi et accentuer la pression de ses bras comme pour me rendre prisonnier de son envie jusqu’à ce que son sexe qui me semblait grossir se contractât pour enfin m’expulser dans le ventre son éjaculation en plusieurs jets puissants que je ressentis tout en haut de mon rectum : le halètement d’Andréas m’indiqua qu’il avait pris longuement aussi son plaisir avant de me donner sa semence. Je le serrai plus fort entre mes bras et enserrai son bassin entre mes cuisses pour le conserver sur et en moi et prolonger ainsi les ondes de plaisir qu’il m’avait données. J’avais repris ses lèvres mais les quittai un moment pour le remercier :
– « Tu m’as amené dans un monde nouveau, merci mon amant… ».
Avant de se retirer au bout de longues minutes il reprit alternativement en bouche mes tétons me procurant encore de nouveaux frémissements. Puis je le laissai se retourner pour s’allonger près de moi. Son bras gauche resta sous mon cou et comme une bonne femelle je me lovai contre son corps, ma bouche avide recherchant la sienne où le souffle s’apaisait. Ce baiser les yeux dans les yeux exprima la satisfaction réciproque de ce premier mais long coït pendant lequel j’avais joui comme jamais. Quand je lui demandai si son plaisir avait été particulier, Andréas me dit que j’étais un amant merveilleux et que sa jouissance avait été d’un autre ordre que lors d’un coït ordinaire : ainsi avions-nous découvert les surplus de jouissance qu’un rapport sexuel entre hommes pouvait apporter. Après avoir goûté à cela comment pourrions-nous ne pas continuer ?
Quand nous nous désenlassâmes, il n’y avait pas une heure que j’étais arrivé et j’avais tout mon après-midi : j’avais déjà une envie forcenée de retrouver en moi sa superbe verge, Andréas me dit qu’un petit répit était nécessaire : n’avions-nous pas des choses à nous dire pour nous mieux connaître avant d’aller plus loin ?
C’est sur le canapé – j’avais revêtu la tunique après avoir fait une petite toilette et changé de jockstrap – que je rejoignis Andréas qui portait, par-dessus un boxer, une sorte de long tee-shirt en tissu soyeux et semi transparent : son corps était vraiment harmonieux, je ne pouvais le voir autrement. Pendant toute la discussion qui suivit j’étais en extase devant ce visage et ce corps en ne finissant pas de savoir pourquoi.
Ainsi j’appris d’abord que mon amant vivait seul depuis longtemps après une expérience malheureuse avec une épouse qui n’avait rien su lui donner et qui l’avait quitté dans l’année. C’est à partir de ce moment qu’il se rendit compte de son attirance pour les hommes mais qu’il était difficile d’en avoir satisfaction : soit les conquêtes étaient trop faciles de jeunes homo qui n’attendaient rien d’une relation avec lui sinon quelques avantages matériels – il était généreux en cadeau de toutes sortes – soit ceux qui lui plaisaient, même bi, ne se laissaient pas prendre autrement que de manière fugace. Quand il m’avait vu il avait, me dit-il, compris dans mon regard que quelque chose de nouveau se passait, c’est pourquoi il avait osé cet « abordage » si prompt et éviter que je ne lui échappe. A ce moment il me dit quelques vers de ce si beau poème de Baudelaire « A une passante »,
« …ô toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais… » ;
Il n’avait pas voulu que je fusse cette passante perdue.
A suivre
Texte complètement gâché par des dialogues n’importnawak
exemple
» Oui, Andréas, je te veux en moi, découvrons ce que nous pouvons et que tu souhaites…S’il te plaît j’aimerais que nos bouches restent au plus ensemble pendant ce temps. » »
Vous en connaissez vous des gens qui parlent comme ça ????