7
Bérénice rejoignit sa voiture. Elle était chamboulée par cette déclaration. S’il lui avait déjà avoué son amour par téléphone, sa déclaration de vive voix n’avait pas la même portée. Elle avait vu dans ses yeux que son amour était vrai, que ce n’était pas qu’un plan cul.
Elle arriva juste avant Patrice.
– Humm tu es toute belle ma chérie, dit-il en voyant sa femme dans sa robe noire et ses talons hauts. Je vais prendre une douche.
Elle regarda son mari quitter sa tenue de travail trempée de sueur. Il était toujours aussi beau, même si son travail et les années commençaient à marquer son visage.
Elle entendit l’eau couler. Elle se rendit dans la chambre, se déshabilla pour ne garder que les escarpins offerts par Damien et entra dans la salle de bains.
– Qu’est-ce que tu fais là dans cette tenue ? demanda Patrice étonné
– J’ai envie … dit-elle en s’approchant de son homme.
Elle l’embrassa fougueusement, s’accroupit et prit le membre qui commençait à durcir en bouche. Patrice ne comprenait plus rien. Cela faisait une éternité que Bérénice ne lui avait pas fait de fellation. Mais il se garda de tout commentaire, pour ne pas gâcher la magie du moment.
Estimant que le sexe de son mari était suffisamment dur, elle se releva, monta une cuisse contre la hanche de Patrice et chercha le pénis. Sa chatte était en ébullition et une fois positionnée, elle se laissa glisser sur le membre.
Patrice souleva les cinquante-cinq kilos de sa femme sans effort. Elle croisa ses jambes dans son dos, ses bras autour de son cou. Il mena la danse, bougea son bassin pour faire glisser son sexe dans le vagin détrempé. Puis il la posa sur le coin du lavabo et la pistonna sans ménagement. Il avait compris que c’était ce qu’elle voulait.
Bérénice en avait besoin après ce qui s’était passé chez Damien. Elle avait besoin de se rassurer auprès de Patrice, que les mots de Damien ne l’avaient pas touchée.
Mais pendant que son mari la besognait, elle pensait à Damien. Pour la première fois, elle faisait l’amour en pensant à un autre homme que son mari.
La jouissance rapide, violente, la terrassa. Elle resta accrochée à son mari le temps qu’il fallait pour que ses jambes puissent la porter à nouveau. Elle sentit le sexe de son mari, toujours en elle, perdre sa vigueur, le sperme couler hors de son vagin.
– Merci mon chéri, dit-elle en revenant enfin à la réalité. C’était trop bon.
– Oui, c’était bon. On devrait faire ça plus souvent.
Bérénice fit une toilette rapide se son intimité, passa un jogging et un t-shirt sur son corps nu et retourna au salon.
Elle prépara un apéritif dinatoire. Pas envie de cuisiner ce soir.
Damien l’appelait régulièrement. Ses messages -car Bérénice ne décrochait pas- se terminaient tous par » Je t’aime « . Si Damien continuait de la vouvoyer, c’était le seul moment où il se permettait cette liberté.
Malgré tout, Bérénice ne pouvait s’empêcher de penser sans cesse à sa déclaration. Damien était amoureux d’elle. C’était incontestable. Mais elle ? Quels étaient ses sentiments ?
Elle se défendait de quelque sentiment que ce soit. Mais au plus profond d’elle-même, elle admettait que sa déclaration et les messages qu’il lui laissait la faisaient chavirer.
Pourtant, physiquement, il n’avait rien d’extraordinaire. Un peu d’embonpoint, ni beau, ni moche non plus. Mais son ramage compensait largement son plumage. Serait-elle le corbeau, celle qui se prendrait au piège de belles paroles ?
Elle résistait. Mais combien de temps encore ?
Ce jour-là, elle devait aller à La Rochelle, refaire le stock de quincaillerie pour son mari. Tenue de combat de rigueur. Jean, basket donc. Mais elle glissa ses Louboutin dans un sac.
Une fois les emplettes finies, elle troqua les baskets contre les escarpins et prit la direction du centre-ville. Elle hésita longtemps, prête à faire demi-tour. Mais finalement, elle gara sa voiture dans le parking souterrain.
Damien lui avait laissé un nième message le matin, lui répétant une énième fois qu’il l’aimait. Bérénice effaçait systématiquement les messages. Ce n’était pas le moment que Patrice tombe dessus.
Toujours tiraillée entre son désir de voir Damien ou continuer de l’ignorer, elle déambula dans la rue commerçante. Elle passa devant le magasin où Damien lui avait offert la robe. Elle n’était plus là en vitrine, remplacée par une autre toute aussi jolie et de saison. D’ailleurs, elle commençait à avoir chaud dans son jean. Elle passa le seuil et la même vendeuse que la fois précédente l’accompagna dans son achat.
Elle quitta la boutique, la robe sur elle.
Bérénice finit par arriver dans la rue de Damien. Son cœur battait à tout rompre, son estomac était noué. La raison lui dictait de faire demi-tour, la passion de continuer.
La passion gagna.
Elle poussa la première porte de l’immeuble. Hasard ou coïncidence, un occupant en sortait. Elle s’engouffra dans le sas et prit l’ascenseur.
Elle était folle. La porte s’ouvrit sur le palier du troisième étage, qui s’alluma automatiquement. Damien serait-il là ? Quelque part, la raison tentait de reprendre le dessus, espérant que la porte ne s’ouvrirait pas. La passion poussa Bérénice à enlever son soutien-gorge.
Tremblante, consciente de faire une énorme erreur, la pire erreur de sa vie, elle appuya sur la sonnette.
8
La porte s’ouvrit. Damien ne s’attendait pas à la voir.
– Bérénice ?
Elle s’engouffra dans l’appartement et l’embrassa sauvagement.
– Je ne comprends pas, dit-il une fois l’étreinte relâchée
– Tu ne comprends pas ? Avec tes déclarations enflammées, j’ai fini par tomber amoureuse de toi. Tu me rappelles mon mari lorsqu’on s’est connus.
Bérénice éclata en sanglots. Damien la prit par les épaules et l’amena dans le canapé. Blottie contre lui, elle laissa aller ses larmes. Des larmes de tristesse et de bonheur mélangées, ruinant son maquillage.
Elle finit par reprendre le dessus.
– Je peux prendre ta salle de bains pour me refaire une beauté ?
– Tu es très belle mon amour. Mais oui, vas-y, c’est par là, dit Damien en indiquant le couloir
Effectivement, son mascara avait coulé, lui faisant des yeux de panda. Elle gomma les dégâts et se refit les yeux, chargeant les cils plus que de raison. Une légère touche de rouge à lèvres qui n’allait pas durer longtemps.
Elle se regarda dans le miroir. Les aréoles de ses seins se devinaient par transparence sous sa robe blanche. Son sexe se réveilla et s’humidifia. Le string se retrouva au fond de son sac à main.
Elle revint dans le salon. Damien avait préparé des jus de fruits.
– Tu préfères un thé ? demanda-t-il
– Non un jus d’orange, c’est parfait.
Damien s’installa à côté d’elle.
– Comment tu trouves ma robe ?
– Très belle. Très sexy.
Bérénice avait délibérément remonté sa robe en s’asseyant. Ses fesses nues étaient en contact avec le tissu du canapé.
Damien ne pouvait pas ne pas voir ses seins, ses cuisses.
– J’avoue que je ne m’attendais pas à te voir.
– J’ai hésité longtemps et j’ai failli faire demi-tour une bonne centaine de fois.
– Je suis content que tu sois là, près de moi.
– Tu peux venir plus près, tu sais.
Damien ne se le fit pas dire deux fois, se colla à Bérénice et passa un bras dans son dos.
– Tu es superbe. Tu as des yeux magnifiques. Je ne me lasse pas de les regarder.
– Tu peux t’approcher pour mieux les voir.
Ce qu’il fit. Bérénice profita de la proximité pour poser ses lèvres sur les siennes.
Ils échangèrent un deuxième baiser, moins fougueux, plus sensuel.
La main de Damien se posa sur le genou de son amante. Elle ne fit rien pour le repousser. Doucement, sans décoller ses lèvres, la main s’insinua doucement entre les cuisses. Un frisson parcourut le corps de Bérénice, déclenchant une réaction proche de la chair de poule malgré la chaleur ambiante.
– Tu n’as pas mis de culotte, souffla-t-il lorsqu’il atteignit le fruit défendu.
– Je l’ai enlevée tout à l’heure, chuchota-t-elle avant de l’embrasser à nouveau.
Damien bandait comme un fou. Son sexe lui faisait mal, emprisonné dans son pantalon.
Son doigt glissait le long de la vulve, cherchant le clitoris. Nouvelle décharge d’adrénaline.
Enfin, Bérénice se dégagea et se pencha sur le pantalon. Elle libéra le sexe d’où perlait déjà un peu de liquide séminal.
– Je vais chercher les préservatifs.
Il revint aussitôt, nu comme un vers, son sexe dressé vers le ciel. Contrairement à Patrice, Damien n’était pas ce qu’on appelle communément quelqu’un de bien monté. Une queue courte mais épaisse. Bérénice fut déçue. Mais trop tard pour faire marche arrière. De toute façon, courte ou pas, elle avait envie de faire l’amour.
Elle fit passer sa robe par-dessus la tête, dévoilant son corps à son amant. Des seins moyens mais aux aréoles larges et sombres, au-dessus desquelles se dressaient des tétons bien durs, un sexe à la toison fournie mais entretenue.
Damien se positionna au-dessus d’elle, bougeant son bassin pour chercher l’entrée de la grotte. Doucement il pénétra à l’intérieur et entama les va-et-vient.
Mais l’excitation provoquée par la réalisation de son souhait le plus cher fut plus forte. Il ne put se retenir et jouit bien avant Bérénice.
Il se retira confus, dépité, honteux.
– Je suis désolé. Mais j’étais tellement excité.
– Je me doute. Tu te remets en forme et on recommence.
Soulagé qu’elle lui n’en tienne pas rigueur, Damien jeta le préservatif souillé et revint près de Bérénice.
Il mit enfin en pratique tout ce qu’il lui avait dit, caressant, embrassant chaque centimètre carré de sa peau, s’occupa de ses seins, de son minou. Bérénice, à son tour le suça et contrairement à Patrice, elle put prendre en bouche tout son sexe.
Ils refirent l’amour. Cette fois, plus longtemps. Bérénice atteignit l’orgasme. Pas celui qu’elle espérait. Mais peu importe.
– Merci beaucoup, dit Damien pour ce cadeau. Tu m’as offert ton corps. Je ne l’oublierai pas. J’espère qu’on recommencera.
Bérénice ne dit rien. Elle se leva et s’habilla en silence. L’excitation était passée. La réalité lui revint en pleine figure. Pour la première fois de sa vie, elle venait de tromper son mari.
– Au revoir, dit-elle en passant la porte.
Les seuls mots depuis sa jouissance.
A suivre