Le dos de Guylaine par Nicolas Solovionni

Je n’avais pas l’intention de donner suite à ma courte liaison avec Chantal. La vie est trop brève pour pouvoir se permettre la fantaisie de supporter une emmerdeuse. Mais j’avais eu la faiblesse de lui laisser mon numéro de téléphone. La première fois j’ai prétexté le débordement… Quelqu’un d’autre aurait sans doute compris ! Pas elle ! La deuxième fois, je fus beaucoup plus direct, et je lui expliquais carrément que je n’entendais pas continuer cette relation. Je m’en suis voulu alors de l’avoir fait pleurer, mais j’étais loin de penser qu’elle me contacterait une troisième fois…

– Chantal ! Je pensais que tu avais compris ce que je t’avais expliqué l’autre fois…
– J’ai parfaitement compris, et il ne s’agit pas de cela !
– Alors il s’agit de quoi ?
– J’ai dégoté un truc, une espèce de soirée réservée aux gens de plus de 40 ans. J’ai bien envie d’y aller, mais c’est réservé aux couples…
– Attends ! Normalement dans ce genre de machins, on laisse justement l’entrée libre aux femmes seules !
– Pas ce coup là ! Je me suis renseignée, ils m’ont répondu qu’ils veulent éviter la venue de  » professionnelles  »
– Et tu espère qu’en m’y amenant…
– Je n’espère rien du tout, j’ai besoin de toi pour entrer ! Point final ! Après chacun fera ce qu’il veut de son côté !
– Et ça coûte combien ce genre de fantaisie ?
– Ça ne te coûtera rien, j’ai la faiblesse de te payer ton entrée ! Alors maintenant, tu me dis Oui, ou Non ! Et si c’est non je me chercherais un autre zouave !

Je finissais par accepter, et elle me donna ensuite les détails pratiques de ces étranges festivités. J’avais donc rendez-vous à 20 h 45 à une station de métro avec elle et de là nous nous rendrions sur les lieux !

Après avoir prévenu chez moi que je rentrerais très en retard, il me fallait bien tuer le temps. J’en profitais pour faire quelques libraires d’occasion qui sont dans le quartier, et je découvrais un lot d’ouvrages de photographies anciennes à un très bon prix ! Au moins si la soirée se passait mal, je ne l’aurais de toute façon pas complètement perdue ! Un peu idiot d’aller à une soirée coquine avec un sac en plastique rempli de bouquins, mais après tout, je ne dois rien à personne.

A l’heure convenue nous nous rendions sur les lieux, comme souvent dans ces cas là, un restaurant ou un bistrot de quartier qui profitait de son jour de fermeture pour mettre ses locaux à la disposition de gentils organisateurs un peu spéciaux.

Chantal avait reçu un plan, heureusement ! Il fallait entrer par une cour, suivre un couloir pour finalement pénétrer par une entrée de service. La fermeture des portes devait s’effectuer théoriquement à 21 heures.

A l’entrée il faut renseigner un questionnaire avec des questions aussi intelligentes que  » Préférez vous dîner habillé ? En sous-vêtements ? Complètement nu ? Ne cochez qu’une seule case s’il vous plait !  »

Je regarde autour de nous ! Je suis assez effaré, la moyenne d’âge est beaucoup plus élevée que prévue. Certaines femmes sont carrément hideuses. Oui je sais, ce n’est pas gentil ! Un être humain a le droit de s’amuser même s’il est laid, même s’il est vieux… je ne dis pas le contraire. N’empêche que je ne suis nullement attiré, ni par cette femme volumineuse habillée d’une ridicule robe à fleurs, ni par cette autre qui aurait mieux fait d’apprendre à sourire au lieu de nous imposer la vision de son laborieux maquillage. Ni encore par celle-là qui frôle l’anorexie et qui n’a pas compris que les cheveux très courts n’allait qu’aux visages d’anges…

Mais, heureusement toute l’assistance n’était pas enlaidie à ce point et quelques femmes présentaient une allure tout à fait convenable à défaut d’être excitante.

On boit un apéro (Kir royal pour tout le monde, l’apéritif béni des restaurateurs, celui qui permet de vendre du champagne moyen plus cher que son prix sans que personne ne vienne faire une réclamation…)

Une voix dans le micro, un gentil animateur sorti tout droit d’une quinzaine de promotion commerciale :

– Chers amis d’un soir, je vous souhaite la bienvenue et blablabla… Nous venons de dépouiller les bulletins d’entrée. Apparemment une majorité se dégage pour dîner en sous-vêtements, mais vous pouvez changer d’avis ! Voulez-vous que l’on revote à main levée ?

S’en suit après cette proposition débile, un brouhaha indescriptible, l’animateur à toutes les peines du monde à organiser ce vote inutile. Quand il aura enfin lieu, la tendance sous-vêtements sera confirmée

– En attendant, chers amis d’un soir, et histoire de bien commencer la soirée, nous vous avons préparé deux surprises !

Je m’attends au pire !

– Chers amis d’un soir, la première surprise s’appelle Clara !

Et voici donc Clara, petite brune de 40 ans sans doute, beau visage, très bronzée. Une musique de dingue accompagne sa venue, une sorte de polka jouée sur une orgue de foire, l’animateur encourage le public à taper dans ses mains, tout le monde s’échauffe tandis que Clara se met à danser, elle mettra bien trois minutes pour retirer son pull-over blanc, mais ce qu’il y a en dessous est très prometteur, la promesse d’une superbe poitrine à peine camouflée par un soutien gorge en dentelle bleue. Le pantalon (oui le pantalon ! Les organisateurs auraient quand même pu exiger un numéro en bas et porte-jarretelles !) partira assez vite ! C’est qu’elle commence à m’exciter cette Clara, son corps est magnifique et ses longues jambes sont un régal pour les yeux, ce doit être le genre de nana à collectionner les régimes et les clubs de mise en formes. Je me surprends à constater une érection ! Qui aurait cru cela il y a quelques minutes ? Et voici qu’elle s’amuse à se caresser le corps, elle fait à chaque fois semblant de retirer son soutien gorge, mais ne le fait pas, la salle s’échauffe, Clara s’amuse, rigole, elle au moins ne se prend pas au sérieux. Et puis cette fois c’est la bonne, le soutien gorge vole dans le public, deux types se bousculent pour s’en emparer. Clara enlève maintenant son slip, mais renonce à le lancer dans l’assistance. Elle est maintenant complètement nue et continue à se trémousser sur le rythme de la musique

– Chers amis d’un soir, maintenant le premier tirage au sort, (il tire un numéro d’un chapeau) le ticket bleu portant le numéro 16 ! Qui a le numéro 16 ?

Un type s’avance tout surpris d’être là. Clara lui met carrément la main à la braguette, provoquant un sourire ravi de l’individu et des cris d’encouragement de l’assistance. Elle attaque maintenant son pantalon, lui en dégrafant la ceinture, le futal tombe. Clara attaque le slip, s’acharnant à faire durcir le sexe du bonhomme avant de le dévoiler. Enfin elle baisse un peu le sous-vêtement. A l’aide de petits va-et-vient effectués avec l’élastique du slip, elle pratique ce qui est à peine une masturbation. Mais notre homme se mettra néanmoins à jouir entraînant les bravos de l’assistance

– Chers amis d’un soir, nous pouvons applaudir Clara
– Clap clap clap !
– Et maintenant la deuxième surprise

Si elle est comme la première, ça devrait aller…

– C’est une surprise pour ces dames, après tout il en faut pour tout le monde, Chers amis d’un soir voici Steve !

Au secours ! Arrive un bellâtre en tenue de marin américain. Il a l’air complètement niais et commence un strip-tease se voulant très suggestif avec mouvements saccadés des fesses et tout l’arsenal du chippendale commun. Ces dames n’en peuvent plus ! Ça crie, ça trépigne ! Il finira son numéro vêtu d’une minuscule coquille et n’ira pas plus loin ! Une heureuse dame sera tirée au sort et viendra se faire rouler un patin par ce grand niais. Pendant le numéro je regardais ailleurs. Clara se rhabillait, j’ai compris que ces « artistes » étaient loués pour une demi-heure et qu’ils quitteraient la soirée, sitôt leur numéro accomplis. L’idée d’aller draguer Clara m’effleura quelques instants. Quitter cette assemblée où je n’avais pas grand chose à faire et l’aborder au moment de sa sortie… mais voici que l’animateur reprenait la parole

– Chers amis d’un soir, nous allons maintenant passer à table, les messieurs se mettront devant les assiettes bleues et les femmes devant les assiettes roses…

Il a l’air de trouver cette situation hautement comique !

– Et bien sur nous allons tous nous mettre en sous-vêtements !

Un repas, maintenant ! Mais c’est nul ! Qui a organisé ce machin ? Il fallait prévoir un buffet, au moins là on peut choisir plus ou moins ses interlocuteurs, tout le monde sait cela ! Enfin, je m’installe, prenant la sage précaution de ne pas me laisser enfermer sur une banquette. Je constate aussi que malgré les deux votes de tout à l’heure et le rappel de l’animateur, seules deux femmes se sont mises en sous-vêtements ! Bande de faux culs ! (Comment moi aussi ? Je n’ai pas voté, moi !)

Pas de bol, ma vis à vis est le pot de peinture de tout à l’heure, cette femme est hideuse, je regarde mes deux voisines, de ce côté là par contre ça peut aller.

Le repas commence, les organisateurs ont quand même eu l’intelligence de proposer des plats qui se mangent vite (On n’est pas obligé d’être nul sur toute la ligne !). Mais on est à table, on mange, et il est d’usage de se parler, et c’est bien ce que je craignais, on parle un peu sexe, pas trop, un peu vacances, un peu météo, jusqu’au moment ou il y en a un qui va en raconter une bien bonne ! Ce genre de situation est très révélatrice. Je sais en principe juger un type à la première histoire qu’il va raconter. Le type raconte une histoire ridicule et raciste qui me laisse de marbre mais qui fait s’esclaffer ma vis à vis ! Une tête à claque, dans tous les sens du terme ! J’ose espérer que la situation va se recentrer, de toute façon, ce sera tout de suite ou jamais, deuxième intervenant, deuxième histoire, c’est encore pire ! Et tout le monde de rigoler grassement à l’exception toutefois de ma paisible voisine de droite.

– Vous êtes vraiment minables ! Vos histoires ne font rires que les imbéciles !

Et ne souhaitant pas un incident qui s’éternise, je me lève ! Je me fais bien sur traiter d’enculé. Je réponds au beauf qu’étant justement bisexuel, je n’ai pas attendu ses consignes pour le faire (même si ce n’est pas vrai ce genre de réplique déstabilise l’adversaire juste ce qu’il faut) et je quitte la table sous une bordée d’injure !

Une fois dehors, je m’aperçois que j’ai oublié de surveiller le départ de Clara ! Je poirote 5 minutes espérant qu’elle ne sera pas encore sortie. Mais en vain !

Je suis quand même passablement énervé, j’hésite afin de me calmer entre deux plans, le premier un plan hot-dog plus films de cul, le second un bon restau chinois. Bon, je verrais ça dans le métro, dans un cas comme dans l’autre il faut que je regagne le centre de Paris !

Ça fait une trotte, si seulement j’avais quelque chose à lire ! A lire ! Mes livres ? J’ai oublié pour 75 euros de livres de photos chez ces abrutis. Il est impensable d’y retourner de suite ! Revenir voir le lendemain ? Encore faut-il qu’on me les ait mis de coté ! Je décide plutôt d’y retourner vers 23 h 30, à cette heure le repas sera fini et tous ces gens seront soit assoupis, soit occupées ! Le plan me paraît bon ! Mais étant déjà énervé, ce souci supplémentaire finit de me couper l’appétit. Je tue donc le temps dans une cabine vidéo de sex-shop où j’arrive à m’intéresser à deux ou trois trucs assez excitants.

23 h 20 ! Bon je peux y aller ! D’abord le porche. Aie ! Un digicode, mais ce n’est pas grave, Chantal avait le numéro sur son plan et comme ce numéro est 1789… trouver ensuite le bon couloir, la bonne porte, et l’ouvrir… mais elle n’était pas fermée !

Dans la salle on a tamisé les lumières, ça baise sur les banquettes, par terre aussi, ça se tripote, ça se lèche, ça se suce, ça s’embrasse, l’orgie quoi ! D’autres font banquette, certains se masturbent, d’autres ont sombré dans le sommeil. Personne ne s’aperçoit de mon arrivé, mon paquet est resté sur la petite table à côté du vestiaire, je le prends et vais pour repartir, quand soudain…

Quel beau dos ! C’est vrai que c’est beau un dos ! C’est vrai aussi que parfois on est déçu quand on regarde de l’autre côté ! Elle est là, derrière le comptoir en train de siroter je ne sais quoi, toute seule assise sur un grand tabouret ! Je m’approche. Elle m’a entendu, elle se retourne ! C’est ma voisine de tout à l’heure, la seule qui ne riait pas stupidement aux histoires nulles de ces messieurs ! Elle n’est vêtue à présent que de sa culotte et j’aime ses petits seins terminés par de gros tétons arrogants

– Vous êtes revenu ?
– J’avais oublié quelque chose !
– J’ai apprécie votre sortie de tout à l’heure !
– Merci ! Je peux vous caresser le dos !
– Bien sûr !

Sa peau est veloutée, agréable, une caresse !

– Vous avez la peau douce !
– Je sais !
– Euh ! Vous vous êtes amusée un peu ?
– M’amuser avec ces conards ! Jamais de la vie
– Mais alors…
– Alors pourquoi je suis là ? Disons que je peux difficilement faire autrement Continuez à me caresser, vous faites cela très bien !

Je tente une caresse vers les seins, elle se laisse faire.

– Je peux ?
– Oui ! Ne soyez pas timide !

Et la voici qui m’enlace, nos lèvres se rapprochent, elle me roule un patin plein d’énergie ! Bien sûr je bande et elle s’en aperçoit.

– Je suis contente de vous faire de l’effet !

Un peu à la manière de Clara tout à l’heure, elle me met la main à la braguette.

– On ne va pas la laisser enfermée, on va lui faire prendre l’air !

Elle dit cela avec un sourire désarmant, sans aucune vulgarité ! Elle sort ma queue et la branle un petit peu, puis s’arrête. Je la regarde, elle est au bord des larmes.

– Venez, on va s’asseoir là-bas ! Dit-elle
– Pourquoi ne pas sortir, plutôt ?
– Je vais vous expliquer !

Elle m’explique, c’est son compagnon qui organise ce genre de truc, c’est un type plein de fric, Un jour suite à une annonce il a rencontré Guylaine (elle s’appelle Guylaine) et ils se sont mis en ménage. Guylaine était ruinée, son mari l’avait laissée veuve avec d’incroyables dettes, à cela s’ajoutaient des besoins d’argents important pour soigner ses parents et l’un de ses enfants si je me souviens bien. Bref du Zola ! Donc le monsieur, il payait l’addition ! Bien sûr Guylaine pouvait partir du jour au lendemain, et plus personne pour payer tout cela ! Les dettes encore, ce n’est pas le plus grave, mais sa famille… Et la voici qui pleurniche !
Je lui parle doucement, je la caresse, j’hésite pour le moment à faire trop sexuel, attendant qu’elle se calme !

– Echappons-nous une heure et je vous raccompagnerais !
– Vous seriez déçu !
– Je ne pense pas !
– Si ! Je ne vous ai pas encore tout dit ! Je suis profondément masochiste, et je cherchais un type qui puisse me permettre d’assouvir mes fantasmes. Pour moi, le SM est un jeu. Un jeu très fort, un jeu particulier, mais un jeu ! Tu comprends ?
– Oui ! Je comprends !
– Et quand tu as fini de jouer à quelque chose, tu fais quoi ? Toi ?
– Ben je passe à autre chose !
– Oui ! Moi aussi ! Mais pas lui ! Lui, son truc c’est que je sois sa soumise 24 heures sur 24. Ça me débecte, mais dans ma situation, j’ai bien été obligé de m’y faire ! Au début il me traînait dans des orgies, des machins ou il m’offrait à tout le monde, plus pour m’humilier qu’autre chose. Maintenant ça l’amuse moins, il continue à m’emmener, à me forcer à venir, mais il est rare qu’il me mette en scène.
– Alors vous faites quoi ?
– Rien ! Je m’emmerde, parfois, je fais des rencontres sympas. En fait c’est assez rare, mais j’hésite à aller plus loin. Déjà quand je parle à quelqu’un ça le rend grognon, violent même. Et de toute façon il m’interdit toute initiative !
– Je vois !

Je cherche alors à conclure cette conversation, ne souhaitant pas m’éterniser ici, mais elle me relance :

– Tu serais capable de me flageller en public ? Si tu le fais, après tu pourras me prendre comme une chienne

Oh là ! On se calme ! Elle m’enlace à nouveau, elle est au bord de la crise de nerf ! Nos langues s’échangent dans un baiser fougueux.

– S’il te plait !
– Mais tu ne rends pas compte du risque que tu prends ! Qu’est ce qu’il va dire ?
– Je suis désolé de te dire ça, mais ce n’est pas ton problème !
– C’est moi qui suis désolé, je ne peux pas !
– J’ai besoin de me venger ce soir, ne me refuse pas ça. S’il te plait !
– Juste une fessée alors ?
– Non, je vais aller chercher un martinet, ou plutôt non ! Prend ta ceinture.

Elle me la dégrafe carrément.

– Voilà, tu sors ta bite, tu vas te branler d’une main et me fouetter avec l’autre et quand tu me sentiras prête, je veux que tu me sodomises !

J’hésite encore un peu.

– S’il te plait !

Elle enlève sa culotte et s’arc-boute sur la table me tendant ses fesses. Le spectacle est trop beau, j’ai plus envie d’embrasser ce joli cul exposé à mon regard que de le flageller !

– Alors ?
– On y va !

Le premier coup est cinglant et laisse une belle zébrure rouge sur ces fesses. J’ai peur d’y être allé trop fort !

– Continue !

Un deuxième coup, un troisième, son cul est à présent strié de traînées rouges et certaines se boursouflent

– Encore ! Plus fort !

Elle commence à m’inquiéter sérieusement, à ce rythme là, elle va se payer des marques pendant 3 semaines, mais je réalise que c’est sans doute ce qu’elle cherche. Malgré moi, j’ai maintenant attrapé une érection assez sévère. Je décide donc de lui cingler encore deux ou trois fois les fesses avant de la sodomiser comme elle le souhaitait. Je réalise soudain que toute cette affaire n’est pas très discrète. Ce bruyant spectacle a attiré nombre de participants qui vienne se rincer l’œil. Mais je n’y prête guère attention. Ma bite est maintenant toute raide, rapidement j’enfile une capote lubrifiée et m’approche de son petit trou. J’y pénètre très facilement. Elle pousse un premier râle. Ce n’est pas possible, elle va ameuter tout le quartier. J’hésite à continuer, me décide enfin, elle râle à nouveau encore plus fort. Et ce qui devait arriver arriva :

– Mais il est revenu ce sale connard !

Le beauf de tout à l’heure, son compagnon, donc !

– Foutez-moi ce pédé dehors !

Déjà les videurs s’approchent, alors que Guylaine éclate en crise de larmes. Je ne me bats jamais, et de toute façon je ne fais pas le poids ! Mais une bouffée d’adrénaline me fait perdre tout contrôle ! Et d’un geste maladroit j’envoie un coup de poing dans la face d’abruti du beauf lui provoquant un immédiat et spectaculaire saignement de nez ! Et tandis qu’on me pousse dehors avec une brutalité inouïe, j’ai l’espace d’une seconde la vision de cette scène inimaginable. Guylaine, se jetant dans les bras de son compagnon pour le réconforter.

– Pétasse !

Me voici dehors, on me jette mon pantalon, mais pas ma veste, qui contient tous mes papiers. J’ai été frappé au ventre et à la tête et je ne me sens pas bien. Certes, je n’ai rien de bien grave, mais du sang a coulé maculant mes vêtements. Je reste là assis sur le rebord du caniveau, puis, je réalise que j’ai quand même sans doute le temps d’attraper le dernier train, et me dirige péniblement vers le métro, tenant piteusement mon pantalon afin de l’empêcher de tomber

Passons sur l’histoire invraisemblable que j’ai du raconter à ma femme. Le lendemain vers 10 heures, m’étant éclipsé de mon bureau, c’est avec beaucoup d’appréhension que je demande à voir le patron de ce curieux bistrot.

– J’ai du oublier des papiers personnels et même ma veste hier soir…
– Ah oui ! Un instant je vous prie !

Il me tend deux sacs plastiques, l’un contient ma veste, je vérifie, apparemment rien ne manque, l’autre contient mes livres ! Mais comment ont-ils pu ? Je regarde mieux et j’aperçois un petit sachet. J’ouvre découvrant… ma ceinture ! Il y a aussi un petit carton sur lequel est indiqué un numéro de téléphone, des horaires et ces quelques mots :

« Appelle-moi ! Je t’aime ! Guylaine ! »

Des larmes de bonheur me viennent aux yeux, je vois trouble.

– Vous ne vous sentez pas bien ? Monsieur !
– Oh ! Si !

Nicolas Solovionni © 2000
nikosolo@hotmail.com

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4 réponses à Le dos de Guylaine par Nicolas Solovionni

  1. Maryse dit :

    Bonjour
    Je viens de lire votre texte « Le dos de Guylaine », je le trouve formidable, terriblement excitant.
    Je suis mariée, j’ai 43 ans, infirmière et mon mari a tendance à me délaisser. J’ai un amant que je vois de temps en temps. J’adore lire les récits de soumission, de contrainte sur lesquels je me caresse sans fin.
    Autant dans la vie, je sais ce que je veux, autant en privé j’ai une envie folle d’être soumise, forcée, obligée de faire toutes les lubies de mon partenaire. Je n’ai vécu qu’une seule expérience de ce type, avec mon mari, au début de notre mariage, expérience dont il a du avoir honte, car il ne l’a jamais renouvellé.
    Rentré en colère, il m’avait obligé à le sucer.Il m’avait donné ensuite une fessée, chose que je n’avais pas du tout aimé. Par contre, il avait saisi un martinet et m’avait fouetté avec de longues minutes sur tout mon corps. J’ai cru devenir folle de douleur, de plaisir et de jouissance à la fois. C’était terrible, mon corps était strié, marqué. Heureusement que les lanières d’un martinet sont légères et ne causent pas de blessure. Cela 18 ans et j’y repense toujours avec la même force. Après coup, j’ai eu honte de ce plaisir incroyable à avoir mal, alors que je suis plutôt douillette, ce qui, sans doute, n’a malheureusement pas incité mon mari a recommencer.
    Voilà, cela faisait longtemps que je voulais parler de cet épisode de ma vie à quelqu’un et j’espère de tout cœur ne pas vous avoir ennuyé.
    Encore bravo.
    Maryse

  2. gaston dit :

    très belle histoire, très originale

  3. baruchel dit :

    Solovionni sait parfaitement mêler romantisme et érotisme, c’est ce qui fait tout le charme de cet auteur fécond

  4. Mary_Belle dit :

    Très bon, très hard, mais comme toujours chez cet auteur avec une pointe de romantisme qui n’est pas pour me déplaire

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