Pauline à Paris par Léna Van Eyck –15 – Le salon de Pauline

Pendant mes périodes de repos outre les longs bavardages avec les copines, je continuais à rédiger mes poèmes, me perfectionnant en enrichissant mon vocabulaire et en variant mes inspirations.
– Pourquoi tu ne ferais pas salon ? Me suggéra un jour Hortense.
– Un salon ?
Elle m’expliqua le principe. L’idée me séduisit, et je troquais ma petite chambrette pour un appartement plus vaste rue Notre-Dame de Lorette, que j’entrepris de meubler et de décorer à mon gout.
Et c’est avec appréhension que j’y organisais ma première rencontre. J’avais pour l’occasion abandonné mon pseudo, je n’ai jamais aimé m’appeler Simone, j’ai par conséquent repris mon vrai nom, pas mon nom de femme mariée, mais mon nom de jeune fille, Pauline Féval. Hortense était présente et m’avait épaulé en m’envoyant la baronne du Formant, Esther Laville, une chanteuse en vogue, le député Noisiel ainsi que l’industriel Bertrand Hachmuller et son fils boutonneux.
Et c’est avec une appréhension bien compréhensible que je récitais devant ce parterre huppé l’un de mes poèmes préférés.
L’accueil dépassa mes espérance, ces messieurs me félicitèrent, et Esther Laville me sollicita pour que lui écrive les paroles d’une chanson, tandis que la baronne me dévorait des yeux.
Bertrand Hachmuller avait apporté quelques un de ses croquis au fusain, des croquis très licencieux montrant des couples baiser dans maintes positions. Cela eut pour effet de ravir l’assistance. Puis ce fut au tour de la baronne ne nous faire profiter de l’une de ses nouvelles licencieuses dont la lecture excita tout ce petit monde.
Esther Laville se proposa pour pousser la chansonnette, mais nous indiqua qu’elle préférait chanter en montant sur la table ce qui « permettrait à ces messieurs de regarder ses cuisses ».
– Vous pensez bien que tout le monde fut d’accord !.
Après s’être débarrassée de sa robe, c’est en corset et culotte qu’elle grimpa sur la table et commença à chanter l’une de ses compostions aux paroles abracadabrantes où il était question d’un bonne sœur s’efforçant de pisser sur un moine.
Et la chanson se terminait par ces vers de mirliton :
Ce que vous voulez m’offrir est pervers
Sachez que je ne bois que dans un verre
– Je suppose que vous voulez savoir de quelle façon tout cela se termine ? Demande-elle à l’assistance
– Oui, oui !
– Alors allez me chercher un verre… ou deux !
Les choses se précisent, elle retire sa culotte faisant rougir comme un coquelicot le visage du fils Hachmuller.
Elle est vraiment très poilue, je ne l’aurais pas imaginé aussi broussailleuse.
Elle place le premier verre (un joli verre à pied en cristal acheté par demi-douzaine, la veille) entre ses cuisses et pisse dedans jusqu’à le remplir aux trois quarts, le reste sera pour le second verre.
– Qui veut trinquer avec moi ? Attention il n’y en aura peut-être pas pour tout le monde !
– Moi, moi ! S’égosille la baronne du Formant
Finalement tout le monde a gouté à son pipi a l’exception du fils Hachmuller. (un grand timide sans doute)
Esther interpelle ensuite le député Noisiel qui a sorti son sexe de son pantalon.
– Ne restez pas comme ça avec la bite bandée ! Venez plutôt me baiser sur la table.
Hachmuller de son côté se fit enquiller par la baronne du Formant et ce fut le signal d’une orgie où partenaires et positions se succédaient en une mêlée diabolique.
Madame Hortense se fit une joie de venir me brouter le gazon, tout en me doigtant le trou du cul ! Je ne vais pas m’en plaindre, elle pratique cela si bien.
Noisiel et Hachmuller eurent tôt fait de niquer leur partenaire respectifs et après un temps de récupération arrosé d’un excellent champagne. Ce dernier s’approcha de moi.
– Souffrez, chère Pauline que je vous encule !
– Mais avec grand plaisir, cher monsieur, mon trou du cul sera ravi d’accueillir votre bite !
– Et si nous la besognons à deux ! Suggère Noisiel.
Allons-y ! Noisiel s’allonge à plat ventre afin que je m’empale sur sa bite, tout en laissant mon accès de derrière disponible pour Hachmuller. Et tandis que le mouvement prenait forme, le fiston sans doute lassé de faire banquette vient me présente sa biroute afin que je la suce. Ce cochon m’a éjaculé une incroyable quantité de sperme dans ma petite bouche ! Ma fois c’était plutôt bon,!
Et pendant ce temps-là, la baronne du Formant et Esther Laville se gamahuchaient réciproquement et peu discrètement.
Elle n’est pas belle la vie !
Le bouche à oreille fonctionnait et mon salon connu un succès inespéré, pourtant à y réfléchir tout cela n’allait pas bien loin, mais sans doute s’agitait-il de l’attrait de la nouveauté.
Mon portefeuille d’habitués ne cessait de s’élargir et si artistes peintres et poètes se gardaient de revenir en se gaussant de la prétendue médiocrité de ce qu’on y présentait, des gens de la politique, de la finance et de l’industrie ne le boudait point, bien au contraire.
Robert Lelièvre, l’un de ces messieurs, par ailleurs fort distingué, tenu à m’inviter au restaurant. Je commençai par refuser ne souhaitant pas m’infliger des conversations qui ne m’apportaient rien, mais le bonhomme insista et insista encore.
Mais quand on est vénale…
C’est ainsi que je me retrouvais attablée avec lui à l’Orée du bois, près du Bois de Boulogne
– J’ai un proposition à vous faire. Commença-t-il.
Je m’attendais au pire, genre demande en maîtresse exclusive, voire mariage, ou alors rendez-vous galant avec une personnalité de premier plan. En fait il d’agissait de tout à fait autre chose.
– Vous connaissez mon nom, mais ce que vous ignorez c’est que j’ai l’honneur d’occuper les fonctions de directeur des missions spéciales au cabinet du ministère de la guerre.
– Ah ?
Qu’est que j’en ai à foutre ?
– Nous avons actuellement un gros problème avec un métallurgiste bien connu, ce gars-là fabrique des tas de trucs et de machins et figurez-vous que nous avons appris qu’il s’était mis à fabriquer des canons. Or l’armée française qui a ses propres fournisseurs ne lui a passé aucune commande.
Mais où est-ce qu’il veut en venir, pépère ?
– Donc ces canons sont destinés à une autre puissance, peut-être potentiellement hostile, vous voyez où je veux en venir ?
– Pas vraiment, non ?
– Vous allez comprendre. Nous avons dépêché l’un de nos meilleurs agents, et vous savez ce qu’il a découvert ?
– Ben non
– Que ces canons sont destinés à l’Ethiopie
– Ah ?
– Mas ça ne tient pas debout l’Ethiopie. n‘a pas besoin de canons, du moins pas dans ces quantités .
– Ah ?
– Notre agent n’est pas parvenu à en apprendre davantage, nous en avons envoyé un autre qui n’a pas pu en apprendre plus… mais il nous a rapporté un élément intéressant, c’est la description du genre de femmes qui l’intéresse..
Commencerais-je à comprendre ?
– Et ce genre de femmes, c’est moi, j’ai bon ?
– Tout à fait.
– Vous êtes bien gentil, mais je ne me sens pas l’âme d’une espionne.
– J’entends bien. Mais ce service n‘est pas gratuit, avez-vous une idée de ce que je peux vous offrir en échange ?
– Non, mais ça ne m’intéresse pas.
– Vous avez entendu parler de la Mouette grise ?
– Un bordel qui a fermé, c’est ça ?
– Oui, la patronne a cassé sa pipe, normalement ça devrait être mis aux enchères, sauf que l’état va préempter, Si vous réussissez, on vous l’offre !
Oups ?
– Et en admettant, il faudrait que je fasse quoi ?
– Découvrir la véritable destination des canons.
– Et je dois faire comment ?
– Vous improviserez.
– Ben voyons… je peux avoir un délai de réflexion ?
– Juste un journée parce que le temps presse. Pour le moment le cargo est à quai dans le port du Havre, il ne va pas y rester éternellement.
– D’accord.
– Je passe vous voir demain midi pour votre réponse.
J’ai pesé le pour et le contre, et comme vous vous en doutez bien, c’est le pour qui l’a emporté.
Je donnais donc la réponse à Lelièvre qui en échange m’offrit un. billet de chemin de fer pour Le Havre, monsieur est bien bon.
Me voilà donc sur les quais du port du Havre, sans aucun plan. Je repère non sans quelques difficultés, le cargo suspect « la Venelle » et fait semblant de l’admirer (il n’a pourtant rien de sensationnel). J’attends une réaction. Pas de réaction. Je fais un petit tour un quart d’heure et je recommence mon manège.
– Il est joli, le bateau, n’est-ce pas ? Me crie un matelot du haut de sa passerelle.
– J’aime bien.
– Vous avez rendez-vous avec le capitaine ?
– Non, mais je veux bien le voir, j’adore les hommes en uniforme.
– Je vais aller le chercher.
Trop facile !
– Bonjour madame, vous désirez ?
– Rien, je regardais votre bateau et un matelot s’est proposé d’aller vous chercher, je n’ai pas tout compris.
– Vous voulez monter voir le bateau de plus près ?
– Pourquoi pas ?
– C’est un cargo, il n’a rien de spécial, mais j’ai une jolie cabine et je peux vous offrir un vrai thé de Ceylan.
– Vite fait alors !
Le capitaine est plutôt bel homme, très brun, jolie moustache et sourire enjôleur.
« Un homme à femmes ! »
A suivre
Ça ne me déplairait pas de gérer un petit salon comme ça… mais de nos jours avec les fémino-castratrices on ne peut plus rien faire…
Il y avait le dernier salon où l’on cause, voici le dernier salon où l’on baise.
Dans la réalité ces salons ont existé notamment à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème. Ils étaient fréquentés par des écrivains, des musiciens, des peintres et des gens fortunées. L’animation était assurée par les grandes courtisanes de l’époque comme Valtesse de la Bigne, Marguerite Steinheil. et plein d’autres.
C’était le bon temps !
voir https://lemomosite.fr/ZZZ/Lena/Quelques_autres2.htm