Un bienfait n’est jamais perdu (suite) par Sophomore

Aimable lecteur, vous avez été assez aimable et curieux pour maintenant
chercher à savoir ce qui est arrivé à nos trois protagonistes.
Pour mémoire, un accident les a fait se rencontrer, s’apprécier,
s’intéresser les uns aux autres. Ce n’est quand même pas tout. Au-delà de
leur amitié et de leur attirance, leur estime réciproque en a fait un trio
amoureux. De plus, s’ils jouent à l’unisson, sachez qu’ils forment aussi
trois duos !
Donc, voilà :

Les deux soirées qui ont tout déclenché ont, bien sûr, été suivies de
nombreuses autres sans pour autant que nos relations suivent une quelconque
routine. On improvisait suivant l’humeur, les circonstances, les obligations
des uns ou des autres, les spectacles à voir, nos lectures… Ou nos pulsions.
Tantôt on se voyait beaucoup tantôt pas, jusqu’à des dix ou quinze jours
sans nous croiser ; et cette liberté convenait très bien à notre stabilité.
Elle convenait aussi à notre libido.

D’ailleurs, ne croyez pas que nous n’étions que des obsédés de sexe. On
pouvait se voir sans même aborder le sujet. Les atomes crochus entre les
gens peuvent aussi se porter sur d’autres choses que le cul, mais quand ça
part, c’est terrible !

Si l’envie nous prenait, soit nous laissions un couple se former, le (ou la)
troisième assistant les deux autres (dans le sens aimable du terme, il
encourageait et facilitait les choses), soit nous avions des relations en
trio, tout aussi agréables et chaleureuses que les autres ! Et puis, avec le
temps, nous avons commencé à nous retrouver (rarement) deux à deux sans
« troisième », mais sans nous en vanter ou nous en cacher. Seuls ensemble,
nous nous sentions simplement un peu plus libérés.

C’est à ce moment, ou à cause de cela qu’une évolution s’est faite dans
notre trio à partir de deux comportements indépendants l’un de l’autre.

Tout d’abord, parlons de Roxane. Elle est dans la vie, et y compris avec
Paul, une personne assez déterminée, ce qui n’est pas la même chose
qu’agressive, comme c’avait été le cas lors de son « caprice », pour se
remettre au volant après l’accident. À l’époque, son obéissance (bougonne)
quand je me suis montré ferme, avait été une surprise. J’avais pensé, le
temps d’un éclair, à un animal qui plie l’échine, qui s’aplatit…

De son côté, Paul est une « bonne pâte ». Il laisse la bride sur le cou à sa
femme, va au-devant de ses désirs, accepte toutes ses décisions et, je l’ai
compris plus tard, réagit de même dans leur intimité. Seulement, d’un autre
côté, il exerce sur moi une séduction naturelle, et fait montre d’autorité
spontanée dans nos relations homosexuelles.

Enfin il y a moi. Roxane, que j’aime beaucoup, adore que je décide et joue
les enfants dociles et obéissants quand nous faisons l’amour alors que dans
le domaine du sexe, attitude que j’ai vis-à-vis de Paul, laissant la place
totalement libre à son ascendant naturel sur moi !

Tout ça m’a donné à réfléchir… (NDLR : ça il peut encore le faire).

Mais avant d’aller plus loin, il faut aussi que je vous dise autre chose.
Nous pratiquons ensemble une sorte de « jeu de la vérité » dont les règles
sont simples. Ça se passe toujours dans leur salon où seuls tous les trois
et chacun dans un fauteuil, nous pouvons tout nous dire. Il n’y a qu’une
seule règle en deux points :

– Un : ne jamais mentir (surtout par omission) et,
– Deux : observer un secret absolu sur ce qui se dit entre-nous vis-à-vis de
quiconque et pour toujours !

Mais revenons à nos moutons. Au cours d’une telle séance, la lumière a
jailli d’un seul coup ! Les mathématiciens parleraient de permutation
circulaire ; les gens ordinaires diraient, eux, qu’il s’agit d’un cercle
vicieux. En termes simples, chacun de nous trois exerce une forte influence
naturelle sur l’un autre, tout en se pliant aux désirs de l’autre ! C’est
Roxane qui l’a exprimé clairement : chacun de nous a dans le domaine sexuel,
et là seulement, deux penchants apparemment contradictoires – le plaisir de
dominer et celui de plaire et se soumettre.

Stupéfaits, nous sommes restés silencieux à l’énoncé de cette révélation. On
osait à peine se regarder, car, nous avons immédiatement pensé une possible
complication, pour ne pas dire un effondrement de nos rapports. C’était
totalement nouveau et risqué. Du jamais vu, jamais lu, jamais entendu, nous
n’avions aucun modèle auquel nous raccrocher !

Il a fallu quelques jours pour accepter l’idée et surtout le défi de voir
évoluer nos relations – personne n’aimant le changement quand tout va bien.
Remettre tout en cause en avançant dans le brouillard ne réjouissait
personne.

Pragmatiques, nous avons quand même décidé de laisser les choses se faire
naturellement, d’accepter nos doubles tendances en ne forçant rien, et en ne
se dérobant à rien, pour voir. Nous avons donc, avec prudence, emprunté ce
chemin, avec deux bémols :

– Que ce nouveau jeu ne s’applique qu’à nos relations sexuelles
triangulaires, pas à nos relations amicales. En d’autres termes une affaire
du style Dr Jekill et Mr. Hyde, mais à notre façon.
– Que tout soit librement consenti, et même annoncé au préalable (du moins
dans les grandes lignes), nul d’entre-nous ne devant se retrouver devant le
fait accompli !

Et ça a marché d’une manière satisfaisante ! Sinon je n’aurais que des
choses tristes à coucher sur le papier… Ce serait sans intérêt, il y a assez
de journaux pour bavasser sur la tristesse du monde !

—oo0oo—
Exhibition !

Dans la vie dite normale, Roxane n’a donc pas changé, mais elle est passée,
dans nos relations intimes, de la docilité à une obéissance servile. Parfois
cet abandon me pesait un peu puisque j’ai dû apprendre à assumer toute la
responsabilité des plus petits détails jusqu’aux choses bien plus sérieuses.
Eh oui, le dominateur est responsable de tout, moi je ne le savais pas (et
vous ?). C’est bien différent de ce qui se passe dans un couple, où chacun
participe aux décisions (enfin, en général).

Assez lanterné et venons en au fait.

– Que penses-tu, pour titiller ta libido, de faire un peu d’exhibitionnisme,
lui ai-je dit ?
– Ah non, je ne veux pas faire ça, avec tous les gens que je connais ici et
qui pourraient me reconnaître !
– On peut le faire sans rien montrer et tout en ressentant la montée
d’adrénaline – ce qui est le but du jeu ! Je te garantis l’émotion et la
discrétion !
– Dans ce cas, je veux bien essayer, mais si je sens que ça va au-delà de ce
que je peux accepter, je dirai pouce !
– D’accord.

La proposition étant acceptée, je lui ai demandé de se mettre toute nue,
d’enfiler une jupe tenue par un seul bouton à la taille et de couvrir le
haut d’un chemisier croisé mais non boutonné. Elle a revêtu un manteau de
demi-saison sur le tout et mis des chaussures basses. Comme c’est tout ce
qu’elle portait, elle s’est moquée de moi :

– Tu n’a pas fait un gros effort d’imagination, petit débutant ! Dans le
domaine vestimentaire, je me suis déjà amusée à sortir sans culotte et sans
soutien, tu sais !

Elle a eu un petit sourire en coin qui disait  » Puisque ça t’amuse, moi
aussi  » et nous sommes partis pour une heure de voiture vers la grande
métropole voisine.

Là où elle a ressenti un choc, c’est qu’en arrivant au parking, alors
qu’elle était encore près de sa portière, je lui ai fait ouvrir largement
son chemisier (en glissant les pans sous les bras) et lui ai enlevé sa jupe.
Dorénavant, Roxane était nue sous son manteau. Plus émoustillée que gênée
elle m’a dit en le refermant que son cœur battait d’une excitation inconnue
qui lui plaisait beaucoup !

Nous avons fait les magasins comme ça, aucune femme pourrait résister à ce
plaisir, même nue sous un manteau. Au bout de deux heures, et voyant que
j’en avais assez (je réagis mal au magasinage intensif comme on dit au
Québec), nous avons fini la ballade en allant prendre le thé.

La serveuse la regardait d’une drôle de façon en prenant la commande, mais
nous n’y avons pas beaucoup prêté attention commençant à discuter de choses
et d’autres. Comme il faisait assez chaud dedans, j’ai suggéré à Roxane
d’ouvrir un peu le haut du manteau. Prise par la conversation, elle l’a fait
sans se souvenir que son chemisier était grand ouvert. La charmante
serveuse, revenue pour nous servir, a tiqué en voyant la naissance de sa
poitrine nue et Roxane a eu un sursaut quand elle s’est rendu compte de son
regard et a refermé vivement les pans du vêtement.

Et puis surprise ! Contre toute attente, les deux femmes se sont reconnues
avec de grands rires et une joie bien partagée. Elles avaient été ensemble à
l’école et ne s’étaient pas revues depuis des années ! Là j’ai été largué,
Roxane et cette « Brigitte » sont parties dans leurs souvenirs en un flot
ininterrompu d’anecdotes sans aucun intérêt pour moi. Bref, j’ai longtemps
regardé voler les mouches, j’ai relu dix fois le menu, zieuté discrètement
les passantes (et surtout Brigitte qui est bien mignonne) etc.

Nous avons enfin quitté le salon, et. Mon exhibitionniste en herbe a été
encore une fois désarçonnée quand j’ai tenté un truc dans le bus qui nous
ramenait vers le parking (dans le Sud-Ouest, on ne dirait pas désarçonnée
mais plutôt : « je l’ai fait manquer »).

Le bus était bondé et serrés l’un contre l’autre ma main a pu se glisser
discrètement sous le manteau pour une caresse remontante, inquisitrice et
rapidement bienvenue, laquelle par des mouvements de petite amplitude du
bout des doigts sur un endroit central, légèrement proéminent et sensible a
pu… Qui a pu rapidement lui faire serrer fortement les paupières et se
mordre les lèvres dans une contraction de tout le visage la faisant se jeter
au creux de mon épaule… Très agréable sensation d’ailleurs.

Chère lectrice, ou lecteur, mettez-vous pendant quelques secondes à sa
place… Que s’est-il donc passé ?

Il me semble que votre imagination l’a vite compris et a fait naître une
image que vous voyez nettement. Cette vision ne vous amènerait-elle pas à
être quand même assez excité (ée) à présent, n’est-ce pas ?

Ça y est, vous voyez parfaitement la scène, vous ressentez, vous voyez
l’émoi de Roxane, vous vous tortillez sur votre chaise, vos mains quittent
le clavier et vous… « Profitez du moment » petit canaillou (ou canaillouse)
!

De retour, dès que la porte a claqué derrière nous, ce fut une étreinte
spontanée, longue, tendre, silencieuse, mais sans nous quitter des yeux un
seul instant. Et ils s’en sont dit des choses, nos yeux… Mais vous n’en
saurez rien, trop perso !

Toujours émue, elle est partie se changer et a déclaré en redescendant me
trouver :

– J’aimerais beaucoup revoir Brigitte, pas toi ? D’ailleurs on va en parler
à Paul tout à l’heure.

Ah que voilà du nouveau en perspective !

—oo0oo—
Nouvelles relations

Maintenant, je suis chez-moi et ce moment merveilleux de la semaine dernière
est encore présent à ma mémoire comme s’il s’était déroulé hier ! Je bricole
en attendant Paul qui doit venir me prendre pour aller choisir une nouvelle
imprimante pour son ordinateur.

À peine arrivé, nous sommes partis faire les achats prévus. En sortant il
m’a emmené, sans vraiment me donner de raison, voir une fermette à
l’extérieur de la ville.

On roule et soudain il s’engage sur un chemin de terre. Mystérieux, il
s’arrête et on descend. Après avoir marché un peu en silence, il me prend
par les épaules et m’attire vers lui. Je pense qu’il a envie de me caresser
; mais non, il se met derrière moi et me murmure dans l’oreille :

– Veux-tu vivre avec moi une émotion nouvelle, c’est une surprise et tu
pourras faire la connaissance, en aveugle, de gens charmants dont je réponds
totalement.

Confiant, j’opine (de cheval comme dirait Bobby Lapointe) sans en demander
plus. Il me met alors un bandeau sur les yeux, me retourne et m’embrasse en
me plaquant contre un arbre. Je réponds à son baiser avec d’autant plus de
fougue qu’après avoir ouvert ma chemise, il me caresse les seins, vous savez
déjà ce que ça me fait vite fait grimper aux rideaux (pardon aux arbres). Il
me glisse un comprimé de Viagra dans la bouche et je comprends tout de suite
que je suis psychologiquement prêt pour le trip…

Sans rien voir, il m’entraîne sur le chemin et me fait entrer dans une
maison. Des mains me mettent une cagoule sur le bandeau et je suis
déshabillé par plus de mains que celles de Paul. J’ai un peu de crainte,
mais il me rassure tout en confirmant quand même, qu’il n’est pas seul
autour de moi et qu’il espère que j’apprécie d’être exhibé à mon tour ! Vous
voyez la délicate allusion ? Enfin, si je suis docile, je ne manque quand
même pas trop d’humour – enfin je crois, et jusqu’à maintenant, ça va !

Les autres sont silencieux et Paul me dit de parler le moins possible pour
profiter au maximum des sensations en me laissant aller aux mains inconnues
qui ont une façon bien agréable de faire connaissance. Je me dis qu’il n’y a
pas de raison de me retenir et j’explore à mon tour ce qui passe par ma
portée.

ON apprécie semble-t-il, et ON me laisse agir. Conclusion de mes contacts,
il y a un autre homme et une femme. Avec Paul, ils se sont donc mis à trois
autour de moi. Je ne vais pas m’ennuyer mais vais-je être à la hauteur, et
si je les décevais !

Les choses ont duré longtemps, longtemps et se sont passées avec douceur et
comment puis-je vous le dire gentiment, avec fermeté et compétence. La femme
a d’abord a été douce, inventive, me faisant ce que je lui demandais pour
que, probablement, je n’aie aucune réticence à faire plus tard ce qu’elle
attendait de moi. Je vous avoue que quand on me demande quelque chose
aimablement, je le fais ! Donc, avec certainement pas mal de maladresse, je
me suis appliqué, mais elle n’a pas été très satisfaite. Aïe…

Alors, Hillevi (ce n’est que plus tard que j’ai su son nom), s’est mise à me
parler. Enfin à me dire des choses dans un langage imagé, sévère et sur un
ton « assez sec », aussi sec que l’accessoire qu’elle portait devant elle au
bas du ventre. La dite chose, devenue très vite lubrique (pardon, je veux
dire lubrifiée), a commencé une existence indépendante : elle a d’abord
trans-formé (ah, ah) cette dame inconnue, l’a trans-scendée et finalement…
m’a trans-percé !

Comme l’exercice ne s’était pas terminé par l’explosion attendue de
l’officiante, j’ai ressenti comme un abandon (un retrait quoi) de
l’accessoire en question. Le surprenant instant d’inaction qui suivit, fut
suivi par la recherche d’une posture bien désinvolte de la dame, laquelle
s’est assise (ou plutôt empalée) sur mon arbre de vit (sic !). Dans un
tressautement d’amplitude verticale étonnante, un cri bestial peu compatible
avec une personne très bien me fit imaginer que le visage d’Hillevi venait
enfin de connaître ce que trans-figuration veut dire !

Exit la dame, épuisée par l’effort.

Quant aux deux hommes, le chemin étant tracé, ils l’ont
« emprunté » et ce jusqu’à y laisser éclater à grand coups de oh et de ah,
l’explosion d’un flot trop longtemps retenu. J’étais comblé. De plus, le
Viagra, me donnait une résistance qui, sans aller jusqu’au priapisme faisait
le bonheur de mes jours et la joie de ceux qui m’entouraient. Dans ces
conditions, étant resté sur ma faim, j’ai à mon tour, et pour la première
fois de ma vie, pu rendre la pareille et emprunter le chemin des étoiles en
m’envoyant enfin en l’air. Dans lequel des deux, je ne sais pas ? Mais
j’avais failli attendre…

Cette petite sauterie (si je puis dire), a bien duré deux ou trois heures.
Repus, épuisés et enfin calmés ils m’ont enlevé la cagoule et Paul m’a
présenté à son frère et à sa suédoise de belle-sœur avec qui je venais de
« faire connaissance ». La surprise passée, cette inhabituelle transition a
débouché sur une ambiance qui est restée « super-sympa » comme on dit
maintenant !

Ils avaient prévu un petit encas et ce qu’il fallait de bouteilles pour
reprendre des forces et délier les langues. Nous en avons largement profité
et fini la soirée agréablement sans que tombe la conversation. Et croyez-moi
ou pas, nous n’avons pas une seule fois parlé de cul !

Il m’a cependant semblé, à quelques allusions, que suivant l’humeur nous
pourrions à l’avenir nous retrouver, et même avec Roxane… Comme quoi, Victor
avait raison de dire :

Lorsque le gland paraît, le cercle de famille applaudit à grands cris !
—oo0oo—
Un public enthousiaste !

Un amateur quelconque à la télé, avait accompli je ne sais quel exploit, et
Paul a commenté son plaisir à se faire applaudir par le public.

– Ah, ça doit être quelque chose de se faire ovationner par la foule dit-il,
peu de gens d’ailleurs vous félicitent pour le travail que vous faites ! Il
a même rajouté avec un peu d’amertume : les médecins par exemple…

Personne n’a relevé le commentaire et les choses en sont restées là.

Quelques jour après, Roxane qui si elle ne dit rien, n’en pense pas moins, a
dit à son mari qu’elle voudrait organiser une petite fête pour son
anniversaire et que s’il le voulait bien il y aurait un spectacle surprise
organisé pour lui. La condition étant qu’il s’y rendre sans savoir où cela
aurait lieu, sans savoir qui serait là et bien sûr, sans savoir ce que
serait la surprise ! Paul n’a pas fait attendre sa réponse, mais n’a pas
arrêté de ruser pour en savoir les détails… Roxane et moi sommes restés
inflexibles !

Au jour dit, tous les deux, nous avons emmené Paul en voiture après lui
avoir mis une cagoule sur la tête et des boules Quies dans les oreilles.

Nous avons longuement roulé pour faire croire à un grand déplacement et
sommes arrivés chez moi. Ça il ne le savait pas et devait se croire bien
loin de là où nous habitons ! Par précaution, avant de quitter la maison,
j’avais même fait brûler de l’encens (ou une autre saloperie du même genre)
pour qu’il ne reconnaisse rien par les odeurs.

En silence nous l’avons descendu à la cave avec Roxane. Brigitte, qui nous
attendait, et elle commencèrent alors à le déshabiller et à le caresser.

– Mais elles sont deux, c’est donc ça mon cadeau d’anniversaire ?
– En partie répondit Roxane, en hurlant près de ses oreilles, tu n’es pas au
bout de tes surprises, il en aura plusieurs… Parce qu’on t’aime beaucoup.

Je me suis joint à elles pour continuer à le peloter et je lui ai tendu mon
sexe par pure gaminerie. N’ayant rien vu, il a fallu que je le mette au
contact de ses lèvres pour qu’il réalise. Il n’a pas renâclé et a commencé à
me sucer, ce qui était bien aimable de sa part !

Et alors, que voulez-vous qu’il fit ? (Qu’il le but, ou qu’un sort meilleur…
NDLR : Cesse tes citations patate). Mon Paul se mit à bander sans attendre
et à montrer tous les signes d’une excitation bien réelle. Son anniversaire
se présentait bien.

Lui coupant son plaisir, au figuré, voyons, nous l’avons attaché sur une
chaise. La vraie surprise pouvait commencer.

Après lui avoir enlevé les bouchons d’oreilles, on a envoyé la sono ! Il
s’agissait d’un enregistrement du bruit de fond d’une salle de spectacle. Je
n’ai jamais su comment Roxane se l’était procuré. L’effet fut magique, on
s’y serait cru !

– Mais où suis-je, que se passe-t-il, où m’avez-vous emmené ?

Une voix féminine qu’il ne connaissait pas, celle de Brigitte la copine de
Roxane qui n’avait pas encore articulé un seul mot lui annonça :

– Vous êtes sur la scène du « Blue Banana », nu devant une cinquantaine de
spectateurs qui attendent que le spectacle érotique que je présente puisse
commencer. Vous avez déjà très bien pris en main l’introduction, je vous en
remercie…

Roxane envoya un rire électronique de la soi-disante salle qui entraîna un
désarroi complet de Paul lequel se croyait vraiment dans un cabaret ne
savait plus comment se comporter. En fait, il n’y avait rien que nous auprès
de lui mais l’illusion d’une salle pleine était parfaite. Brigitte continua
en annonçant en première partie un spectacle de lesbiennes.

Et voilà les deux femmes, assises chacune sur une de ses cuisses, qui se
mirent à raconter n’importe quoi avec moult bruits de baiser et commentaires
sur des caresses qu’elles ne se faisaient pas…

Pendant tout ce temps, je commentais à l’oreille de Paul (sans rire, c’était
le plus dur), les choses qu’il ne pouvait voir… Honteux et terriblement
excité, Paul était dans tous ses états et sa bite, que ni elles ni moi nous
gardions bien de toucher, le montrait bien…

Ensuite, approchant une table sur laquelle elles étaient censées se vautrer,
elles ont simulé bruyamment un orgasme long et comme on le lit dans les
récits de Vassilia « dévastateur ». Paul imagina très bien, je n’avais plus
besoin de parler !

Roxane lança un tonnerre d’applaudissements enregistrés. Ce fut grandiose et
sacrément bien venu car elles se marraient comme des baleines. Ne voulant
pas qu’il entende, elles essayaient de se contenir ce qui augmentait
d’autant la rigolade, enfin vous voyez la situation…

Les deux femmes, tout de même pleines de charité, sont revenues vers lui et
en un tour de main, il n’y avait pas besoin de grand chose, l’ont fait
partir. Le pauvre (lire « le pôvre », ça fait plus gascon) était dans un tel
état qu’il a oublié le soi-disant public et s’est laissé emporter sans
retenue (NDLR : ça veut dire qu’il a gueulé comme un âne).

Sur un signe, j’ai débouclé la cagoule et délié ses mains. Vous auriez vu sa
tête quand il a réalisé l’énormité du canular qu’il a compris tout de suite
! Moitié en colère et moitié riant il a lancé :

– Bande de salopards, vous m’avez eu jusqu’au trognon, c’est dégueulasse de
m’avoir fait ça, j’aurais pu avoir une crise cardiaque tellement c’était
bon. Et vous, qui êtes vous rajouta-t-il en s’adressant à Brigitte ?
– Une amie de votre femme, et aussi, votre cadeau d’anniversaire.
– Ah les cons, ah les cons. Comme je vous aime, tous les trois dit-il en se
marrant et en essayant de nous serrer tous ensemble contre lui !

Auteur : Sophomore – Décembre 2003
e-mail : wellsboro@free.fr

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