Première communion par Douxarnaud

Première communion
par douxarnaud

Petite rue à l’ombre du Panthéon, immeubles anciens donnant l’impression d’aller se coucher sur la chaussée. A droite une boutique aux vitres foncées, au dessus une enseigne lumineuse de faible intensité dessine le mot bar.

Je pousse la porte, une musique assourdissante emplit l’atmosphère, musique métal où les basses règnent en maître. Les murs peints d’une couleur sombre sont presque entièrement recouverts de posters, ils annoncent des concerts ou représentent des chanteurs, des chanteuses, aussi des affiches de films, toutes de couleur noire, rouge parfois avec un peu de blanc pour faciliter la lecture.

J’ai du mal à me frayer un passage entre tous les consommateurs.

La lumière diffusée par quelques plafonniers est faible.

Les garçons sont vêtus de tenues sombres, quelques filles portent un chemisier blanc sur des jeans ou des jupes noires, leurs yeux sont outrageusement maquillés. Leurs cheveux sont soit noir jais, soit teints en vert fluo ou en bleu électrique, au fond je distingue une rousse.

Puis de dos, face au bar j’aperçois une chevelure blonde qui retombe sur un blouson de cuir, Marie probablement… Je suis venu pour elle…

°°°
Marie, une amie d’enfance, fille d’un professeur de médecine qui se fait remarquer par des prises de position très conservatrices dès qu’il est question de sexualité. Marie a été la copine de mon meilleur ami, Jean. Et puis un jour, tout en conservant des relations amicales, Jean m’a annoncé l’arrêt de son flirt.

– Elle va trop loin Marie.

Je l’ai questionné, en vain ; il se retranchait derrière le sceau du secret.

C’était en septembre dernier. Nous avons effectué notre première année de fac. Début juillet Jean est parti en Provence chez ses grands parents, moi en Bretagne dans la maison familiale, Marie quant à elle est restée sur Paris.

Et puis avant-hier, Jean m’a téléphoné :

– Je viens de recevoir un appel de Marie, elle souhaite ta présence à ses côtés le 24 Juillet dans un bar, vers 23 heures.
– Pourquoi ?
– Toujours ces pratiques, enfin tu verras bien…elle m’a seulement souligné que ta présence pour elle était importante et scellerait à vie notre amitié à tous les trois.
– Tu ne seras pas là !
– Non, je crois qu’elle veut te dire ce que je ne t’ai jamais révélé.
– Bon, je prendrai le TGV demain, d’ailleurs ici je m’ennuie déjà.

°°°
– Hello, Marie, Marie !

Elle se retourne, je me fraie un passage, m’approche d’elle. Je m’apprête à lui donner une bise, sa joue se dérobe, sa bouche entre en contact avec la mienne, je sens sa langue contre mes lèvres, stupéfait je m’ouvre à son baiser.

– C’est tellement mieux ainsi me dit elle.

Puis après quelques échanges de banalités Marie me présente deux de ses amies dont la fille rousse aperçue. Marie s’éclipse et me dit « à tout à l’heure »…

Nous parlons avec difficulté à cause du volume de la musique, nos corps sont proches, se frôlent, l’une d’elle pose sa main sur ma cuisse. Leurs vêtements, leurs maquillages m’étonnent mais leurs propos sont emprunts de sensibilité et d’intelligence. Pourquoi un tel déguisement ? Pourquoi pas au fond ? Puis la rousse me prend le bras.

– Viens avec nous.

Nous traversons la pièce, gravissons deux marches qui conduisent à un autre espace où la musique est moins forte. Au fond à droite une porte ; elle l’ouvre. Un peu comme dans les cabinets médicaux il y a un banc. Accrochée au mur une chasuble blanche. En face de la première porte, une seconde.

– Tu t’enfermes, tu te déshabilles, tu revêts ce vêtement, le moment venu nous viendrons…te délivrer par cette autre issue. Fais bien ce que nous te demandons, c’est pour Marie.

Impatient d’aller plus loin, de découvrir cet univers qui m’est étranger je m’exécute. J’attends depuis quelques minutes quand j’entends du bruit. La porte s’ouvre enfin, l’autre amie de Marie elle-même revêtu d’une cape m’invite à la suivre.

Nous sommes dans une pièce carrée d’environ quatre mètres de côté au plafond entièrement recouvert de miroirs, un lustre en fer forgé sur lequel sont disposées des bougies diffusent une lumière chaude, sur les murs et au sol une épaisse moquette rouge, à gauche une tenture semble dissimuler une autre issue. Au centre de la pièce une estrade s’élève à environ quatre vingts centimètres du sol. Une odeur d’encens emplit la pièce inondée par la diffusion d’une messe de Bach.

– Reste immobile devant l’estrade nous revenons.

Puis elle disparaît derrière le voilage.

Un mélange de peur et d’excitation m’envahit peu à peu.

J’observe l’estrade, à l’une des extrémités et au centre de la longueur sont fixées des chaînes terminées par un cercle de métal, en leur milieu une petite serrure ; à l’autre bout, un épais coussin et une clé sont posés.

La musique se fait plus puissante.

La tenture s’ouvre, quatre hommes en mantes noires tiennent sur une civière de bois Marie entièrement nue. Arrivés à l’estrade ils déposent leur précieux chargement au sol, saisissent Marie par les membres et la placent dessus. L’un d’eux saisit la clé, ouvre les anneaux de fer et les referment aux chevilles et aux poignets. Tous quatre vont se placer au fond de la pièce, le geôlier quant à lui place la clé sur une desserte sur laquelle j’aperçois une paire de menottes.

La tenture s’ouvre à nouveau, les deux amies de Marie entrent, elles sont totalement nues et tiennent chacune un cierge blanc allumé ainsi qu’une petite fiole.

Elles posent les burettes sur l’estrade et inclinent les cierges au dessus de Marie. La cire coule sur les seins, le mont de vénus. Le pubis est glabre et à chaque nouvelle goutte son corps tressaille. Puis elles éteignent les cierges.

La rousse s’approche de moi et m’ôte la chasuble pendant que l’autre qui s’est dirigée vers la desserte revient, me prend les mains, me les passe derrière le dos et les immobilise par les menottes. Puis elle me saisit par le bras et m’entraîne à l’extrémité de cet autel face à Marie. Sa tête légèrement surélevée par le coussin permet à nos regards de se croiser, j’ai du mal à maintenir l’échange, je vois sa bouche s’ouvrir à peine et sa langue glisser sur ses dents. Les deux jeunes femmes sont de part et d’autre et versent l’huile, contenu des fioles, sur le corps de Marie. Leurs mains par un massage lent étalent le liquide, massent les seins, le ventre, à chaque passage descendent un peu plus vers le sexe. Celle à la chevelure de feu insiste sur le mont de vénus, son doigt descend entre les lèvres, les ouvre. L’autre lui pince la pointe des seins. Marie gémit légèrement et se dandine. La rousse se concentrent à présent sur le con de Marie, passe un doigt pour dégager le capuchon, puis malaxe les lèvres qui peu à peu deviennent plus voluptueuses, les spasmes de Marie s’intensifient, quant à moi ce spectacle me ravit, j’oublie toute appréhension pour goûter totalement la scène offerte.

Une main, presque entière, maintenant ouvre son sexe, d’autres caressent sa poitrine, son bas ventre, se glissent sous les fesses et plient les jambes dans la limite autorisée par les chaînes. L’une des femmes prend un cierge et l’introduit dans le vagin l’autre munie du second soulève légèrement le cul de Marie et le lui introduit.

Elles font aller et venir ces godemichés, Marie frémit. Je regarde à nouveau son visage, son regard fixe mon vit en érection.

C’est alors qu’une officiante s’adresse à moi

– Viens te mettre à califourchon, que tes bourses effleurent ses seins et place ton sexe au bord de sa bouche.

Je sens mon scrotum au contact de sa peau, mes cuisses aussi. Sa langue caresse mon gland, mes mains menottées m’empêchent de la toucher. Je sens une main puis deux caresser mes fesses, un doigt glisser le long de ma raie.

Puis,

– Venez vous autres !

Deux hommes se présentent à la hauteur du visage de Marie, les officiants déboutonnent le col des mantes noires qui tombent au sol découvrant de beaux sexes aux glands turgescents vernissés du liquide de plaisir.

Je vois sur les miroirs du plafond les deux femmes reprendre leur place autour du calice de Marie, j’aperçois deux autres hommes, nus également caresser l’intérieur des cuisses. Leurs mains touchent le bas de mes reins, je sens un doigt, deux peut être me pénétrer. Mon sexe est prêt à exploser, les deux autres queues à coté du visage sont prêtes à décharger, un spasme plus intense de Marie, conduit à un premier jet de sperme de l’un deux, bref râle de Marie qui se tend, ses amies la gamahuchent profondément, je résiste, l’autre éjacule à son tour, sa liqueur inonde la base de ma verge presque toute entière dans la bouche de Marie.

Je me sens à la fois pénétré et absorbé, je lâche prise, mon foutre jaillit. Marie crie, je glisse sur elle pour approcher mon visage du sien. Ma verge toute enduite de nos secrétions glisse sur son ventre, nos bouches fusionnent.

Au bout de combien de temps ai-je recouvré mes esprits ?
Nous sommes allongés tous les deux sur l’estrade, Marie me regarde, nos liens sont détachés, nos corps dégagent de fortes odeurs, quelques bougies crèvent l’obscurité. Nous sommes seuls, Jeux d’eau de Ravel meuble l’espace. Mon sexe à la porte du plaisir s’éveille à nouveau…

A. de C. Janvier 2008

Ce récit à eu l’honneur d’être prix « Spécial SM » pour 2008

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Une réponse à Première communion par Douxarnaud

  1. Sorenza dit :

    Pas mal, et bien écrit même si on ne peut s’empêcher de penser que ça manque cruellement de décontraction. On se croirait dans un partouze à la Kubrick

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