Bi Tonio Récit gay par Eddy

Bi Tonio Récit gay par Eddy

Le concours de revebebe… une histoire gay à deux personnages. J’avais quelques trucs en stock, mais rien qui correspondait vraiment aux critères. J’en ai donc écrit une, comme ça, juste pour le plaisir de participer. Je n’ai pas vraiment cherché l’originalité. Il s’agit plutôt d’une variation sur un thème classique.

Bi Tonio

Je suis arrivé en retard ! Enfin, quand je dis en retard, c’est en retard par rapport à mon horaire habituel… tout a été de travers ce matin, le bus qui n’avançait pas, le train qui traînait… bref !

Je travaille dans un bureau de quatre personnes, un autre homme avec lequel j’ai des relations normales de travail et deux femmes assez mignonnes, mais parfois assez insupportables dans leur réaction et leur comportement.

Je ne les décrirais pas davantage parce ce que ce n’est pas le sujet de notre histoire.

Par contre, je vais me décrire, moi ! La presque quarantaine, lunettes, moustache, un peu dégarni, un peu de bide mais sans exagération, assez costaud mais peu sportif et assez marginal sur beaucoup de sujet (j’ai la télé mais je ne la regarde pas) je suis marié, notre couple a connu des hauts et des bas. En ce moment ce n’est d’ailleurs pas terrible, terrible.

Sexuellement, c’est assez compliqué. Je suis amoureux fou des femmes. Il m’est arrivé d’avoir une érection rien qu’en fixant un visage de femme. Je prétends avoir en matière de sexe une très grande libéralité, toute théorique d’ailleurs car j’en parle très peu et pratique encore moins.

A mon arrivée, ces dames ne sont pas là. Je salue mon collègue ainsi qu’un inconnu s’acharnant à faire je ne sais quoi sur un ordinateur complètement décarcassé, il se présente :

– Tonio

Et j’entame mon travail. Cinq minutes après, retour des deux sauterelles qui piaffent comme des pies :

– Ah ! Les mecs, vous savez la dernière ? Vous savez ce qu’on a vu à la cafétéria ?

Je ne réponds pas, de toute façon, on ne va pas tarder à le savoir et je m’attends au pire !

– Vous savez, Annette, la nouvelle, la pétasse de la compta, elle s’amuse à draguer, vous savez qui ?

Non, je ne sais pas ! Et je m’en fous !

– Cricri !

(Cricri est considéré à tort ou à raison comme un homosexuel notoire)

– Non ? Jase mon collègue, qui sur ce registre-là sait être très beauf !
– Qu’est-ce qu’on fait ? Ricane la secrétaire. On lui envoie un e-mail à Annette pour la prévenir ou on la laisse aller dans le mur ?
– Moi, je verrais bien un petit mail anonyme ! Renchérit sa copine. Un truc du genre : la pétasse et le pédé par Jean de La fontaine… Puis s’adressant à moi : Tu sais comment faire pour envoyer un e-mail anonyme, toi ?

Déjà j’étais énervé, mais là j’éclate :

– Et si vous leur foutiez la paix, ce ne serait pas une bonne idée, non ? Il suffit que quelqu’un soit un peu différent des autres pour que vous ne pensiez qu’à l’emmerder !
– Qu’est que t’as ce matin ? T’as pas eu ta dose hier soir ? V’la que tu défends les pédés maintenant !
– Je préfère effectivement les pédés aux imbéciles !
– Tu dis ça pour nous ?
– Absolument !
– Demande-moi quelque chose, tiens, tu peux toujours courir…

Puis le silence ! Super ! Je vais avoir la paix toute la journée ! Si j’entends une autre allusion je les colle au mur ! (virtuellement bien sûr.)

Il est très rare que je me mette en colère, ce qui fait que quand j’en pique une, les gens sont tout étonnés.

La matinée se passe sans incident notable, et le réparateur continue à… réparer. Manifestement il ne s’en sort pas !

De taille moyenne, les cheveux plats peignés légèrement sur le côté, le type comment dire – que je qualifierais d’immigré italien de la seconde génération – l’air sympa finalement.

Vers midi, il vient me voir :

– Est-ce qu’il y a possibilité de manger sur place ?

Sans réfléchir un instant, je réponds  » oui « , ne réalisant qu’après coup l’engrenage que cette maudite question déclenchait.

J’ai en effet l’habitude de manger seul. J’ai bien quelques collègues qu’il ne me déplairait pas d’avoir à ma table, mais je supporte beaucoup moins les collègues de mes collègues et ai horreur des beauferies cantinières !

– Vous pourrez me montrer ?

La politesse exige alors que je lui propose de lui tenir compagnie, l’idée de prétexter un rendez-vous en ville ne m’ayant pas effleuré ! Bouffer avec un inconnu ! L’horreur absolue ! C’est tout à fait moi, ça ! J’aime bien rendre service et je me mets parfois tout seul dans des situations qui me gonfle.

Je n’entame pas la conversation, il s’en charge.

– Ça ne doit pas être marrant tous les jours !

Et hop ! La première banalité est lancée !

– Je ne me plains pas, je fais un boulot intéressant !

– Non, je parlais de l’ambiance !

Quoi, l’ambiance ? Il est extrêmement rare que je disserte sur les gens qui m’entourent. Je trouve que ça n’a pas beaucoup d’intérêt, ce n’est pas pour le faire avec ce type que je ne connais pas.

– On se fait à tout ! Ce n’est pas forcément pire qu’ailleurs !
– Quand même, la réflexion de votre collègue, tout à l’heure !
– Ça n’a aucune importance !

Je ferme la discussion. Je n’ai pas envie de continuer dans cette direction. Comme manifestement il a envie de faire la causette, je recentre sur l’informatique. Ce sujet technique n’est d’ailleurs pas si innocent que cela. Il permet de connaître parfois le degré d’ouverture d’esprit des gens. Quelqu’un qui vous sort tout de go au bout de trente secondes et sans trop argumenter que Windows c’est de la merde, que Bill Gates est le roi des cons… est rarement intéressant. Mais en l’occurrence mon interlocuteur a le sens des nuances. Il me parle un peu de son boulot, c’est assez plaisant.

On boit un café, on remonte au bureau, et c’est juste avant de rentrer qu’il m’arrête !

– Vous ne vouliez pas qu’on en parle à la cantine, mais je voulais vous dire que j’ai apprécié votre sortie de ce matin, j’ai trouvé cela très bien et très courageux. Je tenais à vous le dire !

Je vais pour bafouiller quelque chose, mais il rajoute simplement :

– Allez ! Au boulot !

Au boulot ! Ben, oui et ce n’est pas ça qui manque, je suis sur un machin assez minutieux qui réclame de l’attention et de la concentration, il faut sans arrêt que le téléphone sonne, qu’on me dérange pour des queues de prunes, qu’on me fasse déplacer pour trois fois rien, on qu’on me demande si par hasard je n’aurais pas un peu de temps pour… ben non je n’ai pas le temps. Dans cette boite on commence tout et on ne finit rien, on bricole. Ça n’a pas empêché le patron d’embaucher un responsable à la qualité, qui prend sa tâche très au sérieux incapable de voir l’énorme forêt de bordel et de disqualité que cache l’arbre des trophées et des primes qu’il est chargé de distribuer !

Le technicien, lui il continue à réparer, ce n’est pas possible de passer autant de temps sur un ordinateur, il va le transformer en machine à coudre à ce rythme-là. Il est curieux comme un pot de chambre, il écoute mes conversations téléphoniques, ça le fait rigoler, il croise mon regard, il me balance un sourire !

Ça va j’ai un public, comme je suis un peu extraverti ça ne me dérange pas, au contraire ça me motive. Continue tes sourires, pépère ! Je croise à nouveau son regard, nouveau sourire. Mais là, quelque chose ne va plus, ce n’est plus un sourire d’humour qu’il me fait là, c’est du charme ! Comment on voit la différence demanderez-vous ? Ben on la voit, quelque chose d’indéfinissable pas tant au niveau de la bouche qu’au niveau des yeux…

Est-ce que… J’essaie de ne plus croiser son regard, mais vous connaissez ce phénomène, on dit qu’on ne veut pas regarder quelque chose ou quelqu’un mais une sorte de fascination vous pousse néanmoins à le faire… Un nouveau sourire charmeur, je n’y réponds pas et j’essaie de me concentrer sur mes trucs.

Il est dix-sept heures, mon collègue est parti, les deux nanas aussi. J’en ai marre, je remballe. Un coup d’œil sur le réparateur, il a recarcassé l’ordinateur et semble faire des contrôles sur l’écran. Il se rend compte que je commence à ranger mes affaires, et le voici qui se précipite vers moi un papelard à la main. Il a donc fini ! Super, parce que je ne sais pas si j’ai le droit de le laisser seul dans le bureau.

– Vous partez ? Demande-t-il. Je vais vous demander de signer le bon d’intervention !
– A bon ! Ça y est, ça marche ?

Oui, je sais c’est le genre de question idiote, mais ça fait partie du rite, c’est un peu comme le  » c’est combien ?  » avec les prostituées !

– Ouais j’ai eu du mal, mais ça marche !
– Ok je signe où ?
– Là ! Putain ça m’a donné chaud, il n’y a pas un distributeur de boisson dans votre boite ?
– Si ! Mais il est à Pétaouchnock !
– Pas de bol, ça ne fait rien j’irais au bistrot. Tiens, si voulez, je vous invite, vous êtes sympa !

J’ai refusé, prétextant que j’étais pressé, ce qui était archi-faux.

– Bon, tant pis, on sera peut-être amené à se revoir, je m’appelle Tonio… euh et vous !
– Jean-Charles, mais on m’appelle Charlie !

Pourquoi a-t-il fallu que je rajoute cette précision dont il ne peut avoir besoin !

– Bon, ben au revoir Charlie !

Je n’avais pas sitôt quitté ce curieux personnage que je regrettais déjà de ne pas avoir honoré son invitation, après tout, que pouvait-il m’arriver ? Un casse-pieds ! Je sais m’en débarrasser. Non tout était dans l’ambiguïté de ses propos et de ses regards. Un pédé ? J’en étais presque sûr… et alors, il n’allait pas me draguer, je n’ai rien d’extraordinaire. Et quand bien même, je sais dire, merci monsieur… bien poliment.

Alors pourquoi j’ai refusé ? Bon ce refus ne va pas me gâcher ma soirée ! Il faut que je pense à autre chose !

Et pourtant, ça me l’a gâché ma soirée, je n’ai pas arrêté d’y penser. Et comme dans tous les cas où on n’arrête pas de penser à quelque chose on perd son temps, c’est toujours les mêmes pensées qui reviennent…

Le lendemain ça allait mieux, du moins au réveil parce que dans le train, incapable de me concentrer sur la lecture de mon journal, malgré une activité internationale chargée – les tours de New York n’avaient été détruites que depuis une semaine – Et puis soudain, j’eus la révélation ! Qui a dit que le cerveau fonctionnait beaucoup mieux le matin que le soir ? Sans doute parce qu’il est irrigué par un sang plus propre, moins chargé en toxine, en tabac, en pollution et en saloperies en tous genres.

Elle est toute simple la solution, claire, lumineuse, évidente : si vraiment c’est un pédé, et si monsieur a du talent pour draguer par petites touches, j’ai peur de me faire avoir, de ne pas savoir m’arrêter à temps, non pas que je sois influençable ou faible de caractère. Non ce n’est pas cela du tout. Il se trouve simplement que dans mon magasin de fantasme j’ai une arrière-boutique que je fréquente assez peu. Assez peu ne voulant absolument pas dire  » pas du tout  » !

Et donc le Tony pourrait passer d’un terrain non hostile, à un autre assez favorable voire plutôt favorable en quelques phrases et mises en conditions !

Ben, non !

Sauf que ma position évolua encore, je me disais maintenant qu’il y avait peut-être là une occasion de réaliser un fantasme enfoui que la rencontre avec ce type avait rendu récurent ces derniers jours. Après tout, j’avais peut-être malgré tout assez de répondant pour affronter ce genre de choses, pour savoir jusqu’où je pourrais aller. A moi d’être capable de rester maître du jeu !

J’en arrivais même à envisager de mettre en panne une des bécanes du bureau pour faire venir le réparateur. Je n’eus pas cette peine. La panne vint toute seule, mais le technicien n’était pas Tonio ! Bigre ! Bigre ! Que faire ! Transmettre à mon réparateur préféré un petit mot par l’intermédiaire de son collègue bourru ! J’ai faillis le faire, je ne le fis pas !

Et puis quelques jours passèrent. Ils ne font que ça de toute façon les jours ! Ils passent, ils ne savent pas faire autre chose.

Il est presque 18 heures, je m’en vais, crevé de ma journée, m’apprêtant à regagner directement ma banlieue.

Une portière qui se ferme, je me retourne machinalement ! Je pile ! Mon cœur bat à 100 à l’heure !

– Tonio !
– Charlie ! Je passais dans le coin, je me suis dit : je vais attendre 5 minutes, je verrais peut-être Charlie !

Pourquoi m’aborde-t-il comme ça, on se connaît à peine ?

– Je vous devais un coup à boire, je paye toujours mes dettes ! Continue-t-il !

Là, il me baratine, il ne me doit rien du tout, mais je rentre dans le jeu et quelques instants plus tard, nous voici installés à une table de bistrot devant deux demi-pression pas si frais que ça !

– J’ai eu une journée d’enfer, commence-t-il !

C’est une vraie pie, il me raconte sa journée, il meuble la conversation, je me contente d’opiner du chef de temps en temps ou de sourire à ses traits d’humour. Et puis mon intérêt pour son discours se dilue. Je pense à autre chose. J’ai voulu ce rendez-vous après l’avoir refusé ! Et pour l’instant rien ne se passe comme je l’aurais imaginé. Aucune allusion sexuelle. Je me suis tout simplement sans doute fait des idées. Je regarde son visage, il est agréable, un nez un peu pointu, des yeux bleus assez clair, une bouche très expressive, des cheveux coiffés sur le côté, il fait vraiment sympa, il a une bonne bouille ! Mais pas assez pour intéresser ma libido ! Je ne me vois pas embrasser ce type, c’est une incongruité absolue, je ne suis tout simplement pas attiré. Je suis venu pour rien et j’en n’ai rien à foutre de ses salades.

– Et toi ça a été ta journée ?
– Hein ? Oh ma journée, la routine !
– C’est toujours tendu !
– Non, moins !
– Tu sais, je repense toujours à ta réflexion de l’autre jour, c’est tellement rare les gens qui réagissent sainement, je veux dire qui réagissent comme tu as réagis !

Ça y est c’est parti mon kiki ! Il en est déjà au tutoiement ! Les allusions vont se préciser. Si quelque chose ne va pas, je sortirais un traditionnel  » Bon, faut que j’y aille !  » et Adieu Tonio ! Tout va donc bien et ce n’est pas la peine de m’en faire !

– Tu dois te demander pourquoi je suis si sensible à ce genre de situations ?

Tu parles que je me le demande ? Mais il me passe la main il faut que je réponde quelque chose ! Putain, je ne sais pas quoi dire !

– Euh ! Quelqu’un de ta famille ?

Ma réplique est stupide, j’en suis bien conscient !

– Non, moi !

La phrase est fermée, volontairement. Il guette mes réactions ! Je suis gêné, mais alors gêné, je ne sais plus où me foutre et j’essaie péniblement d’articuler :

– Tu es, euh tu es…

Je pensais qu’il terminerait ma phrase à ma place. Je t’en fous, oui ! Il n’en décroche pas une et attend que je finisse avec un petit air faussement énigmatique.

– Tu es homo alors ?

Ouf je l’ai lâché !

– Non !

Comment ça non ? J’ai fait tous ces efforts pour rien, il n’y a plus de justice !

– Pourquoi enfermer les gens dans des étiquettes ?
– Alors dis-moi ?
– Je suis marié, j’aime les femmes, et j’ai longtemps été un dragueur impénitent, une fois on était deux sur un coup. Au dernier moment la fille s’est débinée, on s’est consolé entre mecs, j’avais envie de cette expérience, lui aussi, on l’a fait ! On y a pris goût et ça a fini par se savoir ! Je n’en parlerais pas plus, mais ça a été une catastrophe pour mon ménage, mon travail. J’ai essayé alors de refouler ce fantasme, me dire que quelque part, ce n’était pas normal. C’était la pire des situations, j’ai finalement fini par m’accepter comme je suis, et maintenant je ne m’en porte pas plus mal.
– Je comprends…
– Ça m’intéresse toujours, seulement maintenant je suis beaucoup plus discret !

Il rigole ! Je souris par politesse, mais je n’en mène pas large, dans un instant il va me demander de me situer sur l’échelle de Richter de la sexualité et je ne sais pas ce que vais répondre.

– Ce sont souvent les circonstances qui font ressurgir des vieux fantasmes ! reprend-il

Tu l’as dit bouffi et la circonstance j’en ai une en ce moment et je ne sais pas quoi en foutre !

– Et qu’est-ce que t’en penses, toi ? Me demande Tonio.

Qu’est-ce que je vous disais ? Donc choix un, je regarde l’heure et je m’esquive. Choix deux, je me révèle et je risque de me retrouver avec une bite dans le cul d’ici une petite demi-heure. Alors dans un geste de courage inouï, je commence par consulter ma montre, et m’apprête à déclarer forfait quand une petite voix vient me rappeler une de mes dispositions de tout à l’heure  » Tu peux arrêter tout cela quand tu veux !  »

– T’es peut-être pressé ? Demande-t-il.
– Non, mais je vais répondre à ta question, en fait, je pense un peu comme toi, mais moi je n’ai jamais eu d’expérience, je n’en cherche pas, je ne suis pas pressé, pas du tout, mais si un jour j’ai l’occasion pourquoi pas…

Et toc, je suis assez fier de moi ! Je me fends d’un joli sourire format A4. Je ne me suis pas enfui, et je me suis donné du répit ! Je suis finalement un fin dialecticien ! Quand je pense que j’ai failli en douter !

– J’ai envie de pisser, tu viens avec moi !

Oups ! Je m’attendais à tous les scénarios possibles, mais alors celui-là ! Déjà il se lève, je dois être blanc comme un cachet d’UPSA effervescent !

– Allez viens, ça ne t’engage à rien, et puis si tu ne le fais pas, tu vas passer des journées à le regretter !

Je me lève de mon siège tel un robot mécanique et le suis ! Oui je le suis ! Je suis en train de suivre un pédé qui m’emmène dans les chiottes d’un bistrot, et nous descendons l’escalier !

Il n’y a personne dans les toilettes. Tonio ouvre la porte de la cabine, me fait entrer :

– A toi l’honneur !

Je rentre, il me suit. Je me ressaisis un peu, c’est sans doute le moment de lui dire que je tout cela ne me plaira peut-être pas et que je suis, comme qui dirait en période d’essai ! Mais non, ça ne sort pas ! Il ferme la cabine !

– Rassure-toi, je ne vais pas te bouffer, t’es tout pâle !
– Mais non !
– Tout va bien alors !
– Ouais, ouais !

Je suis en train de me piéger tout seul, je lui dis le contraire de la réalité. Pourvu qu’il ne me demande pas de l’embrasser ! Non, il me fout la main à la braguette ! Je ne m’y attendais pas et ce contact me fait bander. Je suis en train de bander dans les chiottes d’un troquet parce qu’un mec me fout la main au futal ! Au secours ! Il sort sa queue, carrément ! Un bel organe, bien raide légèrement courbé assez long déjà décalotté, le gland tout rose ! Elle me plait bien la bite à Tonio ! Je scotche mon regard dessus, et me laisse débraguetter par mon complice qui sort mon propre sexe en état d’érection maximale. Il me la caresse, esquisse quelques mouvements de masturbation. De son autre main, il soulève son tee-shirt découvrant un téton qu’il pince entre son pouce et son index !

Tiens, lui aussi est un amateur de ce genre de caresse, si je pouvais m’arranger pour qu’il me pince les miens, mais Tonio a un projet plus immédiat :

– Touche la mienne !

Je crois que je l’aurais fait de toute façon, mais je lui suis reconnaissant de m’éviter d’avoir des interrogations sur ce que j’ai ou n’ai pas à faire et je lui touche le zizi ! Délicieux contact de cette peau si fine, je fais comme lui, les même gestes. Ma bouche se rempli curieusement de salive ! L’eau à la bouche ! Et oui, j’ai envie de le sucer. Une envie soudaine terrible, inexorable !

– Je peux sucer ?

Je n’en reviens pas d’avoir osé demander cela !

– Bien sûr !

Aussitôt dit, aussitôt fait, j’embrasse le gland du bout des lèvres, puis la verge, je vais vers les couilles, mais cela m’intéresse moins, je remonte, je donne des coups de langue, je lape. Enfin j’ouvre la bouche, je la prends par le coté, retardant le moment ou je vais la sucer pour de bon. J’hésite ou je me mens à moi-même en me disant que j’hésite, je le regarde, il sourit, je souffle un coup et j’ouvre une large bouche et lui gobe la bite ! Je lui fais quelques mouvements de fellation ! Je suis aux anges, et je ne vous dis pas l’état de mon propre sexe que Tonio masturbe.

– Je voudrais bien te sucer aussi !

Il m’emmerde, ce n’est pas ça mon fantasme, mais bon, comment lui refuser, j’abandonne la fellation et lui confie ma bite ! Mais c’est qu’il suce merveilleusement bien l’animal ! Il donne de savants coups de langues magnifiquement combinés par les mouvements de ses lèvres. Rarement une fellation n’avait été aussi bien accompli sur mon membre ! Pour peaufiner mon excitation et comme lui tout à l’heure, je me pince les tétons, vachement pratique quand vous êtes en chemise-cravate. Je suis au bord, il va me faire jouir, ce salopard, je vais jouir dans la bouche d’un mec, je lui dis ! Il ne se retire pas pour autant tant pis pour lui, je lui envoie tout dans les amygdales.

– Ça va ?
– Oui ! T’es doué ! Que je lui dis !
– Finis-moi !

Je remets sa queue dans ma bouche, cette fois je la suce sans hésiter, j’y avais carrément, faisant cogner son gland au fond de mon palais. Ça va assez vite, trop vite…

– Je vais jouir, retire-toi si tu ne veux pas de mon sperme !

Je me dégage, plus par réflexe que par choix, il a le temps de se mettre de côté afin de ne pas m’en foutre partout.

– Tu aimes ça, hein, sucer une bonne bite ? demande-t-il.
– Ce n’est pas désagréable !
– Moi j’adore ! On a bien joui ! Mais la prochaine fois on fera plus long… Bon c’est pas tout ça, mais faut que je te dise un truc !
– Oui

Je suis inquiet, qu’est-ce qu’il va me sortir ?)

– Maintenant j’ai vraiment envie de pisser !

C’est pas spécialement comique mais ça le fait rire comme un bossu, et comme son rire est communicatif, nous voilà parti à rigoler tous les deux comme des malades. Et il se met à pisser d’un long jet dans la cuvette des toilettes. Ça me fait tout drôle, j’ai déjà vu des femmes en train de pisser – encore un de mes fantasmes enfouis – mais jamais un homme. Je fais quoi ? Je lui en parle ou pas ? Je lui en parle ! Je ne me reconnais plus trop en ce moment !

– C’est charmant ce petit spectacle !
– Mon pipi ?
– Oui !
– T’es un petit cochon toi ! Répond Tonio avec un petit sourire malicieux

Je ne réplique pas, je ne sais pas quoi dire, je suis agité de milles pensés. On se refringue, on remonte, on reprend un demi, on trinque ! On trinque à quoi d’abord !

– Au sexe !
– T’as raison ! Me dit Tonio ! Demain on se donne rendez-vous ici à la même heure et on ira à l’hôtel ! D’accord !
– A l’hôtel ?
– On prendra bien notre temps, on pourra se mettre complètement à poil, se caresser, et même s’enculer si on est en forme !
– Ah ?
– Alors d’accord !
– Non !
– Ah ! Bon ben tant pis, si je comprends bien ça t’as plu, mais tu ne n’en veux pas plus ! C’est ça ?
– Non c’est pas ça !

Je vais l’épater le Tonio !

– Alors ?
– Alors pas demain !
– Ah ! Tu m’as fait peur ! Je disais demain mais c’est une façon de parler, il suffit de choisir un jour qui te convient !
– Non !
– Je ne comprends plus, c’est quoi ton idée ?
– Mon idée, c’est que l’hôtel on va y aller tout de suite !

© Edvard Stokien – octobre 2001

Première publication sur Vassilia, le 14/10/2001

Ce récit a eu l’honneur d’obtenir le premier prix du concours des histoires gays organisé par Revebebe en Septembre-Octobre 2001

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8 réponses à Bi Tonio Récit gay par Eddy

  1. KylianDesAnnée50 dit :

    oui, je confirme 😀

  2. Zimmer dit :

    Ah ! Si toutes les rencontres se passaient dans un si bon esprit, ce serait le paradis. C’est quand même plus fun de sucer de la bite quand le mec est sympa, non ?

  3. Duroc dit :

    Il est rare qu’un récit gay me fasse bander ! Celui-ci à réussi à le faire, je dirais même qu’après avoir lu ça, j’ai une envie folle de sucer une bite.
    Où pourrais-je faire ça dans de bones conditions et sans prise de tête ?

    • Chandernagor dit :

      Si tu es de Paris : EURO MEN’S CLUB sauna gay ou l’Atlantide sauna bisexuel et trans, pour les précisions Google est ton ami
      Je fréquente les 2 établissements et n’ai jamais été déçu, en principe les habitués sont corrects

  4. baruchel dit :

    j’ai trouvé ça vraiment très bon et d’une intelligence rare

  5. Bellemare dit :

    C’est long a venir et ça reste réservé, mais c’est bon et plutôt réaliste

  6. darrigade dit :

    Notre webmaster nous pond un récit gay ! Et j’avoue que ça lm’a fait bander !

  7. Vincent dit :

    Salut,
    Je ne sais pas qui tu es mais ton histoire m’a plu. J’ai ri plus que j’ai bander:-) mais j’ai aimé car elle sent le vécu. Pas con le Charlie, il te ressemble non ? Je ne te vois pas Tonio.
    Je suis comme Charlie, et les Tonio ne sont pas légion.. mais si tous les rapports humains pouvaient être aussi vrais, directs, sans barrière inutiles.

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