Eloge de la fellation par Frédérique Wagner

 

A me lire, certains ont pu penser que seules les femmes m’intéressaient. Il est vrai que j’ai un goût particulier pour elles et que j’ai eu de grands émois sensuels dans les bras de quelques femmes, jeunes ou moins jeunes, et que j’ai bien cru à une époque que j’étais définitivement lesbienne, les hommes m’ayant apporté plus d’ennuis que de plaisirs. Cependant on peut dire que je suis bissexuelle, comme on dit maintenant, pour ma part je n’aime pas trop ce terme. En fait, je suis une femme qui aime la vie sous tous ses aspects, un point c’est tout, foin de toutes ces chapelles ou coteries et qui n’a pas peur de le dire à sa manière.

Pour en revenir au sujet et en y réfléchissant bien, il m’est apparu qu’une grande partie de mon plaisir consiste à en donner, et qu’une autre partie de mon plaisir passe par ma bouche, par les caresses qu’elle donne (ou reçoit).

Je dois avouer que je fais mes délices à sucer un sexe d’homme. Contrairement à certaines femmes je trouve l’ensemble émouvant, d’une beauté fonctionnelle, et il très troublant de voir ce sexe se redresser, gonfler, prendre une couleur marquée et se tendre vers soi.

J’aime aussi cette odeur composite qui émane d’une belle grosse bite, un peu forte mais enivrante par les promesses qu’elle recèle.

Ensuite il y a la douceur de cette queue, presque velouteuse, sa tiédeur intense, et aussi celle des couilles qui, selon la personne ou le moment sont détendues ou gonflées, souvent un peu broussailleuses mais si soyeuses.

Et quand glisse le prépuce et qu’apparaît le gland, avec sa petite bouche fendue qui semble vous sourire, j’ai une grande envie de l’embrasser, cette petite bouche, d’abord avec de petits baisers, ceux qu’on appellent « baisers de papillons », virevoltant le long du sexe, sur les couilles, sous les couilles, en flirtant ensuite avec la rosette de l’anus, puis, comme une récompense, j’ouvre grand ma bouche.

Je prends d’abord le gland entre mes lèvres, ma langue joue autour, s’attarde sur la petite fente qu’elle s’amuse à vouloir forcer, comme pour rire, bien sûr, puis j’arrondis mes lèvres autour de la queue, et je l’enfonce lentement en moi. J’essaie d’abord d’aller le plus loin possible, je sens le gland qui s’appuie sur ma luette, je reprends mon souffle et reste ainsi quelques secondes, avec le sentiment que C’EST MOI QUI POSSEDE.

Enfin, si la bite s’y prête, j’enfonce cet engin dans ma gorge, profondément. Je sais que la plupart des hommes adorent ça, et moi j’adore ce qu’ils adorent.

Je retire lentement le phallus de ma gorge et le ramène dans ma bouche. Ma langue tourne autour, et je commence un lent va-et-vient, pendant ce temps j’ai une main que caresse les couilles, les soupèse, les serre doucement De l’autre je caresse l’anus d’un mouvement circulaire de l’index et du médium puis, quand je le sens détendu, je glisse un, puis deux doigts dans le trou du cul de l’homme que je suce. Je vais et je viens avec le même rythme que ma bouche glisse sur sa queue et, quand je sens le plaisir qui approche, je ne garde plus que le gland dans ma bouche, la langue tournant autour de lui, et quand le flot de sperme jaillit, brûlant et fort, je serre le membre au ras des bourses, ce qui en général double le plaisir de mon partenaire.

Je garde le sperme dans ma bouche, le faisant rouler sur ma langue pour bien en apprécier le goût et la saveur, puis, à regret, je l’avale doucement et je vais aussitôt donner un baiser profond à mon amant, lui donnant en même temps un peu du fruit de son plaisir pour lui montrer combien j’ai apprécié tout cela.

Les hommes adorent la fellation, la pipe, la turlute, ils ont un tas de nom pour ça, peut-être que cela correspond à un de leurs fantasmes les plus profonds, comme s’il s’agissait d’un interdit à franchir. Les femmes qui répugnent à prendre un sexe d’homme dans leur bouche non seulement privent leur compagnon d’une grande jouissance, mais se privent elles-mêmes et, dans un certain sens, prennent le risque de voir leur homme aller ailleurs.

Je crois aussi que ce fantasme est à double sens chez pas mal d’hommes, eux aussi rêvent d’avoir une belle bite dans leur bouche, connaissant le plaisir qu’ils ont ressenti. Il leur manque le plaisir qu’a eu celui qui suçait, il ont, je crois, aussi envie de recevoir la lave brûlante du sperme jaillir dans leur bouche. Et je pense aussi qu’ils devraient tous le faire, qu’ils ne seront ni plus ni moins virils ensuite, mais qu’ils auront connu en même temps la joie de posséder et d’être possédé. Et cela s’applique aussi à la sodomie, cela n’a rien de dégradant, bien au contraire. J’aime beaucoup me faire enculer et je pense que chacun devrait essayer cette sensation, je crois d’ailleurs que les hommes en retirent plus de plaisir que nous les femmes pour des raisons physiologiques qu’un ami gay m’a expliquées mais que j’ai oublié!

Qu’importe d’ailleurs, le plaisir n’est pas et ne peut être un vice, et les hypocrites sont souvent les premiers à vouloir faire ce qu’ils condamnent. Seul comptent l’accord et le respect d’un partenaire majeur et responsable, avec la protection appropriée, car s’il est presqu’aussi dangereux, aujourd’hui, de sortir un revolver de sa poche qu’une queue de sa braguette, il n’y a malheureusement pas de protection contre la bêtise, la méchanceté et l’intolérance.

Sur ces fortes paroles je souhaite à tous les amateurs de Vassilia une belle et bonne année 2002, pleine de plaisirs et de jouissances ; pour le reste, tout le monde s’en est déjà chargé et c’est très bien ainsi. Je vous embrasse tous et toutes où vous le souhaitez. Joyeux fantasmes !

Frédérique

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2 réponses à Eloge de la fellation par Frédérique Wagner

  1. Elmer dit :

    Prenez en de la graine, les mecs !

  2. agnes dit :

    Joli texte, mais je vous conseille néanmoins celui-ci qui va davantage au fond des choses si je peux me permettre d’ m’exprimer ainsi

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