Résumé du chapitre précédent : Nous avons suivi la carrière de Malvina, exilée de force sur Novassa, qui à force d’opiniâtreté parvient au grade de grande prêtresse, on lui a attribué comme suivante, Graana son ancienne geôlière avec laquelle les rapports se sont normalisées. Nous avons également fait la connaissance d’une curieuse secte attendant un contact avec les « précurseurs », race nous ayant précédée dans le cosmos. La comtesse Fédora Ivanova s’y trouve mêlée par hasard…
Pour le résumé du livre 1, voir au chapitre précédent.
2 – Bizutages sur le Siegfried 7
La secte de Saint-Pétersbourg (suite)
Fédora rêvait… croisière de luxe, planète paradisiaque… pourquoi elle ? Mais sa décision n’était pas prise. Cette secte avait des côtés inquiétants et le balancier fascination/répulsion ne s’était pas encore arrêté.
– Je ne lui ferais pas l’affront de lui demander si elle est d’accord, je connais la réponse…. Gloire aux précurseurs !
– Gloire aux précurseurs !
– Je…
– Un moment Fédora, un moment, j’ai encore deux choses à dire…
Il prit une profonde inspiration et changea brusquement de ton, abandonnant toute solennité pour devenir quasi familier.
– Je sais que les messieurs ici doivent être très excités, vous allez pouvoir vous amusez si vous le souhaitez, ça c’est la bonne nouvelle pour vous, la mauvaise c’est que vous n’aurez que deux femmes à votre disposition par ce que en ce qui concerne Fédora, je la garde pour moi dans l’intimité et pour le reste de la nuit. Objection Fédora ?
– Non, non !
Bizutages sur le Siegfried 7
Souvenez-vous, Rachel, jeune diplômée de l’école des cadets de la marine spatiale civile, celle qui avait invité Leiris à sa dernière boom terrestre, laquelle s’était transformée en orgie…
C’est à bord du vaisseau de luxe, le Siegfried 7 qu’elle embarqua. Il n’y eut aucun entretien d’embauche, la compagnie propriétaire du vaisseau ayant par contrat l’obligation de prendre annuellement un quota de diplômés. On se contenta de lui indiquer sa cabine en lui précisant que présentation et instruction n’auraient lieu qu’après le décollage.
Ils étaient deux nouveaux sur ce vaisseau de luxe : Rachel et un garçon qu’elle ne connaissait pas, prénommé Constantin. Ils furent convoqués tous deux et en même temps dans la cabine du commandant de bord, le lendemain.
Quatre officiers entouraient le commandant. Rachel n’aima pas les regards qu’ils jetèrent sur elle.
– Bon, autant vous prévenir tout de suite, entre ce qu’on vous apprend à l’école et la réalité, il y a un fossé ! Il faudra que vous l’assimiliez ! Commença le commandant Fuller ! Il n’y a qu’un seul maître à bord, c’est moi, je fais ce que je veux ! Est-ce que c’est bien clair ?
Rachel ne crut pas nécessaire de répondre, son compagnon non plus ! L’intimidation des nouveaux arrivants était sans doute dans les habitudes de ce vaisseau. Cela était stupide, désagréable, mais sans doute n’était-ce qu’un mauvais moment à passer… pensa-t-elle.
– Je n’ai pas bien entendu votre réponse ! Brailla alors l’officier !
Rachel jeta un bref regard au garçon qui à côté d’elle était devenu tout blanc. Elle comprit qu’elle ne pourrait espérer aucun secours de ce côté-là :
– J’ai très bien compris ce que vous avez dit ! Répondit alors Rachel
– Je ne vous ai pas demandé si vous aviez compris, je vous ai demandé si c’était clair ?
La jeune femme ne broncha pas ! Elle ne broncha pas non plus quand on la gifla ! C’est intérieurement que tout bascula ! Son rêve d’étoiles était en train de tourner au cauchemar.
– Je veux t’entendre dire « c’est très clair » sinon je t’en fous une autre, en attendant mieux !
– Allez-y giflez-moi, à cinq contre une femme vous être très forts et très courageux.
– Forte tête, hein ? On en a maté d’autres ! Et toi on voudrait t’entendre aussi, hurla le commandant en s’adressant au jeune aspirant !
– C’est très clair, pour moi c’est très clair ! Répondit-il peu rassuré.
– Bon maintenait à poil !
Déjà le jeune homme se retourna pour se déshabiller sans discuter mais en essayant de préserver sa pudeur. Rachel se sentit alors bien seule et abandonnée…
– On peut savoir pourquoi ? Tenta-t-elle, convaincue malgré tout de l’inutilité de sa question.
– Vous ne croyez pas que vous allez rester à bord avec vos fringues de terriens.
– Si ce n’est que ça, je peux peut-être me changer dans ma cabine !
– Dis donc, toi, ne fais pas semblant de ne pas comprendre. Pour faire partie d’un équipage prestigieux comme le nôtre, il y a un droit d’entrée et le droit d’entrée c’est ton corps, et ce jusqu’à ce qu’on en ait marre…
Un bruit de chute ! C’est le dénommé Constantin qui vient de dégringoler, victime d’un malaise !
– Qu’est ce qui nous fait celui-là ?
– Je vais l’emmener à l’infirmerie, répondit l’un des quatre hommes. Ils nous envoient décidément n’importe qui, ces écoles de merde !
– Dommage j’aurais bien aimé l’enculer celui-là ! Bon alors toi, il te faut combien d’heures pour te mettre à poil ?
La gorge sèche, le cœur plein de haine et le visage marqué par le mépris, Rachel entreprit de se déshabiller :
– Hum pas mal ! Tourne-toi un peu !
Ainsi c’était vrai, on leur avait pourtant juré à l’école que les bizutages et à fortiori les bizutages sexuels faisaient partie d’un passé révolu à bord des vaisseaux spatiaux. … Il lui faudrait donc subir… mais elle se jura de leur faire payer ! Quand, comment ? Il était bien trop tôt pour y penser ! Elle fit ce qu’on lui demandait, se mordant les lèvres pour éviter de craquer. Elle savait ce qu’il lui restait à faire, mais elle voulait leur dire, et il fallait qu’elle leur dise maintenant, alors qu’elle le pouvait encore.
– Bon, ce que vous allez me faire a un nom, c’est du viol, je vous préviens, je ne vais pas me débattre, je ne veux pas aggraver mon cas, mais n’attendez aucune participation de ma part, je serais un vrai bout de bois !
– T’as entendu ? Se gaussa l’un des types, c’est une vraie salope, elle est d’accord pour qu’on la baise alors qu’on ne lui propose même pas !
– On va faire un tour de rôle, pour une fois qu’on a une salope volontaire on va s’en servir, alors aujourd’hui c’est le capitaine.
– Non, aujourd’hui c’est la fête, c’est tout le monde, mais demain je me la réserve, après demain ce sera toi…
Alors Rachel craqua ! Mais son état n’inspira aucune pitié au quarteron de malappris qui abusèrent d’elle comme elle s’y attendait.
Florentine
Elle ne mangea pas ce soir-là, demanda des calmants à l’infirmerie qu’on lui refusa. Comment envisager de continuer à vivre au milieu de ces porcs ? Pour elle le sexe n’était que le sexe, l’un des fonctions humaines qui permet de se procurer du plaisir, encore fallait-il que les rapports soient consensuels et exempt de tout mépris ! Et ici, en matière de mépris, elle venait d’avoir sa part ! Ne pas craquer, rester forte. Si seulement elle pouvait se confier ! Elle ne savait pas ce qu’était devenu son congénère, mais était-ce vraiment auprès de lui qu’il fallait qu’elle s’épanche ?
C’est alors qu’on frappa à la porte de la cabine !
– C’est quoi encore ?
– Je peux entrer ? demanda une voix féminine !
Rachel allait répondre qu’elle souhaitait rester seule mais déjà la porte s’ouvrait. Une grande rousse s’avança !
– On ne se connaît pas, je suis Florentine !
– Oui ben, on fera connaissance une autre fois, j’ai envie d’être tranquille pour le moment tu vois !
– Je sais ce qu’il vient de t’arriver !
– Moi aussi je sais ce qui vient de m’arriver… j’ignorais que tout le vaisseau était au courant…
– Ces mecs sont ravagés… et ils n’ont pas beaucoup de sujets de conversation…
– T’aurais pas des calmants à me passer ?
– Pourquoi faire ? Ce n’est pas à toi qu’il faut t’en prendre, c’est après eux !
– Ah, oui et je fais comment ?
– Laisse-moi t’expliquer ! Tu ne t’es jamais demandé pourquoi quand ce genre de vaisseau arrivait sur Terre, il y avait toujours des places à prendre dans l’équipage ?
– Je pensais que c’était le « turn-over » !
– Drôle de turn-over ! A chaque fois qu’ils ont des nouvelles recrues, ils s’amusent avec, les sévices sexuels sont quasi systématiques… En principe les nouveaux ne restent pas, à la première escale ils désertent, et après c’est la galère… soit des petits boulots sur des planètes pour touristes, soit des postes sur des vaisseaux minables. Je suis passée par là, et si j’ai tenu c’est parce qu’on est venu me parler, je sais comme c’est important dans ces moments-là !
– T’as peut-être raison, parle-moi ça m’évitera de gamberger ! Mais pourquoi tant d’attention à mon égard ? Et mon collègue il est où ? Pour toi comment ça s’est passé
– Oh là ! Ne pose pas toutes les questions à la fois, on ne va pas y arriver ! Ton collègue ne va pas bien, il est choqué au sens médical du terme. Je pense qu’ils vont le consigner à l’infirmerie et le débarquer dès que ce sera possible !
– Tiens, si tu veux me rendre service, passe-moi un verre de flotte, je n’ai même plus la force de lever mon cul !
Florentine se dirigea vers la petite armoire du fond et fit ce que Rachel demandait. Le regard de cette dernière s’égara un moment sur l’image de sa visiteuse, une image apaisante, une image de douceur avec ses grands cheveux de feu tombant loin sur son dos, une image de grâce avec cette chute de rein remarquablement marquée… Mais rien d’érotique dans cette vision, pour l’instant tout érotisme était à des années lumières de ses pensées…
– Allez, bois un grand coup ! Quand on a reçu un choc, il faut pisser et pour pisser il faut boire ! Tout à l’heure si tu veux j’irais chercher un truc dans ma cabine, c’est meilleur que la flotte !
– De l’alcool ?
– Du champagne… du must !
– Pourquoi pas tout de suite !
– OK ! Je reviens !
Finalement cette distraction était la bienvenue. Mais Rachel souhaitait rester sur ces gardes. Florentine n’avait pas répondu à toutes ces questions. Un piège quelconque n’était pas à exclure. Et puis d’où sortait-elle ce champagne ? Certes, l’alcool n’était pas interdit à bord, il fallait se fournir au mess, mais pourquoi conserver une bouteille dans sa cabine ? Peut-être un trafic avec la partie « passagers » du vaisseau ? Quand Florentine revint, elle avait apporté non seulement la bouteille mais aussi les petits gâteaux !
– Boire, je veux bien, mais manger, je suis désolée, ça ne passera pas !
– Je m’en doute bien, mais moi je ne peux pas boire sans grignoter… Allez, je débouche, t’as préparé les verres ? Non, ne bouges pas, je m’occupe de tout !
– Humm, c’est vrai qu’il est bon, tu sors ça d’où ?
– C’est Rodgers qui me le fournit !
– Qui c’est Rodgers ?
– Le second du commandant !
– Quoi ?
La seule évocation d’un membre de l’état-major du vaisseau, faillit annuler tout le bien que la visite de Florentine lui avait apporté !
– Rodgers, il faisait partie de ceux qui m’ont… qui m’ont…
– Je n’en sais rien, mais c’est très probable en effet !
– Et c’est ton pote ?
Rachel s’était levée, prête à virer la rousse.
– Oh ! Que non ! Si ce conard savait ce que je pense de lui… mais je vais t’expliquer mieux, assis toi donc !
– Explique d’abord !
– Pour survivre sur ce vaisseau quand on est une femme, il faut jouer un rôle ! Alors c’est ce que je fais ! Depuis je n’ai plus de soucis.
– Quel rôle ?
– Celui de la maîtresse « officielle » du second du commandant, mais avant il a fallu que je couche avec tout le monde y compris avec pas mal de salopards.
– Et tu es la maîtresse d’une ordure pareille, ça ne te gêne pas trop ?
– Non parce qu’un jour j’aurais sa peau ! Quand on a comme perspective de se venger, ça permet d’être forte et de supporter pas mal de choses. Et à deux, c’est plus facile de trouver un moyen de se venger !
– Tu as déjà pensé à quelque chose ?
– On en en reparlera, pas tout à la fois ! Mais il faut te préparer à des jours difficiles, il ne faut pas être passive, il faut tisser ta toile ! Allez bois un coup !
Rachel se rassit sur le bord de la couchette pour boire son champagne. Florentine s’assit à côté d’elle, s’y colla même !
– Et Constantin, tu as des nouvelles !
– Je t’ais dis, c’est fini pour lui !
– Comment ça fini, il est mort ?
– Pas du tout, mais, comme ils l’ont jugé irrécupérable, ils l’ont provoqué, lui ont fait péter les plombs et sous le coup de la colère, il a signé son accord pour casser le contrat et être débarqué sur la première planète sur laquelle on se posera !
– Il peut se rétracter, non ?
– En théorie, mais ils ne lui feront pas ce cadeau.
– Et une fois débarqué, il a des recours ?
– Non ! Il peut toujours essayer de prévenir quelqu’un sur Terre pour se faire rapatrier à ses frais, c’est long et chiant. Et puis une fois revenu, aucun équipage ne voudra plus de lui. Donc pour lui l’espace c’est foutu ?
– Et nous on ne peut rien faire ?
– Je suis désolée, je ne vois pas comment, et puis je ne peux pas m’occuper de tout le monde.
– Pauvre gars !
– Oui ! On parle d’autre chose ?
Florentine passa son doigt sur la joue de Rachel :
– Tu as la peau douce.
– Oui je me suis rasée ce matin ! Tenta-t-elle de plaisanter.
– Si ça peut te faire du bien de me raconter comment ça s’est passé, vas-y…
Rachel lui fit un bref résumé dont la fin fut noyée dans les sanglots…
– Je crois que tu as tout ce qu’il faut pour t’en sortir, mais écoute mes conseils. Reprit Florentine :
– Je t’écoute !
– Ne soit jamais passive ! Ne leur donne jamais le moyen de découvrir tes pensées. Tu as fait une erreur avec eux. Tu as eu raison de réagir comme tu l’as fait, mais il ne fallait pas leur dire avant. Ça ne va pas être facile à redresser comme situation…
La grande rousse avait une façon de lui caresser les bras qui lui donnait la chair de poule ! Rachel se demanda si ses intentions étaient si pures et si claires que ça !
– Quoi que tu fasses reprit Florentine, ils te mépriseront de toute façon, c’est la culture de ces gens-là, si tu es réticente, ils vont t’humilier de toutes les façons possibles, si tu es consentante, ils vont croire que tu l’es en permanence, avec n’importe qui et pour n’importe quoi !
– Alors je fais quoi ?
– Tu essayes de choisir le plus vulnérable et tu t’arranges pour qu’il devienne amoureux fou de toi, quand ce sera fait, c’est lui qui demandera aux autres de ne plus te toucher.
– Et j’aurais un salopard attitré au lieu de quatre ou cinq !
– C’est un moindre mal, et ça permet de prendre patience….
– Choisir parmi toutes ces sales gueules ! Je ne pourrais jamais !
– Si ! Parce que quand il te pénétrera et que sentira son haleine et sa sueur, tu fermeras les yeux et tu te diras « attends un peu mon bonhomme, tu vas voir la surprise que je te prépare… » Bon ça te fait du bien le champagne ? Un autre verre ?
– Oui !
– Tu veux que je reste avec toi cette nuit ?
– Tu ferais ça pour moi ?
– Oui, c’est stratégique, je suis en train de sceller une alliance.
– D’accord pour l’alliance ! On trinque ? Répondit Rachel.
– Tchin ! Un petit massage, ça te ferait du bien, peut-être ? Non ?
– Non je ne crois pas !
– Tu ne veux pas que j’essaie ?
– Tu ne crois que je ne te vois pas venir avec tes gros sabots, si tu veux t’envoyer en l’air avec moi, dis-le carrément, ce sera plus simple ! Mais d’une part je ne suis pas lesbienne et d’autre part je ne pense pas que le jour soit bien choisi, tu vois ?
– Qu’est-ce que tu vas penser ? C’est vrai que j’aimerais bien te masser, tu as la peau douce, mais je n’avais pas l’intention d’aller plus loin… et confidence pour confidence, je ne suis pas lesbienne non plus ! Encore un verre ? On finit la bouteille !
– Si tu veux !
– Allez laisse-moi essayer !
– Mais pourquoi tu insistes tellement, tu viens de me dire que tu n’étais pas lesbienne !
– Je ne suis pas lesbienne, je suis bisexuelle ! Répondit-elle en éclatant de rire !
– Et tu veux me masser ou me « bisexuer » ? Reprit Rachel gagnée elle aussi par l’hilarité
– Non, non, je te répète, je n’ai pas l’intention d’aller plus loin… Par contre si toi tu en veux plus, je ne suis pas contre !
– Tu ne serais pas un peu salope dans ton genre ?
– Mais non ! Alors on fait quoi ?
– Essaie de me masser un petit peu, on va voir ce que ça donne, mais si je te dis d’arrêter, tu arrêtes, OK ?
– Ça me parait un très bon plan ! Déshabille toi donc !
– La dernière fois que je me suis déshabillée…
– On se calme, il faut que tu chasses ces images, ne te déshabille pas, je vais le faire, mais on n’est pas pressée… après tout tu m’as donné l’autorisation de dormir ici avec toi, toute la nuit !
– Garce !
– Je sais ! Je peux t’embrasser le bout du nez ?
Elle avait demandé ça, mais en fait la bouche de Florentine était déjà sur le nez de Rachel.
– Il est mignon ton nez !
Sa bouche était déjà dessus et ne tarda pas à glisser légèrement plus bas.
– Je t’en prie ! Caresse-moi si tu veux, mais c’est tout pour l’instant !
– Bon, Ok, je vais juste te caresser, tu veux que je t’aide à te déshabiller ?
– Non je vais le faire !
Rachel le fit sans enthousiasme particulier, la présence de Florentine lui permettrait de ne pas ressasser les mêmes images toutes la nuit, elle ne savait pas trop comment accepter le jeu de sa visiteuse sans s’embarquer trop loin
– Tu n’enlèves pas la culotte ?
– Non ! Répondit Rachel
– Comme tu veux ! Ben dis donc, c’est pas mal, hein ?
– Ouais t’a vu, il n’y a rien à jeter ! Le problème c’est qu’il n’y a pas que des avantages, parfois j’aimerais bien me faire toute petite, si cet après-midi j’avais été moche comme un crapaud, on m’aurait foutu la paix !
– Ne crois pas ça ! Tu veux que je me mette à poil aussi ?
– Fais comme tu le sens, mais je préférerais, sinon je vais me sentir bizarre !
Et pendant que Florentine se déshabillait, Rachel s’étala sur sa couchette, sur le ventre. La rousse une fois nue fit une petite pirouette :
– Et moi, comment tu me trouves ?
– Je te trouve rousse !
– C’est malin, ça !
Puis Florentine entrepris de masser délicatement les épaules de Rachel avec le bout des doigts.
– Tu aimes bien comme ça ?
– Ce n’est pas désagréable.
– Alors je continue ! Tu as une belle peau dis donc, je vais te faire un petit bisou là !
– Tu as raison, faut pas te gêner !
– Tu veux vraiment garder ta culotte
– Oui !
La rousse entrepris de masser de façon plus classique sa collègue en faisant des mouvements appuyés sur les épaules. Elle possédait une bonne technique et Rachel ne tarda pas à en sentir les effets sous forme de petites décharges quasi électriques.
– Tu masses bien !
– Ah ! Tu veux que je fasse quoi maintenant ?
– Ben tu continues !
– C’est parti !
Les mains s’affairèrent à présent sur l’intégralité du dos, les doigts tiraient la peau, les paumes la poussaient, puis les mains s’égarèrent sur les flancs, à la recherche de ce que les seins laissaient d’accessible dans cette position…
– Tu ne pourrais pas te relever un tout petit peu ?
– Non !
Florentine essaya alors de forcer le passage.
– Tu laisses mes nichons s’il te plait ! Protesta Rachel.
– Cruelle !
– Continue un peu à me masser le dos, après on verra…
– Comme ça ?
– Oui comme ça !
Cinq minutes passèrent… en silence
– Je te baisse un peu ta culotte !
– Ben voyons !
Mais la protestation était de pure forme, Rachel se laissa faire. Profitant de l’aubaine la rousse attrapa les fesses à pleines mains, les malaxa, les pelota, les embrassa !
– Tu es sûre que c’est du massage ça ?
– Bien sûr que c’est du massage.
– Ah, bon, parce que j’ai eu comme un doute !
– Arrête de te moquer de moi sinon je te fous une fessée !
– Manquerais plus que ça !
– Elles ne font pas mal mes fessées, je fais juste comme ça !
Une très légère claque arriva sur la fesse gauche de Rachel.
– Tu ne vas pas me dire que ça fait mal ?
– Non, ça ne fait pas mal !
– Je peux continuer alors ?
– Si ça te fait plaisir mais ça ne me fait pas grand-chose !
– Ça va venir…
– Ça m’étonnerait !
Florentine continua donc à lui tapoter les fesses, alternant chaque globe à chaque frappe et s’efforçant de progresser dans la force des coups !
– Tu aimes bien comme ça ?
– Ça va tu peux continuer.
– Bon je te l’enlève ta culotte, ça finit par me gêner !
Cette fois Rachel ne broncha pas ! Et une fois la culotte ôtée, les coups devinrent plus ajustés. Les fesses commençaient à chauffer !
– Je peux… plus fort ?
– Je ne sais pas !
– Tu n’as pas dit non !
Le coup claqua, raisonnable, pas de quoi s’affoler mais nettement plus fort que les précédents.
– Aïe !
– J’arrête ?
Pas de réponse ! Mais Florentine a l’intelligence de ne pas profiter d’une situation qu’elle ne contrôle que de plus en plus mal ! Elle tapote les fesses, s’arrête, caresse le dos, hésitant à demander à Rachel de se retourner de peur d’essuyer un refus. Il faudra pourtant bien qu’elle se lance, elle temporise un peu portant sa main à son sexe qui est devenu trempée comme une soupe. Alors n’y tenant plus elle écarte les deux globes fessiers dévoilant le petit œillet brun fripé de la belle !
– Vas-y, fais comme chez toi ! Ironise la » victime »
– J’ai toujours été très curieuse !
– Un trou du cul, c’est un trou du cul, non ?
– Ne crois pas ça, ils sont tous différents !
– Je vois que mademoiselle est une spécialiste ! Et le mien, il te convient ?
– Je suis enchantée de faire sa connaissance !
L’excitation a fini par gagner Rachel ! Elle ne comprend pas comment cela est possible après les événements de l’après-midi. Mais le fait est là ! Et elle le prend comme une aubaine. Autant s’enivrer dans les plaisirs du sexe que dans ceux bien plus incertains de l’alcool ou d’autres substances ! Elle n’a rien d’une soumise, en matière de plaisirs charnels, c’est elle qui menait la barque à l’école des cadets de la marine spatiale. Pourquoi cela changerait maintenant, elle rigole intérieurement de la tête que ne va pas tarder à faire sa maintenant future vraie partenaire
– Si tu veux faire sa connaissance, il faut que tu t’approches mieux !
– Je ne suis pas très loin ! Répond Florentine étonnée de cette réplique insolite !
– Non, tu es encore trop loin !
– Si c’est toi qui le demandes, alors…
– Embrasse-moi le trou du cul !
– Pardon ?
– Tu te dépêches oui, maintenant que tu m’as excitée comme une éponge, il va falloir que tu assumes !
– Ah ben toi alors !
– Allez et mets-y ta langue !
– Mais vos désirs sont des ordres, chère Rachel !
Florentine ne se fit pas prier pour pratiquer la feuille de rose demandée, et sa langue agile après avoir correctement humecté l’œillet le fit s’entrouvrir suffisamment pour qu’elle puisse y insérer un petit bout de langue. Elle semblait prendre beaucoup de plaisir à pratiquer cette caresse, mais soudain Rachel se retourna.
– Tu m’a bien léchée, maintenant occupe-toi de ce côté !
– Humm…. Et tu veux que je commence pas quoi ? Que je te masse les seins ? Humm tu es adorable…
Et en disant cela, elle approche sa bouche de celle de Rachel qui détourne le visage.
– Tu n’embrasses pas ?
– Oh ! Si ! Mais pour l’instant j’aimerais que tu me fasses jouir !
– T’es un peu gonflée toi ! Tout à l’heure tu voulais à peine… non excuse-moi, je n’ai rien dit… d’accord je vais m’occuper de toi !
Du rattrapage de branches, pour un peu elle allait reprocher à Rachel son attitude. Elle ne dit plus rien, parcourt le corps bronzé de ses mains, s’attarde sur les seins dont les pointes dardent de désir, les tripotent un peu, les serre mais pas trop fort, puis finit par les lécher, les sucer, les téter. Florentine ne s’attarde pas plus que ça, elle pourra toujours y revenir plus tard. Elle finit par descendre entre les cuisses de sa partenaire qu’elle caresse quelques instants avant d’écarter les grandes lèvres mettant à nu le sexe rose vif au sommet duquel darde un fier clitoris.
– On se met en ….
Rachel ne répond oui que d’un signe de tête, et hop l’autre pivote pour son plus grand bonheur. Chacune s’abreuve de la liqueur de l’autre. Florentine a attaqué le clito de sa partenaire et le harcèle de mouvements saccadés très rapides de la langue. A ce rythme Rachel ne peut plus contrôler son propre cunnilingus. Elle abandonne la chatte pourtant délicieuse et odorante de la rousse pour s’abandonner à l’arrivée du plaisir ! Et finit par éclater dans un cri qu’elle s’efforce d’étouffer…
Une minute de répit, pas plus et elle entreprend de donner à Florentine la même jouissance que celle qu’elle vient de recevoir… C’est un peu plus long à venir mais le résultat est aussi spectaculaire…Et c’est spontanément la bouche pleine de la mouille de l’autre qu’elles échangèrent enfin leur premier baiser, un baiser long, passionné, gourmand… avant que Rachel ne craque et que ses yeux deviennent une fontaine de larmes. Comme elle était heureuse à ce moment-là d’avoir près d’elle le doux corps roux de Florentine pour la consoler.
Domptage
Rachel avait réfléchi aux conseils de Florentine. Il fallait les mettre en pratique très rapidement sinon elle sentait qu’elle ne tarderait pas à craquer. Déjà cinq jours dans ce merdier volant et elle se sentait usée par tous ces mecs visqueux. Ce n’est que du sexe se répétait-elle ! L’acte en lui-même aurait été banal s’il n’y avait pas ce trop-plein de mépris qui semblait se déverser de ces hommes en même temps que leur sperme !
Allez ce plan n’était pas idiot, et puis c’était si facile…
Pour l’instant Jerzy la pénétrait en levrette sans aucune délicatesse, dans cinq minutes il la sodomiserait sans doute ! Le moment propice ne se présenterait peut-être pas cette fois… ce serait donc pour la prochaine fois ! Et puis non, il décida sans doute de remettre la sodo à plus tard !
– Tourne-toi et lève les jambes !
Elle obtempéra, elle allait pouvoir le regarder dans les yeux en lui parlant ! Il ne restait plus à espérer que l’hameçon fonctionne.
– Ah ! C’est bon ! C’est trop bon, ce que tu me fais ! Tu es le seul à arriver à me faire jouir, tes collègues ils sont vraiment nuls !
Grosse satisfaction virile du mâle !
– Qu’est-ce que tu veux ! La baise c’est comme le reste ça s’apprend !
– Ne parle plus, baise moi, baise moi c’est trop bon ! Continua-t-elle à simuler.
– T’aimes ça, hein ?
– Oui vas-y fais-moi jouir et en échange je te ferais ce que tu voudras !
– OK, on finit par une pipe ?
– D’accord mais pour l’instant continue, c’est trop bon.
Un quart d’heure plus tard Jerzy éjaculait dans la bouche de Rachel qui recracha tout ça dans un mouchoir !
– Tu aimes ça qu’on te jute dans la bouche, hein ma salope ?
– Non, je n’aime pas ça ! Mais je l’ai fait pour te faire plaisir, parce que toi au moins tu sais faire l’amour et que tu m’as fait bien jouir….
– Hé, hé !
– Tu ne peux pas t’arranger pour me garder pour toi tout seul, ça me prend la tête d’être obligée d’ouvrir les cuisses pour tes collègues ? En échange j’essaierais de te faire des pipes encore meilleures que celle que je viens de te faire !
– Faudrait qu’ils soient d’accord ?
– Allons un mec qui fait aussi bien l’amour doit pouvoir arranger ça, non….
– On va voir ce qu’on peut faire !
Le plan n’avait cependant pas réussi à 100 %. Devenue la maîtresse de Jerzy, elle échappait ainsi au tour de rôle systématique et aux gangs bands… mais pas au commandant qui régulièrement réclamait son dû et auprès duquel toute tentative d’amadouement semblait vaine. Rachel se dit alors que le jour où avec Florentine elle entreprendrait de tuer tous ces salopards, Fuller passerait en premier… quand à Jerzy elle l’épargnerait peut-être, il était plus con que méchant, mais qu’est-ce qu’il pouvait être con !
L’incident
On maintenait, autant que faire se pouvait, l’illusion du cycle des jours et des nuits sur les vaisseaux. Et la « nuit », l’équipage déjà d’ordinaire peu débordé n’avait rien de spécial à faire sinon dormir ! Mais là aussi, traditions et illusions obligent, un officier devait prendre son quart, autrement dit se tenir éveillé afin de parer à tout éventualité.
Et cette « nuit », c’était Rachel qui assurait le quart devant des tas d’écrans de contrôles en essayant de s’intéresser à un problème assez confus de jeu d’échecs en trois dimensions…
On pourra s’étonner de rencontrer un équipage quasi inactif sur un vaisseau rempli d’un lot substantiel de vacanciers fortunés et exigeants. La raison en était simple et historique : toute la partie logistique, restauration, entretien, ménage, animation, sécurité était assurée par une société indépendante de celle qui assurait les vols. Ce genre de disposition existait en réaction à de nombreux problèmes de prise d’otages où quelques individus avaient obligé, dans des conditions parfois sanglantes l’équipage à changer de cap pour se retrouver sur une planète de pillards sans scrupules. Depuis, sauf en cas d’extrême urgence, il n’existait qu’un contact physique minimum entre les deux entités du vaisseau…
Quelque part dans la partie « passagers », une vingtaine de personnes assez éméchées s’amusait à des jeux idiots. Manfred se demandait comment il allait arriver à se retrouver en tête à tête avec la comtesse Fédora. Laquelle comtesse, pour l’instant folâtrait avec deux jeunes éphèbes et se fichait pas mal du « vieux » Manfred. La plupart des personnes présentes somnolaient, ils s’étaient gavés, avaient bu comme des trous ou avalé d’étranges substances. Certains avaient baisés comme des lapins, par contre personne ne se décidait à partir. Alors Manfred eut une idée :
– Si on faisait un jeu ?
– Oh, oui un jeu ! Eut la bonne idée de reprendre l’un des endormis.
Manfred bouillait, ce n’est pas ce qu’il souhaitait, il pensait que tous ces crétins en profiteraient pour décliner l’offre et prendre enfin congé, au lieu de ça, excités comme des puces, ils piaillaient tous à l’unisson :
– Un jeu ! Un jeu !
– Je peux lancer un défi ? Proposa la comtesse Fédora !
– Oui, oui ! Répondit l’assistance devant le visage blême de Manfred qui ne contrôlait plus rien du tout.
– Je me donne au premier qui…
Elle laissa volontairement la suite de la phrase en suspens.
– Au premier qui… Faites bien attention, c’est un concours de rapidité…
L’assistance retient son souffle !
– Vous voyez la cloison, là, le premier qui y pose les deux mains à plat pourra me prendre… Et attendez, je n’ai pas donné le top !
Mais c’est trop tard, le chahut et la bousculade deviennent indescriptibles, un type est proprement piétiné, tandis qu’une dizaine de mains arrivent en même temps sur la cloison… qui s’écroule ! Il y a une cabine mitoyenne et un passager qui a la malencontreuse idée de se trouver là à ce moment-là, le malheureux est écrasé, tandis que l’alarme résonne simultanément chez le responsable de la sécurité des passagers et chez l’officier de quart !
Devant les yeux subjugués de Rachel, un écran de contrôle montre l’impossible, l’impensable, une cloison de cabine d’un vaisseau spatial de luxe écroulée, des personnes sont à terre, d’autres paraissent choqués tandis que le responsable de la sécurité arrive déjà sur les lieux.
Rachel insère un badge dans une machine :
– Niveau d’urgence ? Demande la voix robotisée !
– 4
Ce n’est pas le plus important, c’est celui juste en dessous.
– Instructions ? Marmonne le programme.
– Je veux passer le sas de communication
– Autorisé, voici le passe…
Rachel court, arrive sur les lieux ! Elle y est précédée par Bardon, le responsable à la sécurité de la partie passager, reconnaissable par son badge.
– Qu’est-ce que vous faites là ? Hurle ce dernier.
– Mon boulot ! Cette situation n’est pas de votre compétence, faites soigner les blessés, le reste c’est le problème du vaisseau !
– Ce n’est pas une blondasse avec trois semaines d’ancienneté qui va m’apprendre mon boulot !
– Rester correct, Monsieur Bardon !
– Disparaissez, vous ne servez à rien, on vous enverra un rapport quand on aura plus que ça à faire !
Rachel analysa rapidement la situation, il était inutile de continuer à s’engueuler alors qu’il y avait mieux à faire, elle choisit de ne plus répondre et s’approcha d’un homme, le visage en sang !
– Vous avez mal où ?
– Je vous ai dit de disparaître ! Répéta Bardon !
– Fermez là, pour l’instant je m’occupe d’un blessé, vous n’allez tout de même pas m’empêcher de le faire !
– Si !
– Essayez pour voir !
– J’ai le pouvoir de vous mettre aux fers, si ça me chante…
– Et pour quel motif ?
– « Insubordination en période de crise », parce que malheureusement « comportement ridicule » ce n’est pas prévu par le règlement !
– Mais, enfin, pourquoi êtes-vous si désagréable avec cette jeune femme ? Elle ne souhaite que nous aider ! Intervint la comtesse Fédora !
– J’applique le règlement, madame la comtesse !
– Je vous garantis qu’à notre retour vous allez entendre parler de moi ! Reprit la richissime passagère !
– C’est pas grave, j’ai l’habitude. Répondit Bardon.
Rachel avait dû faire un effort pour ne pas tomber dans la provocation et regagna ses quartiers, manifestement elle n’avait pas saisi le niveau d’animosité que le personnel d’accompagnement nourrissait envers l’équipage. Les premiers débordés, surmenés, exposés aux réclamations et aux récriminations d’une clientèle difficile ne comprenaient pas qu’ils soient sous-payés alors que des officiers de navigation gagnaient somptueusement leur vies en ne faisant pas grand-chose.
Il fallait maintenant qu’elle rende compte au commandant Fuller, ce commandant Fuller qu’elle haïssait de tous ses pores !
Ce dernier ouvrit la porte sans chercher à cacher sa nudité que de toute façons Rachel ne connaissait que trop… En quelques mots, elle le mit au courant de la situation…
– Bon je m’habille et on y va !
Bardon eu un mouvement d’humeur en voyant s’approcher les deux officiers !
– Mes respects, commandant, on a un mort, on n’a rien pu faire pour le sauver, sinon, c’est des blessures légères et des dégâts matériels, nous maîtrisons parfaitement la situation ! Vous devriez dire cette personne d’être un peu moins arrogante, ça nous arrangerait !
– Cette personne n’a fait que son travail, par contre, vous, vous n’avez pas fait le vôtre, si les inspections d’usages avaient été réalisées, ce genre de choses n’aurait pas pu se produire !
– Attendez, ils étaient complètement bourrés, ils jouaient à je ne sais pas quoi et ils se sont tous précipités comme des dingues contre la cloison !
– Ah, oui ? Et une cloison ça peut supporter combien comme pression maximum ?
– Euh…
– Vous n’en savez rien ?
– On va réparer tout ça… Nous avons tous intérêt à minimiser l’affaire.
– Vous peut-être, mais pas, moi ! Demain je prendrais les dispositions nécessaires !
– Et je peux savoir ?
– Vous apprendrez ça en même temps que tout le monde ! En attendant je veux un rapport complet dans une heure !
– Vous usurpez vos droits, Commandant !
– Un mot de plus Bardon, et je décrète la loi martiale sur tout le vaisseau !
Et sur ce Fuller tourna les talons, suivi de Rachel qui dès la porte de communication passée essuya sa mauvaise humeur !
– Vous être vraiment nulle ! Qu’est-ce qui vous a pris de vous rendre sur les lieux sans m’en parler d’abord ? Il fallait me réveiller avant…
– Et je vous aurais réveillé, vous m’auriez reproché de ne pas avoir fait preuve d’initiative. De toute façon tout ce que je fais c’est mal ! Je ne suis bonne qu’au plumard, et encore…
– Consignez-vous dans votre cabine, vous m’énervez !
Décidément rien n’allait, elle avait cru prendre une bonne initiative, on lui reprochait, elle croyait pouvoir être utile sur le terrain, elle s’était fait jeter comme une malpropre, la seule qui avait eu un mot gentil était cette espèce de grande perche excentrique… Qui c’était d’ailleurs celle-ci ?
Son messcom se mit à clignoter ! Elle soupira en l’activant persuadée de trouver un message de service ou pire une nouvelle réprimande de son commandant… Et bien non, pas du tout…
– « Bonjour ! Juste dix minutes pour vous identifier ! Je suis forte, hein ? Je voulais simplement vous dire que j’avais hautement apprécié votre attitude quand vous êtes venue constater l’accident. Je me réserve le droit de dire à la compagnie ce que je pense de son responsable à la sécurité… et en ce qui vous concerne ma reconnaissance vous est acquise, si vous avez besoin d’un service… voici comment me joindre ici et sur Terre. Affectueusement. Comtesse Fédora Ivanova. »
Tiens ! Pourquoi pas ? Se dit Rachel. Cette nana devait connaître un tas de monde… Pourquoi ne pas aller la voir au moment du retour sur terre et lui demander de faire jouer ses relations pour se faire embaucher sur un vaisseau où on cesserait de l’humilier…
Rachel et Fédora
Elle fit donc une réponse de politesse à Madame la comtesse qui s’empressa de lui répondre :
– « Venez donc me voir, je serais heureuse de vous recevoir autour d’une excellente tasse de thé, à moins que vous ne préfériez le champagne ? »
Le problème c’est qu’on ne passe pas comme ça ! Mais il suffisait de demander à Jerzy…
Un message pour s’annoncer, et le tour était joué !
– Entrez donc ! Vous avez pu vous libérer combien de temps ?
– C’est mon quart de repos ! Je ne suis pas pressée.
– Est-ce que je peux vous offrir une coupe de champagne ?
– Je n’ose pas refuser !
– J’ai commandé le meilleur ! Commenta Fédora en débouchant la traditionnelle bouteille. On trinque à quoi ?
– Je ne sais pas trop ! A notre rencontre, peut-être ?
– Ça me parait être une excellente idée ! Tchin !
– Tchin !
La comtesse s’était vêtue de façon assez simple, un fuseau noir flanqué d’une large ceinture lui galbait les jambes. En haut un chemisier blanc ouvert très largement sur un soutien-gorge rose en dentelles. Rachel laissa traîner son regard dans l’échancrure. Fédora s’en aperçut… se dit alors que peut-être cette visite qui pour elle était d’abord un acte de politesse et accessoirement un moyen comme un autre de rompre la monotonie de ce voyage pourrait se transformer en autre chose. Rompue dans cet exercice elle attaqua :
– Je vais finir par jeter ce chemisier, j’ai beau le boutonner, il se déboutonne tout seul !
Rachel rougit ! La comtesse, volontairement, ne profita pas de son avantage, il fallait maintenant mettre la proie en confiance et surtout mieux la connaître :
– J’ai déjà eu l’occasion de vous le dire, je ne vous remercierais jamais assez pour votre attitude l’autre jour. Je vous ai dit que vous pourriez compter sur moi, j’espère vous prouver assez vite que ce ne sont pas des paroles en l’air !
– Je n’ai pas fait grand-chose, j’ai surtout l’impression que ce sont les autres qui sont dans l’erreur.
– Ils ne sont pas dans l’erreur, ils sont cons ! Mais parlez-moi de vous, il y a longtemps que vous naviguez ?
– C’est mon premier poste, il y a deux mois j’étais encore à l’école !
– Ciel ! Et l’adaptation n’a pas été trop difficile ?
Rachel soupira ! Comment lui expliquer tout ça ! L’image du bizutage la poursuivait, elle ne s’en débarrasserait sans doute jamais et des larmes furtives virent mouiller le coin de ses jolis yeux.
– Si vous avez envie de parler, faites-le, j’ai comme l’impression que quelque chose ne s’est pas bien passé… Tenez buvez une autre coupe et racontez-moi, peut-être que je pourrais trouver une solution à vos soucis.
– Vous êtes gentille mais je ne crois pas que ce soit possible !
– Même à moyen terme ?
– Je ne sais pas !
– Racontez-moi ! Insista Fédora
– Je ne vais pas vous ennuyez avec ça !
– Ça ne m’ennuiera pas, j’en suis sûre…
Alors Rachel raconta, le bizutage, l’intervention de Florentine mais sans évoquer leur union sexuelle, la comédie avec Jerzy.
– Ma pauvre fille, je vous plains, mais en même temps je vous admire, Il se passe décidément de drôles de choses sur ces vaisseaux. Cette personne qui vous a conseillé a fort bien fait ! Elle a passé la nuit avec vous m’avez-vous dit ?
– Oui !
– Vous avez dormi ensemble ?
– Ben oui !
Mais Rachel ne put s’empêcher de rougir…
à suivre
nikosolo@hotmail.com
Première publication Novembre 2007. Revu et corrigé en septembre 2011 © Nicolas Solovionni et Vassilia.net
Ce que dit Forestier est très juste
De jolies passages lesbiens bien intégré au contexte. L’auteur a eu l’intelligence de ne pas décrire le bizutage, il y a tellement plus beau à décrire.
Toujours aussi passionnant