Martinov 16 – Professeur Martinov et le Fidélitas
21 – Le fantasme de Duvallès par Maud-Anne Amaro
Lundi 20 janvier
Béatrice n’avait pas l’habitude de raconter au professeur Martinov ses frasques du week-end, mais comme celui-ci connaissait Oscar et un peu Parma aussi, elle le mit cette fois au courant.
– Quand même, cet Oscar, quel phénomène !
Béatrice cru deviner comme une touche de mélancolie dans ses propos et le lui fit remarquer.
– Disons que j’appréciais sa compagnie, mais il devenait un peu collant, je me suis arrangé pour le « refiler » à Romain Framboisert, maintenant, je le regrette un peu. Répondit Martinov
– Tu n’auras plus l’occasion de le revoir ?
– Ben si ! Il m’a laissé une draisienne miniature que je lui ai réparée, il faut qu’il vienne la récupérer.
– Et tu ne lui demandes pas de passer ?
– Non, j’attends qu’il m’appelle !
– Je ne comprends pas bien, là tu vois !
– On n’est pas vraiment compatible, Oscar est un « vrai » bisexuel, il est capable d’avoir des relations sentimentales avec un homme. Pas moi, je ne vais pas si loin, mes relations bisexuelles sont purement physiques.
– Et tu préfères les femmes, même si une bonne bite de temps en temps te fait du bien !
– C’est tout à fait ça !
– Sacré petit professeur, je t’aime bien tu sais ? Lui dit-elle en lui mettant la main sur la braguette.
– Tu fais quoi ?
– J’ai envie de te faire plaisir !
– On a du travail…
– Il ne faut jamais refuser le plaisir, et puis ça ne va pas durer une heure.
Elle ouvrit la braguette, sortit la queue demi-molle et la prit en bouche où elle prit rapidement une bonne rigidité.
– T’aimes ça, hein ? Demanda-t-elle en examinant le résultat.
– Tu es la lumière de ma vieillesse !
– Whaouh : Deviendrais tu poète ?
– Hi ! Hi !
– Qu’est ce qui te ferait plaisir ?
– Un petit pipi ?
– Ben voyons ! Je ne sais pas si j’ai envie, mais on peut toujours essayer. Allez, à poil et on va aller dans la salle de bains.
Ils se déshabillèrent à la hâte.
– Qu’est-ce que tu regardes comme ça, mon petit professeur ?
– Tes fesses !
– Elles n’ont rien d’exceptionnelles !
– Moi, je les aime bien !
– Tu ne les connais pas par cœur, depuis le temps ?
– Que veux-tu, je ne m’en lasse pas !
Et il se pencha afin de les embrasser.
– Arrête, tu me chatouilles avec ta barbiche !
– Excuse-moi, je vais faire attention…
– Non, là tu me chatouilles encore.
– D’habitude, je te chatouille pas.
– C’est ta barbiche qu’est un peu trop longue !
– Ah ?
– Mets ta main sur ton menton, ça devrait le faire.
– Smack, smack !
– Ben voilà.
Dans la salle de bain, Béatrice se bloqua, pas moyen de faire pipi. Elle avala un grand verre d’eau et laissa couler le robinet d’eau froide.
– On va attendre cinq minutes ! Dit-elle.
– Tu veux que je te lèche ?
– Non ça va me déconcentrer, tu pourras le faire après, si tu veux.
Elle patienta en faisant joujou avec la bite du professeur tantôt avec les doigts, tantôt avec la bouche. L’envie de pipi ne venait toujours pas alors constatant que le professeur bandait plutôt bien elle se dit « Pourquoi pas ? »
– Je reviens ! Dit-elle
Effectivement elle revint, avec une capote qu’elle plaça sur la queue de Martinov, tout surpris de cette initiative. L’instant d’après Béatrice chevauchait son vieux complice comme à la parade.
– Ne jouis pas, hein !
– Je te dirais.
Elle réussit à prendre son pied à force de coulisser de la sorte, puis se retira.
– Je vais essayer, maintenant ça devrait le faire !
Quelques gouttes d’urine tombèrent sur son ventre, rapidement elle avança vers la bouche du professeur qui avala ce qu’il put. La quantité n’était pas là mais la qualité, oui !
Souple comme une gazelle, Béatrice se retourna. Les deux amants se retrouvèrent en position de soixante-neuf. Martinov pouvait alors se régaler de tous les sucs coulant de la chatte de sa complice tandis que cette dernière agissant à la fois de la bouche et de la main s’activait à le faire éjaculer.
Jouissance, bonheur, douche…Il faut bien s’arrêter parfois si l’on veut recommencer…
Le soir, Parma, toute guillerette annonça en ces termes la bonne nouvelle à Duvallès :
– J’ai eu ma copine Béatrice au téléphone, je lui ai demandé si elle était d’accord pour faire un trio avec moi, elle m’a demandé qui tu étais, je lui ai juste dit que tu étais une personne très correcte avec qui je sortais depuis quelque temps. Enfin bref, elle est d’accord.
– On verra ça, rien ne presse.
Voilà une réponse tout à fait inattendue et Parma ne comprend pas. Elle improvise.
– Le problème c’est qu’elle est juste de passage à Paris en ce moment, je pensais qu’on pourrait en profiter.
Duvallès est partagé, cette rencontre ne lui dit rien, mais il sait aussi que Parma l’a organisé pour lui faire plaisir, une façon à elle de lui montrer son attachement, (il n’ose pas dire son amour), pense-t-il. Il ne souhaite donc pas la contrarier.
– Tu aurais vu ça comment ? Demande-t-il, histoire de trouver le petit truc qui pourrait retarder la chose.
– Par exemple Samedi prochain, j’aurais pu te la présenter dans un bistrot vers 11 heures afin de voir à qui tu as affaire, et puis on aurait pu aller ensemble au restau, après faire quelque chose tous les trois, je ne sais pas moi, visiter un truc ou faire un tour en bateau mouche et puis en fin d’après-midi on aurait réalisé ton petit fantasme.
– Mwais…
– Qu’est-ce que tu en dis ?
– Ça me paraît bien compliqué ! Pourquoi ne pas faire le contraire : tu lui donnes rendez-vous ici, on s’amuse un peu et on pourra aller au restaurant après.
– Ah ! Tu préfères comme ça ?
– Oui, je préfère.
Parma met d’abord les atermoiements de Duvallès sur le compte de la timidité. Il n’y aura donc pas ce long préambule. Voilà qui devrait arranger Béatrice. Et puis d’un autre côté cette solution lui faisait gagner du temps, dans ces conditions inutile d’attendre le samedi, on pouvait très bien organiser cela pour le lendemain soir.
Elle envoya un SMS à Béatrice :
Eric préfère qu’on fasse la partouze directe. Serais-tu libre demain pour 18 heures. En sachant qu’il faudra peut-être prévoir toute la soirée s’il décide de faire autre chose ensuite. Bisous Parma.
Elle informa dans la foulée Duvallès que c’était d’accord. Il était maintenant au pied du mur.
Mardi 21 janvier
Ce matin-là, avant de se rendre au travail Béatrice prépara sa tenue pour la petite séance du soir. Elle rechercha le porte-jarretelles que lui avait offert Edith le mois dernier, mais fut incapable de le retrouver dans son fouillis.
« Où j’ai foutu ce machin ? »
En désespoir de cause, elle estima qu’un collant porté sans culotte ferait parfaitement l’affaire. Il s’agissait d’aller partouzer et non pas d’essayer d’imiter Marlène Dietrich ! Sous son manteau blanc, elle s’était pour l’occasion passé une petite robe rouge très décolletée à fines bretelles, recouvert d’un cardigan noir à pois (parce qu’il ne fait pas bien chaud dehors)
– Alors mon petit professeur, comment tu la trouve ta pette Béatrice ?
– Très élégante : J’espère que tu ne vas pas tomber dans un traquenard !
– Ne t’inquiète pas !
Béatrice avait quitté Louveciennes de bonne heure de façon à être pour 18 heures rue Mouffetard.
Parma l’attendait au pied de l’immeuble. Les deux femmes s’embrassèrent comme de vieilles copines.
– Bon, que je te prévienne, ce n’est pas le grand enthousiasme, je ne sais pas pourquoi, il a peut-être peur de ne pas être à la hauteur. On va essayer de le rassurer. J’avais prévu une suite au restau après pour que ça soit plus convivial, mais je ne suis pas sûr que ça le branche. Je te rejoindrais dans la salle de bain quand on aura fini les galipettes et je te dirais.
– OK, allons-y.
« Quand faut y aller, faut y aller ! »
Il serait exagéré de dire que Béatrice trouva Duvallès antipathique. C’eut été le cas, elle aurait probablement trouvé un prétexte pour lâcher l’affaire. Non elle le trouvait désespérément quelconque, sans personnalité, fade, insignifiant.
Un coup d’œil à la garçonnière dont l’agencement est aussi insignifiant que son propriétaire. Pas un tableau, pas un poster, pas la moindre fantaisie que l’on accroche au mur en se disant « ça c’est mon truc ! », non rien ! Elle remarque que le canapé convertible est prêt à l’emploi. Monsieur Duvallès a le sens pratique.
– Voilà, c’est Béatrice, ma copine, elle est mignonne, hein ?
Duvallès, lui est partagé, car s’il apprécie à sa juste valeur la plastique de notre charmante jeune chimiste qui vient de retirer son manteau et son gilet, il n’est en rien rassuré sur la façon dont les choses vont se dérouler. Mais il s’efforce de ne rien montrer de ses inquiétudes.
– Bonjour Mademoiselle ! Paméla ne m’avait pas menti, vous êtes ravissante.
Coup de coude de Parma qui lui fait comprendre que Paméla c’est elle.
– Merci ! Répondit simplement Béatrice que ces politesses agaçaient.
– J’aimerais quand même vous demander ce qui vous a poussé à accepter ce rendez-vous insolite ?
– Disons que ma copine me l’a demandé tellement gentiment que je n’ai pas pu refuser. Minauda-t-elle.
– Jolie réponse ! Je suis conscient d’être loin d’un play-boy, j’espère que ce ne sera pas une corvée pour vous.
Béatrice eut alors la crainte que ces verbiages durent des heures et résolut de prendre les choses en main, ce qui est d’ailleurs le cas de le dire, puisque sa main se mit à palper les parties intimes de son interlocuteur
– J’avais pensé à un peu de champagne avant… Balbutia-t-il.
– Il est au frais ?
– Bien sûr !
– Il ne risque donc pas de se réchauffer, nous le boirons après ! Je peux ouvrir cette braguette ?
– C’est que je ne m’attendais pas….
– Chut ! Hum, ça a l’air en forme tout ça, elle est où cette fermeture éclair ?
– Heuh, ce sont des boutons !
– Ah ! Vous savez quoi ? On va faire autrement…
Et elle dégrafe la ceinture de l’homme, le pantalon se relâche, elle le descend jusqu’aux chevilles.
– Je vais peut-être le plier sur la chaise.
– Je vous en prie.
Béatrice s’efforce de ne pas éclater de rire à la vue du caleçon décorée avec des petits anges façon plafond de la chapelle Sixtine, probablement un cadeau à vocation humoristique de son épouse.
Ayant tôt fait de le débarrasser de ce sous-vêtement ridicule, elle a maintenant la bite du Duvallès entre les mains. Elle la tripote en le regardant droit dans les yeux. Il ne sait que faire à part sourire bêtement.
– Je vais peut-être me déshabiller, ce serait mieux. Décide-t-elle. Je fais ça comment ?
– Pardon ?
– Je pensais que si un petit strip-tease vous ferait plaisir je ne suis pas contre !
– Ah, oui pourquoi pas ?
– Vous avez de la musique ?
– J’ai quelques C.D., là.
Béatrice regarde, n’y voit que la variété tarte.
– Hum, c’est pas mal tout ça, mais ça fait pas strip-tease, vous avez la radio ?
En manipulant le tuner, elle tombe sur une chaîne de musique latino. Elle fera avec.
– Bon Eric, je peux t’appeler Eric ? Et on va se tutoyer, tu t’assois là… non sur le bord du lit et toi, Parma, euh Paméla…
– Eric connaît mon vrai prénom, je ne lui cache rien !
« Oh que c’est bien joué ! »
– Donc Parma tu te mets à côté de lui, très près en fait, soyez très intime, on est là pour s’amuser et faire du sexe, alors allons-y gaiement !
– Je me déshabille ? demande la brune.
– Non, vous ferrez ça… comment dire… dans le mouvement.
Et Béatrice commence à se trémousser au rythme d’une musique impossible en remuant du popotin.
Les codes du strip-tease imposent que pendant le premier morceau de musique, on ne dévoile rien, jouant avec les nerfs du spectateur. Mais là ce morceau est interminable.
Béatrice s’approche du couple, elle regarde Duvallès droit dans les yeux, se passe la langue sur ses lèvres. Le pauvre Eric ne sait plus où donner de la tête d’autant que Parma ne trouve rien de mieux à faire que de lui caresser la bite.
Elle se tourne, fait glisser la fermeture-éclair de sa robe, s’aide de ses épaules pour la faire chuter et se retrouve en sous-vêtements.
L’idée du strip-tease lui est venu spontanément, elle n’était pas préméditée, elle se dit à ce moment que son collant était véritablement incongru, aussi le retira-t-elle sans attendre avant de venir mettre sa chatte et ses fesses sous le nez d’Eric Duvallès.
Il ne restait plus que le soutien-gorge. Elle eut un moment l’idée de demander à Duvallès de le lui dégrafer, mais craignant qu’il ne s’emmêle les crayons, elle y renonça et opta pour une autre figure de style.
S’approchant de l’homme, elle se baissa lui flanquant ses seins non encore libérés sous le nez, puis tout d’un coup elle se dégrafa, et se déhancha un peu pour faire chuter le soutif.
– Vous pouvez toucher, je vous les offre !
Bien sûr qu’il touche ! D’ailleurs à ce niveau ce n’est plus du toucher, mais du tripotage.
– Je peux les embrasser !
– Bien sûr !
Il se jeta sur les tétons comme un bébé sur son biberon. Si Béatrice ne détestait pas, bien au contraire qu’on lui lèche ses bouts de seins, la façon dont Duvallès les lui aspirait n’était vraiment pas très agréable.
« Il va arrêter, ce con ? Comment Parma peut-elle supporter des trucs pareils ? »
– Mais c’est qu’il est gourmand, ce petit coquin tu n’as pas mangé depuis huit jours ! Fit-elle mine de plaisanter en se dégageant.
Le scénario prévu par les deux filles consistait en une première partie où Duvallès simple spectateur les regarderaient se faire des choses. Il devait les rejoindre lors de la seconde partie.
Mais avec l’homme qui bandait comme un mulet, qui mettait ses mains partout et qui s’acharnait à embrasser le moindre bout de chair qui lui tombait sous la main, il convenait raisonnablement de modifier le programme.
D’autant que Duvallès se renversa en arrière entraînant dans son mouvement Béatrice qui lui tomba carrément dessus. Les voilà tous les deux sur le lit. Parma se demande s’il convient de les rejoindre et répond par l’affirmative. La première partie sera donc zappée.
De nouveau Duvallès jette son dévolu sur les seins de Béatrice qui n’ose pas le rappeler à davantage de modération. Elle réussit à faire un geste en direction de Parma qui parvient à comprendre ce qui se passe.
– Tu devrais goûter à la chatte de ma copine. Elle est délicieuse !
« Ouf ! »
Béatrice est quand même inquiète.
« S’il m’aspire le clito comme il m’a aspiré les tétons, je fais quoi, moi ? »
Mais contre toute attente, il ne se débrouille pas si mal que ça. Il faut dire qu’il a bénéficié des conseils avisés de Parma depuis huit jours.
Il fallait que Parma s’occupe, elle avait le choix entre la bite de Duvallès ou les seins de Béatrice, elle choisit cette seconde solution, l’objectif n’étant pas, bien au contraire, de bâcler le plaisir du bonhomme.
« Quel changement ! Se dit Béatrice, au moins elle me les suce bien ! Quand je pense que c’est moi qui lui ai appris ! »
Quant à Duvallès, on lui donnait du plaisir en haut, on lui donnait du plaisir en bas. Pourquoi ne pas s’abandonner ?
– Humm, vous me léchez bien tous les deux… han…han…continuez, c’est bon, encore, encore, c’est bon, c’est bon… Aaaaah…
Duvallès sort son nez de sa chatte aussi étonné qu’une poule qui vient de trouver un couteau. Il est tout content et tout surpris d’avoir fait jouir Béa.
Ils sont tous les trois allongés, l’homme au milieu, chacun se demandant ce qu’il convient de faire. Béatrice se dit alors que Duvallès n’a pas eu le plaisir de voir les deux femmes s’embrasser, elle se jette au cou de Parma et lui roule un patin d’enfer en se mettant en travers du corps de l’homme.
Petit mouvement de reptation et Béatrice parvient au niveau de la chatte de Parma. Elle lèche, elle doigte tandis que cette dernière astique la queue de son amant.
Sans doute tendue par le jeu de la situation Parma ne parvient pas à jouir, elle a l’intelligence de simuler afin que l’affaire ne se prolonge pas pendant des heures. Béatrice s’en aperçoit (ben oui, quand même !) mais pas Duvallès.
Petit échange de regards entre les deux femmes qui décident de passer à la conclusion quitte à reprendre plus tard.
– Tu veux me prendre ? Propose Béatrice à l’homme.
– Oui !
– Tu commences avec moi et tu continueras avec Parma si tu veux.
– Oui, on verra !
– Tu veux quoi comme position ?
– En levrette !
Béatrice se met en position, Parma adopte là même afin d’être prête quand viendra son tour.
Duvallès met une éternité à enfiler sa capote, à ce point qu’il fallut le sucer de nouveau afin d’assurer sa rigidité.
– Dans la chatte ou dans le cul, je te laisse le choix, aujourd’hui c’est la fête ! Lui précise Béa en tortillant du postérieur.
Vous aurez deviné qu’il choisit le trou le moins lisse, à peine entré le voilà qui s’agite comme un forcené en poussant des cris d’homme de Cro-Magnon. Le sang lui afflue sur le visage et en haut de la poitrine, il transpire comme dans un sauna. Il accélère encore. Béatrice qui jusqu’ici ne sentait pas grand-chose commence à roucouler comme une tourterelle. Elle crie, ce qui excite encore davantage Duvallès qui décharge dans un râle.
Parma se trouve toute surprise de ne pas avoir été prise
Fin de partouze ?
Il avait donc été convenu que Béatrice laisserait Parma et Duvallès en tête à tête après que ce dernier eut pris son pied. Après quelques nécessaires instants de récupération, elle demanda donc la permission de prendre une douche.
– Alors, minauda Parma à l’oreille de Duvallès, elle n’est pas belle la vie ?
Il sourit aux anges, il était manifestement satisfait, mais Parma devina que quelque chose clochait.
– Toi, t’as un petit truc derrière la tête ?
– Non, non, c’était très bien, faudrait être difficile. Ta copine est très gentille, elle est très belle aussi, mais elle n’est pas aussi belle que toi !
– T’es un amour ! Je reviens, je vais faire pipi.
Dans la salle de bain, Parma informe Béatrice :
– On va arrêter là. Laisse tomber le restau, s’il te le propose invente un truc, de toute façon ça m’étonnerait qu’il insiste. Et s’il ne propose rien, tu nous quittes avec les politesses d’usage, tu trouveras bien un prétexte.
– Pas de problème ! Répondit Béa, toute contente d’échapper à la soirée restau.
Parma réintégra le canapé où elle échangea des caresses avec son amant en attendant que Béatrice sorte de sa douche.
– Ça va les amoureux ? Lança cette dernière en apparaissant simplement entourée d’une grande serviette.
– Vous avez été très bien ! La félicita Duvallès.
– Merci ! Vous n’auriez pas un séchoir ?
– Un séchoir ?
– Ben, oui pour les cheveux !
– Ah, non désolé !
– Pas grave, je vais me débrouiller.
Elle se sécha donc les cheveux sommairement avec une serviette et se fit une queue de cheval.
« Non seulement on m’envoie baiser avec un mec qui confond mes tétons avec des tétines, mais en plus je risque d’attraper la crève ! Je m’en souviendrais des conneries d’Oscar. »
Elle se rhabilla, ce qui permit à Duvallès de se rincer l’œil une dernière fois.
– Bon je vous laisse ! Faut que j’aille chercher mon frère à la gare de Lyon. On se fait la bise.
– Bisou, à bientôt ! Lui dit Parma, faisant jouer à Béatrice le rôle de la « bonne copine » jusqu’au bout.
– Encore merci pour votre gentillesse, ajouta Duvallès.
Béatrice partie, Parma se fit chatte en multipliant caresses et petits bisous envers son partenaire.
– Alors mon gros biquet ? Heureux ?
– Heureux d’être avec toi !
Le lapsus était révélateur, il ne parlait plus de ce qu’il venait de vivre, comme si cela n’avait été qu’une parenthèse, parenthèse bien agréable mais parenthèse quand même.
– Tu es content que j’aie réalisé ton fantasme ?
– Bien sûr !
– Je suis vraiment contente d’avoir pu te faire plaisir. Rend-toi compte : cette expérience tu vas t’en souvenir toute ta vie.
Mais justement elle n’en était pas si sûre que ça et attendait sa réaction.
– Elle a accepté de faire ça, comme ça sans problème ? Demanda-t-il simplement.
« Whah ! Le terrain glissant ! »
– Elle est un peu nympho !
Cette réponse pouvait être dangereuse, il ne fallait surtout pas que Duvallès exprime l’envie de recommencer. Rien n’avait été prévu dans cette hypothèse.
– Ah d’accord ! Finit-il par dire pour clore le sujet.
Parma était dubitative, normalement c’est maintenant que devait se jouer la grande scène, celle pour laquelle elle était là ! Elle devait jouer la fille tombé amoureuse d’un mec comme elle les aimait, qui ferait n’importe quoi pour lui et qui en échange n’avait pas demandé grand-chose sauf… sauf l’objet de sa mission, et elle savait pertinemment comment amener le sujet pour ne pas que cela tombe sur un cheveu sur la soupe.
Elle avait répété ses phrases plusieurs fois devant son miroir. Il fallait simplement que Duvallès soit dans un état euphorique, cet état où les hommes envahi par la dopamine se livrent à des promesses incongrues et à des serments déraisonnables.
Or Duvallès n’était pas dans cet état. Pas vraiment.
– On fait quoi ? Demanda-t-elle
– Je sais pas, il est quelle heure ?
– Il va être 20 heures
– Déjà !
– Ben, oui, le temps passe vite quand on baise !
– On va au restau ?
– J’ai pas faim, je vais te laisser, je vais faire un tour.
– Un tour ? Mais qu’est ce qui te prend ? T’es fâchée !
– Non ! Je vais prendre une douche avant.
Duvallès ne comprenait pas. L’attitude de Parma ne rimait à rien, elle lui offrait une de ses copines et cinq minutes après elle faisait la gueule. Il voulait savoir.
Il rongea son frein jusqu’à ce qu’elle sorte de la douche enveloppée dans son grand peignoir blanc.
– Ecoute, Parma, s’il y a un problème faut qu’on en parle !
– Alors d’accord, parlons-en ! J’ai voulu te faire plaisir en essayant de concrétiser ton fantasme…
– Mais TU m’as fait plaisir !
– Laisse-moi parler ! Tu crois que c’est évident de demander à une copine de venir coucher avec le type qu’elle fréquente ? Tu crois que ça été facile ? Ben non ça été même vachement compliqué ! Je me suis démenée comme une dingue ! Et toi d’accord tu t’es bien amusé, t’a pris ton pied, tu t’en es foutu plein la vue.
– Mais…
– J’ai pas fini ! Ça aurait dû être la plus belle expérience de ta vie ! Or ce n’est pas le cas.
– Mais si !
– Non et pourquoi ce n’est pas le cas ? Parce que quand je t’ai demandé quel était ton fantasme secret, tu m’as menti.
– C’est un fantasme…
– Certes, mais ton fantasme secret ce n’est pas celui-là, je me trompe ?
Duvallès ne sait pas quoi dire, il est coincé, s’il ne répond pas il va passer pour un affreux pervers.
« Elle va croire que je suis pédophile, ou nécrophile ou cannibale… »
Alors lui dire la vérité, une vérité qu’il garde enfoui au plus profond de son être, une vérité qu’il n’a jamais partagée avec personne depuis qu’il l’a vécu…
« En espérant qu’elle ait assez d’ouverture d’esprit pour pouvoir l’entendre… »
– Assis-toi je vais te dire !
– Je t’écoute.
– Etant gosse, j’étais pas très sage, on m’a mis en pension dans une école religieuse, une école de garçons.
Parma sourit, elle avait déjà compris, mais elle ne l’interrompit pas.
– A cette époque, le sexe me tenaillait, je n’étais pas tout seul dans ce cas, j’ai eu à cette époque une relation avec un garçon de mon âge, on se touchait le sexe avec le doigt, avec la bouche. Il avait un très beau sexe, je ne vais pas rentrer dans les détails. L’année suivante nous avions quitté la pension, nous devions nous revoir, nous écrire, nous l’avons jamais fait. Et depuis cette bite, ce sexe pardon, me hante.
Il soupira un grand coup.
– Je m’en suis posé des questions à l’époque, j’ai cru un moment être homo, mais ça ne collait pas parce que je regardais les femmes et pas les hommes, bref je n’y comprenais rien. Je me suis marié, j’ai un peu oublié tout ça pendant quelques années, et puis un jour… Ah quoi bon raconter tout ça !
– Parle, Eric, parle, ça te fais du bien, je t’écoute, je te promets que je resterais avec toi ce soir, je n’irais pas faire un tour, on ira au restau si tu veux, mais parle, parle.
– Je ne voudrais pas te choquer !
– Je ne crois pas que tu me choqueras.
– Un jour je suis rentré dans des chiottes publiques, pour faire pipi… dans l’urinoir à ma droite, un mec se masturbait, un mec avec une très belle queue. Je ne pouvais pas détourner mon regard de ce sexe, j’étais comme hypnotisé. Alors le type m’a fait un geste d’invite, il voulait que je le touche, j’ai paniqué et je suis parti, mais mon obsession a recommencé.
Il se tut.
– C’est tout ?
– Oui c’est tout, je n’avais pas de solution, draguer les hommes ne me venait même pas à l’idée. Alors j’ai refoulé, je me suis interdit toutes représentations pornos de ce genre de choses, mais c’est impossible, quand je vois sur Internet une image de fellation avec une belle fille, je fantasme autant sur la fille qui suce que sur la bite qu’elle a dans la bouche. Et puis quand je fantasme la nuit, je vois des bites partout…
– Et si je te disais que j’ai une solution !
– Il n’y a pas de solution !
– Si ! Quand un fantasme est réalisable, il faut le réaliser, sinon, ça tourne en névrose obsessionnelle, c’est très mauvais ça !
– Comment veux-tu réaliser une chose pareille ?
– On en reparlera demain, viens m’embrasser mon chéri !
Mercredi 22 janvier, le matin
– Ça a foiré ? Demanda Oscar en voyant la mine un peu contrariée de Parma.
– C’est pas que ça a foiré, il était même assez content, le problème c’est que son fantasme est ailleurs et que je ne l’ai pas senti assez motivé pour conclure.
– Tu vas y arriver un jour ou pas ?
– Maintenant que je connais son vrai fantasme secret, le problème est de savoir si on fait avec ou pas…
– Et c’est quoi ce fantasme ? Sucer la Tour Eiffel ?
– Non ! Juste des bites !
– Lui aussi ? Il doit y avoir une épidémie en ce moment ! Et si je comprends bien, il ne l’a jamais fait !
– Absolument, il refoule !
– Ah ! Tous ces gens qui sont pas foutu d’assumer leurs fantasmes, c’est d’un pénible ! Bon, on ne va pas passer le réveillon sur cette affaire, t’as une idée ?
– Pas trop ! Faudrait trouver quelqu’un ensuite inventer un scénario…
– Attends, si vraiment, il veut de la bite, je veux bien lui offrir la mienne !
– T’es fou ! A moins que… réfléchissons !
– C’est cela, réfléchissons !
à suivre
Un peu compliqué le père Duvalles quand même !
Duvalles est un cochon
Béatrice est une cochonne… Moi aussi
Tout le monde à son petit jardin secret, non ?
Quand on vous dit que tous les homme sont un peu bi quelque part 😉
Ce personage de Duvallès est véritablement intéressant, très fouillé, très cochon, c’est bin
Il faut avoir lu le chapitre précédent pour comprendre que Béatrice dans cet épisode s’est fait payer pour se faire passer pour une nymphomane adepte du triolisme, genre cadeau sexuel offert à l’homme afin de le faire parler. C’est très bon, bien sûr!