Le Harem
1 – Un nid de belles vipères
par Kassariel
Les ombres dansaient au gré des flammes brûlant dans le foyer, le bois sec en feu répandant sa plaisante odeur dans la librairie personnelle de l’homme, assis à son bureau d’acajou massif. La lumière offerte par un soleil mourant n’était pas suffisante pour écrire, et la lueur du feu n’était pas assez forte. Un humain normal aurait requis la lumière d’une chandelle ou d’une lampe, mais Arkann pouvait aisément s’en passer.
Il écrivait dans son manuscrit, comme il le faisait tous les soirs depuis son plus jeune âge, décrivant une journée sans histoire, sans lustre, sans succès ou désastre. Il en était à sa septième page, n’omettant aucun détail, car son expérience lui dictait qu’un rien en apparence insignifiant pouvait parfois devenir la clef lui permettant de résoudre des mystères.
Il prenait grand soin de sa calligraphie, écrivant en un code que lui seul pouvait décrypter, dans une langue depuis longtemps disparue. Le code changeait chaque année, et il n’utilisait jamais la même langue deux journées de suite. Ces tomes relatant sa très longue vie étaient trop précieux, trop dangereux, pour risquer que ses ennemies, qui étaient ses amies, puissent mettre la main sur eux. Trop de connaissances sur ses désirs, ses motifs, ses forces et faiblesses… De toutes les faiblesses d’Arkann, celle-ci était la pire. C’était aussi l’une de ses grandes forces, car ses manuscrits lui permettaient de regarder en arrière, comprendre, juger de son évolution. Ses livres étaient une copie de sa mémoire. Il oubliait rarement, mais une créature ayant vécu aussi longtemps que lui ne pouvait se rappeler de tout.
De taille moyenne, semblant être dans la trentaine, les cheveux d’Arkann étaient d’un noir presque absolu. Ses yeux gris étaient vifs, et son visage trahissait son caractère parfois impérieux, son nez aquilin lui donnant un air sévère lorsqu’il était mécontent. Il était large d’épaules, et ses puissants bras étaient bâtis pour l’effort soutenu.
Il portait des pantalons et une tunique noire, brodée de fil d’argent, qui descendait jusqu’à mi-cuisse. Légère, douce, cette tunique était un cadeau du harem, et la magie qui l’animait était subtile, presque cachée. Un cadeau très légèrement empoisonné par celles qui étaient ses mercenaires, ses compagnes, ses amies, ses ennemies. Le battement accéléré de son cœur, le désir qui croissait, très légèrement accentué par l’effet de la tunique, étaient autant de signes l’avisant qu’il était temps de conclure le résumé de sa journée. Il prit son temps, résistant au désir discrètement affirmé du harem.
Et puis il atteignit le moment. Il nettoya sa plume, et boucha le pot d’encre. Il attendit quelques instants que l’encre finisse de sécher, puis referma le livre, caressant la couverture de cuir, les ferrures en laiton protégeant les coins. Les livres qu’il utilisait étaient des cadeaux du harem, des cadeaux dangereux, car il arrivait parfois que les fourbes demoiselles du harem, en quête de secrets, glissent un tome possédant la plus fine magie, espérant celle-ci indétectable. Il adorait utiliser de telles armes contre elles, donnant de faux secrets, de fausses informations, mélangées avec suffisamment de vérité pour être crédibles. Ce petit jeu le gardait éveillé, le gardait vivant, et dans ce jeu de chat et de souris, il n’était pas toujours certain de tenir le rôle du chat.
Il mit le manuscrit dans l’étagère appropriée, caressant le bois richement veiné, prenant un plaisir maintes fois renouvelé en la connaissance que son antre était doté des plus belles choses que ce monde pouvait offrir. Il aimait le bois, il aimait les métaux. Il aimait les choses bien faites, sans dorures, sans fioritures. Pour lui, la simplicité avait une élégance qui lui était propre.
Il se versa un verre de porto, mit le bouchon de cristal sur le décanteur, et alla sur son balcon pour admirer les dernières lueurs orangées provenant du soleil se couchant derrière les montagnes. À cette période de l’année, le vent du désert emplissait le ciel de fines particules de poussière, ce qui lui procurait une coloration vive; des rouges, des jaunes et des oranges dont il ne pouvait se lasser.
Sirotant le meilleur porto que l’argent puisse acheter, il admira ce spectacle de la nature aussi longtemps qu’il le put. Et puis il se résigna, ferma les portes du balcon, et activa ses sortilèges les plus mortels avant de sortir de l’antre où lui seul avait le droit d’entrer. La porte il barra à doubles tours, cette protection destinée aux simples mortels le servant lui et ses compagnes, afin de préserver leur vie des défenses mortelles de son bureau. Comme si la meilleure des serrures pouvait arrêter l’une des douces demoiselles de son harem.
Et puis il tourna sur lui-même avec un sourire espiègle, fit face à son harem. Elles étaient toutes là. Comme toujours, il sentit un frémissement d’inquiétude pour aller avec le désir et l’excitation, tel un coup de fouet sur son dos. Il était plus puissant que n’importe trois d’entre elles, mais il savait bien qu’elles étaient trop nombreuses. Il avait perdu contrôle du harem par le passé, plusieurs fois, et seules une certaine discipline et ses tactiques de diviser pour régner lui permettaient de demeurer le maître de sa destinée.
Il pouvait sentir le ressentiment, la jalousie, le désir qu’elles avaient toutes, bien ancrées en elle. Si elles étaient ici, en exil, forcées à assumer une forme humaine, c’était de sa faute. Il n’avait aucun contrôle sur le fait que les mâles de leur espèce étaient extrêmement rares, mais ça ne les empêchait pas de le blâmer pour autant. Elles détestaient le pouvoir qu’il avait sur elles, le fait qu’il pouvait les bannir de son harem, que celles qui n’acceptaient pas sa main pouvaient se voir rejetées, retournées parmi les multitudes cherchant une position dans l‘un des trop rares harems. Elles étaient conscientes de la centaine d’auxiliaires le servant, postées aux frontières du harem, attendant leur chance avec impatience, prêtes à jurer tout ce qu’il voulait pour prendre la place de l’une de ses compagnes.
Il était extrêmement rare qu’il utilise le bannissement comme punition, car il ne connaissait pas de meilleure manière pour unifier le harem contre lui que l’usage abusif de cette punition extrême.
Elles étaient là, dans la vaste librairie contenant les œuvres les plus précieuses et rares que ce monde pouvait assembler. Elles faisaient semblant d’étudier, de lire, de vaquer à leurs occupations.
Sia, sa favorite du moment, était la plus proche : debout, courbée au-dessus d’une grande carte étalée sur une table, lui présentant son dos dénudé, toujours marqué des rougeurs infligées par le fouet la nuit passée. Sia, comme lui, comme les autres, pouvait se guérir, pouvait faire disparaître ces marques, mais l’une des raisons pour laquelle elle était sa favorite était sa capacité de réellement désirer les petits abus qu’il adorait infliger, et son dos à découvert, vulnérable, était une invitation. Il pouvait sentir comment les autres étaient jalouses, car il avait passé les trois dernières nuits avec elle, lui avait donné de petits secrets, l’avait guidée dans l’épanouissement de sa magie.
Il était tenté d’accepter cette invitation, mais un autre moyen d’unifier son harem était de laisser trop de ses dames trop longtemps insatisfaites.
Son regard captura les formes désirables de la plus tendre des femmes de son harem. Les formes qu’elle avait prises pour elle-même étaient celles d’une jeune et plantureuse brunette aux longues jambes délicieusement galbées. Elle était la nouvelle du harem, acceptée il y avait maintenant un an, et elle ne portait que du blanc, un rappel pointu de sa virginité, de son désir de le connaître, de son besoin qui s’intensifiait avec le temps. Elle il pouvait se permettre d’ignorer, car elle n’avait encore aucune alliée solide, et il lui plaisait de la tourmenter doucement, même si son propre désir de verser son sang, de la marquer à tout jamais, était puissant. C’était une délicieuse torture, une frustration qu’il savourait pleinement.
Elle se détourna pour cacher sa colère lorsqu’elle comprit que son heure n’était pas encore venue. Elle se leva et quitta la pièce d’un pas rageur lorsqu’elle entendit le murmure d’amusement provenant de ses consoeurs. Il y avait des paris sur combien de temps encore il la ferait attendre. Toutes étaient passées par là, dans leur temps.
Son regard porta sur plusieurs autres, jouant avec leurs espoirs, les faisant toutes languir. Son choix, ultimement, se porta sur une femme aux cheveux bruns et aux yeux d’un vert émeraude dans lesquels il pouvait se perdre. Elle avait pris les traits qu’aimaient tant voir les sultans de Kamarr dans leur harem. Fine, grande, en apparence délicate. Elle portait parfois un voile diaphane qui mettait ses yeux, ses fins sourcils en valeur. Elle était élancée, belle… et fougueuse. De toutes ses dames, elle était la plus dangereuse. Milène, qui par deux fois l’avait renversé, l’avait asservi à ses désirs, l’avait gardé prisonnier, l’avait abusé. Elle l’avait aussi protégé des pires sévices d’un harem se retrouvant avec la main haute, et c’était l’une des raisons pourquoi elle était toujours avec lui.
Elle faisait toujours partie du harem, mais sa punition continuait à ce jour. Et continuerait pour un temps, encore. Elle était fière, sa soumission imparfaite, et elle avait la personnalité requise pour construire une alliance solide contre lui. Il la surveillait constamment, et décourageait les autres de s’allier avec elle. Il n’était pas dupe : il savait que Milène avait assurément trouvé des manières de contourner sa surveillance. Éventuellement, il aurait à en venir à une entente avec elle. Elle était aussi sa lieutenante pour ce qui était de la gestion quotidienne du harem et de son domaine, se rendait indispensable par son niveau de compétence fort élevé.
Elle faisait semblant de lire, de ne pas savoir que son attention était rivée sur elle. Elle était ici, désirait donc sa compagnie, mais elle connaissait très bien le prix à payer, l’humiliation publique qu’il lui infligerait. Pour cette femme orgueilleuse… Il savoura le moment, sachant que la longue minute d’indécision était un tourment pour elle. Il alla dans sa direction, ses yeux sur elle, et quand elle se tourna, affectant de réaliser son intérêt, il passa son chemin.
Il sentit comment son mécontentement face à l’humiliation escomptée se transforma en colère à l’idée de se voir passée pour une autre alors qu’elle s’était convaincue qu’il la choisirait. Quelqu’un eut la mauvaise idée de ricaner, et sa colère devint plus intense, suffisamment pour qu’elle se lève.
« Arkann. » La voix de Milène était calme et posée, et il lui fit face. Deux pas, et elle était contre lui, les mains sur les hanches de celui à qui elle devait allégeance.
Il y eut un moment de flottement ou Milène hésita. Arkann comprit ce qui se passait, et il caressa une des joues de Milène avec le dos de sa main droite, lui laissant le temps de faire son choix entre défiance et reddition. Le harem, toujours à l’affût des moindres nuances, retint son souffle.
Un long moment passa, la main d’Arkann caressant le cou de celle qu’il appréciait le plus. Il sentit par le raidissement soudain de son corps que Milène n’était pas encore tout à fait prête à capituler. Elle ne l’avait jamais été, peut-être ne le serait-elle jamais. Elle mourrait avant de l’admettre, mais une partie de Milène désirait être dominée, punie, forcée de plier, et il le savait.
Son regard plein de colère rencontra le sien. Le sourire ironique d’Arkann ne fit que la fouetter. « Arkann. Tu vas m’enlever cette maudite ceinture. La punition a assez durée. Basta! »
« J’aime tes yeux quand tu es fâchée, » il répondit, sachant parfaitement qu’il jetait de l’huile sur le feu.
« Arkann… » Sa voix était étranglée par une certaine rage, et un désir certain. Il y avait un avertissement, une menace dans son ton. Devant le harem, il n’avait pas d’autre choix que de répliquer, mais sa réponse aurait été similaire en privé.
« Tu es propre? » S’enquéra-t’il.
Le frémissement de ses narines était la seule mise en garde dont il avait besoin. Il saisit sa main au vol alors qu’elle tenta de le gifler, son autre bras capturant son corps et la tirant étroitement contre lui. Contre la force d’un forgeron, elle ne pouvait rien.
Il y avait un peu de malice dans la voix d’Arkann. « Excuse-moi. Bien sûr que tu es propre. Tu l’as toujours été au sortir de mon bureau, chaque fois que je t’ai choisie, chaque fois que je t’ai enculée. » Ce n’était pas son style habituel d’être si cru, de révéler de tels secrets en public. Milène utilisait chaque soir une machine qu’Arkann avait conçu, alliant mécanique et magie, qui envahissait le derrière de l’utilisatrice. Le dispositif laissait ce tendre passage scrupuleusement propre et lubrifié pour le confort d’Arkann. Toutes avaient eu à l’utiliser de nombreuses fois, mais elles étaient peu nombreuses celles qui l’utilisaient de manière systématique.
Il n’y eut pas de moqueries ouvertes, car Milène avait trop d’influence, était trop puissante, mais la femme qu’Arkann tenait immobilisée contre lui était très consciente de l’humiliation qu’elle venait tout juste d’essuyer. La plupart tireraient la conclusion qu’elle aimait être pénétrée, utilisée de cette manière. Ça n’était pas faux, à tout le moins depuis qu’il l’avait condamnée à porter en permanence une ceinture de chasteté et entraînée à trouver son plaisir de cette manière, mais l’admettre à toutes…
Elle ne combattit pas. Elle rassembla toute sa dignité autour d’elle telle une armure, et se calma. « Je suis propre, O mon Maître. » Son ton était coupant, mordant, son expression sardonique. « Je suis propre Maître, comme tu le seras un jour, pour accepter un phallus de métal, que j’utiliserai sur toi avec toute la vigueur et la fougue avec laquelle tu me pénètres de manière si attentionnée. Un jour, Maître, je t’apprendrai comment jouir de cette manière, comme tu me l’as montrée. Sache, O mon Maître, que je compte chaque extase que tu me fais subir, et je compte partager avec toi un nombre égal, te redonner ce plaisir qui t’appartiens. »
Arkann sentit le courant d’appréciation qui traversa le harem, et il n’eut d’autre choix que d’en rire. « Nous verrons bien, Milène. Pour le moment, viens avec moi. Je veux te montrer une chose. »
Milène n’avait guère le choix que de suivre, même si elle sentait une certaine appréhension : il n’était pas si difficile d’avoir le meilleur d’Arkann, mais celui-ci trouvait toujours une manière d’avoir sa douce revanche. Il l’amena à sa forge. Comme toujours, celle-ci était dans un ordre parfait, propre, et les travaux en cours étaient disposés sur une table, la pièce maîtresse étant l’épée sur laquelle lui et ses quatre apprenties travaillaient depuis plusieurs semaines. La femme sentit un pincement de jalousie, car elle savait combien Arkann aimait travailler les métaux, utiliser sa magie pour en faire des objets uniques. Elle désirait apprendre, elle voulait ce pouvoir pour elle, mais Arkann avait choisi de l’enseigner à d’autres.
Quoique des objets de valeurs inestimables se trouvent dans ce lieu, les défenses étaient minimales. Certaines choses Arkann tolérait, mais d’autres pouvaient valoir à une femme un exil immédiat et sans appel. Les limites étaient bien fixées et connues, et les seules défenses visaient les servants. Dans le magasin de la forge se trouvaient des lingots de métaux d’usage courant, de métaux précieux, et de métaux si rares et estimés qu’Arkann avait récemment dû offrir ses services à un petit groupe d’auxiliaires qui avaient mis la main sur une petite quantité. Il arrivait parfois qu’Arkann envoie l’une de ses apprenties en quête de métaux dont il avait besoin. Une telle quête pouvait demander plusieurs années dans les pires cas.
Dans le magasin se trouvaient aussi les objets terminés, mais pas encore en utilisation. Il y avait des armes, des pièces d’armure, des outils. Il y avait des coffres contenants des bijoux et ornements. Arkann chercha un instant, et retira une malle en bois renforcé de métal qui se trouvait sous un établi. Il l’ouvrit, et prit une sorte de gros écrin fait en longueur. Il y avait d’autres écrins de ce type, et Milène eut un frémissement d’inquiétude, car elle savait ce qu’il contenait, et les seules fois où Arkann avait donné de tels objets, les femmes avaient été exilées ou bannies du harem. Pour quelques instants, elle crut qu’elle avait été trop loin avec les menaces qu’elle avait proférées, quelques minutes auparavant.
« Ne t’inquiète pas, » lui dit-il. Arkann pouvait parfois être dur, mais pas sur ce genre de chose. Il ouvrit l’écrin, pour révéler l’objet, un phallus de métal qui luisait sous la lumière vacillante de la lampe tenue haut par Milène. Arkann avait utilisé la verge d’un étalon excité comme référence, et quoique les dimensions ne fussent pas réelles, significativement plus petites, les proportions et les détails étaient exacts, et l’objet demeurait plus gros que n’importe qu’elle érection humainement possible.
Milène partageait son attention entre l’objet et Arkann, son visage trahissant la suspicion. Elle se doutait bien que ceci serait un cadeau empoisonné. Une main d’Arkann se glissa entre ses jambes, la forcer à les écarter, et caressa le métal de sa ceinture au travers du tissu.
Milène détestait suprêmement sa ceinture de chasteté. C’était une autre création d’Arkann qui alliait métaux et magie : il n’avait pas le choix dans un cas contraignant comme celui-ci, car il était certain qu’un objet sans magie n’aurait pas résisté aux tentatives de Milène de trouver son plaisir malgré tout. Et puis, il y avait les considérations de propreté. La ceinture ne couvrait pas l’anus de Milène, mais lui permettre d’uriner de manière sanitaire avait demandé beaucoup d’imagination à Arkann.
Une fois par jour, une autre femme du harem –une des ennemies de Milène- lui enlevait la ceinture afin qu’elle puisse se laver. Cette femme restait et observait afin d’empêcher Milène de se masturber. Parfois, Arkann les espionnait, afin de s’assurer que l’ennemie du jour ne se fasse pas corrompre. Milène détestait être observée, et Arkann avait entendu assez souvent les commentaires moqueurs dirigés par sa garde à Milène, comment celle-ci était parfois victime de tentatives de chantage.
Elle haïssait la ceinture, et c’est pour cela qu’Arkann l’adorait, avait fabriqué et décoré l’objet comme une œuvre d’art, avec amour. Ça n’était pas la première ceinture qu’il avait forgée, et elle ne serait pas la dernière, mais celle-la était faite pour résister à Milène.
« Lève ton jupon… » lui ordonna Arkann, changeant de position. Un ordre. Elle serra les dents et fit comme il lui était ordonné, révélant la ceinture au regard de son Maître.
La surface était ciselée de scènes érotiques impliquant Milène sous forme humaine et sous sa vraie forme. Les scènes montraient Milène au moment de l’orgasme, et il était particulièrement fier des divers détails. Confortable à porter, la ceinture était moulée à son corps et empêchait toute tentative de glisser un doigt ou un objet. À sa connaissance, à tout le moins. La vulve était recouverte par une sorte de coquille qui empêchait Milène de se frotter contre le métal.
Milène était debout, les jambes ouvertes, le jupon de sa robe tenu haut. Assit devant Milène, Arkann libéra la coquille protectrice, sachant très bien que Milène était à l’affût, l’observait pour tenter de savoir comment se libérer de sa ceinture. La coquille relâchée dans sa main, Arkann posa le regard sur le sexe dénudé, rasé de près. À dessein, sa respiration était dirigée en une caresse immatérielle sur cette belle vulve délicate, les lèvres luisant du puissant désir consommant Milène.
« Arkann… un petit coup, vitement? » elle demanda, la voix un peu rauque, espérant, et Arkann considéra l’idée, plus pour la tourmenter qu’autre chose.
« Non. »
Le juron mordant qu’elle laissa échapper était plein de sentiment. Puis, « même si je te laisse me sodomiser devant le harem et que je jouis pour toi? »
Cela lui donna pause, et elle retint son souffle. Cette offre était pour le moins alléchante. De longs moments passèrent, puis, « non. »
« J’ai une très longue mémoire, » elle lui dit, d’une voix hautaine et froide. Une impératrice n’aurait pas fait mieux. La réponse d’Arkann fut un rire légèrement moqueur.
Il prit la verge de métal, et l’accota contre les lèvres de Milène. Elle se raidit un peu, ne mentionna pas que le métal était froid, qu’il était facile pour Arkann de réchauffer l’objet. Doucement, il appliqua une pression. Lentement, il pressa la grosse verge dans son corps. La tête était comme celui du pénis d’un cheval, aplatie et plus large que le reste, et la faire entrer était difficile. Pour quelques instants, il eut quelques regrets, car sa chatte était restée inutilisée pendant des années, et elle était très étroite, ce qu’elle ne serait plus lorsque son vagin aurait accommodé l’outil pendant des semaines et mois.
Milène tentait de se frotter contre l’objet, de l’utiliser pour son plaisir, discrètement. Il força la tête à l’intérieur puis, d’un long mouvement continu, enfonça la verge en elle, très profondément, malgré les tentatives de la brunette de profiter du moment. Les derniers centimètres furent les plus délicats, mais, tel que prévu, l’objet avait les dimensions parfaites. Une petite partie remontait vers le haut, arrondie, hors d’atteinte du clitoris, mais positionné juste au-dessus. La base touchait presque à la coquille lorsqu’il la mit en place. Il ne doutait pas que Milène arriverait à se donner quelques orgasmes avec l’accessoire, mais ceux-ci mouilleraient son appétit et ne pourraient la combler.
Il se leva, et Milène laissa sa jupe retomber, fit un pas en avant et stoppa net, sa bouche faisant un ‘O’ de surprise. Elle se tortilla, se trémoussa quelques instants. Elle se croisa les jambes. Elle sentait l’objet bouger en elle, cet objet qui la remplissait si totalement. Elle tenta un autre pas, et trébucha, Arkann plaçant une main sur son épaule pour lui permettre de retrouver son équilibre. Des années… et puis ceci.
Il lui donna quelques minutes. Il vit le petit orgasme de faible intensité qui la fit frémir. Elle tourna des yeux méchants contre lui. Elle comprenait.
« Viens. J’ai autre chose à te montrer… »
Elle le suivit, presque à reculons, redoutant ce qu’il pouvait avoir en tête. Il l’amena à l’écurie. Il prenait soin de ne pas rire de la manière avec laquelle elle marchait.
L’écurie était un long bâtiment de pierre qui trahissait la richesse d’Arkann : tout était pensé en fonction des chevaux, de leur mise en valeur, de leur bien-être. Spacieuse, aérée, bien éclairée, l’écurie était dotée de hauts plafonds, et les servants qui s’occupaient des chevaux maintenaient de hauts standards de salubrité. Les animaux étaient bien exercés et en santé.
Il y avait un cheval pour chaque membre du harem. Aucune ne savait monter au moment de l’acceptation, mais leur espérance de vie était aussi grande que celle d’Arkann, et chacune devenait fort expérimentée avec le temps. Tous ces chevaux étaient complètement noirs, de puissants destriers entraînés pour le combat, le plus petit faisant 17 mains.
Il y avait aussi les autres chevaux, pour la chasse, la monte et le trait. La plupart des chevaux du haras n’étaient pas gardés à cet endroit, mais dans un lieu plus distant du domaine. Sienna, dont la connaissance des chevaux excédait celle déjà exhaustive d’Arkann, avait la charge de gérer les chevaux, les accouplements, et d’améliorer les races démarrées par Arkann il y avait de cela des siècles.
Arkann prit une bride, et entra dans la stalle de son étalon, un monstre de 20 mains au caractère capricieux qui était parfois dangereux pour les palefreniers. Aramis le vit s’approcher, et se laissa faire, Arkann lui ayant appris à le respecter. Tous les chevaux du haras étaient particulièrement intelligents… pour des chevaux. Le coursier avait la taille d’un gros cheval de trait, mais beaucoup des formes élégantes d’un pur-sang.
Aramis accepta la bride sans tenter de mordre, ses yeux fixés sur Milène, comme s’il était capable de percevoir sa vraie nature, ce qui n’aurait pas étonné Arkann.
Docilement, l’étalon suivit le couple à la section de l’écurie où se trouvaient les armures et harnachements. Avec un petit sourire, il choisit une selle qu’il n’avait encore jamais utilisée, une selle qui avait été une commande spéciale et secrète à Sefera, une demoiselle du harem qui adorait le cuir et ses multiples usages. Le cuir luisait, les pièces métalliques brillaient, et il aimait beaucoup l’odeur. Les sangles et courroies étaient aussi nombreuses que celles d’une selle de combat.
Aramis accepta la selle en piaffant son mécontentement. Une fois la selle sanglée, Arkann fit face à Milène. « Juste pour toi. » En riant, il mit un pied dans l’étrier et se hissa au sommet du cheval puis, délibérément, regardant Milène dans les yeux, il défit les boutons de sa braguette et lui révéla son érection rageuse, prête. Il était encore plus excité qu’à l’accoutumée.
Milène comprit ce qui allait se passer, ayant remarqué les étriers supplémentaires, la partie surélevée de la selle en avant d’Arkann. Elle offrit une surprise à Arkann en faisant contre fortune bon cœur, et en acceptant avec un sourire espiègle la main tendue. Elle avait été sans sa compagnie pour deux semaines, empêchée par la ceinture de trouver quelque plaisir que ce soit, et ce qu’Arkann avait en tête ne lui déplaisait pas totalement.
Elle se retrouva coincée entre Arkann et la haute partie avant de la selle, l’espace tout juste suffisant pour être confortable, son postérieur pressé contre le bas du ventre de son maître. Elle pouvait sentir la puissante érection pressant entre ses fesses malgré le tissu de sa robe. Une dure aspérité du cuir de la selle pressait directement contre sa ceinture au niveau du sexe. Aramis donna un coup de la tête, et ce mouvement se transmit au travers du corps du cheval, de la selle, de l’aspérité… carrément contre le point névralgique, directement appliqué sur la verge de métal se trouvant en elle. Des années durant son vagin n’avait pas été utilisé, son clitoris oublié. Arkann sentit son frémissement, entendit le petit cri de surprise qui s’échappa d’elle, même si le mouvement en elle n’avait été que mineur.
Il l’enlaça de ses bras, juste sous les seins, la tirant contre sa poitrine. Il la mordilla délicatement à l’angle du cou et de l’épaule, pour ensuite la caresser avec son nez et une joue. Sans un mot, elle souleva la jupe de sa robe, jusqu’à ce le membre pesant d’Arkann ne soit plus accoté contre l’étoffe, mais contre sa douce peau. Les pieds dans ses étriers, elle se leva lentement, prit l’angle requis, et glissa la chair brûlante jusqu’à ce que le gland soit en contact avec cette délicate partie de son anatomie qui avait été nettoyée et lubrifiée une heure plus tôt.
Comme toujours, les premiers moments furent les plus durs : cette impression de ne pouvoir le faire entrer, de ne pas avoir la capacité de l’accommoder. Il y avait des fois où il l’envahissait avec fougue et ardeur, sans égard à la douleur qu’il lui causait. Il y avait des fois, comme aujourd’hui, où il lui laissait la latitude qu’elle désirait. Elle prit son temps, forçant son corps à l’accepter, le glissant lentement dans ses profondeurs, se laissant doucement descendre sur sa longueur jusqu’à ce que sa ceinture soit de nouveau en contact avec la selle.
La sensation de plénitude était intense, le pénis d’Arkann pressant parfois contre le gros godemiché qui occupait tout l’espace à l’intérieur de son sexe. Pendant ce temps, Arkann la caressait d’une joue sur sa nuque, de ses mains qui s’infiltraient à l’intérieur du haut de sa chemisette, pour saisir des seins à la mamelle sensible. De gros doigts de forgeron qui trouvaient la manière de la toucher délicatement, sensuellement.
« Prends les rênes, » lui dit-il en un murmure à peine audible, savourant les sensations, fermant les yeux. Aramis bougea, obéissant aux désirs de Milène. Au pas, paresseusement, les mouvements la faisant bouger le long de son membre. Il retira ses mains et plaça ses bras autour des hanches de la brunette. Il n’avait aucune fausse pudeur, et se foutait qu’il soit observé dans ses ébats, mais il savait que Milène, particulièrement quand il la prenait de cette manière, trouvait humiliant d’être reconnue, et il ne cherchait pas cette journée la à l’abaisser. Avec la robe qui cachait tout, ils n’étaient qu’un couple chevauchant ensemble. Choquant en soi, car il répugnait au peuple de voir une femme, les jambes bien écartées, assise aux rennes d’un puissant animal, étalon de surcroît. Cette chose la, Milène et les autres tiraient grand plaisir à faire.
Milène, clairement, avait envie de s’amuser. Aussitôt sortie de l’écurie, elle poussa sa monture au trot. Arkann se vengea d’une morsure bien sentie, agrippant le corps du cheval avec ses jambes pour éviter d’écraser une partie sensible de son anatomie. Milène ria, la douleur de la morsure un prix aisément payé pour le plaisir d’un bref élément de revanche. Elle fit retomber le cheval au pas, les sensations en elle trop intenses, risquant de la faire fondre trop vite. Des années durant, elle n’avait pas eu de corps étranger dans sa chatte. Des années durant, son clitoris n’avait pas été flatté. Elle voulait savourer se plaisir renoué, le faire durer, et peut-être se servir d’Arkann comme d’un objet pour son plaisir à elle, le faire patienter, lui forcer la main pour qu’il la force à le faire jouir.
Elle le connaissait, et avait appris à se servir de son anneau musclé pour le tourmenter, appliquer la pression là où il le fallait, construire son plaisir, sans le laisser tomber de l’autre côté du versant. Elle comptait comme une victoire chaque fois qu’elle lui faisait perdre le contrôle, chaque fois qu’elle le forçait à se comporter en barbare pour assouvir ses passions. Un certain côté revanchard lui fit prendre le chemin de Valan. Elle dériva satisfaction de la manière avec laquelle ses bras la serrèrent plus fort, Arkann comprenant fort bien son petit jeu. Pour ne pas être en reste, il imprima une certaine amplitude à ses mouvements, frottant sa chair profondément en elle, tentant de se presser contre la verge de métal, de lui procurer du plaisir de cette manière.
Des années, sans rien dans sa chatte… Le combat allait être ardu. Il était heureux pour elle que la position, aussi bonne que possible dans les circonstances, était loin d’être parfaite, et Arkann ne pouvait la pénétrer aussi profondément que d’habitude. Elle fit varier le pas de l’étalon, expérimentant jusqu’à ce que la bonne combinaison soit trouvée
Arkann profitait du moment pour la caresser là où elle était vulnérable, profitant de ce temps où ils avaient la route à eux seuls. Il mordillait les oreilles de Milène, utilisait parfois sa langue pour offrir un contraste, et savourait les sensations qu’elle lui offrait. Il savait que Milène voyait la reddition de son corps face au plaisir reçu comme une victoire pour elle, mais Arkann avait une vue plus nuancée, et aimait bien lui donner de petites victoires lorsqu’elle les avait méritées. Il appréciait les femmes fortes, confiantes et fières, adorait imposer sa volonté sur elles; ces qualités se cultivaient, et l’abandon était parfois si délicieux…
Milène usa des divers pas dont Aramis était capable. Le galop était celui qu’Arkann aimait le plus; doux, une cadence agréable, et un choc bien prononcé. Avec la longue foulée de l’étalon, ils ne prirent guère de temps pour atteindre les portes de la cité. Valan, capitale du duché, cachée derrière ses murs réputés imprenables. Arkann devait se faire plus discret, et Milène devait composer son expression, contrôler sa respiration. Elle avait bien joué ses cartes, et avait mené son maître proche du point de non-retour, mais avec le cheval retournant à un pas lent et paresseux…
Ici, la stimulation était différente. C’était une question d’être à la vue de tous, sans qu’âme ne sache, et la compétition changea aussi, Arkann tentant de faire réagir Milène de manière audible ou visible sans se trahir lui-même. Elle tentait de faire de même, mais l’avantage était clairement du côté d’Arkann.
À cette heure, la porte nord était la seule ouverte de la ville, et il y avait une file de gens à pied, en charrette ou à cheval attendant d’être admis. Sans même y penser, Milène contourna la file et passa directement en avant, sans que nul ne dise mot. L’étalon était d’une lignée fortement reconnaissable, Arkann lui-même pouvait être reconnu par sa carrure et son nez distinctif, mais il y avait la bride et la selle, qui portaient l’insigne du cheval de sable cabré sur champ d’argent. Ces couleurs, Arkann les avait pris pour lui lorsqu’il avait aidé à la fondation de l’Empire en un temps ou de telles choses l’intéressaient encore.
Ici, le seul pas possible était lent. Souvent, ils sentaient leurs jambes frotter contre une épaule, ou encore un cheval. Beaucoup les regardaient, comprenant qui ils étaient. La plupart tentaient de faire comme si de rien n’était, conformément à ses désirs, mais l’attention était définitivement sur eux. Milène se surpassait, affectant curiosité et tranquillité, alors qu’il sentait comment elle l’agrippait, comment ses muscles internes travaillaient autour du phallus métallique au plus profond d’elle. Il sentait combien l’attention était source d’excitation. Une exhibitionniste qui ne voulait pas que les gens sachent…
Doucement, prenant soin de ne pas avoir de mouvement décelable, il commença à se presser plus fermement contre Milène, poussant le devant de sa ceinture de chasteté contre la protubérance de cuir. Il s’aidait de ses mains, sur les hanches de Milène, imposant un léger mouvement circulaire à cette partie de son corps.
Milène tourna la tête pour cacher un petit sourire narquois, et dirigea l’étalon vers une rue moins passante, puis vers un quartier moins nanti, ou les torches et lampes étaient rares, ou les gens avaient tendance à rester chez eux une fois la nuit tombée. De sombres rues étroites, jamais droites pour une bonne distance, formant un dédale, un labyrinthe dans lequel il était facile de se perdre.
Elle stoppa le cheval un instant, se concentra sur ses sens, puis lança le cheval au galop tout en poussant son cri de guerre. Au galop, la nuit, dans des rues et ruelles qui tournaient souvent brusquement, sur des pavés parfois glissants. Comme Arkann, elle n’avait pas besoin de lumière pour bien voir, mais le cheval n’avait pas un avantage aussi prononcé dans les ruelles les plus sombres. C’est sous de telles conditions que l’entraînement du coursier était mis en lumière, que le talent de la cavalière était pleinement révélé.
Une course folle ponctuée par des mouvements parfois violents, le cheval démontrant toute son agilité, souffrant de son inertie, arrêtant presque pour immédiatement s’élancer au détour d’une rue. Plus d’une fois, il fut obligé de sauter au-dessus d’un obstacle. Arkann s’ajustait aussi bien que Milène aux mouvements du cheval, mais la course mettait sa volonté à mal, son plaisir grandissant à chaque saut, à chaque poussée de l’animal. Milène n’était pas sans avoir ses propres problèmes, doublement pénétrée comme elle l’était, mais la concentration requise pour mener le cheval l’aidait à tenir les désirs de son corps en échec.
Jusqu’à ce qu’Arkann saisisse les rennes, n’en pouvant plus, et force le cheval à s’arrêter avec un hennissement de surprise. Brusquement, presque violemment, il poussa Milène et la plaqua contre la crinière de l’étalon. Debout sur ses étriers, les mains sur les hanches de la femme, il fit usage d’elle avec une vigueur qu’Aramis aurait bien compris. Fouetté, son érection prisonnière d’un cul étroit et chaud depuis trop longtemps, il laissa libre cours à sa passion. Dans l’anonymat d’une ruelle ou pas même la lumière de la lune ne filtrait, Milène éleva sa voix, laissa au monde entier savoir le plaisir qu’elle ressentait. Et puis Arkann atteignit son point de non-retour, et ses coups de reins devinrent brutaux. Il relâcha, éjacula profondément dans le cul de Milène, copieusement.
Milène venait d’avoir sa victoire, et plus de stimulation qu’elle n’en avait eu en un court laps de temps depuis des années. Un puissant orgasme la pris, la secoua, tirant d’elle cris et gémissements, la puissance amplifiée par la connaissance que beaucoup l’entendaient. Elle eut conscience de volets s’ouvrant au-dessus de leur tête. Elle entendit la voix tendue et rauque d’Arkann proférant de terribles menaces à l’habitant avant qu’il ne puisse prendre action. Les volets se refermèrent brusquement.
De longs moments passèrent, Arkann la tenant plaquée, savourant le moment suivant ses efforts, alors qu’Aramis, toujours sous le coup de la longue course, soufflait bruyamment. Et puis vint se moment ou Arkann se retira lentement d’elle, encore assez en érection. Elle sentit une partie de son essence visqueuse couler hors d’elle lorsqu’il se retira complètement. Il s’essuya sur sa peau, la marquant de son odeur, avant de se remettre dans son pantalon.
Il la redressa, peu après, la tirant contre lui, la caressant de son nez et de ses joues, amoureusement. Il faisait souvent cela, après usage de force excessive. Il lui avait fait mal. Elle avait toujours mal. Elle aurait mal pour un temps encore. Demain, les autres sauraient par sa démarche, sans grande surprise, la manière dont il l’avait utilisée. Il lui avait fait mal, mais elle était heureuse, repue, et Arkann était maintenant attentionné, lui murmurant des mots doux, lui chuchotait des promesses. Il avait aimé, et peut-être se laisserait-il emmener en ville un autre soir, pour copuler bruyamment dans une allée sombre et déserte, tels des chats en chaleur troublant la quiétude du voisinage.
Elle reprit les rênes, et dirigea Aramis en direction du bercail. Ce soir là, sur la selle, Arkann lui donna de nouveaux exercices à faire, lui montra de nouvelles choses, la guida dans l’usage de ses pouvoirs. Des détails subtils, des secrets mineurs, qui ajoutaient à l’ensemble de sa connaissance. Un juste paiement pour la loyauté qu’elle lui donnait.
Un jour, peut-être, elle aurait la force requise, un contrôle suffisant sur le harem pour que ce soit à Arkann de danser selon le thème choisi par elle… de manière permanente.