10 – Evelyne Roche, femme-cougar
Albert
– Je m’appelle Jimmy ! Se présenta la montagne de muscles, en lui présentant sa carte de service, je suis chargé d’assurer votre sécurité.
– Ah ! Bonjour ! Répondit Albert. Aujourd’hui je ne risque pas grand-chose, je dois faire un aller-retour au Luxembourg. J’ai mon train à 10 h 40 Gare de l’Est.
– OK, je vous accompagne.
– Jusqu’à la gare ?
– Non jusqu’au Luxembourg.
– Ce n’est peut-être pas nécessaire.
– Monsieur Carette m’a demandé de ne pas vous lâcher d’une semelle. Mais rassurez-vous, je suis très discret.
– Dans ce cas… Mais dans le train nous ne serons pas ensemble, j’ai déjà pris mon billet.
– On va demander un échange.
– Je serai peut-être obligé de rester coucher une nuit sur place…
– Ne vous inquiétez pas.
Depuis 7 heures du matin, Darousse fait le pied de grue devant l’immeuble de Leberger, rue de Bobillot, près des Gobelins. Son plan est simple : le menacer discrètement d’un revolver dès qu’il sortira, l’obliger à le suivre jusqu’à sa voiture, puis l’emmener dans un endroit tranquille où aurait lieu l’explication musclée.
Darousse commence à se demander si Leberger va se décider à sortir un jour… Et voilà qu’à 10 heures il apparaît à la porte de l’immeuble… mais, il n’est pas seul.
« Merde ! Il s’est offert un ange gardien ! »
Le plan de Darousse ne tient plus la route, mais il lui reste le plan B. Il rentre au siège social de sa société et après avoir vérifié qu’il n’y avait rien d’urgent dans ses mails et dans son courrier, il demande à Evelyne Roche de venir le rejoindre dans son bureau.
– Les choses se compliquent, Leberger est maintenant flanqué d’un garde du corps. On va donc employer d’autres moyens. Ça va être à toi de jouer !
– A moi ?
– Oui ! Tu es notre dernière chance, alors tu te débrouilles comme tu veux, tu rencontres Leberger, tu lui fais une opération charme jusqu’à ce qu’il te raconte pour qui il roule.
– Mais enfin, je pourrais être sa mère !
– Et alors, il paraît que c’est très tendance les femmes cougars !
– Les quoi ?
– Laisse tomber ! Je veux dire : tu peux plaire, t’es plutôt bien conservée, tu t’entretiens, t’as rien d’une mémère.
– Tu ne veux quand même pas que je couche avec ?
– Je ne sais pas si ce sera nécessaire, mais au cas où ça le serait, ben…
– Ben quoi ?
– Ben, il faudra le faire !
– Non mais tu me prends pour qui ?
– Ecoute Evelyne, notre petite combine est en péril. On risque de tout perdre. Pour éviter ça, ça vaut peut-être le coup de ranger tes principes au vestiaire, non ?
– Evidemment, vu comme ça…
– Son numéro de portable doit être dans son dossier, je vais te le communiquer.
– Mais il me faudrait un prétexte pour le contacter…
– J’ai pensé à ça aussi… écoute bien…
Albert est dans le T.G.V., il a emporté son ordinateur portable et les fichiers copiés sur ceux de Darousse et de Roche afin d’y travailler un peu. Il pense avoir compris le système : des dépenses fictives sont enregistrées journellement dans la comptabilité de la filiale CRP et vont toutes alimenter le même compte interne…
Pendant ce temps, Jimmy noircit des grilles et des grilles de mots fléchés sans prononcer une parole. Le portable d’Albert sonne.
– Bonjour, je suis Evelyne Roche, j’aimerais que nous rencontrions, c’est très important, aussi bien pour moi que pour vous.
S’il y a quelqu’un auquel il ne s’attendait pas, c’est bien elle !
– Je suis en déplacement, je ne reviens que ce soir ou demain, vous ne pouvez pas me dire ça par téléphone ?
– Oh ! Non !
– Rappelez-moi vers 17 heures.
« Bizarre, très bizarre, qu’est-ce qu’elle me veut celle-ci ? Darousse doit la manipuler, on verra bien »
Chanette
Après notre petite séance de câlins avec Mylène, je consulte mon portable afin de vérifier s’il y a des messages. Il y en a un que j’écoute stupéfaite :
– Mais qu’est-ce que c’est que cette salade ?
– Un souci ? Me demande Mylène.
– Ecoute : c’est Nœud-Pap…
– Nœud-Pap ?
– Ben oui ! Marcel Berton, le mec des salles de bains ! Ecoute :
« J’ai tenté de téléphoner à Mylène, mais elle ne répond pas… »
– On ne peut pas tout faire à la fois ! Rouspète-t-elle.
« …Un type s’est pointé avec cette fameuse clé USB qui m’a empoisonné la vie ! J’ignore comment elle est arrivée entre ses mains, il voulait me la rendre contre 10.000 euros, je l’ai envoyé promener, il m’a dit qu’il y avait des trucs importants de cachés sur la clé. Il revient à 18 heures. Je ne sais pas quoi faire. Passez-moi un coup de fil si votre emploi du temps le permet. Merci d’avance, je vous embrasse. Marcel Berton. »
– Bizarre ! Se contente de dire Mylène. Cette affaire est peut-être plus compliquée que ce que je pensais.
– Quelqu’un a dû planquer une merde sur cette clé, mais ça n’a aucun sens.
– Ouais, on s’en fout, non ? Pour moi, la page est tournée, j’ai fait ma B.A., maintenant c’est fini, et je n’accepterai plus jamais ce genre de plan foireux ! Tu vas lui répondre ?
– Je voudrais bien l’aider, mais je ne vois pas comment.
– Je croyais que tu t’en foutais des magouilles de tes clients ?
– Oui mais tu vois : là ce n’est pas lui qui magouille ! Il ne nous aurait pas contactées sinon ! Et puis, je ne veux pas prendre le risque de le perdre.
– C’est un bon client ?
– C’est un client que j’aime bien.
– Tu vas faire quoi alors ?
– Il faudrait trouver le moyen de coincer ce type qui est venu le voir avec la clé ! Ça m’embête un peu, on n’sait pas où on met les pieds.
– Vas-y avec des copains !
– J’ai pas de copains et mon mari est en Australie.
– Pourquoi tu ne téléphones pas à Remiremont ?
– Quelle drôle d’idée, pourquoi Remiremont ?
– T’as pas remarqué que t’avais un ticket avec lui ?
– Non !
– Je parie que ce n’est pas ton genre d’homme ?
– Pas vraiment, non !
Je téléphone à Nœud-Pap qui m’explique tout ça un peu mieux :
– Ma clé était neuve, je l’ai achetée sous blister, et j’y ai recopié un logiciel professionnel que j’ai acheté sur Internet. D’habitude quand je vais chez le client, j’apporte mon ordinateur portable, mais quand je suis venu chez-vous, il était en réparation. J’ai donc amené juste la clé et je ne vois pas ce qu’il aurait pu y avoir de planqué…
– A quelle heure, il passe ton bonhomme ?
– Il m’a dit 18 heures.
– Je serai à ton magasin un quart d’heure avant, je vais voir ce que je peux faire, j’ai une petite idée.
– Je vous remercie…
– Arrête donc de me vouvoyer !
– Tu en sais plus ? Me demande Mylène par pure politesse car j’ai bien l’impression qu’elle s’en fout complètement.
– Non, je passe un coup de fil à Remiremont et je descends m’acheter un sandwich. Tu fais quoi, toi ?
– Je vais te laisser, j’ai pas trop faim et j’ai un rendez-vous à 16 heures. Mais passe ton coup de fil.
– Tu me rejoins à 17 heures 45 ?
– Non, ce n’est plus mes oignons !
Pétasse ! Et si ça ne marche pas avec Remiremont, je fais quoi, moi ? En plus elle n’en a rien à foutre de Nœud-Pap, ce que je peux comprendre, mais elle veut quand même savoir ! La curiosité décidément… Mais je vais la décevoir.
Remiremont m’avait refilé sa carte, je compose un numéro imaginaire :
– C’est occupé, je verrai ça tout à l’heure !
– Bon alors bisous, j’y vais ! Tu me téléphoneras pour me raconter ?
– Peut-être !
– Fais pas la gueule !
– Je ne fais pas la gueule !
J’attends qu’elle soit partie et j’appelle pour de vrai :
– Didier ! C’est Christine !
– Christine ?
Il m’a oubliée, ce con !
– Christine du studio rue des Saulniers ! Précisai-je.
– Ah ! Mais quel plaisir de vous avoir au téléphone, je n’avais pas reconnu votre voix !
– Je me demandais si vous ne pourriez pas me rendre un petit service ?
Je lui explique en quelques mots.
– Ça devrait être facile, on a de fausses cartes de flics, je vais venir avec Tanya, elle a été championne de France de karaté, savez-vous ?
Quel menteur ! Si elle avait été championne de karaté, le guet-apens dans mon donjon n’aurait pas fonctionné comme il a fonctionné. Mais qu’importe. On se donne rendez-vous devant le magasin à 17 heures 45.
– J’aurais un gros bisou en échange ?
– Bien sûr, Didier !
Albert
Après un changement à Metz, Leberger et son gorille arrivèrent à Luxembourg à 13 h 15, ils avalèrent prestement un sandwich au buffet de la gare avant de se rendre à l’adresse du siège social de la filiale. Albert n’a pas de plan précis, il improvisera et demandera à rencontrer le chef comptable en se faisant passer pour un inspecteur du fisc français.
– La société CRP ? Se renseigne Albert auprès d’une réceptionniste blonde, mamelue et binoclarde.
– Porte 44 au quatrième étage, je vous annonce ?
– Non, ce n’est pas nécessaire.
– Je ne sais pas si vous allez trouver quelqu’un… Commença la femme, mais Albert avait déjà appelé l’ascenseur.
Il frappe à la porte 44, n’obtient aucune réponse, il insiste, en vain. Jimmy examine la serrure :
– C’est du bas de gamme, vous voulez que j’ouvre ?
– Vous savez faire ?
– Il me faudrait un truc métallique, une épingle.
– Je ne dois pas avoir.
– Ne bougez pas, je vais trouver.
Jimmy frappe au bureau mitoyen où personne ne répond, il en essaie un autre :
– Il n’y a que des bureaux fantômes ici ! Grommelle-t-il.
La porte du bureau suivant s’ouvre :
– Monsieur ?
– Vous pourriez me dépannez d’un trombone ?
– Oui bien sûr !
Il revient tout joyeux :
– Quand on demande gentiment, on obtient tout ce qu’on veut.
Il se met à bricoler la serrure avec le trombone déplié, et cinq minutes après la porte était ouverte.
Le local doit faire tout juste 12 m², il y a deux fauteuils bon marché réservés aux visiteurs, un bureau avec un téléphone. Albert ouvre les tiroirs, inspecte le placard : tout est vide, désespérément vide. Il décroche le téléphone, il fonctionne mais pour qui ? Tout simplement par ce qu’une société même fantôme se doit en plus d’avoir une domiciliation de posséder un abonnement téléphonique. Albert prend quelques photos des lieux.
– On peut rentrer à Paris, je n’apprendrai rien de plus ici.
Albert pensait que Darousse et Roche pirataient pour leur profit les comptes de la filiale. C’est encore pire que ça : la filiale est complètement fictive.
Dans le train du retour, Albert téléphone à Evelyne Roche, inutile de lui laisser supposer qu’il était allé faire un tour au Luxembourg. Il lui donna donc rendez-vous à 19 heures place du Châtelet devant le bassin.
Remiremont
Dans l’après-midi je reçois un coup de fil de Raoul. Raoul est un client très épisodique, mais allez savoir pourquoi je l’aime bien, il est gentil, prévenant, il habite la région bordelaise et monte de temps en temps à Paris pour affaires. Il en profite alors pour me rendre visite, il ne vient jamais les mains vides et m’apporte toujours une ou deux très bonnes bouteilles.
Il vient pour un court séjour et ne sera libre qu’à partir de 19 heures. Le problème c’est qu’à 19 heures Chanette, elle est fermée, ce n’est pas mes horaires. Bien sûr, je fais ce que je veux, toute règle à ses exceptions et des exceptions il m’est arrivé d’en faire, mais j’estime que c’est au client de s’adapter à mes horaires, pas le contraire. Si je commence à déroger pour un oui ou pour un non, je vais me retrouver avec des rendez-vous à minuit ou à 1 heure du matin ! Et puis bon, j’ai une vie privée, il n’y a pas que le boulot dans la vie… et puis il faut bien décompresser, les gens ne se rendent pas compte de la tension nerveuse que l’on dépense pendant une séance de domination : se contrôler sans cesse, s’accorder avec le soumis comme un musicien le fait de son instrument…
– Impossible, je suis désolée ! Pourquoi pas demain ?
– Ça me paraît compliqué, normalement je reprends le train demain soir…
– Tant pis, ce sera pour une autre fois.
– Si c’est une question d’argent…
– Ce n’est pas une question d’argent. Si au moins tu m’avais téléphoné à l’avance j’aurais pu m’organiser, j’aurais même pu faire en sorte que ça se passe comme la dernière fois.
Il n’insiste pas. Il ira probablement ailleurs.
A 17 heures 45, je rejoins Didier Remiremont et Tanya qui attendent devant le magasin de salles de bains de Marcel Berton, alias Nœud-Pap.
Bisous, bisous. On entre, on fait les présentations… Je ne connaissais pas Odile, l’employée de Berton au magasin, elle est charmante avec sa peau de pêche et ses taches de rousseur. Un peu boulotte, mais charmante. Je me demande si son patron la drague.
– L’affaire me paraît simple ! Nous indique Didier. J’ai refilé cette clé à Darousse, il m’a dit l’avoir fait analyser et n’avoir rien trouvé dessus. Mais en fait l’expert a dû voir quelque chose à l’intérieur, il a fait une copie de la clé et fait du chantage. Si ça se limite à ça, ce devrait être vite réglé.
– Sauf que ce n’est pas une copie ! Intervient Berton.
– Vous êtes vraiment sûr !
– Ce serait le exactement le même modèle ? Bizarre quand même… Ah voici quelqu’un, si c’est lui entraînez le dans le fond du magasin, on se charge du reste…
Mais ce n’était pas Monsieur Wentao… c’était Mylène, très décontractée :
– Ohé ! Salut tout le monde !
Pour une surprise, c’est une surprise ! Mais on n’a même pas le temps de réaliser que la porte d’entrée s’ouvre de nouveau… Cette fois c’est notre homme. Odile l’accueille et lui indique que son patron est au fond du magasin.
Il y va. Au moment où il le rejoint, Remiremont et Tanya déboulent avec leur fausse carte de police.
– Donnez-moi cette clé ! Ordonne le détective.
– Quelle clé ? Je n’ai rien fait de mal !
– La clé ! Ou on t’embarque !
– Attendez…
– Pour la dernière fois, donnez-moi cette clé.
Il la donne.
– Y’a quoi sur cette clé ? Demande Didier.
– Un logiciel de simulation d’installation de salles de bains et le fichier d’enregistrement de son propriétaire.
– Non, tu n’as pas compris la question : Y’a quoi de caché sur cette clé ?
– Rien !
– Comment ça rien ?
– Rien du tout !
– Pas bien clair tout ça, tu l’as trouvée où ?
– C’est un client qui me l’a apportée dans mon magasin, il croyait qu’elle contenait un secret, mais il se trompait. Il était terriblement déçu et comme il était dégoûté, il me l’a laissée.
– Vos papiers !
Il sort sa carte d’identité de son portefeuille et la tend à Didier, qui la refile à Tanya. Elle s’écarte et fait semblant d’effectuer une vérification téléphonique.
– Continue ! Demande Didier.
– Quand la personne est partie, j’ai regardé mieux avec d’autres outils, je n’ai trouvé que l’enregistrement du propriétaire. Je me suis dit que peut-être la clé était précieuse, qu’elle cachait quelque chose qui n’est pas repérable avec les logiciels habituels. Alors je suis venu la négocier avec son propriétaire. Je n’ai rien fait de mal !
– T’as vérifié, Tanya ?
– Oui, il n’est pas recherché !
– Je suis un honnête homme !
– Ben voyons ! Un escroc plutôt.
– Non, il n’y a aucune escroquerie, c’est juste du bluff, le bluff n’est pas interdit sinon, on ne pourrait plus jouer au poker, hi, hi !
– Bon, v’la ta carte ! Tu disparais et tu ne remets plus les pieds dans le coin, compris ?
– Compris ! Je suis un honnête homme !
– Dégage !
Nœud-Pap s’éponge le front. Tout le monde se congratule, je tombe dans les bras de Didier, Mylène dans ceux de Tanya. Tout cela devant les yeux médusés d’Odile qui n’a pas toutes les cartes pour comprendre.
Berton propose qu’on aille tous boire une coupe de champagne au bistrot d’à côté.
Mylène me rejoint :
– C’est sympa d’être venue, je n’y croyais plus. Lui dis-je.
– On ne va pas rester cent ans ensemble, on va finir par se lasser l’une de l’autre. Mais quand on se quittera, autant que ce soit sur une bonne impression, et là c’était mal parti !
– T’es un amour !
On se roule un patin en pleine rue et on rejoint les autres au bistrot. La présence d’Odile et le fait qu’on ne se connaisse pas tous fait que l’on reste quand même très sages.
Mais voilà que Didier branche Mylène :
– En échange du service que je viens de vous rendre, j’aimerais vous en demander un à mon tour.
– C’est à Christine que vous avez rendu service, pas à moi !
– Je peux demander quand même ?
– Attendons un moment plus intime.
– Il s’agit d’Albert Leberger.
– Je ne le vois plus, j’avais une sorte de dette envers lui, je l’ai remboursé.
– Il devait aller à Luxembourg, je crois…
– Il a dû y aller, mais j’en ignore le résultat et pour être tout à fait franche, je m’en fous un peu !
– Vous avez ses coordonnées ?
– Mais… Vous n’allez pas me dire que vous ne les avez pas ?
– C’est son numéro de portable que j’aimerais…
– Ah ! Ben je vais vous le donner.
Heureusement cette petite réunion amicale ne s’éternise pas, on sort du bistrot, on se sépare, on se dit au revoir et comme je le craignais, Remiremont me branche :
– Est-ce que je peux vous inviter à diner ce soir ?
– Non, pas assez faim.
– Alors juste un verre en tête à tête !
– Ce soir je sors avec Mylène !
– Fixons un jour. Vous m’aviez promis un bisou… un gros bisou.
– Je tiens toujours mes promesses, Didier.
Le problème, c’est que pour lui « gros bisou » ça veut dire me sauter. C’est de ma faute, j’aurais dû m’en douter et être plus précise. Il se figure que pour moi, ce n’est qu’une formalité, après tout dans son esprit un peu étroit, je ne suis qu’une pute, n’est-ce pas ! Alors autant se débarrasser des corvées.
J’explique à Mylène ce que je vais faire et lui demande de m’attendre à la maison, si elle n’est pas occupée. Elle ne le sera pas. Puis je demande à Didier de venir au studio rue des Saulniers.
Je monte dans sa voiture, avant de démarrer il téléphone à Leberger.
– Bonjour, c’est Remiremont, je vous passe juste un petit coup de fil comme ça, vous êtes allé à Luxembourg ?
– J’en reviens !
– Et vous avez trouvé quelque chose ?
– Il n’y a avait rien à voir, c’est une filiale fantôme, juste un bureau, trois sièges et une ligne téléphonique.
– Ça confirme donc ce que vous pensiez ?
– Non, c’est pire que ce que je pensais.
– Vous avez pris des photos du bureau fantôme ?
– Non, je n’y ai pas pensé, mentit-il.
Car à ce moment il comprit que Remiremont essayait de le doubler. Il en avait déjà trop dit, il n’était pas question que ce type lui vole sa vengeance.
– Je peux vous laisser, j’ai un autre appel ?
– OK, bonsoir Monsieur Leberger.
Il fait la tronche !
– Vous avez l’air contrarié !
– Mais je compte sur vous pour me faire retrouver ma bonne humeur !
« Tu parles ! »
– Vous voulez de l’ordinaire ou du super ?
– Pardon ?
– Du classique ou du spécial ?
– Tout dépend de ce que vous allez me proposer ?
– Tu me le laisses m’occuper de tout. C’est moi la chef ? Tentai-je.
– Non, non pas de chef ce soir, on est à égalité !
– Autrement dit, tu as envie de me baiser, c’est bien, ça ?
– C’est une façon assez directe de dire les choses, mais…
– Mais nous n’allons pas tourner trois heures autour du pot, mon cher ami !
Il me répond d’un sourire niais. Voilà qui ne m’arrange pas du tout. Ayant eu un aperçu de ses fantasmes, j’ai cru jusqu’au dernier moment que je pourrais m’en tirer en lui accordant une petite séance de domination légère assorti d’un bon engodage. Je me souviens maintenant que l’autre fois, il était légèrement déçu de n’avoir joui qu’en se masturbant. Ce qu’il n’a pas eu ce jour-là, moi comme une conne je suis en train de lui offrir. Bon s’il n’y a pas moyen de faire autrement…
Et puis soudain l’idée ! Si la réalisation de ses fantasmes les plus secrets était plus forte que son envie de me baiser, hein ? Pourquoi pas ! Or ce Raoul qui voulait passer me voir ce soir est un bisexuel actif, il a déjà eu l’occasion de sodomiser l’un de mes clients… et ce n’eut pas l’air d’être une corvée…
Je téléphone à Raoul.
– Finalement, je peux me libérer ce soir c’est bon, mais je ne serai pas seule…
– Ah ! Quel dommage que vous ne m’ayez pas téléphoné plus tôt…
Bon, j’ai compris, il a pris un rendez-vous ailleurs.
– La prochaine fois essaie de me téléphoner la veille, ce sera plus facile…
– Je reviendrai à Paris courant avril, je n’ai pas mon agenda sur moi, je peux vous téléphoner demain matin, on fixera une date.
– Mais bien sûr, Raoul !
– Vous aviez un rendez-vous ? Me demande Didier.
– Ce n’était pas sûr, je voulais savoir, il ne peut pas….
Je me rends compte que je suis en train de le mettre au courant de mes rendez-vous professionnels, ça ne le regarde pas, d’abord !
Bon ben, on va ouvrir les cuisses…
Au studio, je fais déshabiller Didier.
– Didier, que les choses soit claires, c’est une prestation gratuite. Pendant une heure je serai à vous, mais ça reste une prestation professionnelle, ce n’est pas autre chose, et donc je n’embrasse pas sur la bouche.
– Dommage, mais je serai gentleman, c’est promis.
Je me déshabille et si je ne dégrafe mon soutien-gorge qu’à la fin, c’est sans doute parce que je crains qu’il ne me les prenne d’assaut.
– Je peux ?
Je ne vais pas lui dire non, je lui ai déjà interdit de m’embrasser. Et c’est parti et ça ne s’arrête pas : un coup sur le droit, un coup sur le gauche, une vraie ventouse !
Je patiente un peu, puis hop, une flexion des jambes me fait me retrouver accroupie, juste devant sa bite ! C’est ce qu’on appelle l’art de la diversion.
Il faut bien reconnaitre qu’elle est plutôt jolie sa bite, et je sais de quoi je parle, j’en ai vu des kilomètres de bites ! Bien droite, toute rose avec un joli gland bien ourlé.
Je le suce. Quelques petits coups de langue sur la hampe de la verge pour bien l’exciter avant la pipe proprement dite et il ne s’aperçoit pas que je lui ai placé une capote avec ma bouche, je m’arrête un moment et l’entraine près d’un fauteuil où je peux m’assoir tout en continuant. C’est tout de même plus pratique !
Je déroule toute la panoplie de la bonne pipeuse : aller-retour en série, travail de la langue, titillement du méat et de la couronne, léchage de la verge… en même temps, des mains je lui presse les couilles… et idée, un doigt préalablement mouillé passe derrière, trouve le chemin de son petit trou et s’y enfonce impertinemment. Didier n’est pas venu pour ça, mais il ne proteste pas, il aime trop ça, ce gros coquin !
Didier se pâme de plaisir mais au bout d’un moment il semble chercher quelque chose. Qu’est-ce qu’il nous fait ?
– T’as perdu quelque chose ?
– On va se mettre où ?
Ah ! Ah ! La bonne question ! Il n’y a ni lit, ni chambre sans ce studio qui était avant un cabinet médical. J’ai fait transformer le bureau de consultation en donjon, la salle d’attente en living, un petit vestibule près de l’entrée me sert parfois de sas d’attente, il y a une salle de bains et une micro-cuisine, mais rien d’autre !
– Sur le fauteuil, tu me prendras en levrette ! Proposai-je.
– J’aurais préféré, heu…
Qu’est-ce qu’il va me sortir ?
– Dis-moi !
– Que vous veniez sur moi !
– La position du Duc d’Aumale ?
– Pardon ?
– Cherche pas ! Ben installe-toi sur le fauteuil, et je vais m’empaler sur toi !
Et qui c’est qui va se farcir tout le boulot, c’est Chanette, bien entendu ! Allez ! Quand faut y aller, faut y aller ! Je me prépare à lui grimper dessus…
– Heu, ce serait possible de faire ça par derrière ?
– Tu veux que je me tourne de l’autre côté ?
– Non, c’est pas ça…
Oui, bon, j’ai compris !
– C’est mon cul que tu veux ?
– Si vous y consentez !
– O.K. On va consentir !
Ça devient une manie ! A chaque fois que je baise avec un mec, il veut toujours m’enculer ! Mais je ne suis pas contre tant que la chose est pratiquée sans abus. De plus dans la position choisie, c’est moi qui vais diriger les opérations. On y va ! Didier maintient sa queue à la verticale, je me positionne bien comme il faut, je m’ouvre, je m’empale, je coulisse, j’ai maintenant tout le machin dans mon cul, je remonte, je redescends. C’est parti mon kiki. Mais voilà que Didier se met à effectuer des mouvements du bassin.
– Non, ne bouge pas, laisse-moi faire !
Je veux que ce soit moi qui m’encule sur lui. Sa bite me remplit magnifiquement mon petit cul. L’air de rien, ça commence à me plaire cette affaire-là. Ça commence par des petits frétillements… C’est pas vrai que je vais me mettre à jouir. Comment faire : penser à des choses tristes, il ne m’en vient même pas à l’esprit…
Et puis merde ! Je décide tout d’un coup de me laisser aller. Mon plaisir monte, je transpire, je gémis. Me voir dans cet état excite Didier qui se remet à remuer du bassin. Cette fois, je le laisse, il jouit. Je ne suis pas tout à fait prête et profite du fait qu’il bande encore pour continuer à coulisser. De toute façon, il ne dit plus rien, il est à moitié dans les vapes ! Ça vient, ça vient, ça y est, j’évite d’être trop démonstratrice mais c’est dur. Je m’encule sur lui, lui fait un bisou sur le front. Il émerge, heureux.
Et voilà, ça s’est beaucoup mieux passé que ce que je craignais. Les choses ne se passent jamais de la façon dont on les imagine !
A 19 heures, Albert Leberger aperçoit Evelyne Roche de loin. Elle regarde les titres des journaux au kiosque installé à la sortie du métro.
– C’est elle, j’y vais, on se connaît pas ! Indique Albert à Jimmy.
– O.K., je rentrerai au café derrière vous et je ne serai pas trop loin.
Evelyne Roche est vêtue d’un élégant tailleur jupe et pantalon beige, la chevelure est auburn et épaisse, elle porte ses éternelles lunettes en écaille et aborde Albert avec un sourire carnassier.
– Bonsoir Monsieur Leberger. Merci d’avoir accepté ce rendez-vous ! On va dans un café ?
– Celui-ci ?
– Allons-y.
Ils s’assoient. C’est la première fois qu’Albert a l’occasion d’observer cette femme hors de son cadre professionnel. Elle a dû être assez jolie et possède de beaux restants malgré son visage fatigué par les ans. Quel âge peut bien elle avoir ? Instinctivement il regarde ses mains, tachées de son. Elle se force à sourire et cela ne lui va pas mal.
– Nous avons un nouveau responsable informatique ! Commence-t-elle, je ne sais pas d’où il sort mais il a été incapable de réparer mon imprimante ! Inutile de vous dire que nous sommes nombreux à regretter votre départ.
– Vous avez demandé à me voir pour réparer votre imprimante ? Se moque Albert.
– Non, j’ai besoin de votre aide, mais dans un tout autre domaine.
– Je vous écoute.
– Quel chaleur dans ce bistrot ! Fait-elle en dégrafant les premiers boutons de son chemisier faisant apparaître l’échancrure de son soutien-gorge.
« Bon, O.K., elle va essayer de me draguer ! Remarque Albert qui n’est quand même pas complètement idiot. Ou bien je rentre dans son jeu ou bien je l’envoie paître, on verra ! »
Mais il a beau avoir compris le manège, ce n’est pas pour cela qu’il s’abstient de reluquer !
– Philippe Darousse me manipule depuis des années. Je suis victime d’un chantage. J’ai au début de ma carrière détourné une grosse somme d’argent. Un concours de circonstances, j’avais des dettes, c’était facile, et sans gros risques. Sauf que Darousse s’en est aperçu et a accepté de me couvrir à condition que je devienne sa complice dans ses propres détournements. Je suis au bout du rouleau, je n’en peux plus de cette situation.
« N’importe quoi ! Darousse n’est dans la boite que depuis 10 ans, il n’a donc pas pu connaître Evelyne Roche au début de sa carrière ! »
– Oui et qu’attendez-vous de moi ?
– Nous savons que vous êtes mêlé à une enquête sur ces détournements. Mais vous ne pouvez pas tout savoir, alors je vous propose un deal. Je vous dis tout, et en échange vous vous en engagez à minimiser mon rôle dans cette affaire, il vous suffira de dire que je n’étais que l’instrument de Darousse et qu’il me tenait par chantage… on pourra affiner cette version par la suite si vous acceptez.
Albert ne s’attendait pas vraiment à ça ! Son piteux mensonge sur le prétendu chantage de Darousse prouvait qu’elle recherchait autre chose, mais quoi ? Sans doute le nom de l’entreprise qui était à l’origine de toute cette salade ?
Alors que faire ? D’un côté, plus il en apprendrait sur cette affaire, plus le rapport qu’il fournirait serait étayé. Lui promettre de minimiser son rôle n’était pas dans ses prérogatives mais il pourrait toujours évoquer la chose avec Carette. D’un autre côté, la position qu’il avait adoptée lors de son entretien avec Darousse était de nier tout rôle de taupe. Accepter la proposition de Roche revenait à se dédire !
Que faire, que faire ? Bien sûr, maintenant qu’il était embauché chez Food House, maintenir ses dénégations d’espionnite n’avait plus grande utilité, sauf que de suspect il deviendrait coupable avec toutes les conséquences que cela pouvait impliquer.
– Vous me paraissez parti fort loin ! Lui fait remarquer Evelyne.
– Je réfléchissais !
– A quoi ?
– A ce que vous m’avez dit !
– C’est donc un aveu !
– Hein ? Pardon ?
– Admettons que vous soyez blanc comme neige dans cette affaire, c’est-à-dire que vous ayez été victime d’un concours de circonstances qui nous aurait fait croire à tort que vous étiez une taupe, vous m’auriez simplement dit tout de suite : « Je n’ai rien à voir là-dedans ». Aucune réflexion supplémentaire n’était nécessaire. Donc vous êtes bien une taupe ! Admettez-le.
Albert rougit jusqu’aux oreilles, piégé comme un bleu. Il cherche une idée pour se rattraper, n’en trouve pas, se retrouve comme un con.
– Je n’admets rien du tout ! Balbutia-t-il.
– Est-ce que je peux me permettre de vous inviter à dîner, cela nous laissera le temps de discuter, et puis si vous voulez discuter de tout autre chose, ce n’est pas bien grave. Vous me rendrez votre décision au moment du dessert, et si vous n’acceptez pas, et bien tant pis, j’aurais joué une mauvaise carte, ce sont des choses qui arrivent. Chinois, français, pizza ? Vous avez une préférence, Albert ?
« Voilà qu’elle m’appelle Albert, à présent ! Je fais quoi, je me casse ? »
– Vous vous méprenez Madame Roche. Je vous répète ne suis pas impliqué dans l’affaire que vous évoquez.
– Non ? Et qu’alliez donc vous faire à Vélizy chez Gérard Molay ?
– C’est un ami !
– A qui vous rendez visite en taxi en semaine en sortant du boulot ? Jouons cartes sur tables, Albert, vous n’y trouverez que des avantages et moi aussi. Molay m’avait vue avec Darousse devant l’hôtel des Cigognes. Je suppose qu’il s’est débrouillé pour installer une mini caméra dans la chambre que nous occupons habituellement. Il espérait sans doute nous filmer à poil et nous faire chanter. Malheureusement pour lui, il nous a simplement vus travailler. Il a donc renoncé à nous emmerder. Mais quand vous êtes allé le voir, il vous a tout raconté. Molay agissait seul, vous vous avez une organisation derrière vous, et la fausse alerte à l’hôtel était un joli coup, félicitations. Alors chinois, français, pizza ?
– Pourquoi pas une pizza, répondit Albert quelque peu décontenancé. Je vous demande un instant, je téléphone à mon épouse…
A la pizzeria, Albert vérifia que Jimmy était toujours là.
– Alors ces révélations ? Demanda-t-il
– Vous ne voulez vraiment pas attendre le dessert ? Parlez-moi donc de vous, je suppose que vous vous êtes inscrit au chômage ?
– Bien obligé, mentit-il.
– Vous avez quelques pistes pour retrouver du travail ?
– Non !
Elle se tait un moment. Albert ne relance pas la conversation, Evelyne le regarde avec une telle insistance qu’il en est gêné.
– Si vous saviez à quoi je pense… Finit-elle par dire.
– Non, mais je sens que vous allez me le dire.
– Vous avez beaucoup de charme, si j’avais vingt ans de moins, je vous draguerais.
« Elle veut savoir quelque chose, mais quoi ? Je peux toujours jouer le jeu un moment. »
– Draguez-moi, je me laisserai peut-être faire ! Lui lance-t-il
Au tour d’Evelyne d’être surprise que les choses aillent si vite.
– Seriez-vous attiré par les femmes matures ?
– Quand elles ont votre classe, oui !
– Approchez-vous !
Il le fait, les lèvres se rencontrent, un bref baiser est échangé, Albert bande comme un cerf.
– Vous êtes pressé après le restaurant ? demande-t-elle.
– Disons que j’ai encore une bonne heure devant moi.
– Alors on ne prendra pas de dessert… ou plutôt ce sera moi le dessert…
Albert s’en veut, il joue avec le feu, il aurait dû au contraire dire qu’il était pressé de rentrer. Là, avec ses problèmes sexuels, il va au fiasco. Et puis soudain il réalise : elle s’en fiche de lui, elle joue la comédie, elle veut juste le mettre en situation, alors lui aussi jouera la comédie.
Evelyne Roche ne perd pas de temps. Dès que la porte de la chambre de l’hôtel s’est refermée, la voilà qui se déshabille. Albert est doublement surpris, d’abord parce le corps de la chef comptable semble avoir résisté de façon exceptionnelle aux outrages du temps. Certes le cou est marqué des rides et le haut du torse envahi par des taches de son, mais la poitrine, peu volumineuse ne tombe pas et, les fesses sont restées fermes, bref tout va bien de ce côté-là. La seconde surprise est constituée par ses dessous féminins car Madame se trimbale en porte-jarretelles
« Ça c’est exprès pour moi ! Si elle savait comme je m’en tape de ses porte-jarretelles ! »
Mais Albert se ment à lui-même, car il est loin d’être insensible au charme mature de la chef comptable. Il se déshabille à son tour, il bande. Il la dévore des yeux et Evelyne s’en rend compte. Le plan va fonctionner aux petits oignons.
– Tu me trouve comment, à poil ?
– Très… désirable
Albert ne l’aurait pas imaginée comme ça, à poil. Il était fasciné par ses seins terminés par de gros tétons sombres contrastant avec la blancheur ambiante. L’envie d’y porter ses lèvres devint irrésistible.
– Tu aimes ça, les vieilles salopes ?
« Pourquoi cette soudaine vulgarité ? »
– Je… balbutie-t-il
– Jolie bite ! Commente Evelyne en s’asseyant sur le bord du lit. Elle a répondu à sa place. Viens que je te suce !
La langue d’Evelyne goûte le gland d’Albert, enfouit la bite dans sa bouche, lui fait faire quelques allers et retours, l’enfonce toute entière, la ressort, fait un sourire béat.
– Hummm, qu’est-ce que j’aime ça, les bonnes bites. ! Tu vas me la foutre dans le cul après, j’adore qu’on m’encule !
Contre toute attente ce parler cru excitait Albert. Il avait compris qu’elle jouerait la comédie jusqu’à coucher avec lui, mais pas à ce point. Qui était-elle en réalité ? Quelle était sa vie privée ? Il devait admettre qu’il n’en savait rien ! Une partouzeuse ? Une nymphomane ?
– Tourne-toi !
Et la voilà qui lui pelote les fesses, qui les malaxe, qui les renifle, qui les embrasse, qui en écarte les globes et qui lui donne des coups de langue autour du trou du cul !
Et soudain, il sent un doigt lui pénétrer le fondement puis pratiquer une série de va-et-vient ! Il se laisse faire mais commence à se poser d’étranges questions, d’autant qu’Evelyne se crut obligée d’y aller de son commentaire salace :
– T’aimes, ça mon salaud, qu’on te s’occupe de ton petit cul ? Les femmes, les hommes… t’as raison faut pas mourir idiot, faut goûter à tout…
Oups !
Malgré l’excitation de la situation, il tente de réfléchir. Lui qui jusqu’à ces derniers temps limitait ses rapports extra-conjugaux à quelques escapades tarifées avait rencontré charnellement trois femmes très différentes depuis le début de cette affaire. Or les trois avaient plus ou moins deviné ses fantasmes bisexuels. Logique pour Mylène parce que c’était son métier de deviner les penchants de ses partenaires. Compréhensible pour Gina parce que c’était son propre fantasme. En serait-il de même pour Evelyne ? A moins que…
Il se met à débander.
– Enlève ton doigt ! Lui dit-il, sur un ton agacé.
– Tu n’aimes pas ? Répond-elle, étonnée de ce brusque changement d’attitude
– Stop, on arrête tout ! Et tu vas m’expliquer à quoi tu joues !
Evelyne se rend compte qu’elle est en train de perdre la partie. Mais elle compte sur ses talents de manipulatrice pour reprendre l’avantage.
– Pourquoi tu t’énerves, mon biquet ? Je t’ai suggéré cette petite séance afin de sceller notre marché. Alors d’accord c’est un jeu, rien qu’un jeu, mais on y joue tous les deux, non ?
Albert prend une profonde inspiration avant de poser sa question ?
– Tu mets le doigt dans le cul de tous les hommes que tu rencontres ?
– Oui j’aime bien, répond-elle sans se démonter.
– Parce que tous les hommes que tu rencontres ont des fantasmes bisexuels ?
– Bien sûr que non, mais ceux qui en ont, je les sens.
– Ah oui et comment ?
– Ça ne s’explique pas, c’est de l’intuition féminine.
– Tu me prends pour une andouille ?
– Je ne te prends pas pour une andouille, je voulais simplement t’épargner la vérité… qui n’est pas forcément très excitante…
– Pardon ?
– Je vais t’expliquer, c’est très simple. Il est difficile d’empêcher les employés d’aller sur internet, donc on le tolère, à partir du moment où ce n’est pas plus long qu’une pause-café. Reste le porno : la plupart des entreprises installent des filtres. Darousse préfère ne pas en poser et flanquer des avertissements à ceux qui s’amusent à ça de façon un peu trop régulière…
« C’était donc ça ! »
– Toi, il ne t’a jamais rien dit… tout simplement parce que tu n’en abusais pas et surtout parce qu’il ne voulait pas que tu soupçonnes le fait qu’il puisse t’espionner.
– Et Darousse s’est amusé à te raconter …
– Il m’a dit sur quel genre de sites tu allais parfois.
– Quelle pourriture, ce mec !
Evelyne ne répond pas et s’amuse à se tripoter la pointe de ses seins. Habile diversion.
– T’as pas envie de me les sucer un peu, dis ?
Attiré comme un aimant, Albert se met à lécher les jolis tétons de la chef comptable. Elle l’attire vers elle, ils roulent sur le lit, s’enlacent, se caressent, s’embrassent, se tripotent.
– Tu sais, tes petits fantasmes secrets, ça ne me choque pas du tout, ça aurait plutôt tendance à m’exciter ! Lui confie-t-elle, envoyant par là-mêmes les velléités rebelles d’Albert aux oubliettes.
Elle avait pris sa bite dans la main et la masturbait doucement.
– Tu as déjà sucé des bites ou c’est juste un fantasme ?
– Je l’ai déjà fait ! Répondit-il en se remémorant l’épisode du sex-shop.
– Raconte-moi !
Cet épisode, il n’avait pas l’intention de le raconter, alors il inventa, ou plutôt non, il n’inventa pas mais pour la première fois de sa vie, il raconta l’un de ses scénarios-fantasme à quelqu’un.
Le fantasme d’Albert
– J’étais un jour entré dans un salon de massage asiatique, j’avais pris une formule de base et après une demi-heure de massages plutôt traditionnels, sa main passait sous mes fesses et me touchait les couilles. Bien sûr, ça m’a fait bander, elle m’a demandé de me retourner et elle a déboutonné sa blouse en la laissant ouverte, sans la retirer. Elle était complétement nue en dessous. Elle m’a demandé si j’étais d’accord pour qu’elle me masse partout, je lui ai dit oui, et elle m’a demandé un supplément…
Jusqu’ici que du vécu, point de fantasme… le fantasme, il est juste après…
Je suis revenu quelque temps après, ayant été satisfait la première fois, je demandai la carte des prestations, et je remarquai qu’il y avait des massages pratiqués en couple. Par curiosité je choisis cette formule.
J’avais une petite appréhension mais elle s’est vite levée quand j’ai vu l’homme, un chinois très doux et très fin. Après une demi-heure de massage classique, la femme commença à aventurer ses mains sur mes couilles et sur mon trou du cul, tandis que l’homme avait ouvert sa blouse et se présentait devant moi en me massant les épaules. En fait il guettait mes réactions et quand il a vu que je n’arrêtais pas de regarder sa bite, il l’a approchée de mon visage. La fille m’a alors indiqué que si je voulais le sucer, je pouvais moyennant un petit supplément. Je me suis levé pour prendre de l’argent dans mon portefeuille, et la masseuse m’a dit qu’on pourrait aller encore plus loin. Je me suis dit pourquoi pas, il ne faut pas mourir idiot et je me suis mis à sucer la bite du mec. C’était une sensation merveilleuse, c’était doux, chaud, légèrement salé et surtout si délicieusement pervers. Pendant ce temps, la fille m’avait entré un doigt dans mon cul et le faisait aller et venir.
J’étais comblé de plaisir, puis à un moment l’homme m’a contourné, m’a demandé de relever mes jambes et après s’être placé un préservatif, il m’a défoncé la rondelle. Il y est allé doucement, il n’avait rien d’une brute. La masseuse me branlait pendant que le type m’enculait, j’ai joui assez vite. Je suis parti heureux et satisfait en me promettant de revenir.
– Et tu es revenu ?
– Oui, un mois après, malheureusement l’établissement avait fermé, et je n’ai jamais retrouvé de salon qui offrait ce genre de prestation.
Retour à la réalité
Le fait d’avoir raconté son fantasme à cette femme intrigante avait eu pour résultat de faire bander à mort Albert.
– Humm, elle m’a super excitée ton histoire, maintenant, j’ai envie que tu m’encules !
Albert n’avait pas de préservatif, mais Evelyne avait tout prévu. Elle se positionna en levrette dans une pose volontairement obscène qui dévoilait tous ses orifices. Albert fasciné par cette vue imprenable ne put s’empêcher d’aller lécher tout ça sous les encouragements de la chef comptable.
– Oh ! Oui ! Lèche-moi bien mon cul ! Mon gros cul de salope !
Et puis, se sentant prêt à éclater, il la pénétra et commença à la limer hardiment, provoquant les gémissements de sa partenaire. Albert se demanda si elle simulait. Pas sûr ! Il aurait voulu faire durer le plaisir, mais en fut incapable, envahi par un trop-plein d’excitation.
Il jouit dans un râle et s’écroula sur elle.
– Quel dommage qu’on ne se soit pas connus plut tôt ! Lui confie-t-elle.
– Ben oui, c’est la vie !
– Viens m’embrasser !
– Smack, smack.
– Alors maintenant que tu as eu ton dessert, tu peux me dire si tu es d’accord avec ce que je t’ai proposé ?
– Je vais arranger le coup, mais toi, tu as quoi à me dire ?
– Tout est parti d’un constat. Le montant des budgets consacrés à la publicité par les entreprises est aberrant. On envoie toute une équipe de tournage dans les îles avec des mannequins qu’on paie hors de prix. On soumet le résultat à une commission de prétendus experts, et si ça ne passe pas on recommence.
– Oui, et ensuite ?
– Darousse a proposé au patron de filialiser nos activités publicitaires en invoquant des raisons fiscales. Le patron a accepté. On a nommé directeur un homme de paille aujourd’hui en retraite, la filiale est bidon et son budget est alimenté par la maison mère. Lorsqu’on a besoin d’une campagne publicitaire, on prend un réalisateur au chômage qui nous réalise un petit truc vingt fois moins cher que les prix du marché… Et aussi efficace. T’as des questions ?
– Et le patron ?
– Il est vieux et c’est un grand naïf, il a une confiance absolue envers ses collaborateurs. Dans le monde du business, c’est une faute. Voilà tu sais tout, embrasse-moi donc au lieu de rêver.
Il le fit, la comédie ne se terminerait que dans quelques instants. Il n’avait rien appris de neuf, du moins rien de fondamental. Il était d’ailleurs persuadé qu’elle ne lui avait confié que des choses dont elle savait pertinemment qu’il les connaissait déjà.
– Bon alors, on est d’accord, tu minimises mon rôle dans cette affaire, tu mets tout sur le dos de Darousse, d’accord ?
– Un marché est un marché ! Répondit simplement Albert.
– Remarque, entre nous qu’est-ce qu’ils vont en faire de l’information, tes copains ? Franchement à quoi ça peut bien leur servir de savoir ça ? Dans toute boite il y a des magouilles, tu crois qu’ils se gênent eux ? C’est qui d’abord ?
Albert ne répondit pas
– Allez, tu peux bien me le dire ? Au point où on en est !
« C’est donc uniquement ça qu’elle voulait savoir ? Mais c’est débile… à moins que le détective n’ait pas encore rendu son rapport ? Si je ne lui fournis pas de réponse, elle va me casser les pieds jusqu’à ce qu’elle en ait une… Autant répondre n’importe quoi et la comédie sera terminée »
– C’est le Losange Bleu, mais je ne t’ai rien dit.
– Ça ne m’étonne pas d’eux, ce sont des vraies fouilles merdes.
– Va falloir que j’y aille. Ma femme va s’inquiéter.
– On se revoit quand ?
– Quand tu veux, téléphone-moi !
A suivre
© Vassilia.net et Chanette (Christine D’Esde) janvier 2014. Reproduction interdite sans autorisation des ayants droits.
A cette lecture j’ai fantasmé (et même plus) sur cette Evelyne Roche ! (j’en bande encore)
J’aime beaucoup ce personnage d’Evelyne Roche ! C’est plein de petits détails qui sentent le vrai !
ça se suce, ça s’encule, ça se doigte, et tout cela avec les mots qu’il faut pour nous exciter de fort belle manière. Bravo Chanette
Un épisode particulièrement excitant (j’aime les femmes cougars)