Le fantasme féminin du viol par Sonia Kubler
Il ne s’agit aucunement d’un article de fond sur le sujet mais plutôt d’un simple billet d’humeur
Dans un film de 1952 complétement et injustement oublié (Ils sont dans les vignes – Robert Vernay – 1952) une bande de fanatiques de la ligue antialcoolique s’oppose aux producteur locaux de pinard, s’ensuit ce dialogue surréaliste :
– Tu crois qu’ils ont de mauvaises intentions ? Suzanne Dehelly
– Courage Léontine, ils vont nous massacrer ! Lucien Baroux
– Est-ce qu’ils violent un petit peu… avant ? Suzanne Dehelly
Allons maintenant en 1972 écoutons ce dialogue du film : « Tombe les filles et tais-toi » (Herbert Ross, scénario de Woody Allen)
– Si on me violait, je ferais semblant de céder et puis je prendrais un objet très lourd et je l’assommerais… sauf si ça me plaisait. Diane Keaton
– On dit que le viol est le rêve secret d’une femme ! Woody Allen
– Ça doit dépendre du violeur, je suppose. Diane Keaton
Aujourd’hui la dictature invisible du politiquement correct ferait que la meute des ultra féministes tomberait à bras-raccourci contre de tels dialogues.
Aujourd’hui on nous parle de la notion floue de « culture du viol » et on nous assène des aphorismes mous du genre « un viol est un viol »
Ben non !
Prenons deux exemples tirés de fait réel (on a changé les prénoms)
Cas 1 : En revenant du travail Fabienne est agressée par six voyous qui la maîtrise, l’emmène dans une cave et la viole à tour de rôle pendant plus d’une heure en la maltraitant et l’insultant. Nous sommes là dans la pire expression du viol, celui qui laisse des traces psychologique et qu’il est évident de condamner sans ambiguïtés et avec la plus grande fermeté.
Cas 2 : Gisèle fréquente une boite échangiste et vient de se taper plusieurs hommes de façon consentie. Robert voudrait bien la sauter à son tour, mais Gisèle n’en veux pas et le lui fait savoir. Il insiste plusieurs fois. Finalement alors que Gisèle est assise sur une banquette, Robert lui saute dessus, et la pénètre de force. Gisèle commence par protester puis se dit qu’en le laissant faire elle aura ensuite la paix, c’est donc ce qui se passe. Sauf qu’ensuite le Robert devient collant et pénible. Gisèle lui indique que s’il continue son harcèlement elle n’hésitera pas à porte plainte. C’est donc ce qu’elle a fait. Gisele n’a pas été traumatisé le moins du monde, elle voulait simplement avoir la paix.
Après ces dames continueront à ânonner qu’un viol est un viol alors que les deux situations n’ont strictement rien à voir.
Pire elles ont inventé ce concept flou de « culture du viol »
« Toute agression sexuelle est un viol, toute pression psychologique est une agression, toute séduction est une pression psychologique, toute séduction est donc un viol ! » Nous racontent-elles. Autrement dit une tournante avec violence ou une main aux fesses, ce serait la même chose. ! Et de soutenir leur thèse en expliquant qu’une femme sur deux a été violé chiffres à l’appui (sauf qu’on ne saura jamais d’où viennent ces chiffres.
Des voix se sont élevées (Elisabeth Badinter, Marcella Jacub, Catherine Deneuve… ) contre cet amalgame qui ferait de tout homme un violeur en puissance
Avec ce genre de raccourci on va nous expliquer qu’une main aux fesses est un viol ! Eh bien non dans le pire des cas une main aux fesses est une incivilité idiote sinon ce peut être tout simplement une plaisanterie (déplacée ?) entre amis voire un geste de complicité… mais ça n’a rien d’un viol et à ce que je sache une main aux fesses n’a jamais traumatisé personne..
Avec ce genre d’amalgame même la galanterie devient suspecte. Résultat : en Norvège où les féministes font beaucoup de bruit plus aucun homme ne tient la porte à une femme. C’est là qu’on en arrive !
Et le fantasme du viol ?
Déjà, ça existe et si l’on en croit certaines études il ne serait pas rare du tout.
Alors qu’en est-il ?
Non ce fantasme ne s’illustre pas par l’idée d’être victime d’une tournante dans une cave sombre, c’est bien plus simple que ça, il s’agit d’un inconnu sorti de nulle part (à moins que ce soit quelqu’un de réel faisant partie de l’entourage familial, professionnel, de voisinage…) qui la prend de force sans lui demander son avis et la dame se laisse faire et point.
Alors comment expliquer l’existence de ce fantasme ? L’explicationne peut être généraliste chaque femme est différente, et on peut trouver des tas d’explications diverses et variées, mais il y a quand même un dénominateur (presque) commun :
De même que le fantasme de la prostituée relève de la réflexion suivante « Je suis tellement belle que des hommes sont prêts à me payer pour coucher avec moi », celui du viol peut s’illustrer d’une réflexion parallèle « Je suis si séduisante qu’un homme pourrait me violer et dans ce cas peut-être que je me laisserais faire »
Outre les deux films cités en préambule, une représentation très forte (et qui fit scandale à l’époque) du fantasme du viol est illustrée dans le chef d’œuvre de Sam Peckinpah, les chiens de Paille – 1971) Susan George commence par se défendre (sinon ce n’est pas du viol) puis devient consentante. Ce qu’elle n’admettra pas c’est quand elle découvre qu’il y a en a un deuxième qui attende son tour avec la complicité passive du premier.
J’ai bien aimé également quelques récits érotiques sur ce site adressant le fantasme du viol comme « Hôtel de sources » par Estonius ou « Un jeu qui tourne mal » par TSM
Ne rougissez pas de vos fantasmes, les filles !
J’ai même lu, je cite ;
« La galanterie n’est rien d’autre que l’expression inconsciente du machisme ambiant et de la culture du viol »
Du coup je ne tiens plus la porte aux femmes… et tant pis si elle la prend dans la tronche, car dans ce monde de fou où nous vivons il vaut mieux passer pour un malpoli que pour un « prédateur sexuel »
lire ça un 8 mars, journée de la femme, (pardon journée du droit des femmes) m’a fais mourir de rire. Cordialement
Bertrand
« Viol de Nuit » de Saint-Exupéry)
OK je sors !
Le fantasme du viol est également traité avec talent dans « Elle » le chef d’œuvre de Paul Verhoeven avec isabelle Huppert !
Il faudrait aussi parler de ces films des années 50/60 où le héros du film se jette sur la vedette féminine et lui roule un patin qu’elle n’avait pas osé demander. On trouvait ça romantique, maintenant on va vous expliquer que c’est du viol ! Triste époque !
Il était beau, il sentait bon le sable chaud…
Il n’a dit aucun mot
Il a pénétré mon intimité
sans un mot échangé
Hum, dans mon rêve, je me prélasse au soleil simplement vêtue d’un petit bikini, un bel inconnu s’approche et me caresse il ne dit rien et me pénètre ! J’adore !
Merci Sonia ! je n’aurais pas écrit mieux !