20 ans après: Premières cordes
par Oblik
Cela faisait 20 ans que nous ne nous étions pas revus. Elle s’était mariée et avait changé de nom. J’avais déménagé pour monter «à la capitale.» Je l’avais rencontrée dans un pub. Puis elle m’avait invitée chez elle. Nous avions fait l’amour. Quand elle s’était retournée sur le ventre, j’avais tenté de forcer ses reins. Elle s’était dérobée : «Non ! Ça fait mal !» Je n’avais pas insisté et nous avions passé une douce nuit enlacés. Des centaines de nuits suivirent, rythmées par autant de sodomies qu’elle aimait finalement tant et dont elle ne comprenait pas la jouissance qu’elles lui procuraient.
Et puis ce courriel tombe : «Est-ce toi ?» Au bout de 20 ans, après de vaines recherches de ma part (jusqu’à une petite annonce dans le journal local), elle me retrouve tout simplement par un site d’anciens élèves. Ce «Est-ce toi ?» me rappelle ses cheveux longs et bouclés, sa poitrine (95 D ?) que j’aimais tant étrangler avec mes mains, nos étreintes qui se terminaient irrémédiablement dans ses reins serrés. Ses silences, ses interrogations : «Tu vois ces bleus sur mes seins ? C’est la marque de tes doigts. Ça fait mal, mais dis, tu les serrerais encore tout à l’heure ? Je ne comprends pas. Ça fait mal, mais j’aime.» Sa voix, son regard.
Nous nous téléphonons. Je n’ai rien oublié. Elle n’a rien oublié de ces heures que nous passions ensemble. Je ressens le contact de ma main sur ses épaules d’athlète, douces, étonnamment fermes. Elle murmure : «Tu m’as attachée… Je m’en souviens, tu t’en souviens ?» Oui. C’était si malhabile… Entre de longs silences ponctués de nos respirations : «Tu ne m’as jamais bandé les yeux, ce doit être une sensation terrible… Je ne vois plus… je suis obligée de ressentir.» J’ai envie d’elle. 500 kilomètres nous séparent.
J’ouvre un coin de blog rien qu’à nous deux. Elle m’écrit : «Je ne sais pas comment se passera cette première fois, mais j’aimerai que ce soit la perfection, même si cela n’existe pas. Je n’aimerai pas être nue, je veux que tu me découvres. J’ai peur de trembler, tellement je t’attends, j’ai peur de parler et briser un instant. C’est comme une bulle de savon, un mauvais geste et la magie se brise, et je veux que la magie ne s’arrête jamais. J’ai peur de précipiter les choses tellement je te veux en moi, je veux tout ce que tu m’écris, mais il faudra que tu me retiennes. Aide moi, dis moi… Je veux sentir tes mains sur moi, sur ma taille et sur mes seins, je veux te sentir dans ma bouche, sur mes seins, dans mes reins. Je veux sentir les liens, et ton souffle sur moi. Je veux hurler mon plaisir et recevoir le tien. Je veux voir ton regard quant tu me prendras la première fois, et que tu vois les étoiles dans le mien. Je n’ai pas les mots, je parle bien mieux avec mes mains, ma bouche…»
Et encore ce coup de téléphone : «Être attachée, ne plus pouvoir bouger, que tu puisses me faire ce que tu as envie… Que je ne sache pas ce que tu vas me faire subir, que m’amènes où tu veux, au bord du plaisir et arrêter… que tu décides quand je pourrai jouir.» – «Je sais que tout ce qui viendra de toi, ça ne me fera pas mal.» Puis sur le blog «Je veux tout, mais il me suffirait d’un rien. J’ai comme envie de te donner un blanc seing, pour mon plaisir, le tien. Je suis confiante, mon plaisir n’a pas peur. Juste mon corps, qui ne sait pas. Tellement envie de toi.»
Aujourd’hui, nous nous sommes vus à l’hôtel. J’étais en déplacement dans sa ville. Elle aurait voulu que j’admire ses hauts talons, ses bas, ses dessous. Je l’ai déshabillée en quelques secondes, oubliant d’ôter ses bas et ses escarpins. Nous nous sommes allongés sur le lit. Ne pas faire l’amour… Non. Se sentir, se serrer, s’étreindre… Enfin se regarder, éclater de rire. Se blottir. S’embrasser. Caresser des formes familières, divines, merveilleuses. Elle veut que «je la prenne» maintenant. J’aime la désirer. Je découvre avec elle, depuis si longtemps en fait, qu’un certain bonheur, une certaine plénitude, c’est simplement ce désir de l’autre, ou encore, cette sensation de la pénétrer, d’être en elle. Loin, si loin dans ses reins à en avoir mal parfois. La recherche de la jouissance en tant que telle devenant si secondaire.
Aujourd’hui ? Il a fallu, avant que je la sodomise une première fois, que je retire une lourde boule métallique ovale qu’elle avait glissée dans ses reins. Ses piercings sont comme des balises d’appels à caresse : un anneau sur chaque sein, sur chaque grande lèvre, un sur le clitoris. Serrer fort ses seins entre mes mains, puis étrangler sa taille avec une corde en coton, puis ses seins qui deviennent durs, sensibles… «De quoi as-tu envie ?» – «Que tu viennes dans mes reins, mais très loin, fais-moi mal.» Elle est allongée sur le dos, je replie ses jambes pour les placer sur mes épaules. Mon sexe s’enfonce dans ses reins. Son regard s’affole. «Plus loin !» Je gagne quelques centimètres (ou millimètres), je sens également la douleur. «Tu as mal ?» – «Oui… ne t’arrête pas…» À chaque mouvement, je sens que je m’enfonce encore un peu plus loin. C’est merveilleux.
Quelques instants plus tard, exsangues tous deux, nous nous retrouvons en cuillère, l’un contre l’autre, mon sexe toujours dans ses reins, en un lent va-et-vient. Somnolence. «C’est la caresse la plus forte, la plus douce et la plus intime que je connaisse.» murmure-t-elle. «Tu te rappelles ? Tu as essayé une fois, non, deux fois de rentrer ta main dans mes reins. J’aimerais que tu y arrives. Demain ? Si on peut se voir ? Et les orties dont tu me parlais, je sais où en cueillir, tu veux que j’en apporte ?» Je la bâillonne doucement de ma main, lent va-et-vient dans ses reins soyeux qui m’enserrent…
«Et ces piercings, cela fait longtemps que tu les portes» ? – «Je les ai fait poser pour toi. C’est encore très sensible. Tire sur les anneaux si tu veux…» Elle feule sous la douleur aiguë. Il se fait tard. Nous nous habillons pour aller dîner. «J’ai amené ça… Ça te plait ?» C’est un corset en satin que je l’aide à lacer. «Tu peux encore serrer…» Le corset laisse ses seins libres dont je relâche un peu les liens. Je replace la boule dans ses reins que j’enfonce avec un lourd plug en métal. Une corde le maintiendra solidement en place. Nous sortons dans la rue. Les oiseaux chantent. La soirée ne fait que commencer. Je l’aime.
[Les autres chapitres et leur ordre sont en cours de refonte]
Oblik © 2008 – reproduction autorisée pour Vassilia.net
Petite leçon d’anatomie à l’usage de l’auteur : Les reins et le trou du cul, ce n’est pas la même chose.