Les filles du bois maudit – 11 – L’antre des fées par Léna Van Eyck

Les filles du bois maudit – 11 – L’antre des fées par Léna Van Eyck


Et puis un jour…

Il faisait beau ce jour-là, un ciel bleu sans l’ombre d’un nuage, Sarah et ses compagnons se décidèrent à tenter de sortir du bois, elle expliqua :

– On va rejoindre la rivière, ensuite on va la longer en aval, le plus loin possible et là on verra si on trouve une sortie !
– Et si on ne trouve pas ?
– On laissera des marques pour pouvoir revenir sur nos pas et le lendemain, on essaiera un autre chemin.

Et le petit groupe se mit en route.

Comme elles le faisaient régulièrement, les trois fées étaient venues pêcher la truite, elles emmenaient maintenant Jehan avec eux et l’initiaient à la vie forestière.

Et tandis que Charlotte et Margot montraient à Jehan comment estourbir le poisson avec un gros bout de bois, puis le rattraper ensuite sans qu’il ne glisse entre les mains, Catherine faisait le guet à califourchon sur une branche d’arbre, attentive au moindre bruit inhabituel !

Son ouïe exercée perçut des bruissements en amont. Plusieurs bruissements. Des bêtes ? Des gens ? Elle ne tarderait pas à le savoir ! Elle imita le cri de la chouette.

A ce signal, Charlotte et Margot se précipitent dans l’arbre entraînant Jehan.

– Plus vite, crétin ! Qui t’a appris aussi mal à monter aux arbres ?

Plus loin, Sarah avait entendu le cri et fit stopper ses compagnons.

– Silence ! Une chouette en plein jour ! Voilà qui est singulier !
– Elle a peut-être été dérangée dans son sommeil ! Objecta le père Godefroy.
– A moins que ce soit un signal de guetteur, ça sent le guet-apens.
– On fait quoi ?
– On ne va pas prendre le risque d’avancer, on rebrousse chemin, on reviendra demain.

De ses yeux perçants, Catherine parvient à distinguer ce qui ressemble à des formes humaines dissimulées dans le fouillis de la végétation.

– Des soldats, sans doute ? On dirait qu’ils s’en vont, ils vont être obligés de longer la rivière, on les suit et on les prendra à revers à partir des petits rochers. Il y décidément trop de monde dans cette forêt !

Usant prestement de leurs jambes agiles, les fées blondes eurent tôt fait de dépasser discrètement le groupe puis de les attendre du haut des reliefs caillouteux qui surplombaient la rivière à cet endroit :

– Il sont cinq. Il y a trois femmes ! Constata Catherine. Qu’est-ce qu’elles font ici ?
– On va leur demander ?
– Des armes ?
– Deux épées, dirait-on, on va garder bonne distance et les menacer de nos flèches.

Rapide comme l’éclair les trois amazones sautèrent de conserve, barrant la route au petit groupe qui n’avait rien vu venir. Jehan, toujours aussi maladroit, les rejoignit quelques instants après.

– Maman ! Cria Blanche avant de tomber dans les pommes.

Par réflexe, Florimond et Dame Isabelle avaient sorti leur dague, Sarah leur fit signe de se calmer puis s’adressa aux assaillantes :

– Halte-là vous autres, nous ne sommes point des ennemis, nous cherchons simplement à sortir du bois du côté de Vimoulin ! S’écria Sarah.
– C’est la sorcière ! Hurla Jehan qui venait de la reconnaître et qui la pointait du doigt.
– Jehan ! Que fais-tu là ? Qu’as-tu fait de frère Léon ?
– Vous vous connaissez ? Demanda Catherine.
– C’est la sorcière ! Répéta Jehan en claquant des dents.
– La sorcière ! Répéta Catherine, peu rassurée, celle que nous cherchons ?
– Elle est dangereuse ! Balbutia Jehan.
– Tu ne disais pas ça quand je t’ai soigné, pauvre idiot ! Rétorqua Sarah
– Elle m’a soigné, il est vrai, mais ensuite elle m’a damné !
– Estime-toi heureux que je ne t’ai pas transformé en crapaud pointu.

Catherine interrompit brusquement cet échange de gentillesses :

– Rangez vos arcs, les filles ! Grande sorcière, nous reconnaissons ton pouvoir et nous nous soumettons à ta volonté, si tu le souhaites nous serons tes servantes dévouées.

Sarah se demanda si cette sauvageonne blonde jouait la comédie ou si elle était en train de tenter de la piéger :

« Non, elles auraient voulu nous tuer, ce serait déjà fait… »

– Posez vos armes à terre et approchez-vous sans crainte ! Toi Jehan reste dans ton coin et ne bouge pas sinon j’userais de mes pouvoirs pour te transformer en limace visqueuse.
– Euh, Blanche n’arrête pas de tomber dans les pommes ! Intervint Godefroy.
– On va s’en occuper mais chaque chose en son temps.

Les trois fées s’approchèrent ! Pas trop rassurées tout de même.

– Savez-vous comment on prête allégeance à une sorcière ? Demanda Sarah en prenant une pose théâtrale.
– Euh…
– Alors tournez-vous et présentez-moi vos fesses de putain.

Sans discuter, les trois filles firent ce qu’on leur demandait devant les yeux ébahis de Godefroy et de Florimond. Dame Isabelle, pour sa part trouvait la chose plutôt plaisante.

– Et maintenant, l’une après l’autre, vous allez me baiser le cul. Et que ce soit bien fait, je veux sentir vos langues de ribaudes sur mon trou de sorcière.

Catherine s’exécuta la première. Sarah se réjouissait d’avoir ces trois alliées inespérées à ses bottes, mais ignorait encore comment bien exploiter cette opportunité.

Quand ce fut le tour de Charlotte de venir lécher la rondelle de Sarah, Blanche revint à elle, mais la vue de ce spectacle qu’elle trouva diabolique la fit replonger.

– Que les choses soit bien chaires ! Reprit Sarah alors que la langue délicate de Margot avait achevé son travail, je ne suis qu’une apprentie sorcière. Marthe est morte avant de m’avoir tout enseigné, j’ai appris beaucoup de choses mais pas tout. Nous cherchons à sortir du bois, savez-vous comment faire ?

Voilà qui déçoit fortement Catherine, elle qui pensait pouvoir s’allier avec la sorcière afin de pouvoir bénéficier de ses conseils et de ses pouvoirs.

– Blanche ne va pas bien ! Insista le père Godefroy.
– Ne peux-tu la soigner ? Demanda Florimond à Sarah.
– Je n’ai pas ce qu’il faut sur moi ! Temporisa-t-elle.

Sarah tenta de réfléchir aussi rapidement que lui permettait la situation : sortir quelqu’un d’un évanouissement n’avait rien de difficile, mais le problème de Blanche était beaucoup plus grave. Celle-ci se trouvait projetée sans préparation aucune dans un monde qu’elle n’osait imaginer, peuplé de fées et de sorcières. Il faudrait donc lui parler afin de dédramatiser la situation. Pour cela il faudrait du calme et du temps. Et ce n’est certainement pas en cheminant dans ce bois maudit qu’elle y parviendrait.

– On va rebrousser chemin, nous repartirons dès qu’elle ira mieux.

Catherine sauta sur l’occasion :

– Il est loin votre abri ?
– Pas tout près !
– Je peux vous offrir le nôtre, il est très grand et vous y serez à l’aise.

C’est ainsi que la petite compagnie se dirigea vers le temple souterrain des fées. Godefroy et Florimond soutenaient Blanche et s’efforçaient sans grand succès de lui tenir des propos rassurants.

– Restons sur nos gardes chuchota Dame Isabelle à l’oreille de Sarah. Elles te croient grande sorcière, il ne faut pas les décevoir.
– Je ne les décevrais pas, j’ai cueilli au passage quelques herbes et quelques feuilles afin de les épater.
– Explique moi !

Sarah lui expliqua comment on pouvait s’entourer d’un nuage de fumée à l’aide d’une racine braisée qu’il suffisait d’écraser du pied.

– Elles me paraissent fort crédules, quand nous serons arrivés, il faudra bien qu’on se présente, à ce moment, laisse-moi faire, voilà ce que je te propose… Chuchota Dame Isabelle.

Arrivée sur place, Catherine prit la parole :

– Nous sommes ici depuis longtemps, nous venons de découvrir de nouvelles salles que nous n’avons pas encore aménagées, je suis Catherine, voici Margot et Charlotte.

A ce moment, Dame Isabelle jeta discrètement à terre la boule fumante que venait de préparer Sarah et l’écrasa avec le pied. Aussitôt une épaisse fumée la dissimula provoquant l’effroi de l’assistance.

– N’ayez aucune crante, il ne vous arrivera rien ! Cria Sarah, vous autres, allongez Blanche sur cette couche et bandez-lui les yeux.

Quand la fumée se dissipa, Dame Isabelle était complètement nue :

– Je suis Alouqua, princesse des ténèbres et ambassadrice des enfers. Votre hospitalité et votre soumission à notre royaume seront récompensés comme il se doit, prosternez-vous comme la sorcière vous l’a enseigné.

Et avec un bel ensemble touchant, les trois fées exhibèrent leurs jolis derrières avant de venir à la queue-leu-leu lécher celui de dame Isabelle.

Evidemment, après cette petite mise en scène, les fées n’osèrent pas poser de questions.

Sarah et sa compagnie réclamèrent à manger et à boire.

– On a oublié nos truites à la rivière, mais il nous reste du jambon de sanglier séché, il est délicieux.
– Ce sera parfait !

Sarah essaya tant bien que mal de rassurer Blanche. Pas évident parce que la jeune fille, en pleine confusion mentale n’était pas trop dans des dispositions d’écoute :

– Vous m’avez fait damner ! Tout ceci est sortilège ! C’est très injuste ! Je n’ai rien fait ! Vous m’avez abusé ! Jésus, Marie, Joseph, anges radieux, sauvez-moi !

Et ainsi de suite, dans une totale incohérence…

– Tu arrêtes et tu m’écoutes !

Elle n’arrêta pas et n’écouta pas ! Alors Sarah lui balança deux gifles qui la rendirent stupéfaite, elle demanda ensuite un bol d’eau qu’elle lui jeta sur le visage.

– Eloignez-vous, vous autres pendant que je tente de la ramener à la raison ! Dit-elle à l’intention des trois fées qui s’isolèrent dans un coin.

– Claques et eau ! En voilà de drôle de méthodes pour une sorcière ! Persifla Charlotte à l’oreille de ses sœurs.
– Elle n’a pas plus de pouvoir que moi ! Renchérit Catherine.
– C’est pourtant bien l’apprentie de la sorcière Marthe, Jehan l’a reconnu ! Intervint Margot.
– On dirait que Marthe ne lui a pas appris grand-chose ! Ajouta Charlotte.
– Et l’autre grande bringue qui croit nous impressionner avec son nuage de fumée, alors qu’on sait parfaitement le faire nous-mêmes ! Ajouta la grande Catherine.
– Elle est aussi ambassadrice des enfers que moi archevêque ! Persifla Margot !
– N’empêche qu’elle est très belle sous le linge ! Fit remarquer Charlotte !
– Toi tu ne penses qu’à la chose !
– Parce que j’aime bien la chose, vous aussi, non ?
– On fait quoi ? Demanda Margot
– Rentrons dans leur jeu ! On verra bien jusqu’où ces deux fausses sorcières veulent nous emmener !
– Au départ, ils voulaient juste sortir du bois !
– Pour ça on pourra les aider !

Blanche semblait maintenant se calmer

– Que l’on fasse tiédir un bouillon ! Demanda Sarah.

Florimond qu’on avait pas beaucoup entendu jusqu’ici ne cachait pas sa nervosité :

– Me dira-t-on enfin ce que signifie tout cela ?
– Oui, mais pas tout de suite, je ne peux pas tout faire à la fois.

Elle fit boire le bouillon à Blanche !

– Il faut tout boire, ça va te faire pisser, tes frayeurs vont disparaître avec ta pisse.
– Elle a déjà pas mal pissé sur elle ! Fit remarquer le père Godefroy.
– Oui, mais c’est pas assez ! Maintenant laisse-nous, je vais lui parler.

– Blanche dis-moi, en ton château, as-tu déjà assisté à des amusements de troubadours ?
– Oui, mais pourquoi me parler de ça ? Ce n’est point le moment…
– Tu vas voir ! Et ces troubadours, parfois ils jouaient des farces au milieu de leur jongleries ?
– Oui parfois, je les ai vu imiter des personnages imaginaires ridicules et nous en faire bien rire.
– Alors, ce qui s’est passé tout à l’heure dans le bois, c’est la même chose, ces dames m’ont cru sorcière et j’ai fait comme les troubadours, j’ai imité une sorcière. Je ne l’aurai pas fait, notre vie aurait été mise en danger.
– Mais alors ce cérémonial lubrique.
– Un jeu, les trois fées le croient réel et pour l’instant cela nous sauve la vie !
– Mais tu es bien un peu sorcière non ?
– Disons que j’ai quelques savoirs, mais ni l’Enfer, ni Satan n’y ont à voir. Disons que ce qu’on appelle les sorcières ont un autre niveau de connaissance que les autres mortels.
– Alors pourquoi vous pourchassent-ils ?
– Parce que les gens sont hypocrites, ils critiquent les sorcières et les ribaudes, les femmes les jalousent et les hommes sollicitent leurs services en cachette.
– Je voudrais être sûre de pouvoir avoir confiance en toi !
– Ai confiance, tu ne le regretteras pas et je t’apprendrai tout ce que je sais.
– J’ai mille questions à te poser !
– Tu pourras, mais pas aujourd’hui, repose-toi un petit peu !

Dame Isabelle, toujours complètement nue, s’approcha de Sarah quand celle-ci s’éloigna de Blanche puis lui tint un étrange discours :

– Je cherchais un royaume. Je ne sais pas où en est Enguerrand, mais en ce qui me concerne, l’intervention du curé qui est parti baver chez l’évêque a brisé tous mes espoirs, je ne serais probablement jamais châtelaine. Cela m’aurait bien plu, un château sans guerre, où il aurait fait bon vivre et où aurait régné l’amour !
– Tu y croyais vraiment ?
– La vie est courte, mais vivre quelques années, quelques mois ainsi, ne serait-ce point merveilleux ?
– Certes ! Mais maintenant ?
– Mon royaume je vais le construire ici, ce sera le royaume du plaisir et de la volupté. Les trois filles, nous allons les manipuler… Gentiment !
– Je saisis bien l’idée, mais pas les détails !
– Moi non plus, c’est encore un peu confus, mais laisse-moi faire !

Dame isabelle se débrouilla pour prendre rapidement l’ascendant sur le groupe en continuant de jouer son rôle de créature infernale. Elle demanda à visiter les salles récemment découverts par Jehan.

– Il va falloir déblayer !

Très vite Dame Isabelle donna des ordres :

– On va sortir les macchabées et toutes les saloperies qui encombrent ces pièces… Il faudra ensuite balayer et faire brûler des parfums, installer de bonnes paillasses, confectionner des torches en résine et les accrocher aux parois…

Catherine avait du mal à déceler les intentions profondes de la prétendue envoyée des enfers.

– Ne peut-on pas se contenter de bien déblayer la première pièce. Nous pourrions condamner les autres, il est inutile de faire trop grand.

Pour toute réponse, Isabelle la gifla.

– Qui es-tu pauvre mortelle pour discuter mes ordres ?

Catherine dû faire un effort surhumain pour ne pas se rebeller. Margot et Charlotte ne manquèrent pas de lui reprocher ce qu’elles considéraient comme de la soumission inutile.

– Laissons la finir d’organiser le ménage, après on va s’en occuper sérieusement.

Isabelle regretta son geste, faire dans l’abus de pouvoir quand ce pouvoir n’est que fictif n’est jamais une bonne chose

Il fallut deux jours pour accomplir tout ce qu’avait programmé Dame Isabelle aux termes desquels il fallut se réapprovisionner en nourriture. Catherine proposa d’aller à la rivière en emmenant Margot et Sarah, Charlotte prétendument fatiguée resterait au refuge.

Isabelle entretient discrètement Sarah :

– Méfie-toi ! J’ai l’impression qu’elles sont sur leurs gardes, j’espère qu’elles ne se doutent pas de quelque chose.

Sur le chemin de la pêche, les deux filles tentèrent de faire parler Sarah :

– Tu as bien connu la Marthe ?
– Pardi, j’étais son apprentie, puis son assistante !
– Elle t’a enseigné beaucoup de choses ?
– Pas mal de choses, mais pas assez !
– Et cette créature, Alouqua, d’où vient-elle ?
– Ce serait grand danger de répondre à cette question. Et je n’ai nulle envie de me mettre en danger.

Catherine se demanda s’il fallait enfoncer le clou, mais estima plus prudent de ne pas insister. Elle décida d’affronter directement Alouqua, mais pour le moment elle ne savait comment ?

Mais c’est Dame Isabelle qui lui en fournit elle-même l’occasion.

Après le repas, elle toisa Catherine :

– J’aimerais partager ta couche… Maintenant !

Catherine n’avait rien contre, elle aimait les femmes et celle-ci était fort belle, de plus il y avait fort longtemps qu’elle n’avait pas caressé une autre peau que celles de ses deux sœurs. Et puis cette petite récréation promise serait sans doute de nature à créer une intimité propre aux confidences. Que des avantages, dirons-nous !

Les deux femmes ne s’embarrassèrent d’aucun protocole et se mirent immédiatement nue toutes deux :

– Tu es très belle ! D’où te vient cette blondeur ? Demanda Dame Isabelle alias Alouqua.
– De ma maman, notre château a été attaqué par les anglais il y a quelques années, ma famille a été massacré, moi et mes deux sœurs ont été embarqué sur une cariole dans laquelle nous avons toutes été violées. Puis après une longue course nous avons campé à l’orée de ce bois, les anglais étaient ivres morts, nous avons réussies à nous échapper et à entrer dans le bois. Nous n’en sommes jamais ressorties, sauf pour nous procurer ce que nous ne pouvions trouver ici. Mais je ne sais pas pourquoi je te parle de ça, tu dois le savoir puisque tu viens des enfers. Dis-moi plutôt si la blondeur de ma chatte est à ton goût !
– Je te le dirais quand je l’aurais gouté. Mais je vais commencer par gouter à tes seins !
– Ne te gêne surtout pas, mais après c’est moi qui gouterai aux tiens.
– Je suis parfois un peu violente en amour, il te faut le savoir.
– Cela m’arrive aussi, il m’arrive de mordre, de griffer, de gifler… Mais je n’aime pas qu’on me le fasse et je sais me défendre. On en reste là, où on continue ?

« Si elle me parle comme ça, c’est qu’elle se doute de quelque chose ! Mais elle ne sait pas à qui elle a affaire… improvisons ! »

– N’ai point peur ! Pourquoi te ferais-je du mal ?
– Je n’ai point peur, et j’attends tes caresses !

Isabelle approcha sa bouche du téton gauche de Catherine et le suça avec délicatesse avant de s’intéresser à celui de droite. Là elle resta plus longtemps puis insensiblement elle augmenta sa pression et se mit à mordiller le petit organe, provoquant des frissons d’aise chez la jolie blonde.

– C’est bon, mais pas plus fort.

La chatelaine ne répondit pas, mais n’augmenta pas sa pression, passant d’un téton à l’autre. Sa main descendit vers les poils de la chatte blonde et d’approcha de sa fente. Ça mouillait déjà !

– Gourgandine !
– Pourquoi ?
– Parce que tu mouilles.
– Toutes celles qui mouillent seraient donc des gourgandines ! Rétorque Catherine.
– Ce n’était pas une insulte !
– J’avais compris.

Et Catherine sans se gêner, et d’ailleurs pourquoi se serait-elle gênée, porte à son tour sa main dans l’épais buisson brun de Dame Isabelle.

– Mais, là non plus, ce n’est point sec !
– Il ne me semble pas t’avoir donné la permission de me tripoter ! S’amuse la fausse Alouqua.
– Entre gourgandines, on ne va pas se faire des manières !
– Certes !

Et cette fois c’est Catherine qui se mit à jouer avec les bouts de sein de sa partenaire.

« Cette blondasse est trop forte ! Je n’arriverai pas à la dominer, alors tant pis, faute de mieux je vais au moins calmer mon excitation ! »

– Tourne-toi, je vais gouter à ton cul !
– Ma foi, ce n’est point de refus, montre-moi ce qu’une langue venue de l’enfer peut faire dans le trou du cul d’une mortelle !

« Cette fois, plus de doute, elle se moque carrément de moi ! »

Et sans répondre, Isabelle vient darder sa langue sur le troufignon de la grande blonde. L’endroit ne sent pas précisément la rose, mais elle fait avec, dans d’autres circonstances, elle aurait probablement abandonné ce cul trop douteux pour d’autres plaisirs, mais là elle encore un rôle à tenir, alors elle le tient, du moins, elle essaie.

– Alors tu l’aimes mon trou à merde ! La nargue Catherine.
– Il pue !

Il ne fallait pas qu’Isabelle se déballonne, mais elle n’avait pas non plus l’intention de laisser sa bouche collée à cet endroit pendant des heures, aussi se releva-t-elle, demanda à sa partenaire de se retourner et sans crier gare l’embrassa profondément.

Elle avait cru que Catherine se rebifferait devant se baiser au goût particulier, mais elle fit comme de rien n’était.

« Trop forte, cette blonde ! Vraiment trop forte ! Qu’elle me fasse jouir et qu’on en finisse ! »

Catherine vint égarer son doigt près du trou du cul de sa partenaire. Cette dernière ne détestait pas cette caresse particulière.

– Enfonce ton doigt !

La fée ne se le fit pas dire deux fois, fit pénétrer son index dans le conduit anal de la châtelaine et se mit à le remuer avec frénésie, lui provoquant des ondes de plaisir.

– Tu veux le lécher ? Demanda Catherine en présentant son doigt légèrement pollué devant la bouche d’Isabelle.

Isabelle ne voyait pas comment refuser, d’autant que cela ne la gênait pas plus que ça. Ensuite elle s’assit, écarta les jambes et demanda à sa complice de jeu de venir la lécher. Catherine vint alors se régaler de l’abondante mouille de la chatelaine avant de poser le bout de sa langue sur le bouton d’amour.

Excitée, Isabelle l’était, mais elle était aussi préoccupée parce que ce contact, certes agréable, n’avait rien à voir avec celui qu’elle avait fantasmé et où elle aurait dominé sa partenaire physiquement et mentalement. Elle crut un moment que son plaisir ne viendrait pas, ce qui en la circonstance pourrait avoir des conséquences inattendues. Il lui faudrait alors simuler, chose qu’elle n’avait jamais été obligé de faire de sa vie, et d’ailleurs saurait-elle le faire sans paraître ridicule ? Alors elle s’efforça d’appeler au secours ses fantasmes les plus secrets, ses images où ses pages se suçaient la bite avant de s’enculer. Et miracle elle finit par jouir dans un geyser de mouille en gueulant comme une baleine.

Pas vache, Catherine, ne lui demanda pas la réciproque de suite, préférant câliner et caresser sa partenaire, et en lui faisant de petits bisous partout. Le genre de petites attentions que l’on prodigue à une bonne copine avec qui on vient de passer un bon moment, mais fait-on cela à une envoyée de l’enfer ?

« Elle n’y crois plus, il faut que je prépare quelque chose pour me sortir de ce guêpier ! »

Mais elle n’eut pas le temps de prolonger ses réflexions, Catherine quémandant à son tour que l’on s’occupe de sa chatte.

– Je bloque un peu ! Dit-elle, en fait il faudrait que je pisse !
– Alors pisse-moi dans la bouche ! Lui proposa Isabelle.
– Hum, pourquoi pas ?

Isabelle se coucha sur le sol, bouche ouverte, Catherine s’acroupit au-dessus de son visage et se mit à uriner d’abondance, La brune se régala de cette pisse bien tiède à l’arrière-goût de tisane, elle ne put tout boire mais se badigeonna la poitrine avec ce qui dégoulinait.

– Alors, elle est comment ma pisse de mortelle ?
– Délicieuse, je dirais !

La miction de sa partenaire étant terminée, Isabelle vint nettoyer sa chatte des dernières goutes. Evidemment à cette occasion la langue se fit mutine et après s’être régalé, vint titiller le petit bouton d’amour.

Catherine vint très vite !

– Tu m’as donné beaucoup de plaisir ! Commenta Catherine en embrassant sa partenaire plutôt chastement.
– Ce sont les plaisirs de l’enfer ! Commenta Isabelle sans trop de conviction

Catherine éclata alors de rire provoquant l’ahurissement d’Isabelle.

– J’ai quelque chose à te rendre ! Repris la fée blonde !

Isabelle n’eut pas le temps de s’interroger très longtemps sur la nature de ce rendu, car elle venait de recevoir deux belles gifles en pleine face.

– Maintenant, nous sommes quittes !
– Mais comment oses-tu…
– Transforme-moi en putois puisque tu en a le pouvoir ! Tu n’es pas plus sorcière que moi, rossignol des bois ! Le coup du nuage de fumée, je le connais bien ! Alors voilà, je te propose de jouer cartes sur table, nous ne sommes pas obligées d’être ennemies, mais encore faudrait-il savoir ce que tu cherches ?

A suivre

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4 réponses à Les filles du bois maudit – 11 – L’antre des fées par Léna Van Eyck

  1. Honorine dit :

    Ça continue à un excellent niveau avec ces magnifiques évocations de l’amour au féminin.

  2. Bureau dit :

    La plus belle des fées, n’est-ce pas la Fée Lation ?

  3. Darrigade dit :

    Une intrusion talentueuse dans un moyen-age de fantaisie et d’érotisme. Toute une ambiance, j’adore

  4. Viviane dit :

    Je trouve cette série vraiment très intéressante, les personnages sont tous différents, bien campés et pas du tout interchangeable, il y a une ambiance, un climat et puis c’est chaud. j’adore

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