Professeur Martinov 18 – L’héritage de tante Madeleine – 4 – Ninotchka, fausse soubrette par Maud-Anne Amaro

Professeur Martinov 18 – L’héritage de tante Madeleine – 4 – Ninotchka, fausse soubrette par Maud-Anne Amaro

Louis Gringola

« Comment a-t-on fait pour trouver mon adresse ? » S’exclama Louis Gringola en découvrant le message envoyé par Rosemonde.

Quasiment par réflexe, il composa le numéro indiqué sur la lettre et tomba sur le message enregistré, imprudemment il laissa un message sibyllin qu’il pensa anodin :

« C’est Louis Gringola, je rappellerais. »

Pour lui, bien qu’il ait coupé tous les ponts avec sa famille, il lui apparaissait que recueillir une partie importante de l’héritage de tante Madeleine lui semblait procéder de l’ordre logique des choses.

Louis n’était pas au courant du décès de son frère Pierre ni de la renonciation des vœux de Thérèse. En relisant la lettre il se dit qu’il devait faire quelque chose et la première idée qui lui vint à l’esprit était fort simple : il lui fallait revenir dans les bonnes grâces de la tata. Trois moyens étaient à sa disposition : il élimina d’emblée le contact téléphonique : trop facile de raccrocher, la visite de politesse ne valait guère mieux, la vieille pouvant très bien lui claquer la porte au nez voire même refuser de lui ouvrir.

Restait donc la lettre, la bonne vieille correspondance, une lettre ça peut se lire, et se relire, s’examiner, s’analyser, se disséquer, s’interpréter…

Il prit sa plus belle plume et lui expliqua en termes minutieusement choisis qu’il avait définitivement renié ses errements de jeunesse et qu’il était rentré dans le droit chemin après avoir fait son examen de conscience. Il alla même jusqu’à prétendre qu’il s’était marié avec une fille sérieuse, pieuse et courageuse et expliqua que son vœu le plus cher était de renouer ce contact familial avec sa très chère tata qui l’avait tant gâté quand il était petit, qu’il se languissait de toutes ses longues années sans nouvelles et blablabla. Il terminait en lui demandant l’autorisation de lui présenter son épouse (il trouverait bien une vieille copine pour jouer ce rôle) et l’embrassait tendrement. Puis il s’en alla la poster tout fier de sa prose et du travail accompli.

Madeleine Mornay-Sauvignac était en grande conversation avec le Père Crochicourt quand Romuald, le secrétaire particulier de la vieille s’en alla relever le courrier dans la boite aux lettres. Comme il le faisait habituellement, il conserva par-devers lui les lettres d’affaires, mais écarta le courrier personnel qu’il alla lui apporter sur un plateau d’argent.

– C’est qui ça ? Permettez mon père…

Après avoir chaussé de grosses lunettes, elle lut rapidement la lettre de son neveu, haussa les épaules, puis fit une boulette de la missive qui atterrit aussi sec dans la corbeille à papier du salon. Elle se ravisa néanmoins, se releva et nota l’adresse de l’expéditeur sur un petit calepin, une adresse ça peut toujours servir.

Elle donna ensuite instructions à Romuald de refouler toute communication téléphonique ou tentative de visite émanant de Louis Gringola.

Elle revint ensuite vers son visiteur et lui résuma à sa façon ce qu’elle venait de lire en prenant un ton outré et exagérément théâtral :

– Ce serait trop facile ! Commenta-t-elle. Un type mène une vie de débauche pendant vingt ans puis il se repent ! Dieu ne peut mettre sur un pied d’égalité une personne qui a vécu toute sa vie dans l’enseignement de notre seigneur Jésus-Christ et un autre, tout repenti qu’il soit, qui traine des années de luxure et de stupre comme un boulet !

Le père Crochicourt se garda bien de la contrarier et se contenta de masquer un sourire.

Louis Gringola finit par joindre Rosemonde mais la conversation fut aussi brève qu’inutile. Il attendit une semaine, le cœur plein d’espoir, un retour de part de sa tante. Après ce délai il commença à s’inquiéter, aussi téléphona-t-il.

– C’est de la part ? Anonna Romuald, le secrétaire.
– Louis Gringola, je suis le neveu de…
– Je regrette, monsieur mais Madame Mornay-Sauvignac n’a pas convenance à vous parler.
– Permettez-moi d’insister, c’est très important…
– Au revoir Monsieur.

« Et merde, il me faut un plan B »

La méthode du cheval de Troie a démontré son efficacité depuis la Guerre du même nom. Encore fallait-il la mettre en œuvre. Il demanda le concours d’un détective privé :

– Je désire la liste nominative des gens de maisons qui travaillent chez elle… Avec les photos, les adresses, situations de famille, tout ! Leurs horaires aussi…

La liste fut courte, juste deux noms : Romuald Leroyou, 45 ans, le secrétaire qui gérait son courrier, ses comptes, ses opérations boursières, ses visites en salles de vente et toutes autres choses dans le genre, et Amalia Da Costa, 31 ans, une bonne à tout faire, célibataire, chargée du ménage, de la cuisine, des courses et de l’ordonnancement des prises de médicaments. Il jeta donc son dévolu sur cette dernière, le secrétaire et son ton morgue au téléphone ne lui disant rien que vaille.

Il accosta donc Amalia Da Costa, un jour à la fin de son service alors qu’elle quittait le domicile de la tata.

– Madame Da Costa ?
– Oui…
– Philippe Entrelieu, inspecteur du travail. Auriez-vous quelques instants à m’accorder, c’est à propos de votre emploi.

En même temps il exhiba un faux document officiel sorti tout droit de son imprimante.

– Mon emploi ?
– Oui ! Cela n’excédera pas cinq petites minutes. Je vous propose d’en discuter dans cette brasserie juste à côté.
– Là tout de suite ?
– Si vous le voulez bien !
– C’est grave ?
– Pas du tout ! Mais c’est important !
– Ah bon !

Une fois assis, Louis sortit le grand jeu :

– Nous effectuons une enquête au sujet des gens de maison, en liaison avec le ministère et nous avons besoin de votre concours.
– Pardon ?
– Cela sera rétribué, bien évidemment !
– Je ne comprends pas.
– Normal, je ne vous ai pas encore tout expliqué. Voilà dans cette enveloppe, il y a 6 000 euros, c’est pour vous.
– Pour moi ?
– Oui et en contrepartie, nous ne vous demandons que de rester chez vous.
– Je ne comprends pas ! Répéta Amalia Da Costa.
– Une de nos inspectrices va prendre votre place pendant quelques semaines.
– Et moi, je n’aurais rien à faire ?
– Rien du tout !
– Parce que, je ne sais pas si vous êtes au courant, mais je ne suis pas embauchée directement par Madame Mornay-Sauvignac, je suis « missionnée par un prestataire de service », vous avez vu, je cause bien quand je veux !
– Nous savions bien sûr pour le prestataire. Mentit effrontément Louis.

Car cela, il l’ignorait, et ce détail compliquait ses plans.

– Expliquez-moi comment ça se passe avec votre prestataire, reprit Louis Gringola.
– Ben, c’est très simple, Madame Mornay-Sauvignac me signe une feuille de présence avec des notes toutes les semaines, je la poste, et toutes les fins de mois je passe à l’agence prendre ma feuille de paye. Pour les vacances…
– O.K., je comprends, une procédure classique en somme.

« Bon je vois ce qu’il faut faire, la nana fera semblant de travailler chez la vieille, sa boite n’en saura rien et elle sera payée ! Du coup mes 6 000 euros ne servent plus à rien ! Mais je ne vois pas comment les lui reprendre. Merde quand je pense que j’aurais pu les économiser, ce conard de détective aurait pu me le dire, qu’elle était envoyée par un prestataire ! » se dit Louis Gringola.

– Nous préférons pour des raisons que je ne saurais dévoiler, mais que vous laisse deviner, que votre société de services ne sache rien de notre petit arrangement. Reprit-il. Vous ferez vos démarches administratives auprès d’elle comme si de rien n’était.
– Mais pour la feuille de présence ?
– Et bien, expliquez-moi la procédure, je m’en chargerais.

Il ignorait comment mais faisait confiance à son sens de l’improvisation

– Et si j’ai besoin de vous joindre ? S’inquiéta Amalia.

Grand seigneur, Louis qui avait prévu la chose, et ne voulant surtout pas qu’Amalia téléphone au ministère sortit une très jolie carte de visite toute fraiche imprimée de ce matin et la lui tendit

– Et je vais rester chez moi combien de temps ?
– Nous avons tablé sur trois mois, ce sera peut-être plus, ce sera peut-être moins, si c’est moins, les 6 000 euros vous sont de toute façon acquis définitivement, si c’est plus, nous majorerons cette enveloppe.

– Et ben, si je m’attendais à cela… J’ai gagné le gros lot si je comprends bien ?
– On peut dire ça comme ça ! Mais vous devrez observez la plus grande discrétion au sujet de cet arrangement, même auprès de vos proches, l’enveloppe que je viens de vous donner, c’est le prix de votre silence.
– Vous pouvez compter sur moi ! Je serais une vraie tombe.
– Ah, vous avez un papier de votre société, il faut que je vérifie quelque chose.

Louis mémorisa ce qui l’intéressait, puis rendit le document à Amalia accompagné d’un énigmatique : « ils sont malins, ces gens-là ! ». Ça ne voulait rien dire mais Amelia se dit que cet inspecteur devait décidemment être sur un « gros coup ».

– O.K. je vous laisse, donc à partir de demain et jusqu’à nouvel ordre vous restez chez vous.
– Je peux sortir faire des courses quand même ?
– Vous pourrez faire tout ce que vous voulez du moment que le prestataire de service ignore notre arrangement.

Quand même Amélia ne pouvait s’empêcher de trouver ça bizarre :

« Une arnaque, mais je ne vois pas bien le but de l’opération ? Et si ces billets étaient faux ? Je ne les ai même pas regardés »

Elle ouvrit l’enveloppe, constata qu’elle contenait six vingtaines de billets de 50 euros, ce qui faisait bien le compte, elle en prit un au hasard et alla s’acheter une grosse boite de chocolats dans une boutique renommée, il n’y eu aucun problème.

« Bon, rien ne cloche, faut pas voir le mal partout non plus, demain j’irais faire les boutiques… »

Le lendemain en début de matinée, Louis Gringola téléphonait chez sa tante en maquillant sa voix

– Allo, je voudrais parler à Madame Mornay-Sauvignac !
– De la part ?
– Monsieur Richard de la Société de service GDM27.
– Dans ce cas je suis habilité à traiter avec vous. Répondit Romuald.
– C’est pour vous informer que Madame Da Costa est en indisponibilité pour un moment, nous vous proposons de la remplacer…
– Je vous passe Madame Mornay-Sauvignac.

Louis repris son petit laïus :

– Nous vous proposons de la remplacer par Ninotchka Duval, qui est un de nos éléments le plus compétent et le plus consciencieux …
– Elle n’est pas française ?
– Si madame !
– Parce que ce prénom…
– Elle ne l’a pas choisi. Ses grands-parents étaient des émigrés russes qui ont fui la révolution de 17.
– Ah ?
– Je vais vous dire, je suis très française, mais pour le service je préfère des filles étrangères, elles sont moins portées sur le revendicatif.
– Ninotchka se sent plus russe que française, d’ailleurs, elle a gardé l’accent ! Répondit Louis en se « raccrochant aux branches »
– Je peux la prendre juste à l’essai ?
– Bien sûr ! Ah, pendant que je vous ai, si vous voulez noter que notre numéro de téléphone a changé, je vous envoie un courrier officiel pour vous confirmer tout cela.

« Même pas un mot pour demander des nouvelles d’Amalia ! Non seulement cette bonne femme est tarée, mais elle a un parpaing à la place du cœur ! »

Et voilà le cheval de Troie était prêt à pénétrer dans la forteresse.

Ninotchka est une jeune femme, belle et bien faite, poitrine très avantageuse, blonde aux yeux bleus et souvent coiffée à la Gretchen, aventurière, bohème, bisexuelle, comédienne à ses heures, parfois pute… Elle fréquente les endroits branchés pour gay et lesbiennes, et c’est dans ce cadre que Louis l’a un jour rencontré, depuis ils sont devenus copains, seulement copains. Parfois elle pose pour lui, ce n’est pas ce genre de travail que Louis préfère, mais que voulez-vous les tableaux de nus avec des femmes aux gros seins, c’est moins branché que Soulages, mais ça s’est toujours très bien vendu.

– C’est quoi le plan ? demanda Ninotchka.
– On improvisera ! Au pire, un jour tu m’ouvriras la porte et j’obligerais la tata à m’écouter, mais on va voir si on peut essayer de faire plus soft. Regarde autour de toi, note ce qui te parait intéressant, essaie de parler avec elle, toute carapace à ses failles, à toi de les trouver. Il faudrait aussi savoir qui est le bénéficiaire de son testament, quand on le saura on y verra plus clair. Heu, pour la tenue, tu feras dans le strict, pas de décolleté, pas de jupe courte, des lunettes et un chignon ce serait très bien.
– C’est complet ! Et ça va durer longtemps ce cirque ?
– J’espère que non ! De toute façon tu ne seras pas perdante !
– Si on m’avait dit un jour que je ferais la boniche !
– Tu n’es pas une boniche, tu seras une sorte d’agent secret.
– Tu parles !
– Et je n’ai pas dit la meilleure !
– Dis ! Je m’attends au pire !
– J’ai été obligé de lui dire que tu avais l’accent russe, donc il faudra faire avec !
– C’est tout, oui ?

Madame Mornay-Sauvignac toisa Ninotchka avec toute la morgue dont elle était capable.

– Le rouge à lèvres, ce n’est vraiment pas indispensable, vous m’enlèverez ça !
– Bien madame !

« Quelle vieille peau ! »

– Qu’est ce qui lui est arrivée à la portugaise ? Un problème dans son dossier ? J’espère qu’on ne lui a pas retrouvé un casier judiciaire de derrière les fagots ?
– La personne que je remplace ? Je l’ignore, nous ne nous connaissons pas entre nous.
– Après tout je m’en fiche. Sinon, si je comprends bien : il faut tout que je réexplique.
– Je comprends assez vite et les gens que j’ai servi sont en principe satisfaits de mes services. Répondit Ninotchka que la vieille commençait déjà à agacer sérieusement.
– Nous verrons bien, sinon je n’hésiterais pas une seconde à demander votre remplacement.

Les premiers temps Ninotchka eut vraiment l’impression de perdre son temps. La mère Mornay-Sauvignac ne semblant pas du genre à faire la conversation avec les domestiques, quant à Romuald, il semblait encore pire que sa patronne. Du moins au premier abord, car la fausse bonne savait sonder les hommes. Quelque part, elle intéressait ce grand timide au comportement suffisant. Mais elle ne devina pas de suite que le secrétaire fantasmait sur les femmes dominatrices et que l’image qu’elle lui renvoyait avec son chignon sévère, ses lunettes à grosse monture, et son buste mamelu cadraient fort bien avec ses obsessions les plus secrètes.

Faire semblant d’être intéressée par ce grand escogriffe lui paraissait dans ses cordes. Encore fallait-il que cela serve à quelque chose.

Sur les conseils de Louis Gringola, elle se contenta dans un premier temps de faire des gentils sourires à Romuald, laissant simplement supposer à ce dernier que « la chose » n’avait rien d’impossible.

Quand elle le sentit suffisamment chauffé, elle profita d’un après-midi où Madame Mornay-Sauvignac était sortie, pour « passer à l’action ».

– Je vous dérange ? Demanda-t-elle fort hypocritement en entrant dans le bureau de Romuald.
– Euh, non !
– Je peux vous poser une question ?
– Je vous en prie.

Ninotchka s’était déboutonné le haut de son chemisier laissant apparaitre la partie supérieure de son soutien-gorge et la naissance de ses seins. Romuald eut du mal à avaler sa salive.

– Vous arrivez à la supporter, la vieille ?
– On dit « Madame Mornay-Sauvignac » !
– Oui, bon, ben lâchez-vous un peu, elle est sortie. Alors ?
– Parfois c’est dur, mais j’essaie de faire avec !
– Moi, je ne sais pas si je vais rester, elle est vraiment trop chiante.
– Dommage ! Répondit-il par reflexe.
– Pourquoi dommage ? Je vous plais ? Vous allez m’épouser ? Plaisanta-t-elle.

Romuald devint rouge comme une écrevisse.

– Je disais ça comme ça, je vous trouve sympathique. Balbutia-t-il.
– Elle doit avoir un fric fou, non ?
– Une vraie fortune ?
– Et ça va aller à qui après sa mort ?
– Je n’en sais rien ! Mentit Romuald en rougissant légèrement.

« Il le sait, mais il ne veut pas le dire. »

– Allez, dites-le-moi ! Minauda-t-elle.
– Et pourquoi vous voulez savoir ça ?
– Parce que je suis curieuse ?

Romuald reste muet. Profitant de son trouble, Ninotchka déboutonne deux boutons supplémentaires.

– Tu veux voir mes seins ?
– Je…

« Mais c’est une manie ! Toutes les boniches de la mère Mornay-Sauvignac se sont donné le mot pour me sauter dessus »

(Le lecteur lira un peu plus loin ce qui se passa quelques temps auparavant entre Romuald et Amalia)

– Je quoi ? Tiens, regarde, ils sont pas mal, il y a ce qu’il faut, non ?
– Mais enfin, vous êtes folle !
– Tu n’aimes pas ! T’es homo ?
– Laissez-moi tranquille ! J’ai du travail.
– Touche-les juste un peu et après je m’en vais ! Bluffa-t-elle.

Le « pauvre » Romuald incapable de raisonner dans un pareil moment approche ses mains comme un zombi, caresse…

– C’est doux, hein ? Continue !
– Mais à quoi jouez-vous ?
– A un jeu pour les grandes personnes ! Continue à me caresser, j’aime bien qu’on me caresse !

Romuald ne sait plus à quel saint se vouer (à quel sein non plus d’ailleurs !) D’un côté il est excité comme un collégien, d’un autre côté, il se dit que cette « agression sexuelle » ne fait partie de l’ordre normal des choses surtout dans cette austère maison bourgeoise

Mais la nature masculine étant ce qu’elle est, Romuald se dit qu’il serait idiot de ne pas profiter des plaisirs de l’instant, remet ses interrogations à plus tard et pelote à qui mieux-mieux, les jolis globes laiteux de la belle Ninotchka.

– Tu peux les embrasser ! lui suggère-t-elle

Il ne se le fait pas dire deux fois, et voilà notre Romuald qui non seulement embrasse mais, suce, lèche et bave !

– Doucement, doucement !

Et pendant qu’il s’acharne sur ses seins, la main de la fausse bonne vient vérifier comment se comporte la bite de l’homme :

« C’est tout dur ! Une petite pipe sans finition devrait suffire… après je le branlerais. »

– Sors-moi ta quéquette, je vais m’en occuper.
– Mais…
– Mais quoi ?
– Si Madame Mornay revient ?
– T’inquiète pas, je gère !

Comme Romuald n’arrivait pas à se décider, Ninotchka entreprit de lui ouvrir la braguette, d’aller chercher le membre viril et de le mettre à l’air

– Oh ! La jolie chose que voilà ! Baisse légèrement ton pantalon, ce sera plus cool !

Romuald est flatté, comme beaucoup d’hommes, il apprécie qu’on lui parle de sa bite en termes élogieux.

Ninotchka lui caresse la bite pendant quelques instants, elle voulait surtout s’assurer de l’état de propreté de l’endroit. Rassurée, elle pointa le bout de sa langue sur le gland et se mit à le titiller consciencieusement, avant de faire coulisser tout ça entre ses jolies lèvres. Tout en pratiquant cette fellation, elle fait glisser sa main sous le scrotum, avance encore jusqu’à ce que son index soit tout proche de l’anus. Elle tente une pression, l’homme ne dit rien, elle enlève son doigt, le mouille, le remet… et l’enfonce.

– T’aimes ça, hein mon cochon ?

C’est qu’elle s’y connaissait, la Ninotchka, elle avait en effet fricoté quelque peu dans les « métiers du sexe » et avait acquis une certaine expérience.

Elle sentit soudain une goutte de pré-jouissance perler sur le méat de Romuald.

« Merde, il mouille ! Faudrait pas que ça aille trop vite ! »

Il fallait que Ninotchka fasse diversion, elle chercha les tétons de l’homme, mais chemise et maillot de corps constituaient une paire d’obstacles peu praticable. Romuald, lui, protestait.

– Continue ! Continue !
– On n’est pas pressé, mon biquet !

Que faire ? Il n’était pas question de se déshabiller, la mère Mornay pouvant revenir d’un moment à l’autre !

« Tant pis, je vais le finir en douceur ! »

C’est à ce moment-là que Romuald, la timidité étouffée par l’excitation osa formuler sa requête.

– Vos pieds !
– Quoi mes pieds ?
– Vous pourriez me les montrer.

« Tiens, tiens ! »

Mais bien sûr mon biquet !

Elle enlève son collant à l’arrache et lui présente ses jolis petons parfaitement manucurés, les orteils étant vernis d’un très beau rouge cerise.

– Ils sont très beau ! Bafouille Romuald en se tenant la quéquette.

« Il n’osera jamais jouir sur mes pieds sans que je l’autorise, mais je vais faire mieux que ça, je vais le rendre fou, le Romuald. »

– Prend-toi un kleenex et garde le dans ta main !
– Un kleenex ?
– Oui, tu vas voir, laisse-moi faire.

Alors Ninotchka s’assoit par terre, lance ses deux pieds en avant, coince la bite de Romuald et se met à agiter tout ça en cadence.

La jouissance fut fulgurante mais le kleenex arriva un poil trop tard pour éviter les taches, mais Romuald ne s’aperçut de ce détail gênant qu’un peu plus tard.

– Alors tu me le dis maintenant ? Une bonne pipe plus une belle branlette avec mes jolis pieds, ça vaut bien un petit renseignement.

Alors Romuald compris qu’il s’était fait piéger comme un imbécile en succombant aux tentations de la chair. Il était maintenant son débiteur, ce renseignement, il la lui devait.

« Et puis, se dit-il quelle importance ? A quoi ça va lui servir de savoir ça ? »

– Crochicourt, un curé !
– Le curé qui lui rend visite de temps en temps.
– Oui !
– T’es un amour ! Bon, je te laisse travailler !
– Euh, je suppose qu’on ne recommencera pas ?
– Tout dépend de ce que tu as à m’offrir en échange.
– Euh…
– Ben oui, quoi ! Des petits renseignements ! Sinon je ne prends pas la carte bleue mais j’accepte les espèces

Rapportant l’information à Louis Gringola, ce dernier ne s’étonna pas, l’information ne faisait que confirmer celle reçue par ce courrier quasi anonyme.

« Ce Crochicourt doit être le trésorier ou quelque chose comme ça de l’association caritative dont parlait la lettre… » Conclut-il logiquement. Maintenant le dénicher ça va être une autre paire de manche ! Le faire suivre par un détective quand il sortira de chez la vieille ? Non je ne veux pas laisser de traces, on ne sait jamais, c’est moi qui le filerais quand Ninotchka me préviendra, il faut donc qu’elle reste dans la place. »

Amalia

Passée l’euphorie des premiers jours, (pensez donc : payée à ne rien faire avec en plus une enveloppe de 6 000 euros pour laquelle elle n’avait pas encore complétement décidé ce qu’elle en ferait !), elle redescendit de son nuage et commença à se poser quelques questions somme toutes bien légitimes.

Déjà la façon dont elle avait été abordée par cet inspecteur Entremont n’avait rien de protocolaire, ensuite cette « double paye » était quand même étrange ? Aussi après avoir tournée et retournée le problème en tous sens, elle se décida à en parler à sa sœur qui était mariée à un flic. Le but étant que ce dernier fasse une petite enquête officieuse, juste comme ça, pour voir…

Ce dernier se contenta de constater qu’aucun Philippe Entrelieu ne figurait dans la liste des inspecteurs du travail. Il conseilla donc à sa belle-sœur de porter plainte et se désintéressa de l’affaire.

Mais Amalia n’avait aucune envie de porter plainte, dans sa conception du bien et du mal, une plainte devait correspondre à un préjudice. Sinon on n’est pas un plaignant mais un mouchard. Or de préjudice, elle n’en subissait aucun, bien au contraire. Le prestataire de service n’y voyait que du feu et serait payé par la mère Mornay-Sauvignac. Non, vraiment pas de quoi porter plainte.

Amalia était néanmoins curieuse, curieuse et vénale, elle comprit donc que si on l’avait écarté des pattes de la veille Madeleine, c’est pour mettre quelqu’un à sa place, quelqu’un qui s’apprêtait d’une façon ou d’une autre à gruger la vieille.

Voilà qui changeait quelque peu les choses, Madame Mornay-Sauvignac devenait donc une victime potentielle. Mais Amalia n’éprouvait aucune sympathie pour celle qu’elle considérait comme une « vieille bique pas aimable ».

Elle ne savait trop quoi faire de l’argent qu’elle avait reçu, elle aurait bien fait un voyage, elle rêvait du Brésil, mais devait rester pour donner le change chaque semaine auprès de sa société. Alors elle décida de le placer. L’employé de banque lui demanda d’où venait tout ce liquide.

– Ça ne vous regarde pas !
– Je suis obligé… à cause de la loi sur le blanchiment.
– J’ai une tête de blanchisseuse d’argent ?
– Je dois indiquer quelque chose.
– Dites que je l’ai gagné en jouant au poker.

L’employé s’en alla consulter son supérieur, Amalia ne l’attendit pas et s’en alla en ronchonnant contre cette société où tout devient véritablement trop compliqué.

Elle se demandait bien ce que pouvait cacher la vieille pour qu’un aigrefin investisse 6 000 euros avec le même naturel que s’il avait acheté une baguette de pain. Certes, la mère Mornay-Sauvignac avait des bijoux, des tableaux et d’autres bricoles qui devaient valoir leur pesant de cacahuètes, mais pourquoi monter un stratagème aussi tordu et s’étalant dans la durée pour voler des objets que l’on peut subtiliser en un rien de temps.

Quelque part elle enrageait d’avoir été évincée. Pourquoi des gens qui ne la connaissaient même pas n’avaient pas essayé d’acheter sa complicité alors qu’elle aurait probablement accepté ?

En poursuivant ses réflexions, il lui parut évident que le but de la personne qui l’avait manipulé avait un rapport avec l’héritage de Madame Mornay-Sauvignac. Ce ne pouvait être les mêmes personnes que ceux que renseignaient Romuald, (nous allons y revenir) un groupe rival donc. L’information était probablement monnayable auprès du secrétaire particulier de la douairière.

Mais Amalia ne se précipita pas, elle décida de prendre son temps, de peser le pour et le contre, de ne rien oublier, le jour où elle rencontrerait Romuald, elle ne devrait faire aucune faute.

à suivre

 

Ce contenu a été publié dans Histoires, Récits, avec comme mot(s)-clé(s) , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

3 réponses à Professeur Martinov 18 – L’héritage de tante Madeleine – 4 – Ninotchka, fausse soubrette par Maud-Anne Amaro

  1. Werber dit :

    Moi j’aime bien Ninotchka

  2. Chandernagor dit :

    C’est effectivement un régal, ce personage de Ninotchka est bien vu

  3. Forestier dit :

    Jolie suite, et ça tombe très bien car j’adore les histoires de soubrette perverse. En plus elle parvient à déniaiser un « balai dans le cul », j’adore ces situations. Et l’écriture est tellement agréable. Si Maud Anne continue a ce rythme là jusqu’au bout, on devrait se régaler

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *