Novassa (Vargala – 2) 3 – Rachel et Fédora suivi d’Intrigues sur Mabilla par Nicolas Solovionni

Résumé du chapitre précédent : Rachel, jeune cadette de la marine civile est affectée en tant qu’enseigne de vaisseau sur le croiseur de luxe, le Siefried 7. Elle y est bizutée dans des conditions effroyables. Elle se lie d’amitié avec Florentine qui lui apporte un peu de réconfort. Un incident éclate au cours d’une fête entres passagers parmi lesquelles se trouve la comtesse Fédora Ivanova. Cette dernière sympathise également avec Rachel
Pour le résumé du livre 1, voir au chapitre précédent.

3 – Rachel et Fédora suivi d’Intrigues sur Mabilla



Rachel et Fédora (suite)

– Est-ce bien raisonnable de profiter de la détresse d’une jeune fille pour venir essayer d’en profiter ? Mais je dis peut-être une bêtise ?
– Elle ne m’a pas abusée… elle était très câline… excusez-moi je ne sais plus trop ce que je raconte… ce qui comptait pour moi c’est de ne pas être seule cette nuit, d’avoir une présence près de moi pour me rassurer…
– Je comprends, ne soyez pas triste, la tristesse vous va très bien, mais le sourire vous va tellement mieux. Encore une coupe ?
– Une petite !

Fédora dégrafa alors les boutons inférieurs de son chemisier.

– M’énerve ce truc à s’ouvrir tout le temps. Autant l’enlever, ça ne vous dérange pas Rachel ?
– Non !
– J’aime beaucoup ce soutien-gorge, je l’ai acheté à Rome, j’ai le string assorti…
– C’est vrai, il est joli !
– Rachel !
– Oui !
– J’ai envie de toi !
– Je sais !
– Viens m’enlever ce soutien-gorge !

Comme hypnotisé par le personnage de la comtesse, Rachel se leva, laissa son hôtesse pivoter sur elle-même et dégrafa l’écrin de soie, elle prit ensuite les globes dans les mains et les caressa longuement.

– On enlève tout ? Proposa Fédora.

Ce n’était même pas une proposition, cela participait à la suite logique des choses, Rachel sans plus de cérémonie se débarrassa des vêtements et sous-vêtements de son uniforme, et les deux femmes se retrouvèrent vite l’une en face de l’autre complètement nues. C’est aussi sans préméditation ni calculs qu’elles se rapprochèrent l’une de l’autre jusqu’à ce que leurs bouches se trouvent et s’unissent dans un long baiser baveux. Les mains de chacune des deux coquines s’égaraient explorant tantôt un sein, tantôt une fesse, tantôt des endroits moins stratégiques, en attendant de s’aventurer sur le pubis puis plus bas encore. Alors qu’elle était encore debout, Rachel s’accroupit de façon à être devant la chatte de Fédora !

– Euh, Rachel !
– Tu ne veux pas que je fasse ça ?
– Mais si au contraire… mais c’est que cette séance n’était pas du tout prévue, et ma dernière douche remonte à ce matin, tu vas peut-être trouver tout cela un peu fort !
– Si ça ne te dérange pas, alors moi non plus, je ne déteste pas certaines odeurs !
– Tu es vraiment coquine, toi, je crois qu’on est faite pour s’entendre ! Alors vas-y lèche !

Le sexe n’était pas glabre, mais les poils étaient coupés assez court. Rachel écarta délicatement les grandes lèvres puis immisça sa langue. Il était exact que l’odeur était assez loin de la savonnette, mais ce petit goût n’avait rien de désagréable.

– Ça ne sent pas trop fort, tu es sûre ? Minauda Fédora
– Un petit peu le pipi peut-être !
– Et tu aimes ?
– J’adore !
– Tu aimerais me voir pisser ?
– Je peux même tout recueillir dans ma bouche.
– Cochonne !
– Venant de toi, ce ne peut être que délicieux.
– Tu es adorable, Rachel !
– Et toi tu es une sorcière !
– Suce-moi bien ! Dit-elle en se couchant sur le bord du lit, laissant ses jambes pendantes. Tout à l’heure je te pisserais dessus, ce sera ta récompense !
– Quelle belle promesse !
– Je tiens toujours mes promesses.

Mais si Rachel ne détestait pas explorer de la bouche les sexes des femmes, elle adorait encore plus prodiguer de longues caresses partout sur le corps. Et c’est ce qu’elle entreprit de faire sur celui, offert, de la comtesse, laissant aller ses mains sur chaque centimètre carré de peau, posant ses lèvres sur cette douce chair, en privilégiant les seins dont les petites pointes se dressaient comme pour réclamer le baiser…

– Dis donc, toi, tu caresses bien, mais il me semble que je t’ai demandé de me lécher ! Finit par dire Fédora d’une voix mielleuse.
– Tu n’aimes pas mes caresses ?
– Si ! Mais je voudrais que tu me fasses jouir ! N’oublie pas que je t’ai promis une récompense.
– J’y compte bien.
– J’aime ça distribuer des récompenses, mais je peux aussi distribuer des punitions, je suis assez dominatrice en fait !
– Ça ne me dérange pas, je veux bien être ton esclave !
– Je te dis qu’on est faites pour s’entendre !
– Rachel !
– Oui !
– Je ne veux plus t’entendre jusqu’à ce que tu m’ais donné mon plaisir !

Rachel se contenta de sourire et revint vers le sexe de Fédora, en quelques minutes il s’était trempée, l’odeur en était différente, le goût aussi, plus sucré à présent.

– Lèche-moi ! Lèche-moi !

Le clitoris est de bonne taille, érigée comme un sexe miniature, il attend qu’on l’apaise. Rachel après une petite promenade linguale sur toute la hauteur de la vulve afin de se régaler de ses effluves intimes, finit par jeter son dévolu sur ce petit morceau de chair implorant. Sa langue frétille, et la comtesse se met à japper en s’attrapant les seins, les serrant, les malaxant, en tordant les bouts. Quelques secondes de répits, puis ça repart, Fédora fait de plus en plus de bruit , gigote de plus en plus, puis finit par se cambrer , pousse un cri et retombe comme une chiffe molle, souffle comme pas possible et offre à Rachel sa première récompense, son superbe sourire !

Les deux femmes se caressent un moment, puis la comtesse ordonne :

– Allez, couche toi par terre, tu vas l’avoir ta récompense !

Fédora s’accroupit, les fesses à quelques centimètres seulement de la bouche de Rachel. Cette dernière n’en peut plus, la vue de ces petites fesses bien galbées dont les globes écartés laissent apparaître un magnifique œillet brun l’excite au plus haut point. Elle touche, elle embrasse !

– On se calme, tu vas me déconcentrer !

Une goutte lui tombe dans le gosier, une seconde, puis c’est un flot continu qui lui submerge le palais, elle ne peut tout avaler à ce rythme, ça déborde sur les côtés, et puis bien sûr ça finit par s’arrêter…

– Alors, c’était bon ?
– Délicieux !
– Bon, maintenant si tu veux me lécher le trou du cul, tu peux….

Rachel ne se le fit pas dire deux fois, sa langue partit à la découverte de ce petit endroit si particulier et si charmant…

– Alors il est comment mon trou du cul !
– Il sent un peu fort !
– Oui mais tu aimes ça !
– J’avoue !

L’anus s’ouvrait maintenant très légèrement laissant passer juste le petit bout de la langue. Le goût était âcre mais non désagréable.

– Tiens, attends, j’ai apporté un petit joujou !

Fédora sort alors d’on ne sait où un petit gode argenté.

– Un cadeau d’un admirateur, il est gravé à mes initiales, Fédora Ivanova, en caractères cyrilliques. : Федора Иванова
– Surprenant !
– Vas-y, fous-le-moi dans le cul !

Rachel, obtempère, le jeu l’amuse mais elle aimerait bien aussi que l’on s’occupe un peu d’elle… Elle fait venir et aller le vibro dans l’étroit conduit de la comtesse qui a l’air d’apprécier le traitement.

– Un peu plus vite !

Elle pousse des soupirs, se masturbe en même temps de sa main droite, finit par jouir, mais moins fort que la première fois. Rachel a toujours le gode dans la main, ne semble pas trop savoir quoi en faire !

– Lèche ! Ordonne la comtesse
– Il n’est pas très propre…
– Ça vient de moi, ça ne peut pas être sale voyons !
– Alors on le lèche à deux !
– Tu es vraiment une petite vicieuse, toi, mais bon d’accord.

Jeu de langues sur le gode de part et d’autre du cylindre, puis bien sûr le gode est abandonné, reste les langues, l’une face à l’autre qui se combattant en un baiser torride.

– Allonge-toi sur le lit ! demande la comtesse… non pas comme ça, sur le ventre ! Voilà !
– Qu’est-ce que tu vas me faire ?
– M’occuper de tes fesses… tu m’a bien dis que tu voulais bien jouer à l’esclave,
– J’aurais pas dû ?
– Si, si justement mais quand je vois des belles petites fesses comme ça, je ne peux pas m’empêcher de les rougir !
– Pas trop fort quand même !
– T’inquiète pas ! Je n’ai pas emporté de martinet, mais je crois que cette ceinture devrait faire l’affaire !
– Aïe !
– Tu préfères une fessée à la main
– Non, continue, ça devrait aller !

Rachel se contraint à ne pas crier, supportant avec un plaisir tout masochiste les morsures du ceinturon. Une curieuse chaleur finit par lui envahir les fesses… Elle ne les voyait pas, elles étaient maintenant toutes rouges.

– Tu ne vas pas pouvoir t’asseoir pendant huit jours, plaisantât Fédora. Retourne-toi !

Fédora vint alors près d’elle, tête bêche, visage contre chatte, et commença à lécher très doucement le sexe de Rachel. Qui lui rendit la réciproque… Cinq minutes plus tard quelqu’un qui à ce moment passait dans la coursive put entendre deux petits cris consécutifs mal étouffés par les cloisons internes du vaisseau.

Mabilla

Submergé de messages de passagers qui traduisaient l’ambiance électrique qui régnait parmi eux depuis l’incident, le commandant Fuller changeât de cap dès le lendemain, il se poserait sur la première planète capable d’expertiser tout ce qui ressemble à une cloison, un plancher ou un plafond, dans la partie passagers…

– Je décrète l’état d’urgence jusqu’à ce que les réparations et l’expertise soient terminés. Tout cela se fera sous le contrôle de l’équipage. Déclara Fuller
– Qui va coordonner tout ça ? Demanda Rodgers
– On n’a qu’a confier ça à la Rachel, ça va l’occuper.

C’est ainsi que le Siegfried 7 se dirigea vers la planète Mabilla, petit comptoir sans autre intérêt que de se trouver à la croisée de plusieurs grands itinéraires spatiaux

Mabilla est le type même de la planète habitable, mais peu hospitalière. Exagérément brumeuse et humide, elle possède en plus une faune assez dangereuse, notamment des bestioles volantes ayant tendances à s’attaquer à tout ce qui bouge. Par contre la planète renferme au fond de ces océans une créature unique mi- animale, mi- minérale aux formes et aux couleurs harmonieuses et très recherchée des amateurs, la « sphère de Mabilla ». Une compagnie exploite donc ce filon à l’aide de plongeurs chevronnés. Tout ça ne fait pas grand monde. L’astroport est quasi abandonné, il ne reste que le terrain et des bâtiments vétustes dont une tour de contrôle semi-automatique qui ne sert plus à grand-chose. Il y a aussi comme sur beaucoup de planètes de ce genre, tout un tas de paumés, arrivés là on ne sait trop comment, plongeurs tentés puis déçus par l’aventure solitaire, globe-trotters de l’espace n’ayant plus les moyens de repartir, équipages en faillites, et aussi divers malfrats rejetés par tout le monde y compris par leurs semblables. Tout ce petit monde s’est organisé comme il l’a pu, un peu de culture, un peu de cueillette, un peu de pêche, et surtout pas mal de trafic. Pas de quoi faire une grande ville, mais il y a quand même quelque chose qui ressemble à un hôtel, et un bistrot. Mais le pire sur cette planète est l’odeur, une infecte odeur de marécage, mais les autochtones vous diront qu’on finit par s’y habituer. On s’habitue à tout…

Ramon Jerko, le capitaine du Fly28 est furieux, déjà le fait d’être obligé de se poser sur cette planète puante lui coûtait, mais il ne pouvait faire autrement, son « contact » dans l’affaire qu’il envisageait étant « de facto » interdit de séjour sur Vargala, son port d’attache. Il retrouva Wilcox, son second et Pétra Van Yaguen sa subrécargue dans le principal (pour ne pas dire unique) tripot local.

Ses deux adjoints prévenus par radio s’étaient étonnés de la tenue de cette réunion informelle. Jerko était d’ordinaire le seul maître à bord et tenait à le faire savoir aussi bien en imposant ses décisions personnelles qu’en marquant chaque fois qu’il le voulait, ses distances avec ses subordonnés.

Jerko arriva le dernier et s’assit sans saluer personne. Il commanda une bière et ne se mit à parler qu’après s’en être descendu une bonne rasade.

– Je n’ai pas fait affaire ! Sans Palinsky et ses logiciels de navigation, cette mission qu’on m’a proposée est impossible. On est venu ici pour rien. Petra, tu as trois jours pour trouver du fret, on retourne sur Vargala ! Quant à toi, Wilcox, tu vas essayer d’organiser un plan sur le papier et me le soumettre, il faut soit retrouver Palinsky, soit retrouver les trois abrutis à qui il a dû confier ses petits secrets…
– Palinsky, ça va être dur, il est parti sur un autre vaisseau…
– Tu te débrouilles, Wilcox, coupa sèchement le capitaine. On mettra le prix qu’il faut, on s’en fout, il faut considérer ça comme un investissement. Je vous laisse réfléchir, moi je vais faire un tour !

Wilcox, amusé s’adressa à la subrécargue :

– Il ne changera jamais, au lieu de discuter calmement tous les trois, il nous donne des ordres ! Je commence à en avoir assez de son sale caractère ! A moins d’un coup de bol, on ne retrouvera jamais Palinsky, quant à ses petits copains, si le gars qui devait les tuer a disparu, c’est qu’ils ont trouvé une protection. Or les protections sur Vargala, c’est la mafia locale, moi je ne m’y frotte pas…
– Qu’est-ce que tu essayes de me dire, que tu vas démissionner ?
– Tout à fait, je démissionne, et même que je viens d’en prendre la décision à l’instant ! Mais j’attendrais qu’on soit revenu sur Vargala pour le faire, je n’ai aucune envie qu’il m’abandonne dans un endroit pourri.
– Et après, tu vas faire quoi ?
– Prendre des vacances, et après je trouverais bien un poste. Avoir été le second de Jerko, c’est pas si mal comme carte de visite, du moins pour l’instant….
– Si tu démissionnes, je démissionnerais aussi ! Affirma alors Pétra.
– On pourrait se dégoter un vaisseau à deux, faire équipe…
– Pourquoi pas ? Mais, il va être furieux !
– Et bien il sera furieux, qu’est-ce que tu veux qu’il nous fasse, je ne vais pas rester avec un mec qui court après des chimères. Murenko est bien parti, Héka aussi…
– Et pourquoi il est parti, Murenko ? Tu as une idée ? Demanda la subrécargue.
– Je n’en sais rien ! Son départ a surpris tout le monde, celui d’Héka aussi, je ne savais pas qu’elle y était si attachée… Tiens je commence à la regretter celle-là… Elle baisait bien…

Et puis, ce fut le déclic ! S’il y avait un rapport entre la disparition de Palinsky et la démission de Murenko… non, ce n’était pas possible, à moins que le rapport ne soit pas si direct que ça… Une piste à creuser en tout cas… Murenko ne se cachait pas, il serait donc facile à retrouver… Wilcox décida de garder cette réflexion pour lui….

– Tu es où, là, Wilcox, tu rêves ?
– Oui, je rêve ! Et toi tu vas vraiment essayer de trouver du fret !
– Oui, mais je ne vais pas m’acharner.
– Je te laisse, il faut que j’aille me reposer !
– Tu vas te reposer où, dans ta cabine ?
– Ben, oui !
– Alors on fait le chemin ensemble…

Wilcox n’osa pas refuser, mais il aurait préféré être seul afin de réfléchir, afin de démêler les idées qui lui venaient en tête…. Ils se rendirent à pied jusqu’aux pistes de l’astroport.

– Ben c’est quoi ce vaisseau ? Demanda Wilcox apercevant le fuselage impressionnant du Siegried 7
– Un vaisseau de croisière pour rupins, il était déjà là ce matin, tu ne l’avais pas vu ?
– J’ai pas couché là… mais c’est quoi cette agitation autour, et d’abord qu’est-ce qu’un vaisseau de luxe vient foutre ici ?
– A mon avis, ils ont eu des problèmes !

Effectivement des ouvriers locaux s’y affairaient, et semblaient avoir un mal fou à faire pénétrer dans la coque ce qui semblait être une cloison amovible. Un officier terrien armé jusqu’aux dents surveillait les opérations sans grande conviction….

– Putain, si Palinsky était là, comment on pourrait s’emparer de ce truc ! Ne put s’empêcher de s’exclamer Wilcox.
– Tu ne vas pas faire comme Jerko, non ?
– Non, mais j’ai le droit de rêver !

Mabilla, le lendemain

Rachel n’avait pas compris pourquoi on lui avait confié une mission qui n’avait rien à voir avec ses compétences. Mais elle ne voyait pas bien comment refuser et puis la tâche ne lui semblait pas trop difficile. Voilà qui lui donnait l’occasion pour la première fois de fouler un autre sol que celui de la vieille Terre. Pas vraiment le paradis que cette planète au ciel gris et à l’odeur d’égout, mais ça lui faisait quand même chaud au cœur. Etonnée que l’autorité portuaire ne se résume qu’à un quinquagénaire grassouillet, ce dernier lui avait fourni les coordonnées d’un type se disant spécialiste des réparations d’aménagements dans les vaisseaux. Une fois ces gens-là à l’œuvre elle émit de sérieux doutes sur la viabilité de l’entreprise, dû se fâcher afin que l’équipe se débarrasse de quelques individus manifestement incapables, mais il fallait bien faire avec ceux qui restaient et ce n’était pas terrible. Elle alla se plaindre à celui qui lui avait conseillé cette bande de bras cassés, mais elle se fit éconduire. Le temps d’immobilisation du vaisseau qui n’aurait pas dû excéder 48 heures terrestres allait se trouver dépassé. Il fallait qu’elle prévienne le capitaine Fuller !

– Vous êtes vraiment une grosse nulle ! Eructa-t-il en balançant une gifle à la pauvre Rachel, humiliée qui ne put balbutier qu’un pauvre :
– Vous n’avez pas le droit.
– Et bien, allez-vous plaindre !

Retenant ses larmes, elle confia la surveillance des travaux à un homme d’équipage avant de prendre le chemin des bâtiments de l’astrodrome.

Wilcox s’enferma dans sa cabine ! Il avait beau tourner et retourner le problème dans tous les sens, il n’arrivait pas à trouver le lien entre Palinsky et Murenko… Murenko était un homme réfléchi qui ne prenait aucune décision sur un coup de tête, il fallait donc qu’un événement important ait précipité sa décision ! Quant à Héka, c’était une aventurière née, elle aimait la compagnie de Murenko, mais pas plus que ça, elle était très partageuse, et aimait plutôt clamer qu’elle était la maîtresse du second de vaisseau plutôt que celle du médecin de bord… Quelque chose clochait, Murenko ne pouvait pas savoir que Palinsky s’échapperait de sa cabine dans laquelle l’avait enfermé Jerko pendant l’escale… A moins que Murenko et Palinsky soient complices…. Mais bien sûr, c’était ça la solution, Murenko avait fait évader Palinsky… Ils étaient peut-être ensemble ! Et Héka ? Ça devenait rudement compliqué cette affaire-là ! N’arrivant pas à rester en place, il sortit et regagna la « buvette » de l’astroport…

Et c’est là qu’il remarqua cette jolie blonde pulpeuse à la peau dorée et aux yeux clairs, revêtue d’un uniforme de la navigation civile.

Il se passa alors quelque chose chez Wilcox qui n’avait rien à voir avec ses préoccupations immédiates, c’était le vieux dragueur qui sommeillait en lui qui venait subitement de se réveiller. Cette fille, il la lui fallait ! Mais il était réaliste, vingt-cinq ans d’écart les séparaient, ça n’allait pas être évident. Plutôt que d’attaquer directement il préféra faire un crochet par les toilettes où il s’examina dans un miroir. Comment s’appelait cet acteur de cinéma qu’on voyait encore sur de vieux films d’archives ? Clark Gable ! C’est cela il ressemblait à Clark Gable, même fines moustaches brunes, même coiffure soignée, même sourire enjôleur faisant ressortir l’éclat de dents impeccablement blanches. Il estima que ça devrait aller. Il vérifia aussi la propreté de son pénis, on ne sait jamais… puis pris une profonde inspiration :

– Steen Bryan, Déclina Wilcox qui n’avait aucune envie de dévoiler sa véritable identité, premier lieutenant du Fly28. Excusez mon audace, mais il est rare de voir une aussi belle femme sur cette planète paumée.
– Merci ! J’espère que vous vous en remettrez !
– Ça va être dur (enfin si j’ose dire) ! Acceptez-vous que je vous tienne compagnie cinq minutes ?
– Non !
– Vous m’en voyez peiné, mais je n’insisterais pas, je sais me tenir, je vous laisse ma carte, notre vaisseau recrute…

Il allait continuer, lui parler de destinations qu’elle ne connaîtrait jamais sur un vaisseau pour touristes… Mais c’était inutile, l’étincelle dans les yeux de Rachel montrait qu’il avait déjà fait mouche ! A ce jeu, Wilcox avait toujours eu beaucoup de chance !

– Vous embauchez ? Vous cherchez quoi ?
– On a eu des soucis, notre équipage n’est pas complet, il manque notamment un navigateur ! Le nôtre nous a fait faux bond, on a trouvé un remplaçant mais il ne fait pas trop l’affaire. ..
– Je sais faire, mais j’ai juste des notions scolaires, si vous acceptez les débutantes…
– Etre débutante est un inconvénient, mais vous avez d’autres avantages !
– Flatteur !
– Non, réaliste ! Puis-je vous demander une dernière fois la permission de vous tenir compagnie quelques minutes !
– Vous savez y faire, vous ?
– Alors c’est oui ?
– C’est oui, mais juste cinq minutes !
– Vous m’en voyez ravi !
– Et cette proposition de poste, si vous m’en parliez un peu plus…

Wilcox vint s’asseoir non pas en face de la jeune femme mais carrément à ses côtés !

– Il est quelque part dommage que nous n’ayons que cinq minutes, cela va m’obliger à faire court, à aller tout de suite à l’essentiel.
– L’essentiel, qu’entendez-vous par là ?
– Et bien vous faire une proposition ?
– Vous m’en avez déjà faite une, je crois bien, je vous ai dit que je l’acceptais volontiers si votre vaisseau n’a rien contre les débutantes.
– Il ne s’agit pas de travail cette fois !
– Allez-vous alors déjà me proposer de m’emmener dans votre chambre ?
– Et admettons que je vous le propose ?
– Je ne dirais peut-être pas oui, je ne dirais peut-être pas non ! Essayez pour voir !
– Vos yeux sont merveilleux, j’ai envie de m’y noyer !
– Humm, ça sent un peu le cliché, là ! Vous pouvez faire mieux !
– En parole ou en acte ?
– Qu’entendez-vous par là ? Oups !

Elle l’avait vu venir, et n’avait rien fait pour y échapper, la bouche du bourlingueur de l’espace était à présent collée contre celle de Rachel qui se laissa embrasser d’abord passivement, avant que sa propre fougue ne s’empare d’elle.

– Vous embrassez divinement ! Rachel
– Comment savez-vous mon prénom !
– Il est marqué là ! Répondit Wilcox ! Appuyant son index sur le petit ruban placé au-dessus de sa poitrine !
– Pas touche !
– J’ai peu de temps ! Reprit-il ! Si nous prenions une chambre, nous serions plus à l’aise ?
– Pourquoi pas ? Répondit la jeune femme encore toute étonnée de s’être fait draguer aussi rapidement.

Rachel et Wilcox

Si sur le vaisseau de Jerko, Wilcox avait souvent une maîtresse attitrée, il ne pouvait s’empêcher de jouer au Don Juan dès que les conditions le permettaient. Et comme tous les Don Juan, le plaisir de la séduction était le plus important. L’inévitable aboutissement l’intéressait bien sûr mais moins, se sachant « moyen » au lit. Mais les femmes, encore sous le coup de son charme lui pardonnaient, se disant qu’il fallait parfois payer son dû à l’émotion et que ce serait mieux la prochaine fois… Sauf qu’avec Wilcox, il y avait rarement de « prochaine fois ».

– On se prend une douche d’abord, une douche à deux, ça ne vous tente pas ! Proposa Rachel.
– C’est comme vous voulez, mais je viens d’en prendre une !

Rachel n’insista pas, elle qui n’aimait pas être manipulée, décida alors en son for intérieur qu’on allait faire ici comme il le voudrait, lui, elle s’offrirait entièrement ! Et sans doute était-ce la première fois qu’elle agirait ainsi, mais Steen « Bryan » était tellement séduisant.

– J’aimerais que tu te déshabilles devant moi ! Demanda Wilcox passant enfin (ou déjà) au tutoiement.
– Et toi tu restes habillé ?
– Je reste habillé pour te regarder et après je me déshabille !
– Tu veux que je fasse vite ou tu préfères que je prenne mon temps ?
– Ne vas pas trop vite, mais pas trop lentement non plus, il est dommage que nous n’ayons pas de musique !
– Un strip-tease en quelque sorte ? Voilà qui est très rétro !

Rachel retira son haut, elle avait aujourd’hui un soutien-gorge plus fonctionnel que sexy, elle choisit donc de le dégrafer sans le retirer, elle s’amusa à pivoter, à virevolter, à tournicoter pour le plus grand plaisir de Wilcox ! La vue d’un joli corps féminin et quelques caresses contribuaient souvent mais pas toujours à lui faire retrouver une certaine vigueur ! Quand elle estima qu’il était suffisamment émoustillé, elle retira les bretelles, puis trémoussa son corps jusqu’à ce que les bonnets dégringolent tous seuls. Alors elle empauma ses seins les soupesa, les malaxa, les rapprocha. Puis se pinça les tétons qui déjà dardaient fièrement.

Wilcox n’en revenait pas de voir cette bombe en face de lui, il était tombé sur une fille qui devait avoir eu des tas d’aventures et d’expériences. Cela le refroidit un peu se demandant comment il pourrait supporter les comparaisons qu’elle ne manquerait pas de faire ?

Uniquement topless, elle s’approcha de l’aventurier, et lui mit la main sur la braguette.

– Alors ça bande ?

Elle constata que pour l’instant, ça bandait plutôt mou, mais ne fit aucun commentaire. S’éloignant de l’homme elle retira son pantalon, puis entreprit de faire des effets de fesses avant de lui balancer sa culotte dans les bras dans un grand éclat de rire !

– Ça te plait ?
– Tu es très belle !
– Tu as vu, il n’y a rien à jeter !

De nouveau elle s’était rapprochée de lui, lui plaçant ses seins à hauteur de sa bouche. Il s’en saisit pour les embrasser, faisant glisser sa langue sur ses jolis tétons. Rachel mis de nouveau sa main à la braguette ! Victoire : la bête grossissait ! Abandonnant un instant sa résolution de ne pas prendre d’initiative elle caressa la verge à travers le pantalon… pas très longtemps, car Wilcox se leva d’un bond avec un grand sourire et en deux temps et trois mouvements se déshabilla à son tour, puis s’allongea sur le lit, sur le dos !

– Viens ! Dit-il à l’attention de Rachel.

La jeune femme comprit qu’il sollicitait quelques préliminaires traditionnels et s’empara pour ce faire du sexe tendu, esquissa quelques mouvements masturbatoires, puis le prit en bouche. Sa bite sentait fort, ça ne la dérangeait pas, mais elle se fit la réflexion qu’il aurait pu par respect se faire une petite rincette, ou du moins la proposer… Non seulement il ne l’avait pas fait, mais avait menti quand il avait dit venir de prendre une douche. Mais elle ne lui en faisait pas le reproche, l’essentiel était sans doute qu’il était fou d’elle, fou jusqu’à en oublier certaines convenances… Après tout ce n’était qu’un homme… mais quel charmant homme !

Elle savait les mâles fous de fellation et voulut alors lui prodiguer la plus belle gâterie qu’elle n’ait jamais donnée ! Sa langue allait et venait en de savantes circonvolutions sur le gland, sur le méat et sur la couronne tandis que sa bouche serrait et aspirait ! Il semblait apprécier le traitement, mais il mit cependant fin prématurément

– Allonges-toi ! Il faut que je te prenne, j’ai trop envie !

Elle le fit, et l’homme la pénétra dans la position du missionnaire, soufflant comme un bœuf, les yeux clos. Elle le sentit désireux de conclure vite. La chose était un peu frustrante, mais après tout, une éjaculation peut très bien être suivi d’une autre, donc quelle importance, elle l’aida donc en remuant de la croupe… mais son érection ne se maintenait pas… il finit par se retirer.

– Excuse-moi, je dois être fatigué !
– Tss, tss, on va arranger ça !

Elle reprit de nouveau le sexe en bouche, parvint à le redresser, puis s’aidant de la main elle fit monter sa sève qu’elle recueillit dans la bouche, laissant Wilcox épuisé mais en apparence satisfait.

– Tu veux qu’on souffle un peu ? Proposa-t-elle.

Très bonne idée ! Se dit l’aventurier. Dans quelques instants, il lui dirait qu’il fallait qu’il rentre à son vaisseau, et ne la reverrait sans doute jamais. Il avait eu ce qu’il cherchait, pour lui l’affaire était terminée. La seule chose qui le chagrinait c’est cette promesse d’embauche faite complètement à tort et à travers. Bof il trouverait bien quelque chose à dire ! La pauvre petite serait terriblement déçue…

La « pauvre petite », elle, voyait les choses tout à fait autrement, elle les voyait avec les yeux de l’amour, mais avoue-t-on cela après cinq minutes de drague et quinze minutes de sexe. Non, on ne l’avoue pas, mais on peut le faire comprendre, ses yeux bleus essayaient alors de parler à ceux de Wilcox, mais sans grand succès. Il avait su la séduire… pourtant. Alors elle se mit à parler :

– Je suis vraiment content de t’avoir rencontré, tu es beau, tu es gentil, peut-être un peu émotif, mais ça prouve que tu es sentimental…
– Allons, allons…
– Et puis quelle chance que j’aie de pouvoir quitter ce vaisseau de merde… si tu savais ce que j’ai enduré…
– Ah, oui quoi ?

Il s’en foutait, il avait répondu par politesse, dans cinq minutes il aurait pris congé… Il écoutait à peine le récit de Rachel mais quand elle lui dit :

– Je crois que je serais prête à faire n’importe quoi pour me venger de ces salauds…

…un petit déclic résonna dans la tête de Wilcox… Un gros déclic même…

– C’est souvent toi qui gères le sas en ce moment ?
– Oui, c’est super passionnant ! Répondit-elle avec ironie.
– Donc en fait toutes les opérations de sécurité avec les ouvriers, c’est toi qui les contrôles…
– Oui !
– Donc tu pourrais me faire entrer ?
– Oui, en théorie !
– Et me cacher ?
– Oui, mais tu veux faire quoi ?
– Admettons qu’après le décollage, on pirate le vaisseau, ensuite on le fait atterrir sur une planète paumée, on pique ce qu’il y à piquer, éventuellement on peut garder des otages… je suppose qu’il y a du beau monde parmi les passagers.
– Oh, oui !
– Ça te paraît faisable ?
– Oui, mais bon, on en plein délire là !
– Pas du tout ! Tu m’as bien dit que tu voulais te venger, non ?
– Mais je ne veux pas me venger des passagers, ils ne m’ont rien fait, je veux juste me venger de l’état-major !
– C’est pas un problème, une fois le vaisseau pris, tu nous diras quel sort tu veux qu’on leur réserve !
– Les abandonner sur une planète crasseuse sans espoir de retour, ça me suffirait !

Wilcox sourit, déjà elle mordait à l’hameçon.

– OK, j’en parle à mon capitaine, pour voir si ça l’intéresse. On se voit demain au bar, même heure. Tu essayes de lister tous les problèmes qu’on pourrait rencontrer, tu me fais un plan du vaisseau, avec le parcours précis entre la cachette et le poste de commandement, les obstacles possibles. Essaie de ne rien oublier…
– D’accord, dit-elle en caressant son torse poilu. On reprend la partie ?
– Tu as vu, je ne suis pas très en forme !
– Pas grave, je m’occupe de tout !

Déjà avec un coup, ce n’était pas évident, mais pour ce qui était de « l’extra-ball », ce n’était même pas la peine d’essayer. Pourtant il avait une excellente motivation, la réussite de son plan ! Ils flirtèrent donc pendant une heure, s’échangent de longs baisers, se caressant, Wilcox faisant même l’effort de réussir à faire jouir la jeune femme en lui léchant le minou alors que ce n’était vraiment pas trop son truc. Il pilonna ensuite la belle en levrette, mais la finition fut manuelle et laborieuse… un gros baiser baveux !

– Il faut que j’y aille maintenant, n’oublie rien demain !
– D’accord ! Embrasse-moi encore !

Il le fit.

– Je t’aime ! S’entendit dire malgré elle, Rachel
– Moi aussi je t’aime ! Répondit Wilcox.

Ça ne l’engageait à rien d’autant qu’il était désormais persuadé qu’elle ne se défilerait pas.

Mabilla, le surlendemain

Folle ! Rachel était folle ! Comment avait-elle pu s’engager dans un truc pareil avec un parfait inconnu ! Quelle idée de lui avoir raconté sa vie ? Quelle idée de lui avoir dit qu’un piratage du vaisseau était possible ! Quelle idée d’avoir dit à ce malfrat qu’elle l’aimait ! Pourtant son cœur ne mentait pas, elle aimait cet homme, ce voyou, cet aventurier, ce pirate ! Comment s’en sortir à présent ! Ne plus retourner au bar était pourtant une solution d’une efficacité totale ! Evidemment ça lui faisait perdre l’emploi promis… mais ce n’était qu’un emploi chez des malfrats ! Quel intérêt ? Quoique ce poste il ne tenait qu’à elle de le gérer par exemple en l’abandonnant dès que le vaisseau se poserait dans un endroit où les offres d’emplois seraient plus diversifiées !

Malgré elle, elle passa une partie de son quart de repos à lister les problèmes que pourrait rencontrer une éventuelle équipe de piratage ! La chose semblait facile, trop facile même… Mais ce n’était pas l’opération elle-même qui la préoccupait, mais ses conséquences.

Si encore, elle avait pu se confier, mais à qui ? Florentine ? Pas assez confiance ? Fédora ? Elle ne voyait pas trop comment ! Et puis dans la balance de ces hésitations, il y avait un gros poids, et ce poids s’appelait Wilcox (Bryan, pardon) pour lequel elle avait eu un incompréhensible coup de foudre. Elle minimisait ses défauts pourtant évidents, exagérait ce qu’elle prenait pour des qualités, bref, elle l’avait dans la peau… Même si l’amour est aveugle il lui restait assez de lucidité pour douter du partage sincère de cet amour, il restait donc à conquérir, ce n’est pas en reculant qu’elle y parviendrait !

En début d’après-midi elle se rendit au bar, déjà excitée et heureuse de pouvoir se livrer à une nouvelle séance de galipette à l’hôtel. Wilcox l’attendait… et catastrophe il n’était pas seul ! Exit donc la partie de jambes en l’air… Ils passèrent une heure à examiner tous les détails techniques.

– Bon ça colle, le patron m’a donné carte blanche, précisa Wilcox ! Il te faudra choisir le moment où tu nous feras rentrer ! Le meilleur moment ce sera pendant les allées et venues des ouvriers juste avant leur départ définitif. Ça nous fait combien de temps enfermé, ça ?
– Dès que j’aurais fait mon rapport au commandant pour lui dire que les réparations et les contrôles sont terminés, il commencera le compte à rebours de décollage. Tu comptes une marge de 2 heures, 2 heures de compte à rebours et 4 ou 5 heures avant de sauter en hyperespace. Une petite demi-journée à rester enfermés.
– Impeccable, tu te débrouilles pour emmagasiner un peu de flotte et de bouffe dans ta cachette au cas où il y aurait un peu de retard au décollage…
– … Vous allez vraiment le faire ?
– Ben oui, pourquoi, tu as des remords ?
– Non, j’ai une copine sympa je ne voudrais pas qu’on lui fasse du mal !
– Ce n’est pas un problème tu nous diras qui c’est, le moment venu…

Elle n’osa pas parler de Fédora ne sachant comment aborder le problème.

Puis Wilcox sortit de ses poches un rouleau de tissu rouge adhésif assez étroit !

– Voilà quand tu auras estimé qu’on peut venir, tu iras accrocher ça sur le mur du bâtiment de l’astroport, celui qui est là-bas…
– On ne peut pas faire plus moderne que ça, non ?
– C’est peut-être pas moderne, mais ça laisse pas de trace.

Puis Wilcox se tourna vers son compagnon :

– Attend moi dehors cinq minutes, j’ai des choses personnelles à dire à cette charmante jeune femme.
– Bien chef !
– Je suis désolé, Rachel, mon capitaine m’a imposé la présence de ce boulet. Nous aurons bientôt le temps de nous consacrer à nous sans qu’on vienne nous déranger.

Le cœur de Rachel se partagea, la déception du moment remplaçant progressivement la perspective des joies à venir. Ils échangèrent un long baiser passionné.

Rachel et Constantin

Une dernière fois elle se rendit dans le tripot du port dans l’espoir d’y rencontrer Bryan. Elle ne le vit pas en entrant mais comme l’établissement formait une sorte de U, elle se dirigea vers le fond de la salle ! Un type était attablé devant un verre vide, les yeux dans le vague ! Constantin ! Ces salauds l’avaient donc débarqué ici sans attendre la première escale officielle du vaisseau ! Comment allait-il faire pour s’en sortir ?

– Bonjour !

Constantin leva la tête, manifestement il était fort surpris de la présence de la jeune femme.

– Qu’est-ce que tu fais-là, toi ? Marmonna-t-il
– Je prends le frais !
– C’est vrai que l’air est super frais ici, l’odeur est dégueulasse, l’endroit est glauque… un vrai petit paradis…
– Je plaisantais ! Pendant que je suis là, je ne suis pas dans le vaisseau !
– Tu t’es pourtant fait ton trou dans le vaisseau, non ?
– Je ne crois pas, non !
– Arrête ! Tout le monde sait que tu es la maîtresse de Jerzy, même enfermé dans l’infirmerie on s’est arrangé pour me le faire savoir.

Rachel se sentit beaucoup plus vexée qu’elle ne voulait le faire paraître. A quoi bon lui expliquer ses motivations réelles ? Ce type devait en vouloir à tout le monde.

– Je fais ce que je veux de mon corps, Constantin.
– Tant mieux pour toi si ça ne crée pas de problème.
– Bon assez parlé de moi…
– Fallait pas venir me chercher, tu aurais pu faire preuve d’un peu de solidarité, d’autant qu’en étant la maîtresse de ce type, tu aurais peut-être pu faire quelque chose ?
– Qui te dit que je n’ai pas essayé ? Mentit-elle. Dis-moi plutôt comment tu vas faire pour t’en sortir maintenant ?
– Je ne m’en sortirais pas, j’ai trouvé un coin pour dormir dans les débris du bâtiment de l’astroport, je garde mes crédits pour bouffer. J’ai discuté avec l’épave qui gère la tour de contrôle, je ne vois pas comment je pourrais me faire rapatrier, j’ai envoyé un message à mes parents pour leur dire que tout allait bien, je ne peux pas leur demander d’alimenter mon compte pour me faire revenir, ils n’en n’ont pas les moyens et je ne veux rien leur devoir. J’essaierais de trouver des petits boulots ici, juste pour ne pas crever de faim. Sortir avec les honneurs de l’école de l’espace et finir clochard sur une planète qui sent la merde, c’est pas mal comme destin !
– Tu peux essayer de te faire embaucher sur un autre vaisseau.
– J’ai demandé… on m’a dit que quand il y a de la demande, les capitaines laissent des annonces dans le hall du cosmodrome, en ce moment il n’y a rien.

Voici une information que Rachel trouva curieuse, Wilcox lui avait pourtant dit qu’il manquait plusieurs titulaires dans son équipage, mais peut-être n’avaient-ils tout simplement pas envie de recruter ici ?

– Tu as vu le vaisseau qui est en bout de piste à droite quand tu sors du sas du Siegfried ?
– Oui, peut-être !
– Vas-y, ils demandent du monde, j’ignore pourquoi ils n’ont rien affiché, mais c’est un bon tuyau !
– Comment tu peux savoir ça ?
– Ne cherche pas à comprendre ! Et moi je serais toi, je me dépêcherais d’y aller, ils ne vont pas rester cent sept ans ici !
– Faudrait peut-être que je me rase, que je me douche !
– Ok, passe-moi ta carte, je vais te filer des crédits pour que tu prennes une chambre à l’hôtel. Tu te débrouilles pour être présentable et tu files où je t’ai dit ! Ah ! Une dernière chose, ces gens-là ne sont peut-être pas trop fréquentables, donc tu fais le boulot qu’ils te proposeront bien sagement et dès que tu seras sur une planète un peu plus civilisée tu pourras choisir quelque chose de mieux !

Une fois le transfert de crédit effectué, Constantin se leva

– J’y vais, pourvu que ça marche !
– Je te le souhaite ! Adieu, on se reverra peut-être !
– Qui sait ?

Le projet de Bryan lui paraissait de moins en moins clair ! Il était évident que tout cela allait se terminer dans une prise d’otage collective avec tous les risques énormes que cela pouvait entraîner… Comment faire machine arrière maintenant ? C’était pourtant très simple, il suffisait de simuler une quelconque maladie qui l’empêcherait d’assurer son poste. A ce moment-là il n’y aurait plus personne pour faire entrer les intrus dans le vaisseau. Mais rompre avec le second du Fly28 faisait pour le moment partie des choses inenvisageables. Rachel était trop amoureuse de lui… Alors elle fit ce qu’on fait dans ces cas, là, on minimise la portée des actes ! Une prise d’otage, certes mais bon ce n’est pas si méchant. Bryan n’est pas un assassin, et puis c’est un professionnel, il n’y aura pas de bavures…. Oui mais s’il y en avait ? Et puis après tout elle s’en fichait de ces gens-là… sauf sans doute de la comtesse Fédora ! Voilà la solution et en plus cela permettrait de lui donner bonne conscience, elle allait trouver le moyen de prévenir Fédora : en se gardant bien toutefois de se dévoiler et de tout lui dire… Pas de message par le messcom, juste un papier imprimé glissé sous la porte de sa cabine…

Fédora

Fédora ne parvenait pas à suivre ce film idiot, elle éteignit le lecteur et décida qu’elle allait prendre une douche. Elle se déshabilla et se contempla quelques instants sans le grand miroir de la salle de bain, elle était légèrement narcissique, amoureuse de son propre corps impressionnant par sa stature, elle devait bien faire dans les 1 m 85 mais plutôt bien proportionné et régulièrement entretenu. Rares étaient ceux qui savaient qu’elle avait dépassé la quarantaine. Brune, les yeux bleus, les cheveux bruns coupés courts, les seins arrogants terminés par de grosse pointes brunes, le sexe presque glabre… elle esquissa un sourire satisfait avant se de diriger vers la masso-baignoire ! Ce contretemps l’agaçait, elle avait cru rencontrer des compagnons de voyages qui la distrairaient, en fait la plupart étaient lourds comme des enclumes. Et puis cet incident l’avait plus affecté moralement que ce qu’elle voulait bien admettre. Heureusement il y avait Rachel ! Un délicieux interlude, il ne lui restait qu’à organiser les conditions d’une nouvelle rencontre avec elle.

Elle se déshabilla entièrement et alla brièvement regarder l’image que lui envoyait le miroir de la salle de bain. « Je n’ai vraiment pas à me plaindre ! »Se dit-elle. Elle entra dans le carré à douche et commanda de la voix la température et la pression de l’eau. « Plus chaud, plus fort, encore plus fort… Stop » Elle s’empara de la douchette et dirigea le jet sur son corps de façon méticuleuse, n’oubliant aucune partie, puis elle la fit aller sur ses seins, visant les tétons qui se durcissaient sous l’action de l’eau. Négligemment elle en pinça un, doucement d’abord, afin de voir si le moment était propice. Il devait l’être car elle augmenta la pression de ses doigts, changea de sein et de main tandis que cette fois la douchette inondait son sexe. Bien sûr que l’eau qui coule donne envie de pisser. Fédora adorait cette sensation, au lieu de mélanger son urine à l’eau courante, elle coupa l’eau, s’accroupit au fond du carré et se pissa dessus, étalant de ses mains les parties que le jet naturel n’atteignait pas. Ça y est cette fois, elle se sentait vraiment excitée. Se relevant et rouvrant l’eau, elle dirigea de nouveau le jet sur son sexe, massant les grandes lèvres gonflées, puis venant agacer le clitoris. Ses mains cherchaient comme tout à l’heure ses tétons érigés. Partagée entre la tentation de faire durer longtemps ce plaisir et celle de jouir, là tout de suite, intensément, elle choisit cette seconde solution. Elle replaça la douchette sur son support, s’arc-bouta sur la paroi de la douche, et une main sur le sein, une autre sur son petit bouton, elle fit monter son plaisir, le cria, resta groggy quelques secondes, puis se doucha à nouveau… « Je fais quoi, je recommence ? » s’interrogea-t-elle.

à suivre

nikosolo@hotmail.com

Première publication Novembre 2007. Revu et corrigé en septembre 2011 © Nicolas Solovionni et Vassilia.net.

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3 réponses à Novassa (Vargala – 2) 3 – Rachel et Fédora suivi d’Intrigues sur Mabilla par Nicolas Solovionni

  1. Darrigade dit :

    L’espace est bien plus chaud qu’on ne le pense 😉

  2. Zloty dit :

    Tout cela est très joliment raconté, mais il faut mieux lire tout ça dans l’ordre

  3. Forestier dit :

    Du lesbos de l’uro, de l’aventure, de l’action du suspense… Un régal…

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