15 – Blues cosmique suivi de Sainte Fédora
par Nicolas Solovionni
Résumé du chapitre précédent :
Morgan trouve un moyen pour que le vaisseau de Murenko puisse conduire Zarouny sur Simac3. Petra Van Yagen se rachète un vaisseau, Malvina veut retourner sur Novassa. Fédora et Constantin, prisonniers passent leur temps comme ils peuvent. L’arrivée de Zarouny dans le domaine de Pacheco crée l’occasion de deux évasions successives. Karita, Florentine et Rachel sont recueillies par Murenko, les autres par Andersen, le responsable de l’astroport de Simac3.
Pour le résumé du livre 1, voir au chapitre précédent.
– Patron, on est désolé de vous réveiller, mais il y a un gros problème !
– Quel problème ? Laissez-moi dormir !
Pacheco finit par émerger. Combien de temps avait-il dormi ? Il avait bu, s’était enivré ce qui était extrêmement rare chez lui… Les événements de la veille lui revinrent en mémoire : Cette émissaire soi-disant novasséenne qui se pose et qui embarque trois filles dont Karita, le hangar qui prend feu, les gardes incapables de conserver leur sang-froid, le reste des filles qui le prennent en otage et qui disparaissent.
– C’est quoi la nouvelle catastrophe ?
– Patron, les filles ont toutes disparues… On a essayé de vous réveiller avant mais on n’y est pas arrivé…
– Et c’est pour m’annoncer ça que vous me secouez comme un prunier ! Comme si je ne le savais pas ! Si vous aviez fait votre boulot au lieu de jouer aux pompiers, ça ne serait pas arrivé…
– Patron, j’ai vu un jour une tour à eau qui…
– Je ne vous demande pas de me raconter votre vie ! Vous êtes licenciés tous les cinq pour faute grave ! Prévenez l’astrodrome pour qu’on vienne vous chercher en navette, je vous prépare vos comptes et vous disparaissez de ma vue !
Le type n’insista pas.
Pacheco ne réussit pas à se rendormir, il alla prendre une douche, puis repris contact avec Andersen :
– Vous deviez me rappeler…
– J’allais le faire. Pour ce qui est des filles, on n’a rien pu faire, les barges sont entrées directement dans le sas véhicule d’un vaisseau et sont ressorties sans passagers. Le vaisseau a déjà décollé.
– Et vous n’avez pas essayé de le bloquer !
– Je ne crois pas avoir les moyens de faire ça, et de toute façon, il s’agit à l’évidence d’une opération très bien préparée. Mentit-il avec un superbe aplomb.
Dépité, il consulta les vidéos de contrôle, comprenant mieux l’historique des événements, puis il partit égarer ses pas dans le parc. Il lui fallait faire le point : Il restait désormais seul dans la résidence avec pour seule compagnie, ses deux cuisiniers. Surtout ne pas tomber dans la dépression… Comme lui disait son sergent instructeur quand il était jeune soldat : « Des erreurs tout le monde en fait, même des grosses. Mais l’erreur doit être formatrice, si on ne comprend pas ça, on est un incapable »
Ben oui, il lui manquait quelqu’un à qui se confier, à force de ne faire confiance en personne, le système qu’il avait mis en place avait montré ses limites, Karita n’attendait qu’une occasion pour s’enfuir, et les autres aussi, certaines l’auraient même assassiné sans aucun remords alors qu’il se disait qu’il n’était pas si méchant que ça… Bien sûr, il les retenait prisonnières, bien sûr… Il ne referait pas la même erreur, Karita devra être remplacée par quelqu’un qui devra trouver avantage à sa situation, mais comment réaliser cela ? Il devait aussi trouver des gardes un peu plus intelligents mais sans qu’ils possèdent pour autant des velléités de trahison. Pas facile non plus.
Andersen rectifia le message qu’il avait préparé à l’attention de la Terre, et l’envoya. L’affaire se décantait un peu. Un trafiquant quelconque (peut-être Hans Burger) avait débarqué ici avec deux filles kidnappées sur le Siegfried7. Une barge était directement sortie de son sas véhicule pour aller les livrer chez Pacheco. Actuellement personne ne savait où étaient passées ces filles qui avaient disparu en même temps qu’une troisième. Quant à Fédora et Constantin certaines filles prétendaient les avoir aperçus très brièvement sans que personne ne puisse dire ce qu’ils étaient devenus. Et, autre problème, ces douze femmes allaient rapidement devenir une charge, il fallait les nourrir, essayer de les héberger convenablement… sans compter que la présence de ces filles toutes plus belles les unes que les autres et trimballant une réputation de « créatures faciles » renfermaient un potentiel perturbateur sur l’effectif de la garnison.
Pacheco ne rentra à la résidence que plusieurs heures plus tard, il constata non sans un certain plaisir que les gardes entourés de leurs bagages personnels attendaient sur le tarmac qu’une barge se pose ! Bon débarras !
De nouveau il entra en contact avec Andersen :
– Vous pourriez me faire passer une annonce en direction de Vargala station. Je cherche quinze filles pas trop farouches, je vais vous donner les caractéristiques…
– C’est interdit, ce genre d’annonces, Monsieur Pacheco.
– Je sais bien, mais je compte sur vous pour rédigez ça de façon à n’enfreindre aucune loi.
– On va demander 15 jeunes filles volontaires. Personne ne sera dupe, mais l’annonce passera…
– Ça va mettre combien de temps ?
– Si vous vous engagez à payer le voyage retour au vaisseau qui vous apportera la… euh la… marchandise… l’annonce trouvera preneur tout de suite…. donc un mois pour la transmettre, un mois pour vous livrer, ça fait deux mois !
– Deux mois célibataire ! Soupira Pacheco. Il me faudrait aussi des gardes, j’ai licencié les miens…
Ils continuèrent à discuter quelques minutes, Andersen ne voulait surtout pas que son interlocuteur puisse croire que leur complicité était trahie. Il n’avait de toute façon aucune intention de donner suite à la demande de Pacheco. La conversation était enregistrée et quand les enquêteurs analyseraient les échanges téléphoniques son attitude témoignerait en faveur de son honnêteté. Il s’aventura tout de même à demander :
– Euh, vous n’avez plus du tout de jeunes femmes chez vous en ce moment ?
– Ben non ! Répondit Pacheco.
– Même pas deux ou trois ?
– Toutes envolées…
– Je vous demande ça parce que sur la vidéo de contrôle j’ai compté douze filles, vous n’en aviez pas plus ?
– Si, mais il y en a trois qui sont partis avant les autres.
– Avec une barge ?
– Oui, mais pas une des miennes.
– Vous n’en savez pas plus, parce que sur ce coup-là, je peux peut-être essayer de vous aider…
Pacheco hésita ! A quoi bon lui raconter cette histoire très compliquée de réincarnation de Sainte Artémise que des femmes de Novassa venaient consulter de temps à autres ? Il décida de ne rien dire.
– Non, un type est arrivé dans notre espace aérien, on n’a pas réussi à communiquer, il a bombardé un hangar près de la résidence, ça a pris feu, il y a eu la panique. La barge s’est posée et a embarqué trois nanas qui se trouvaient là.
Ainsi, sans le savoir, Pacheco empêchait Andersen, par ce mensonge de remonter la filière jusqu’à Murenko… Pour le policier, les filles étaient donc quelque part sur la planète, l’enquête ne serait pas facile, parmi les richissimes résidents de la planète, mais ce n’est pas lui qui la mènerait… Il continua à jouer son rôle de complice :
– C’est embêtant, j’ai un croiseur de luxe qui débarque bientôt, ça aurait sans doute intéressé quelques passagers… comme d’habitude…
– S’il n’arrive que dans deux mois, ce sera bon
– Ce sera avant !
– Et bien tant pis !
Pacheco ne devina pas la duplicité du fonctionnaire. Il se dit même que contrarié de devoir dire adieu à sa petite commission sur ce coup-là, il serait sans doute très intéressé à ce que son annonce fonctionne très rapidement..
La communication terminée, il se retrouva face à ses problèmes, il en avait deux sérieux, la perte de Karita, qui organisait toute l’intendance de la résidence et dont le remplacement ne se ferait pas d’un coup de baguette magique. Encore une fois il devrait établir des liens privilégiés… mais comment faire ça ?
Le second problème était encore plus grave, il s’agissait de l’émissaire répondant au nom de Zarouny. Car de deux choses l’une : ou bien cette fille était une usurpatrice et à ce moment-là, son coup avait marché à la perfection mais il n’en entendrait jamais plus parler, ou bien il s’agissait d’une véritable novasséenne et là les conséquences pourraient être dramatiques si Karita et les autres lui avait tout raconté…
Trop de problèmes, trop de problèmes… envie de tout laisser tomber et d’aller voir ailleurs… Mais c’est alors que l’un des deux cuisiniers, embarrassé, vint se renseigner auprès de Pacheco.
– Euh, je dois préparer combien de repas pour ce soir ?
– Le mien, c’est tout !
– Et est-ce que je dois aussi continuer à préparer des paniers repas pour les deux personnes qui sont au « Petit Mont » ?
– Aujourd’hui, je suis trop fatigué, mais demain sûrement, reposez-moi la question à ce moment-là !
A l’astroport, ce n’est que par pure routine que le fonctionnaire préposé à la sécurité appela son chef en fin d’après-midi :
– Monsieur Andersen, les personnes qu’on est allé chercher chez Pacheco, il y a des formalités particulières ou on les laisse aller à l’hôtel ?
– Quelles personnes ?
– Ce devait être ses gardes !
– Non, non !
Et puis le déclic !
– Ils sont armés !
– Armés, non mais ils sont balaises !
– Alors laissez-les s’installer à l’hôtel et on ira les cueillir un par un…
Une heure plus tard, Andersen savait ce qu’étaient devenus Fédora et Constantin, il pourrait donc les localiser facilement : repérer une dépendance à dix minutes de barge, une fois sur place n’avait rien de compliqué… Mais rien ne pressait, l’important était de les savoir en vie…
Il lui sembla d’autre part évident que la comtesse et son chevalier servant ne pouvait dans ces conditions être l’objet d’une transaction, ils étaient venus libres, d’après les gardes, Fédora tentait d’obtenir une interview auprès de Pacheco, l’enregistrement de la demande d’audience confirma ce fait. N’empêche qu’elle s’était fait piéger, mais bizarrement Pacheco n’avait pas incorporé Fédora à son harem… Bizarre, bizarre. Et pour quelles raisons des gens qui avaient été présents sur le Siegfried7 se retrouvaient-ils ici sans que les autorités officielles le sachent… Mais c’est vrai que le décalage de l’information dans le cosmos était parfois problématique. De toute façon il avait les moyens de savoir, il suffirait de leur demander quand il aurait décidé d’aller les libérer… Mais pour l’instant il était inutile de garder Aaven prisonnier.
Ce dernier était tombé en pleine déprime. Depuis qu’il était arrivé ici, rien ne se passait comme prévu : le bon coup qu’il se promettait de faire en doublant Fédora s’était évaporé en même temps que cette dernière, puis cette chasse au crabe qui s’était terminé en tragédie… et comme si ça ne suffisait pas, cet abruti de fonctionnaire qui l’avait fait emprisonner…
Andersen se garda bien de dire à son interlocuteur, ce qu’il savait au sujet de ces deux anciens passagers :
– Je vous rends votre liberté, mais sous paiement d’une pénalité !
– Une pénalité pourquoi ? On n’emprisonne pas les gens pour de la chasse au crabe illicite ! Et puis je vais vous payer comment ? Je vais repartir sans fret, il va falloir que je trouve une banque pour me faire un prêt sinon je n’ai plus qu’à revendre mon vaisseau dès que je serais de retour sur Vargala.
– Je ne vous demande pas d’argent. Ce sera une pénalité sous forme de service.
– Je m’attends au pire…
– Mais non… J’ai douze personnes, qui se sont évadés d’un harem… il faut les accompagner sur une planète « normale » et les confier aux services sociaux… Vous comptez aller où ?
– Sur Vargala !
– Comme planète « normale » on fait mieux, mais, bon vous verrez là-bas avec les autorités portuaires… Au fait, autant que vous sachiez que j’envoie un rapport sur cette mission que je vous confie, ne vous amusez pas à remettre ces jeunes femmes à un trafiquant d’humains.
– Pour qui vous me prenez ?
– Oh ! Vous savez je me méfie de tout le monde…
Le » Petit Mont »
Fédora et Constantin ! Pacheco avait failli les oublier ces deux-là… Encore un souci de plus ! Pas la barge, il pouvait en faire livrer une très rapidement, mais la garde de ses deux lascars dans les conditions actuelles devenait une nouvelle source de complication…. Il n’avait vraiment pas besoin de ça… à moins que… à moins que… il se mit à réfléchir mieux…
– Qu’est ce qui se passe ? demanda Constantin, c’est bien la première fois qu’on ne vient pas nous ravitailler.
– Si je le savais…. Ils peuvent encore venir, mais ça m’étonnerait, la nuit commence à tomber.
Une journée cela n’était pas dramatique, ils ne manqueraient pas d’eau puisque le refuge jouxtait une source, et puis il y avait une réserve d’urgence, composé de conserves et de gâteaux secs… mais si la situation venait à se prolonger, elle deviendrait dramatique.
Ils se couchèrent ce soir-là, beaucoup plus angoissés qu’ils ne voulaient bien l’affirmer…
Le lendemain à une heure inhabituelle, Juan Pacheco fit atterrir sa barge à proximité du refuge du « Petit Mont »
Surprise des deux prisonniers ! Dommage, ils ne peuvent se concerter mais leurs cerveaux fonctionnent très vite ! Une seule personne, en forme physique déclinante. Prendre une initiative sans en référer à l’autre. Déjà Fédora cherche un caillou devant la bâtisse, en repère un… Mais ce sera inutile.
– Rassemblez ce que vous voulez emporter, je vous ramène à la résidence…
Stupeur des deux exilés, Fédora ramasse ses feuilles, Constantin ses dessins et ses sculptures sur bois et ils embarquent dans la barge.
– Je vais vous expliquez tout ça en arrivant, en fait on n’est pas si loin que ça !
Ils ne répondent pas, c’est si inattendu, si imprévu… ils attendirent sagement…
– Vous devez avoir faim… asseyez-vous on va manger ensemble. Vous n’êtes plus mes prisonniers, de toute façon je n’ai plus les moyens de vous retenir… Les filles sont toutes parties, une évasion en masse… et j’ai viré les gardes pour incompétence… je suis tout seul avec deux cuistots. Je voudrais vous demander deux choses, après c’est vous qui déciderez…
Il se servit une grande rasade de vin rosé puis continua :
– Où avez-vous connu Rachel ?
– Je ne vous répondrais que si vous me dites où elle est !
– En ce moment probablement à l’astroport, à moins qu’elle n’ait déjà quitté la planète !
– C’est vérifiable ?
– Nous avons un circuit vidéo qui enregistre un tas de trucs, sa fuite a donc dû être filmée, si vous voulez on regardera ça tout à l’heure… ou demain…
Alors Fédora raconta tout (ou presque) au grand étonnement de Constantin qui ne comprenait pas pourquoi sa compagne d’infortune se laissait aller à de telles confidences.
– Donc le vaisseau dans lequel vous étiez a été piraté et cette Rachel le savait à l’avance et elle vous a prévenu ? C’est fou cette histoire, mais attendez quelque chose ne va pas, pourquoi ne s’est-elle pas sauvé elle-même.
– Je l’ignore… mais j’aimerais bien le savoir.
– Bon, je comprends mieux ! Pourquoi ne m’avez pas dit tout cela l’autre fois, cela vous aurait évité d’être exilée !
– Je crois bien, Monsieur Pacheco, que jamais, vous ne m’avez laissé le temps de nous expliquer !
– Alors veuillez me pardonnez !
– Ça risque d’être un peu difficile… mais votre seconde question ?
– Vous avez un emploi stable sur la Terre ?
Elle se surprit à rire !
– Stable je ne sais pas si on peut appeler ça comme ça, mais c’est très bien payé, je ne me plains pas.
– A combien estimeriez-vous votre salaire pour accepter d’être ma secrétaire personnelle ?
Fédora ne comprend plus rien, elle cherche la réplique assassine pour en finir et pouvoir enfin avec Constantin rejoindre le cosmodrome, trouver le moyen de revenir sur Terre… Et puis le déclic : sa mission… un échec pour le moment et l’autre qui lui offre un poste qui lui permettra de partager l’intimité de ses pensées… Qu’est-ce que ça lui coûte d’accepter, quand elle saura la réponse à ce qu’elle est venue chercher ici, il lui sera facile de fausser compagnie à ce vieux bonhomme.
– Dites plutôt votre prix ! Lui répondit-elle.
Constantin manque de s’étrangler, se demandant si la comtesse n’est pas soudain devenue folle. Pacheco annonce un prix.
– Doublez-le, Monsieur Pacheco et l’affaire sera conclue !
– D’accord ! Et en ce qui concerne ce monsieur, s’il est d’accord pour vous assister dans vos nouvelles fonctions, je l’embauche également mais pas au même salaire !
– Alors d’accord, Constantin ? Lui demande-t-elle en lui filant un coup de pied discret par-dessous la table !
– D’accord… Répondit-il sans rien comprendre.
– Alors ?
– Rien, sinon, je vous aurais prévenu sans attendre !
– L’annonce s’est peut-être perdue ?
– Ce serait une catastrophe, concéda Asseb.
– Confirmez-la ! De toute façon, on n’en aura pas de trop…
La situation économique s’était dégradée considérablement en quelques semaines. De mauvaises conditions climatiques, une récolte insuffisante, et la planète s’était retrouvé dans l’obligation de lancer un appel d’offre pour importer de la farine. Normalement un vaisseau aurait déjà dû la livrer… Normalement…
– Et sinon ?
– Un début d’émeute dans l’enclave mâle, la milice a dû tirer !
– Pas grave ! J’ai fait préparer des cartes de rationnement. On attend encore deux jours et on met ça en place.
– La mesure risque d’être impopulaire !
– Si tu as une autre idée, ne te gènes pas, dis-la moi !
– Un appel général au bon sens !
– Pffff, arrête de rêver, Asseb ! Simplement on annoncera simultanément qu’on met en place un certain nombre de réformes, tout en sachant que leurs effets ne se produiront pas de suite ! Nous avons fait une erreur en ne les annonçant pas plus tôt !
– Ben, oui ! Où peuvent-elles bien être ces trois-là ?
Sœur Asseb faisait bien sûr allusion à Malvina et ses deux suivantes, dont l’une Zarouny était manipulée par le pouvoir !
– Il a dû leur arriver quelque chose, l’une ou l’autre aurait dû débarquer depuis un bon mois…
Pourtant le plan était simple : La papesse était assez intelligente pour ne pas croire en la sainte, mais elle savait aussi l’influence que pouvaient avoir ses paroles sur la population et une partie de celles qui l’encadraient.
Sainte Artémise ne fournissait jamais de grandes réponses et était avare de détail. Il s’agirait juste d’orientations générales, de principes. A ce jeu-là, les projets de Malvina ne seraient pas condamnés, mais édulcorés. Et c’est exactement ce que souhaitait la Papesse. Que ferait alors Malvina ? Bien sûr, il existait une éventualité, celle où, sans doute par mauvais calcul, elle accepterait les réserves de la sainte. Rentrée sur Novassa, et en tenant compte du poste qu’on lui avait confié, cette position engendrerait une énorme déception chez ses partisans qui ne manqueraient pas de hurler à la trahison. Mais l’hypothèse la plus probable était celle-ci : Coincée par les propos de la sainte, se rendant alors compte que ses projets ne seraient pas réalisés comme elle l’avait espéré, et la possibilité de disparaître de la circulation lui étant servie sur un plateau, elle n’hésiterait pas. Et Zarouny rentrerait seule, apportant le témoignage de la trahison de sœur Malvina dont la réputation s’effondrerait !
Mais quelque chose était venue enrayer ce trop beau plan. Déjà on chuchotait que le pouvoir avait fait éliminer Malvina. La révolte semblait inéluctable. La papesse se sentit soudain très lasse.
– Je vais te confier un secret, Asseb, je me sens horriblement responsable de cette situation, en fait, j’ai failli à ma tâche, sans doute devrais-je en tirer les leçons !
Artémise III, en fait ne culpabilisait absolument pas, mais l’exercice du pouvoir en cette période de crise ne l’amusait pas du tout, et puis s’il devait y avoir révolte, son destin devenait bien aléatoire, alors autant partir pendant qu’il était encore temps !
– Je vais démissionner, Asseb !
– Ne faites pas ça, votre sainteté !
– Je vais me gêner ! Dis-moi, tu voudrais le poste ?
– En d’autres circonstances, j’aurais…
– Ça va j’ai compris, je t’emmène, on se casse, et avec la caisse, tant qu’il en reste une !
– Et on irait où ?
– Ce ne sont pas les planètes qui manquent… Mais pourquoi ne pas joindre Simac3 ? Après tout ce coin de planète nous appartient, n’est-ce pas ?
– Et on y va comment ?!
– On va se déguiser en gentilles passagères de bases…
– Vous savez bien que les vaisseaux font d’énormes difficultés pour prendre des passagers…
– Comment on a fait pour faire partir Malvina ? Il suffit de monter un scénario semblable, un peu plus simple, peut-être… Occupe-toi de ça Asseb, et fais vite, nous n’avons peut-être plus beaucoup de temps…
– J’y vais !
– Ce n’est peut-être pas à une demi-heure près. Viens me lécher, Asseb.
– Oui, votre sainteté, je m’en vais chercher les huiles parfumées.
– Pas besoin d’huile, ta langue me conviendra très bien.
La papesse se déshabilla à toute vitesse avant de s’affaler dans le fauteuil les jambes écartées.
– Déshabille-toi aussi Asseb !
– Oui, votre sainteté !
– Et arrête de m’appeler comme ça, dans ma tête j’ai déjà abdiqué.
– Alors je vous appelle comment ?
– Artémise !
La langue d’Asseb s’activa dans les méandres du sexe de la papesse. Elle y mettait beaucoup de bonne volonté, lubrifiant les lèvres, enfonçant le bout de son organe le plus loin possible, titillant le clitoris, mais au bout de vingt minutes, il fallut se rendre à l’évidence, Artémise se bloquait.
– Arrêtes, ça ne marche pas !
– Je suis désolée !
– Ce n’est pas de ta faute.
– Tu vas faire trois choses : Tu fais annuler tous mes rendez-vous d’aujourd’hui, tu donnes congé à tout le personnel et tu reviens me voir avec une cravache.
– Une cravache ?
– Oui dépêche-toi !
Une demi-heure après Asseb revint. Artémise se tourna offrant son cul !
– Frappe !
– Vous frapper ?
– Tu croyais que c’était pourquoi faire la cravache ?
– Pour me frapper, moi !
– Et bien non ! Allez compte cinquante coups et dépêche-toi, il faut qu’on prépare notre départ après…
– Est-ce qu’il faut que je me déshabille de nouveau ?
– Oui !
Asseb ajusta son coup et visa les jolies fesses rebondies de la papesse, le choc laissa une petite traînée rougeâtre. N’entendant aucune protestation, elle visa l’autre fesse, puis se mit à fouetter en cadence, en y trouvant tant de plaisir que ces cuisses commençaient à dégouliner.
– Voilà, ça fait cinquante ! Votre cul est tout rouge, j’espère que ça ne va pas durer.
– Ouhhh, ça fait du bien, t’inquiètes pas pour le reste, l’essentiel c’est que ça m’a fait mouiller… mais dis donc toi aussi, qu’est-ce qu’il t’arrive, tu as des fuites…
– Je sais pas, la situation a dû m’exciter…
– Et bien c’est très bien, tu vas pouvoir me sucer de nouveau… mais attends, avant je vais te montrer quelque chose.
La papesse farfouilla dans un petit sac déposé près de son fauteuil et en retira un joli gode en matière souple.
– Un olisbos ! Commenta Asseb.
L’utilisation en était théoriquement interdite sur Novassa, mais son usage était néanmoins bien répandu
– J’ignorais que vous en aviez un ? continua-t-elle !
– Tu n’en as pas toi ?
– Si, je l’avoue !
– Et tu t’es déflorée avec ?
– Je n’ai jamais osé !
– Ben moi je l’ai fait, et je ne l’ai pas regretté, mais je ne vais pas m’en servir comme ça devant toi, ça risquerait de te choquer.
– Voulez-vous que ce soit moi qui vous l’introduise dans votre divin derrière ?
– Mais avec grand plaisir, vas-y fous le moi dans le cul !
Asseb commença par lécher le trou du cul de la papesse avec d’agiles et énergiques coups de langue. Sous la pression l’anus consentit à s’ouvrir ce qui permit à la langue de s’enfoncer davantage.
– J’espère qu’il a bon goût ? Se moqua Artémise.
– Juste un peu relevé, c’est comme ça que je les aime, répondit l’autre coquine. Me permettez-vous de vous introduire un doigt ?
– Même deux si tu veux !
Elle ne se le fit pas dire deux fois et bientôt index et majeur collés entreprirent de ramoner le fondement de la papesse. Elle le fit jusqu’à ce que ces doigts fatiguent, et c’est alors qu’elle introduisit le gode, et qu’elle lui imprima une série de va-et-vient qui semblèrent combler d’aise sa victime.
– Bon aller on arrête ! J’ai le feu au cul ! Finit par déclarer Artémise.
– Je le retire alors ! Répondit Asseb comme à regret.
– Il faut le nettoyer, je suppose ?
– Oh? il n’est que très légèrement pollué, je le rincerais tout à l’heure.
– Non, non, tu vas le nettoyer tout de suite… et avec ta langue !
– Artémise vous êtes une cochonne !
– Je sais ! Alors prête à obéir ?
Sans répondre, Asseb introduisit le gode dans sa bouche et fit ce que l’autre attendait d’elle. Quand elle eut finit, Artémise approcha ses lèvres de sa complice et l’embrassa fougueusement.
Quand quelques instants plus tard, Asseb fut de nouveau entre les cuisses de la papesse, la faire jouir ne fut plus qu’une formalité.
– Des sacrés canons ! Conclut-il. Tu veux les voir ?
– Pas tout de suite, il faut que je voie Zarouny.
Cette dernière fit éclater sa colère :
– C’est cela vos promesses ?
– Puis-je vous faire remarquer que je ne suis en aucune façon responsable de ce qui est arrivé. Si votre sainte est toujours là, rien ne nous empêche de lui demander une nouvelle audience.
Le canal particulier de Sainte Artémise se mit à sonner laissant un moment Pacheco désemparé.
– Vite, dit-il à Fédora, prenez le message et demandez qu’on rappelle dans un quart d’heure.
– J’écoute ! dit simplement la comtesse en prenant la communication
– J’avais sollicité, hier un entretien avec Sainte-Artémise, cet entretien n’a pu avoir lieu pour des raisons qui m’ont échappées. Je sollicite donc un nouvel entretien.
– D’accord, rappelez dans un quart d’heure.
Que faire ? Se demandait Pacheco. La visiteuse était donc une vraie Novasséenne ! Il fallait donc en déduire qu’elle n’était pas impliquée dans l’évasion du premier groupe de fille ! L’éconduire pourrait avoir des conséquences catastrophiques. Les filles lui avait-elle expliqué ce qu’il en était aujourd’hui de la situation ici ? Peut-être revenait-elle pour en avoir le cœur net. Mais dans ce cas qui allait jouer le rôle de la sainte ? Il n’y avait qu’une solution, qu’une seule !
– Quand elle rappellera, dites à la fille que la sainte ne peut la recevoir aujourd’hui, mais ce sera possible demain à midi !
– Quelle sainte ?
– Je vous expliquerai !
Fédora n’en croyait pas ses oreilles, ce que lui demandait Pacheco était tout simplement dément ! Mais après tout pourquoi pas, si ce genre de pitrerie pouvait le mettre en confiance…
Il passa malgré tout un bon moment à la briefer.
– Restez vague, arrangez-vous pour deviner ce qu’elle veut entendre et récitez-lui tout ça avec un air emphatique.
Le lendemain, vers onze heures, ils s’aperçurent qu’ils n’avaient plus rien pour habiller Fédora en costume de sainte.
– Ce n’est pas grave, donnez-moi des draps, je vais me débrouiller avec…
Après s’être maquillée de façon à se blanchir la peau, elle s’entortilla avec art dans le drap de soie blanche.
La chapelle avait été nettoyée il y a un mois, mais depuis ce temps la poussière s’était de nouveau accumulée, il était de toute façon trop tard pour faire du ménage ! Fédora régla l’éclairage au minimum, fit brûler de l’encens, mis en boucle et en sourdine, une musique qui se voulait baroque, se positionna devant le vitrail situé derrière l’autel afin de tester l’ambiance, puis elle repartit attendre avec son hôte devant le poste de commande. Elle avait tout préparé de son mieux… si après ça le Pacheco ne se laissait pas aller aux confidences, c’était à désespérer du genre humain !
Enfin la barge fut annoncée, Fédora se faufila dans la chapelle, et dès qu’elle se fut posée, elle prit le micro et ordonna à sa visiteuse de s’avancer vers la chapelle…
Dans le fond, camouflés, mais se tenant prêts, se tapirent Constantin maquillé en femme et enroulé lui aussi dans un drap, ainsi que Pacheco qui ne s’était pas grimé mais qui tenait à la main une arme de poing au cas où…
Zarouny tremblante pénétra dans le sanctuaire, elle chercha une présence et finit par apercevoir une forme drapée assise sur un trône dorée derrière l’autel !
– Avance ! Viens en paix ! Lui dit Fédora !
Le regard fixe, la jeune femme s’avança, elle dévisagea la réincarnation de la sainte. Elle n’était pas du tout comme ses rêves l’avaient imaginé, mais il lui semblait qu’il se dégageait d’elle une expression d’infinie sérénité. Ne dit-on pas que c’est souvent la foi qui fait faire des miracles ?
– Posez votre question, ma fille !
Zarouny, complètement déstabilisée, s’avéra incapable d’articuler correctement, et finit par sortir d’une poche un petit papier préparé à cet effet. Elle débita sa requête, dans laquelle il était question, bien évidemment et en termes savamment pesés des problèmes actuels de Novassa et de ceux posés par les réformes suggérées par Malvina !
Fédora fut à deux doigts d’être déstabilisée à son tour ! Certes, elle avait visionné avec Pacheco, les enregistrements des derniers entretiens qui avaient eu lieu ici. Il était question de points assez pointus de politique intérieure et d’interprétation du dogme, mais pour lesquelles il était assez facile de répondre car les visiteuses ne venaient jamais sans avoir leurs propres idées sur la question. Mais là, il était question d’orientations fondamentales ! Fédora ne savait tout simplement pas répondre, elle biaisa donc :
– Parlez-moi davantage, ma fille, ma réponse est prête mais parlez-moi de vos craintes, de vos espoirs, de vos ressentiments, dites-moi aussi comment vous concevez votre rôle dans cette situation.
Zarouny ne s’attendait pas à cela ! Ne lui avait-on pas indiqué que l’échange avec la sainte était fort court. Mais elle ne se fit pas prier… Elle raconta tout, y compris l’aide que Morgan lui avait apporté, mais sans entrer dans les détails, ceux-ci feraient l’objet d’une autre question si la sainte acceptait qu’elle la lui pose. Fédora écoutait, ne comprenait pas tout, mais s’abstenait d’intervenir ! Une sainte ne pose pas de questions ! Alors quand Zarouny se taisait, elle ajoutait simplement :
– Parlez-moi, encore ma fille…
Cela ne faisait que dix minutes que Zarouny parlait, mais cette fois Fédora l’avait cerné, au cours de sa vie, elle avait pu constater combien et comment les gens se dévoilaient parfois extrêmement vite. Ne dit-on pas que cette capacité est le savoir-faire des voyantes, incapables de lire l’avenir, mais expertes à restituer à n’importe quel interlocuteur son passé et son présent à partir de ses propres dires.
Elle découvrait ainsi une Zarouny, dogmatique mais anxieuse, arriviste mais manquant d’assurance… et puis il y avait autre chose… mais ça, Fédora, ne l’avait pas encore découvert.
– Une société ne peut pas vivre sans réforme, parce que les temps ne sont jamais semblables. Encore faut-il que ces réformes se placent dans le cadre du dogme. Il ne faut pas perdre de temps à écouter celles qui ne veulent rien faire, il ne faut pas perdre de temps à écouter celles qui veulent trop en faire. Une voix forte doit les faire taire et faire ce qui est bon. Je sens que cette voix forte est aujourd’hui non loin de moi, si elle prend confiance en elle-même.
A ces mots, Zarouny eut la chair de poule. Ainsi elle allait être récompensée de son opiniâtreté et de son inébranlable foi !
– Moi ? Votre sainteté !
Fédora ne répondit pas, se contentant d’hocher la tête en signe d’assentiment. La comédie allait maintenant finir et la comtesse était fort contente de sa prestation. Elle allait demander à Zarouny de prier quelques instants puis de regagner sa barge, mais cette dernière après avoir hésité repris la parole :
– Votre sainteté, je ne voudrais pas abuser de votre temps, mais une seconde question me brûle tellement les lèvres que je ne saurais repartir sans vous l’avoir posée !
Par pure curiosité, Fédora lui fit signe de la poser :
– J’ai péché, j’ai commis un énorme péché, mais si je l’ai fait, c’était pour venir jusqu’à vous, pour sauver mes sœurs, ma planète et pour que votre culte puisse s’y maintenir…
Fédora ne répondit, rien, sûre à présent que son interlocutrice allait continuer…
– Votre sainteté, j’ai fait deux promesses à un homme pour qu’il me conduise ici, la première était de me montrer nue devant lui, j’ai tenu cette promesse. La seconde c’est de me donner à lui, je n’ai pas tenue cette promesse.
Et Zarouny fondit alors en larmes…
– Relevez-vous ma fille ! Je vous absous pour votre première faute, puisque ce n’était pas une faute, mais un sacrifice ! La seconde est plus compliquée… l’accouplement avec un mâle est un péché, mais le parjure en est un plus important… Le sacrifice que vous avez commencé à accomplir, il vous faudra le finir… qu’importe si cette épreuve vous coûte !
Zarouny était abasourdie, la sainte était en train de lui demander de coucher avec Morgan… Mais elle n’eut pas le temps d’y réfléchir davantage, car déjà, la fausse sainte reprenait la parole :
– Je vais vous absoudre d’avance pour ce contact charnel. Déshabillez-vous et allongez-vous sur l’autel, vous allez recevoir dix coups de cravache sacrée.
Comme un zombie, la jeune femme s’exécuta. Tandis que Fédora baissa au maximum l’intensité lumineuse.
– Fermez les yeux et priez ! Ordonna-t-elle !
Le scénario « pénitence » avait été envisagé ce matin et Constantin s’avança et masqua les yeux de la jeune fille, avant de la fouetter avec une lenteur toute calculée, puis de disparaître. Malgré la pénombre, Fédora ne put rester insensible à la beauté de la jeune femme. Elle pensa trouver un moment un subterfuge pour la caresser… mais y renonça… Faut pas déconner non plus…
– Voilà, enlevez votre bandeau ! Rhabillez-vous, priez encore quelques minutes, puis quittez lentement cette chapelle et allez vers votre destin… Nous nous reverrons, Zarouny, nos destins sont appelés à se croiser de nouveau, mais je ne peux te dire quand.
Fédora se demanda pourquoi elle lui avait sorti cette dernière phrase qui ne servait à rien sauf sans doute à finir de solenniser cette rencontre… et puis elle se dit que… sait-on jamais…
– Fédora vous êtes une comédienne hors pair ! La complimenta Pacheco !
– Faites attention à vous, c’est très dangereux les comédiennes… répondit-elle avec un énigmatique sourire.
– Assister à cette petite séance de flagellation m’a fait un bien énorme, cela m’a redonné du tonus.
– Ah, oui et il est ou votre tonus ? Répondit Fédora en plaisantant.
– Dans moi !
– Dans vous ou dans votre braguette ?
– Les deux je crois !
– Pensez à autre chose, votre harem n’est plus là pour vous soulager.
– C’est vrai, mais vous, vous êtes là !
– Moi ? Mais vous savez bien que je suis trop vieille pour vous !
– Je préfère plus jeune, mais je ne suis pas sectaire…
– Ce n’est pourtant pas l’impression que j’avais eue.
– Disons que certaines circonstances font parfois voir les choses autrement.
– Cette bonne blague ! Sur Terre je me faisais payer et je choisissais mes clients.
– Serais-je à ce point repoussant !
– Non, vous avez de beaux restes, mais je vous répète que je ne suis pas gratuite.
– Alors d’accord, votre prix sera le mien !
– Pas si vite ! Que voudriez-vous qu’on fasse !
– Que je vous encule !
– Quel langage ! Humm ! Ça dépend de l’engin, si c’est trop gros, je ne fais pas !
– Je vous laisse le découvrir, ma braguette est à vous !
– Non, parce que ça c’est déjà du business.
Pacheco finit alors par sortit lui-même sa bite en semi érection.
– Ça peut se faire, mais pourquoi n’enculeriez-vous pas mon compagnon de voyage, il a un très joli cul, et il adore ça !
– Je ne suis pas pédé ! Protesta le vieux militaire.
– Qu’importe les mots, je vous propose simplement quelqu’un qui a un cul plus jeune que le mien et qui aime ça mieux que moi !
– Mais c’est un homme !
– Pas mal déguisé en femme, quand même ! Intervint Constantin.
– Je ne suis attiré ni par les pédés, ni par les travelos !
– Oui on a compris ! Rétorqua la comtesse, on ne vous demande ni de changer de bord, ni d’être un peu plus ouvert à la discussion, ni même de renoncer à vos inhibitions, on vous demande de faire un petit test !
– Un test !
– Oui touchez lui le cul, touchez le cul de Constantin !
– Mais non !
– Mais pourquoi ?
– Parce que c’est un homme !
– Touchez quand même, ça ne va pas vous donnez des boutons… parce que si vous continuez à nous contrariez, je crois que vous allez finir par aller vous masturbez tout seul dans un coin.
Nul ne sait ce qui se passa alors dans le cerveau de Pacheco qui se mit à caresser, puis à malaxer le cul de Constantin avec de plus en plus d’insistance.
– T’as un vrai cul de pédé, un vrai cul de gonzesse ! Répétait-il, la bave aux lèvres.
– C’est doux, hein ? Suggéra Fédora
– C’est un pédé, juste bon à se faire enculer !
– Je vous fais remarquer que vous bandez comme un âne, Pacheco !
– C’est à cause de ce pédé…
– Et bien enculez-le !
– Je vais me gênez, tiens !
Constantin se plia en deux tandis que le vieux bourlingueur approchait sa bite tendue de son trou du cul. Une simple poussée lui permit d’entrer avant de se lancer dans une série assez poussive de va-et-vient qui manquèrent de l’épuiser, mais il jouit néanmoins dans le conduit du jeune homme qui ne fut pas déçu de cet assaut imprévu.
– Alors ? fit mine de s’inquiéter Fédora
– Il a eu ce qu’il méritait cet enculé !
– Vous serez toujours un poète, Pacheco.
– Je crois que je vais allez dormir un peu !
– Mais, vous n’avez pas payé Constantin je crois.
– Ah, non !
– Comment ça « Ah, non ! », vous croyez sans doute que le rapport de force est à votre avantage ?
– Je vous paie vous, Fédora, et vous vous arrangerez tous les deux.
– On va faire comme ça pour cette fois ! Admit-elle.
Constantin et Fédora éclatèrent de rire une fois seuls.
– Il ne t’a pas fait mal, j’espère ?!
– Non, il m’a même fait du bien, mais c’est pas avec lui que je trouverais de la tendresse…
– Avec qui tu vas en trouver alors ?
– Avec toi, peut-être ?
– Humm, t’es gentil tout de même, allez viens mon gros biquet, on va baiser tous les deux… Tu sais j’ai une idée, on va essayer de savoir comment ça se passe ici, et dès qu’on en saura assez, on inversera les rôles, je ne serais plus sa secrétaire, c’est lui qui sera mon domestique…
– Génial !
– Allez sors-moi ta quéquette que je te la suce comme il faut !
Zarouny s’installa dans la barge, heureuse, elle ne pouvait attendre mieux, elle n’avait pas osé poser la troisième question, elle ne saurait donc jamais pourquoi trois femmes avait profités de sa barge pour prendre la fuite… mais ce ne pouvait être que de mauvaises femmes infidèles, l’une d’elles n’avait-elle pas été jusqu’à dire que la sainte n’existait pas. Il lui faudrait maintenant rentrer sur Novassa, ce serait facile en se servant de la carte que lui avait confié la papesse… Ce ne serait pas le vaisseau de Murenko qui ne voudrait sans doute pas retourner là-bas, mais le prochain, elle attendrait… et une fois revenue, porteuse de la parole de la sainte, son accession vers les plus hautes sphères du pouvoir ne serait plus qu’une question de jours… Mais avant, il y avait Morgan, puisque la sainte l’avait absoute d’avance, elle honorerait sa promesse… Elle sourit en se disant que très bientôt elle serait peut-être la première papesse de Novassa non vierge !
Fin de l’épisode.
Première publication Mars 2007. Revu et corrigé en septembre 2011 © Nicolas Solovionni et Vassilia.net
Voilà, on va stopper là ce tome pour lequel j’espère que vous aurez eu autant de plaisir à le lire que j’en ai eu à l’écrire.
Tous les ingrédients sont déjà là pour la suite : Beaucoup de protagonistes vont se trouver sur Novassa : Kéni et Leiris qui recherchent Malvina, laquelle tente de la rattraper, Pétra qui va profiter de sa livraison de farine pour tenter de se faire oublier, et Zarouny qui après son entrevue avec la « sainte » se sent des ambitions démesurées… D’autant que le pouvoir vient d’être déserté, la papesse a le projet de rejoindre Simac3 où Fédora s’est confortablement installée auprès de Pacheco. Et puis restent Murenko et Morgan ! Que vont-ils devenir ces deux-là ?
1. Andersen : Responsable de l’astroport de Simac3
2. Brice Blaise : lieutenant fédéral de la police galactique
3. Constantin William : cadet de la marine spatiale civile, viré du Siegfried 7, il sympathise avec Fédora
4. Deller (Gregory) : un moment navigateur à bord du Fly28
5. Doria : Chef de la communauté des exclus sur Vargala
6. Enzo Antonelli : cadet de la marine spatiale civile. S’est initié sur Vargala au transsexualisme temporaire, porte le nom de Bianca quand il se transforme. Adjoint de Leiris Misdas sur le Vienna
7. Eymone Pierra : équipière à bord du Stratus
8. Fanny : Grande blonde, membre de l’équipage de Pétra Van Yaguen
9. Fédora Ivanova : aventurière terrienne, fausse comtesse, vraie musicienne et semi mondaine.
10. Florentine MacSteven :, cadette de la marine spatiale civile, sympathise avec Rachel à bord Siegfried 7
11. Graana : milicienne Tigrane envoyée « en stage » sur Novassa, deviendra la suivante de Malvina
12. Hans Bugler : pirate de l’espace de la pire espèce.
13. Héka Lipanska : maîtresse de Murenko sur le Fly28, puis coéquipière de Leiris Misdas sur le Vienna
14. Hormer : responsable de l’accueil des réfugiés, à Katelya-city
15. Juliana Vogt : patronne du principal hôtel de Mabilla
16. Karita : Favorite du harem de Juan Pacheco sur Simac3
17. Kéni Nigelson : fille du bourgmestre d’Olvenne sur Katelya. Devenue patronne de bordel sur Vargala
18. Lee : Eurasien efféminé, membre de l’équipage de Pétra Van Yaguen
19. Leiris Misdas : cadet de la marine spatiale civile, puis Capitaine du Vienna
20 Malvina Cooper : amie de Kéni sur Katelya. Exilée de force sur Novassa
21. Morgan Spencer : cadet de la marine spatiale civile, puis second de Murenko sur le « Stratus »
22. Murenko (Yassaka), médecin de l’équipage du Fly28, puis capitaine du « Stratus »
23. Paavo Aaven : Capitaine du vaisseau « le Kiribati ».
24. Pacheco (Juan) : Ancien membre de la garde stellaire, ayant eu quelques ennuis et disposant d’une retraite dorée sur Simac3
25. Pétra Van Yaguen : subrécargue puis capitaine à bord du Fly28, capitaine de l’Armor
26 Poupette, prostituée travaillant chez Winah à Vargala-station
27. Rachel Bernstein : cadette de la marine spatiale civile
28. Ramon Jerko : capitaine du Fly 28
29. Sauba : Grand black, membre de l’équipage de Pétra Van Yaguen
30. Steen Wilcox, second du capitaine Jerko à bord du Fly 28 – Se fait appeler Steen Bryan pendant sa rencontre avec Rachel
31. Stotz (Johan) : chef mécanicien puis second de vaisseau sur le Fly28 puis sur l’Armor
32. Sovona : l’une des évadées du harem de Pacheco
33. Uguett : Petite brune d’origine indienne, membre de l’équipage de Pétra Van Yaguen
34. Winah De Boer : tenancière sur Vargala, amie de Murenko
35. Zarouny : suivante de Malvina sur Novassa. Chargée par la papesse de surveiller cette dernière.
Le Fly 28 Capitaine Ramon Jerko, puis Pétra Van Yaguen
Le Kiribati Capitaine Paavo Aaven
Le Siegfried7 Commandant Régis Fuller
Le Stratus Capitaine Yassaka Murenko
Le Vienna Capitaine Leiris Olsen
nikosolo@hotmail.com
Première publication Mars 2008. Revu et corrigé en septembre 2011 et octobre 2014 © Nicolas Solovionni et Vassilia.net.
Passionnant, bien écrit et on y retrouve toutes les petites perversions que l’on aime retrouver sur ce cite merveilleux
Assurément l’un des fleurons de ce site
Cet excellent récit se termine ici en beauté. Il s’agit assurément de l’un des fleurons de ce site !
Aurons nous un jour cette suite ?
La suite est en cours de publication
Elle sera assez longue
Son nom : L’odysée de Zarouny