Mesna, scribe égyptien
1 – Début de la vie active
par Claude Lefer
Moi, Mesna, je suis scribe de l’Empire des Deux-Terres.
Un jour, tout petit, sur le limon fraîchement déposé par la crue du Nil, je dessinais les signes saints que j’avais pu observer dans le temple.
Et un des prêtres était là. Observant la scène de loin, dubitatif.
Après plusieurs conciliabules avec certains responsables du village, sa décision fut prise.
On m’a enlevé de chez mes parents, paysans de leur état.
Par Osiris, ma condition s’était améliorée. Mais la discipline était dure.
Après chaque fêtes initiatiques, j’ai pu revoir Papa et Maman, ils me considéraient un peu comme un étranger.
J’ai passé les examens, avec mention.
Me voila dans le domaine d’Abou Simbel, beaucoup trop loin de chez mes parents.
Juste là pour tout répertorier, tout ce qui entre et qui sort, écrire, compter et rapporter.
Servir L’empire des Deux-Terres. Respecter la balance du Mâât.
Ma vie n’est guère folichonne, en regard de celle des soldats, avec qui je déguste l’une ou l’autre chopine.
Ils n’ont aucune retenue, aucune inhibition devrais-je dire.
Les accortes aubergistes, de fières nubiennes, au port altier, seins droits, fiers, arrogants même, semblent mettre le feu au sang bouillant de nos soldats.
Et il faut dire qu’ils ne se gênent pas, les tripotant sans vergogne. Et je dois dire que ça me fait de l’effet.
Surtout Iahnes, il a l’art de vouloir me choquer.
L’autre fois, une tenancière vient nous apporter la bière.
Elle dépose la cruche, et se penche légèrement, pour nous servir, la poitrine généreuse qui pend discrètement sous son poids.
Elle prend le temps de nous verser la boisson dans les godets.
Iahnes, alors place la main sur la cuisse de la nubienne, elle ne bronche pas. Le soleil dehors tape. Les mouches sont énervées. Au loin, coule le Nil.
Je me sens prostré, comme frappé par la chaleur, captivé par cette main qui caresse la cuisse si brune.
La tenancière semble immobilisée. La cruche maintenue en l’air ne verse rien. Temps suspendu. Seul le reste de la salle continue à vrombir.
La main malaxe doucement le muscle et tout aussi doucement, je commence à apercevoir la toison pubienne complètement noire et bouclée.
La tenancière ne bouge plus du tout. Je peux voir une de ses lèvres intimes, plus claire que le reste de la peau.
Un doigt semble entrer dans l’intimité. Le visage de la femme ne trahit rien du tout. Seule le fait qu’elle écarte l’une des jambes me prouve qu’elle est encore vivante, mais comme figée en statue.
Iahnes utilise l’autre main, pour s’aider à écarter les lèvres du sexe. Je le vois lécher deux doigts, et les plonger dans la vulve rose, contraste complet avec la couleur foncée de la nubienne.
Iahnes commence doucement les allers et venues dans le sexe, et chose curieuse, ils sont devenus humides si vite. Elle gémit doucement, les yeux fermés.
Le soldat accélère le rythme. La nubienne a difficile de rester immobile. On voit le bassin commençant une houle incontrôlable.
Très vite, ça me surprend, j’entends augmenter les gémissements de la dame, et la vois porter la main à la bouche, pour la mordre.
Finalement, elle laisse échapper un cri qui semble marquer sa jouissance. Le reste de la salle n’a rien remarqué, tellement l’atmosphère y est bruyante.
A ce moment, elle prend la main de mon camarade et ostensiblement, l’écarte. Elle demande si la bière nous plait, et si elle peut continuer son service.
Mais ses yeux indiquent la gratitude que son attitude froide dément.
Et moi, je bande, et pour la suite de la sieste, avant de reprendre le travail, je devrais contenir ma frustation.
Iahnes, lui, ira comme d’habitude au bordel, s’assouvir avec une des nombreuses khénémèts. Il a souvent essayé de m’y emmener, tentant d’étouffer mes réticences avec le rappel de la civilisation Babylonienne, où à un moment donné, la femme devait se rendre dans un temple, et évoquer la déesse Mylitta. Et attendre un premier venu, la tête ceinte d’une corde.
L’argent que l’inconnu donnait en tant qu’offrande était automatiquement sacré.
Qu’importait les fadaises d’un poète grec, je m’y faisais pas.
Iahnes est parti, me laissant dans cette soif qui fait taper le sang dans les tempes.
La tenancière revient reprendre la vaisselle. Elle me regarde dans les yeux. Me dit apprécier mon respect pour elle.
Ce n’est pas qu’elle déteste les attouchements, mais elle apprécie le fait que je la respecte tout autant qu’une vraie égyptienne. Et de vouloir me remercier.
Le reste de la salle ne fait toujours pas attention, perdue dans le chambard.
La nubienne pose une jambe sur ma chaise, son pied touchant le côté de ma cuisse.
Elle écarte le pagne. Je revois son sexe, il semble trempé. Les lèvres roses sont écartées. Elle prend un des godets et le porte en dessous du sexe.
Et là doucement, je vois le liquide ruisseler, le long d’une des lèvres, pour tomber dans le récipient.
Le jet prend de l’assurance, il se fait entendre, dans une sorte de chuintement, il devient plus dru.
L’urine coule, faisant un bruit particulier en remplissant le récipient.
Le godet est quasi plein. Elle le dépose sur la table. Ma tête va exploser.
Ce sang qui tambourine dans les tempes. La chaleur qui a complètement envahi le haut de mon visage.
Elle me prend la main, et la passe entre ses lèvres intimes. Elle me dit de la lécher.
Et j’obéis, je lèche, ne sachant pas refuser.
Et elle recommence, pour qu’elle puisse se sécher sommairement dit-elle. Le mieux, c’est que tu puisses me lécher, mais je ne suis pas sûre que je serais sèche pour autant.
On répète l’opération quelques fois.
Ca suffit comme ça, dit-elle, avant de rabattre son pagne, et de retourner dans la salle.
Le godet est là. Je n’y peux plus. De toute façon, on ne me voit pas. Je commence à boire le récipient, et je me branle, frénétiquement.
Enfin, la jouissance vient me libérer de ce lourd fardeau par deux grosses traînées de laitance par terre.
Je m’enfuis vite, me reposer un peu, avant de reprendre le travail.
C’est sûr que ma vie ne sera plus tout à fait comme avant.
Ce récit à eu l’honneur d’être 2ème prix de la meilleure nouvelle pour 2007