Les mésaventures de Jehan Fillette par lapindeslandes – 6 – Un rite de passage

 

 

Le lendemain matin, j’eus la surprise de trouver Muh assis près de ma couche.

Un sourire bienveillant sur le visage, elle attendait tranquillement mon réveil et passait négligemment la main sur mon corps, étendu nu sur la couche.

La volupté de la sensation me fit ouvrir les yeux et la découvrir à mon chevet. Me voyant réveillé, elle se lança dans une longue explication qui me sembla fort sérieuse puis, estimant sans doute que j’avais tout compris, quitta ma hutte.

La tête emplie de questions, j’attendis sur le seuil et vis se diriger vers moi deux des jeunes de cette tribu.

Elles portaient dans une calebasse une mixture que du geste, elles m’invitèrent à avaler. Réticent au début, je découvris avec plaisir une bouillie faite de fruits pressés et de plantes étranges qui, outre qu’elle contenta mon estomac, me plongea vite dans un état de détente béate.

A n’en pas douter, je venais d’avaler quelque drogue mais l’idée qu’elle puisse m’être néfaste n’effleura pas mon esprit tant je lisais de douceur dans leurs yeux.

Repu et un peu saoul, je me mis à leur disposition.

Elles entreprirent d’abord de me parer à leur mode : un collier de coquillages sur mon cou, des bracelets de cuir aux poignets. Pour m’habiller, elles sanglèrent à ma taille un tablier de cuir qui, s’il emprisonnait mes parties viriles dans une poche très ajustée, dégageait entièrement mon fessier.

Enfin, sans que j’en éprouve autre chose qu’un pincement – sans doute l’une des vertus de mon repas – elles pincèrent les pointes de mes seins de petites broches qui faisaient flotter au vent une plume colorée.

Ainsi attifé, j’avais tout pour sembler l’un des leurs, exceptions faites de ma couleur de peau et de mon absence de poitrine. Je me trouvais d’ailleurs assez joliment présenté et cette appréciation semblait être partagée par mes deux comparses qui me couvraient de commentaires élogieux et d’œillades coquines.

On me fit m’allonger sur ma couche et, travaillant à quatre mains sur l’une puis l’autre de mes faces, elles m’enduisirent de la tête aux pieds d’une substance douce et pénétrante.

Lorsqu’elles quittèrent ma cahute, je somnolais sur ma paillasse, le corps luisant d’huile et l’esprit nimbé de la plus extrême béatitude. Quelle que serait l’épreuve à venir, je n’y ferai pas obstacle et l’accompagnerai de mon mieux.

Je n’eus pas longtemps à attendre avant qu’on vienne me chercher. Les deux guerrières attachèrent une longe de cuir à mes poignets et me tirant derrière elles, sortirent pour atteindre la place du village.

En cet équipage, j’eus la surprise de la trouver remplie par tous les habitants que j’avais croisés depuis mon arrivée. Au centre, Muh m’attendait, impassible.

Le sein haut et la verge contenue dans une sorte d’étui qui semblait lui faire pousser un bâton au milieu des cuisses, elle semblait jauger de ma capacité à supporter l’épreuve qui m’attendait. Dans mon état, il me fut facile de lui décrocher, moitié par bravade et moitié par inconscience, mon sourire le plus béat. Sot que j’étais, si j’avais su…

Au centre du cercle où l’on me conduisit trônait une sorte de chevalet. Poussé aux épaules, je m’y reposais le torse, les bras pendants étant aussitôt liés par les langes aux montants. Mes chevilles se trouvèrent également entravées et, les jambes écartées, les bras tendus, j’étais à leur totale merci, sans que cette perspective ne me fasse craindre de mauvais traitements. Ici encore – Dieu, serait-ce une constante chez moi ? – je me leurrais.

Curieux, je tournai la tête et aperçus Muh planté derrière moi, une sorte de bouquet à la main. Quand la brûlure me saisit, venue de ma tendre peau du bas du dos : Muh me fouettait méthodiquement les fesses avec son bouquet d’épines de je ne sais quel palmier et à chaque fois, une sorte de décharge me parcourait, que j’exprimais en gémissements plus étonnés que réellement douloureux.

Sans que j’en souffre – sans doute l’effet de la drogue mais aussi, je le saurai plus tard, par la superficialité des coupures – une autre sensation me parvenait : je saignais de ma peau percée et le liquide chaud s’écoulait lentement le long de mes cuisses.

Sans doute était-ce là une sorte de décoration utile à leur cérémonial, me dis-je, et puis n’y pensais plus lorsque cette fessée piquante cessa.

Je n’eus pas longtemps à attendre avant que Muh n’entre dans le vif du sujet et je sentis bientôt ses cuisses venir se poisser de mon sang contre les miennes puis, sans que j’en souffre aucunement, son engin durci forcer les portes de ce qui me restait d’intimité pour en un coup de reins conquérant, m’enfoncer au plus profond.

J’avais beau avoir pressenti ce qui allait se passer, la drogue ne diminua en rien le sentiment d’envahissement qui m’inonda à cet instant, elle fit seulement – et ce n’est pas peu – que je n’en souffris aucunement et même, oserai-je l’avouer ? – que j’y pris un plaisir certain.

Entravé comme je l’étais, oscillant par secousses sur mon chevalet sacrificiel, je fus le jouet consentant de ses assauts et regrettai presque de sentir si vite sa liqueur chaude couler en moi, laissant sur le passage de son retrait des larmes blanches mêlées au sang qui ornait ma peau.

Après son départ, je tentai de compter celles qui avaient pris sa suite mais l’esprit, le corps et les sens trop occupés par les pénétrations successives dont je fus l’objet, dus vite perdre le fil de cette énumération. Tout juste pouvais-je faire la différence entre les vits vigoureux et malhabiles des jeunes gens et les plus chenus qui peinaient autant à me remplir qu’à parvenir au plaisir.

Durant l’épreuve, je pensais que Monfort aurait fort bien pu participer à la fête sans que cela ne soulève plus aucune objection car, des chairs distendues qui ornaient à présent mon derrière, l’ouverture semblait suffisante pour que s’écoule sans aucune retenue un filet de foutre qui ne tarissait pas et dégoulinait le long de mes cuisses, décorant au passage les corps de ceux qui venaient prendre leur part du gâteau que mon corps leur offrait.

Tournant la tête, je constatais que le spectacle que j’offrais avait donné des idées à d’autres : dans le fracas des tam-tams, aux lumières de feux de camps, je ne distinguais que des corps nus, enchevêtrés les uns sur les autres, les uns dans les autres. On se prenait, qui de la bouche et qui du cul, sans grand souci de taille ni d’âge et cette vision orgiaque accompagnait mon propre sacrifice.

Réceptacle semi-consentant de leurs assauts, je laissais mon corps osciller au rythme de leurs enculades, ponctuant leurs allers et venues d’une sorte de gémissement dans lequel la fatigue le disputait au plaisir. Car, il me faut bien l’avouer, je me sentais puissant à permettre à tant de ces créatures d’expurger leur foutre dans mon jeune corps, flatté d’être l’objet de tant de désirs, comblé par la sensation continue d’un anus empli, d’un corps tant convoité.

Le rut rituel cessa enfin, alors que le soleil pointait à l’horizon, et je fus détaché mais, mon état de fatigue était tel qu’il fallut me porter à ma cabane.

J’y fus accueilli par les deux jeunes qui m’avaient préparé et elles entreprirent de me laver. Un baume fut appliqué sur mes coupures mais je n’en sentis pas plus, m’enfonçant comme une masse dans un sommeil profond.

A SUIVRE ….

 

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Une réponse à Les mésaventures de Jehan Fillette par lapindeslandes – 6 – Un rite de passage

  1. Lapin des Landes dit :

    Jehan se repose. Laissons-le récupérer, il en a besoin d’autant que, trés vite, sa vie va prendre une autre tournure, aussi dérangeante que celle qu’il connait à présent mais, soyons patients, il nous la racontera bientôt. http://www.inb.u-bordeaux2.fr/dev/FR/ita.php?ita=Alfos%20Serge&id=350

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