1 – Le cardinal de Mars
Prologue : New York, trois ans avant le début de ce récit.
La secrétaire générale de l’ONU fit entrer et asseoir son visiteur :
– Alors, Monsieur Carlson, cette réponse ?
– J’accepte !
– Vous voilà donc gouverneur de la planète Mars, le poste est difficile, vous représenterez les intérêts de la Terre, mais vous ne gouvernerez pas. Mars possède sa propre assemblée et son propre pouvoir législatif.
– Oui, je sais !
– Vous ne gouvernerez pas, mais vous ne serez pas neutre. Jouer le jeu de l’opposition est une option qui vous vaudra quelques ennemis, mais on s’en fout, cela vous créera des amitiés, des réseaux qu’il faudra utiliser en temps de crise. Nous vous avons préparé sur cette clé informatique, qui ne s’ouvrira qu’après l’analyse de votre rétine, un rapport listant tous les gens influents de l’assemblée martienne et quelques autres. Prenez-en connaissance pendant votre voyage. Il s’autodétruira dès votre arrivée.
– Vous semblez craindre des crises…
– La démocratie est trop jeune, trop fragile sur Mars, aussi, nous ne pouvons supporter aucune dérive dictatoriale, ni aucune velléité d’indépendance. Dans des circonstances graves, vous aurez la possibilité d’appliquer l’article 20 de la constitution qui vous donne les pleins pouvoirs de façon provisoire. Vous aurez à votre disposition une petite garde visible habilitée à faire des enquêtes et des opérations de police sans aucun lien avec les autorités officielles. Mais surtout une garde secrète, des personnes occupant des fonctions ordinaires, mais prêts à répondre en cas de clash, ces gens-là sont armés, possèdent les codes des sas et d’autres privilèges prioritaires. Ils ne se connaissent pas entre eux, vous seul et le chef de la garde en possède la liste.
– D’accord.
– Autre chose ! Il existe une guilde des prospecteurs, ces gens-là sont en marge du système, ils sont bien payés, mais en revanche nous leur demandons une discrétion absolue en cas de découverte minière. Il vous faudra donc vous assurer d’avoir la confiance des personnes travaillant sur la prospection. Certains font partie de la garde secrète mais pas tous, et ceux en qui vous n’aurez pas confiance, il vous faudra les faire surveiller.
– Je ne suis pas sûr de bien comprendre.
– Je le vois bien, Monsieur le gouverneur, en un mot : si les prospecteurs trouvent un filon minier, ce ne sera pas pour les colons martiens, mais pour la Terre !
– Ah ! Bien sûr !
– Sur la clé que je vous ai fournie, vous trouverez aussi le compte rendu de quelques faits et gestes datant du début de la colonisation et à propos desquels personne n’a tenu à faire trop de publicité. Vous aurez à votre disposition une petite intendance, assistante, cuisinier, tout ça, ce ne sera pas le grand luxe, mais ce ne sera pas la misère non plus, loin de là ! Des questions, Monsieur le gouverneur ?
– Oui, comment sont les martiennes ?
– Ah ! Ah ! Vous ne perdez pas votre humour ! Il parait qu’elles sont assez chaudes, mais qu’elles ont horreur des machos ! Seriez-vous d’accord pour partir vers Mars dès jeudi, vous n’avez aucune attache familiale je crois ?
Planète Mars – Dôme « A » – environ 100.000 habitants – An 87 de la colonisation terrienne
Conventions : la journée martienne est appelée « SOL » elle dure 24 h et 37 mn. L’heure martienne est donc un peu plus longue que la terrienne, (d’environ 90 secondes) Les jours de semaines de Mars (sols) sont donc en décalage permanent avec ceux de la Terre. Les jours seront donc nommés lunsol, marsol, et ainsi de suite.
Lunsol – Luvia
La créature est sur moi, elle ne me fait pas peur, elle est douce, je n’arrive pas à la trouver laide, malgré ses yeux globuleux, ses oreilles étranges, son absence complète de système capillaire. Elle est verte, évidemment, les martiens ne peuvent être que vert, un joli vert, bien lisse, comme celui qui colore les poivrons. Je fais l’amour avec un poivron, sauf qu’il est bizarre mon poivron, il a trois nichons alignés, trois beau nichons aux tétons violets, il a aussi une grosse bite toute verte, avec un gland violet, j’y goûte, elle a un goût de poivron, de poivron salé. Je lui demande si elle est une transsexuelle, elle ne répond pas, elle sourit, un sourire très tendre. Elle me pénètre désormais, sa bite grossit au fur et à mesure de ses va-et-vient, j’ai peur qu’elle me déchire !
– Arrête !
– Je n’arrêterai jamais !
– Arrête !
Je me réveille en sueur, le rêve érotique s’est transformé en cauchemar ! Où est-ce que j’ai été chercher des conneries pareilles ? Dommage la fin, car ça avait si bien commencé, je suis toute mouillée, ma main vient sur ma chatte, je me tripote un peu, puis très rapidement, je m’excite le clitoris, je me branle comme une damnée, je sens que je vais jouir, je jouis c’est trop bon ! Je suis calmée à présent. Je m’appelle Luvia, je me présenterais davantage tout à l’heure, la nuit n’est pas finie, et j’ai sommeil.
Lunsol – Quenarau
L’ordinateur d’Erwin Quenarau, le responsable des prospecteurs, signala une communication en haute priorité. Voici une chose qui n’arrivait jamais, croisant les doigts pour qu’il ne s’agisse pas d’une catastrophe, il accepta la communication en ayant soin par prudence de se munir de ses écouteurs.
– Hello, ici Bert, on vient de faire une découverte sensationnelle, historique même, on n’avait pas trouvé mieux depuis Christophe Colomb…
– Vous avez découvert quoi ? Demanda sèchement Quenarau.
Quenarau détestait ces gens, incapables de parler clairement et ne s’exprimant que par allusions ou par devinettes. Son interlocuteur, Bert Clarke était censé faire des relevés géologiques, du moins c’était le but officiel de ses expéditions, le but officieux, lui était bien plus trivial, il s’agissait de repérer d’éventuels gisements miniers aurifères ou diamantaires ! Il avait donc en toute vraisemblance découvert un filon ! Mais quel rapport avec Christophe Colomb ?
– Ah, ah ! Ricana Bert.
– J’aimerais une réponse !
– C’est une surprise ! Vous allez être sur le cul, mais je serais vous, je réunirais tout le personnel pour que je vous envoie tout ça sur grand écran, ça devrait faire son petit événement !
– Envoyez-moi une première image ! Le coupa Quenarau agacé.
– Tss, tss, vu ce qu’on a trouvé, je crois qu’il faut être plus festif que protocolaire…
– Bon, écoutez, je ne suis peut être qu’un vieux con d’administratif, mais pour l’instant, je vous demande de m’adresser une première image.
– Dans dix ans, vous regretterez encore votre rigidité. Mais bon, je sais aussi qu’on ne peut pas lutter contre des fonctionnaires bornés.
– Bert, je vous rappelle que je suis votre supérieur hiérarchique. Vous me l’envoyez cette image ou je coupe !
– O.K. ! Accrochez-vous et préparez-vous à un choc !
Quenarau soupira d’exaspération, pourtant quelque part sa curiosité était activée… Positionné comme il l’était personne d’autre que lui ne pouvait observer son écran. L’image se matérialisa sur son écran.
– Bert, vous vous foutez de ma gueule ou quoi ? Vous venez de m’envoyer une photo extraite d’un mauvais film de science-fiction !
– Et celle-là, c’est de la science-fiction ?
Glups !
Cette fois Kazuko, la belle équipière eurasienne de Bert apparaissait nettement dans l’image au milieu de… de… Quenarau appliqua un filtre automatique destiné à révéler d’éventuelles traces de trucages, il n’y en avait pas.
Quenarau fut rassuré de constater que ses deux assistantes étaient sorties, il ne serait donc pas obligé de leur demander de le faire.
– Bon, OK, envoyez-moi tout.
– J’attends votre feu vert, je les enverrai en direct quand vous aurez rassemblé le personnel.
– Je vais voir, je vous rappelle !
– Bon, je ne bouge pas, j’attends vos instructions.
– Et bien voici la première, je viens de décider que votre découverte est pour l’instant classé « secret défense », avec tout ce que ça implique et notamment l’interdiction absolue d’en faire part à qui que ce soit !
Bert fit entendre un long soupir d’exaspération en guise de réponse, puis Quenarau coupa la communication, il n’avait aucunement l’intention de prêter son concours au meeting proposé par Bert. Il composa un numéro, mais son correspondant ne se précipita pas pour répondre :
– Monseigneur, c’est Quenarau, c’est urgent et important !
Le Vatican avait exigé au début de la colonisation qu’un cardinal représente ici l’autorité catholique.
– Si c’est urgent et important, il ne faut pas me téléphoner, mais vous dépêcher de venir me voir.
– Bon j’arrive !
– Dans une heure, ça vous va ?
– Monseigneur, c’est extrêmement urgent ! Répéta Quenarau.
– Allons, allons, les urgences sont gérés par les autorités locales, mon autorité n’est que spirituelle.
– Justement !
– Dans une heure, Quenarau, ne venez que dans une heure, je suis occupé pour l’instant et je vous prie de croire que vu la qualité de mon visiteur, je ne vois pas bien comment l’éconduire !
– Il le faudrait, pourtant ! Osa Quenarau.
– Dans une heure, Quenarau, pas avant ! Répondit simplement son interlocuteur avant de raccrocher
Le cardinal Lajaunie se tourna vers Ceylane, une jolie brune aux yeux bleus et aux formes parfaites :
– Excuse-moi, un emmerdeur… commença-t-il.
– Tu n’as pas à t’excuser, c’est toi le client, allez, finis de te déshabiller et décontracte-toi, je vais bien m’occuper de toi !
– Tu n’enlèves pas ton haut ?
– Il n’y a pas le feu, je l’enlèverais quand j’en aurais envie, esclave !
– Oui, Maîtresse !
– Allez, met-toi à quatre pattes, je vais m’occuper de ton cul.
Le cardinal maintenant entièrement nu, adopta la position ordonnée par sa dominatrice. Ceylane choisit une fine cravache et cingla avec une certaine force la fesse droite de l’ecclésiastique qui poussa un bref cri de douleur.
– Je ne veux pas t’entendre ! Dit-elle en frappant son second coup.
– Moins fort s’il te plaît !
– Ça ne te gêne pas d’habitude !
– Il y a des jours où je supporte mieux que d’autres !
– Peut-être ! N’empêche que tu vas regretter d’avoir rouspété !
– Je sais, punissez-moi, maîtresse !
Ceylane cingla plus fort, laissant de fines marques rouges sur le postérieur cardinalesque. L’intéressé tentait en vain d’étouffer ses cris.
– Dis-le que tu aimes, ça, espèce de chien !
– Oui, j’aime, ça ! Aaaaah !
La fille gratifia encore sa victime consentante de quelques coups supplémentaires, puis fit une pause, elle farfouilla dans son sac, en sortit un joli gode ceinture avec lequel elle se harnacha.
– Je t’avais promis une nouveauté !
Le cardinal regarda l’objet avec étonnement.
– Comment tu as fait pour trouver un truc comme ça sur Mars ?
– Ah ! Ah ! Les explications techniques, ce sera éventuellement après, pour l’instant tu vas me sucer cette jolie bite en plastique.
– Je préférerais que tu me la mettes directement !
– Non, mais, c’est fini de discuter, quand on faisait ça avec des bougies, je ne te faisais pas sucer, mais là, c’est une bite, et une bite ça se suce ! Allez exécution, esclave !
Le cardinal se mit donc à sucer et à lécher la bite factice.
– Tu vois que t’aimes ça ! Tu es un bon lécheur de bites ! Maintenant tu vas te tourner et me présenter ton gros cul, je vais bien t’enculer !
– C’est peut-être un peu gros, non ?
– Mais tu as fini de rouspéter aujourd’hui, c’est pas gros, c’est normal, et les bites normales, ça rentrent très bien dans les culs de salopes comme le tien.
Le cardinal se tût, et après que Ceylane lui ait lubrifié l’entrée, elle enfonça l’objet, puis se mit à le faire coulisser en une série de va-et-vient savamment calculés. L’objectif n’était pas de faire jouir maintenant l’ecclésiastique. Cela allait intervenir ensuite dans la partie de la séance la plus pénible pour la belle prostituée. Résignée elle se retira.
– A toi de jouer, mais attention, ne me marque pas, je n’ai pas que toi comme client.
– Pour l’instant c’est moi le client, je t’ai payé et j’ai tous les droits !
– Non, tu n’as pas tous les droits, et ça tu ne l’as jamais compris ! Si tu me marques, je me casse.
– Il ne tient qu’à moi de demander à la police d’appliquer les lois que j’ai fait voter…
– Des menaces, maintenant ? Et avec qui tu feras tes petites fantaisies si tu me fais mettre en tôle ?
– Tu te crois unique au monde ?
– Bon finissons-en, tu deviens franchement pénible.
Le cardinal s’empara de la cravache et cingla d’un coup sec les fesses de Ceylane ! Trop fort ! Celle-ci le fusilla du regard et se dirigea vers la chaise où elle avait posé ses vêtements.
– Reviens, salope, j’ai posé la cravache !
Elle revint avec un soupir de résignation, le cardinal frappait à la main maintenant, en principe cela ne laisse pas de traces persistantes.
– Tiens salope, tiens putain, ça t’apprendra à faire des choses perverses avec un homme d’église !
Il bandait désormais comme un hussard ! Ceylane savait la conclusion proche, il lui donna sa grosse bite à sucer en l’attrapant par les cheveux.
– Suce, salope !
S’il pouvait jouir comme ça ! Pensa-t-elle. Mais non, il la fit se retourner et la sodomisa sans ménagement.
– Heureusement que tu me payes bien, parce que question romantisme t’es vraiment passé à côté, toi !
– T’as choisie d’être pute, alors assume !
– Et toi, tu as choisi quoi ?
Le cardinal ne répondit pas, la laissant partir comme à l’habitude sans un mot d’au revoir.
Une heure pile après son coup de fil, Quenarau se présentait chez le cardinal Lajaunie.
– Alors Quenarau, cette urgence ?
– Ce sont deux images qu’un de nos prospecteurs nous a envoyé, si vous voulez bien vous rendre compte en branchant ceci sur votre ordinateur.
– Je suis impatient de découvrir ce qui vous a rendu dans un pareil état.
La première image apparut, puis la seconde, le cardinal devint livide.
– C’est un trucage ?
– Non, j’ai vérifié !
– Par la sainte mère de Dieu, vous ne pouviez pas me montrer ça plus tôt ?
– Je vous l’avais proposé, Monseigneur.
– Il fallait insister ! Je dois en référer au Vatican, ou plutôt non, évitons les traces, je vais prendre mes responsabilités. Qui est au courant pour le moment ?
– Moi, le prospecteur, son équipière et maintenant vous.
– A moins qu’il se soit amusé à prévenir tous ses amis !
– Son ordinateur de bord nous le dira !
– Il vous faudra vérifier ce point en priorité ! Précisa le cardinal.
– Je ne peux pas le faire d’ici, je n’ai pas apporté ce qu’il faut.
– Vous me décevez, Quenarau. Vous reviendrez me dire. Mais avant, vous allez demander à ce type de décoller, vous prendrez le contrôle de son ordinateur de vol, et vous le ferez exploser en vol !
– Quoi ? Mais, Monseigneur, vous vous rendez compte de ce que vous me demandez ? Je ne peux pas faire ça…
– Je crains que n’ayons pas d’autres solutions, je vous laisse faire, vous avez mon absolution d’avance. Et quand vous reviendrez me voir nous prierons ensemble pour le salut des âmes de ces deux pauvres prospecteurs. Ah, il vous faudra ensuite réfléchir à la façon dont nous devrons détruire ce site… vous me fournirez les coordonnées, n’est-ce pas ?
– Oui bien sûr…
– Mais cela n’est pas le plus urgent. Allez filez, il est temps maintenant de vous acquitter de votre mission.
De retour à son bureau, Quenarau après avoir demandé à ses assistantes de sortir se connecta à l’ordinateur de vol de Bert. Il constata que ce dernier avait appelé trois personnes : Kenneth Clarke son propre frère, un autre prospecteur prénommé Sven Anderson, et Oscar Farmer, un cyber-journaliste assez connu. Il en reporta rapidement les noms sur le bloc note de son ordinateur, ainsi que les coordonnées précises de l’endroit où était posé son appareil de Bert, puis il entra en contact avec ce dernier.
– Bert, où êtes-vous ?
– Toujours au même endroit… Ah, j’ai essayé de vous joindre, il y a du nouveau, je voulais vous dire…
– Bert, il y a une grosse complication, Coupa Quenarau, je ne peux pas vous en dire plus pour l’instant, il vous faut regagner votre barge de toute urgence.
– Mais…
– C’est un ordre, Bert. Rassurez-vous ce n’est qu’un contretemps.
– Vous ne pouvez pas nous en dire plus ?
– Non, dépêchez-vous votre vie en dépend. Il vous faut combien de temps pour regagner la barge ?
– Vingt minutes !
– Faites vite !
Bert
– Kazuko, tu es où ? Le patron veut qu’on rentre !
– C’est vraiment pas le moment, viens voir ce que j’ai trouvé !
– Je ne pense pas que j’aurais le temps, viens !
– Pas question !
Bert fut obligé de lui relater ce que venait de lui dire Quenarau.
– C’est bizarre ! Tu lui as expliqué la suite ?
– Il ne m’a pas laissé parler.
– Il aurait dû ! A mon avis, il veut nous manipuler pour s’attribuer tout le mérite de la découverte. S’il savait ! Il risque de tomber de haut. Téléphone à Farmer, demande-lui si…
– J’ai compris.
Le journaliste faillit ne pas répondre. Cet ahuri de prospecteur le rappelait probablement au sujet du fichier de ce matin. Il accepta finalement la conversation à contrecœur.
– Oui, Monsieur Clarke, j’ai reçu votre fichier, mais je n’ai pas encore eu le temps de m’en occuper…
– Non, non, Monsieur Farmer, c’est pas pour ça, je voudrais savoir si tout est normal au dôme « A ».
– Comment ça normal ?
– Ben je ne sais pas moi, une alerte, un truc grave…
– Non, tout est calme, pourquoi ?
– Et dans les autres dômes ?
– On ne m’a rien signalé !
– OK, sorry pour le dérangement.
Farmer raccrocha mettant l’attitude du prospecteur sur le compte de l’influence néfaste des rayons cosmiques à moins que ce soit la conséquence d’une overdose d’oxygène et passa à d’autres occupations.
– Regarde, un cadavre, et un autre ici ! Indiqua Kazuko.
Ils examinèrent les corps momifiés, les casques des scaphandres avaient été brisés. Ils prélevèrent les plaques d’identification, et « rangèrent » les corps le long de la paroi de façon décente avant de les recouvrir d’un bâche qui avait eu la bonne idée de se trouver là.
Ils avancèrent encore.
– C’est quoi ça ? Demanda l’eurasienne à son compagnon qui l’avait donc rejoint dans ce très curieux tunnel de lave.
– Un générateur électrique, non ?
– Je n’y connais rien, c’est martien ce truc-là ?
– Non, c’est terrien.
– Sûr ?
– Ben oui, regarde : c’est indiqué « made in India », Répondit Bert.
– Et qu’est-ce que ça fout là ?
– Ben ça, je sais pas !
– Si tu peux m’aider à dégager ces cailloux, il y a une autre salle derrière.
Il fallut bien vingt minutes pour dégager l’accès avant qu’ils se rendent compte qu’il aurait pu gagner un temps précieux en ne travaillant que sur la partie gauche.
– C’est quoi ce bazar ? Demanda Kazuko.
– Des bonbonnes d’oxygène. Relève les numéros de lots, les gens des bureaux pourront sans doute savoir d’où ça vient.
– Oui, mais je ne comprends rien.
– Moi non plus, mais il y encore une autre salle derrière, c’est sans doute un refuge abandonné, peut-être qu’il fonctionne encore ?
– Ça ne va pas être facile, il va falloir déplacer les bonbonnes.
– Allez, au boulot !
C’est alors que Quenarau les rappela, après avoir une nouvelle fois fait sortir ses assistantes.
– Vous êtes en vol ?
– Oui chef ! Mentit Bert. Mais il faut que je vous dise quelque chose.
– Quelle direction ?
– Ben, on rentre !
– Virez de bord et dirigez-vous vers le nord-nord-ouest.
– Mais pourquoi faire ?
– Vous le saurez dans cinq minutes.
Oscar Farmer était sur le point de péter un câble en acceptant cette nouvelle communication de Bert.
– Encore vous ?
– Je vous promets que si je suis encore en vie dans quelques jours vous comprendrez pourquoi je vous harcèle. Depuis tout à l’heure il n’y a rien de changé ?
– Que voudriez-vous qu’il y ait de changé ?
– Tout est normal dans le dôme alors ?
– Oui tout est normal, tout le monde est normal aussi, sauf peut-être vous…
– Merci, bonne journée ! Conclue Bert, hilare.
Et dix minutes plus tard, Quenarau activait la commande d’autodestruction à distance. Blanc comme un linge, il prit soin de détruire l’enregistrement des communications passées avec Bert. Il pria, assailli par un énorme sentiment de culpabilité, mais aussi par le doute, le cardinal, en lui ordonnant d’effectuer ce geste odieux, n’avait-il pas transgressé son rôle ?
– Et qu’est-ce qu’on va lui raconter à Quenarau au retour ? Demanda Kazuko.
– Qu’on a eu des problèmes techniques, que la radio déconnait, il n’y connaît rien, je m’arrangerai avec l’équipe de maintenance… De toute façon, qu’est-ce que tu veux qu’il nous fasse, il ne peut pas nous retirer notre licence…
– Oh ! C’est quoi ça ? T’as entendu ? La radio de la barge vient de faire un drôle de bruit.
Ils se précipitèrent à l’extérieur, craignant que l’engin ait été victime d’un éboulement. Incrédules, ils découvrirent alors la carcasse calcinée de leur appareil.
– Mais c’est impossible, une barge n’explose pas, on l’a fait entièrement réviser, il y a à peine un mois.
– C’est Quenarau ! Répondit Bert à sa coéquipière, mais pourquoi ? Pourquoi ? Un rapport avec les images que je lui ai envoyé, mais pourquoi ? Pourquoi ?
– Tu veux dire qu’on peut détruire une barge à distance !
– Bien sûr, mais je n’ai jamais connu de cas !
– Mais pourquoi ?
– Le pouvoir s’est toujours méfié des prospecteurs, ce qu’on est susceptible de découvrir peut constituer une force, voire une alternative, le pouvoir en place se protège. Imagine une sorte de soulèvement impliquant une attaque avec des barges, ils peuvent tous nous détruire en quelques minutes !
– OK, et en attendant on est foutu !
– Peut-être pas, on va voir si ce refuge fonctionne et si on peut renouveler l’oxygène…
– Pfff… Restera la flotte, et la bouffe… Objecta Kazuko.
– Oui…
– Si on prévenait Farmer ?
– Impossible, on pouvait communiquer avec le dôme parce que la radio de la barge faisait relais… mais maintenant…
Luvia
– Il se passe quelque chose de grave ? Demandais-je à Quenarau quand il daigna nous faire réintégrer nos places. Il était livide.
– Non ! répondit-il simplement, l’esprit manifestement ailleurs.
Le haut-parleur le sortit brusquement de ses pensées.
« Monsieur Quenarau est demandé de toute urgence au Q.G. technique ! Monsieur Quenarau est demandé… »
Quenarau se lève brusquement de son poste et se dirige vers la sortie du bureau… Semblant comme dans un état second, il en a oublié de verrouiller son ordinateur. L’occasion est trop belle, je laisse passer trois minutes, et je me précipite. Du couloir 3, je peux observer le poste de contrôle dans sa paroi de verre, Quenarau est en pleine discussion avec deux types. J’ai donc le temps, je sors une petite clé informatique très spéciale et me dirige vers l’ordinateur du chef. Hum, que va dire Najelle ? Rien sans doute ! Raté : Elle m’interpelle :
– Tu fais quoi ?
– Ben, je vais pomper son disque dur, on va peut-être en savoir plus sur le personnage !
– Fais vite alors !
– T’inquiète !
Vite ! Agir rapidement ! Je pompe tout sur la clé en moins d’une minute. Je l’ai acheté à un type qui trafique un peu de tout, il m’a assuré que son utilisation était indécelable. Ce soir au chaud, chez moi j’examinerai tout cela et j’en saurai un peu plus sur ce que manigance vraiment cet étrange bonhomme.
– Tu me montreras ! Demande Najelle.
– Je ne regarde rien ici, je me conserve tout ça pour ce soir, chez moi !
– Tu m’appelleras pour me dire ?
– Des clous ! C’est moi qui prends tous les risques, si je trouve quelque chose, je le garde pour moi !
– Méchante ! Minauda ma collègue.
– T’avais qu’à le faire toi !
– Je n’aurais jamais osé !
– Ben tu vois !
– Et si tu m’invitais ?
– Je t’ai déjà invité une fois et tu t’es dégonflée !
– Oui parce que je sais très bien ce que tu veux me faire si tu m’invites !
– Et tout d’un coup, comme ça, ça ne te pose plus de problème !
– En fait j’ai réfléchi, faut tout essayer dans la vie !
Ben voyons ! Je réfléchissais. J’avais besoin d’être tranquille pour faire ce que j’avais à faire, mais d’un autre côté le superbe corps de Najelle, la belle rousse aux cheveux de feu, m’attirait irrésistiblement, cette pauvre fille me semblait un peu nunuche et était à cent lieues d’imaginer ce que je cherchais réellement. Je n’aurais donc aucun mal à la leurrer, j’acceptais donc de l’inviter !
– Bon, O.K. ! Je t’invite, mais ne viens pas râler après !
Ah ! Oui, vous voudriez bien savoir à qui vous avez affaire ? Je me prénomme Luvia, je suis brune, les yeux bleus et la peau très pale, j’ai la poitrine (trop) avantageuse, je me trouve complètement quelconque mais il paraît que je plais. Je suis assez friande de sexe, mais je sais me tenir ! J’ai presque 30 ans en équivalence d’années terriennes.
Je suis l’une des deux assistantes de Quenarau, le responsable de la prospection du centre de recherche spécialisé du dôme « A ». Dans la pratique, je m’occupe de l’intendance, du bon état des barges de prospection, de l’approvisionnement, en un mot d’essayer de dégoter tout ce qu’ont besoin ces braves gens pour travailler. Si on ne trouve pas sur place on cherche dans les autres dômes, ou alors on commande sur Terre et on n’a plus qu’à attendre quelques mois. Passionnant, non ?
J’ai vécu pas mal de temps toute seule après ma séparation avec mon compagnon. Cette rupture m’a fait souffrir à un tel point que j’avais cru tirer un trait sur mes relations avec les hommes, préférant consoler mes nuits de solitude auprès des corps tendres et doux des personnes de mon sexe…
…Jusqu’au jour où j’ai vu arriver notre nouveau chef. Erwin Quenarau venait de la Terre, et semblait avoir du mal à s’habituer à la mentalité ambiante. Un bel homme dans les trente-cinq ans, brun, le teint un peu mat, une petite barbiche, des yeux perçants, une allure sportive, mais sans aucune exagération, un sourire impossible, bref, l’attraction était arrivée et toutes ces dames et ces demoiselles n’en pouvaient plus, moi y compris !
Avec Najelle, puisque nous partagions le privilège d’être en quasi permanence dans le même bureau que lui, nous avions parié que la première qui le ferait craquer se ferait payer le restaurant par l’autre.
Tu parles ! On a tout essayé, en haut les trucs moulants, décolletés, transparents, en bas, le court, l’ultra court et le collé aux fesses ! Rien du tout ! Il parle très peu de toute façon, ne recherche pas la conversation et ne la relance jamais, sauf au téléphone. On s’est alors dit qu’il faudrait peut-être y aller directement, et qu’il était peut-être allergique à ce qui pour lui était des gestes d’allumeuses, mais peine perdue, on a bien essayé de lui glisser entre deux phrases professionnelles qu’il était mignon, qu’il avait énormément de charme, que la personne qui vivait avec lui devait avoir beaucoup de chance… Rien, rien, rien absolument rien ! Un mur !
– Il est peut-être homo ? Avait suggéré Najelle
Ben oui peut-être ! On laissa tomber, mais on essayait quand même d’écouter plus ou moins ses conversations, de guetter un signe, un indice. Et bien non, monsieur s’il avait un secret savait très bien le garder.
– C’est marrant, s’il était homo, ça m’exciterait de le savoir, je me l’imaginerais bien en train de sucer des bonnes bites. M’avait confié Najelle.
– C’est ton fantasme ?
– C’est l’un de mes trucs, de voir deux mecs ensembles, mais ce n’est plus un fantasme, j’ai déjà vu ça de près.
– Et bien on en apprend tous les jours… Raconte-moi !
– Si je te raconte, ça va m’exciter !
– Et alors ?
– Ben, alors je gère comment ?
– J’en sais rien, tu iras te palucher dans les chiottes… et si tu veux un coup de main tu m’appelleras.
– Tu sais bien que je n’aime pas trop les femmes.
– T’en sais rien tu n’as jamais essayé
– Pas envie !
– Bon, tu me racontes ou pas ?
– On était chez des copains, pour un anniversaire, on a joué aux gages, quelqu’un a proposé que si c’était un garçon qui perdait, il devrait sucer une bite. Ils ont tous accepté le gage et le mec qui a perdu s’est mis à poil et s’est mis à sucer la queue de mon petit ami de l’époque. Humm, quel spectacle ! Et puis le type s’est relevé, s’est tourné et s’est cassé en deux, manifestement, il souhaitait qu’on le sodomise. Mon copain n’a pas hésité, il lui a léché l’oignon pour que ça entre bien et il l’a bien enculé.
– Et ben !
– Attends, c’est pas fini, après j’ai mis mon copain au défi de sucer une bite à son tour. Je pensais qu’il se dégonflerait, mais non, il s’en est choisi une bien grosse et il l’a sucé pendant près de 10 minutes.
– Il ne s’est pas fait enculer, ton copain ?
– Si mais après, parce que évidement ensuite ça a tourné en orgie…
– Et aucune nana t’a touché ?
– Je t’ai dit que ce n’était pas mon truc !
– T’es chiante !
– En fait je ne crois pas que Quenarau soit pédé. Tu sais, disait Najelle, j’ai connu un mec comme ça, les femmes il s’en foutait complètement, on a cru qu’il était homo, et bien non, simplement le sexe ça ne l’intéressait pas. Il paraît que ça existe !
– Quelle tristesse !
En fait ce qu’ignorait Najelle c’est que ma curiosité avait dépassé le stade de l’intérêt purement sexuel. Je me faisais ainsi, la réflexion, qu’un mec aussi discret devait en fait, cacher un secret d’une importance capitale. On parlait parfois d’expériences bizarres, de projets d’abandon total ou partiel des colonies, de territoires interdits à l’exploration, de découvertes sous secret militaire… J’avais gardé de bons contacts avec mon ancienne responsable au dôme « F », s’il s’avérait que le dénommé Quenarau traficotait quelque chose de louche sans en référer aux autorités… Un petit rapport pourrait être pour moi une promotion inespérée ! Pauvre Najelle qui n’y comprenait rien !
Quenarau
Les deux techniciens quittèrent le poste de contrôle, laissant Quenarau seul en communication avec le gouverneur.
– Personne ne peut nous entendre, Monsieur Quenarau ?
– Non !
– Nous ne sommes que trois personnes au courant, mais il faut bien que vous le sachiez : l’une de vos barges vient d’exploser au sol, c’est la première fois depuis le début de la colonisation qu’une telle chose se produit, je vous envoie les coordonnées exactes de l’endroit où ça s’est passé, c’est à Ophir Chasmas, vers le sud.
– Vous êtes sûr que c’est au sol ? Gaffa Quenarau.
– Je vais vous envoyer l’écho radar sur l’écran.
Quenarau devint blême, se demandant si son entretien radio avec Bert avait été enregistré par une tierce personne. Et puis si vraiment l’explosion avait eu lieu au sol (mais bon dieu, pourquoi au sol ?) Bert et sa compagne étaient peut-être toujours en vie… il se rassura en se disant que ne pouvant rentrer au dôme, ils mourraient d’asphyxie de toute façon… à moins que l’une des trois personnes qu’ils avaient prévenus ait la malencontreuse idée de s’étonner de leur silence, et se rende sur place… ça n’allait pas du tout… comment régler tout ça avant que le cardinal ne s’aperçoive de quelque chose ?
– Je souhaiterais que vous me fassiez un rapport précis sur cet incident.
– Un rapport ? Mais que voulez-vous savoir, monsieur le gouverneur ?
– Mais enfin, Quenarau, croyez-moi que je comprends que vous soyez choqué, mais bon, qui était ce prospecteur ? Que faisait-il dans ce secteur ? Avait-il découvert quelque chose de particulier ? Quelles étaient ses activités avant le crash ? Qu’est-ce qu’il y a à prospecter dans la direction où il se dirigeait ? Et puis il y a la boite noire à récupérer.
– Je comprends, répondit Quenarau, abasourdi.
L’affaire prenait pour lui des conséquences dangereuses, il avait envisagé de se rendre chez le cardinal dans la foulée, il y renonça, jugeant qu’il s’était assez mouillé comme ça !
Il revint à son bureau, constata qu’on avait tripoté son ordinateur. Ce ne pouvait être que Najelle ou Luvia. Quel idiot, il avait été, sa machine était quasiment inviolable… Encore fallait-il ne pas la laisser activée ! Heureusement, qu’il avait pris soin d’effacer toutes les traces des événements récents… Toutes les traces, vraiment ? Il voulut en avoir le cœur net. Il vérifia un peu partout, non tout avait bien été détruit à l’exception toutefois d’un petit fichier texte de quatre lignes. Mais qui irait accorder de l’importance à cette liste minuscule ?
Le cardinal avait mal au cul ! Le gode de Ceylane était décidemment trop gros, la prochaine fois, il lui demanderait de s’en tenir aux bougies. L’évocation de sa séance de galipettes avec la belle prostituée lui provoqua un début d’érection. Il faudrait pourtant qu’il se calme un jour, ce genre de relation ne pouvait pas perdurer, un jour quelqu’un l’apprendrait… mais bon il n’y avait pas le feu, c’était si bon de se faire dominer par une femme aussi belle. Son érection était à son maximum. Il se branla, ce fut un peu long, douloureux même. Il alla se rincer au lavabo avant de prendre son téléphone :
– Quenarau, Vous deviez repasser me voir !
– J’allais vous appeler. J’ai effectué le petit… Hum… service que vous m’aviez demandé. Et pour le reste, je n’ai rien trouvé.
– Venez quand même me voir ! Insista le cardinal.
C’est à ce moment-là que Quenarau aurait dû se rebeller, il serait d’ailleurs faux de dire que l’idée ne l’avait pas effleuré, mais il n’en fit rien et se dirigea vers l’archevêché tout proche, une boule d’angoisse dans la gorge.
D’emblée Quenarau confirma la destruction de la barge, sans toutefois préciser qu’elle avait explosé au sol. Il informa aussi le cardinal de la demande de rapport exigé par le gouverneur.
– C’est le domaine réservé du gouverneur, il laisse faire le conseil quand tout va bien, mais s’il y a un problème, il intervient et il est malheureusement dans son rôle. Assurez la rédaction de ce rapport, je suis sûr que vous allez faire ça très bien ! Commenta simplement le cardinal.
– En fait, je ne sais pas trop comment je vais faire.
– Je vous fais confiance sur ce point, par contre je trouve vraiment bizarre que ces deux prospecteurs n’aient prévenus que vous.
– Oui, c’est bizarre ! Balbutia Quenarau.
– Ou alors, il a prévenu d’autres personnes autrement, par une autre ligne…
– Je ne vois pas bien…
– Alors d’après vous, ils ont fait comment ? Tam-tam, signaux de fumée, télépathie ?
Le cardinal se moquait ouvertement de lui, dans quelques instants il allait être obligé de lui avouer la vérité, il en était malade d’avance.
– Si Bert avait prévenu d’autres personnes… Euh il se serait passé quoi ? Osa demander Quenarau
– Pourquoi cette question, puisque le problème ne se pose pas ?
– Comme, ça, j’aurais aimé savoir !
– Quenarau, donnez-moi les noms ! Martela le cardinal.
– Je n’ai aucun nom à vous donner.
– Vous mentez Quenarau !
– Dites-moi ce que vous comptez faire…
– Vous inversez les rôles, Quenarau, ce n’est pas moi qui ai des comptes à vous rendre ! Donnez-moi les noms.
– Je ne peux pas.
– Alors je fais vous fournir deux bonnes raisons de me les donner, la première, c’est que même si ces personnes ne feront pas de liens directs entre la découverte de Bert Clarke et l’accident de sa barge, ils ne pourront s’empêcher de parler. La rumeur enflera et finira par atteindre la Terre. Ce scénario est une véritable catastrophe pour nos convictions. Vous comprenez, Quenarau ?
– Oui, votre éminence !
– La seconde c’est que si vous persistez dans votre entêtement, je ne me priverais pas de mon influence auprès de l’assemblée martienne pour demander votre remplacement.
– Malgré ce que je viens de faire pour vous ?
– Quenarau, on n’abandonne pas ses amis au milieu du gué ! Alors, ces noms ?
Quenarau, complètement anéanti lui fournit les trois noms. Il se garda, bien entendu, de signaler au cardinal que Bert et sa coéquipière pouvaient être encore vivants, il omit également de parler du piratage de son ordinateur par l’une de ses assistantes…
– Très bien, je vous libère, Quenarau.
Il n’avait donc plus la confiance du cardinal, il rejoignit son bureau envahi de pensées contradictoires et remettant l’explication qu’il devait avoir avec ses assistantes au lendemain.
Le cardinal Lajaunie
Le cardinal, les trois noms en main, rechercha qui étaient ces personnes, l’inscription sur l’annuaire électronique du Marsweb étant obligatoire il put les localiser facilement. Mais le résultat était une conjonction de complications.
Le premier était Kenneth Clarke, le propre frère de Bert, le problème était qu’il ne résidait pas au dôme « A », mais au dôme « F », il lui faudrait convaincre Monseigneur Meyer, l’évêque local de mettre hors circuit ce frère après s’être assuré qu’il n’avait pas dupliqué le cliché de Bert à tout son carnet d’adresse, auquel cas l’affaire prendrait un tour dramatique qu’il envisageait néanmoins de sang-froid. Il envoya un message à Meyer.
Petit intermède au dôme F
– Urgent et prioritaire : Faites enlever de toute urgence Kenneth Clarke, mettez-le au secret en attendant des instructions complémentaires.
Dans le dôme F, c’était le matin. Monseigneur Meyer se trouva fort contrarié à la lecture du message de son supérieur hiérarchique. Il eut un moment la tentation d’appeler afin de demander des précisions mais renonça par crainte de se faire rabrouer. Meyer n’était plus tout jeune et ses capacités physiques déclinaient, il se demanda comment accomplir une telle mission. Bah, il improviserait. Il se renseigna afin de savoir qui était ce Kenneth Clarke et où il travaillait.
Kenneth Clarke était ingénieur dans les serres du dôme, son téléphone sonna.
– Monsieur Clarke, je suis Monseigneur Meyer, il faut absolument que je vous parle.
– Et bien parlez-moi !
– Non par téléphone, ce n’est pas possible, il faut que vous veniez d’urgence.
– Je travaille en ce moment.
– Absentez-vous et venez discrètement, je vous assure que c’est urgent et important.
– Vous ne pouvez pas m’en dire plus au téléphone ?
– Non, venez vite !
C’était à l’autre bout du dôme, Clarke s’y rendit sans prévenir qui que ce soit
– Entrez ici Monsieur Clarke, nous allons nous installer dans la sacristie, asseyez-vous, je vais chercher les documents.
Et Meyer enferma Kenneth à clé. Ce dernier attendit quelques instants, mettant cet acte sous le compte de la distraction. Puis, Meyer ne revenant pas, il se mit à tambouriner et à hurler comme un forcené. Voilà qui ennuyait bien Meyer, qui se demanda s’il aurait la force de l’assommer afin de le ligoter et de la bâillonner. Il chercha un objet contendant, trouva une casserole et revint dans la sacristie.
– Vous vous amusez à quoi ? Hurla Kenneth.
L’évêque leva sa casserole prêt à frapper au crâne, Kenneth esquiva, se précipita sur l’ecclésiastique et le maîtrisa facilement.
– Maintenant, connard de curé, tu vas me dire ce que tu fabriques, ou je te massacre !
– Pitié, j’avais des ordres !
– Des ordres de qui ?
Quelques baffes plus tard, Meyer lui fit lire le message du Cardinal Lajaunie. L’arrogance du clergé martien et sa propension à se mêler de tout était connu, mais il était incompréhensible qu’on s’en prenne à sa personne, Kenneth n’ayant aucune responsabilité publique et ne se mêlant pas de politique ! Une confusion, sans doute ? Il quitta les lieux en emportant une copie du message, laissant l’évêque en plein désarroi.
Kenneth en référa au chef de la sécurité du dôme qui lui promit de faire remonter l’affaire en haut lieu et lui conseilla de refuser toute communication et tout contact provenant d’inconnus.
Fin de l’intermède
Le second sur la liste était Sven Anderson, un prospecteur, l’ecclésiastique le contacta anonymement sous un prétexte fallacieux, et comme il le pressentait, il le trouva en plein travail, à l’extérieur du dôme. Seul Quenarau pouvait donc l’atteindre, il faudrait donc qu’il trouve un moyen de forcer ce dernier à le faire. Quant au troisième, Oscar Farmer, c’était un journaliste d’opposition connu qu’il l’énervait particulièrement. S’il diffusait sur son site les photos prises par Bert, tout était foutu. Mais il avait une petite idée, en espérant qu’il ne soit pas trop tard. Mais d’abord le prospecteur…
– Allô, Quenarau, sur les trois noms de votre liste, l’un me semble avoir son destin entre vos mains.
– Ne me demandez pas ça ! Chuchota-t-il.
– Et bien si, justement, je vous le demande !
– Est-ce que je peux passer vous voir ?
– Cette proposition n’est pas négociable, Monsieur Quenarau.
– Et si je refuse ?
– N’employez pas des termes qui fâchent, Monsieur Quenarau ! Et n’attendez pas, chaque seconde compte.
L’ordi de Ceylane signala une communication. Que pouvait bien lui vouloir à cette heure, le cardinal avec lequel elle s’était livrée à quelques galipettes rétribuées, en milieu de journée ?
Elle regrettait d’avoir ce personnage comme client. La prostitution était théoriquement interdite sur les dômes martiens, et si elle l’était, c’était à cause de l’influence du cardinal au sein de l’assemblée martienne. Un bel hypocrite, donc, mais il n’y avait pas que ça, ce personnage la méprisait visiblement, et puis certaines de ses réflexions l’inquiétaient, ses menaces à peine voilées afin de lui interdire de parler de leurs relations à qui que ce soit n’avaient pas grand-chose de catholique. Plusieurs fois, elle avait failli lui mentir en lui disant qu’elle abandonnait l’activité, mais elle reculait toujours.
– Ceylane ! Vous pourriez passer me voir ce soir vers 20 heures ?
– Encore ! Mais vous êtes insatiable !
– Ben oui !
Le cardinal n’affichait pas son excitation habituelle, il paraissait même étrangement calme :
– Asseyez-vous Ceylane, je vous règle tout de suite vos honoraires, mais il ne sera pas question de sexe ce soir. Je suppose que vous avez d’excellentes relations parmi les gens des docks ?
– Non pas vraiment !
La fille soupira, cet imbécile ne pouvait pas imaginer que la prostitution ne soit pas liée d’une façon ou d’une autre à la délinquance.
– Allons, allons, pas à moi ! Rétorqua le cardinal.
– Vous allez être déçu !
– Mais non, voici un excellent argument.
Et joignant le geste à la parole, il sortit d’un tiroir une magnifique liasse de grosses coupures terriennes.
– Et il faudrait faire quoi avec ça ?
– Juste supprimer quelqu’un, proprement, sans le faire souffrir !
– Vous vous trompez d’adresse !
– Recomptez, s’il n’y a pas assez, je peux arrondir.
Ceylane, troublée, se demandait comment doubler l’ecclésiastique. Il lui fallait gagner du temps. Un vague plan germait néanmoins dans sa tête, mais il lui faudrait trouver les complicités nécessaires pour sortir du dôme, gagner le dôme « F » et négocier son départ pour la Terre. Pas impossible, elle avait des « relations ».
– C’est qui ?
– Je ne vous le dirais si vous acceptez !
– Alors arrondissez !
Le cardinal doubla carrément la mise
– Ça marche ! Répondit-elle, consciente du risque énorme qu’elle venait de prendre. Alors c’est qui ?
– Oscar Farmer !
– Oscar Farmer ? Répéta-t-elle incrédule, mais pourquoi ?
– Ah, ça je ne peux pas vous le dire ! Ça ne fait pas partie du contrat. Je veux une photo du cadavre, laquelle sera déposée dans ma boite aux lettres, mais il faudra faire disparaître le corps, je veux que la police enquête sur une disparition, pas sur un meurtre. Et puis, il faut faire très vite, si tout était terminé cette nuit ce serait très bien.
– D’accord, répondit Ceylane, blême.
– Allez-y le temps presse… Je vois que vous avez envie de me poser une question, posez là, mais je ne vous promets pas que j’y répondrais.
– Heu… Comment un homme d’église…
– Je ne vais pas vous faire un cours de théologie. Le cinquième commandement nous interdit de tuer notre prochain, mais les choses ne sont pas si simples, avant d’être Cardinal, j’étais moine Dominicain, cet ordre a été fondé par Saint Dominique, c’est lui qui quand le royaume de France a combattu l’hérésie cathare, devant les interrogations des soldats qui se demandaient qui tuer et qui ne pas tuer, a répondu « tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens. » Il le fallait pour la survie de la religion et de la civilisation. Et l’église n’a pas manqué de sanctifier ce grand homme. Nous sommes aujourd’hui dans un contexte semblable, mais je ne peux vous en donner les détails. Voilà, filez maintenant, vous avez ma bénédiction.
Ceylane quitta l’homme d’église, circonspecte. Oscar Farmer était l’un de ces clients, un client plutôt sympathique, mignon et bien dans sa peau, une certaine complicité s’était établie entre eux. Elle décida de le prévenir de suite, le tout était de savoir s’il allait la croire !
L’appartement
Najelle s’était pointée chez moi, elle qui est si discrète d’habitude, elle s’est ultra maquillée et s’est habillée avec des trucs moulants. Il faut bien avouer que ça lui allait bien. Mais la ficelle était bien grosse, elle me prenait pour une andouille. Sa curiosité pour le contenu de l’ordinateur de Quenarau était donc telle qu’elle envisageait y compris de partager ma couche. Bizarre, bizarre, il me faudra la jouer fine.
– Tu me trouves comment ? Minauda-t-elle.
– Craquante.
– Ben, embrasse-moi !
– Humm !
Nos bouches se collent, je me fais peut-être des idées mais j’ai quand même l’impression qu’elle se force, du moins au début, car après elle se laisse faire. Ça m’excite tout ça… Une irrésistible envie de l’emmener au plumard m’assaille. Je lui pelote les seins, mais elle se dégage :
– Tu embrasses bien ! Dit-elle.
– Hé, hé, attends donc la suite.
– D’accord pour la suite, mais là j’ai une envie folle de savoir ce qu’il y a sur le disque de l’autre zouave.
Ben voyons !
Alors on s’est mises à regarder le machin. Déception ! Grosse déception ! Rien ! Rien à voir ! Enfin presque rien ! Je fais semblant d’être idiote, et je fais défiler tout ça n’importe comment : Des circulaires administratives, des relevés météos… Bref rien d’excitant. Je sens Najelle très déçue… J’ai uniquement remarqué au passage un tout petit fichier texte non classé avec trois noms et un truc qui ressemble à une coordonnée géographique, l’un de ces trois noms est celui du journaliste Oscar Farmer… mais je garde l’information pour moi.
– On laisse tomber, il n’y a rien ! Finit par admettre Najelle.
Super ! Voilà qui m’arrange et je regarderai mieux une fois qu’elle sera partie.
– Euh, tu peux m’envoyer une copie de tout ça chez moi ? Reprend-elle.
Alors là je ne comprends plus, pourquoi me demande-t-elle une chose pareille ? Ça n’a aucun sens, à moins qu’elle ne soit beaucoup moins conne que supposé… Et que tout comme moi elle espère qu’espionner Quenarau lui rapporte quelque chose ?
– Mais pourquoi faire ?
– Comme ça, ça m’amuse !
– Non !
– Bon alors je m’en vais, me déclara-t-elle.
– Sans payer ta dette ?
– Si tu m’envoies les fichiers chez moi, je veux bien rester. Comme ça on regardera ces trucs chacun de notre côté, et on s’appellera pour se dire ce qu’on aura découvert, chacune dans notre coin.
Tu parles ! Mais je viens d’avoir une petite idée…
– Bon, c’est d’accord, approche-toi !
J’approche mes lèvres des siennes, fait tourbillonner ma langue. Elle a plus de répondant que prévue, c’est bon signe. Je lui pelote les seins comme tout à l’heure.
– Je savais bien qu’ils seraient un jour pour moi, tes nénés. Allez montre-moi tout ça !
Najelle enlève son haut dévoilant une superbe paire de seins bien galbés aux tétons arrogants.
– Ils te plaisent ?
– Ce sont des merveilles !
J’entrepris de porter mes lèvres à ces magnifiques fruits offerts.
– Ne suce pas trop fort !
– Bon, tu ne vas pas commencer à faire ta jeune fille.
– C’est que je n’ai pas l’habitude !
– Tu ne te fais jamais sucer les tétons !
– Si, mais pas par une femme !
– Et qu’est-ce que ça change, une bouche, c’est une bouche !
– Je sais, mais c’est psychologique !
– Ferme les yeux, ce sera moins psychologique !
Bon, je suis un peu partagée quand même, d’un côté elle me semble lourde à déniaiser, manifestement le fait de faire des trucs avec une femme lui provoque des blocages en série, mais d’un autre côté sa beauté m’excite. Je lui suce donc ses tétons, en augmentant progressivement ma pression, je me régale, mais elle ne réagit pas.
Je me déshabille à mon tour. Elle me regarde, c’est plus de la curiosité que de la concupiscence.
– Je te plais ou pas ?
– C’est pas mal !
– Ben reste pas comme ça, caresse-moi, fais quelque chose !
Elle avance timidement sa main vers mon sein, je suis sûre que c’est le premier nichon de femme qu’elle ose tripoter.
– Je préférerais que ce soit toi qui t’occupes de moi ! Finit-elle par me dire.
– C’est comme tu le sens, allez viens sur le lit !
Elle a donc choisi d’être passive, on va donc faire avec, et puis tout cela va rester classique, il est sans doute hors de question que je dévoile mes petits jardins secrets à base de domination très soft et autres jeux très humides.
Elle s’est allongée sur le dos ! Mon dieu ! Quelle paire de fesses. Ma bouche les embrasse. Que c’est doux, que c’est excitant ! Je lui malaxe un peu tout ça, ose écarter les sillons afin de découvrir son bel œillet brun, mais ne me risque pas à m’y aventurer, je n’ai pas envie qu’elle se bloque.
Je la caresse partout, les bras, les épaules, le dos, les cuisses, les pieds… Ils sont bien jolis ses pieds et puis cette petite fantaisie n’a aucune connotation négative, je me mets donc à lui lécher les panards. Elle est quand même surprise quand je me mets à lui sucer les orteils.
– Tu fais quoi ?
– Ben, tu vois, j’embrasse tes doigts de pieds !
– C’est nouveau ?
– Non pas vraiment, ça t’embête ?
– Ça ne m’embête pas, ça me chatouille !
Quelle chieuse ! Alors d’accord, retour aux fesses, au moins là elle ne dit rien, et quand j’en ai marre, je lui demande de se retourner.
Je lui embrasse de nouveau ses tétons, ils dardent sous ma langue, mais malgré tout Najelle reste froide ! Je descends un peu, lui caresse le ventre, lui chatouille le nombril par pure provocation. Et là, dilemme : Ou bien, je descends vers son sexe et commence à lécher tout ça, ou alors je me retourne ? Ou encore me mettre en soixante-neuf, elle devrait ainsi, si elle n’est pas trop nunuche, me rendre la politesse.
Finalement, j’opte pour un compromis (un con promis), je glisse entre ses cuisses et ne me retournerai qu’ensuite. Je lui écarte délicatement les lèvres et dévoile son petit trésor tout rose vers lequel ma langue s’en va fureter. Je guette sa réaction : pas de réaction, elle a choisi de fermer les paupières et sans doute de penser à autre chose. Ça devient désespérant, mais pas au point de couper mes envies. Je continue à lécher de plus belle, puis j’attaque son clito. Quelques coups de langue, quelques mouvements de lèvres, et le miracle s’accomplit : Mademoiselle pousse enfin un soupir de plaisir, son sexe se lubrifie, je continue…
– C’est bon ?
– Oui !
Alors je continue. Je suis quand même contente de lui donner du plaisir, si au moins ça pouvait la débloquer ! Je l’excite encore un petit peu, puis je me dis que moi aussi, j’aimerais avoir ma part de plaisir et je me retourne en position de soixante-neuf. J’attends pour continuer qu’elle colle sa bouche sur ma chatte. Manifestement, elle bloque. Alors je me remets à la lécher, puis je lui dis :
– Fais-moi pareil !
– J’ai peur de mal faire !
– Faut bien commencer un jour ! Lance-toi, je te guiderai.
Effectivement c’est un peu n’importe quoi, mais quelques mots de ma part suffissent pour la corriger et elle me lèche maintenant le clito sinon de façon géniale, du moins de façon correcte. Comme quoi elle n’est pas si nunuche qu’elle en a l’air !
Et là, il m’arrive un truc de folie, le fait de l’avoir déniaisée (juste un peu) a démultiplié mon excitation, et voilà que je me mets à partir comme une damnée, criant ma jouissance à qui voudrait bien l’entendre.
Elle n’en revient pas, Najelle, je la félicite, lui roule un patin qu’elle accepte sans fougue excessive, mais sans recul, puis repart au milieu de ses cuisses. Je m’évertue à l’exciter, elle réagit, mais sans doute pas assez, au bout d’un quart d’heure, je me repose un peu la langue, la caresse un peu, puis recommence, le clito ne tarde pas à réagir de nouveau, les soupirs de Najelle deviennent plus francs, plus rapprochés, de plus en plus rapprochés, je sens que ça vient, je maintiens la pression et ça y est : elle éclate, elle crie, elle a les cuisses toutes mouillées, je les lèche un peu puis m’en vais quémander un nouveau bisou. J’adore les bisous.
On reste enlacées un moment comme les deux vielles complices que nous ne sommes pourtant pas. Elle ose à présent me caresser un peu mais pas trop longtemps. Manifestement elle est crevée et peut-être un peu perturbée. Elle ne tarde pas à s’endormir dans mes bras.
Super, elle ronfle, je me précipite vers mon ordi et je déplace le petit fichier texte dans une autre clé de stockage. Puis mine de rien je retourne m’allonger à ses côtés.
Au bout de dix minutes, je la secoue un peu.
– Oh ! Najelle tu t’es endormie ! Tu veux rester coucher là ?
– Oh ! La la, tu m’as crevée, toi, mais je vais rentrer…
– Tu veux prendre une douche ?
– Non, je me rhabille et je file ! Tu m’envoies les fichiers.
– O.K., je te les enverrais tout à l’heure.
– Si tu pouvais le faire tout de suite ?
– Qu’est-ce que ça change ?
– Ça ne change rien, mais autant que les choses soient carrées entre nous, j’ai fait ce que tu attendais de moi, maintenant à toi de me rendre la politesse.
Très bien jouée, mais j’ai mieux joué qu’elle en enlevant le seul fichier éventuellement intéressant. Toute son attitude montre qu’elle sait très bien ce qu’elle fait !
– J’espère que ça n’a pas été une corvée quand même ? Lui lançais-je
– Pas du tout, c’était une très bonne expérience. Tu ne m’as pas converti pour autant, mais à l’occasion, je recommencerais…
Sven Anderson
– Arrête de me tripoter la bite pendant que je pilote ? Indiqua Sven Anderson à Vera, sa jolie coéquipière blonde.
– Qu’est que ça peut faire, tu es en automatique !
– Plus maintenant !
– J’ai envie ! Tu ne veux pas que je te suce ?
– Tu as toujours envie !
– Plains-toi ! Hum, ta bonne queue dans ma bouche et après tu me la foutrais dans le cul !
– Vera, calme-toi !
– Bon d’accord, je me calme ! Tu fais quoi avec ta radio ?
– J’essaie de contacter Bert Clarke, il m’a envoyé un message ce matin, en me disant qu’il avait rencontré des martiens, le pauvre, il est devenu complètement fou, je l’ai envoyé promener, mais je me dis que j’aurais dû agir plus intelligemment, le problème c’est que je n’arrive plus à le joindre !
– Il fait la gueule ?
– C’est pas ça, j’ai comme l’impression que la radio de sa barge ne fonctionne pas !
Sven décida de se rendre sur les lieux indiqués par son collègue, ce n’était pas très loin, et il y fut rendu en moins d’une heure.
La tentative de contact n’aboutit toujours pas, il fait des cercles concentriques au-dessus de la zone indiquée, avant, de ses yeux stupéfaits, d’apercevoir l’épave :
– Merde ! Sa barge a explosé !
Ils descendirent, examinèrent les débris et conclurent rapidement que l’engin devait être vide au moment de l’explosion.
– Mais alors, où ils ont passés ? S’interroge Vera
– Je vais essayer de le contacter sur son numéro individuel.
– Et pourquoi tu ne l’as pas fait avant ?
– Mais, ma petite Vera adorée de mon cœur…
– Oh !
– Les radios individuelles n’ont qu’une portée limitée, un kilomètre au maximum !
– Mais bien sûr, où avais-je la tête ?
Un quart d’heure plus tard, Bert, prévenu, allait au-devant d’eux.
– Tu es seul, il est arrivé quelque chose à Kazuko ?
– Non, non, elle va bien, on a trouvé une espèce d’abri, venez, je vais vous montrer… mais surtout ne paniquez pas, vous allez voir de drôles de choses !
– Des martiens ? Raillât Sven.
– Surtout, ne vous laissez pas impressionner ! Ils vont nous laisser passer, faites comme si vous les aviez pas vus, il n’y a aucun danger.
Vera et Sven suivirent leur collègue tout en nourrissant de graves inquiétudes sur sa santé mentale. Et bientôt les quatre prospecteurs furent réunis dans l’abri aménagé.
Quelques minutes plus tard :
– Ça fait drôle quand même ! Déclara Vera, vous auriez pu nous prévenir. C’était quoi ces trucs ?
– On vous avait prévenu… C’est toute une histoire, on va vous expliquer… Bon, on a de l’oxygène pour plusieurs semaines, mais on n’a pas trouvé le moyen de le transférer dans les bouteilles individuelles. Elles sont presque vides, c’est pour ça que j’ai laissé Kazuko ici.
– Bon, on vous ramène ? Proposa Anderson.
– Il y a deux trois trucs que je voudrais emporter, j’ai peur que Quenarau fasse bombarder le site.
– Hein ? Mais pourquoi ferait-il ça ?
Alors Bert et Jenny racontèrent les contacts radios qu’ils avaient eus avec leur chef, les bizarreries concernant la situation sous le dôme qu’Oscar Farmer n’avait pas confirmées, la demande de rentrée, puis de changement de cap, puis l’explosion.
– Ça alors ! Cela voudrait dire que ce site est classé top secret, mais de là à faire sauter votre barge…
– On a un appel prioritaire sur la radio de la barge ! Coupa Vera
– Je prends… Oui monsieur Quenarau, on recherche la trace de Bert et de Kazuko, nous n’avons plus de nouvelles. Mentit-il par prudence en branchant le haut-parleur.
– Ils ont eu un accident inexplicable, il se passe des choses étranges dans cette région, vous allez devoir rentrer d’urgence.
– C’est vraiment nécessaire ?
– C’est un ordre, Anderson !
– Bon, alors on arrive !
– Vous êtes en vol ?
– Non ! On a fait un petit arrêt technique.
– Vous pouvez redécoller dans combien de temps ?
– Disons dix minutes !
– Vous ne pouvez pas faire plus vite ?
– Ben non !
– OK ! Prévenez-moi quand vous serez embarqués !
– Viens Vera, on y va ! Décida Sven devant les deux autres prospecteurs incrédules.
– Mais c’est du suicide ! N’obéissez-pas !
– Arrêtez la parano. Mais on va bien voir, je vais programmer la barge en automatique avec retour, à mon avis il ne va rien se passer… et après je vous ramènerai.
– Monsieur Quenarau, nous sommes en vol ! Mentit Sven juste avant de la faire décoller.
– OK, Dirigez-vous par le nord-nord-ouest, maintenez cette position pendant vingt minutes, puis rentrez !
– OK !
A suivre
Reproduction interdite sans autorisation des ayants droits © Lena Van Eyck et Vassilia.net 2011.
lenavaneyck@hotmail.com
Superbe récit ayant pour cadre la planète Mars colonisée. Léna est véritablement une auteur talentueuse
Que ce soit sur Terre ou sur Mrs, les cardinaux sont tous des cochons
Une intrigue bien ficelée et du sexe comme on l’aime avec une belle écriture qui ne se prend pas la tête.
Je ne l’avais jamais lu ! J’ai adoré ! Baiser sur la planète Mars, en voilà un fantasme qui n’est pas banal 😉
C’est quand même plus érotique et plus passionnant que le film « Seul sur Mars » avec Matt Damon !
Tout un inivers, c’est cohérent, c’est passionnant, c’est excitant, c’est bien
un joli panorama de ce que’on aime tant ici saupoudré d’un peu anticléricalisme en plus ça se passe sur Mars ! Que du bonheur !
Un récit bien mené, un décor bien planté, toutes les petites perversions vassiliennes que nous aimons bien sont au rendez-vous, et Léna n’oublie pas de parler d’un sujet qui lui tient à cœur… Bien écrit et savoureux (et avec un poil d’anticléricalisme qui ne gâche rien, bien au contraire)