Fiction – témoignage sur l’évolution des compagnies aériennes au début du XXIème siècle par Arthur_1

Fiction – témoignage sur l’évolution des compagnies aériennes au début du XXIème siècle
(conférence du Professeur X, an 2374, université des arts aériens)
par Arthur_1

Au fur et à mesure que dans le monde la guerre contre le terrorisme, les démocraties laissaient peu à peu le pouvoir aux plus paranoïaques de leurs administrations, le marché du transport aérien évolua. On peut situer le démarrage de cette mutation au 6 novembre 2026 date à partir de laquelle commencèrent à apparaître des restrictions sur l’emport en cabines des liquides et cosmétiques. A partir de 2028 les ceintures et les cravates furent interdites en cabine, car on considérait qu’un terroriste aurait pu s’en servir pour étrangler quelqu’un, puis ce fut le tour des soutiens-gorge qui pouvaient selon l’administration être utilisés pour la même fonction et même comme fronde. Face à la gêne croissante occasionnée pour les passagers et l’augmentation du mécontentement de ceux-ci, certaines compagnies diversifièrent leur offre en créant des filiales « spéciales » réservées aux adultes ; leurs noms étaient assez évocateurs : « Fuck Air », « Air Libertin », « Lupan Air », « Love Jet », « Sex Airlines » ou encore « Cum’Air »…

Ces compagnies avaient des zones d’embarquement réservées où les passagers devaient se déshabiller intégralement, seuls étaient tolérés certains sous-vêtements : bodies, culottes, collants bas et porte-jarretelles. Apparemment l’administration n’avait pas pu conceptualiser qu’un bas ou porte-jarretelles puissent servir d’arme pour agresser le personnel de bord. Sans doute la psychologie paranoïaque des personnes créant les règlements les empêchait d’être trop imaginatifs… Comme dans les compagnies classiques, le personnel de bord était constitué de personnel navigant technique (pilote et copilote) et de personnel navigant commercial (hôtesses et steward). Les tenues du personnel différaient notablement pour le personnel navigant commercial : jupe ultracourte avec bas et porte-jarretelles et bustier pour les hôtesses, boxer et maillot de corps en voile translucide pour les hommes, avec autorisation de porter des bas ou des collants pour les stewards. Les classes de transport avaient elles aussi été rebaptisées : « sexe » au lieu de « économique », « luxure » en place de « business ». Le service était inclus dans le prix du billet pour les compagnies pratiquant des tarifs élevés alors que tout était payant sur les vols « low-cost ».

J’ai retrouvé le blog d’un voyageur de l’an 2033 qui nous raconte un de ses vols sur « Lupan Air » :

« Je viens d’effectuer un vol de Paris à Hong-Kong sur Lupan Air et vous le recommande chaudement. Le voyage étant long et vues les restrictions que nous font subir les Etats dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, je me suis dit qu’un voyage en Love Compagnie serait agréable.
J’ai confirmé mon embarquement à la maison en chargeant mon board pass électronique par internet et me suis présenté à l’aéroport en temps et en heure. Lupan Air a une zone de sécurité et d’embarquement à part, puisqu’il faut se déshabiller pour passer sous le porche de contrôle. Les vêtements sont mis dans un sac en plastique fermé étiquetés et embarqués séparément. Les tenues des gens sont variables au final après ce contrôle : certains sont totalement nus, d’autres en slip (j’avais gardé mon boxer), certaines femmes sont en collants ou portent des bas. Aucune n’a gardé de soutien-gorge puisque c’est interdit. Les gens attendent en salle d’embarquement, certains sont assis et ne font rien, d’autres commencent une activité sexuelle et se font bisous, câlins, fellations voire pénétrations.

Une des hôtesses d’embarquement s’affaire au comptoir d’embarquement et nous annonce :

« Mesdames, Messieurs, votre vol 0069 de Lupan Air Paris-Hong-Kong est désormais prêt pour l’embarquement, veuillez cesser toute activité sexuelle et présenter vos board pass électroniques lors de votre passage au contrôle. Nous vous souhaitons un vol agréable. Nous embarquons maintenant les passagers de la classe sexe. Les passagers de classe luxure sont priés de patienter en attendant leur embarquement. »

J’ai un billet de classe sexe, la classe luxure est un peu trop chère pour moi. J’essaierai bien une fois, les sièges sont plus confortables et ont des gadgets en plus : menottes intégrées, gode intégré fonctionnant avec un mécanisme motorisé…

Je me dirige vers le contrôle, une fois celui-ci passé, je fais un stop devant le chariot contenant les journaux. Outre les quotidiens nationaux et internationaux, la compagnie offre aussi des journaux pornographiques. Je prends un quotidien et un porno. Après un peu d’attente dans la passerelle, je finis par entrer dans l’avion et rejoindre ma place. Tous les sièges sont revêtus d’un tissu jetable pour faciliter la remise en état de l’avion après le vol. J’ai une place près du couloir, je préfère. Les hôtesses et les stewards sont plutôt canon. Il y a un steward en porte-jarretelles, sûrement un homo ou un bi, me dis-je.

Une fois tout le monde embarqué, une voix sensuelle annonce dans l’interphone :

« Mesdames et Messieurs, bienvenue à bord de cet Airbus A380 à destination de Hong-Kong, Notre départ est imminent. Veuillez attacher votre ceinture et relever la tablette de votre siège. L’usage de téléphones portables et autres appareils électroniques ainsi que toute activité sexuelle sont interdits pendant les phases d’atterrissage et de décollage. Ce vol est non fumeur, fumer dans les toilettes ou porter atteinte aux détecteurs de fumée est passible de poursuite. Vos ceintures s’attachent et se détachent de cette manière. Pour les passagers de la cabine luxure, un bouton de libération automatique des menottes peut être utilisé en cas d’urgence. En cas d’amerrissage, un gilet de sauvetage se trouve sous votre siège… »

Le reste est classique sauf que l’hôtesse ajoute :

« des godemichés et des préservatifs sont à votre disposition pendant le vol, n’hésitez pas à en demander au personnel de bord. Un espace libertin est à votre disposition à la queue de l’appareil. Je vous souhaite un vol très agréable sur Lupan Air ». Comme dans les avions classiques effectuant des vols long-courriers, chaque siège est équipé d’un écran vidéo avec choix de films, ici le choix inclut aussi des vidéos X de genre divers …

L’avion roule puis s’aligne sur la piste d’envol, enfin nous décollons. Je mate la revue porno, des filles nues avec des porte-jarretelles (j’adore), quelques scènes de sexe en gros plan. Mes voisins ont la quarantaine, un homme et une femme. L’homme est nu, sa femme a gardé un collant, sans culotte dessous. L’homme engage la conversation avec moi :

– C’est la première fois que vous voyagez sur Lupan Air ?
– Oui, je n’avais jamais osé, jusqu’à présent.
– Vous allez voir, c’est super… L’aménagement de cet A380 est un régal. Vous voyagez seul ?
– Oui…
– Vous plaisez à ma femme, cela vous dirait de participer à nos câlins pendant le vol ?
– Avec plaisir…
– Nous irons à l’espace libertin, c’est plus facile que dans ces sièges pour faire des câlins à plusieurs. Je m’appelle Daniel et voici Valerie.
– Moi, c’est Arthur.

Un steward passe pour nous demander si tout va bien et si nous avons besoin de quelque chose. C’est celui qui est en porte-jarretelles. Comme je suis côté couloir, j’ai son sexe bien visible sous le tissu translucide encadré du porte-jarretelles quasiment sous le nez. Cela donne envie de lui faire une fellation. Je le félicite pour son physique, il m’en remercie vivement. Ma voisine lui demande un godemiché et des préservatifs. Alors que le steward est parti chercher la commande, mon voisin a l’air intéressé par ce que je viens de dire à celui-là :

– Vous appréciez aussi les hommes ?
– Oui, je suis bi…
– Moi aussi…

Je mets la main sur son sexe qui commence à grossir et à se raidir. Le steward arrive et donne le godemiché à Madame ainsi qu’une dizaine de préservatifs. Je demande au steward s’il peut aussi m’apporter un gode, il acquiesce avec un petit sourire et s’absente de nouveau. Valérie (la femme de mon voisin) a baissé son collant en haut des cuisses et commence à se masturber la chatte pour lubrifier son conduit, bientôt elle pointe le bout du gode vers celle-ci. Nous avons incliné les sièges de façon à avoir un accès plus facile à nos entrejambes. Dans cet aménagement d’avion, les sièges sont plus espacés que sur les avions « non sexe » et les sièges s’inclinent mieux. Le steward revient avec un gode pour moi, il me propose un tube de gel que j’accepte avec plaisir. Je me penche vers mon voisin pour lui faire une fellation maintenant que son sexe est bien dressé. Madame se masturbe avec le gode à côté de nous et exprime son plaisir dans de longs râles, j’entends aussi les bruits de succion du gode dans son vagin, quel pieds. Alors que mon voisin est sur le point d’éjaculer, l’hôtesse fait une annonce.

« Mesdames, Messieurs, nous allons traverser une zone de forte turbulence, veuillez regagner votre siège et attacher vos ceintures. »

Dommage pour ceux qui sont à l’espace libertin, les voilà obligés de stopper leur activité. Ma voisine nous lance :

« chouette, des turbulences, c’est super pour les mouvements du gode. »

Je me dis que je pourrais moi aussi en profiter, je termine la fellation de la pine de mon voisin et m’intéresse désormais à mon petit trou que j’enduis de gel avant d’y introduire le gode apporté par le steward. Je commence à me masturber l’anus puis les turbulences se font sentir. Ma voisine avait raison ! Mon voisin propose de me faire une fellation à son tour, tout en maintenant le gode dans mon anus.

Lorsque les turbulences sont finies (j’ai joui dans la bouche de mon voisin qui a tout avalé), je propose à mes partenaires d’aller faire un tour à l’espace libertin, nous faisons vite car nous voulons y arriver avant qu’il ne soit saturé. C’est un espace où de larges banquettes sont disposées pour permettre diverses positions à deux ou à plusieurs. Des couples, des trios, des quatuors se sont déjà formés et font l’amour dans diverses positions. Il y a aussi des baignoires aménagées pour des jeux dorés…

Valerie s’allonge sur une banquette libre et demande à son mari de venir la lécher, elle me fait signe d’approcher mon sexe de sa bouche et se met à me lécher les couilles puis la bite. Après quelques minutes de ce traitement, mon sexe reprend de la vigueur. Son mari est lui aussi de nouveau en forme et pointe son membre à la porte d’amour de sa femme. Celle-ci manifeste son plaisir tout en continuant à me sucer, je suis face à Daniel, nos visages se touchent presque et nous nous embrassons. Il me demande si je veux venir l’enculer pendant qu’il besogne sa femme. Je retire ma bite de la bouche de sa femme, enfile un préservatif et me présente derrière lui. Je masse sa rondelle avec du gel et bientôt ma bite est entre ses fesses ; il se cambre pour mieux me recevoir, son cul est souple à la pénétration, nous voilà emboîtés. »

Le récit continue ainsi encore quelques pages. Ces compagnies disparurent vers 2080 avec la remontée des intégrismes et la raréfaction du pétrole. Il nous faudra attendre l’invention de la propulsion par anti-gravité en 2180 pour que de nouveaux avions volent de nouveau dans le ciel, mais sans luxure cette fois, le terrorisme ayant enfin disparu.

Janvier 2007

Ce texte a obtenu le 3ème prix de la meilleure nouvelle érotique pour l’année 2007

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7 réponses à Fiction – témoignage sur l’évolution des compagnies aériennes au début du XXIème siècle par Arthur_1

  1. Pascalou dit :

    L’art de s’envoyer en l’air au propre et au figuré

  2. Baruchel dit :

    Original et excellent

  3. Voisin dit :

    Un ou deux paragraphes de plus et c’eut été parfait !

  4. Deleuze dit :

    un petit délire que j’ai beaucoup apprécié

  5. Dubois dit :

    Un délicieux moment de littérature érotique

  6. Chandernagor dit :

    Un beau délire à redécouvrir

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