Destinée en virage 6 – Le coming out par betwo21

 

Destinée en virage
6 – Le coming out
par betwo21

Notre vie s’est rapidement réglée : l’accord entre nous était si fort que tout semblait facile. S’il était vraiment le mâle dans notre couple, il n’y avait pas de domination et les tâches se sont assez rapidement réparties. J’aimais cuisiner mais les plats de traiteur étaient aussi bien pratiques et c’était souvent Andréas qui s’en occupait comme il le faisait pour lui avant notre rencontre ; le reste des tâches ménagères ne me disaient pas grand-chose et nous fûmes d’accord pour en assurer équitablement le partage, tant que nous n’aurions pas décidé de rendre publique notre relation nous ne ferions pas appel à une employée de maison. Pour le reste, j’effectuais le peu de travail qu’il me demandait pour son entreprise et j’avais du temps en suffisance pour mes études.

L’évolution commença lorsque je m’interrogeai sur la manière d’éviter la transition brutale entre mes vêtements d’intérieur dont la quantité grandissait vite : j’aimais aller choisir ces homewear féminins et j’aimais qu’Andréas m’en offre à son goût mais je devais me retransformer en homme pour sortir. Petit à petit je pris l’habitude de porter sous mes pulls et pantalons de la lingerie féminine et, un jour, je demandai à Andréas s’il ne préfèrerait pas me voir vêtu dans un style plus approprié mais surtout pas « fofolle » ; il attendait en fait que cela vienne de moi et nous nous mîmes alors à chercher ce qui, à l’extérieur nous différencierait de façon harmonieuse et sans ostentation et qui, en même temps me permettrait aussi à la maison de recevoir n’importe qui sans choquer car nous ne pouvions plus rester comme cloîtrés dans notre intérieur douillet. Internet nous fut d’un grand secours et nous trouvâmes finalement assez facilement le style de pantalon, chemises, polos, chaussures qui m’assureraient une silhouette distincte. Les nouvelles matières y furent pour beaucoup.

Cela faisait un peu plus de deux mois que nous vivions ainsi, en y regardant bien j’avais franchi très rapidement plusieurs caps dans cette nouvelle vie découverte par hasard, j’allais à l’université de temps en temps ; lors d’une de ces sorties studieuses je regardais un peu plus attentivement mon entourage et mon regard s’arrêta sur un de mes coreligionnaires. Tant pis pour le cours, ce qui me sembla une découverte valait plus : un des étudiants avec qui j’avais eu l’occasion de travailler en commun sur une recherche suivie d’un exposé me sembla être comme transformé. J’eus immédiatement l’impression que ce garçon avait changé d’apparence et cela me troubla car il me semblait le voir plutôt comme une fille : d’abord il portait les cheveux mi- longs et son visage quand je réussis à bien l’observer m’apparut réellement comme celui d’une jeune femme, ce qui me fit douter de son identité. Je décidai donc de l’aborder pour régler la question.

En sortant de l’amphi je fis en sorte de m’en approcher et de l’interpeller :

– « Salut Yann, comment vas-tu, depuis tout ce temps ? ».

Sa réponse vint sans hésitation :

– « Et bien, je pensais ne plus te revoir. Moi, ça va, et toi qui a disparu si longtemps, où en es-tu ? ».

Ainsi c’était bien lui et, face à face, je fus persuadé qu’il avait vraiment changé et je me dis qu’il y avait sans doute quelque chose à découvrir ; c’est ainsi que nous nous retrouvâmes peu après devant un thé pour lui et une bière pour moi dans un bar proche de la fac. J’osai lui dire assez rapidement qu’il me semblait un peu changé et j’allai lui dire que je le trouvais plus féminin quand il me coupa pour me dire :

« Et bien Ilia, oui, j’ai changé et cela va continuer… et c’est parce que toi aussi tu n’es plus le même que je veux bien te dire deux ou trois choses. Mais avant, promets- moi que tu me diras aussi pourquoi j’ai l’impression que tu as changé, oui ? ».

Touché par sa perspicacité j’acquiesçai et c’est ainsi que j’entrai un peu dans la vie intime de celui qui était en pleine transformation de genre. Ce fut le début de nos relations suivies qui nous feront amis, lui, son homme Patrick et notre couple.

Je réalisai rapidement que ce lien qui se créait serait un élément dans notre « coming out ». C’est en ces termes que je racontai à Andréas la découverte que j’avais faite de l’évolution de mon ami(e) Yann. Je ne savais pas encore alors que c’était une chaîne qui allait peu à peu se former à laquelle d’autres couples atypiques viendraient se joindre.

Ce qui est sûr c’est que ce que j’avais appris par Yann me rendit ce soir-là un peu plus femelle auprès d’Andréas : j’avais envie qu’il me câline comme il le ferait avec une vraie maîtresse avant d’aller vers le coït que, bien sûr, j’attendais et espérais qu’il fût merveilleux.

Mon amant expédia rapidement quelques affaires par courriel pendant que je me changeais et m’apprêtais pour être à lui et, c’est revêtu de mes lingeries préférées et légèrement parfumé, que je l’attendis langoureusement installé dans le canapé, l’apéritif préparé sur la table basse ; j’avais choisi l’interprétation de Carmen par Julia Migenes, en sourdine, pour ce début de soirée.

La communion passa de suite : Andréas vint au plus près et commença à me caresser lentement par-dessus les soieries et je restais indolent jusqu’à ce que sa main ait franchi mon décolleté et ait commencé à m’agacer le téton droit ; puis sa bouche en fit de même avec l’autre et des frissons me parcoururent car je savais que c’était la préparation pour assumer complètement mon rôle féminin. Au bout de quelques minutes de ces agréables mignotages, ma main partit à la recherche de son entrejambe pour découvrir bien évidemment une verge déjà bien bandée ; je le débraguettai alors rapidement pour sentir peau à peau son membre et entamer à mon tour une lente caresse. Andréas me laissa faire tout en continuant à m’exciter les seins mais je ne tins pas longtemps et rompis cette première passe pour me jeter à terre devant lui et entamer la fellation dont j’avais tant envie ; je la fis durer sans amener mon amant à la jouissance quand lui me caressait la chevelure sans me forcer ni me retenir dans mon embrassement : c’était bon, j’aimais beaucoup avoir ce sexe en bouche, passer de la plus profonde goulée au baiser fugace sur son gland si doux. Quand je sentis le goût aimé de son précum je levai les yeux et nos regards croisés acquiescèrent : le préambule pouvait en rester là. Je lui sautai au cou, l’embrassai fougueusement et lui redis combien j’étais amoureux de lui. « Moi aussi mon Ilia chérie et l’apéritif va encore me donner plus envie de te prendre aussi doucement que ta bouche m’a caressé. Nous avons bien dix minutes pour se dire un peu plus de la journée passée avant que je te porte dans notre lit, non ? »

En effet le coït fut doux et long : le sexe d’Andréas allait et venait lentement du bord de mon anus jusqu’au fond de mon conduit et s’attardait sur ma prostate et j’essayais d’accompagner ses aller-retour par des contractions de mes parois. Je jouis longuement bien avant lui et un deuxième orgasme délicieux m’emportait quand je sentis son membre entamer les soubresauts qui allaient projeter son sperme au fond de mon ventre. Une nouvelle fois j’avais été comme sa femme, accueillant avec amour sa semence en moi. En quelques minutes, de très excité je devins alangui et me lovai contre mon amant qui reprenait sa respiration allongé à plat dos.

Quelques jours plus tard, nous avions rendez-vous pour un dîner en commun avec Yann et son homme : nos deux couples devaient faire plus ample connaissance et ainsi commencerait vraiment notre coming out.

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